Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

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Eeminy
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Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par Eeminy »

Bonjour à tous

Mon message est long, mais je me dois d'expliquer clairement la situation afin que chacun puisse bien saisir le problème ainsi que l'historique.

Je m'appelle Emily, j'ai 36 ans, et j'assiste ma mère dans ses hauts et bas depuis mon adolescence.
Je viens chercher ici de l'aide pour réussir à diagnostiquer et donc guerir le mal dont souffre ma mère depuis plusieurs années. Je pense plus particulièrement à un professionnel, mais si des membres ont connus le même cas, je suis très intéressées par vos retours d'expérience.

Un bref "récapitulatif"" concernant ma mère : elle est étrangère et vit en France depuis bientôt 40 ans (elle en a 64), enfance difficile ayant perdu sa mère très jeune, violences. Dépressive depuis son adolescence (1ere tentative de suicide à 18 ans). Elle est passé par beaucoup de caps, X tentatives de suicide, alcool, médicaments, des dizaines de séjours en hôpitaux psychiatriques et maisons de repos, en bref, un parcours assez chaotique mais elle tiens le coup. Elle est diagnostiqué maniaco-dépressive et suivie par un psychiatre depuis des années, mais qui ne fait pas grand chose pour elle hormis lui prescrire des médicaments. A chaque fois que j'ai fait appel à lui pour m'assister il me répondait "oh vous savez elle a un lourd passif c'est normal qu'elle soit comme ça" merci bien monsieur, cela nous avance énormément :|
Son côté dépressif j'ai bien conscience qu'il restera à vie, mais c'est d'un autre "état" dont je viens parler ici.

En 2000, elle a été gravement agressée (coups et blessures) lors d'un voyage a l'étranger. A son retour, hormis les marques, elle allait plutôt bien. Quelques mois après, du jour au lendemain elle s'est retrouvée dans un état dans lequel je ne l'avais jamais vue. Elle était extrêmement angoissée, n'était plus capable de gérer les choses simples et essentielles du quotidien, telles que se faire à manger, se laver, sortir, rester seule etc ... non pas par manque d'envie, mais son discours était "je ne sais plus le faire, j'ai peur de tout". A chaque chose qu'elle devait faire elle demandait "est-ce que je dois le faire comme ci ou comme ça?" Pour exemple : est-ce que je dois prendre ma fourchette pour manger mon plat. En permanence son visage était totalement crispé, et son regard inquiet. J'étais totalement désespérée, son psy comme à son habitude n'a pas trouvé de réponse (je ne pense pas qu'il ait même chercher à comprendre ...) nous avons donc fini par la faire hospitaliser en maison de repos. Sur place, elle est restée dans cet état durant 1 mois et demi, sans que les médecins arrivent à expliquer son état hormis dire qu'elle était dépressive, et du jour au lendemain elle est redevenue elle-même, sans explication : elle s'est tout simplement "réveillée" du jour au lendemain, exactement de la même façon que celle dont elle était tombée dans cet état.
Lorsqu'elle est revenue a elle-même son explication était qu'elle se sentait "hors de son corps, hors du monde, comme observatrice de ce qui l'entourait sans avoir l'impression d'être LA".
Les médecins ont indiqués que c'était peut être du à un stress post traumatique du à son agression quelques mois auparavant.

A l'époque, elle avait des périodes d'alcoolisme sévère par vague : périodes sobres quand elle allait bien, et périodes de boisson durant ses périodes dépressives, mais sans se retrouver dans l'état dont je parle plus haut jusqu'en 2009 où une soirée d'alcoolisme a fini en crise d'épilepsie.Celle-ci a entrainé un état végétatif mental de plusieurs jours lors desquels elle n'a pas décroché un mot mais était malgré tout consciente et éveillée. Les médecins lui ont clairement dit à cette époque qu'elle devait à tout prix arrêter l'alcool, sinon, les crises deviendraient systématiques. Elle a été diagnostiquée épileptique et est traité depuis par Dépakine Chrono.
Elle a donc depuis, totalement arrêter de boire, mais continue d'être sous traitement psy.
En sortant de l'hôpital "rebelotte" elle retombe dans ce fameux état durant plusieurs semaines, et du jour au lendemain elle redeviens elle-même sans explication.

