Urgent, c'est le tournant de ma vie

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Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

JE NE VEUX PAS D'ENFANT

" Faire un enfant ", c'est faire. Et c'est tout.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " - on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt - mais d’abord une pulsion, la réponse à l'espèce. Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, en rester malade psychiquement toute sa vie. Parce que cet enfant représente bien autre chose, la précipite dans une résurgence de sa propre problématique psychique. Ou encore, parce que cet enfant vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Homme ou femme, il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au-delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ). Nous sommes le lien entre le passé et le devenir. Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié. Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni. Nous sommes cela, certes. Mais tellement plus attendus et complets ailleurs.

JE N'AIME PAS LES ENFANTS

En terme général, l’amour est " une maladie ", un délire, qui camoufle son véritable but dans la vie. C’est un phénomène biologique dû à une production d’hormones, touché, odorat, ouïe… que notre cerveau induit au corps pour qu’il s’accouple à un autre corps afin de perpétuer l’espèce humaine. Notre esprit nous berce alors de désir et d’illusion quant au réel sens de nos sentiments, dus tout d’abord à cette trop forte dose d’hormones provoquant un " égarement " du corps, et de l’esprit.
L’amour pour les enfants peut être un moyen d’éviter sa propre « dépression » envers un autre « sujet » inaccessible. Il temporise, freine, console, cadre, parce que l’enfant est « facile à séduire » et ne demande souvent qu’à répondre au désir de l’autre.
Sans risque, il stimule, rassure, réconforte, répare, etc…
Aimer les enfants c’est se permettre son propre épanouissement en faisant alors l’économie de la « pathologie de l’amour », avec sa passion, ses blessures narcissiques, sa souffrance abandonnique, son retour brutal sur terre quand l’autre ne nous aime plus, ne nous donne plus une image « aimable » de nous-même, etc…
Penser à l’enfant dans le terme-bateau, « aimer les enfants », c’est trouver à point nommé une nécessité de penser à un autre plus qu’à soi-même. Adhérer et déboucher par maîtrise de ses pulsions vers une moralité, une raison logique dirigée, induite, éviter ainsi le « néant affectif ». C’est faire acte de bonté, de bienveillance tout d’abord envers soi-même, mettre en scène une « normalité » reconnue par les autres, dont nous attendons, ou recevons, assentiment, intérêt, gratitude.
Aimer les enfants c’est légitimer sa place dans une société tournée vers la justification affective.
Mais c'est aussi ce rendre compte que dans tout cela la place de l’enfant y est infime.
Mais puisque c’est « humain », au moins le savoir, le vivre, et le dire.

LA PLACE DE L'ENFANT CHEZ SES PARENTS ( psychanalyse )

L’enfant est « ailleurs », cet autre est « hors de nous », la psychanalyse nous l’apprend, et nous le présente « nu », dépouillé de nos affects qui l’engluent.
En qualité d'analyste, c'est en avoir pris acte simplement, honnêtement, humblement.
Dire que l’on aime ce que l’on ne connait pas, ce que l’on atteint pas, c’est sans intérêt, parce que l’on ne parle bien que de ce que l’on ne connait pas. Alors que pour chacun d’entre nous, une fois dépassée la réponse qui faisait souffrir nos questionnements ( symptômes), la connaissance n’est pas à se justifier, elle ne se parle pas, elle est acquise,
Ce serait un peu comme l’amour : « Je t’aime-moi-non-plus », je t’aime parce que tu me renvoies une image « aimable » de moi. Alors je m’aime comme tu me vois, et je me leurre de t’aimer à travers l’image que j’ai de moi. Mais qui nous appartient pas, ni à toi, ni à moi.
C’est là qu’est la place de l’enfant, dans cet entre-deux où je ne l’aime pas puisque je n’y suis pas.
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Message par Dubreuil »

J'AI LA PHOBIE DU GYNECOLOGUE

Cette peur là est archaïque. Elle remonte du fond des temps quand le corps de la femme n'était ( ? ) qu'une marchandise, un trou, un bout de viande, où l'homme en toute impunité pouvait fourrer dès sa pulsion, violer, jauger, reluquer, écarteler, disposer, y jouir, donner vie ou mort, etc…
Et c'est encore d'actualité de nos jours.
La femme, malgré tous les beaux discours des hommes, est " aussi " un objet sexuel. Quoi qu'on en dise, quoi que les hommes s'en défendent. C'est ainsi. C'est l'espèce, et la morphologie.
Il faut beaucoup de force de caractère, une grande confiance en soi, une belle enfance, le respect des parents dans le toucher déjà, aux premières heures de la vie, pour que notre corps ne devienne pas une souffrance parasite, ou séparé de nous, que nous le regardions comme " étranger ", pour l'autre, pour sa satisfaction.
Ou comme un moyen d'échange perverti.
Vous n’êtes pas la seule à ressentir cette terreur, beaucoup d'adolescentes, de jeunes femmes et de femmes vont chez le gynéco comme si elles aillaient « se faire violer ».
C'est redevenir un petit animal apeuré, affolé, à qui on va faire du mal, peut-être tuer. Quand on doit se montrer nue, plus que nue, devant le professionnel, on peut en effet se croire, et se ressentir, en extrême vulnérabilité, en proie au jugement, aux projections, à la bêtise, à la lubricité de l'autre.
Quand on est vivant, la seule chose censée nous appartenir, c'est notre corps. Et dès qu'une femme ressent de la terreur, de la peur, du dégoût, quand on lui dit qu'il " faut " qu'elle aille se faire manipuler, pénétrer par des doigts ou un instrument, c'est l'inceste qui remonte.
C'est le viol qui montre son visage hideux.
Alors au grand jamais, ne vous culpabilisez pas de cette terreur, de ce dégoût, de ces frayeurs.
Parce que, chez le gynécologue, ce n'est pas toujours la phobie qui est en scène, mais le fait même d'être une femme.
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Message par Dubreuil »

