hyper-sensibilité et dépression

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Protos
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hyper-sensibilité et dépression

Message par Protos »

Bonjour,

Demander de l'aide est une chose difficile pour moi, autant que communiquer mes émotions négatives. J'ai grandi avec la croyance ferme que les hommes (le genre masculin) étaient des êtres opaques, résistants, forts.. incommunicables en fait. Bien sûr je ne rentre pas vraiment dans ce moule, je suis d'une nature hyper-sensible que j'ai longtemps essayé de refouler je pense. Les femmes de ma famille ont été d'un grand soutien, leurs capacités émotionnelles sont bien supérieur aux hommes de ma famille, idem pour leur ouverture au dialogue. De fait, mon identification au genre masculin a été assez compromis je crois. j'ai longtemps pensé (en fait je pense encore) que je suis un sous-homme, même si je sais bien que les hommes eux aussi on le droit d'exprimer et de ressentir des émotions, le contraste est tellement fort entre ma façon de ressentir le réel et de l'exprimer et la leur, que j'ai toujours eu un profond sentiment d'anormalité.

Je suis issu de la banlieue parisienne, donc pas forcément le meilleur endroit pour sortir du cadre et être une petite nature, j'ai étais harcelé quotidiennement et agressé physiquement, ce qui n'a bien sûr ni renforcer ma confiance en moi ni en celle du monde. Je pense qu'un élément clé de mon histoire a été de rencontrer une personne perverse narcissique, avec laquelle je suis resté deux ans: dissection de mon être, discours paradoxale, violence morale, culpabilisation, violence physique (à coup de marteau dans le front, le tout avec un immense sourire inquiétant) bon déjà là j'aurais du commencer à me poser des petites questions, mais noon, je lui trouvais toujours une bonne excuse et elle aussi (pour le coup de marteau il était parti tout seul,accident bénin, j'en rigole encore x)) ... Il a fallu attendre que je vois une de mes amie se faire étrangler par ce monstre pour couper les ponts.

Après ça.. plus rien n'a été pareil, je pense que j'étais dans un état post-traumatique, mon premier objectif était d'affirmer ma sexualité qui a été violemment brimée, niée et moquée par cette personne. Et ayant aussi un énorme besoin d'affection, j'ai commencé à confondre sexe et amour. Du coup, rapports sexuels à répétition, avec un immense sentiment de désespoir et d'échec chaque fois que ça a foiré (et toutes mes "histoires" ont foiré) rétrospectivement je réalise que ma démarche (bien sûr était malsaine, cimer Robert) mais surtout était une manière de me chosifier, confirmer ma croyance d'être un sous-humain, alors qu'à l'époque j'étais persuadé de vouloir m'épanouir, de vouloir aimer et être aimé. La volonté était surement la bonne, pas la démarche.

Ensuite deux épisodes marquants: un conflit brutal avec mon père à l'époque de mon adolescence (je dirais vers me 16 ou 17 ans) conflit lors duquel nous en sommes venu à nous battre physiquement. Ma mère a pris les devants et m'a envoyé dans la maison familial au sud. J'ai vécu ça comme un rejet, une expulsion. Après avoir eu mon bac, je suis remonté en banlieue, et la deuxième épisode:je suis tombé fou amoureux (encore ici le terme est à porter à caution, j'ai surtout ressenti une alchimie physique extraordinaire que j'ai pris pour de l'amour). Mais la personne en question ne voulait que.. du sexe, étant en couple. Dans un premier temps j'ai accepté, confirmant encore un bon coup que je n'étais pas un être aimable et ébahie qu'une personne aussi attirante puisse vouloir de moi. On a couché ensemble, et puis pris de dégoût autant de moi que d'elle, je l'ai envoyé chier avec un discours complètement incohérent et enfantin, qui se voulait culpabilisant, mais qui était surtout pathétique. Bref, gros choc pour mon petit esprit sensible, j'ai fais une dépression nerveuse qui a duré six mois, et je l'ai vaincu en courant, histoire de vaincre mon dégoût de moi, mais surtout je crois pour transpirer le mal que je ressentais, pour me prouver que je pouvais avancer, aller plus vite et plus loin. Après cette dépression (ou pendant je sais pas vraiment) qui m'a fait cessé tout activité universitaire, je suis redescendu dans le sud (là, la logique m'échappe à moi aussi) et j'ai repris un cursus scolaire. après un an et demi de faculté.. je suis, de façon assez incompréhensible, retombé dans la dépression (peut être n'en étais-je jamais vraiment sorti) rebelote ! Génial j'adore les jeux de carte.. .

Je n'ai jamais été si mal en fait, j'ai toujours réussi à m'en sortir plus ou moins seul, mais cette fois c'est pas pareil. Je réflechis à la meilleur façon de me suicider du soir au matin, envisageant le bain d'acide comme la solution la plus pertinente (Whatttt ????) puisqu'elle ferait disparaître toutes traces de ce que je suis... on imagine la psychologie, Empédocle qui se balance à pied joint dans son volcan, priant pour que les étoiles ne le laissent pas les rejoindre. Je ne ressens plus aucun plaisir, fatigué en permanence, toute activité m'est difficile, je vis la nuit et dors le jours (la meilleurs chose que je puisse faire pour réussir mes études), je vis tout événement comme une agression (je respire et je met un point) . J'ai constamment un sentiment de honte, de culpabilité et d'angoisse, je somatise de partout avec un bon vieux psoriasis qui -commençant sur le cuire chevelu - a décidé de me bouffer le visage, douleur au dos de plus en plus violente,pb intestinaux, oscillation entre perte d'appétit et boulimie, diminution sensible de mes capacités de réflexions et de la profondeur de mes pensées (bon j'ai jamais été Proust, mais avant j'étais vivace) sentiment de n'avoir aucun avenir, jalousie face aux bonheur des autres (même pour moi là ça va bcp trop loin). Et j'en passe...

