Psychologue ou psychiatre

[FABALA]

Bonjour,
ma fille de 18 ans a subi un terrible choc : son ex petit copain avec qui elle avait rompu , a mis fin a ses jours et lui a adressé son dernier message .
Le père de ce garçon a ensuite fait parvenir à ma fille un message avec photos de la voiture dans laquelle son fils a mis fin a ses jours .
Depuis décembre elle vivait avec ce secret , n'allait plus en cours et nous avait caché cela y compris cette ancienne liaisons .Cependant au mois de février mars son état s'est dégradé et devant cela je lui ai dit de consulter notre médecin et une psychologue .
La psychologue la voit depuis 2 mois maintenant au rythme d'une fois par semaine . de ces entretiens il a été dit que ma fille voulait abandonner ses études , ne voulait plus revenir en cours . Il m'a fallu demander à la psy qu'elle lui parle de ce drame avec son ancien copain car j'avais l'impression que ma fille hormis le fait du ' je ne retourne pas à l'école' n'avait encore vraiment rien exprimé .
Mais je trouve que même si son état s'est amélioré , elle n'a pas retrouvé son caractère antérieur : joie de vivre , projets etc ....
ne dois je pas plutôt l'orienter vers un psychiatre plutôt qu'un psychologue ? je crains que cela ne soit pas suffisant. Mais j'ai aussi peur qu'un psychiatre lui fasse ordonnance de neuroleptiques ou autres qui me semblent bien trop forts pour une si jeune fille ......
Merci de vos conseils, dois je l'envoyer chez un psychologue ou psychiatre?
Une maman

[Dubreuil Nicole]

Bonjour Madame,
vous vous inquiétez que votre fille n'ai pas retrouvé sa joie de vivre depuis le drame ( mois de décembre dernier ? ), et si j'ai bien compris le père du garçon lui a envoyé la photo de la voiture, parce qu'il la considère comme responsable du drame ?
Si tout cela est exact, et si votre fille en est au début de sa thérapie, il est trop tôt pour vous d'espérer la retrouver " comme avant ".
Ce qu'elle a vécu et ce qu'elle vit maintenant en retombées traumatiques est très dur à gérer. A accepter.
C'est l'arrêt brutal de la fin de ses illusions. De l'adolescence où la vie est censée s'ouvrir devant elle, pleine d'imprévus heureux, de projets et d'attente amoureuse, elle a été précipitée dans la culpabilité et la mort. Que voulez-vous qu'elle fasse de vos espoirs et de votre angoisse ?
Même si vous l'aimez le plus tendrement du monde, même si vous voulez lui éviter cette expérience terrible, il faut " qu'elle en passe " par la douleur, à nouveau par l'horreur et le drame, pour ensuite s'en relever et continuer à vivre.
Il faut lui laisser " son " temps pour accuser le coup, s'adapter au choc traumatique qu'elle a subi.
Il faut qu'elle puise en elle la force de se remettre du néant, de " l'absurdité " de la mort, de ce fantasme mortifère où son ex ( sciemment ou pas ) l'a précipitée.
Vous avez raison d'avoir peur qu'un psychiatre lui donne des calmants. Ils l'aideront à dormir et oublier un temps mais il se peut qu'elle en ressorte plus mal qu'avant et " droguée." Dépendante d'un calme fictif et non guérie de son choc émotionnel.
Le médecin fait taire la douleur physique, c'est son travail.
Le Psychiatre fait taire la douleur morale, c'est le sien.
Le psychologue ne s'occupe pas de la douleur elle-même. S'il compatit à la souffrane que ressent le patient, il s'attache surtout à ce que cette douleur se parle, qu'elle monte à la conscience, qu'elle trouve ses propres mots pour libérer la personne de son mal être, de sa détresse.
Parler, dire, c'est déjà guérir. Mais pas à n'importe qui, pas n'importe comment.
Il est important que votre fille aille voir son psychologue ( et une fois par semaine ne me semble pas suffisant pour le moment ) pour parler de ce qu'elle veut, comme elle le veut.
Vous dites que vous avez insisté pour qu'elle parle du drame. Pourtant il est mille fois plus profitable de laisser à la personne son droit au silence, à la maturation de la douleur. A ses silences, ses non-dits, l'angoisse de sa parole qui voudrait bien monter mais se dérobe sans cesse. Cela fait partie de la thérapie. Et cela est nécessaire.
En thérapie, on dit ce que l'on peut et pas ce que l'on veut quand l'âme est si violemment blessée. Il est donc normal que cela prenne du temps. Prenne tout son temps.
Dire à un psychologue ce que le patient ne lui dit pas, c'est comme un peu " violer " l'intimité de la parole de l'autre.
Et ce n'est ni conseillé pour votre fille, ni pour vous.
Il vaut mieux laisser à chacun sa capacité de survie.
A vouloir faire " du bien " à l'autre, ( c'est à nous que nous le faisons ) c'est surtout un jour ou l'autre, lui prouver qu'il " n'a pas été capable " de se débrouiller seul. Et si cela risque un jour de vous en faire un(e) ennemi(e). cela peut aussi le pousser à se complaire dans un rôle de " victime " où il y trouve de meilleurs bénéfices qu'à s'assumer seul.
Votre fille ne voulait plus reprendre ses cours, c'est bien normal. Tout se relativise quand on est atteint dans le coeur de la vie. Elle a le droit de fuir, de se fermer les portes, de vouloir se démarquer, de désirer oublier. Jusqu'à sa vie même. Elle a le droit de " craquer." Laissez-lui cette chance.
Madame, je sais que ce que j'écris peut être très dur à lire, ne croyez pas que je ne mesure pas votre désarroi et votre souci de bien faire. Mais faites confiance à votre fille. Dites-le lui.
Dites-lui que vous savez combien ce qu'elle traverse est dur, que vous la trouvez extrêmement courageuse ( car il faut l'être pour supporter cela ), dites-lui que vous croyez en elle, que vous savez qu'elle s'en tirera, qu'un jour elle ira mieux.
Dites-lui que vous êtes là, et que vous l'aimez. Que vous risquez d'être maladroite avec elle, mais que c'est par amour.
Et puis, faites confiance à ce(tte) psychologue que votre fille va voir. Faites confiance à votre fille. N'intervenez pas. Ne cherchez personne d'autre, laissez faire la vie.
A vouloir trop faire, vous risquez de miner la confiance que votre fille a en vous, et en celle que doucement, elle doit sans doute accorder à ce professionnel. Laissez faire le temps.
Laissez à chacun la liberté de faire son travail. A votre fille celui de " se guérir " sans vous. Au Psy, celui d'accompagner votre fille dans l'émergence de son désir de vie.
Et votre travail à vous, c'est de lâchez prise. Pensez à vous chère Madame, et vous verrez, tout s'arrangera.
Je suis à votre disposition.
Bien à vous.
Nicole Dubreuil. Psychologue Clinicienne