LES PLAINTES POUR VIOL

Cet homme recommence son harcèlement. Pourquoi s'arrêterait-il ? Il n'a pas été inquiété, il sait qu'il ne risque rien et que vous n'êtes pas " défendue ».
Cela lui donne un culot et une force de persuasion totale. Il va donc essayer de recommencer.
Il se croit tout puissant et à l'abri de la loi. Et il l’est. Vous n'êtes sans doute pas sa seule victime. Il continue peut-être en ce moment, ailleurs.
Les pervers jouissent de la peur qu'ils procurent, de l'embarras où ils mettent leurs victimes autant avec leurs paroles que leurs actes.
Ils ignorent le remords, et le mal qu'ils font ne les intéressent pas, seul leur but de satisfaire leurs pulsions est important.

NE PAS PORTER PLAINTE

" Je ne veux pas porter plainte, mais j'ai du mépris pour son violeur, ça peut le faire cesser, non ?"
Penser cela, c'est ne pas avoir conscience du mal " psychique " qu'il vous a causé.
Comment dans ces conditions vous aider à agir, à vous enfuir de cette relation - bourreau-victime - qui s'est mise en place, dans l'ombre, depuis votre enfance ?
Comment vous croire " choquée " et " décidée à vous en sortir " si déjà vous vous offusquez à mon premier message où je vous dis " de vous réveiller " de ce cauchemar ?
Car si vous ne rebondissez pas sur une proposition d'aller porter plainte, n'importe qui de sérieux et de sensé sera en droit de se poser la question :
- Elle n'écrit cela que pour le dire ? Sans aucune envie d'écouter autre chose que ce qu'elle veut bien entendre : consolations et apitoiements sur elle -même.

SE CONSIDERER VICTIME SANS RIEN FAIRE

"Ha bon, je me suis faite violée et en plus je n’ai pas le droit de me plaindre !"
Par le simple fait que vous continuez à vous plaindre pour attirer la sympathie de vos amies, elles ne peuvent rester que des " voyeurs " malgré elles.
Du fait, que ne donnant pas l'impression de lire ce que l'on vous écrit, de ne pas répondre, ou à côté comme si cela ne vous concernait pas, on pourrait en effet penser que vous ne savez que demander, et n'avez pas vraiment envie d'agir.
Votre questionnement n'est pas mûr. Il est juste là pour dire aux autres ce qui vous est arrivé. Juste peut-être, pour vous attirer des sympathies, en plus de celles que vous dites avoir reçues dans votre entourage. Alors pourquoi s'investir pour vous dans une réflexion, si vous n'êtes pas encore partante pour vous-même ?
Celui qui lit votre drame ne peut que compatir. Mais si vous ne faites rien il aura bientôt l'impression que vous lui avez juste montré " le mal " sans autres pensées que de le faire participer à ce qui vous est arrivé.
Votre violeur est un pervers. Il essaie de vous pervertir. Vous risquez à votre tour de " pervertir " votre relation aux autres si vous ne vous défendez pas pour le faire punir.
Vous risquerez de penser secrètement que " tous les hommes " sont comme cela.
De par l'irruption malsaine de cet homme dans votre enfance, il y a nécessairement eu en vous, comme chez toutes les victimes, cette " torsion " dans votre vie psychique, quelque chose de faux, d'ambivalent, qui aujourd'hui transparaît dans vos paroles, vos jugements, vos relations sociales, et qui à nouveau, un jour ou l'autre, attirera vers vous, un autre pervers.
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Message par Dubreuil »

NE PAS PARTIR ALORS QUE LA SITUATION EST DRAMATIQUE

Nous ne rencontrons pas nos " amours " par hasard, et ils sont là pour nous faire évoluer.
Tout dépend jusqu'où on est prêt à aller pour se rendre compte qu'une relation nous détruit. Tout repose sur le leurre de penser qu'elle ne doit pas se terminer parce qu'on s'y est trop investi.
Mais l'amour n'est pas fait de larmes et de " sacrifices " de concessions masochistes ou d'irrespect envers soi-même, si c'est le cas c'est que vous vous êtes peut-être trompé(e) de nom.
L'amour c'est une égalité, un partage, des élans, la confiance, la complicité, c'est se sentir libre et heureux... et si dans votre relation actuelle vous ne trouvez pas un écho à l'un de ces 7 mots, dites-vous que vous perdez du temps et de l'amour pour quelqu'un d'autre qui vous attend ailleurs.
Nulle personne au monde ne mérite que l'on gâche sa vie pour elle.
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Message par Dubreuil »

C'EST QUOI L'AMOUR ?
C'est souvent le " Je t'aime moi non plus " qui fiche en l'air le couple...

