Urgent, c'est le tournant de ma vie

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Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

SAUVEUR, BOURREAU, VICTIME

Êtes-vous de ces personnes généreuses, disponibles, inquiètes des autres, prêtes à prendre parti pour les plus faibles dans les conflits? Êtes-vous des soutiens importants pour les personnes chères, au devant de leurs besoins, souvent en train d’aider, de conseiller, de trouver des solutions pour ceux qui en ont besoin? Avez-vous l’impression que vous avez un rôle à jouer avec vos proches pour empêcher les injustices qu’ils subissent, pour maintenir l’harmonie dans le clan? Vous sentez-vous coupable si vous ne le faites pas? Êtes-vous fatigués de tout ce que vous portez comme responsabilités envers les autres?

Nos actes de bienveillance envers nos proches, nos enfants, nos amis ne sont pas toujours issus du fonctionnement de sauveur. Heureusement! La gentillesse, l’entraide, la générosité, etc. sont des qualités humaines qui naissent souvent d’élans du cœur tout à fait naturels et spontanés et elles doivent avoir une place de choix dans nos relations.
Or, les actions du sauveur, elles, sont compulsives et naissent d’un élan inconscient d’arrêter la souffrance, celle de l’autre, certes, mais dans le but caché d’apaiser la sienne! La personne sauveur est incapable de supporter l’impuissance qu’elle ressent face aux inconforts des autres. Elle se sent responsable, le plus souvent à tort, des problèmes, défis, inconforts de ses proches et se donne elle-même le rôle de prendre en charge, materner, ménager, surprotéger, pour arrêter de souffrir. C’est elle-même qu’elle « sauve » à travers ces actes de bienveillance.

La personne qui endosse le rôle de sauveur, a compris, plus jeune, à tort ou à raison, que si elle prenait la responsabilité des problèmes des personnes importantes dans sa vie, si elle allégeait leur souffrance, elle gagnerait en échange la sécurité affective, l’amour, l’attention, l’importance, l’acceptation, la reconnaissance, l’écoute, etc., nourritures affectives essentielles pour tous les êtres humains. Cette compréhension des choses fait qu’elle se sent coupable de tout et a du mal à s’accorder de la valeur autrement qu’en s’occupant des autres. C’est donc pour faire taire son propre sentiment de culpabilité et sa souffrance de dévalorisation qu’elle « sauve », prend en charge et contrôle avant même d’écouter ce qu’elle ressent.
Aussi, le sauveur, face à la douleur d’un proche, manque de discernement et d’objectivité. Il ne distingue pas toujours un danger ou une injustice réelle subie par un être cher, d’une simple émotion désagréable, d’un défi difficile à relever, d’une conséquence déplaisante à assumer. Ainsi face à un enfant qui a mal ou qui est dans le pétrin, un parent-sauveur va chercher à faire disparaître sa douleur, à régler le problème à sa place et trouvera, au besoin, un coupable à juger et à blâmer. Malheureusement, ce comportement fait fréquemment naître un système de triangulation tout à fait malsain impliquant 3 personnes (ex. : père/mère/enfant) (frère/sœur/parent) (collègue/collègue/patron) (ami/ami/ami) ou 3 groupes de personnes (ex. :grands-parents, famille recomposée de l’ex-conjoint, personnel de l’école, etc.).

Voici un exemple de ce système relationnel défensif (pattern) dans une famille.
Le triangle infernal : bourreau-victime-sauveur
Imaginons un pattern à 3 qui met en scène un enfant, le papa et la maman dans lequel l’enfant est constamment pris en défaut par le père. Ce papa, face aux règles continuellement enfreintes par son fils et pire aux mensonges de son enfant qui argumente pour ne pas se faire prendre, vit beaucoup de colère et d’insécurité; il réagit avec intensité. Il veut faire assumer à son fils des conséquences percutantes et devient dur envers le jeune. Plus le fils ment et continue à transgresser les règles, plus le père devient agressif dans ses interventions, donc « bourreau ».
Le fils, lui, se lamente de son père qui, selon lui, agit injustement, est trop sévère, ne l’écoute et ne le croit jamais, l’accuse à tort. Il se sent coincé, incompris et surtout n’a rien à se reprocher. Voici notre « victime ».
Une victime excelle dans l’art de se plaindre, de blâmer l’autre, de manipuler pour faire pitié, quel que soit son âge.
La maman, elle, vit énormément d’impuissance face à ces disputes répétées entre son fils et son mari. Elle se sent coupable de ne pas avoir su prévenir cette situation et croit qu’elle a certainement le pouvoir et du moins le devoir d’intervenir; quel sentiment de surpuissance! Elle blâme donc son mari de sa dureté, s’oppose à ses conséquences démesurées et son manque de sensibilité lui est insupportable. Elle le voit méchant dans la situation et considère qu’il a entièrement tort. La preuve est qu’avec elle l’enfant est gentil, ne ment pas, n’est jamais sur l’ordinateur au mauvais moment (manque d’objectivité, surprotection, inconscience). Aussi, elle est touchée par l’impuissance du fils à se faire comprendre par son père. Pauvre enfant! Comme elle le comprend! Il a besoin de son intervention. Elle renie donc l’autorité du père, en enlevant ou diminuant la conséquence, en montrant au fils combien elle le comprend et en promettant de tempérer le père. Et voilà notre « sauveur », qui vient de calmer sa culpabilité, d’augmenter son sentiment de valeur personnel et s’assurer de l’amour de son fils, par le contrôle sur les autres.
Cette histoire pourrait bien, à quelques détails près, ressembler à la vôtre. Quel rôle y tenez-vous? Quel qu’il soit, vous contribuez à envenimer la situation. Même si vous êtes le gentil sauveur!

On comprend assez aisément comment le bourreau met de l’huile sur le feu dans cette situation. Aussi, si on a côtoyé une « victime », on saisit facilement combien il peut être difficile de garder calme et sensibilité devant ses lamentations éternelles, ses reproches incessants et son manque de responsabilisation face à ce qu’elle attire dans ses relations. Par contre, on a tendance à ne voir que le côté lumineux du sauveur. Il agit avec gentillesse. Il veut aider, il est sensible à la souffrance des autres et ne laissera pas tomber quelqu’un qui vit des problèmes. Il prend parti pour le plus démuni. Il est disponible, serviable et agit par bonté. Tout cela est vrai. Pourtant, le sauveur a une face cachée.
Avec le « bourreau », le sauveur se place en juge de la situation, le blâme, le juge, le rejette, cherche à le contrôler. Il devient bourreau à son tour et ne fait que contribuer à endurcir la dureté de l’autre. Le sauveur se considère supérieur à lui et croit qu’il pourrait faire mieux. Il est souvent condescendant et méprisant, souvent subtilement et derrière une apparence de bonté. Il envahit souvent les territoires relationnels qui ne sont pas le sien, se mêle de ce qui ne le regarde pas, s’accordant un rôle qui ne lui revient pas car il se sent indispensable : si personne ne sauve l’enfant, qu’adviendra-t-il de lui? Il manque de discernement car il voit dans la relation conflictuelle, un être tout noir et un autre tout blanc, ce qui est très rarement le reflet de la réalité.

Envers la « victime », le sauveur devient surprotecteur. Malgré les apparences, surprotéger, prendre en charge et « sauver », c’est suggérer de façon non-verbale, qu’on considère l’autre démuni face à la situation. (Encore l’attitude de supériorité du sauveur qui apparaît!) C’est lui dire « sans moi, tu n’as pas ce qu’il faut pour y arriver! ». C’est manquer de confiance en l’autre. De plus, en réglant les problèmes à sa place, le sauveur prive l’autre (l’enfant dans notre exemple) de découvrir ses propres ressources pour régler son problème mais également, il l’empêche de se responsabiliser de ce qu’il crée dans la relation. Dans notre exemple, le père devrait certes éviter d’être dur et agressif. Toutefois, il ne se fâche pas pour rien. Si l’enfant ne respecte pas les règles, s’il ment, s’il se déresponsabilise, il est normal qu’il s’attire la foudre de son autorité. Malheureusement, avec son comportement d’interférence, notre sauveur abîme la relation entre celui qu’il voit comme l’ange et celui qu’il voit comme le démon. Sans compter que, dans notre exemple, il contribue à détruire à petit feu, sa relation de couple.
Être sauveur ou soutenir véritablement!

Le sauveur travaille fort et s’épuise à l’ouvrage. Il travaille sur l’autre pour changer le bourreau dans le but inconscient de faire taire sa propre culpabilité et son manque de valeur personnelle; et il travaille pour l’autre en prenant en charge la victime avec l’objectif non-conscientisé de s’assurer d’être aimé d’elle. Plus il a peur de perdre cette relation, plus il « sauve » compulsivement.
Le sauveur oublie trop souvent de travailler sur lui-même. Il devrait apprendre à dépenser toute cette quantité d’énergie pour lui. S’il veut réellement aider, il doit d’abord accepter de vivre l’impuissance, la culpabilité, son manque d’estime de lui-même, le conflit, la peur de perdre momentanément l’harmonie et l’amour. Puis il devra accepter de descendre de son piédestal, troquer sa supériorité pour l’humilité et laisser aux autres la responsabilité de leurs problèmes et de ce qu’ils sèment dans leurs relations.
Pour un parent, un ami, un amoureux, un frère, une sœur, un proche, soutenir vraiment la personne qui nous est chère, ce n’est pas de prendre sa douleur comme la nôtre. C’est d’être là quand elle a mal, la réconforter, la comprendre, l’écouter, croire assez en elle pour la laisser trouver sa façon à elle de faire face à ses difficultés, lui dire notre foi en ses forces et ses ressources.

Sortir du rôle de sauveur, c’est non seulement laisser aux autres le pouvoir sur leur vie mais c’est retrouver le nôtre. Tant que nous portons sur notre dos les problèmes des victimes et que nous nousdonnons le mandat de changer les bourreaux, nous ne sommes pas véritablement à l’écoute de nos besoins et de nos limites.Étourdis par nos mécanismes de défense, nous dépensons de l’énergie inutilementet oublions de voir à l’amour de nous-mêmes.
En arrêtant de nous interférer dans les relations des autres, en cessant de prendre parti, en prenant une saine distance par rapport aux problèmes de nos proches et en ayant un rôle juste avec eux, nous gagnons une vision plus éclairée sur notre propre vie. Se clarifient alors nos besoins d’amour, d’écoute, de valorisation, de paix, de réalisation, de respect, de liberté d’être… se dessinent une nouvelle manière d’être, de vivre nos relations, une nouvelle route à suivre, à défricher, à embellir, des nouveaux élans, ceux qui naissent du plus profond de notre être, ceux qui nous inspireront à cultiver l’amour véritable de nous-même et des autres. Bonne route.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LES TROUBLES DE L'HUMEUR
Les réponses du Dr Christian Gay, psychiatre

J'aurais aimé savoir s'il y a une possibilité pour que la maniaco-dépression soit héréditaire ?
Cette maladie est multidéterminée. Il existe des facteurs de vulnérabilité génétique. Ceci signifie que lorsque l'on a un parent atteint, on a un risque de 10%. En revanche, vous avez quand même 90% de chance de ne pas avoir le trouble. L'environnement joue un rôle de détonateur chez quelqu'un qui aura cette prédisposition génétique.

Comment diagnostiquer une personne pour savoir si elle est bipolaire ?
Le diagnostic est posé à partir de la symptomatologie maniaque : excitation, euphorie, perte du sommeil, désinhibition, accélération de la pensée, optimisme, achats excessifs, excès en tous genres, et les phases dépressives qui alternent. Il existe des intervalles libres entres les épisodes aigus. Le diagnostic tient compte aussi des antécédents familiaux et personnels, du tempérament sous-jacent.

Quels sont les facteurs précis (environnement) qui peuvent déclencher un trouble bipolaire ?
En première ligne les antidépresseur, les toxiques, les situations de surmenage, le manque de sommeil, la répétition d’événements pénibles ou stressants.

Comment différencie t-on un maniaco-dépressif d'un dépressif s'il ne raconte pas ses épisodes maniaques ?
La dépression dans le trouble bipolaire se caractérise par une augmentation du temps de sommeil (hypersomnie), un appétit excessif (hyperphagie), un ralentissement, une fatigue, une irritabilité.

Des troubles bipolaire avec bouffées délirantes est-ce bien plus grave et dangereux ?
Il y a très souvent une confusion entre manie et bouffée délirante. Une personne en phase manique est souvent halluciné et délire (les thèmes sont souvent mystiques, mégalomaniaques et persécutifs). Donc, on peut dire aujourd'hui que le caractère délirant du trouble n'est pas un facteur de gravité sauf lorsque le délire peut provoquer des comportements dangereux.

La rTMS (stimulation magnétique transcraniale) est-elle efficace quand on est unipolaire ?
Oui.

Pourquoi l'entourage n'est-il pas systématiquement pris en charge lors des gros épisodes de la maladie ? D'autant plus que l'entourage a une autre vision de la maladie que la personne bipolaire ?
Cela va évoluer, de plus en plus les proches sont impliqués dans la prise en charge. Préciser le rôle, réduire les conflits, participer à la régularité des rythmes etc.

Je suis stabilisé depuis 12 ans, sous Tégrétol® et Tercian®. Hygiène de vie forte. Me faut-il envisager le traitement à vie ? (j'ai 65 ans, et les effets secondaires se font sentir)
C'est une affaire de bénéfice/risque. Peut être qu'un ajustement à la baisse peut s'envisager ?

Le Lithium est-il vraiment le traitement adapté ?
Le lithium est le traitement de référence. Les posologies conseillées aujourd'hui sont inférieures à celles d'il y a 10 ans. De ce fait il y aura moins de risque de toxicité ou d'effets indésirables.

Comment détecter cette maladie ?
Cassure par rapport à l'état antérieur, évolution cyclique, antécédents familiaux, tempéraments hypersensible...

Je suis bipolaire et sous traitement. J'ai l'impression de toujours devoir me battre, me forcer à faire les choses. Est-ce normal de ressentir cela ?
L'important est d'arriver aussi à un lâcher prise, une approche de relaxation ou de mindfulness pourra vous aider.

Le Tegretol® peut-il rendre agressif ?
A priori non au contraire, il est anti-agressif.

La bipolarité va-t-elle souvent de pair avec l'alcoolisme ?
Dans plus de 50 % la maladie bipolaire est associé à un alcoolisme.

A quel age peut-on détecter la maladie ?
Le plus souvent cette maladie commence entre 15 et 25 ans.

Quel est le taux de suicide chez les bipolaires?
10 à 15% chez les patients non stabilisés.

Une consommation d'héroïne peut-elle calmer un trouble bipolaire/ bordeline étant donné de son effet anesthésiant ?
Non car on induit une autre dépendance qui peut constituer un autre facteur de fragilisation.

Vous dites que les antidépresseurs font partie des facteurs environnementaux pouvant déclencher un trouble bipolaire. On peut donc transformer un trouble dépressif en trouble bipolaire ?
Dans certains cas l'AD déclenche le trouble. Ces troubles correspondent au type III.

Quels sont les risques pour un bipolaire non traité ?
Suicide, marginalisation, désocialisation, accélération des cycles...

Son état de crise passé, le malade est-il conscient de ses égarements précédents ? Et pendant sa crise?
Pendant une crise maniaque, il n'y a pas de conscience du trouble.

Quel sont les différents types de trouble bipolaire ?
Les I correspondent à des états maniaques + ou - des dépressions. Les II sont des états d'hypomanies (excitation modérée) et des dépressions. Les III sont des BP induits par des traitements, Les IV sont des tempéraments exaltés (hyperthymiques qui font des dépressions).

Sous Lithium, impossible d'avoir un bébé, trop dangereux. Y a t-il un autre traitement ou faut-il tout arrêter le temps de la grossesse ?
Le Lithium peut être réduit. Le Lamictal® et le Zyprexa® sont les alternatives.

Est-ce que un bipolaire est conscient qu'il manipule, ment et fait du mal à son entourage ?
Cela fait partie de la maladie. Il joue et est souvent impitoyable.

La prise en charge familiale est-elle vraiment conseillée compte tenu des passages conflictuels ?
Pas dans tous les cas; il existe des prises en charges familiales structurées et destinées aux bipolaire associé à des mesures psychoéducatives (FFT ou Family focused traitement).

Le traitement médical dans le cas de trouble bipolaire est-il lourd à supporter (effets indésirables) ?
L'important est d'ajuster la posologie et surveiller les effets secondaires.

Comment distinguer schizophrénie et maladie bipolaire ?
La schizophrénie est une maladie chronique avec une désorganisation de la pensée, la bipolarité est périodique avec une pensée qui s'accélère ou se ralentit.

