étonnement

Forum borderline, état limite
laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

Dubreuil a écrit : 18 mai 2021, 11:33 Il me semble pourtant être claire et concise : - *** Et si vous expliquiez à quoi correspond cette "porte" pour vous ? Et qui est le garde qui s'interpose à votre désir vital ? Et pourquoi il verrouille la porte alors que l'homme n'aurait plus la force de la franchir ? Et surtout pourquoi il a demandé au garde le droit de la franchir, alors qu'il était chez lui ?
Pourquoi il ne s'est jamais montré combattif ? "
Ça, c'est la partie éclairante de ce que vous avez écrit ce matin tôt. Je ne vous reproche en aucun cas d'avoir écrit le reste, mais il se trouve que ce reste fait résonner des choses désagréables en moi. Encore une fois, ce n'est pas de votre faute
laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

Vous avez écrit "Cessez de vous écouter prophétiser, c'est vain, sans intérêt, et cette fuite en avant ne mystifie personne"

Et j'entends une voix venue d'un lointain passé (50 ans) et qui dit "Je crois que Laurent joue les bébés attardés, mais qu'il sait pertinemment où il veut en venir"
50 ans après, je ne sais toujours pas où je voulais - paraît-il - en venir.
Ma vie est hérissée de souvenirs de situations où on m'a supposé des intentions, des arrière-pensées, des plans, et que je ne comprenais rien à ces suppositions.
Je suis fatigué de me souvenir, sans cesse et sans contrôle
laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

@Minijeune
Minijeune a écrit : 18 mai 2021, 00:31 Bonjour,
Je m'excuse de m'immiscer dans votre conversation...
La fin me fait un peu sourire.
Elle me rappelle a quel point on doit tous faire ça, quand on a une mauvaise estime de nous, qu'on est auto-suggestible ou qu'on ait une identité pas trop construite...

On fait rapidement confiance au jugement d'un peu n'importe qui... professionnel ou pas... on se fait dire qu'on est quelque chose... ou on fait des recherches par nous-même et voilà qu'on a résolu le mystère de notre vie! On se met une étiquette dans le front... on vit un certain sentiment d'apaisement... comme, ouff... au moins, on est quelque chose...

Mais quand on se fait valider qu'on est vraiment ça, par quelqu'un... ça nous fait réagir... et quand on se fait invalider, comme si l'autre pouvait vraiment nous définir après 5 jours d'échange... on réagit aussi...

C'est quoi le pire...
Être borderline...
Ou être vide, sans identité (qu'on soit borderline ou pas)
Vous trouvez de quoi sourire, tant mieux pour vous.
Vous vous excusez vous-même. C'est également tant mieux, car personnellement je ne vous excuse pas.
Minijeune
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Re: étonnement

Message par Minijeune »

Bonjour,
C'est votre décision de réagir à ma réponse... à en oublier tout le reste qui a été dit ou écrit... comme si ça n'avait plus d'importance... et que vous deviez dénoncer mes propos... alors qu'il y a une différence entre ma réponse et celle de Mme Dubreuil. Mme Dubreuil est une professionnelle... elle répond de manière détachée et objective. Pour ma part, je suis une panelliste, une personne qui a justement un trouble de personnalité borderline (mais je ne suis pas que ça) et qui fait un cheminement en thérapie depuis plusieurs années, et qui écrit ici depuis longtemps, parce que justement, j'y ai trouvé un endroit sécuritaire pour me permettre de m'exprimer et d'écrire sans censure... quand je réponds, je ne peux pas prétendre de détenir la vérité... mis à part la mienne! Je parle de moi, de ce que ça résonne et raisonne à l'intérieur de moi... et c'est un peu ça la pertinence et la richesse du forum... à mon avis... chaque réaction qu'on a envers un post, une réponse de quelqu'un, parle de nous plus que de l'autre... et à travers ces réponses et réactions, on a le choix d'en comprendre ce qu'on veut...

Vous semblez en colère, je ne sais pas trop pourquoi en fait... peut-être le mot sourire... comme si vous pensiez que ce mot était rempli de mépris... pourquoi sourire devant la souffrance de quelqu'un...?