imaginons la rencontre entre un homme et une femme..
Comme nous sommes des femmes, partons du principe que c'est une femme qui pense, mais c'est exactement les mêmes pensées et comportement pour un homme. Lisez doucement pour bien tout intégrer :
- L'autre me regarde et commence à s'intéresser à moi, soit parce que ses hormones le travaillent, soit parce que je lui plais vraiment. Les deux peut-être.
- Bien sûr, ce sont des phénomènes hormonaux, mais peut-être que je lui plais aussi, que je l'intéresse pour ce que je suis. Qu'il a envie de me connaître.
- Je lui plais parce qu'il est seul, qu'il s'ennuie, qu'il a envie de faire l'amour, ou qu'il veut vivre une belle histoire.
- Je lui plais parce que je suis là au bon moment, que cela lui donne envie de vivre, de se prouver qu'il peut plaire aussi.
- En même temps je le regarde, et je le trouve à mon goût.
- L'autre continue à me regarder d'une façon fort agréable.
- Finalement je commence à être très contente de moi, s'il me regarde c'est que je dois être jolie, intéressante.
- Je fais mon possible pour lui donner une très bonne image physique de moi, et je le trouve pas mal non plus.
- L'autre me plait parce que je lui plais.
- Je lui plais, alors je me plais à moi aussi.
- J'ai une bonne image de moi donnée par cet homme, et cela fait que je m'aime.
- Et parce que je m'aime, je suis maintenant prête à aimer quelqu'un d'autre.
Et plus tard...
- Je commence à l'aimer de m'aimer comme je suis.
- Et comme il continue à me montrer que je peux être aimée, j'ai une très bonne image de moi.
- Finalement je m'aime à travers lui. Et lui s'aime à travers moi.
- Je me sens désirée, transformée, je suis prête à oser, j'aime être aimée et pour le remercier de m'aimer mon coeur déborde et je l'aime.
- Je lui suis reconnaissante qu'il m'aime et je vais tout faire pour garder cet amour, même changer s'il le faut. Qu'importe, je suis capable de tout, je me sens libre, aimée et j'ai envie quelqu'un aussi à aimer, puisqu'il m'aime.
Finalement, dans ce début de l'amour grossièrement raconté, on voit tout de même que pour le moment chacun vit dans un leurre. On commence à s'aimer soi-même, parce qu'on se sent aimé.
Donc, personne n'aime l'autre, mais uniquement soi-même : " Je t'aime, moi non plus. "
L'amour véritable viendra si l'autre s'est d'abord montré tel qu'il était, sans tricherie, sans mystère. Car le quotidien ne résiste pas au mensonge, même le plus sophistiqué. Parce qu'un jour l'autre dira :
- Mais quand je t'ai rencontré(e) tu n'étais pas comme ça !
Non, il n'était pas comme ça, il jouait un rôle pour être aimé, pour se consoler peut-être d'avoir été trahi avant, pour oublier une enfance difficile.
Ce qui s'est joué, c'est que chacun est arrivé avec l'amour de l'amour, l'amour de vouloir d'abord être aimé pour ensuite aimer ( ou faire semblant, même sans le savoir ! )
Si on parle d'un homme, mais c'est valable pour une femme : Un peu aussi comme s'il avait un grand sac d'amour et qu'il cherchait à qui le donner. Qu'importe, à la première personne qui le regardera, qui fera en sorte qu'il s'aimera à nouveau lui-même, parce qu'elle lui dira qu'il est " aimable ". Et il oubliera d'être lui-même, il jouera un rôle.
Soit un rôle qu'il joue à toutes les chaque fois, soit un rôle pour déguiser sa vérité d'homme qui n'a pas confiance en lui parce que son enfance ne le lui a pas permis, etc, et..
Dans les mois qui vont suivre, après la première petite phrase : - Je ne te croyais pas comme ça quand je t'ai connu(e), ou : - Tu as bien changé(e) je ne te reconnais plus ( !), les deux personnes vont enfin savoir qui elles sont vraiment. Et là, ce sera le moment fatidique :
Soit:
* On est rassuré l'un de l'autre, le lien est fort malgré tout, on a une bonne image de soi, on a pu être soi-même et vivre avec la personne sans peur de ne pas être aimé pour ce que l'on est.
Soit :
* On ne fait plus d'effort, on redevient ce que l'on était, on ne prend plus la peine de faire semblant. On en veut à l'autre de nous découvrir tel(le) que l'on est, de l'avoir déçu(e).
Et parce qu'on l'a déçu(e) on a plus confiance en soi, on a plus envie de se forcer. On devient vraiment agacé, excédé de soi et on ne s'aime plus.
- On ne s'aime plus, parce que l'autre nous a vu.
- On ne s'aime plus parce qu'il nous aime de moins en moins.
- On commence à moins l'aimer puisqu'il ne nous aime plus.
- On dit qu'on l'aime encore, mais on lui fait des reproches.
- On lui fait des reproches qui sont pour nous, pour ne pas avoir su le maintenir dans un lieu d'amour, où on s'aimait parce qu'il nous aimait.
- On lui en veut de ne plus nous aimer.
- On culpabilise d'être ce que l'on est.
- On le déteste, on ne le supporte plus.
- On ne s'aime plus soi-même, on veut le faire souffrir de ne plus nous aimer.
- On veut partir, divorcer, en finir.
Ni l'un ni l'autre n'est arrivé à regarder l'autre vraiment, il est resté dans l'illusion d'aimer l'autre alors qu'il était tout occupé à s'aimer lui-même. Il est resté coincé dans sa propre satisfaction d'être important pour l'autre, sans faire l'effort de le respecter en lui parlant sincèrement de ses attentes, de ses problèmes, de ses propres besoins. Pour continuer à se faire aimer de l'autre il ne s'est pas vraiment occupé de savoir qui il était, ce qu'il voulait, il est resté dans son propre désir qu'il soit comme il le souhaitait.