Depuis cette crise (et d'autres qui sont arrivée depuis par défaut dans sa prise de traitement anti épileptique), chaque année, deux fois par an environs, elle retombe dans cet état inconnu et inexplicable du jour en lendemain, et en ressort également du jour au lendemain, sans qu'aucun médecin soit capable d'en trouver la raison. Elle se plaint de ne savoir plus rien faire, d'avoir peur de sortir, d'avoir peur de faire la moindre chose, et de douleurs telles que "les oreilles et les orteils qui tirent (c'est ainsi qu'elle l'explique)", se plaint d'avoir du mal à respirer à avaler sa salive. Elle a été hospitalisée plusieurs fois, mais rien n'y fait, ces épisodes reviennent systématique et je suis totalement impuissante pour l'aider. On sait parfaitement que cela dure quelques semaines et qu'ensuite cela passe, mais on ne peut pas se contenter de la voir souffrir sans rien faire sous prétexte qu'on sait que ça va passer ....

Quelqu'un a-t-il déjà vécu ou vu un de ses proches ou patient (pour vous Messieurs, Dames les médecins présents sur ce forum) une situation identique ? d'où cela vient-il ? comment l'aider ? comment la soigner définitivement ?

J'ai entendu récemment à la radio un médecin parler de la maladie de Lyme lié à une piqure de tique portant une bactérie, et certains symptômes pourraient se rapprocher de ceux de ma mère (mais forcément dans le désespoir on trouve toujours des associations avec tout).

Merci par avance à tous pour votre aide
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licornemagique
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Re: Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par licornemagique »

Les professionnels que vous avez rencontré vous ont déjà donner leurs avis, pourquoi n'acceptez vous pas la maladie de votre mère. Et pourquoi vouloir ici l'avis d'un professionnel puisque lorsque l'avis ne vous convient pas vous le rejeté pour ne pas voir la réalité en face.
:!: Je ne suis pas psychologue :!:
Dubreuil
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Re: Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par Dubreuil »

[quote="Eemin
Les médecins ont indiqués que c'était peut être du à un stress post traumatique du à son agression quelques mois auparavant.
*** Certainement

En sortant de l'hôpital "rebelotte" elle retombe dans ce fameux état durant plusieurs semaines, et du jour au lendemain elle redeviens elle-même sans explication.
Depuis cette crise (et d'autres qui sont arrivée depuis par défaut dans sa prise de traitement anti épileptique), chaque année, deux fois par an environs, elle retombe dans cet état inconnu et inexplicable du jour en lendemain, et en ressort également du jour au lendemain, sans qu'aucun médecin soit capable d'en trouver la raison.
*** Syndrôme de la date anniversaire( voir sur internet )

Elle se plaint de ne savoir plus rien faire, d'avoir peur de sortir, d'avoir peur de faire la moindre chose, et de douleurs telles que "les oreilles et les orteils qui tirent (c'est ainsi qu'elle l'explique)", se plaint d'avoir du mal à respirer à avaler sa salive. Elle a été hospitalisée plusieurs fois, mais rien n'y fait, ces épisodes reviennent systématique et je suis totalement impuissante pour l'aider. On sait parfaitement que cela dure quelques semaines et qu'ensuite cela passe, mais on ne peut pas se contenter de la voir souffrir sans rien faire sous prétexte qu'on sait que ça va passer ....
*** retour de l'impact traumatique (date anniversaire)

d'où cela vient-il ?
*** syndrôme post traumatique/syndrôme de la date anniversaire

comment l'aider ? comment la soigner définitivement ?
*** Thérapie psychanalytique
séances EMDR
Ribirth