étant coincé depuis plus de six mois dans cette impasse, j'ai pris rendez-vous avec un psychiatre (celui qui me dit que c'est une décision positive je lui fais bouffer sa souris d'ordi) en attendant beh... je flippe. J'ai refoulé tellement de trucs et je me suis construis sur tellement de mécanismes négatifs, je vois pas comment guérir sans détruire toute ma structure, je suis terrifié et de m’effondrer et de voir plus de monstruosité en moi même que ce que j'imagine déjà. Bon vous avez saisi le concept.

Je remercie infiniment les personnes qui m'auront lu jusque là, je m'excuse sincèrement pour cette lecture interminable et désagréable, d'autant plus que ça doit être bourré de fautes, il est tard je me relierais demain.

Très bonne nuit, ou très bonne journée, ça dépend si je parle à un nique-ta-lope, ou à un diurne. Merci encore... et désolé.
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Jeannette
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Re: hyper-sensibilité et dépression

Message par Jeannette »

Tu n'es pas désagréable à lire, au contraire.

Les hommes, insensibles, résistants, etc ? As-tu déjà regardé des vidéos de Jacques Brel sur scène ? Si tu y vois un sous-homme lorsqu'il pleure, alors c'est bel et bien ta définition de l'homme qu'il faut revoir...
Et puis d'ailleurs peu importe... Homme, femme, ... Ce n'est important que dans un lit, si j'ose dire. Et encore. Ailleurs, nous ne sommes plus que des humains avec, chacun, une part féminine et une part masculine en nous. Et ce n'est pas moi qui le dit : le yin-yang, l'animus et l'anima selon Jung, ... Tu le trouverais dans de nombreuses "sources".

Bref.

Ceci étant, tu le dis toi-même :
Protos a écrit :J'ai refoulé tellement de trucs et je me suis construis sur tellement de mécanismes négatifs,
Qu'il te faut maintenant dénouer tous cela, vider ton sac, te reconstruire... Ou plus exactement faire le tri entre ce qui est toi et ce que tu as tenté d'être pour obéïr à un modèle qui n'était pas le tien.
Protos a écrit :je vois pas comment guérir sans détruire toute ma structure
En te faisant confiance, en faisant confiance à ton inconscient. Il est notre meilleur ami, même si parfois ses méthodes sont ... douteuses. Et en particulier, il nous protège, en nous évitant de nous confronter à l'insupportable. Quitte à ralentir la guérison et à ne te laisser dénouer que les éléments que tu es prêt à affronter. Parfois, il ouvre des portes de "compréhension" de soi-même qui font mal. Mais il ne les ouvrirait pas si l'on n'était pas capable de voir ce qu'il y a derrière. Et quitte à avoir un peu mal, autant que ce soit une libération et une façon comme une autre de laisser partir la douleur pour de bon.
Protos a écrit :j'ai pris rendez-vous avec un psychiatre
Cela peut t'aider à supporter une période particulièrement difficile. Mais ne te guérira pas à moyen ou long terme, ne t'aidera qu'à supporter la souffrance. Comme une aspirine qui permet d'éviter la migraine mais n'en solutionne pas la cause. La meilleure solution à long terme serait de voir un psychologue clinicien.
Si quelque chose s’oppose à toi et te déchire, laisse croître, c’est que tu prends racine et que tu mues. A. de St Exupery - Citadelle
Il y a un moment où les mots s'usent. Et le silence commence à raconter. K. Gibran
Protos
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Re: hyper-sensibilité et dépression

Message par Protos »

Merci pour cette réponse pleine de justesse et d'humanité.

Faire le trie... C'est tout à fait le problème que j'ai. Etant en général assez réceptif aux opinions et aux comportements des autres, et surtout ayant toujours essayé de m'intégrer à tout prix, j'ai le plus souvent tenté de fonctionner par mimétisme, gros échec et surtout pas du tout adapté à l'épanouissement personnel. Je suis mélangé, tout est en bouillasse, et souvent je ne sais même pas quelles sont mes pensées et celles qui me viennent des autres.

Mon inconscient je suis fâché avec. Il prend tout et il garde tout, moi je patauge en surface. En même temps j'ai jamais été trop sympa avec. Depuis quelque temps j'ai retrouvé le souvenir de mes rêves, quand je peux, je les note et j'essaie de les analyser, mais je sens que mes souvenirs restent pauvres et font de la rétention d'info.

La confiance... zéro confiance, ni en moi ni en personne. Je suis devenu très seul comme garçon. Même moi (surtout moi) je ne suis pas de mon coté. Mes pensées sont devenues malsaines avec le temps, j'ai développé des automatismes de dévalorisation qui me bouffent la tête et ne font qu’alimenter mon moulin d'une eau saturée de conneries.

Pourquoi pensez vous qu'un psychologue clinicien serait plus adapté ? J'ai regardé sur internet ce que c'était, mais ça reste abstrait, je n'imagine pas la différence avec un psychiatre. Je n'ai jamais consulté, et jusqu'à aujourd'hui je ne me suis jamais intéressé à ce genre de choses, alors tout ces mots pour moi se rapportent à des signifiés très vagues, voire complètement inconnus.

Vous par exemple, quelle est votre profession ? (j'ai le droit de poser cette question ? C'est sans malice, ni aucune agressivité)

Je vous remercie encore, sincèrement. Et je m'excuse de vous prendre de votre temps.

Une excellente nuit.
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