CONCLUSION

Donc, pour ne pas perdre l'autre, pour continuer à s'aimer à travers l'autre, la personne a VOULU TOUT DONNER à l'autre, plaire à l'autre, s'oublier pour lui ( ou elle ). Tout cela pour ne pas le perdre. Mais surtout POUR NE PAS SE PERDRE.
( et on entend : Après tout ce que j'ai fait pour toi ! - qui veut dire : Après tout ce que j'ai fait pour moi pour que tu ne me quittes pas ! )
Pourtant, si on est simple et sincère avec soi et l'autre, si on comprend que le début ce n'est pas de l'amour mais une projection de soi, on peut permettre à l'autre d'être lui aussi simple et sincère avec lui-même et avec nous.
Sinon,le divorce, la séparation, arrivent :
- Comme l'autre commence à moins m'aimer, je commence moi-même à moins m'aimer.
- Comme je commence à moins m'aimer, j'en veux à l'autre de ne plus me montrer une image " aimable " de moi.
- Comme je ne m'aime plus parce qu'il ne m'aime plus, qu'il ne s'aime plus parce que je ne l'aime plus, nous nous en voulons l'un à l'autre de ne plus nous aimer, et chacun veut se venger de l'autre.
Se venger de cette trahison de lui avoir fait croire qu'on pouvait l'aimer.
Se venger de n'avoir pas compris que pour aimer l'autre vraiment, il faut d'abord s'aimer soi-même.
Avoir régler ses propres conflits pour ne pas les faire peser dans le couple.
Etre libre de soi pour être disponible à l'autre.
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Message par Dubreuil »

POURQUOI ETRE PSY ?

La psychanalyse n'est pas une méthode, mais un moyen de permettre au patient d'aider à la compréhension de ses comportements non accessibles au raisonnement, parce qu'inconscients, et provoquant chez lui des symptômes de mal-être de plus ou moins grande gravité. ( dépression, névrose, état bordeline, etc.. )
C'est le patient qui alimente sa propre thérapie en parlant de tout ce qui lui vient à l'esprit, sans s'occuper des non sens ou de la morale. Et le travail de l'analyste est de faire le lien pour l'aider à comprendre le pourquoi de son mal-être. Il intervient s'il juge par exemple nécessaire de pointer au patient un lapsus qui peut le faire avancer dans sa quête de sens.
Par ex : - un patient qui a perdu sa mère à l'âge de 3 ans et dit n'en avoir eu aucun chagrin, dira plusieurs séances plus tard à son analyste : - Arrêtez de me dire des trucs que je ne comprends pas, vous allez trop vite, j'ai besoin d'ailes ! -
Et l'analyste pointera : - Vous avez besoin d'elle ( d'ailes ).
Un autre exemple : - Une patiente dira qu'elle déteste son père qui s'appelle Charles. Plusieurs séances après elle dira qu'elle cherche un prénom pour son futur bébé, et qu'elle l'a trouvé, ce sera Charlène !
Et l'analyste pointera : - Charles-haine

La première raison qui me vient à l'esprit dans le fait d'entreprendre une thérapie quand on se sent " perturbée ", ( mais aussi quand on se sent bien, alors que l'on veut devenir un Professionnel de la Psychologie ), est d'ordre vital. Il parait évident à chacun de boire et de manger pour se maintenir en vie. Il me parait évident à moi de m'occuper de mon bon fonctionnement mental pour maintenir en vie " ma vie psychique " et mon équilibre psychologique.
L'esprit et le corps font un tout qui définit la personnalité de chacun. Avant même que de désirer aider les autres, il me semble essentiel de s'occuper de soi pour en avoir la force, les potentialités et les moyens adéquats.
Dès l'enfance nous étudions des matières propres à nous faire découvrir le monde où nous vivons, la terre, les animaux, le fonctionnement de notre corps, celui des animaux, des végétaux, etc.. quoi de plus naturel que d'étendre notre connaissance à ce qui se passe dans notre esprit, à comprendre les mécanismes de nos pensées, de nos rêves ?
Avant toute nécessité d'oeuvre charistique ( ou non ) l'étude de notre psychisme et l'utilisation des moyens proposés pour l'appréhender relève d'une curiosité naturelle et légitime.
Le " moi-je " en tant qu'individualité doit être appréhendé par son propriétaire, connu, accepté, habité le plus pleinement possible, compris enfin, pour devenir réceptif à l'autre, sensible à un dialogue tendant le plus possible vers une authenticité permettant alors, et seulement, une véritable écoute, un véritable échange, une aide, si telle se présente la demande de l'interlocuteur.

Aider.
La notion d'aide est très complexe. Aider pourquoi ? Aider comment ? Aider pour qui ?
Dans son livre " la technique psychanalytique " Freud conseille :
- " une analyse didactique à tout futur analyste ( psychologue ) afin d'apprendre à connaître ce qui est en lui et acquérir ainsi des " impressions, et des convictions, qu'aucun ouvrage, aucune conférence n'eussent été capables de lui donner. "
Il dit également que :
- " toute personne sachant apprécier le prix de la connaissance et de de la domination de soi ainsi acquises, continue ensuite à s'analyser et reconnait de bon gré qu'elle ne cesse jamais de découvrir en elle-même, comme en autrui, des éléments nouveaux.
Au contraire, le psychologue qui aura négligé de se faire psychanalyser en sera puni, non seulement par son incapacité à dépasser un certain niveau de connaissance en analysant ses patients, mais par le risque encore plus grave de nuire à autrui. Car il cèdera facilement à la tentation d'attribuer à ses propres particularités qu'il perçoit obscurément, une valeur scientifique générale, jetant ainsi le discrédit sur la psychanalyse et induisant ainsi les patients en erreur."