Comment traiter des TOCS et la bipolarité ?
Difficile car les antidépresseur peuvent aggraver l'évolution de la maladie. Les TCC sont très utiles. Ne pas renoncer aux thymorégulateurs.

Les capacités intellectuelles décuplées pendant une phase maniaque peuvent-elles permettre la résolution (sans connaissances préalables) d'un Rubik' s cube (c'est ce qu'affirme ma femme, malade) ?
Le plus souvent il existe une fuite des idées et une distractibilité qui rend difficile la concentration.

Comment être sûr qu'un bipolaire est correctement suivi ? Car le mensonge fait partie de son comportement. Puis-je rentrer en contact avec son psychiatre ?
Il est important qu'il y ait un travail à trois. Le conjoint est un aidant. Il peut participer au projet thérapeutique.

Y a-t-il un risque d'associer thymorégulateur et antidépresseur ?
Non c'est au contraire une garantie contre un virage maniaque.

Je voudrais savoir s'il existe une composante génétique à la PMD. En effet, la mère biologique de mon frère (adoptif) était PMD (et sous traitement pendant la grossesse). Existe-t-il un risque pour mon frère ?
Le risque est plus élevé lorsque l'on a un parent touché mais il existe 90% de chance qu'il ne se passe rien.

J'ai entendu parler de bipolaire saisonnier. Y a-t-il d'autres facteur qui déclenchent les cycles ?
Il existe des formes saisonnières avec des dépression en automne et des montées au printemps.

Ma mère 59 ans vit seule et elle est bipolaire. Moi aussi je suis bipolaire, 38 ans en couple et 2 enfants. Est-ce que je peut hospitaliser ma mère en cas de très grosse crise et la mettre sous tutelle pour éviter qu'elle ne fasse des dépenses excessive qu'elle regrettera après ?
Oui.

Le psychiatre de mon mari se fiche pas mal de ce qui se passe à la maison, il ne tient aucun compte de ce que je peux lui dire. De toutes les façons, mon mari lui dit que tout va bien et il le croit. Que faire ?
Écrivez lui, et sensibilisez votre mari, rencontrez un psychiatre qui pourra se mettre en rapport avec le psy de votre mari.

En moyenne, combien de temps (d'années) faut-il pour qu'un bipolaire (de type III par exemple) soit stabilisé ?
C'est variable, cela dépend du contexte social, du nombre d'épisodes antérieurs, du bon choix de thymorégulateur.

Le fait d'être bipolaire peut-il avoir eu un impact sur la scolarité du fait d'une concentration difficile même si la maladie n'est diagnostiquée qu'après 50 ans ?
Oui d’où la nécessité de choisir des produits qui entrainent peu d'effets sur les fonction intellectuelles.

L'environnement stressant dans lequel nous vivons peut-il aggraver les symptômes du bipolaire ?
Oui, c'est un véritable détonateur.

Quel est le risque de traiter avec des antidépresseur un patient atteint de trouble unipolaire ?
Si ce sont des vrais unipolaire, le risque de bipolarisation est faible.

Je suis diagnostiquée comme bipolaire (hypomaniaque) depuis 5 ans, j'en ai 42, traitée par Lamictal® pour des troubles mixtes. Puis-je espérer que la sophrologie dont j'ai fait mon métier depuis peu puisse m'aider à me sevrer un jour de tout traitement ? Mes troubles se réduisent à de l'euphorie et à des dépressions suite à des événements de la vie (pas de comportement compulsifs ou conduite à risque).
On est face à des troubles neurobiologiques. La relaxation seule ne peut protéger contre la maladie.

Peut-on tout accepter d'un bipolaire ?
Question difficile. Mais vous ne pouvez accepter les excès qui vous conduiront aussi à votre perte...

Dans l'entourage familial, comment faire accepter la maladie et dans le cas ou il y a refus, que faut-il faire ?
Avoir un autre regard sur le trouble, en discuter lors des intervalles libres, faire intervenir votre médecin généraliste.

A quel stade les bipolaire arrêtent de travailler et sont reconnus comme handicapés ?
En règle général après trois ans d'arrêt de maladie.

Les bipolaires peuvent-ils être considérés comme handicapés et avoir des indemnités ou aides ? Je suis commerçante, bipolaire et je ne peux pas être hospitalisée car droit à rien, comment faire ?
On est face à une maladie invalidante qui donne droit à une reconnaissance d'adulte handicapé et le plus souvent à une invalidité deuxième catégorie (80%).

Combien de temps au maximum peut durer la phase dépressive ?
Le plus souvent six mois.

Pourquoi est ce qu'il y a tant de maladies bipolaires bordeline TDA qui se ressemblent et autant de psy qui disent : vous êtes juste un peu déprimé... Où sont les bons psy ?
Les borderlines peuvent présenter des troubles bipolaires et des syndromes d'hyperactivité. Les diagnostics ne sont pas bien connus.
Guérit-on de la bipolarité ?
On stabilise ce trouble. Après 5 ans de rémission, on peut discuter une réduction du traitement. Mais cela dépend de plein de critères dont la gravité du trouble, les antécédents familiaux, l'environnement, les enjeux..

Les hallucinations sont-elles fréquentes chez les Bipolaires ? L'alcool les augmente ?
50% des maniaques ont des hallucinations.

Quels sont les règles d'hygiène que vous nous conseillez ?
Sommeil régulier 7 à 9 h, régularité des rythmes sociaux, éviter les situation de surmenage, s'exposer à la lumière le matin dans la mesure du possible, avoir une activité physique, faire des poses, éviter les excitants...

L'agressivité fait-elle partie de la maladie ?
Oui dans les phases dépressives et dans les phases d'exaltation.

Vos indications sur la sismothérapie ou électrochocs !
Les ECT sont très utiles dans les formes graves de dépression, en cas de résistance au traitement et lorsque les tous les thermorégulateurs ont été essayés. C'est probablement l'un des meilleurs traitement.

Quelles autres addictions autre que l'alcool chez les bipolaires ?
Les drogues et le tabac.

Je suis bipolaire depuis longtemps mais je le sais depuis l'âge de 17-18 ans suite à une hospitalisation en psychiatrie ! Je vis en couple et nous désirons avoir un enfant mais nous nous posons des questions sur l'hérédité de la maladie ou les conséquences sur le vie de l'enfant ?
Il n'y a pas de gène identifié, en revanche comme pour la majorité des maladies, il existe plusieurs gènes de vulnérabilité qui peuvent être en cause. Mais ce n'est pas suffisant pour déclencher la maladie. La personnalité et l'environnement jouent aussi un rôle déterminant, tout cela pour dire que rien n'est déterminé et cela ne peut contre-indiquer un projet de grossesse.

Je suis une ancienne boulimique mais jusqu'à octobre dernier je me faisais vomir dès qu'une angoisse me submergeait, j'ai eu une enfance avec de la violence maternelle, je suis détectée bipolaire depuis un an mais le suis-je réellement ? Aucune violence sur personne sauf sur moi ? Toujours gentille.
Il existe certaines similitudes entre les états limites et trouble borderline et les troubles bipolaires. On retrouvé dans les troubles borderline, une instabilité de l'humeur et un état de mal-être permanent avec une très mauvaise estime de soi et des conduites à risque. Lorsqu'on reprend l'histoire de ces patients on se rend compte qu'ils ont été victime de psycho traumatismes durant leur enfance (agressions sexuelles, violence, séparation carence affective).

Je suis bipolaire (confirmé par un psychiatre), ma précédente psychiatre m'avait, elle menti sur ma maladie, car mon père en est gravement atteint. Même si le dialogue s'est renoué avec un autre psychiatre, je voudrais vous demander pourquoi on me cache la gravité de ma maladie ?
Cette maladie peut s'exprimer différemment. La notion de gravité doit être relativisée. Chaque cas est particulier. Il n'y a pas lieu de dissimuler la maladie mais d'apporter le maximum d'information sur les causes, les manifestations de rechutes, les risques.

Mon amie bipolaire me rejette toujours la faute. Comment faire pour que cela disparaisse ?
Une thérapie familiale peut être bénéfique. Elle pourrait déjà s'initier avec son psychiatre traitant qui pourra donner des informations générales, en particulier sur cette dimension excessive qui peut conduire la personne à fonctionner sur un mode agressif en rejetant la faute sur l'autre.

Est-il vrai que le Lithium entraine des dangers rénaux ?
Ils ont été constatés chez des patients qui prenaient d'autres traitements et surtout lorsque le dosage de lithium était trop élevé. Il est nécessaire de surveiller la fonction rénale très régulièrement.
Y a-t-il des groupes de paroles, comme celui présenté dans l'émission, sur Toulouse ? Puis-je avoir le nom d'un psychiatre compétent sur le 31, car

Ces moments d'excitation sont supers, je suis super confiant, je parle facilement et suis à l'aise partout ! Les moments de déprime sont durs par contre. Puis-je faire en sorte de n'être qu'au top sans suivi ou un suivi est indispensable ?
Le suivi est indispensable car lorsqu'on est au top on se met en danger. Et le plus souvent la descente est douloureuse du fait de la dépression. On ne peut fonctionner à 200km/h en permanence.

Peut-on après avoir interrompu son traitement recommencer avec un autre psychiatre et revoir le traitement et le stade de la maladie ? J'ai arrêté car le Lamictal® me faisait vomir à chaque prise !
Oui bien évidemment, une réévaluation est toujours possible avec une reconsidération du traitement.

Que faire si un proche ne veut pas prendre ses médicaments et ne se considère pas comme malade ?
C'est l'un des problème récurrent : Faire accepter la réalité du trouble, se faire aider par un médecin qui soulignera tous les avantages du tout par rapport à la maladie.

Si les phases d'inhibition ne s'expriment pas dans l'excès générant des problèmes mais juste par le fait d'être très à l'aise pour une timide, peut-on parler de bipolarité, et si oui cela peut-il s'aggraver avec le temps ?
La bipolarité se caractérise aussi par une cassure par rapport à l'état antérieur, laisser évoluer le trouble expose au risque d'une aggravation. Un timide qui devient expansif doit faire discuter ce trouble.

Détectée bipolaire à 60 suite à problème travail puis dépression, sous traitement depuis. Troubles légers plutôt d'ordre cyclothymique, mon psy dit qu'il me faudrait un traitement à vie, (fluoxétine, oxcarbazépine) est-ce exact ? Pourrais-je un jour arrêter ? Existe t-il vraiment des troubles bipolaires ?
Il existe des formes tardives qui impliquent de faire un bilan organique à la recherche d'une cause physique. Mais les antidépresseurs sont suffisants

Est-ce vrai que des antidépresseurs tel le venlafaxine prescrit pendant des années peuvent majorer les troubles bipolaires (non diagnostiqués à l'époque) à la longue au lieu d'aider la personne ?
La plupart des antidépresseurs peuvent aggraver le trouble bipolaire d'où la nécessité de les prescrire le moins longtemps possible.

Un antidépresseur seul et léger suffit-il à calmer des troubles bipolaires ?
Pas convaincu, le traitement de fond reste le thymorégulateur.

De quel bilan organique voulez vous parler ? En quoi les antidépresseurs peuvent-ils faire entrer dans la maladie ?
Il faut rechercher une cause neurologique et endocrinienne. Il faut distinguer les antidépresseurs qui ont un effet sur la dépression et les thymorégulateurs qui stabilisent l'humeur.

Pourquoi certains thymorégulateurs donnent une sensation de faim exacerbée avec l'impression de ne jamais être rassasiée ?
Le mécanisme est biologique et complexe. Il importe d'en discuter avec votre psychiatre car une prise de 5 kg conduit à changer de traitement.

Y a t-il un lien avec l'hypothyroïdie et le trouble bipolaire ?
Non mais l'hyperthyroïdie peut être assimilé à un état d'excitation.

Un problème de thyroïde peut-il augmenter un état bipolaire ?
Il est classique de dire que l'hypothyroïdie peut favoriser une accélération des cycles.

Les patients bipolaires sont-ils souvent mythomanes ?
Non ce n'est pas typique.

Le trouble bipolaire peut-il entrainer de la fatigue, même en phase de stabilité ?
Le traitement peut provoquer de la fatigue. Dans les intervalles libres il existe souvent des symptômes résiduels.

Peut-on être bipolaire et schizophrène en même temps ? Ma sœur qui est décédée tragiquement avait des accès maniaques de dépression avec des périodes ou elle entendait des voix et des moments de délire de persécution, je n'ai jamais vraiment pu savoir exactement !
Oui mais le plus souvent il s'agit d'un schizophrène qui présente des troubles de l'humeur.

Quelle est la différence entre un schizophrène et un bipolaire ?
La schizophrénie se caractérise avant tout par la désorganisation de la pensée avec une évolution chronique. Il peut comporter un délire qui est le plus souvent chronique.

Quelle est la différence entre le bipolaire et l'unipolaire ?
L'unipolaire ne fait que des dépressions.

Comment rencontrer le psychiatre de ma mère (dépressive et alcoolique) potentiellement bipolaire, s'il refuse ?
Je pense que votre mère peut demander à son psychiatre de vous recevoir.

Comment savoir qu'on est en phase dépressive ?
On est ralenti, triste, le plus souvent on dort trop, on a perdu ses centres d'intérêt.

Que faire quand votre psy refuse de mettre un nom sur votre maladie ? Moi pour combattre, j'aime mieux connaitre l'ennemi...
Demander l'avis à un autre?

Quelle différence entre trouble bipolaire et trouble borderline ?
Le trouble bipolaire est une maladie de l'humeur qui se caractérise par des oscillations pathologiques entre le pôle de l'excitation et celui de la dépression, les épisodes pathologiques durent en général plusieurs jours et leur intensité nécessite souvent des ajustements du traitement voire des hospitalisations. Entre les épisodes, le comportement et l'humeur peuvent être stabilisés dans près de 75% des cas. Le trouble borderline est un trouble dans l'organisation de la personnalité qui se caractérise par différents traits qui sont assez stables : tendance à l'impulsivité, à l'instabilité, à la consommation de produits toxiques, avec une instabilité de l'humeur (tendance dépressive essentiellement). Le diagnostic différentiel entre la maladie maniaco-dépressive (trouble bipolaire) et la personnalité borderline peut être parfois très difficile. C'est alors l'évolution dans le temps et la réponse aux traitements qui permet de faire le distinguo.

Un schizophrène a-t-il systématiquement des troubles bipolaires ?
Non une personne schizophrène ne souffre pas systématiquement d'un trouble bipolaire. Toutefois il existe une forme de schizophrénie (dysthymique ou trouble schizoaffectif) qui associe aux symptômes de cette maladie des épisodes maniaques et dépressives. Cette forme particulière de schizophrénie nécessite en plus des traitements antipsychotiques des régulateurs de l'humeur. Enfin une personne schizophrène peut souffrir de dépression (celle-ci est souvent sous-estimée et insuffisamment traitée).

Combien de temps doit-on suivre le traitement ? Est-il à vie où peut-on arrêter et reprendre une vie normale ?
Les traitements de la maladie bipolaire sont prescrits pour plusieurs années. Toute diminution de traitement doit être discutée avec votre médecin. Car la plupart des rechutes sont liées à l'arrêt brutal des traitements.

Les symptômes de la maniaco-dépression peuvent-ils disparaître avec juste un traitement psychothérapique ?
Non. Le traitement médicamenteux est indispensable pour enrayer les épisodes du trouble bipolaire et prévenir les rechutes.

La prise d'olanzapine pour mon traitement a entrainé une absence de libido et surtout d'érection. Existe-t-il un autre traitement qui ne comporte pas ce type d'inconvénients ?
Les troubles de la libido peuvent survenir avec certains médicaments. Il est important d'évoquer cette question avec votre médecin pour trouver d'autres possibilités de traitements médicamenteux.

Est-ce que les bipolaires peuvent s'en sortir ?
Grâce aux traitements et aux prises en charge actuelles, la maladie bipolaire évolue favorablement ou est bien contrôlée dans 75% des cas.

Est-ce qu'on peut avoir seul le lithium ou bien avoir en plus un autre médicament ?
Les cas de figure sont possibles.

Qui aller voir en premier un psychiatre ou un psychologue ?
La maladie bipolaire justifie en premier lieu l'orientation vers un médecin psychiatre. Un psychologue peut apporter une aide complémentaire.

La bipolarité peut-elle disparaître définitivement chez certaines personnes après un traitement ?
Certaines personnes ne présenteront qu'un seul épisode au cours d'une maladie bipolaire. Mais le traitement doit être conservé plusieurs années avec un suivi régulier dans tous les cas.

Le lithium a t-il un équivalent ?
Le lithium est le régulateur de l'humeur de référence pour la forme typique de la maladie maniaco-dépressive. Il existe aujourd'hui une dizaine de régulateurs de l'humeur différents.

