angoisses "précoces" et psychothérapie

[Erysimum]

Bonjour,

J'ai 30 ans, je vois une psychologue depuis 2 ans, avec qui je me sens plutôt bien. J'ai vu deux autres personnes avant mais ca n'avait rien donné du tout. J'ai vraiment eu l'impression de débloquer des choses et de mieux me comprendre pour la première fois avec la personne que je voie en ce moment.
Le problème, c'est que je sors d'une phase un peu aigue d'un épisode dépressif, durant laquelle j'ai eu, à nouveau, des crises d'angoisses. Depuis je vais un peu mieux, mais je reste comme "sur le fil", et surtout, je continue de faire des crises d'angoisse qui deviennent handicapantes vu que j'ai une peur permanente qu'elles surviennent.
Ce qu'il ressort des entretiens avec ma psychologue, c'est que ce sont des "angoisses précoces". C'est le terme qu'elle a utilisé, j'imagine qu'elle fait référence aux angoisses archaiques, primitives... Elle me dit qu'il faut en comprendre quelque chose... et elle me pose la même question à chaque entretien, depuis un mois, sauf que je n'ai pas de réponse. Je n'ai pas vraiment de pensées particulières associées, en dehors de la peur de mourir, pas d'images qui me viennent... ce serait à la rigueur, des "impressions", mais rien que je puisse définir, je peux pas décrire ca, c'est impossible pour moi. Donc la même question revient encore et encore, et je suis toujours bloquée là dedans avec mes crises d'angoisses.
Je ne sais plus quoi faire, quoi dire. Je n'ose pas lui dire que la situation commence à devenir exaspérante pour moi (peut être que pour elle aussi, d'ailleurs), j'ai peur qu'il y ait pas de solution pour moi. Je veux juste que ces crises s'arrêtent ! Comment me sortir de ca si j'ai pas plus d'aide de la psychologue ?

[Erysimum]

Bonjour,

Il n'y a personne ?

Depuis une semaine, mes crises sont accompagnées d'une angoisse quasi permanente, j'ai des angoisses de mort, j'arrive plus à m'en défaire ni à les mettre à distance. J'en ai touché un mot en entretien cette semaine, mais ca change rien, je désespère, je ne peux plus rien faire sans prendre d'anxio, si quelqu'un passe par ici...

[Dubreuil]

C'est le questionnement qui tue la réponse.
En thérapie, on ne questionne pas son patient. On le laisse parler de tout et de rien. Et un jour on saisit une bribe de phrase, un mot qu'il vient de dire, et qui est révélateur de la réponse qu'il s'est déjà donné à son propre questionnement.
A partir de là, on lui demande de plus amples évocations sur ce qu'il a voulu dire....
C'est le patient qui a la réponse, et c'est le thérapeute qui doit l'accompagner dans son questionnement. Sans plus.

[Erysimum]

Merci pour votre réponse,

En y réfléchissant, je commence à comprendre que le problème vient de moi et de mes difficultés à parler, et peut être pas de ses questions ou de son silence. A chaque entretien, mes pensées deviennent comme confuses, tout se mélange ou, dans les moments où ca va à peu près, j'ai la tête qui se vide, rien à dire. Du coup je parle très peu et j'avance pas. C'est pourtant pas les perches à saisir qui manquent mais je m'en aperçois qu'une fois sortie de son bureau.
Il faudrait sûrement que je me pointe un jour en ayant décidé de lui dire ca, en particulier, mais j'ai peur qu'elle en ait marre, et qu'elle m'envoie voir ailleurs. Alors que j'ai vraiment envie de changer, d'aller mieux. D'aller bien, même. Mais ca me fait peur en même temps, j'arrive pas à initier le changement. Je me demande si je ne suis pas un cas désespéré.

[Dubreuil]

j'ai peur qu'elle en ait marre, et qu'elle m'envoie voir ailleurs.

C'est le patient qui s'en va, pas le thérapeute.
C'est le patient qui décide de son départ, et qui en parle au thérapeute.
Le thérapeute accompagne le patient, de ce fait, il ne peut que respecter le désir du patient.Avez-vous souvent " été envoyé ailleurs " dans votre vie passée ? Et par qui ? Et pourquoi ? Ce sont ces questions là que vous pouvez vous poser...

[Erysimum]

Bonsoir,

Merci pour votre réponse. Ca m'a permis d'aborder le RDV de cette semaine en ayant moins peur de me faire "envoyer ailleurs". J'ai pu dire mes inquiétudes de ne pas avancer, de ne pas avoir de solutions à mon problème, et ca a été utile, je crois.


