Besoin d'attention?!

[Minijeune]

C'est étrange car je regarde ma vie avec un pas de recul ces temps-ci et je me dis: Ça va bien!
Pour vrai, ça se passe bien niveau fonctionnalité. J'ai repris les études à l'université pour finir mon baccalauréat, je m'entraîne beaucoup en danse et ça me défoule (près de 20 heures par semaine), avec ma famille ça va bien, avec mes amis ça va aussi... Au niveau du travail, je reprends en fin de semaine prochaine mon poste d'intervenante après un arrêt de travail de 7 mois!

Petite déception amoureuse que j'ai bien gérée... Aucun comportement dommageable mis à part une petite baisse de mon appétit...
Mais pour vrai, je me surprends moi-même... Je n'arrête pas de dire que j'ai changé... Que j'ai grandi cette année. Je ne veux plus être hospitalisée. C'est mon défi pour mon année 2017 et j'espère être capable de le réaliser, comme j'ai été capable de cesser de m'auto-mutiler il y a bientôt 2 ans.

Il a fallu que je touche le fond par exemple! Il a fallu que je me ramasse hospitalisée aux soins intensifs au mois de septembre, parce que je décompensais et que je menaçais de m'enlever la vie... Il a fallu que ma psychiatre mette ses limites et me confronte au fait que si je voulais mourir, elle ne pouvait rien pour moi et que j'allais rester aux soins intensifs... Mais que si je choisissais de vivre, elle allait être là pour m'aider, sinon, elle quittait mon dossier et le refilait à quelqu'un qui était spécialisé en médico-légal. Elle m'a ensuite mis des limites assez claires sur ce qu'elle pouvait m'offrir, le nombre de consultations, la durée des rencontres, le nombre de visite à l'urgence que j'avais "le droit" d'aller par mois... bref, ce genre d'intervention de psychiatre qui m'ont vraiment sécurisé finalement!!

Alors revirement de situation, je me suis mise à avoir beaucoup plus de bénéfices à aller mieux qu'à aller mal!! Et j'ai fait le choix d'aller mieux, de reprendre le contrôle sur ma vie. La motivation est très grande et je vois les résultats!

Mais il y a un mais...
Je ne sais pas comment le qualifier. Il y a quelque chose au fond de moi qui me donne envie de recevoir de l'attention de ma psychiatre. Je ne sais pas c'est quoi vraiment, mais j'aurais envie de l'appeler. Mon rendez-vous mensuel n'est que dans 2 semaines et demi... Je ne sais même pas ce que j'aurais à lui dire, tout ce que je sais c'est qu'une partie de moi pourrait décompenser pour répondre à ce besoin. Je ne sais même pas quel est mon réel besoin. Peut-être un besoin de sécurité, en lien avec le fait que je retourne au travail en sachant très bien que c'est un terrain glissant... J'ai besoin que quelqu'un m'écoute et m'offre du réconfort peut-être, comme elle peut le faire... Je suis peut-être dans du transfert ou je ne sais quoi. Ça va bien dans ma vie, je ne me sens pas souffrante, mais peut-être seule!? Je sais que lorsque je me sens vide, je peux essayer de combler ce vide par des comportements inadaptés... Je veux réellement éviter ça. Mais est-ce que mon sentiment d'avoir besoin de ma psychiatre est juste. Est-ce un besoin relationnel? Est-ce que je devrais assouvir ce besoin en lui faisant une demande adéquate, du genre que je lui laisse un message téléphonique pour qu'elle me rappelle... Nous avons jamais fait le point à ce sujet... Je sais que je peux l'appeler s'il y a une urgence et qu'elle va me rappeler... Mais je ne suis pas en crise, je ne vis pas d'urgence. Toutefois, je veux adresser mon réel besoin... Mais quel est-il!??

[vyolante]

Je pense que tu as un lien très fort avec ta psy, ce qui fait partie souvent du traitement sans penser à un transfert c'est humain je crois
donc lui tel, souvent le psy, le dit à la patiente, je connais des personnes qui le font pour se rassurer, et ça se passe bien

si tu en ressens le besoin fais le , tu auras un sentiment de bénéfice, ne t'inquiètes pas,

un jour tu grandiras, et tu n'auras plus ce besoin, tout est relatif

c'est comme un enfant avec ses parents ........ no soucy,

[Minijeune]

J'ai attendu que ça passe.
Je me suis donnée le défi de ne justement pas l'appeler, pour être capable de répondre à mon besoin toute seule...
Je me sentais comme dans un piège. L'appeler aurait été un moindre mal, si je me compare à avant et comment je pouvais me désorganiser pour me rassurer je crois. Pour discuter de ça, particulièrement. De ce besoin, que je n'ai pas réellement identifier pour dire vrai! De cet envie, à ce moment là, que quelqu'un prenne soin de moi... Oui, peut-être comme un enfant. Mais oui, il y a le piège de la prise en charge. Cette sensation que quelqu'un, à quelque part, prend le contrôle de la situation et t'offre des "murs"... Un encadrement sécuritaire! Comme un enfant.

Comme un bébé dans son berceau qui se colle aux barreaux pour se sécuriser. J'avais besoin de ressentir ce réconfort je pense...
Mais au lieu d'aller le rechercher à l'extérieur, j'ai essayé, très fort, de le trouver en dedans de moi... Puis d'en ressentir une fierté aussi. J'avais des craving d'hospitalisation... Des envies presque viscérales de me ramasser en psychiatrie, près de mon médecin qui me sécurise. Je suis restée forte et grande... J'ai mentalisé pour essayer de trouver quel était mon réel besoin derrière ce comportement qui m'apporte que des problèmes habituellement... Ça l'a fonctionné finalement. J'ai été capable et ça l'a fini par passer. Je ne dis pas que ça ne reviendra pas. Je dis simplement que j'ai vécu une petite victoire!

[Only_human]

Bonjour MiniJeune,

Bravo pour cette victoire, puis tout le reste aussi
C'est tellement difficile de trouver un équilibre avec ce trouble et j'ai l'impression que tu gères plutôt très bien les épreuves. Je suis admiratif.
Je me demandais si cela ne serais pas quand même important de mentionner (même après coup) ce besoin que tu as ressenti vis à vis de ta psy.
Que je pense être tout à fait légitime, d'ailleurs. C'est + quand on est en phase de reconstruction qu'on a besoin d'un suivi régulier pour ne pas rechuter que quand on est juste en grande souffrance et au fond du trou.
Bonne continuation,

Un personne souffrant du même trouble.