J'ai entendu récemment à la radio un médecin parler de la maladie de Lyme lié à une piqure de tique portant une bactérie, et certains symptômes pourraient se rapprocher de ceux de ma mère (mais forcément dans le désespoir on trouve toujours des associations avec tout).
*** Non je ne le pense pas, elle aurait une aggravation chronique de ses troubles physiques ( paralysie progressive,par ex )
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Dubreuil
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Re: Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par Dubreuil »

licornemagique a écrit :Les professionnels que vous avez rencontré vous ont déjà donner leurs avis, pourquoi n'acceptez vous pas la maladie de votre mère. Et pourquoi vouloir ici l'avis d'un professionnel puisque lorsque l'avis ne vous convient pas vous le rejeté pour ne pas voir la réalité en face.
Licorne magique, SVP, n'oubliez pas qu'en qualité de professionnelle j'ai une certaine expérience de la psychopathologie. Faites-moi l'honneur de penser à moi avant d'asséner vos doutes, ou vos certitudes. Merci
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licornemagique
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Re: Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par licornemagique »

DUBREUIL a écrit : Licorne magique, SVP, n'oubliez pas qu'en qualité de professionnelle j'ai une certaine expérience de la psychopathologie. Faites-moi l'honneur de penser à moi avant d'asséner vos doutes, ou vos certitudes. Merci
Oui je ferais attention.
:!: Je ne suis pas psychologue :!:
Eeminy
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Re: Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par Eeminy »

licornemagique a écrit :Les professionnels que vous avez rencontré vous ont déjà donner leurs avis, pourquoi n'acceptez vous pas la maladie de votre mère. Et pourquoi vouloir ici l'avis d'un professionnel puisque lorsque l'avis ne vous convient pas vous le rejeté pour ne pas voir la réalité en face.
Bonjour licornemagique. Tout d'abord je me permettrait de vous demander de bien vouloir relire mon post que vous semblez avoir seulement survolé ... et de ne pas juger mon rejet ou non des avis des professionnels. Pour rappel :Les professionnels ont donné un avis en 2000 UNIQUEMENT et c'était juste après l'agression de ma mère cela semblait donc couler de source. Il n'y a plus jamais eu ce type d'épisode ensuite pendant 9 ans jusqu'à sa première crise d'épilepsie. Après cela les médecins n'ont jamais réussi à poser un diagnostic sur son état, ils étaient incapable de l'expliquer! Vous estimez donc que je rejette un avis qui ne m'a pas été donné ? Oui je viens ici chercher l'avis d'un professionnel puisqu'aucun n'a été capable de m'en donner ailleurs. Je devrais me contenter de ne pas avoir de réponse ? la laisser errer dans cet état 2 à 3 fois tous les ans tout au long de sa vie sans chercher a en trouver la cause pour la résoudre en la laissant souffrir ? Non je ne me voile pas la face cher Licornemagique j'essai de trouver des réponses que je n'ai à ce jour toujours pas, hormis une réponse donnée il y a 17 ans qui n'a jamais été évoquée de nouveau depuis. Excusez moi de vouloir aider ma mère dans sa souffrance
Merci pour votre intervention qui était effectivement très constructive et très compatissante ...
Eeminy
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Re: Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par Eeminy »

DUBREUIL a écrit :[quote="Eemin
Les médecins ont indiqués que c'était peut être du à un stress post traumatique du à son agression quelques mois auparavant.
*** Certainement

En sortant de l'hôpital "rebelotte" elle retombe dans ce fameux état durant plusieurs semaines, et du jour au lendemain elle redeviens elle-même sans explication.
Depuis cette crise (et d'autres qui sont arrivée depuis par défaut dans sa prise de traitement anti épileptique), chaque année, deux fois par an environs, elle retombe dans cet état inconnu et inexplicable du jour en lendemain, et en ressort également du jour au lendemain, sans qu'aucun médecin soit capable d'en trouver la raison.
*** Syndrôme de la date anniversaire( voir sur internet )