Quels sont les différents types de bipolarité ?
Il existe trois formes principales : le type 1 (avec des phases d'excitation ou maniaque, nécessitant une hospitalisation), le type 2 (avec phases d'excitation modérée et des dépressions), et le type 3 (où les phases pathologiques sont provoquées par des substances (toxiques ou médicamenteuses).

Maniaco dépressive ou borderline ? Quelles sont les différences ?
Le trouble maniaco-dépressif est une maladie de l'humeur qui évolue par épisodes, le trouble borderline est un trouble dans l'organisation de la personnalité.

Existe t-il différents degrés de bipolarité, des bipolaires légers ?
Oui il existe à côté de la forme typique de la maladie maniaco-dépressive des formes plus atténuées (inclu dans le spectre bipolaire).

A partir de quel âge devient-on bipolaires ?
Le plus souvent la maladie se déclare au début de l'âge adulte. Il existe aussi de très rares cas débutant dans l'enfance et des formes à début tardif (après 60 ans).

Un schizophrène a-t-il systématiquement des troubles bipolaires ?
Non. Mais il existe une forme particulière de schizophrénie (dite dysthymique ou trouble schizoaffectif) où les deux maladies sont associés.

Non traité la bipolarité peut-elle s'aggraver ?
Oui. Car le risque de rechute est alors très important et ceci aggrave le pronostic.

La PMD est-elle considérée comme une psychose ?
Dans le cadre d'épisodes pathologiques une personne maniaco-dépressive peut présenter des symptômes psychotiques. Mais cette maladie n'est pas a proprement parlé une psychose (terme qui renvoie plutôt aux maladies schizophréniques).

Combien de temps dure en général une phase maniaque ?
Avant l'arrivée des médicaments, un épisode maniaque pouvait durer jusqu'à huit mois. Aujourd'hui, en hospitalisation et avec des traitements adaptés un épisode maniaque peut régresser en quelques semaines (3 à 4 environ).

Parlez-nous des états mixtes !
Les états mixtes sont des épisodes pathologiques qui associent simultanément des symptômes dépressifs et maniaques.

Je n'ai pas eu de réponse sur l'association épileptie et bipolarité !
Les patients épileptiques souffrent souvent d'épisodes dépressifs. Les symptômes bipolaires seraient également assez fréquents (15% des sujets épileptiques) surtout chez les patients souffrant d'épilepsies frontales et temporales.

Peut-on voir un jour disparaître les troubles en menant une vie la moins stressante possible ?
Il convient effectivement d'éviter, autant que faire se peut, les évènements stressants. Toutefois, les médicamenteux restent indispensables pour contrôler la maladie.

Le trouble bipolaire augmente-t-il les addictions ?
Oui les patients bipolaires présentent souvent des addictions associées (30% souffrent de dépendance à l'alcool par exemple

C'est quoi la différence entre une personne maniaque et dépressive ? Que fait-elle au juste ?
En phase maniaque, la personne est agitée, irritable, euphorique, excitée, elle parle vite et beaucoup, elle est hyperactive, désinhibée, a une libido exacerbée, etc. En phase dépressive, elle est triste, elle n'a plus d'intérêt pour ce qu'elle aime d'habitude, elle a du mal à faire les activités du quotidien, elle a des difficultés de concentration, elle dort mal (ou beaucoup trop), n'a plus de libido,... Ces symptômes ne sont pas forcément tous présents mais ce sont les plus fréquents.

La psychose maniaco-dépressive fait-elle partie des troubles bipolaires ?
C'est la même affection.

Je dois avouer que j'ai arrêté mon traitement de moi même car je subissais des effets secondaires important mais je désire me reprendre en main justement pour pouvoir avoir une vie de famille et de couple correct ! Je me demande si après un arrêt brutal on peut reprendre ?
Vous pouvez le reprendre si c'est indiqué, votre médecin pourra vous le dire et vous accompagner pour débuter votre traitement.

Est-ce que la maladie bipolaire peut avoir un caractère héréditaire (5 cas dans la famille de mon épouse : la tante de mon beau père, mon beau père, la sœur de ma femme et son fils (suicidé) et mon épouse ces 4 derniers cas diagnostiqués) y a-t-il des recherche dans ce sens ?
Les facteurs génétiques existent en effet. Quand une personne du 1er degré est atteinte, le risque d'en souffrir soi-même est augmenté. Les recherches ont montré qu'il existe des gènes de vulnérabilité et elles ont permis d'identifier la place de ces gènes sur certains chromosomes (ex : 9, 10, 14, 13, 22). Mais ce n'est pas parce que l'on possède des gènes de vulnérabilité que l’on développera la maladie. D'autres pistes sont donc explorées.

Vous parlez de phase maniaque de quelle manière sont ces phases je ne comprends pas très bien ?
Dans une phase maniaque, la personne est souvent euphorique, agitée, irritable, impulsive, parfois violente. Elle peut parler vite et beaucoup, être désinhibée, hyperactive, infatigable. Il y a souvent des insomnies, parfois des dépenses inconsidérées. Son attitude est excessive par rapport à son tempérament habituel.

Le psychiatre ne rencontre la personne à sa demande qu'en phase de dépression, comment peut-il la soigner dans les phases maniaques et la diagnostiquer alors que ce sont des périodes où ces malades ne vont pas chez leur psy ?
Normalement on met en place une thérapie de soutien en phase aiguë mais aussi une psychothérapie au long cours afin d'apprendre au patient à gérer sa maladie. Mais vous avez raison, ce n'est pas facile. Une hospitalisation à la suite d'une crise peut être l'occasion de débuter un traitement.

Comment mieux maîtriser ses angoisses pour un bipolaire ?
A l'aide d'un anxiolytique si nécessaire mais surtout grâce à une psychothérapie comportementale et cognitive, vous apprendrez petit à petit à gérer votre angoisse.

Pourquoi faut-il faire régulièrement des tests sanguins lorsqu'un patient est sous lithium ?
Parce que des effets toxiques (cardio-vasculaires et neurologiques notamment) peuvent apparaître à des doses proches de la dose normale.

Insomniaque depuis plusieurs années, et bipolaire, je prends depuis 3 mois zolpidem avec succès, mais comment pourrais-je retrouver un sommeil correct définitivement et sans médicament ?
Vous pouvez améliorer votre sommeil en respectant certaines règles (pas de repas trop lourd, des horaires réguliers, pas de sport dans la soirée, des activités calmes et apaisantes comme lire, rendre un bain tiède,...). La relaxation, la sophrologie ou l'hypnose vous aiderait sans doute à vous détendre et à mieux gérer votre sommeil

Les réponses d'Alexandra Schaeffer, infirmière psychiatrique
Sans phase d'exaltation ou d'euphorie mais seulement d'énervement et colères incontrôlables peut-on faire alors la différence entre troubles de l'humeur et état limite BD c'est-à-dire difficulté à gérer ses émotions ?
La frontière est parfois très mince entre bipolarité et état limite. Seul un psychiatre sera capable d'en juger car il faut d'autres éléments que l'humeur pour poser un diagnostic d'état limite.

Ma mère est dépressive, elle a très souvent des sautes d'humeur, serait-elle bipolaire ?
Difficile de répondre avec peu d'éléments. On peut avoir des sauts d'humeurs, ca arrive à tout le monde. Le terme " bipolaire" est souvent employé à tort et à travers. Voyez cela avec son médecin.

Je souhaite protéger mon frère bipolaire qui ira tout dépenser, je ne sais comment faire ?
Essayer de lui parler avec beaucoup de douceur et de calme. Profitez d'un intervalle libre, c'est à dire, sans phase maniaque ou dépressive, pour parler de cela avec lui.

Comment faire comprendre à mon ami que le traitement pharmaceutique ne suffit pas ? J'ai presque envie de faire du chantage ? Son psy ne préconise rien à part en transmettant deux fascicules qu'il n'a pas lu.
Procurez vous des livres sur le sujet, lisez les devant lui, essayer d'aborder le sujet différemment et parlez en avec son médecin.

Ma mère a une psychose maniaco-dépressive. Je cherche des conseils pour réagir concrètement au cœur des crises. Sa psychiatre m'a reçue une fois mais à contrecœur et n'a pas lâché un mot. Tout le monde me dit que c'est normal. Moi je ne trouve pas. Qu'en pensez-vous ?
Les psys sont supposés vous informer sur le sujet. Procurez vous des livres sur le sujet : Vivre avec un maniaco dépressif vous éclairera sur le sujet.

Ma femme est bipolaire reconnue et je ne sais pas comment la contenir durant ses phases maniaques. De même durant la dépression je ne sais pas si je dois la secouer ou la laisser ?
Profitez des intervalles libres pour en parler avec elle : qu'est-ce qu'elle attend de vous et qu'est-ce qui peut l'aider dans les phases dépressives et les phases maniaques.

Dans cette maladie, faut-il essayer de trouver l'élément déclencheur (vécu de l'enfance...) pour amoindrir les crises ?
Non pas du tout. Connaitre le passé ne résoudra pas la maladie, se connaitre soi même et savoir ce qui est bon pour soi est primordial.

Que pensez-vous de la luminothérapie pour les phases dépressives ?
C'est un bon moyen, associé à un traitement médicamenteux. Certaines personnes sont plus sujettes que d'autres aux changements de saison

Les enfants peuvent-ils souffrir de bipolarité ?
Les pathologies infantiles sont différentes des adultes et difficiles à diagnostiquer, en ce qui concerne le trouble bipolaire des éléments peuvent orienter en fin d'adolescence.

Les régulateurs de l'humeur peuvent ils annihiler les émotions ?
Non pas du tout. Le but des ces traitements est d'être équilibré. Les thymorégulateurs ne vous empêcheront pas de ressentir de la joie quand vous êtes heureux. Ils canalisent l'humeur pour éviter les débordements.

Est-il possible que la bipolarité soit endormie en nous et puisse se réveiller dans quelques années par exemple ? C'est-à-dire qu'elle serait en nous, qu'on essaie de la dompter mais un jour incontrôlable ?
On peut avoir une fragilité psychologique. Mais il doit y avoir plusieurs facteurs, bio, psycho et sociaux pour déclencher le trouble.

La paranoïa fait-elle partie des symptômes ?
Il y aune liste de symptômes pour le trouble bipolaire mais il y aussi des symptômes propres a chacun. La paranoïa peut en faire parti pour certains mais pas pour d'autres.

Est-il conseillé que la famille proche d'un patient bipolaire prenne contact avec son psychiatre sachant que le patient est contre ? Le psychiatre est-il obligé d'en informer le patient ?
Rien ne doit être fait dans le dos du patient, c'est important. Parlez en avec lui.

Je crois avoir lu que les troubles bipolaires et la schizophrénie auraient certains gènes en commun, est-ce vrai ?
Oui il y a des ressemblances, surtout lors des phases maniaques avec des symptômes psychiques type hallucinations auditives par exemple.

Etat limite et bipolaire c'est pareil ?
Non mais les frontières sont minces. On peut avoir les deux troubles a la fois.

Les troubles bipolaires s'estompent ils avec le temps ?
Pas sans traitements.

Peut on être présent avec son mari bipolaire lors d'une consultation chez un psy ?
Si votre mari est d'accord oui. C'est un entretien familial. Je le répète encore une fois : la famille et les proches sont indispensables dans la prise en charge du trouble.

Un antidépresseur peut il créer durablement un trouble bipolaire ?
Oui. Si le dosage est trop élevé, vous pouvez vous retrouvez en phase hypomaniaque et risquez un trouble bipolaire mais ce n'est pas systématique. D'où l'importance de ne pas faire d'automédication avec les antidépresseurs.

Est-ce que la prise de cannabis peut déclencher la maladie ?
Le cannabis peut déclencher des maladies psychiatriques en général et des troubles de concentration, de mémoire...etc

En savoir plus
Autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire fait partie des troubles de l’humeur auxquels appartient également la dépression récurrente (ou trouble unipolaire). En France, le trouble bipolaire est sous-diagnostiqué et pourtant 600 000 personnes en sont atteints. Le risque suicidaire, les conduites à risque, les addictions, la désinsertion professionnelle et familiale, les actes de violences, les délits en font toute la gravité. C’est une maladie qui dans sa forme la plus typique comporte deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive. Entre les deux pôles, la personne qui souffre de maladie bipolaire, retrouve un état normal.
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Message par Dubreuil »

OU S'ADRESSER POUR SOIGNER LA BIPOLARITE

Je suis bipolaire depuis mon adolescence et je voudrai savoir à quoi sert la thérapie familiale ? D'autre part, le Centre Hospitalier Charles PERRENS à BORDEAUX est-il spécialisé dans ces troubles là ?
Résolution des conflits, meilleure communication, situer le rôle de chacun. Le Ch. Perrens est spécialisé dans ce trouble.

Y-a-t-il un centre de référence à Bordeaux pour le diagnostic de bipolarité ?
Le service du Pr Verdoux est spécialisé dans ce type de troubles et la schizophrénie.

Je suis bipolaire, y a-t-il un centre spécialisé sur Caen pour ces troubles ?
Le servie du Pr Dolffus connait bien ce type de troubles.

Y-a-t-il un centre de référence à Strasbourg pour le diagnostic de bipolarité ?
Service du Pr Danion.
Comment traiter des TOCS et la bipolarité ?

Existe-t-il un centre spécialisé sur Marseille ?
Service du Pr Azorin.

Y a-t-il un centre du côté de Périgueux en Dordogne ?
Le mieux c'est Bordeaux.

J'habite dans la Drôme ma dernière phase dépressive a duré 9 mois, je suis à bout je vais me suicider si je ne trouve pas d'interlocuteur pour m'aider.
Vous avez un spécialiste à Lyon le Dr Cialdella.

J'habite dans la vienne, où puis-je consulter ?
DR Jean Albert Meynard à La Rochelle.

Y a-t-il des groupes de paroles, comme celui présenté dans l'émission, sur Toulouse ? Puis-je avoir le nom d'un psychiatre compétent sur le 31, car malheureusement, après 10 ans de suivi, je ne trouve rien de bien concluant ?
Il existe dans le service du Pr Schmitt à Toulouse une approche psycho-éducative.

Y a t-il un centre de référence à Clermont-Ferrand ?
Oui le service de psychiatrie du Pr. PM Llorca au CHU de Clermont-Ferrand.

Qui consulter dans le sud-ouest pour notre fille de 13 ans bipolaire ?
Docteur Stéphanie Bioulac, Pr Manuel Bouvard, CHU de Bordeaux.

Quels sont les centres de référence à Paris ?
Centre Expert Bipolaire, CHU Chenevrier CRETEIL : Pr. Chantal HENRY, Dr. Bruno ETAIN

Quelle documentation conseillez-vous aux personnes bipolaires ?
Les livres du Dr Gay Vivre avec un maniaco dépressif et Vivre avec des hauts et des bas.
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

CONSEQUENCE DU HARCELEMENT MORAL SUR LA SANTE
Le harcèlement moral dans la vie professionnelle

Les agissements du harcèlement moral, qui, de l’extérieur paraissent anodins, ont un effet dévastateur pour la santé physique et psychique des victimes. En effet, nous pouvons tous supporter une certaine hostilité, sauf si cette hostilité est permanente ou répétitive ou si on est placé dans une position où il est impossible de répliquer ou de se justifier. Pour nous en rendre compte, nous procéderons à l’analyse des facteurs aggravants (ce qui fragilise la victime) avant de passer en revue les différentes conséquences elles-mêmes.

1) Les facteurs aggravants du harcèlement moral
- Le harcèlement par un supérieur hiérarchique est plus grave que le harcèlement par un collègue, car la victime a le sentiment, souvent justifié, qu’il y a moins de recours possibles, et qu’il y a un chantage implicite à l’emploi.
- Les conséquences sur la santé, à long terme, sont plus graves lorsqu’il s’agit de harcèlement moral proprement dit, qui vise une personne isolée, que lorsqu’il s’agit d’une maltraitance managériale où tout un groupe est victime d’un même supérieur caractériel. Dans le dernier cas, les victimes peuvent se regrouper pour se plaindre et se défendre collectivement.
La gravité des conséquences sur la santé dépend effectivement de plusieurs facteurs, mais les plus importants sont :
- La durée du harcèlement
- L’intensité de l’agression
- La vulnérabilité de la victime (la fragilisation de la personne due à des agressions antérieures ou au manque de soutien familial et/amical ou à une mauvaise estime de soi avant l’agression).

