Je n'ose pas aller voir un psy

[Noemie]

Bonjour,
Je poste ici parce qu'en fait cela fait un moment que je sais que je dois aller consulter parce que je ne vais pas bien, mais la démarche est trop dure, je n'y arrive pas, je n'ose pas aller voir un psy. Et là je m'en veux d'autant plus que la semaine dernière mon poney est mort et c'est peu être de ma faute parce que j'allais trop mal pour voir les premiers symptômes. Du coup une fois qu'on a réalisé la gravité du problème c'était trop tard... Je culpabilise comme pas possible, et pourtant je n'arrive pas à me bouger pour changer qqch.

Les raisons de ce mal-être son nombreuses: mon grand-père m'a violé quand j'avais 6 ans, ensuite lorsque j'avais entre 9 et 13 ans c'est mon frère qui a pris le relais. Lorsque j'en ai parlé des années plus tard on m'a certes cru, mais mes parents ne m'ont jamais soutenue ou aidée. Du coup j'en suis arrivée à me convaincre qu'ils avaient le droit de se servir ainsi de moi.
J'ai déjà consulté par le passé, mais je n'ai pas repris lorsque je suis rentrée chez ma mère à la fin de mes études il y a deux ans. Et depuis ce sentiments de vide, d'impuissance ne me lâche pas. Si je pouvais je passerais mes journées au lit à ne rien faire. Mais bon faut bien que je sorte pour m'occuper de mes deux autres chevaux. Et encore heureux que je les ai, ils sont ma raison de continuer à me battre. Mais bon, même ça ça devient dur. D'autant plus qu'à l'écurie de mon vieux (ils ne sont pas au meme endroit) je suis assez exclue. La plupart des autres proprios en ont marre que je n'arrive pas à gérer mes émotions, que je m'engueule avec eux pour des broutilles. Pourtant j'essaye de faire des efforts, jusqu'au mois d'aout j'ai réussi à prendre sur moi pendant plusieurs mois. Mais il y a la prise de tête de trop, et si le marechal qui était là n'était pas intervenu j'aurai cassé la figure à une gamine. Certes je n'aurais pas dû, mais à mes yeux je n'avais pas le choix. Ce jour-là elle m'a mis dans un tel etat que c'était soit ça, soit je finissais à l'hosto... Mais ça, les autres ne s'en rendent pas compte et du coup ils ne me parlent plus...

Fin bref, je sais que je dois changer qqch à tout prix, mais vu l'ampleur de la tâche je ne sais meme pas par ou commencer...

[nicole dubreuil]

Allez à " l'hosto ", si c'est le meilleur moyen de vous reprendre et d'y voir plus clair. Car vous avez en effet besoin que l'on prenne soin de vous.

[Noemie]

Certes le jour ou j'ai failli en venir au main av ec cette fille une hospitalisation aurait pu être judicieuse, mais en ce moment je n'en voit pas l'interet. Je ne vais pas bien, c'est un fait... mais je gère. Je sais que si un jour je replonge pour de bon je la demanderai, mais là je vais trop bien pour ça. D'autant plus que si je suis hospitalisée, je ne pourrais pas aller voir mes chevaux, or j'ai besoin d'eux au quotidien.

[nicole dubreuil]

Consulter un psy me parait pour vous impératif.
Vous faire entendre et soigner là où il faut, aussi.
Mais c'est vous qui voyez.
Demander de l'aide ne sert à rien, si vous ne prenez pas la main tendue.

[Noemie]

En fait c'est surtout que là jusqu'à hier je n'avais pas du tout envisagé la nécessité d'une hospitalisation en ce moment. D'autant plus que là j'ai du mal à voir ce qui la justifierait étant donné que par le passé on me l'a refusée alors que j'allais beaucoup plus mal. Donc là c'est vraiment le flou total, je sais que j'ai une décision à prendre mais je n'arrive pas à faire mon choix.
Dans tous les cas demain je demande conseil à mon meilleur ami, qui me connait bien et a été dans une situation similaire il y a quelques années.

[nicole dubreuil]

Mais avez-vous suivi une thérapie sur les drames de votre enfance ?

[Noemie]

J'en avais commencé une au pays de galles pendant mes etudes en 2005, mais cette année-là j'ai été renvoyée chez moi car j'allais trop mal pour pouvoir obtenir mon année ou ne serait-ce que aller en coours. Lorsque j'ai repris mes études je n'ai pas continué parce que avec cette psy je me censurais beaucoup de trop pour que cela puisse réellement m'aider. Je sais que ce n'est pas de sa faute car il y avait de quoi, mais je l'ai plusieurs fois choquée avec certains de mes propos. Elle avait beau essayer de ne pas le montrer, elle avait du mal, et elle a eu plusieurs fois les larmes aux yeux pendant nos séances. Bref, je ne lui en veux pas, elle est humaine après tout, mais c'est le genre de choses qui m'empechent de m'ouvrir car j'ai toujours peur de faire du mal aux autres.
J'ai essayé de consulter ailleurs pendant mes etudes, mais vu la petite ville paumée dans laquelle j'étais ce n'était pas possible. Là cela fait un an que je suis de nouveau à la maison et depuis je tente régulierement de me botter les fesses pour prendre rdv, mais je n'y arrive pas.

[nicole dubreuil]

Je comprends votre difficulté à vous sentir bien soutenue et encadrée par une psy qui pleure avec vous sur vos malheurs !
en effet, elle n'avait sans doute pas encore assez d'expérience, pas assez de neutralité et de recul professionnel pour ne pas se sentir " impliquée " dans votre histoire.
C'est bien dommage pour vous.

[Noemie]

En fait elle faisait partie du service psy de l'univ' et je pense qu'elle avait surtout l'habitude d'aider des étudiants à gérer le stress des exams etc, alors qu'à la periode là je ne dormais plus, je m'alimentais à peine, parlais de moi comme de la derière des merde, fin bref je ne voulais plus vivre, mais ce qui me retenais en vie c'était de me demander dans combien de temps on s'apercevrait que mon cheval n'avait pas mangé et quand est-ce qu'il serait nourri...

[nicole dubreuil]

Mais qui s'occupait de votre cheval ?