[miorah]

BONJOUR,
Je suis mariée depuis 3 ans,et là je suis malhereux dans mon foyer et j'ai envi de savoire est ma faute?,avant que vous me donner votre avis je vous raconte mes dernieres engeulade avec mon mari,c'etait hier,il ma demander d'acheter qlq chose dans un petit magasin de au chan,et en sortan de ce magazin je le trouver plus je le chercher partout enfin je l'ai trouver au moment où on se rétrouve il m'a crier devant tout le "tu devrai pa bouger au l'endroit où je te laisser,tu rester là attendre que je vien te récuperer",vous imaginer ce qu'il dis comme si je suis une petite fille pour lui et je dois faire ce qu'il veut,et moi e suis fatigeur de tout cela en plus il ma déjà frapper 3 fois et ma renvoyer une fois au mileu de la nuit.Que dois je faire.Je me sent plus en securité avec lui et je peur tou le temps.
Cordialement Miorah,

[Dubreuil Nicole]

Bonjour,
si vous avez du respect pour vous même, de la dignité, si vous ne voulez plus être battue, si vous ne voulez plus être considérée comme une petite fille mais comme un être humain que l'on respecte, si vous vous sentez en capacité de prendre votre vie en main, d'être indépendante, de vivre seule, et de ne rien devoir à personne.... alors je suis sûre que vous savez déjà très bien ce que vous devez faire !
Courage.
Bien à vous.
Nicole Dubreuil. Psychologue Clinicienne

[miorah]

Bonjour Mme,
Merci pour votre réponse mais que dois je faire,je vient d'arriver en france et je suis pas français,je parle pas bien le francais mais et je peur pour aller chercher du travail,oui je suis dependant de mon mari et je peur de l'endroit que je connais pas ça voulais dire ici en france,alors pour vous que dois je faire,pas de sous pour faire une cours francais ou apprendre la langue francaise.
Comment on fait pour avoir confiance en sois même?
Cordialement Miorah

[Dubreuil Nicole]

Dans ce cas, je pense qu'il vous faut procéder par ordre, du plus important au moins important.
Posez-vous la première question : Qu'est-ce que maintenant JE NE VEUX ABSOLUMENT PLUS ?
Puis cette autre question : qu'est-ce que maintenant JE VEUX TOUT DE SUITE ET ABSOLUMENT.
J'attends vos réponses.
Bien à vous
nicole Dubreuil. Psychologue Clinicienne