Les conséquences proprement dites

A - Le stress et l’anxiété
Lorsque le harcèlement moral est récent et qu’il existe encore une possibilité de riposte ou un espoir de solution, les symptômes sont d’abord très proches du stress, avec ce que les médecins appellent des troubles fonctionnels : fatigue, nervosité, troubles du sommeil, migraines, troubles digestifs, lombalgies… C’est la réponse de l’organisme à une hyperstimulation et une tentative d’adaptation du sujet pour faire face à cette situation. Toutefois, au stress, qui provient d’une situation de harcèlement moral, s’ajoutent un sentiment d’impuissance, d’humiliation et l’idée que « ce n’est pas normal ! ». A ce stade, la personne peut récupérer rapidement si elle est éloignée de son harceleur ou si on lui fait des excuses. Alors, elle retrouve son équilibre, sans plus de conséquences à long terme.

B - La dépression
Un état dépressif majeur peut s’installer, si le harcèlement se poursuit dans le temps ou s’il se renforce. La\personne harcelée présente alors une humeur triste, un sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessif ou inapproprié, la perte de tout désir et un manque d’intérêt pour tout ce qui l’intéressait jusqu’alors.
Très souvent l’employé masque ses symptômes à son entourage et même à son médecin, car il se culpabilise de ne plus être à la hauteur des attentes de sa hiérarchie. Il est important de ne pas négliger ces états dépressifs car le risque suicidaire est élevé à ce stade.

C - Les Troubles psychosomatiques
Après un certain temps d’évolution des procédés de harcèlement, les troubles psychosomatiques sont presque toujours au premier plan. Le corps enregistre l’agression avant le cerveau qui refuse de voir ce n’a pas compris. Plus tard, le corps se souviendra également du traumatisme, et les symptômes risquent de se poursuivre avec du stress post-traumatique. Le cortège des troubles psychosomatiques est impressionnant et est de gravité rapidement croissante. Ce sont :
1. Des amaigrissements spectaculaires (10 à 15 kg en quelques mois)
2. Des prises de poids rapides (15 à 20 kg en quelques mois)
3. Des troubles digestifs (gastralgies, colites, ulcères d’estomac)
4. Des troubles endocriniens (problèmes thyroïdiens, troubles du cycle menstruel
5. Des poussées d’hypertension artérielle incontrôlables malgré les traitements
6. Des malaises et des vertiges
7. Des maladies de la peau (dépigmentation, blanchissement des cheveux…)
8. Des cancers (seins, ovaires, surrénaux, vésicaux, etc.) ; il n’est pas toujours possible d’établir un lien directe entre un cancer et le stress professionnel, mais plutôt sur l’évolutivité rapide du cancer et l’ambiance difficile du travail, dans ce sens que l’individu craque là où il est génétiquement prédisposé.

Un choc physique peut avoir un retentissement psychique et un choc émotionnel peut avoir des incidences somatiques. On passe ainsi du physique au psychique et réciproquement. La représentation ou la crainte de l’événement (hurlement, insultes, humiliation, paroles sarcastiques, prévarication verbale, arrogance professionnelle ou de position de type : « on ne s’adapte pas aux désirs des employés, c’est à eux de s’adapter »), cela crée à son tour le même syndrome que l’acte lui-même.
Dans toutes les souffrances au travail, et en particulier en cas de trop forte pression professionnelle, si le stimulus cesse, la souffrance cesse et la personne peut recouvrer son état normal. Le harcèlement moral, au contraire, laisse des traces indélébiles qui peuvent aller du stress post-traumatique à un vécu de honte récurrent, ou même à des changements durables de la personnalité. La dévalorisation persiste, même si la personne est éloignée de son agresseur. Elle porte une cicatrice psychologique qui la fragilise et l’amène à vivre dans la crainte et à douter de tout et de tout le monde.
- La reviviscence des scènes de violence et d’humiliation s’impose à la personne traumatisée qui ne pas ne pas y penser. Ces traumatismes entraînent une distorsion du temps : la mémoire stagne sur l’événement traumatisant, comme par hypermnésie, et le présent devient irréel, entraînant l’oubli ou un détachement des choses quotidiennes. « Même mon mari et mes enfants ne comptent plus vraiment pour moi. Pourtant, je sais que je les aime, mais je n’éprouve plus rien »
- La conséquence de la reviviscence est la désillusion : la victime est rabotée, usée et minée par le souvenir des événements du harcèlement, jusqu’à perdre toute illusion et tout espoir. L’écroulement narcissique est d’autant plus fort que la personne avait surinvesti son travail affectivement. Il y a là une situation de ratage, d’existence gâchée, de paradis perdu.

Les Conséquences Spécifiques du harcèlement

A - La honte, l’humiliation
Ce qui fait la singularité des tableaux de harcèlement par rapport aux autres formes de souffrance au travail, c’est la prédominance de la honte et de l’humiliation. Cela va de pair avec une absence de haine envers l’agresseur : les victimes veulent seulement être réhabilitées et récupérer leur honneur bafoué ; c’est cela qui explique leur envie de se cacher, de se retirer du monde.
La honte explique la difficulté qu’ont les victimes à s’exprimer, surtout lorsque le harcèlement est individuel. Comme dans les cas d’abus sexuel, la réalité est souvent pire que ce que les victimes racontent dans un premier temps, car elles ne trouvent pas les mots. Comment dire, à un moment donné, que l’on se sent maltraité, alors qu’on n’en a rien laissé transparaître jusqu’alors ? Comment justifier à ses propres yeux de n’avoir pas protester tout de suite ? Comment expliquer aux autres pourquoi on réagit à ce moment-là ?...
Une agression dont on réussit à se défendre, même tardivement, ne produit pas tant d’effets à long terme. Ce qui blesse, en définitif, c’est n’avoir pas su (ou pu) faire ce qu’il fallait pour arrêter le processus, ce sont les humiliations subies en faisant bonne figure, les messages venimeux qu’on n’a pas décryptés à temps. La honte vient de ce qu’on n’a pas su ou pu réagir.

B) La perte de sens
Ce qui rend malades, c’est l’incompréhension, ce sont les discours faux destinés à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Le double langage familial peut rendre un individu schizophrène, mais le double langage dans une entreprise ou un institut, peut détruire les employés et les rendre paranoïaques.
Il faut noter que des injonctions paradoxales (dire une chose et exprimer son contraire, par exemple) sont souvent utilisées comme technique de harcèlement. Il s’agit d’empêcher l’autre de comprendre, de le paralyser. On reproche à quelqu’un de ne pas travailler, mais on ne lui donne pas les moyens de travailler ; ou bien, on prescrit à un employé une tâche dont tout le monde sait qu’elle est inutile. Ainsi il doute de sa santé mentale, ce qui est suffisamment éprouvant, et cela peut être aggravé par un comportement inconscient de collègues qui font comme de rient ne s’était passé ou qui, au contraire, laissent entendre qu’on doit bien y être pour quelque chose pour être traité ainsi ; c’est invivable. Les personnes, dans ces conditions, sont obligées de décompenser d’une manière ou d’une autre.
On devient, en effet agressif. Le passage à l’acte agressif est la conséquence directe de la perte de sens et de l’impossibilité de se faire entendre. On voit des employés avoir des gestes impulsifs, de colère, qui peuvent aller jusqu’à casser du matériel sur le poste de travail, détruire toute une base de données informatiques ou téléphoner à leur agresseur pour l’injurier (acte suicidaire). Il va sans dire que ces actes impulsifs se retournent toujours contre l’employé, trop réactif, qui passe pour caractériel.

C - Les modifications psychiques
« on peut guérir d’un coup d’épée mais pas d’un coup de langue » (proverbe mossi). Ainsi quand le but de l’agression est de détruire l’autre, de le priver de son identité, on n’a, pour se protéger, que deux solutions :
- Se dédoubler (dissociation)
- Ou bien renoncer à son identité.

Ces événements provoquent une rupture ; plus rien ne sera jamais pareil. On en ressort changé. Ce changement se fait parfois dans un sens positif, comme un apprentissage (prudence/méfiance dans les situations analogues). Mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Deux registres d’évolution sont possibles : la dévitalisation et la rigidification.

1 - La dévitalisation
La personne harcelée s’installe dans une névrose traumatique et son état dépressif devient chronique. C’est comme si elle n’arrivait pas à se désengluer de l’emprise. Elle rumine la situation et devient comme écrasée, perdant tout élan et toute étincelle de vie. Il n’y a plus aucun mouvement en elle puisque la personne est figée, parfois définitivement. C’est dans ce cas que l’on parle de « meurtre psychique » : elle est toujours en vie, mais elle est devenue comme un zombie. Elle porte désormais un bout de son agresseur en elle. Elle a incorporé ses paroles. Dans une autre culture, on dirait qu’elle et « possédée » ou bien « envoûtée »

2 - La rigidification
D’autres fois, les personnes harcelées évoluent vers une rigidification de leur personnalité et des trait paranoïaques.
En effet, il facile de passer d’une méfiance légitime à une paranoïa induite. La limite est subtile et bien souvent, celle-ci vient fausser le diagnostic. Pourtant, ce serait un abus de savoir psychiatrique que d’attribuer ces troubles à une pathologie antérieure. Quand la confiance est bafouée, quand on a été trahi et manipulé, il est normal de devenir méfiant. Quand on a été surveillé, piégé, il est inévitable que l’on prenne ensuite des précautions. Toute situation professionnelle où il faut être en permanence sur ses gardes, peut entraîner une méfiance généralisée et une rigidification de la personnalité.
Il arrive souvent que les victimes de harcèlement rencontrent méfiance et incrédulité, même parmi les thérapeutes et les avocats. On leur dit qu’elles ont été trop naïves, et elles se reprochent de n’avoir pas vu venir l’agression. En réaction, elles s’installent facilement dans une méfiance généralisée et en viennent à douter de tout le monde. On voit alors apparaître une rigidification réactionnelle avec souvent un sentiment de persécution, qui peut aller jusqu’au délire.
La voie de sortie d’une telle situation est la reconnaissance extérieure (objective) de la violence subie.

D - La défense par la psychose
C’est un mécanisme que notre psychisme met en œuvre pour résister dans un contexte hostile et qui consiste à s’identifier à ce qu’on nous reproche d’être. Quand on dit à quelqu’un : « Tu es fou » ou bien « Tu es paranoïaque », il devient effectivement fou ou paranoïaque. De même, quand on lui dit : « Tu es nul », la personne concernée perd ses moyens et se sent devenir nulle. On la traite de paranoïaque et, après un certain temps, on la pousse à devenir méfiante, rigide, procédurière. C’est le pouvoir des mots qui font acte et qui, par injonction, transforment l’autre.
On voit que le harcèlement moral est un processus particulier où une personne finit (le sujet harcelé) par devenir ce qu’on lui reproche d’être.

Abbé Robert ILBOUDO,
Archidiocèse de Ouagadougou
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Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

AIMER L'AUTRE

Si vous parlez de vous, que l'on vous aime, vous.. eh bien je crois qu'il faut vous aimer vous même. Et pour s'aimer soi-même ( soi m'aime ! ) c'est un travail parfois où le passé intervient en fonction de comment nous avons été aimé par nos parents, ou ceux qui étaient présents à ce moment là.
Etre amoureux c'est aimer n'importe qui, dans le sens où la somme d'amour que nous avons en nous a besoin de se trouver un exutoire..
Exemple pour une les femmes :
- On a plein d'amour a donner, on se trouve dans une période " pas mal " physiquement et on regrette que personne n'en profite ( ! ) on ne veut plus être seule..le premier homme qui passe pour peu qu'il corresponde à nos critères fera l'affaire. On va focaliser sur lui, " s'auto-suggestionner " que c'est celui-là, on ne va pas faire attention aux petits détails qui devraient nous alerter sur un trait de caractère qui nous déplaît ( on pense qu'on le changera quand il nous aimera !! )
Et l'aventure commence. Idem de son côté, il cherchait une nana d'abord pour.. etc, etc !
En fait cette femme est " amoureuse de l'amour ", et si vous relisez " Je t'aime moi non plus " vous retrouverez le premier leurre " où on s'aime parce que l'autre nous aime alors on le remercie de nous aimer et on l'aime."
Etre amoureux n'est pas l'amour.
Aimer est le stade suivant. On a plus d'oeillères, on a plus besoin d'être aimée par l'autre, on est capable de vivre seule et indépendante, de faire ses propres choix. On a réglé ses conflits personnels pour ne pas les faire peser sur la personne qui nous intéresse. Et elle a fait de même.
Aimer, c'est être libre de soi-même, ne pas rendre de compte à qui que ce soit, alors qu'être amoureux c'est jouer un rôle,avoir peur de ne pas plaire, trembler, être aveuglé de soi..
Un proverbe dit : " Aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre, mais regarder tous deux dans la même direction."
Pour cela il faut donc être tranquille en soi, se sentir libre de ses choix, être clair avec soi-même, être prêt et totalement disponible pour " rencontrer " l'autre ", lui vouloir vraiment du bien ( et non le prendre comme " réparation " de nos propres injustices, de nos malheurs passés, lui faire payer inconsciemment ou pas pour un père qui était absent ou un ex qui nous a trompée ! ) et ne pas se sentir trahi ou frustré s'il ne correspond pas exactement à ce qu'il nous montrait, ou que l'on avait penser voir en lui. Ce qui devient alors un challenge de plus, de l'enthousiasme à approfondir, à parler encore ensemble..
Aimer c'est un partage sain et réfléchi, le respect de sa propre personnalité, une quiétude d'âme et le désir profond de rendre l'autre heureux pour lui. Et non pour nous. Puisque nous avons notre propre équilibre.
Etre amoureux, c'est s'aimer soi-même dans le regard de l'autre.
Et c'est bien pour cela que les amoureux se séparent souvent dans la douleur et les larmes. Ne se connaissant pas eux-mêmes, n'ayant rien réglé de leur enfance et/ou vie passée, Ils n'étaient pas encore prêts à aimer.
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Dubreuil
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LA LOI SYMBOLIQUE

A travers deux personnages de la tragédie de Sophocle, Antigone, héroïne grecque et Créon, son oncle, nous voyons s’affronter deux sortes de lois à propos de la mort de Polynice, frère d’Antigone. Créon pense que ce dernier a trahi la cité et de ce fait ne mérite pas de sépulture. Antigone invoque pour son frère, une loi éternelle qui impose le respect des morts et donc une sépulture.
Antigone témoigne en faveur d’une Loi éternelle, absolue, transcendante mais non-écrite. Créon fait référence à une loi écrite, celle de l’Etat qu’il dirige ; il entend fonder le gouvernement des hommes et de la cité sur la seule légitimité de la loi.
Devons-nous chercher à savoir si l’une est supérieure à l’autre et tenter d’affirmer que la vraie loi serait celle non-écrite et déclarer fausses les lois instituées ? Certainement pas. Il nous faut seulement prendre conscience qu’à travers le destin de ces deux personnages, c’est deux types de lois qui sont évoquées, loi écrite et Loi non-écrite.

La Loi non-écrite conçue comme ce qui dépasse l’homme et le pousse à se transcender serait fondamentale, éternelle, universelle, symbolique ; les lois écrites seraient immanentes, incarnées, contingentes, particulières. Cette Loi et ces lois sont également nécessaires. C’est parce qu’il y a la Loi que nous pouvons écrire des lois provisoires, révisables qui créent un espace de liberté. L’homme doit se soumettre à l’une comme aux autres pour assurer les conditions de sa vie en société et le sens de son existence. Les lois écrites ont donc une fonction politique, celle de traduire les valeurs universellement acceptables comme une garantie de liberté et de dignité pour chacun afin de réguler la relation entre les hommes.
Alain Saudan, dans son livre « Fonder la Loi » écrit « qu’un des enseignements majeurs de la Grèce qu’illustrent les personnages de Créon et d’Antigone, c’est d’une part que la naissance véritable de la loi se fait, dans la cité démocratique, dans l’établissement des lois écrites mais d’autre part que ces lois écrites nécessitent l’appel à d’autres lois non-écrites ».

