Je viens d'avoir 17 ans en décembre et si j'écris c'est parce que je suis désespérée et complètement paumée. Je n'ai aucune vie sociale ou du moins j'en avais mais je n'en ai plus (et c'est tout le temps comme ça chaque année). Je ne sais pas vraiment comment décrire la situation sans faire de fouilli alors je vais lister les symptômes.
- efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou fictif : c'est exactement ça, et depuis la primaire (depuis la maternelle j'ai toujours été isolée). J'ai fait la connaissance cette année d'un garçon et tout de suite, quelques jours plus tard je l'ai suspecté d'avoir établi un pacte avec ces amis qui consistait à faire connaissance avec moi, obtenir ma confiance dans le but d'ensuite montrer nos messages. Je lui demandais sans arrêt s'il m'aimait, je lui affirmais sans arrêt qu'il allait m'abandonner et dans la vraie vie, avec les autres personnes, je m'affirme le moins possible, je me fais oublier, je ne dis jamais non je ne dis jamais mon opinion, je reste au service des autres. J'ai aussi fait la connaissance de deux filles dès le premier jour je me suis dis qu'il y allait avoir une bagarre, qu'elle ne m'aimait pas, qu'elles étaient bizarres (bon c'est ce qu'il s'est passé entre autre
)-instabilité de l'image de soi : autant je m'imagine en train de détruire tout sur mon passage, devenir célèbre et tuer tous mes adversaires autant je peux m'imaginer en train de subir un viol collectif sous les yeux de ceux qui me tiennent à cœur sans qu'ils ne réagissent
-comportement, gestes suicidaires, automutilations : j'ai déjà fait quatre tentatives; les idées noires j'en ai tous les jours et je me suis mutilé une seule fois (je ne sais pas si se mordre et se donner des coups de poings aux cuisses comptent mais si oui alors oui il m'arrive de me mutiler)
-colère intense, difficulté à maîtriser sa colère : j'arrive plutôt bien à faire "semblant" et à la dissimuler (même si j'ai appris récemment qu'en fait ça se voyait comme de l'eau de roche quand je ne suis pas bien). J'ai des envies de meurtres quasi tout le temps, un "non" (peut importe le thème un paquet de gâteaux tout comme autre chose) est pour moi un affront. C'est un signe qu'on ne m'aime pas. C'est horrible pour moi et très très dur. Je ne dis jamais non aux personnes, ou alors c'est quelque chose de dur à vivre quand on me demande quelque chose et que je ne le fais pas parfaitement ou que je ne réponds pas à l'attente de l'autre. J'ai peur de la blesser et qu'elle ne m'abandonne
-idéation persécutoire: exactement, il suffit qu'on me regarde pour que je ressente une haine profonde pou la personne, si c'est une personne que je connais alors je vais m'imaginer qu'elle parle sur moi, qu'elle complote (ça dure souvent toute la journée jusqu'à ce que cette personne là ne vienne à moi, tous mes doutes vont s'effacer puis ils reviendront et ainsi de suite)
-idéalisation excessive et dévalorisation de l'autre : c'est dans doute l'un des symptômes le plus présent chez moi. Le garçon avec qui j'ai fais connaissance il m'est très souvent arrivé de le dénigrer comme pas possible à cause de la haine que j'ai envers lui (le voir rire avec d'autres personnes me rend malade envie de meurtres à son égard très dure à gérer) et en même temps je n'ose pas le regarder dans les yeux, chacun de ces gestes me paraissent juste uniques magnifiques, idées suicidaires à la suite de nos disputes ou lorsqu'il ne montre pas d'intérêt à ma personne. Sinon avec les autres c'est dévalorisation très forte à la suite d'un ton inaproprié, d'une ignorance ou autre puis grande valorisation si celle ci montre de l'intérêt pour moi ou me sourit
-instabilité de l'humeur: il suffit que l'on me sourit et ça y est je décolle tout est beau tout est rose, il suffit qu'on me soupire ou qu'on me regarde de travers, qu'on ne réponde pas à une de mes questions ou autre et tout devient sombre
Le seul symptôme que je n'ai pas c'est l'addiction. Avec le garçon dont je parle c'est extrêmement dur. Je prends tout mal, s'il a le malheur par exemple de placer un adverbe par ex dans sa phrase je vais me mettre à interpréter de mille et une manière ce qu'il a voulu dire. Il m'est arrivé d'être violente verbale jusqu'à des menaces envers lui, à la fois non voulus mais et j'ai un peu honte, souvent il m'arrive de le faire exprès (peur de le perdre) et vu qu'il ne m'envoie jamais de messages, je provoque volontairement des disputes ça me rassure, c'est un moment où on échange et qu'on partage. Ou alors je fais exprès de ne pas comprendre sa colère ou ces actes (alors que je comprends très bien) pour profiter du fait qu'il s'intéresse à moi, j'ai l'impression d'être importante alors pour lui, je l'analyse dans le détail, son regard, ses mains, ses lèvres et tout un tas de choses, ou alors même je pleure à un effleurement de sa main ou même d'une de ces feuilles.....bref. Et envies de meurtres très très violentes lorsque je le vois partager de bons moments avec des élèves. C'est horrible je pleure ensuite de colère, je fais des rêves où je le tue de plus en plus fréquemment. Le vrai problème c'est que j'ai une psychologue (enfin thérapeute ), je lui explique tout ça et la seule chose qu'elle me dit c'est "l'adolescence n'arrange rien"; "les hommes et les femmes n'ont jamais su se comprendre, ils ne fonctionnent pas pareils", "l'amour souvent engendre la haine", "il faut qu'on apprenne à vous maîtriser" etc...Au final rien et j'ai l'impression qu'elle trouve toujours une "raison" simpliste à mon problème. On m'a fait passé différents test (pas par ma psy mais un autre, elle était inquiète à l'idée que j'y attendais beaucoup de ce test), test de qi et test de la personnalité et en effet j'ai une énorme fragilité dans la personnalité, j'ai osé parler du tpl (trouble de la personnalité limite) et on m'a dit qu'il pourrait y avoir un diagnostic, j'ai parlé du trouble narcissique que ma mère soupçonne et oui il pourrait en être question d'une certaine manière. Le psy m'a dit qu'il en parlerait à me thérapeute. Le problème c'est que mes envies de meurtres à l'égard du garçon sont de plus en plus intenses, je le hais de plus en plus, sa vue m'est de plus en plus insupportable, et en même temps je l'aime terriblement
. J'ai peur de me lâcher un jour, d'exploser et de le fracasser j'ai vraiment peur de ça c'est vraiment urgent mais personne ne me prend "au sérieux" on dirait que les gens pensent qu'on a encore le temps mais moi le temps m'est compté et je n'ai pas le temps d'attendre.