Aider donc. Mais en définissant d'abord quelle aide demande la personne. Si elle a effectivement besoin de cette aide. Ne pas induire, parler ou projeter chez elle notre propre désir de secourir, notre propre besoin d'être secouru, aidé, compris.
On ne se sert pas de l'autre pour se guérir. Pour faire l'économie de notre propre thérapie.
Face au patient, notre propre analyse, quand elle est menée au terme de ce qui a été défini à son commencement, nous éloigne de la projection ou de nos situations conflictuelles non résolues. Elle nous apprend à faire la part du réel, de l'imaginaire, du fantasmatique, et la part qui est à " l'autre " qui ne nous appartient pas.

Aider comment ?
Par l'apprentissage de notre propre expérience en thérapie dans ce qu'elle comporte parfois de déprimant, d'exaltant, de culpabilisant, puis de pardonnant, de mortifère, de vivifiant..
C'est la compréhension de notre vécu, son acceptation, sa résolution, qui va nous permettre d'aborder celui de l'autre.
Ne plus se définir comme interlocuteur souffrant à sa place ou soucieux de lui donner des conseils, va lui restituer sa parole. Sa vraie parole, elle qui le rendait " malade " faute de ne pouvoir s'exprimer dans un lieu neutre et bienveillant.
Il pourra parler en son propre nom, se définir sans crainte d'être mêlé à des peurs ou des élans projetifs qui ne le concernent pas. Il fera sa propre guérison avec ses propres moyens, ses propres projections, son propre transfert.
Le Psy restant simplement un repère, un guide, un " recentrage."
Et si le psy n'a pas été aidé lui-même, s'il n'a pas fait sa propre thérapie auparavant, cette fonction sera impossible.
C'est également tout au long de notre propre analyse que nous prenons conscience de ce qui la constitue. D'une part dans ce " nous même " que nous lui apportons, mais aussi dans la technique du travail de l'analyste.

Au delà de sa remise en cause, le patient découvre une trame, un travail, une " connaissance " de la part de son analyste. Il perçoit peu à peu ses règles, ses impératifs, ses aspirations, ses buts. Qui sont ensuite dissociés de lui et deviennent structures de " sa " propre cure analytique.
C'est à cela, à ses connaissances psychologiques passant tout autant par la théorie que la pratique, au vécu de sa propre analyse, de ses propres " résistances ", de ses propres victoires, qu'un être peut prétendre en aider en autre dans sa mesure, sa dimension, dans son originalité, son unicité.

Aider pour qui ?
Parlant bien sûr en mon nom, je dirai que tout être qui s'interroge sur son existence, ses comportements, sa façon d'être avec lui-même et les autres, est déjà en thérapie. Son questionnement le place déjà " en auto-thérapie ".
Aller ensuite plus profondément en soi avec l'aide de techniques analytiques selon ses aspirations, ses goûts et ses besoins, démontre alors le respect que l'on se porte à soi-même. Et par truchement le respect que l'on porte à l'autre, le souci de vouloir véritablement sa propre harmonie, ainsi que l'authenticité des rapports que l'ont désire instaurer avec ceux que nous rencontrons.
Faire une thérapie, c'est d'abord s'occuper de soi, c'est nous aider en priorité, pour ensuite aider les autres pour eux-mêmes. C'est découvrir que nous sommes uniques et cependant multiples, partie intégrante de l'univers.
Pour ma part, souhaiter devenir " entier ", cohérent, conscient entre nos pensées et nos actes, c'est prendre soin de nous, de notre équilibre, et par extension, de celui de tous les autres hommes.
S'occuper de soi pour s'occuper ensuite de l'autre, c'est également s'occuper du devenir de l'humanité.
Aider l'autre, pour l'autre, sans projections, en ayant fait sa propre psychanalyse, l'aider dans ses besoins de réassurance, ou dans le marasme d'une dépression, l'enchevêtrement d'un état pathologique, c'est bien sûr savoir que nous sommes " vivant " et utile, mais surtout se sentir lié à une humanité qui avance et dont chaque membre est indispensable.
Parce qu'au delà de ce que nous sommes, de ce qui se dit, ne se dit pas, se fait ou ne se fait pas, existe une conscience universelle, un devenir qui nous dépasse, mais dont nous avons chacun en nous le début et l'aboutissement.
Et la responsabilité de mettre au monde, si nous en avons pris connaissance.
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