La Loi Symbolique
Elle est la Loi de l’Homme. Elle n’est pas la loi d’un tel ou d’un tel qui se permettrait de faire la loi, elle n’est pas la loi de la République car toutes ces lois écrites sont marquées par leur caractère variable et contingent – elles ne sont pas les mêmes en des lieux et des temps différents. Cette Loi symbolique est la même pour tout homme de tous temps et de toutes parts. Cette Loi de l’Homme est au-dessus de toutes les particularités des différentes lois. Elle est universelle et englobe toutes les autres. Cette Loi est dite symbolique car elle n’est écrite dans aucun code juridique, elle doit s’inscrire dans l’homme, c’est elle qui règle les rapports humains. On peut dire que la Loi est la garantie du désir : il s’agit, en effet, pour chacun d’arriver à un désir compatible avec le désir de l’autre et les exigences de la vie en société.
« N’attente jamais à la liberté d’autrui ou comporte toi avec autrui de façon à reconnaître et son altérité (sa différence) et sa similitude en respectant entre lui et toi la distance sans laquelle personne ne peut exister ». M. Natanson.
*** Est universelle : elle est la même pour tous les hommes de tous les temps, de tous les continents
*** Engage la réciprocité : tout homme y est soumis. Cela veut dire que si quelqu’un dit la Loi, il L’a intégrée, il La respecte, il est soumis à la Loi. Si je dis « Je t’interdis de faire de moi ce que tu veux, quand tu veux, où tu veux » j’ajoute en même temps ; « Moi aussi, je renonce à la toute puissance sur toi et je ne ferai pas de toi ce que je veux, quand je veux , où je veux. »
**** Est renoncement pour une ouverture à l’autre et un dialogue avec lui afin de connaître ses désirs, ses intérêts, ses limites. Si elle est momentanément répressive, elle est toujours , pour F. Dolto, une Loi « promotionnante » pour le sujet afin qu’il trouve sa place dans la communauté des humains. Signifier l’interdit « Non ! » « Stop ! » « Interdit ! » est l’épreuve de la castration symbolique. C’est le processus qui s’accomplit chez un être humain lorsqu’un autre être humain lui signifie que l’accomplissement de son désir , sous la forme qu’il voudrait lui donner, est interdit par la Loi.
*** Est libératrice. L’homme qui reste au niveau de la pulsion ou du besoin formule à l’adresse du monde une demande à laquelle ne correspond aucune réponse adéquate, car il demande quelque chose qui est la permanence de l’objet convoité. Ainsi l’enfant qui est habité par ce sentiment de toute puissance vis à vis de sa mère tourne toutes ses activités uniquement vers le but de l’accaparer et quand il l’a obtenu un moment, il recherche à nouveau à l’avoir, il est enfermé dans son besoin. L’enfant qui a intégré la Loi va renoncer à la satisfaction du tout de suite ; son esprit est libéré de cette nécessité urgente de voir sa mère et il va se tourner vers d’autres activités : il s’ouvre aux autres et au monde.
*** A une visée, elle amène les deux partenaires à se parler et à modifier leur relation. Elle oblige le sujet à respecter l’autre, elle lui permet de s’ouvrir à d’autres activités. Le renoncement à la toute puissance est compensé par la recherche ou la découverte d’une autre façon d’être avec soi-même, avec l’autre, une autre façon d’être au monde.
*** N’est pas une règle morale, elle est humaine, elle instaure la coexistence, la réciprocité, l’échange. Elle est fondatrice du champ humain, elle introduit l’existence de l’autre, la reconnaissance de ses désirs, de ses intérêts, de ses valeurs.

Les étapes de l’intégration de la Loi symbolique

1er interdit : l’interdit de la toute puissance.
Dès les premiers jours de la vie, lorsque le bébé a acquis un sentiment de sécurité vis à vis de ses parents mais en particulier de sa mère, qu’il a compris qu’elle répondait à ses différents besoins (nourriture, propreté, affectivité, langage, motricité, etc…), il va s’appuyer sur ce sentiment et tenter de la posséder. C’est dans une relation chaleureuse que la mère va lui faire comprendre que, lui ayant donné tout ce dont il avait besoin, il doit maintenant accepter de rester seul (« Tu ne feras pas de moi ce que tu veux, et, moi non plus, je ne ferai pas ce que je veux de toi » . Ceci suppose pour l’enfant un double mouvement de renoncement et d’investissement du monde (jouer). La mère, elle, renonce à la possession impossible et va permettre à son enfant de se constituer comme personne. Elle lui fait comprendre que sa vie est ordonnée vers d’autres personnes mais aussi vers d’autres activités et qu’il n’obtiendra pas tout d’elle. En limitant la relation, elle fait acte de séparation entre elle et lui et permet en même temps qu’il puisse lui aussi se tourner vers d’autres personnes. L’enfant apprend à renoncer à l’attachement exclusif. Le père a une place fondamentale car il soutient cette phase de séparation primordiale et nécessaire.

2ème interdit : l’interdit de meurtre et de vandalisme (il faut entendre : interdit de faire du mal à l’autre, interdit de violence sur l’autre).
C’est sur cet interdit que doit s’appuyer tout atteinte au corps de l’autre ou toute détérioration à ce qui appartient à l’autre ou à la société. L’enfant ayant acquis une certaine autonomie motrice va à la fois à la découverte de l’autre et à la découverte du monde. Quand il se permet dans un jardin public de taper la tête d’un autre enfant avec une pelle, l’adulte présent va lui signifier l’interdit et lui expliquer une autre façon de jouer avec l’autre ; de même lorsqu’il va découvrir les crayons et en profiter pour écrire sur le mur ou déchirer les livres de son frère car il aime cette activité, il lui sera signifié l’Interdit et en même temps il lui sera proposé des jeux conciliant ses goûts. Nous voyons également ce double mouvement de renoncement et d’investissement.

3ème interdit : interdit de l’inceste.
Quand l’enfant découvre la relation amoureuse de ses parents, il va s’imaginer qu’il peut lui aussi prendre une place dans cette relation et devenir partenaire de sa mère ou de son père selon qu’il est un garçon ou une fille. Il lui est là aussi signifié l’interdit : « Ce n’est pas, parce que tu es petit que cela t’est interdit, c’est parce que toute relation amoureuse est interdite entre parents et enfants, entre frères et sœurs ». Renoncement là encore à un certain type de relation mais ouverture à la société des enfants et à l’apprentissage de la socialisation. Cet interdit va régler les lois sociales car elle engendre les lois d’alliance.

Les lois pour vivre ensemble
C’est avec l’écriture et la démocratie que les lois deviennent écrites.
La Loi symbolique est mentalisée, intériorisée. Elle constitue l’Esprit de la Loi alors que les lois écrites constituent « la lettre » de la Loi. C’est l’esprit de la Loi qui donne du sens aux lois écrites.
Les lois sont des prescriptions établies par l’autorité souveraine de l’Etat, applicables à tous et définissant les droits et les devoirs de chacun. La non application des lois est sanctionnée par un représentant de l’Etat ou par la Justice. Les lois obligent ou interdisent un certains nombre de comportements. Elles sont transcrites dans une série de codes : code de la route, code civil, code pénal…… où sont inscrites les peines pour les infractions aux lois. Parler de ces codes, c’est parler des lois. Parler des lois, c’est parler de la liberté car sans limites il n’y a plus de liberté et de possibilité de vivre ensemble.

Caractéristiques des lois
Les lois sont des règles impératives, imposées à l’homme de l’extérieur.
Elles sont faites par les hommes.
Elles sont le produit d’une situation historique donnée.
Elles formulent un choix qui tend au bien commun.
Elles sont contingentes : elles peuvent être supprimées quand elles ne sont plus appropriées à la situation pour laquelle elles ont été promulguées car la situation a changé.
Elles sont promulguées au journal officiel et à partir de ce moment là, « nul n’est censé ignorer la loi » ; elles sont immédiatement applicables dans tout le territoire français.

Qui peut signifier les lois ?
L’institution judiciaire, la police, la gendarmerie, les représentants de l’ordre public représentent les lois et peuvent les signifier en sanctionnant si elles n’ont pas été respectées. Toute personne peut rappeler les lois à une autre personne, mais si l’infraction nécessite une sanction, il faut se rapporter aux représentants de la loi pour les faire appliquer.
Comme pour la Loi symbolique, l’éducation à l’apprentissage des lois passe le plus souvent par des adultes.
C’est en invitant les élèves à participer à l’élaboration des règles de vie de classe – par exemple - qu’ils vont faire l’apprentissage du dialogue, de la négociation, de la démocratie participative. C’est aussi en transgressant ces règles, qu’ils vont rencontrer les limites, le cadre, les autres, la sanction. Cette dernière se doit d’être une démarche pédagogique qui favorise la réparation. Dans la transgression, il y a un auteur, un passage à l’acte et une victime. La sanction doit être une réponse qui permet au jeune de se responsabiliser, il va lui être demandé de mettre des mots sur son acte, de répondre de son acte, de réparer concrètement auprès de la victime et de réfléchir aux règles ou aux lois bafouées lors de ce passage à l’acte. Maryse Vaillant nous dit que le temps de la réparation pénale est « le temps de la transformation de l’angoisse en création, de la dette en don, de la haine en pardon » .
Ainsi l’Esprit de la Loi qui inspire nos lois écrites nous parle de l’altérité en organisant le cadre du « vivre ensemble ».
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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LE PROFIL DU PERVERS NARCISSIQUE

1. Intelligence, niveau culturel
Certains ont un très bon niveau culturel. Tous sont intelligents et particulièrement bons psychologues.

2. Absence de valeurs morales
Leur manque d’état d’âme, de remords ou de problème de conscience peut être si extrême, qu’au début de leur relation avec elles, leurs victimes ne peuvent y croire. Ce manque de scrupule les déroute, les estomaque ou les abasourdit.
En fait, ils ont un total mépris pour toutes lois ou contrainte morales. Leur morale est, le plus souvent, celle de la morale ou la loi du plus fort et/ou du plus rusé, du plus retors. Il y a le plus souvent, dans leur comportement, la banalisation du mal, une certaine « relativisation » de la morale, dans le cadre d’un nihilisme opérationnel, qui peut même être militant. Ils n’ont du respect que pour les gens plus forts qu’eux, ayant plus de pouvoir et de richesse ou plus combatifs qu’eux. Faire preuve d’humanité, de sensibilité est souvent vu par eux comme l’expression d’une forme de naïveté ou de sensiblerie qui n’a pas lieu d’être. Seuls les résultats comptent : « la fin justifie les moyens ».
Le pervers narcissique n’éprouve aucun respect pour les autres, qu’il considère comme des objets utiles à ses besoins de pouvoir, d’autorité ou servant ses intérêts. Il fait des promesses qu’il ne tiendra pas, sachant que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Il n’hésite pas à dérober de l’argent, des bijoux, des vêtements à son partenaire ou à ses amis sans éprouver la moindre honte. Pris sur le fait, il est capable de nier avec un aplomb hors du commun…

3. Egoïsme, défense agressive de leurs intérêts
Charité bien ordonnée commence toujours par soi-même. Il sait parfaitement et farouchement défendre ses intérêts et il en a toujours une vision très claire. Son unique objectif est d’obtenir un bénéfice pour sa propre personne. Il essaye de profiter à chaque instant de toute opportunité, de toutes les situations, de toutes les personnes rencontrées – ces personnes étant systématiquement instrumentalisées tant que cela est possible – pour en tirer, autant que possible, avantage pour lui. Sa philosophie est toujours utilitariste. Et il sait ménager ceux dont elle a besoin, son conjoint, une relation de travail… car même l’être le plus asocial a besoin d’affection, de compagnie, de présence (ne serait-ce que pour se faire admirer) et donc par moments, sera gentil avec son partenaire.
Il n’est « courageux » que quand il est sûr de gagner, et que cela va dans le sens du renforcement gratifiant de son image narcissique. Sinon, il fait preuve d’une extrême prudence et s’abstient de faire preuve de courage. Lors du naufrage du Titanic, il sera le premier à passer, selon les prétextes les plus fallacieux, avant les femmes et les enfants, dans le canot de sauvetage. La notion d’honneur ou d’élégance morale lui est inaccessible.

4. Egocentrisme
Comme pour tous les narcissiques, tout leur est dû. Elles n’admettent aucune mise en cause et aucun reproche Leur loi est celle de leur désir, immédiat, dans l’instant. Tout doit leur céder systématiquement. C’est comme s’ils étaient demeurés, à l’âge adulte, un enfant gâté. Un petit bobo chez eux prend de graves proportions, comme si c’était une maladie importante, devant alors inspirer alors la compassion de l’entourage.
Voici quelques exemples du mode de pensée du pervers narcissique :
« Je suis génial, je suis fort, je suis au dessus des autres, dans le haut du panier ». « Les autres ne peuvent pas ne pas m’aimer ». « Je vais me servir de l’autre pour obtenir ce que je veux, ce à quoi j’ai droit ». « Je vais m’arranger pour que ma victime se sente coupable afin qu’elle ne m’en veuille pas et qu’elle n’ait aucun désir de prendre son indépendance ». « Pourquoi aurais-je un problème de conscience, ce n’est quand même pas de ma faute si elle est à ce point stupide ou naïve. Je n’y suis pour rien si elle est si naïve ». « Ma victime me remerciera pour ce que je fais pour elle, ce qui est normal étant donné que c’est vrai, sans moi elle ne serait rien, c’est un honneur que je lui fais ». « Quand il arrive un problème, même si c’est autrui qui a ce problème, j’ai de la peine pour moi, pas pour autrui » (ce raisonnement est généralement inconscient).

5. Absence d’empathie
Les pervers narcissiques sont incapables d’aimer les autres. Dans leur immense majorité, ils n’ont aucune « humanité », aucun sentiment humain, aucun état d’âme, aucun affect. Ils sont froids et calculeurs, totalement indifférents à la souffrance d’autrui.
Mais tout en étant, le plus souvent, incapables d’avoir des sentiments humains, ils simuleront le fait d’être totalement remplis, en apparence, de bons sentiments humains et d’une sincère empathie pour autrui.
Les pervers peuvent se passionner pour une personne, une activité ou une idée, mais ces flambées restent très superficielles. Ils sont en fait souvent vides d’intérêts, sauf pour leur intérêt immédiat. Ils ignorent les véritables sentiments, en particulier les sentiments de tristesse ou de deuil (pour les autres). Les déceptions entraînent chez eux de la colère ou du ressentiment avec un désir de revanche. Cela explique la rage destructrice qui s’empare d’eux lors des séparations. Quand un pervers perçoit une blessure narcissique (défaite, rejet), il ressent un désir illimité d’obtenir une revanche. Ce n’est pas, comme chez un individu coléreux, une réaction passagère et brouillonne, c’est une rancune inflexible, implacable à laquelle le pervers applique toutes ses forces et ses capacités de raisonnement. Et alors, il n’aura que cesse d’assouvir son dessein de vengeance.
La séduction perverse ne comporte aucune affectivité, car le principe même du fonctionnement pervers est d’éviter tout affect. Les pervers, tout comme les paranoïaques, maintiennent une distance affective suffisante pour ne jamais s’engager vraiment. L’efficacité de leurs attaques tient au fait que la victime ou l’observateur extérieur n’imaginent pas qu’on puisse être à ce point dépourvu de sollicitude ou de compassion devant la souffrance de l’autre.
Les éventuels dérèglements sexuels ou la « méchanceté » foncière pourraient être les conséquences de cette absence de sentiments et d’empathie pour les autres. Il est possible que le manque d’affect empêche de ressentir l’intégralité des limites morales entre ce qui est permis ou interdit dans la société. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

6. Haine et agressivité
Le pervers narcissique a souvent besoin de haïr pour exister ; c’est une des raisons pour lesquelles il n’est jamais satisfait par quoi que ce soit (les autres, les objets…). La haine peut être chez lui un moteur très puissant de son action et de son comportement. N’arrivant pas à obtenir et jalousant la plénitude ou le bonheur qu’il observe chez l’autre, il en vient à haïr et à détruire ce qu’il aime et recherche intensément. Étant incapable d’aimer, il essaie de détruire, par cynisme, la simplicité de toute relation naturelle et saine.
A cause de leur histoire personnelle, les pervers n’ont souvent pas pu se réaliser. Ils observent alors avec envie ce que d’autres qu’eux ont pour se réaliser. Et ils essaient de détruire le bonheur qu’ils observent auprès d’eux. Prisonniers de leur propre personnage et de l’image, le plus souvent factice, qu’ils présentent à la société – ce qui leur impose de terribles contraintes permanentes – ils tentent alors de détruire la liberté d’autrui et de lui imposer des contraintes décidées par eux. Il y a, chez eux, une mentalité agressive d’envie, de convoitise, d’irritation haineuse à la vue du bonheur, des avantages d’autrui.
Pour s’accepter et s’affirmer, les pervers narcissiques doivent triompher de quelqu’un d’autre, le détruire, jouissant alors de sa souffrance. Cette perception, de ce qu’ils croient ne pas posséder, est subjective, elle peut même être délirante. Ce sentiment d’infériorité vis-à-vis de la personne enviée et haïe les pousse à chercher à posséder ce qui est convoité. Pour combler l’écart qui les sépare de l’objet de leur convoitise, il leur suffit alors de l’humilier, de l’avilir.
Ils envient la réussite des autres, qui les met face à leur propre sentiment d’échec, sans cesse refoulé, car ils ne sont pas plus contents des autres qu’ils ne le sont d’eux-mêmes. Pour eux, rien ne va jamais. Ils imposent aux autres leur vision péjorative ou négative du monde et leur insatisfaction chronique concernant la vie. Ils cherchent, souvent, à démontrer que le monde est mauvais, que les autres sont mauvais. Personne n’a vraiment grâce à leurs yeux. Agresser les autres est le moyen d’éviter la douleur, la peine, la dépression.
Ils aiment attendre dans l’ombre, masqués. Certains calculent leurs coups ou leur vengeance très longtemps à l’avance, parfois sur plusieurs années (pour eux la vengeance est un plat qui se mange froid et ils aiment à s’en délecter). C’est la raison pour laquelle ils peuvent être redoutables et imprévisibles. Et d’ailleurs, ils sont le plus souvent imprévisibles.