Mais le but de mon message n'était pas de vous brusquer, ou de vous attaquer... ça m'a fait sourire parce que je me suis reconnue dans la manière comment vous aviez besoin de vous étiqueter, pour mettre un mot sur vos souffrances. Mon "sourire" était rempli de compassion envers vous peut-être... mais envers moi, sûrement... la petite fille en moi qui cherche à avoir une identité, pour me séparer de l'identité qu'on a essayé de m'imposer, peut-être. Je me suis tellement definie par des mots, des maux... le nombre de fois que j'ai lu des choses sur le net, et que mon anxiété a juste décuplé parce que j'avais l'impression d'être malade. J'arrivais à l'hôpital en présentant ce que je pensais que j'avais, parce que j'avais interprété les critères diagnostiques avant de me présenter là... avec autant d'anxiété à ce qu'on me valide dans ma perception... ou qu'on m'invalide... la validation m'aura fait capoter encire plus... OMG, je suis TPL, je suis finie... parce que j'en aurais sûrement compris que j'étais seulement ce qui me faisait peur de ce diagnostic... et si on m'avait invalidé... je me serais retrouvée devant un vide infini... je suis vide, je ne sais pas qui je suis, j'ai une identité diffuse... alors si je ne suis pas ça, je suis quoi...?
laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

@Minijeune

Sur la forme :
(1) je ne suis pas en colère
(2) je ne dénonce rien, ni personne

Sur le fond :
(1) je ne crois pas que vous m'ayez bien lu, ou bien compris. Certes je suis en manque d'explications et de pistes à suivre, mais pas au point de faire confiance au premier venu, et à m'auto-cataloguer à la première description sommaire
(2) Mme Dubreuil (dont je connais les écrits et dont je respecte la compétence) me dit "Vous n'êtes pas borderline". Je l'accepte et je l'écris. Vous débarquez, et vous me dites comprendre ma réaction. Mais quelle réaction ?
Minijeune
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Re: étonnement

Message par Minijeune »

La réaction que j'ai perçue, c'est celle de vous être fait dire que vous n'étiez pas borderline... que vous ayez acquiescé comme si la conversation que vous aviez eue venait vraiment vous définir... alors qu'à mon sens, ce sont seulement quelques échanges... qui arrive à un "diagnostic" d'être ou ne pas être... n'importe quelle étiquette...

Par la suite, quand elle a questionné le fait que vous l'ayez cru, ou que tout d'un coup, ça éliminait le diagnostic dans votre esprit... en vous demandant si vous ne l'étiez pas en fait... et que vous ayez répondu que c'était quelque chose qui faisait écho à vos autres thérapeutes... en lui disant, bienvenue dans le club...

C'est cette fragilité identitaire qui m'a fait écrire ce que j'ai écrit... du moins, celle que j'ai perçu et qui a fait écho à ma réalité... après, c'est votre choix de mettre l'emphase sur ma réponse, au lieu de passer les portes qui vous sont ouvertes... des pistes de réflexion...

Par la suite, peut-être n'étiez-vous pas en colère par rapport à ce que j'ai écrit... mais vous sembliez irrité dans ce que vous avez compris de mes écrits... mais encore là, on parle ici de perceptions et d'interprétations de part et d'autre... on a tous nos défenses, elles sont là pour des raisons qui nous appartiennent. Mais bon, ça n'a pas d'importance... non?
laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

Dubreuil a écrit : 18 mai 2021, 06:35 Et si vous expliquiez à quoi correspond cette "porte" pour vous ? Et qui est le garde qui s'interpose à votre désir vital ? Et pourquoi il verrouille la porte alors que l'homme n'aurait plus la force de la franchir ? Et surtout pourquoi il a demandé au garde le droit de la franchir, alors qu'il était chez lui ?
Pourquoi il ne s'est jamais montré combattif ?
La porte, c'est tout ce que j''aurais été capable de faire, s'il n'y avait pas eu le garde. Le garde, tout d'abord, c'étaient les convenances, les règles sociales, les us et coutumes, les interdits. J'ai reçu des doses massives de tout cela pendant mon enfance, d'autant plus massives que j'y étais résistant. J'ai développé un moi double et antagonique : une moitié sauvage qui veut sortir, qui veut se battre, qui veut aller de l'avant, mais qui est devenue impuissante, mais qui secoue, crie et griffe malgré tout, et qui se rappelle sans cesse au souvenir de l'autre moitié. L'autre moitié possède un puissant générateur de culpabilité, un peu comme une sorte de Taser qui lui permet de contrôler la moitié sauvage.