Juste une dernière question... C'est un truc qui me travaille un peu... Si j'ai des angoisses de ce type (primitives ?), suis-je forcément psychotique ? Et si oui, c'est possible que ca passe inaperçu comme ca ?

[Dubreuil]

Un psychotique ne se pose JAMAIS ce genre de questions.

[Erysimum]

Bonsoir,

Je reviens là parce que la peur d'être effectivement psychotique me travaille encore depuis des semaines au point où ca joue nettement sur les crises d'angoisses. Je me sens anxieuse en quasi permanence et je n'arrête pas de ruminer ca.
J'ai finis par poser la question à ma psychologue cette semaine, en espérant être rassurée, mais elle m'a répondu qu'elle ne savait pas si j'étais psychotique, qu'elle n'avait pas assez d'éléments pour le savoir. Elle m'a précisé que mes angoisses étaient des angoisses anaclitiques, et non archaiques comme je l'avais interprété. Qu'il n'y avait aucun élément qui allait dans le sens de la psychose me concernant, pour l'instant, et que s'il y en avait une, en tous cas elle n'est pas déclarée.
Je lui ai répondu qu'elle ne me disait pas clairement que je ne le suis pas, et elle m'a répété que non parce qu'elle ne le sait pas. Du coup, je rumine encore plus, je me sens vraiment paralysée par l'angoisse tellement ca me fait peur l'idée d'être psychotique. Je me dis quand même, qu'en 2 ans, elle a sûrement eu le temps de se faire une idée et qu'elle ne veut simplement par me le dire. Du coup, je suis perdue là dedans, ca me panique presque de me dire que je pourrais être psychotique, j'ai peur, j'aimerais un peu d'aide parce que ca devient dur surtout que je vis seule, donc le WE je reste seule avec mes angoisses et je commence à me sentir mal.

[Dubreuil]

C'est le questionnement qui tue la réponse.
En thérapie, on ne questionne pas son patient. On le laisse parler de tout et de rien. Et un jour on saisit une bribe de phrase, un mot qu'il vient de dire, et qui est révélateur de la réponse qu'il s'est déjà donné à son propre questionnement.
A partir de là, on lui demande de plus amples évocations sur ce qu'il a voulu dire....
C'est le patient qui a la réponse, et c'est le thérapeute qui doit l'accompagner dans son questionnement. Sans plus.

Bonsoir,

" Elle m'a précisé que mes angoisses étaient des angoisses anaclitiques, et non archaiques comme je l'avais interprété. "

*** si vous êtes intelligente vous devriez comprendre combien cette réponse est projective de la part d'une psy !
D'une part parce que ce n'est pas son rôle de poser un diagnostic, et qu'elle joue la grande prêtresse en en évitant un... pour vous en donner un autre !
Et d'autre part parce que "anaclitique " est en effet du côté de la psychose, et que " l'archaïsme " est inhérent à toute l'humanité et concerne donc l'inconscient de chacun, ( le sein comme le vôtre ) et notre inconscient collectif !

Elle vous a donc répondu N'IMPORTE QUOI !
Et savez-vous pourquoi ?

Parce qu'en effet elle ne semble pas connaître la psychopathologie clinique, qu'elle le sait mais préfère jouer le Savoir ( ! ) pour vous impressionner , mais surtout..... sa réponse laisserait à penser qu'elle n'a aucune formation analytique, et que sachant le désarroi où elle vous laisse en débitant ses fadaises, elle vous sait très inquiète, donc se doute bien que vous n'allez pas la laisser tomber de sitôt !!!

Elle a peut-être besoin d'argent ?
Soyez prudente.



Qu'il n'y avait aucun élément qui allait dans le sens de la psychose me concernant, pour l'instant, et que s'il y en avait une, en tous cas elle n'est pas déclarée.
Je lui ai répondu qu'elle ne me disait pas clairement que je ne le suis pas, et elle m'a répété que non parce qu'elle ne le sait pas. Du coup, je rumine encore plus, je me sens vraiment paralysée par l'angoisse tellement ca me fait peur l'idée d'être psychotique. Je me dis quand même, qu'en 2 ans, elle a sûrement eu le temps de se faire une idée et qu'elle ne veut simplement par me le dire. Du coup, je suis perdue là dedans, ca me panique presque de me dire que je pourrais être psychotique, j'ai peur, j'aimerais un peu d'aide parce que ca devient dur surtout que je vis seule, donc le WE je reste seule avec mes angoisses et je commence à me sentir mal.

[Dubreuil]

Le psychotique est un bienheureux qui considère qu'il a raison et que ce sont les autres qui ont tort.
Le psychotique est rarement malade physiquement, il ne ressent émotionnellement que très peu la douleur.... etc...

Psychotique, non.
Névrosée, à coup sûr.