7. Mensonge
Le pervers narcissique est toujours, intérieurement, dans la peau d’un autre, il n’est jamais sincère, toujours menteur. Il peut aussi bien dire la vérité que mentir avec aplomb, d’une façon jusqu’au-boutiste (comme un « arracheur de dents »). Le plus souvent, il effectue de sensibles falsifications de la vérité, qu’on ne peut pas vraiment qualifier de mensonges, et encore moins de constructions délirantes. Mélanger le mensonge, la sincérité et la franchise – ce qui est, pour l’autre, très déstabilisant – fait partie de son jeu.
Derrière cette attitude de mensonge jusqu’au-boutiste, qui paraît parfois suicidaire, se cache, le plus souvent, une attitude de défi à l’ordre social, une façon de montrer qu’il est toujours le plus fort et qu’il contrôle toujours la situation… Même quand il le faudrait, il ne reconnaîtra jamais rien, ni ses mensonges, ni ses torts, même dans les moments cruciaux lors d’un interrogatoire policier, voire d’un procès d’assises.
Par contre il pourra reconnaître éventuellement un mensonge mineur s’il n’a pas grand chose à y perdre. Mais même l’aveu de ce petit mensonge sera toujours difficile à obtenir de sa part.

8. Mythomanie
Le pervers narcissique a souvent une composante mythomane. Elle est liée à sa propension au mensonge – une composante opérationnelle, consciente, pour parvenir plus facilement à ses fins – et à un besoin de se voir mieux qu’il n’est dans la réalité. Il aime se mentir à lui-même, sur lui-même. Le déni (de ses défauts, de l’autre) lui permet de « s’aimer » (et de s’aimer toujours plus).
Comme tout mythomane, il ment souvent parce qu’il craint la réaction négative de l’entourage (de dévalorisation, par exemple) qu’entraînerait l’aveu de la réalité et de son mensonge. Sa mythomanie a tendance alors à s’auto-entretenir, sans fin, voire à se renforcer au cours du temps. Il se ment à lui-même, sur sa vraie valeur, sur ce qu’il est réellement. Il sait partiellement qu’il se ment à lui-même, mais en même temps il minimise son propre mensonge sur lui-même. A certains moments, il finit par croire à son mensonge, à d’autres, il a conscience de son mensonge. C’est toute l’ambivalence de la pathologie mythomane.

9. Un « comédien né »
Le pervers narcissique est un « comédien né ». Ses mensonges à force d’entraînement sont devenus chez lui une seconde nature.
Sa palette de personnalités, de personnages, d’émotions feintes est étonnante. L’éventail de son jeu d’acteur est étonnant, infini, sans cesse renouvelé.
Il donne le plus souvent l’image d’une personne parfaitement calme, ne s’énervant jamais.

10. Intégration sociale et extraversion
Le pervers narcissique est en général apprécié au premier abord car il paraît extraverti, sympathique et séduisant. Assez fin psychologue, il a souvent un talent pour retourner l’opinion en sa faveur et emporter l’adhésion à ses idées, même les plus contestables.

11. Orgueil et combativité
Le pervers narcissique est le plus souvent doté d’une combativité extrême et d’une capacité de rebond remarquable. Sa mégalomanie, son narcissisme, voire sa paranoïa, renforcent cette combativité.
Souvent immensément orgueilleux, voire mégalomane, le pervers narcissique aime gagner, à tout prix, sans fin, et ne peut admettre, une seule fois, de perdre. Il est prêt à tout, même aux coups les plus retords, pour ne jamais perdre. Le pervers est comme un enfant gâté. S’il ne rencontre pas de résistance, il ira toujours plus loin.
À cause de cette stratégie de victoires sans fin il peut parvenir à se convaincre qu’il n’y a pas de valeurs morales positives dans l’univers et qu’il gagnera toujours à agir ainsi.
À la longue cette tendance, qui peut lui assurer une dynamique du succès pendant un certain temps, devient une addiction. Signe de sa mégalomanie, elle la renforce en retour, et l’amène à ne plus pouvoir tolérer la moindre frustration ou contradiction.
Le pervers narcissique adore se valoriser, paraître plus qu’il n’est réellement. Toute atteinte à la haute image qu’il a de lui-même le rend très méchant, agressif. Tous ses efforts viseront alors à rétablir cette image flatteuse qu’il a de lui-même, et ce par tous les moyens, y compris par la destruction du perturbateur, celui qui a commis le crime de lèse-majesté.
Il a une très haute opinion de lui-même. Les autres sont pour lui quantités négligeables, ce sont des larbins, des domestiques, des « peanuts »… Il déteste qu’on lui fasse de l’ombre, qu’on se mette en avant, qu’on prenne de l’ascendant sur lui, qu’on lui résiste, qu’on lui dise non. Il a besoin sans cesse de rabaisser autrui, par une petite pique de-ci de-là (untel n’a pas de personnalité, untel est égoïste, untel est ingrat, untel est pingre…).

12. Sadisme
Un plaisir pervers s’éprouve dans la vision de la souffrance de l’autre. Le pervers ressent une jouissance extrême, vitale, à voir l’autre souffrir, à le maintenir dans le doute, à l’asservir et à l’humilier. Étant incapable de relation véritable, il ne peut en établir que dans un registre pervers de malignité destructrice. Les êtres humains ne sont plus pour lui des êtres humains, mais des objets de jeu et de plaisir. Il aime chosifier l’autre, et faire en sorte que sa victime ne puisse jamais s’en sortir, ne serait-ce que pour l’empêcher de témoigner contre lui.

13. Paranoïa
À leur personnalité perverse et narcissique peut parfois se superposer une composante paranoïaque. À force de duper les gens, le pervers se doit d’être de plus en plus secret et d’être de plus en plus sur ses gardes. Il se confie de moins en moins. À un moment clé, il peut se révéler d’une hyper-susceptibilité maladive. Il vit dans une suspicion constante et une prudence extrême, qu’il dissimule profondément. Sa paranoïa apparaît alors décupler son intelligence, lui fournissant alors un extraordinaire regain d’énergie combative.

14. « Esprit mesquin »
On est parfois surpris de découvrir, derrière son apparence généreuse, brillante, très intelligente, un esprit mesquin, terriblement jaloux, rancunier, vengeur, d’une indéniable petitesse morale. Ses buts « nobles » et « généreux » se révèlent alors nettement moins nobles qu’il n’y paraissait au premier abord. Il semble en effet (et c’est ce qui apparaît à l’analyse) aimer se venger discrètement, sans témoin, sans que la victime s’en rende compte et il savoure le plus souvent sa vengeance en solitaire. Et c’est une des raisons pour lesquelles sa conduite peut paraître parfois secrète, indéchiffrable ou déroutante.
Si sa victime lui a résisté et lui a fait un affront, il pourra « s’amuser », par exemple, à lui envoyer une lettre d’anniversaire incompréhensible, à une date éloignée de la date d’anniversaire, cette action incongrue étant à ses yeux une « bonne plaisanterie », dont il sera d’ailleurs le seul à rire ou à jouir.
Ce genre de comportement paraît parfois être l’indicateur d’un début de psychose ou de démence précoce, en tout cas d’une réelle forme de maladie mentale, mais pas nécessairement.

15. Narcissisme criminel
Terme imaginé par Daniel Settelen, psychiatre, et Denis Toutenu, psychiatre, dans leur livre L’affaire Romand : le narcissisme criminel, consacré au cas de Jean-Claude Romand, qui décrit la personnalité du pervers narcissique au moment où il passe à l’acte criminel.

16. Psychogénèse et enfance
Souvent, le pervers narcissique est quelqu’un qui n’a jamais été reconnu dans sa personnalité propre, qui a été victime d’investissement narcissique important de la part de ses parents et qui a été obligé de se construire un jeu de personnalités (factices), pour se donner l’illusion d’exister et être conforme à l’image narcissique voulue par les parents.
Le pathologie de l’enfant s’est trouvée induite par les exigences narcissiques de son entourage familial et scolaire. Une fois adulte, le narcissique a poursuivi sur sa lancée, instrumentant, tout en en souffrant, l’aveuglement de son entourage.
Certaines carences affectives dans l’enfance peuvent aussi l’empêcher, à l’âge adulte, d’aimer autrui.
Il a pu subir aussi, durant son enfance des blessures narcissiques, plus ou moins importantes. Ces blessures le pousseront à satisfaire, sans cesse, un énorme désir de reconnaissance ou de revanche. Il a alors un besoin énorme d’être aimé, reconnu, surévalué, surestimé par rapport à ce qu’il est réellement.
Il peut être l’enfant surprotégé, chouchouté, le petit dernier (à l’exemple du jeune Abdallâh, des albums de Tintin), statut dont il profite à fond, un de ces enfants qui profitent sans cesse de l’aveuglement de ses parents sur sa véritable nature (en se faisant passer pour le petit malade souffreteux, pour la victime imaginaire des professeurs, du frère ou de la sœur). En particulier l’enfant unique, tant attendu, conçu tardivement…, qu’on dorlote alors d’autant plus. Ou simplement un de ces enfants gâtés, à qui ont n’a pas appris à résister à leurs désirs et leurs frustrations.
De fait, le pervers narcissique est sans cesse amer, frustré et accuse systématiquement les autres. A la moindre blessure narcissique, à la moindre frustration il bascule dans la haine et passe à l’acte.
Dès leur enfance, ces pervers sont souvent doués d’une intelligence supérieure à la moyenne, voire redoutable, machiavélique, leur permettant déjà d’élaborer des pièges ou des stratégies très subtils. Tôt, ils peuvent déjà abuser leurs parents et leurs amis. L’enfant, plus intelligent, plus psychologue, que les parents l’imaginent, phagocyte littéralement la mère ou le père (une mère ou un père complice ou bien qui ne se doute de rien), dans une relation littéralement fusionnelle qui empêche les parents d’avoir un recul suffisant.
Sa biographie personnelle (son histoire) est importante à ses yeux car elle justifie, plus que toute chose, sa philosophie de vie et son comportement actuel.

17. Les pervers narcissiques sont-ils fous ?
Selon Marie-France Hirigoyen, « les pervers narcissiques sont considérés comme des psychotiques sans symptômes, qui trouvent leur équilibre en déchargeant sur un autre la douleur qu’ils ne ressentent pas et les contradictions internes qu’ils refusent de percevoir. Ils ‘ne font pas exprès’ de faire mal, ils font mal parce qu’ils ne savent pas faire autrement pour exister. Ils ont eux-mêmes été blessés dans leur enfance et essaient de se maintenir ainsi en vie. Ce transfert de douleur leur permet de se valoriser aux dépens d’autrui. » (Le Harcèlement Moral, page 126).
En général, on ne les considère pas comme complètement fous, car ils sont capables de maîtriser et de calculer leurs actes. Ils ne sont pas irresponsables en particulier sur le plan pénal. Toutefois la question n’est pas tranchée.
Les psychologues voient éventuellement dans le narcissisme, quand il est excessif, une « maladie », une addiction (le « malade » est parfaitement conscient de sa maladie, mais la minimise, ne peut pas changer ou ne cherche pas à changer), et non une folie.
Au pénal, les pervers narcissiques ne bénéficient généralement pas d’une responsabilité altérée ou atténuée, comme on l’a vu dans le procès de Jean-Claude Romand : le pervers connaît la loi et il est conscient de ce qu’il fait (simplement, il le fait quand même par défi, par jeu, pour le frisson). Donc il reste responsable de son choix (en tout cas, il semble être responsable pénalement).
Mais le pervers narcissique lui-même se considère souvent comme « irresponsable » de ses actes. Ce qui rappelle la litanie des « ce n’est pas ma faute, et ce n’est pas ma faute… » du Vicomte de Valmont annonçant à Madame de Tourvel qu’il va rompre d’elle dans le roman Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos. (lettre CXLI)

18. Le pervers narcissique ne se considère pas comme malade
Le problème, c’est que le pervers narcissique refusant de considérer qu’il a un problème, les thérapies n’ont pas de prise sur lui.
S’il accepte de s’y soumettre (pour pouvoir dire qu’il a fait « tous les efforts possibles »), il va vite considérer le thérapeute comme nul et incompétent et la thérapie comme totalement inutile. Peut-être aussi d’ailleurs a-t-il très peur de découvrir certaines vérités désagréables, sur lui-même (le fait qu’il ne soit pas si magnifique que ce qu’il imagine).
Pour la plupart des témoins de leur comportement étrange, il est très difficile de comprendre les pervers narcissiques car la littérature psychiatrique ne décrit, le plus souvent, que le mécanisme mais pas leurs motivations profondes (comme celle de s’enfermer systématiquement dans un mensonge, ou le fait de sans cesse rebondir d’un mensonge à l’autre). On ne fait que des supputations…

19. Quelle évolution pour le pervers narcissique ?
Le pervers narcissique peut-il remédier à son « vide », à son absence d’intérêt pour les autres, cesser de projeter vers les autres une personnalité qui n’est pas la sienne ?
En réalité il est extrêmement rare qu’il change ou veuille changer d’attitude ou de valeurs morales. Car les gains que lui ont valu cette attitude sont souvent très importants et très gratifiants pour lui (admiration, célébrité, pouvoir…). On ne pourra pas changer un pervers narcissique par un « discours rationnel » car la quête perpétuelle de pouvoir est un moteur puissant et une source intarissable de plaisir, une véritable drogue dure.
Pour qu’il puisse changer, il faudrait qu’il subisse des chocs violents et des épreuves très importantes, susceptibles, par exemple, de déstabiliser la très haute conception qu’il a de lui-même, et surtout le convaincre qu’à la longue l’efficacité de ses mensonges et de ses tactiques s’est émoussée. C’est seulement ainsi qu’on pourrait espérer le voir, peut-être, un jour (?), évoluer favorablement. À vrai dire cela n’arrive presque jamais.
Mais en laissant espérer à son entourage, souvent aveugle, pareil changement, le pervers narcissique renforce son pouvoir. En donnant à ses victimes l’impression de chercher sincèrement à s’amender, il endort leur méfiance et en fait plus aisément ses dupes.
De fait tout effort d’amélioration personnelle lui paraît dérisoire voire ridicule, et il craint surtout d’avoir tout à y perdre – sa force, son pouvoir, le respect qu’on lui porte – avec le risque supplémentaire de se faire duper à son tour.

20. La relation du pervers-bourreau, et de sa victime
La logique perverse ignore le respect de l’autre. Autrui n’existe pas, il n’est pas entendu, il est seulement utile. Le pervers a besoin de l’énergie de certaines personnes pour combler le vide de sa propre existence. Mais pour cela il lui faut les soumettre.
« Un pervers narcissique ne se construit qu’en assouvissant ses pulsions destructrices. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement moral, page 125). Le pervers narcissique craint ainsi autant la solitude que les personnes qu’il ne peut pas soumettre. Il a besoin d’avoir toujours auprès de lui quelqu’un, une victime, qu’il va utiliser pour se mettre en valeur, pour se détourner de son propre néant, de sa propre réalité peu glorieuse, peu honorable. Il va donc essayer soit de s’approprier des qualités de la victime, soit de la détruire en reportant sur elle ses propres défauts (égoïsme, avarice, mensonge…). Le pervers est un prédateur.