Elle se plaint de ne savoir plus rien faire, d'avoir peur de sortir, d'avoir peur de faire la moindre chose, et de douleurs telles que "les oreilles et les orteils qui tirent (c'est ainsi qu'elle l'explique)", se plaint d'avoir du mal à respirer à avaler sa salive. Elle a été hospitalisée plusieurs fois, mais rien n'y fait, ces épisodes reviennent systématique et je suis totalement impuissante pour l'aider. On sait parfaitement que cela dure quelques semaines et qu'ensuite cela passe, mais on ne peut pas se contenter de la voir souffrir sans rien faire sous prétexte qu'on sait que ça va passer ....
*** retour de l'impact traumatique (date anniversaire)

d'où cela vient-il ?
*** syndrôme post traumatique/syndrôme de la date anniversaire

comment l'aider ? comment la soigner définitivement ?
*** Thérapie psychanalytique
séances EMDR
Ribirth

J'ai entendu récemment à la radio un médecin parler de la maladie de Lyme lié à une piqure de tique portant une bactérie, et certains symptômes pourraient se rapprocher de ceux de ma mère (mais forcément dans le désespoir on trouve toujours des associations avec tout).
*** Non je ne le pense pas, elle aurait une aggravation chronique de ses troubles physiques ( paralysie progressive,par ex )
Bonjour Docteur Dubreuil et merci pour votre réponse rapide
J'en conclu d'après vos réponses que son état serait lié à son aggression il y a 17 ans. Et probablement peut être aussi d'autres évènements qu'elle a vécu depuis comme ses crises d'épilepsie et un accident domestique qui l'a gravement brûlé il y a quelques années? J'avoue ne jamais avoir pensé que ces évènements pouvaient être la cause de cet état, lorsqu'elle en parle c'est de façon très détachée, elle ne semble absolument pas traumatisée ou spécialement touchée lorsqu'elle y fait référence "c'est du passé". Je vais suivre vos conseils et me renseigner sur les thérapies conseillées. Pourriez-vous m'indiquer un professionnel compétent vers qui me diriger pour cela ?
Merci encore pour votre retour
Dubreuil
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Re: Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par Dubreuil »

Elle peut participer à un groupe de parole THERAPEUTIQUE axé sur la PSYCHOGENEALOGIE. ( regardez sur internet à quoi cela correspond et cherchez si il y a cela dans votre ville ) C'est à la fois très intéressant et captivant, elle s'y fera des ami(e)s et dans le même temps elle comprendra que tout est lié dans la vie.
Idem pour les séances de EMDR qui donnent d'excellents résultats.
Il vous faut cependant comprendre et accepter que votre maman a depuis très longtemps des troubles du caractère et du comportement,dus à son enfance dramatique, ses séjours en HP avec des médicaments certainement abusifs, et que les symptômes psychosomatiques dont elle se plaint sont acquis, peuvent s'atténuer, mais ne disparaitront pas vraiment. Ce sera supportable.Et ce sera déjà beaucoup, pour elle-même et son entourage.
A elle seule, l'épilepsie comporte sa propre caractérologie, et c'est cet ensemble conjugué de chocs émotionnels et psychiques qui constitue sa personnalité atypique.
Il ne faut pas négliger non plus ses origines, son éducation liée à son ethnie, et plus paradoxalement encore " le syndrome cyclique du mal du pays "qui fait que dans le courant d'une année une personne va soudainement très mal, en hiver : par ex, quand il y a peu de soleil !
Même si on est depuis longtemps dans un autre pays que celui de ses origines, l'inconscient " se réveille " chaque année à des " souvenirs " infantiles.
Les périodes nostalgiques peuvent apparaître de façon encore plus accrues à certaines périodes sensibles. Que ce soit lors de fêtes traditionnelles ou bien lors d’événements familiaux, la nostalgie agit alors comme un déclencheur de regrets des temps passés, des lieux disparus, et des proches éloignés. Le mal du pays poussé à son excès se traduit aussi par des problèmes émotionnels comme des ruminations mentales, un manque d’entrain et de motivation ou bien un isolement social. Le repli nostalgique peut atteindre un stade plus préoccupant lorsqu’il devient excessif ou lorsqu’il s’installe dans la durée. Pour certains psychologues, la difficulté de s’implanter dans un nouveau pays peut provenir de conflits de l’enfance. Si l’enfant n’a pas établi dès son plus jeune âge un lien rassurant avec sa mère, il ne peut pas développer un sentiment de sécurité intérieure solide. Toute séparation future devient anxiogène, ravivant une angoisse d’abandon et une menace pour l’identité tout entière. Partir s’installer à l’étranger devient un événement traumatisant majeur qui peut mettre l’individu en danger.
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licornemagique
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Re: Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par licornemagique »