JE N'AI PAS CHOISI DE VENIR AU MONDE

On ne choisit pas ses parents. On ne choisit pas ses enfants. Et nul enfant n’est obligé d’aimer ses parents, et nul parent n’est obligé d’aimer son enfant. Seul le respect de part et d'autre s'impose.
Il y a une marge immense entre le désir d'enfant et l'enfant que l'on met au monde.
Nul n'est préparé à partager. Nul n'est prêt devant " la différence ". Nul ne peut savoir " avant " ce qu'il adviendra " après " de son désir, de ses fantasmes, de ses émotions qu'elles soient positives ou de rejet.
" Faire un enfant ", c'est FAIRE. Et c'est tout.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, parce qu'il vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile d'avoir ce recul terrible de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Que l'on a été " tiré " du ?.. on ne sait pas d'où l'on vient. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ).
Nous sommes le lien entre le passé et le devenir.
Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié.
Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni.
Nous sommes cela, certes , mais nous sommes tellement plus attendus et complets ailleurs.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " ( on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt ) mais un " élan " sexuel. La réponse à l'espèce.
Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Dans certains pays on met un enfant au monde et il appartient à la communauté.
On n'appartient qu'à soi.
On ne peut qu'être SEUL en soi, même accompagné, même aimé. Cela semble en effet bien plus confortable d'avoir une maman attentive et présente. Mais si le fait d'en avoir une change la destinée de certains, ce n'est pas toujours dans leur " bon sens ", et d'autres vivent sans et leur vie n'en est pas moins belle, bonne et " réussie ".
Même foetus, nous sommes déjà " indépendants. Et pourtant tributaires " des émotions et sentiments de notre génitrice.
Et cela pourrait être jugé comme injuste et affolant.
Que dire quand on vient au monde, petite fille " inconnue " pour la mère, et face à une autre inconnue. L'une est toute puissante, l'autre est totalement dépendante.
L'amour inné pour l'enfant est une fadaise. Et si l'enfant pouvait tout petit fuir à toutes jambes des bras de certains parents il le ferait sans état d'ême.
L'enfant est un faire-valoir, un objet de jouissance, un objet de troc, un chantage, une victime désignée pour se venger.. etc.. En chacun de nous il y a le pire et le meilleur. A échelle réduite, les parents peuvent passer par toutes ces étapes.. l'enfant est un formidable moyen exutoire.
Parler de l'amour inné de la mère est bon moyen de rassurer tout le monde. Le meilleur argument des diffamations contre les pères ( par ex. ) Et de perversion des liens par les services sociaux, magistrats, etc.. en culpabilisant à vie, à la fois parents et enfants.
Et c'est du lien qui va se tisser entre ces deux êtres que va " se mettre au monde " le bébé qui va grandir, évoluer, penser.
La maman met " physiquement " au monde son enfant. Il est considéré comme " son bien ", " sa chose ". Le bébé vit en symbiose ( par la force de la vie et des choses ) avec elle. Et il n'a aucune chance de s'en sortir, de s'éveiller " au monde " c'est à dire à un autre monde que celui où le maintient cette femme.
Pourtant on dit ; mettre AU monde, pas mettre A SOI.
Et puis, enfin, il va enfin et " POUR DE VRAI " venir AU monde pour la seconde fois, quand le père ou une tierce personne viendra faire " coupure " dans ce lien mortifère. L'enfant va grandir, acquérir la parole et dire Non. Et ce non, parallélement à la venue d'un tiers le libère du joug maternel. Il est enfin au monde.
Nous n'avons pas tous la même vie, nous n'avons pas tous la même chance, nous n'avons pas tous les mêmes envies, besoins, désir. Nous sommes fortement conditionnés par notre langue, notre pays, nos lois, nos croyances, etc..
Tout à revoir, refaire, repenser, redire.. parce que nous sommes libres en nous-mêmes, seuls, et uniques. Il n'y pas LA VERITE, mais notre vérité, acquise au fur et à mesure de nos expériences, et il y a également " notre vérité " dans nos croyances à la mère. Au père.
Cependant, nous sommes séparé d'eux. Ensemble parfois, mais séparés. Donc vivant.
Toute la question est là.
Et tout le travail de l'enfant qui grandit est de " tuer symboliquement " père et mère pour s'assumer et être indépendant.
S'il n'a pas assez " reçu " dans l'enfance, c'est une chose. Mais s'il en a fait son combat, sa colère, ses revendications, sa violence ou ses rancoeurs, c'est autre choses.
On ne peut pas revenir en arrière. Ni pour nous, ni pour l'autre.
On ne peut qu'essayer d'avancer avec ce que l'on a reçu. En prenant le temps de le " reconnaitre, de l'accepter ", c'est ce que l'on fait en thérapie.
Et ce bagage qui nous a été donné s'ajoute à ce que nous " en sommes " devenu. Pour en tirer le meilleur parti et laisser derrière nous ce qui ne nous appartient pas. A savoir les erreurs, les manques, les tortures mentales et/ou physiques, imposés par nos géniteurs. On garde le meilleur. On sait que l'on est " ailleurs ".
On sait que ce qui nous a manqué ne nous sera jamais rendu. Mais que ce que l'on se donne à soi-même de réflexion, de respect, de tolérance, d'attention, d'amour, nous est pour toujours acquis.
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Message par Dubreuil »