21. Appropriation des qualités de l’autre
Plus que les biens matériels, ce sont des qualités morales, autrement plus difficiles à voler, que cherche à s’approprier le pervers : la joie de vivre, la sensibilité, l’aptitude à la communication, la créativité, les dons musicaux ou littéraires… Ainsi, lorsque le partenaire émet une idée, le pervers s’en empare et la fait sienne. S’il n’était pas littéralement aveuglé par la haine, il pourrait, dans une relation d’échange, apprendre comment acquérir un peu de ces qualités qu’il envie. Mais cela supposerait une modestie que par définition il n’a pas. Les pervers narcissiques cherchent aussi à s’approprier les passions de l’autre dans la mesure où ils se passionnent pour cet autre ou, plus exactement, ils s’intéressent à cet autre parce que cet autre est détenteur de quelque chose qui pourrait les passionner. On les voit ainsi avoir des coups de cœur, puis des rejets brutaux et « définitifs ». L’entourage comprend alors mal comment une personne peut être portée aux nues un jour puis démolie le lendemain.
Les pervers narcissiques ressentent une envie très intense à l’égard de ceux qui leur semblent posséder les choses qu’ils n’ont pas ou qui simplement tirent plaisir de leur vie. Ce désir d’appropriation peut être d’ordre social comme de séduire un partenaire qui les introduira dans un milieu qu’ils envient, haute bourgeoisie, milieu intellectuel ou artistique… Le bénéfice qu’ils en attendent est de posséder un faire-valoir qui leur permette d’accéder au pouvoir. Ils s’attaqueront ensuite à ce faire-valoir, cherchant à détruire en lui l’estime de soi et la confiance en soi, afin d’augmenter à leurs yeux leur propre valeur.

22. Détruire et nier l’autre
Cet autre, dont ils ne peuvent se passer, n’est même pas un alter ego respecté, qui aurait une existence, seulement un reflet d’eux-mêmes. D’où la sensation qu’ont les victimes d’être niées dans leur individualité et leurs qualités.
Le pervers narcissique cherche constamment à rehausser l’image qu’il a de lui-même. Il lui est pour cela nécessaire de trouver un être qui l’admire et lui renvoie de lui-même une image prestigieuse. Mais, refusant d’admettre ce besoin de se sentir perpétuellement valorisé, il dénie l’attachement à son faire-valoir que pareil besoin induit, faire-valoir qu’il n’aura de cesse de détruire.
Le pervers ne peut établir une relation fondée sur la symétrie ; il lui faut dominer l’autre et le mettre dans l’impossibilité de réagir et d’arrêter ce combat. C’est à ce titre que l’on est fondé à parler d’une réelle agression sur l’autre, et non d’un jeu pervers-complice. Il n’y a pas de négociation possible avec le pervers, tout est imposé, dès le départ, à la victime à qui a été retiré le pouvoir de dire non et qui, même si elle essayait d’utiliser à son tour des défenses perverses, ne pourrait jamais atteindre à la virtuosité « dans le mal » de son bourreau.
Pour parvenir à la destruction de sa victime, le pervers procède souvent de la façon suivante :
Il aborde sa victime en affichant une certaine « chaleur » externe.
Il s’insinue de plus en plus dans la vie de cette personne.
Il la vampirise par des moyens directs (reproches, insultes, humiliation…) ou indirects.
Finalement la victime tombe dans la dépression, la mélancolie, les comportements addictifs, voire l’automutilation. Elle est ainsi totalement à sa merci ou détruite.
Le pervers entre en relation avec l’autre pour le séduire. Dès que le poisson est « ferré », il le maintient tout simplement « accroché » tant qu’il en a besoin. Il joue avec sa victime au chat et à la souris, faisant patte de velours pour mieux la tenir, puis sortant ses griffes lorsqu’elle cherche à s’évader.
Celle-ci peut mettre des années avant de se rendre compte du processus de destruction mis en place. Au commencement elle ne subit que des brimades, des phrases anodines mais pleines de sous-entendus blessants, avilissants, voire violents. C’est la répétition constante de ces petites attaques qui rend l’agression évidente. Et il faut un incident pour déclencher la crise qui amène l’agresseur à dévoiler son piège ou sa tactique.
En règle générale, c’est la prise de conscience de la victime, et ses sursauts de révolte, qui vont provoquer le processus de mise à mort. Car l’on assiste bien à de véritables mises à mort psychiques où l’agresseur n’hésite pas à employer tous les moyens pour atteindre son but : anéantir sa proie. De fait toute remise en question de la domination du pervers sur sa victime ne peut qu’entraîner chez lui une réaction de fureur destructrice.
Le pervers peut chercher par exemple à éteindre toute libido en refusant soudainement une relation sexuelle avec son partenaire, tout en le culpabilisant pour cela. Il cherche ce faisant à éteindre, chez sa victime, toute trace de vie, tout désir y compris celui de réagir.
Il s’ingénie à culpabiliser sa proie. Ne supportant pas, un seul instant, d’avoir tort, il refuse toute critique, toute discussion ouverte et constructive avec sa victime. Il la bafoue ouvertement, n’hésitant pas à la dénigrer, à l’insulter, autant que possible sans témoin. Sinon il procède plus subtilement par allusions, tout aussi destructrices, mais invisibles aux yeux non avertis. La victime, elle, donne énormément, mais ce n’est jamais assez. N’étant jamais content, le pervers narcissique prend toujours la position de la victime d’une frustration dont il rend sa propre victime responsable.
Il dévore sa victime en se persuadant que c’est elle qui sollicite la sujétion. Il refuse de voir ou de reconnaître les difficultés qu’il crée dans la relation, car cela l’amènerait à une perception négative de sa propre image. Il en rejette la responsabilité sur son partenaire pour peu que celui-ci fasse preuve de bienveillance ou s’applique à jouer un rôle réparateur. Mais si ce dernier refuse d’accepter les torts imaginaires qui lui sont injustement imputés, il est immédiatement accusé d’être hostile et rejetant.
Il ne mesure pas à la même aune son comportement, toujours irréprochable selon lui, et celui des autres, toujours en faute. Il ne voit jamais la disproportion entre le peu qu’il « donne » et ce qu’il reçoit. C’est toujours l’autre, et jamais lui, qui fait preuve d’ingratitude et de mesquinerie.
L’existence même de la victime peut constituer, pour le pervers, un reproche permanent de sa perversité, et elle devient alors, à son insu, celle sur qui va se focaliser sa haine. Le pervers s’en prendra d’ailleurs à tous les « redresseurs de torts », à tous ceux qui auront cherché à le faire changer, et il n’aura de cesse de les faire chuter (moralement, socialement) car ils auront commis le crime, impardonnable à ses yeux, de faire intrusion dans son système de « confortement narcissique permanent ».

23. Le profil des victimes
Elles sont dotées des qualités que le pervers précisément convoite : douées et cherchant toujours à donner le meilleur d’elles-mêmes, elles sont séduisantes. Vives et extraverties, elles aiment parler de leurs réussites et exprimer leurs joies. Etant profondément généreuses, elles ne peuvent se résoudre à admettre la perversité de leur bourreau et s’appliquent à lui trouver des excuses. Toujours prêtes à se sentir responsables, voire coupables, acceptant facilement la critique, elles s’épuisent à donner au pervers une impossible satisfaction.
Elles introjectent la culpabilité : « Tout est de ma faute ! », ce qui permet au pervers narcissique une projection hors de soi-même en rejetant la culpabilité sur l’autre : « C’est de sa faute ! » (cf. Marie-France Hirogoyen, Le Harcèlement Moral, p. 112).
Le pervers recherche souvent une personnalité maternelle, aimante, dévouée, parce qu’il a besoin d’être aimé, admiré – même et surtout s’il est lui-même incapable d’aimer – d’avoir quelqu’un entièrement à son service. Mais l’attirance qu’il ressent pour elles n’exclut pas la haine.
Il prend le plus souvent ses victimes parmi des personnes pleines d’énergie et d’amour de la vie, pour les vampiriser et les « dévitaliser ». Il choisit de préférence des personnes honnêtes, sincères, gentilles, qui cherchent vraiment à consoler et à réparer, mais aussi naïves, sans trop d’esprit critique, voire fragiles, afin de les amener plus facilement et plus rapidement à accepter une relation de dépendance.
La victime recherche souvent de son côté une personne forte et charismatique qui la rassure, et c’est là justement l’image que le pervers veut donner de lui.
Les victimes désignées sont celles qui ont besoin d’un but valorisant pour exister – visiteuse de prison, bénévoles d’ONG… – qui veulent agir pour le bien, et aiment à s’occuper des « chiens perdus sans collier ». Elles tomberont aisément sous l’emprise des pervers dans lesquels elles verront, souvent à tort, une personne fragile, un enfant à protéger.
Le pervers vit et se nourrit de l’espoir que la victime place, naïvement ou désespérément, en lui ou en quelque chose qu’il lui fait miroiter en permanence par des promesses fallacieuses. Cet espoir, pour la victime harcelée, est de « guérir » le harceleur et c’est cette illusion qui la fait rester dans la relation, et continuer à subir les attaques qui la détruisent sans réussir à la « décrocher » pour autant.
On s’étonne souvent que, malgré l’évidence des preuves, les victimes ne quittent pas leur bourreau. Mais c’est qu’en elles se mêlent aussi fierté, aveuglement, entêtement, dissonance cognitive, refus de la réalité. Car admettre la réalité serait trop douloureux, trop insupportable, quand l’investissement affectif dans le conjoint ou le partenaire a été l’objet a pris tant de place dans leur vie. Elles auraient trop à perdre à y renoncer, à commencer par leurs illusions.
Il y a souvent chez elles un amour fier, fanatique et aveugle (voire délirant), pour le compagnon ou l’enfant pervers. Par orgueil elles ne veulent pas se reconnaître comme victime, car elles espèrent toujours contrôler la situation. Du moins le pervers le leur laisse-t-il croire, alors que c’est toujours lui le vrai marionnettiste qui sait tirer les bonnes ficelles.
Pour certains psychanalystes les victimes d’une agression perverse sont secrètement complices de leur bourreau en instaurant ou favorisant une relation sadomasochiste, source de jouissance pour le pervers qu’elles espèrent ainsi contenter, pour mieux se faire accepter par lui. On est alors dans une relation psychopathologique.
Certaines victimes semblent souffrir au départ d’un manque de confiance en soi pathologique qui leur fait accepter aisément toute forme de soumission. Mais la plupart des victimes ne sont pas nécessairement masochistes : ce qui différencie les victimes de pervers des masochistes, c’est que lorsque, au prix d’un immense effort, elles parviennent à se séparer de leur bourreau, elles ressentent une immense libération, parce que la souffrance en tant que telle ne les intéresse pas.

24. Profil des conjoints des pervers narcissiques
On remarque que ces épouses (ou époux, le pervers narcissique n’est pas nécessairement masculin) se retrouvent un peu dans la même situation que celles des femmes battues. Elles subissent graduellement un lavage de cerveau, d’autant plus facilement qu’elles-mêmes sont souvent à la recherche d’un compagnon qui puisse les structurer. Elles peuvent même trouver excitant le côté sombre de leur partenaire. Elles peuvent être au courant de ses antécédents (problèmes de mœurs, prison, mauvaises actions racontées à l’envi par le pervers à son partenaire etc.) et pourtant tout lui pardonner.
Beaucoup d’entre elles restent avec leur mari parce qu’elles ont peur pour leur avenir, pour celui de leurs enfants, et pour leur sécurité matérielle. Beaucoup sont financièrement dépendantes de leur mari. Autant de raisons pour qu’elles acceptent le statu quo et se contentent d’un « bonheur au rabais ».
Les pervers narcissiques mariés ont souvent des épouses soumises qui ont sans doute peur de perdre leur « homme » et ne posent aucune question, même devant des évènements très troublants. Leur relation avec leur mari est loin d’être parfaite, mais elles s’en contentent. Elles espèrent toujours se tromper sur son compte, ou le corriger avec leur amour.
Elles ne reviennent à la réalité que lorsqu’elles échappent à l’attraction machiavélique qu’exerçait leur compagnon et que le monde dans lequel il les avait contraintes à vivre s’écroule peu à peu. Lorsqu’elles découvrent qui est réellement leur mari, elles perdent en fait toutes leurs certitudes. « Ces femmes ont des soupçons qu’elles ne veulent pas croire. » « La réalité est que le mariage est une chose très compliquée et qui doit répondre à beaucoup de besoins. Ce qui est acceptable pour une personne peut ne pas l’être pour une autre ».
Il est possible que, quel que soit l’aspect monstrueux du mari, ce dernier soit capable par moment de tendresse, d’une tendresse toute relative dont se contentera alors l’épouse. D’autres sont l’objet de menaces, de punitions, le plus souvent subtiles, voilées, dans le cadre d’une sorte de dressage.
Comme Monique Olivier, 55 ans, visiteuse de prison qui avait rencontré Michel Fourniret lors de son séjour à Fleury-Mérogis avant de l’épouser, en 1989, une personne effacée, « craintive, très impressionnée par son mari mais pas dans une logique de remords », ne s’étant pas révoltée une seule fois, selon le procureur général de Reims.
Parlant des femmes des tueurs en séries – le cas extrême – Michèle Agrapart-Delmas, psychocriminologue, expert judiciaire auprès de la Cour d’appel de Paris, rapporte : « Elles sont dans un rapport de soumission dans lequel elles trouvent un équilibre très précaire, pathologique. Il y a un rapport de domination, mais en même temps elles participent et mettent la main à la pâte, ce qui révèle vraisemblablement des personnalités perverses. Parallèlement, elles sont soumises à un isolement de plus en plus grand, sont petit à petit retirées de leur vie sociale. Leurs partenaires leur font comprendre que « les autres ne comprendraient pas ». Ces femmes sont des victimes mais des victimes partiellement consentantes ».
Roy Hazelwood, psychologue, a relevé que beaucoup de sadiques sexuels expérimentent sur leur épouse certains comportements qu’ils accomplissent par la suite sur leurs victimes. Séduites, fascinées, vampirisées par la personnalité de leurs maris, elles peuvent perdre une partie de leur humanité. Selon ce dernier, on ne deviendrait pas toujours la femme d’un grand pervers par hasard. Certaines femmes sont fascinées par les tueurs en série ou les pervers. L’un des plus célèbres, Ted Bundy, qui a inspiré le film Le silence des agneaux, a été inondé de demandes en mariage avant son exécution en Floride, le 24 janvier 1989.

25. Pourquoi acceptent-elles leur sort et ne se défendent-elles pas ?
La plupart du temps ces victimes ne peuvent rien faire. Elles sont trop faibles pour se défendre face à leur persécuteur, trop faibles pour prouver aux autres que la personne qui les a persécutées n’est pas celle qu’elle s’évertue à paraître. Elles sont souvent déstabilisées par l’absence de scrupules et la capacité de mensonge jusqu’au-boutiste de leur bourreau. De plus, elles savent qu’il est capable de terribles vengeances. Il y a souvent chez elles un mélange de fascination et de peur, comme la souris devant le naja.
De plus certains pervers infligent à leurs victimes des coups moraux si terribles, qu’il faut à leurs victimes beaucoup de temps pour s’en remettre. Certaines ne s’en remettent d’ailleurs jamais et peuvent aller jusqu’à se suicider.
L’aveuglement de certaines victimes est semblable à celui des membres d’une secte face aux agissements de leur gourou. Elles croient se défendre sans mesurer la puissance de l’emprise à laquelle elles sont soumises et le courage immense qu’il leur faudra pour s’en libérer. Elles peuvent alors trouver plus facile de se bercer d’illusions que de s’engager dans ce difficile effort libératoire.

26. Ruses, stratégies et tactiques des pervers narcissiques
Le pervers a en général beaucoup d’imagination, et il est difficile de recenser, ici, les milliers de ruses et tactiques, dont il dispose dans son arsenal.

27. Séduction, jeu sur les apparences
Contrairement au pervers de caractère, qui irrite son entourage par ses revendications et nie radicalement l’autre, le pervers narcissique, lui, réussit à créer un élan positif envers lui. Comme toute personne manipulatrice, il sait se rendre aimable.
Il change de masque suivant les besoins, tantôt séducteur paré de toutes les qualités, tantôt victime faible et innocente. Il a un souci scrupuleux des apparences, donnant le plus souvent l’image, valorisante pour son ego, d’une personne parfaite, image qui cache son absence d’émotion, d’amour, de sincérité et d’intérêt pour tout ce qui n’est pas lui. Il ne s’intéresse pas à la réalité, tout est pour lui jeu d’apparences et de manipulation de l’autre. Il excelle à susciter, amplifier et faire alterner chez l’autre regrets et peurs.

28. Dissimulation
Le pervers agit à l’abri des regards. Les maltraitances sont rarement sous le feu des projecteurs, mais plutôt perpétrées dans le secret des alcôves. Les pervers sont les professionnels de la double vie et de la double personnalité.

29. Mimétisme
Ce sont de véritables caméléons, aptes à mimer les attitudes et les paroles de son interlocuteur pour susciter chez lui l’illusion d’un accord parfait, d’une entente exceptionnelle qui ne cesse de s’approfondir. Le mimétisme est d’ailleurs l’une des techniques employée par la Programmation neuro-linguistique.

30. Diviser, cloisonner ses relations
Par prudence, il divisera et cloisonnera ses relations, afin qu’on ne puisse pas recouper ses mensonges ou que ses victimes ne risquent pas de se s’allier contre lui. Sa technique, dans ce domaine, finit par être magistrale.