Je viens chercher ici de l'aide pour réussir à diagnostiquer
Peut-on diagnostiqué sans voir?
Elle est diagnostiqué maniaco-dépressive et suivie par un psychiatre depuis des années...
et c'était juste après l'agression de ma mère cela semblait donc couler de source...ils étaient incapable de l'expliquer!...
J'en conclu d'après vos réponses que son état serait lié à son aggression
ne pas juger mon rejet ou non des avis des professionnels.
son psy comme à son habitude n'a pas trouvé de réponse (je ne pense pas qu'il ait même chercher à comprendre ...)
ne fait pas grand chose pour elle hormis lui prescrire des médicaments. A chaque fois que j'ai fait appel à lui pour m'assister il me répondait "oh vous savez elle a un lourd passif c'est normal qu'elle soit comme ça"...
sans que les médecins arrivent à expliquer son état hormis dire qu'elle était dépressive...
Elle est diagnostiqué maniaco-dépressive et suivie par un psychiatre depuis des années
réponses que je n'ai à ce jour toujours pas, hormis une réponse donnée
J'avoue ne jamais avoir pensé que ces évènements pouvaient être la cause de cet état, lorsqu'elle en parle c'est de façon très détachée, elle ne semble absolument pas traumatisée
Les traumatismes sont-ils des blessures apparentes?
:!: Je ne suis pas psychologue :!:
Dubreuil
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Re: Ma mère est atteinte d'un mal qu'aucun médecin n'a réussi a diagnostiquer

Message par Dubreuil »

Apparentes ? C'est à dire ?
Oui, si vous lisez les symptômes écrits par cette jeune femme.
Non, si vous pensez à des formes physiques visible.
Un traumatisme s'étant passé à 5 ans ( par ex) ne donne aucun symptôme dans l'immédiat. Mais resurgir 30 ANS après ! Car l'inconscient n'a pas la notion du temps...
Extraits de mon livre : Le chant du dément :

" - Comment cela se traduit-il, je veux dire les troubles psychiques, par exemple quand il y a un traumatisme sexuel, ou quand on a vu des massacres ? Au sujet des symptômes chez l’enfant, ou quand il a grandi, comment cela se traduit-il ?
- Tous les troubles psychiques liés à la guerre, la maltraitance sexuelle, ou autres violences physiques et mentales infligés à l’enfant ou l’adulte, sont des mécanismes de sauvegarde psychologiques et neurobiologiques. Ils se déclenchent chez la personne qui a subi le traumatisme en déconnectant son circuit de réponse au stress, entraînant la dissociation de l’événement dans une sorte d’anesthésie affective et physique.
- Avec une impression de vide, de néant, une difficulté à recevoir ou éprouver des sentiments ?
- Oui.
- Des sensations d’étrangeté, d’irréalité, de dépersonnalisation ?
- Oui.
- L’impression d’être spectateur de sa vie, comme l’histoire des affiches ?
- Oui.
- Des flashs-back, des hallucinations ?
- La mémoire traumatique peut en effet donner des hallucinations, un syndrome de reviviscence avec pensées récurrentes, ruminations, souvenirs intrusifs de tout ou d’une partie de l’agression, avec les mêmes douleurs, bruits, paroles, agissements soudains, comme si l’évènement allait se reproduire.
- Des troubles de la mémoire et de la concentration ?
- Oui.
- L’incapacité à faire confiance ou avoir une relation intime avec autrui ?
- Oui.
- Des troubles sexuels ?
- Oui.
- De l’impuissance ?
- Oui "
- « L’inconscient travaille alors parfois très dur pour effacer le traumatisme. Au prix de constructions complexes il s’attache à inhiber les pulsions qui en ravivent le souvenir, à tuer le désir qui pourrait le remettre en scène, et interdire la capacité au plaisir, afin de s’assurer qu’il n’a pu exister dans la scène traumatique. Les traumatismes les plus graves sont parfois les plus silencieux, ils peuvent resurgir brutalement plusieurs années après leur impact dramatique.