Je n'ai plus besoin de personne pour m'administrer les règles et les interdits : tout cela est en moi. Je suis désormais mon propre garde. Oh, il y a bien mon épouse pour m'en administrer encore : je l'ai choisie pour résister à ma mère qui fonctionnait selon le même principe que moi. Résistante à ma mère, elle a une bonne part de ses armes en commun avec elle.

Un exemple de ma soumission à ma mère : vers quinze ou seize ans, je me suis rapproché d'une jeune fille eurasienne de mon lycée. C'était la fille d'un collègue de mon père et ma mère connaissait donc cette famille. Un jour à la maison j'ai prononcé le nom de cette jeune fille. Et ma mère a proféré un interdit "Eh bien j'espère que jamais aucun de mes fils ne ramènera une des filles de cette famille à la maison." L'oukase était tombé, je l'ai respecté.

Il m'a fallu plus de trente ans pour que cela remonte dans ma conscience. Car bien sûr c'est remonté. Les cadavres mentaux ne sont jamais enterrés assez profondément.
Dubreuil
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Re: étonnement

Message par Dubreuil »

Un exemple de ma soumission à ma mère : vers quinze ou seize ans, je me suis rapproché d'une jeune fille eurasienne de mon lycée. C'était la fille d'un collègue de mon père et ma mère connaissait donc cette famille.
Un jour à la maison j'ai prononcé le nom de cette jeune fille. Et ma mère a proféré un interdit "Eh bien j'espère que jamais aucun de mes fils ne ramènera une des filles de cette famille à la maison." L'oukase était tombé, je l'ai respecté.
*** Et ce père, quelle attitude avait-il face au despotisme de la mère ?
Car le garçon s'élève du côté du père, c'est de sa loi à lui qu'il relève, ce n'est pas une femme.
Si la mère est névrosée, un père "absent" ( de toutes sortes de façons ) livre le petit garçon en pâture aux fantasmes de la mère, elle le garde pour elle, son objet, (le pénis qu'elle n'a pas eu petite fille) sa proie. Elle le rend "bébé attardé qui ne sait pas du tout où il veut en venir". Il ne sait pas qui il est, où il va, mais elle, oui. Elle va lui pourrir la vie

Il m'a fallu plus de trente ans pour que cela remonte dans ma conscience. Car bien sûr c'est remonté. Les cadavres mentaux ne sont jamais enterrés assez profondément.
En effet, l'inconscient garde "en mémoire" les traumatismes irrésolus.
Mais une fois " tous les constats " en lumière, que faites-vous ?
Qu'allez-vous faire ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

Effectivement ma mère devait être névrosée, et mon père était bien "absent", et "de toutes sortes de façons".
Dans mon souvenir il s'est extrêmement rarement opposé à ma mère. Je n'ai qu'un seul contre-exemple : Lors d'une dispute qui m'a opposé à ma mère et au cours de laquelle je l'ai giflée tant j'en avais assez de son despotisme, je crois qu'il a pris mon parti et d'ailleurs il l'a giflée à son tour... C'était en novembre 1990. Il est décédé en juin 1991, lui et moi nous n'avons pas eu le temps d'échanger plus que quelques mots à ce sujet.

Il faudrait que désormais j'apprenne à marcher seul. Pour cela il faudrait que j'extirpe de mon cerveau les mécanismes idiots qu'on m'a contraint à adopter. Le pire est que je les vois aussi chez mes frères et soeur.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: étonnement

Message par Dubreuil »

Il faudrait que désormais j'apprenne à marcher seul. Pour cela il faudrait que j'extirpe de mon cerveau les mécanismes idiots qu'on m'a contraint à adopter.
Parfait ! Alors par quoi allez-vous commencer ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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