LA CRISE DE L'ADOLESCENCE

Le cerveau se développe très rapidement durant la petite enfance puis adopte une vitesse de croisière assez lente jusqu’à l’âge adulte.
Le cerveau est formé à 95/100 dès l’âge de 5 ans, mais les secteurs les plus sophistiqués ne complètent leur développement qu’à la fin de l’adolescence. Dans le cerveau, la partie appelée corps calleux est un ensemble de nerfs réunissant tous les secteurs du cerveau qui participent à son bon fonctionnement, par exemple dans la prise des décisions
Cet ensemble de « câbles » est indispensable à l’intelligence, à la conscience, à la connaissance de soi.
Au tout début de l’adolescence le cortex préfrontal connait une poussée de croissance spectaculaire. L’essentiel de la maturation de cette partie du cerveau a lieu entre 12 et 20 ans.
Vers 20 ans le cortex est pratiquement maître du contrôle des émotions, de la maîtrise de soi, et de la rationalité des décisions.
Tant que le cortex frontal est inopérant les systèmes de compréhension de soi et des autres sont plus ou moins anarchiques.
Sport, musique, réussite scolaire, sens des responsabilités, conscience sociale, peuvent être câblés chez les adolescents.
Il se peut que les années de l’adolescence soient arqués par la rage, la dysfonction, et la désaffection, et ces aspects peuvent restés « gravés » dans la tête de l’adolescent à son passage adulte.
Tout comme le cerveau de l’enfant, celui de l’adolescent est parfois instable, dys-fonctionnel, et imprévisible. On pourrait dire qu’ils ont des circuits nerveux tout neufs qui se déclenchent souvent de façon inattendue. Ils sont momentanément inaptes à contrôler leur impulsivité, à anticiper, et à comprendre les conséquences probables de leurs actes.
Impulsivité et goût du risque sont extrêmement importants dans le développement de la maturité et de l’identité de l’adolescent.
Il est dangereux de demander à un adolescent de se conduire comme un adulte, ou qu’il le fasse en croyant disposer de tous les privilèges de cet état. Il ne sera pas encore en mesure de gérer son autonomie, l’indépendance de ses décisions, et l’évaluation de sa propre conduite, son cerveau ne maîtrise pas tout.
Les impulsions cérébrales l’emportent sur le jugement, le comportement souvent particulier est dû à des « ratés » du système nerveux, sans plus. Il faut attendre que ça passe.
La croissance désordonnée du cerveau peut se traduire par d’imprévisibles modes de pensée, où les réactions subites l’emportent sur le jugement rationnel.
Une déficience neurologique peut empêcher l’enfant, puis l’adolescent à bien identifier et se servir correctement des émotions sociales, telles que la peur ou la colère.
Tout ceci ne sont pas des défauts de caractère, de la méchanceté, de la perversion narcissique, mais le résultat transitoire d’un vice de « câblage » qui se réglera avec le temps !
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Message par Dubreuil »

L'ANOREXIE

En pathologie, la mère de l'enfant anorexique est en général une mère " étouffante ", ou " indifférente " qui ne cherche pas à savoir qui est son enfant. Elle pense qu'il est comme elle le croit, ou comme elle le veut. Et elle se sent " trahie " quand elle voit que ce dernier lui démontre qu'il est différent.
L'enfant qui reçoit ces messages ne sait plus où commence et où finit l'intrusion de la mère, où commence et où finit l'image de son propre corps. Il ne sait plus faire la part des choses.
Et un jour où l'autre, pour se défendre il pense inconsciemment qu'il ne sera jamais assez maigre, jamais assez " rien ", pour se soustraire du regard " étouffant " de cette femme.
Pour les adolescentes par exemple, à côté du cliché des gravures de mode, la jeune fille cherche un moyen de s'émanciper, de s'échapper du carcan maternel, et l'anorexie semble être l'une des meilleures façons de " sortir du corps de sa mère " sans avoir à s'opposer verbalement à elle. Ce qui veut à peu près dire ceci :
- Je sais ce que je veux être, mais toi tu en as peur. Tu n'es pas dans l'amour de me laisser me démarquer de ton propre désir, tu veux que je sois ce que tu désires pour moi. Alors en ne mangeant plus ce que tu veux que je mange, ou même ce que j'aimerai manger, je me soustrais à toi-même si je dois en mourir ! Car je t'aime tant que je vais en mourir.
Comme la mère s'est emparée de tout son être, qu'elle a tout touché, calculé, qu'elle cherche à tout contrôler, l'adolescente anorexique doit absolument trouver " LE RIEN ", cette absence de tout. Et dans ce rien ( manger ) dans cet espace vierge symbolique elle va essayer de se reconnaitre !
Elle fait en sorte que son corps devienne absent du réel, absent du regard de la mère. Elle s'amenuise, elle cherche la possibilité d'exister hors du désir pathologique d'incorporation de la mère. Elle recherche " le rien."
La jeune ado devrait investir un autre territoire de vie, mais elle ne peut se séparer de sa famille que sur des malentendus ( mal(s) entendus ) car il n'ya plus d'épanouissement possible dans le champ d'influence des parents.
La culpabilité lui vient parce que son corps semble n'appartenir qu'à ses parents. Et dans le même temps l'absence du regard des parents sur son quotidien déclenche chez lui une panique indicible, les angoisses de séparation avec l'environnement familial, et la mère en particulier sont incontrôlable. Elle ne peut, elle ne sait plus vivre sans le regard mortifère de la mère.
Les adolescentes sont dans l'incapacité de décrypter leurs propres ressentis, et convaincues de ne pouvoir quitter la cellule familale elle refusent la phase d'identification adolescente, le changement corporel hormonal et farouchement nié ( seins, fesses, formes )
En maîtrisant les besoins de leur corps elles abolissent la domination de l'autre sans remettre en question les liens qui les unissent. C'est une façon de résoudre le problème mais qui emprunte une voie ne menant à " RIEN ", donc brutalement dit, à la mort.
Tout désir vit de l'idée qu'il y a un manque et qu'il faut le combler.
Mais combler " le vide " est une utopie, l'humain survit à la mort justement parce qu'il ressent le manque. Etre comblé c'est donc arrêter le désir, et dans l'anorexie la vérité brutalement assénée arrête le questionnement nécessaire à la maturation de la personne.
L'adolescente ( ou adolescent ) n'a pas de " poids " dans le regard de la mère : - Tu es mon objet complet. C'est moi qui sait ce qui est bon pour toi, alors crois-moi sur parole, si je décide pour toi, si je prends ton espace et ta parole c'est pour ton bien."
De ce fait l'anorexique avale symboliquement sa mère, ses désirs et ses certitudes. Elle les avale jusqu'à enfin décider de s'en libérer, à en vomir, jusqu'à en mourir.
Elle se force à vomir cette mère qui habite son corps sans la/le reconnaitre différent(e) d'elle, qui refuse de la voir vivant(e) libre et autonome.
La mère projette sur son enfant son " idéal " du Moi. Dans l'inconscient de la mère l'adolescent(e) est resté(e) cet enfant qui n'est jamais sortie ( symboliquement ) de son ventre, et qui NE DOIT PAS en sortir. Elle l'accapare et le retient dans ses injonctions d'amour :
- Je t'aime trop, il faut que tu manges pour faire plaisir à maman, sois ce que je veux que tu sois.
De son côté l'anorexique cherche sans cesse à déjouer la projection, ex pour une adolescente :
- Maman tu m'as dessiné comme ça, mais moi je vais trahir ton dessin ( ton dessein ). Ton dessein de me faire mourir puisque tu ne peux pas supporter que je sois moi. Tu dis à tort que tu m'as voulue mais moi je te réponds que non tu ne m'auras pas. Je vais me soustraire à ton regard,à ton désir, je vais me redessiner moi-même comme je le veux, et surtout comme tu ne peux pas supporter que je sois ! Ta grande peur c'est que je meurs, mais au moins c'est là où tu ne pourras pas m'accompagner, alors je vais vers la mort, je la frôle, je joue avec elle, je la nargue, et je te sais enfin impuissante ! Tu ne sais plus comment faire ni quoi dire pour me remettre en toi !
Tu ne sais plus comment faire encore une fois pour m'éteindre, me tuer toi-même si tu le décidais puisque c'est toi qui dit m'avoir donné la vie. A force de trop mauvais amour tu n'as plus de pouvoirs sur moi et quand je maigris je gagne le combat !