Et un autre passage de ce livre traitant du traumatisme sexuel ( dans l'inconscient, qu'il soit sexuel ou pas, toute atteinte morale, physique ou psychique grave à la personne est un traumatisme )

( extraits )
- Quand j’étais chez eux je ne faisais pas de bruit pour qu’ils m’oublient. Quand il y avait du monde j’essayais d’être léger, bondissant, mais le soir, je regardais la nuit descendre avec terreur, je priais pour ne pas être obligé de rester seul avec mon père ou ma mère.
- L'enfant que vous étiez, cet enfant-là, veut faire rire les autres pour dédramatiser ce qu’il ressent, arriver à rire de lui-même, être « léger, bondissant ». Loin des lieux qui lui font peur, de la nuit qui va descendre, vite, vite, rire et vivre comme un enfant. Imaginez ce travail de titan fourni pour tout cacher, faire croire que tout va bien. D’un côté votre vie d’enfant à gérer face à vos désirs, vos besoins, les contraintes scolaires et familiales, et de l’autre, cette urgence à ne pas oublier, « oublier que j'avais oublié quelque chose de très important », c’est-à-dire oublier le savoir, le pourquoi de votre angoisse.
- J'allais très souvent aux cabinets. Je faisais pipi partout comme un petit chien, ça partait tout seul, c’était plus fort que moi. Ma mère avait fini par me laisser près de la porte de sortie pour que j’aille me soulager sans déranger la classe. Quand je le pouvais, je faisais mes besoins du haut des marches pour ne pas avoir à traverser la cour, le démon aurait pu me suivre.
- Quand un petit chien a été battu, il a très peur, et quand il voit arriver son tortionnaire il rampe à ses pieds en « faisant pipi partout ». Sauf que le petit Adam n’a pas besoin de voir, d’anticiper, parce que le tortionnaire est en lui ! Comme une ombre il passe, il respire à côté de lui, il rentre et sort, le suit, le frôle, l’épie ! L'adulte est ce démon qui a fait irruption, effraction physique dans votre intégrité corporelle, effraction psychique dans votre imaginaire déjà peuplé des angoissantes images archaïques de la petite enfance.
- Un jour ma mère a fait venir le sorcier du village pour qu’il me donne une poudre qui guérit les cauchemars, mais c’était pire qu’avant. Je ne savais plus qui j’étais, je ne faisais plus la différence entre le jour et la nuit, la porte de mon inconscient restait ouverte, c’était un vrai moulin !
- Depuis que le sorcier du village a donné une poudre pour guérir Adam, la porte de ses cauchemars est restée ouverte, tous les monstres rentrent et sortent comme dans un « moulin », tout est mélangé, le jour et la nuit, le rêve et la réalité. Et pendant ce temps, l’inconscient n’en finit pas de livrer bataille pour essayer de refermer la porte, d'assurer sa survie psychique.
- En lecture, ma mère s'acharnait sur les mots, le sens de la phrase, elle criait, « mais enfin Adam, concentre-toi, si tu lis et relis, cela finira bien par rentrer, rien n’est irréparable » ! Mais ça ne pouvait pas rentrer, je voyais bien que c’était irréparable, le mot prochain effaçait déjà le mot précédent, je ne comprenais plus rien au monde des vivants.