L'anorexie est donc une mise en acte de rébellion envers la mère. Un long et terrible passage à l'acte ( la mort ) distillé pour se défendre, pour pouvoir à la fois haïr et adorer cette mère hyper-protectrice et totalement rejetante.
C'est un " passage à l'acte " ( cette mort annoncée et distillée ) qui lui apporte une jouissance ( symbolique ) dans la sensation euphorisante qu'elle peut à sa guise maîtriser sa faim, dompter son corps. Les crampes d'estomac lui rappellent qu'elle est vivante et qu'elle domine enfin une situation qui parle d'un corps où la mère ne peut plus intervenir.
L'anorexique cherche à se donner du poids dans une volonté farouche de ne correspondre qu'à ses propres exigences. Elle se forge un Moi tout puissant, en fait elle met en acte son symptôme. Et dans l'extérieur d'elle même elle va travailler assidûment à interpeller, choquer, provoquer le regard de sa mère.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

A QUOI CA SERT UN PSY ?

Parce qu'il est nécessaire, ou parfois vital, de " se " donner réponse à un trouble du comportement, un problème de couple, la signification d'un rêve, ou encore de passer un bilan psychologique, psychomoteur, d'orientation professionnelle, faire la différence entre angoisse, phobie, stress ou dépression nerveuse, dénoncer un harcèlement moral, une agression sexuelle vécue au présent, ou dans l'enfance, survivre après un deuil, comprendre et participer à la guérison de son cancer, gérer un conflit professionnel, affectif, ou familial... il est souvent impératif de consulter une personne non impliquée dans notre histoire, quelqu'un qui a appris à rester neutre, à écouter sans juger, à proposer sans imposer.

- " Peut-être, mais je ne vois pas comment un psy pourrait savoir ce que j'ai ! "

Parce que, " ce que vous avez ", vous le savez. Cette réponse vous la connaissez, c'est votre symptôme. C'est la souffrance que votre corps et votre esprit vous font ressentir, vous donnent à voir. Et votre réponse est très douloureuse, parce que vous ne vous posez pas " la bonne question " qui est à l'origine de ce mal-être.
Parce que vous vous arrêtez à la manifestation de cette souffrance, et que plus vous y pensez, plus vous voulez qu'elle s'en aille, plus elle vous pèse et vous angoisse. Alors que de cesser de lui donner de l'importance, déplacer votre intérêt ailleurs, dans les souvenirs où elle s'est insidieusement enracinée, vous aidera à en comprendre le message et traiter en priorité la cause, et non ses effets.
Un médecin ( généralise ou psychiatre ) donne des médicaments pour écraser la douleur mentale, pour qu'elle cesse. Mais elle reste tapie dans un coin de notre inconscient et reviendra dans d'autre manifestations somatiques.
Un psychologue clinicien ne prescrit pas de traitement psychiatrique, il accompagne pas à pas son patient pour l'aider à mettre des mots sur cette souffrance, à la faire monter à la conscience, la parler, la faire sortir enfin. A éradiquer cette douleur qui le paralyse et l'empêche d'être maître de sa vie et de son désir.
Et qui ne reviendra plus parce qu'elle aura été acceptée, comprise, assumée.
Le psy n'est qu'un témoin, un " passeur " du réel au symbolique, et à l'imaginaire. C'est par ses connaissances et sa propre analyse, qu'il avance des propositions de questionnement à son patient. Jusqu'à ce que ce dernier les reprennent à son compte, et arrive peu à peu à décanter, atteindre, et résoudre, à son rythme et dans le respect de sa personnalité, le cœur de son conflit psychique, qui n'est autre que le pourquoi de la réponse qui le fait tant souffrir.
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