- « Ca ne pouvait pas rentrer », parce que le « ça » ne devait plus rentrer. Ce qui lie, relie, « lis et relis », ce qui fait sens pour chacun d’entre nous à partir des acquis puisés dans la petite enfance, tout cela était devenu trop dangereux pour le petit Adam, trop anarchique pour qu’il puisse s’y appuyer, « je ne peux pas me relire sur plus de deux lignes sans que surgisse en moi une montée de colère, une sorte d’impuissance dévastatrice (..) une violence qui annihile toutes mes forces, me vampirise au point où je me sens en sidération, comme en blocage de réactions. » Les mots sont lus les uns après les autres, à peine compris, ou comme un élément morcelé du discours, maison sans fondation le mot prochain efface déjà le mot précédent. Parce que le petit Adam a perdu le fil conducteur, l’architecture, le sens de la vie, il a perdu celui de la phrase, « je ne comprenais plus rien au monde des vivants ». Il est perdu dans un univers terrifiant où rêves, fantasmes et réalité s’interpénètrent sans émotions structurantes, il n’est plus en mesure d’accéder au lien symbolique qui les rassemble, « je n’arrive pas à prendre conscience de la gravité des faits (..) je sais que c’est grave mais c’est comme si je n’arrivais pas à en être sûr ».
- Quand il fallait que j’apprenne mes leçons, je perdais aussitôt la mémoire, une fois le livre fermé, je ne me rappelais plus de rien.
- Toute l’énergie de l’enfant est centrée sur sa survie psychique, les leçons ne sont pas apprises parce qu’elles ne sont pas « à- (p)prendre », parce qu’il ne peut pas les prendre. Les leçons ne lui servent à rien dans son combat quotidien, il n’a pas besoin de leçons de la part des adultes, il sait de quoi ils sont capables.
- Les parents des autres disaient que si je ne voulais pas apprendre c’était parce que j’étais trop gâté. Comble d’ironie, ce sont ces figures défaillantes et médiocres qui m’ont le plus déçu, celles dont je savais pourtant ne rien devoir espérer.
- Et quand il apprend ses leçons, le petit Adam les oublient aussitôt, parce que toute son énergie psychique est tournée vers la nécessité d’occulter son traumatisme. Pour survivre il doit chasser de son esprit l'impact psychologique, et du même coup, oublier toutes les autres choses, bonnes ou mauvaises entourant cette période critique. Mais une émotion négative ne peut rester à une place fixe, et pas plus il ne retient l’urine, pas plus le petit Adam ne retient ce que l’adulte tente de lui apprendre. Séduit, déjà « gâté », c'est-à-dire corrompu par la perversion de l'adulte, il est terrorisé par le réel et n'arrive pas à gérer son imaginaire. Pour lui, se discipliner c’est taire ce qui lui est arrivé, domestiquer ses peurs, n’en rien laisser paraître pour ne pas aggraver sa terreur. Et seul, assumer « l'irréparable ».
- Aujourd’hui encore je n’arrive pas à soutenir mon attention, je lis sans lire, le moindre investissement de ma part me renvoie à des dimensions hurlantes ! J’écris facilement, mais il y a toujours en moi une surenchère du langage plein de mots vides sur des choses que je ne ressens pas et qui me mettent en béance. Comme dit la chanson, je fais « toujours, comme ci, comme ça », j’agite des mots colorés de sentiments que la moitié du temps je ne ressens absolument pas. « Dites seulement une parole et mon âme sera guérie », implorait le lépreux en touchant le manteau de Jésus, mais pour moi rien ne me remonte au cœur, rien ne se relève, ne se noue, c’est un deuil de l’invisible où je n’ai plus rien à perdre ni à gagner. Alors les mots je m’en fous, c’est tout.
- Bien, dit-elle, ce sera tout pour aujourd’hui.
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