31. Vous encenser pour mieux vous couler
Il commence par vous encenser. Vous êtes le meilleur, le plus doué, le plus cultivé… Personne d’autre que vous ne compte pour lui (il n’hésite d’ailleurs pas à dire la même chose successivement à plusieurs personnes). Ces éloges et ces protestations d’attachement lui permettent de mieux « vous couler » ensuite en jouant sur l’effet de surprise, et de vous atteindre d’autant plus que vous ne vous attendiez pas à l’attaque et qu’il a en outre pris soin de choisir précisément le moment où vous pouviez le moins vous y attendre.

32. Se valoriser sans cesse et dévaloriser l’autre
Les Narcisse cherchent à évoluer sous les feux de la rampe, à choisir des situations où d’autres pourront les admirer. Ils veulent capter l’attention de leurs semblables qu’ils considèrent, par ailleurs, comme de simples faire-valoir, victimes potentielles qu’ils n’hésiteront pas à critiquer en public, souvent insidieusement.

33. Le principe d’autorité
Il utilise son pouvoir de séduction, ses talents de comédien, son apparence de sérieux, toutes les facettes de ses « personnalités » pour s’imposer. Il aime arrêter toute discussion par quelque phrase définitive, utilisant le principe d’autorité : « Je suis malade ! », ou bien « Tu te rends compte de ce que tu me demandes ! », « Je ne peux pas discuter avec toi pour l’instant, tu vois bien que je suis pris ».

34. L’induction (suggérer l’idée à l’autre)
La grande force du pervers narcissique est l’art de l’induction.
Il s’applique à provoquer chez l’autre des sentiments, des réactions, des actes, ou, au contraire, à les inhiber. Il fonctionne en quelque sorte comme un magicien maléfique, un hypnotiseur abusif, utilisant successivement injonctions et séduction. Evitant d’exprimer à l’autre ce qu’il pense, de l’éclairer sur ses intentions, il procède par allusion, sans jamais se compromettre. Pour mieux duper, il suscite chez l’autre un intérêt pour ce qui va faire l’objet de la duperie, qu’il va rendre aussi alléchant que possible sans jamais en parler ouvertement. Etalant connaissances, savoir, certitudes, il va pousser l’autre à vouloir en savoir plus, à convoiter l’objet en question et à exprimer son désir de se l’approprier .
Il procède de la même façon s’il a l’intention a priori de refuser quelque chose. L’autre, qui n’avait pas l’idée de demander quoi que ce soit, va se sentir pris à contre-pied sans savoir exactement pourquoi : il se promettra alors de ne jamais demander quelque chose, il doutera de sa propre honnêteté, ou même se sentira suspect, entrant inconsciemment dans le jeu du pervers narcissique. Ce dernier, pour prendre l’ascendant sur sa « victime », assortira volontiers son discours d’un message moralisateur et s’affichera comme un être « noble et pur », contraignant l’autre qui ne veut pas être repoussé à s’identifier à cette morale, que cela soit dans l’acceptation ou le refus de la chose suggérée.
Faisant parler le pervers narcissique, Alberto Eiguer écrit : « Il faudrait que vous agissiez de sorte qu’il ne reste aucun doute que vous êtes moi… et que tout ce que vous faites, dites ou éprouvez, confirme que je suis le seul, moi, le plus grand et cela même au prix de votre propre disqualification ». On touche ici au fondement de l’induction narcissique.

35. Contradictions ou contradictions apparentes
Un jour, relâchant sa vigilance, content et fier de son coup, le pervers narcissique pourra même se vanter auprès de tiers auxquels il prête ses propres pensées, de son succès, l’autre l’avait mérité, puisqu’il « n’avait qu’à ne pas être si bête et si naïf ».
Mais même quand les contradictions de son comportement éclatent, semant alors le doute sur sa personnalité, ses intentions ou sa sincérité, il parvient le plus souvent à rattraper ses erreurs et à restaurer la belle image de lui-même qu’il a laissée se fissurer par manque de prudence. Il affirmera alors, par exemple, qu’il a plaisanté et qu’il ne cherchait qu’à tester son interlocuteur.
La plupart du temps, on lui pardonnera malgré tout, parce qu’il sait se rendre sympathique et surtout parce qu’il a toujours une explication pour justifier un comportement soudain contradictoire. L’erreur « désastreuse » sera mise sur le compte d’une faiblesse momentanée, d’une fatigue, d’un surmenage, d’une maladie. Finalement, on se dira que toute personne « parfaite » est faillible.
« Le pervers narcissique aime la controverse. Il est capable de soutenir un point de vue un jour et de défendre les idées inverses le lendemain, juste pour faire rebondir la discussion ou, délibérément, pour choquer. » (Marie-France Hirogoyen, Le Harcèlement moral, page 108)

36. Emploi de messages paradoxaux
Le pervers narcissique se complaît dans l’ambiguïté. Par ses messages paradoxaux, doubles, obscurs, il bloque la communication et place sa victime dans l’impossibilité de fournir des réponses appropriées, puisqu’elle ne peut comprendre la situation. Elle s’épuise à trouver des solutions qui seront par définition inadaptées et rejetées par le pervers dont elle va susciter les critiques et les reproches. Complètement déroutée, elle sombrera dans l’angoisse ou la dépression (voir Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, la communication perverse, p. 111).

37. Calomnies et insinuations
« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! » (Beaumarchais)
Le pervers narcissique a le talent de diffamer sans avoir l’air d’y toucher, prudemment, en donnant l’apparence de l’objectivité et du plus grand sérieux, comme s’il ne faisait que rapporter des paroles qui ne sont pas les siennes. Souvent il ne porte pas d’accusation claire, mais se contente d’allusions voilées, insidieuses. À la longue, il réussira à semer le doute, sans avoir jamais prononcé une phrase qui pourrait le faire tomber sous le coup d’une accusation de diffamation.
Il usera du pouvoir de la répétition et ne cessera pas de semer le doute sur l’honnêteté, sur les intentions de l’adversaire qu’il veut abattre s’appuyant sur la tendance humaine à croire « qu’il n’y a pas de fumée sans feu ».

38. Fausse modestie
Lors de l’utilisation de la technique de l’induction (voir plus haut), il se présente bien volontiers comme une personne modeste, n’osant pas proposer ses solutions ou l’objet de sa duperie (l’appât), l’objet qu’il veut soumettre à la convoitise de l’autre.
Comme un rusé paysan, il est capable parfois de se faire passer pour bête et naïf, prêchant le faux pour savoir le vrai. Un très bon moyen de guerre psychologique pour tirer les vers du nez d’une personne trop pleine de certitudes.

39. Confusion des limites entre soi et l’autre
Le pervers narcissique n’établit pas de limites entre soi et l’autre. Il incorpore les qualités de l’autre, se les attribue pour pallier les faiblesses de sa véritable personnalité et se donner une apparence grandiose. Ces qualités qu’il s’approprie, il les dénie à leur véritable possesseur, cela fait partie intégrante de sa stratégie de la séduction. « La séduction perverse se fait en utilisant les instincts protecteurs de l’autre. Cette séduction est narcissique : il s’agit de chercher dans l’autre l’unique objet de sa fascination, à savoir l’image aimable de soi. Par une séduction à sens unique, le pervers narcissique cherche à fasciner sans se laisser prendre. Pour J. Baudrillard, la séduction conjure la réalité et manipule les apparences. Elle n’est pas énergie, elle est de l’ordre des signes et des rituels et de leur usage maléfique. La séduction narcissique rend confus, efface les limites de ce qui est soi et de ce qui est autre. On n’est pas là dans le registre de l’aliénation – comme dans l’idéalisation amoureuse où, pour maintenir la passion, on se refuse à voir les défauts ou les défaillances de l’autre – mais dans le registre de l’incorporation dans le but de détruire. La présence de l’autre est vécue comme une menace, pas comme une complémentarité. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, p. 94).

40. Utilisation de fausses vérités énormes ou crédibles
La communication perverse est au service de cette stratégie. Elle est d’abord faite de fausses vérités. Par la suite, dans le conflit ouvert, elle fait un recours manifeste, sans honte, au mensonge le plus grossier.
« Quoi que l’on dise, les pervers trouvent toujours un moyen d’avoir raison, d’autant que la victime est déjà déstabilisée et n’éprouve, au contraire de son agresseur, aucun plaisir à la polémique. Le trouble induit chez la victime est la conséquence de la confusion permanente entre la vérité et le mensonge. Le mensonge chez les pervers narcissiques ne devient direct que lors de la phase de destruction, comme nous pourrons le voir dans le chapitre suivant. C’est alors un mensonge au mépris de toute évidence. C’est surtout et avant tout un mensonge convaincu qui convainc l’autre. Quelle que soit l’énormité du mensonge, le pervers s’y accroche et finit par convaincre l’autre. Vérité ou mensonge, cela importe peu pour les pervers : ce qui est vrai est ce qu’ils disent dans l’instant. Ces falsifications de la vérité sont parfois très proches d’une construction délirante. Tout message qui n’est pas formulé explicitement, même s’il transparaît, ne doit pas être pris en compte par l’interlocuteur. Puisqu’il n’y a pas de trace objective, cela n’existe pas. Le mensonge correspond simplement à un besoin d’ignorer ce qui va à l’encontre de son intérêt narcissique. C’est ainsi que l’on voit les pervers entourer leur histoire d’un grand mystère qui induit une croyance chez l’autre sans que rien n’ait été dit : cacher pour montrer sans dire. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement moral, page 94)
Il use d’un luxe de détails pour éteindre la vigilance de ses proches. « Plus le mensonge est gros, plus on a envie d’y croire. »

41. Se poser en victime
Lors des séparations, les pervers se posent en victimes abandonnées, ce qui leur donne le beau rôle et leur permet de séduire un autre partenaire, consolateur.
Il peut se faire passer pour faible, pour le « chien perdu sans collier », prendre la mine de chien battu, les yeux tristes, dont voudront alors justement s’occuper les femmes maternelles, dévouées, celles ayant une vocation de dame patronnesse, celles n’existant que par le dévouement à autrui, celles qui deviendront souvent leur future victime. Cela afin de mieux les faire tomber dans ses filets.
Il a d’ailleurs un talent fou pour se faire passer pour une victime. Comme il a un talent fou, pour se faire passer pour malade ou irresponsable ou tirer profit d’une maladie (imaginaire ou réelle), d’un accident, user ou abuser d’un handicap réel, etc.

42. Création d’une relation de dépendance
L’autre n’a d’existence que dans la mesure où il reste dans la position de double qui lui est assignée. Il s’agit d’annihiler, de nier toute différence. L’agresseur établit cette relation d’influence pour son propre bénéfice et au détriment des intérêts de l’autre. « La relation à l’autre se place dans le registre de la dépendance, dépendance qui est attribuée à la victime, mais que projette le pervers [sur l’autre]. A chaque fois que le pervers narcissique exprime consciemment des besoins de dépendance, il s’arrange pour qu’on ne puisse pas le satisfaire : soit la demande dépasse les capacités de l’autre et le pervers en profite pour pointer son impuissance [celle de sa victime], soit la demande est faite à un moment où l’on ne peut y répondre. Il sollicite le rejet car cela le rassure de voir que la vie est pour lui exactement comme il avait toujours su qu’elle était » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, page 115).

43. Inhiber la pensée critique de la victime
Lors de la phase d’emprise, la tactique du pervers narcissique est essentiellement d’inhiber la pensée critique de sa victime. Dans la phase suivante, il provoque en elle des sentiments, des actes, des réactions, par des mécanismes d’injonction ou d’induction. « Si l’autre a suffisamment de défenses perverses pour jouer le jeu de la surenchère, il se met en place une lutte perverse qui ne se terminera que par la reddition du moins pervers des deux. Le pervers essaie de pousser sa victime à agir contre lui (et à la faire agir d’une façon perverse) pour ensuite la dénoncer comme « mauvaise ». Ce qui importe, c’est que la victime paraisse responsable de ce qui lui arrive ». (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, page 122).
Le plus dur pour la victime est de ne pas rentrer dans le jeu, en particulier le jeux des conflits artificiels, provoqués par le pervers.

44. Tactique du harcèlement moral pervers
Isoler quelqu’un, refuser toute communication, ne pas lui transmettre de consignes, multiplier les brimades, ne pas lui donner de travail ou un travail humiliant, au contraire, lui donner trop de travail ou un travail largement au dessus de ses compétences etc. les cas de figure du harcèlement moral, du bizutage ou du mobbing, telles sont les tactiques du harcèlement moral, pouvant se décliner à l’infini.
Selon la définition la plus courante : « Le harcèlement moral est un ensemble de conduites et de pratiques qui se caractérisent par la systématisation, la durée et la répétition d’atteintes à la personne ou à la personnalité, par tous les moyens relatifs au travail, ses relations, son organisation, ses contenus, ses conditions, ses outils, en les détournant de leur finalité, infligeant ainsi, consciemment ou inconsciemment, une souffrance intense afin de nuire, d’éliminer, voire de détruire. Il peut s’exercer entre hiérarchiques et subordonnés, de façon descendante ou remontante, mais aussi entre collègues, de façon latérale ».

45. Tactiques ultimes (sur le point d’être confondu)
Si un emballement peut conduire le pervers narcissique à commettre des actes de violence, il évite soigneusement de se faire « emballer » par la police et la justice. Pour cela, il maîtrise l’art de « l’emballage » des faits dans le discours. Pour paraphraser Philinte, dans ‘Le Misanthrope’ : « Toujours, en termes convaincants, ses dénégations sont dites ». Acculé, il peut se faire passer pour fou, irresponsable de ses actes, car on sait que les fous peuvent tout se permettre (article 122-1 du nouveau Code Pénal).

46. Annexe : Articles de loi
A. De l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse
Article 223-15-2 du Code pénal. (Loi nº 2001-504 du 12 juin 2001 art. 20 Journal Officiel du 13 juin 2001) (Ordonnance nº 2000-916 du 19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002) Est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse soit d’un mineur, soit d’une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente et connue de son auteur, soit d’une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables. Lorsque l’infraction est commise par le dirigeant de fait ou de droit d’un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d’exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes qui participent à ces activités, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende…

B. Loi contre le harcèlement moral sur le lieu de travail
Définition du code du travail L 122-49. Aucun salarié ne doit subir des agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d’affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat pour avoir subi, ou refusé de subir les agissements définis à l’alinéa précédent ou pour avoir témoigné de tels agissements ou les avoir relatés. Toute rupture du contrat de travail qui en résulterait, toute disposition ou tout acte contraire est nul de plein droit. (conformément à la loi n°2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale).

C. La cruauté mentale et physique
Il y a cruauté physique lorsque l’un des conjoints s’en prend à l’autre en lui assénant des coups ou en exerçant des sévices sur sa personne.
Il y a cruauté mentale lorsque l’un des conjoints, volontairement, cherche à blesser l’autre autrement que par des agressions physiques (injures, humiliation, mépris). La cruauté mentale provoque une souffrance morale entraînant parfois des conséquences physiques lorsque la victime est soumise à des violences verbales, dites psychologiques telles que les insultes, les menaces, les terreurs infligées, les humiliations…
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Message par Dubreuil »

DIFFERENCE ENTRE LE MANIPULATEUR ET LE VRAI PERVERS NARCISSIQUE

Pour Antoine Spath, auteur de Ne plus se laisser manipuler (Leduc.s éditions), « entre pervers narcissique et personnalité manipulatrice, il existe de réelles différences ». Le psychologue en a listé vingt, pour éviter de projeter vos fantasmes et vos angoisses sur le premier enquiquineur venu

*** première ligne : le pervers narcissique
*** deuxième ligne : le manipulateur

Il ne s’excuse pas, c’est pour lui une règle absolue.
Il lui arrive de s’excuser.

Il souffle alternativement le chaud et le froid.
Le climat relationnel entre vous est moins mouvementé.

Il est impossible de repérer quand il ment.
Il est facile de repérer ses mensonges.

Quand vous lui exprimez une émotion, il s’en sert.
Il est capable d’entendre une émotion, un ressenti pour ce qu’ils sont, sans s’en servir ultérieurement.

Il se sent investi d’une mission, d’une grande destinée, il est mégalomaniaque.
Il a des objectifs et une vision de lui-même plus terre à terre.

Avec lui, vous vivez constamment dans la peur.
Le climat de tension qui l’entoure n’est pas permanent.

On ne peut jamais le prendre en défaut.
Il est possible de le prendre en défaut.

Il a listé précisément tous vos besoins et toutes vos envies pour pouvoir en tirer parti.
Il est à l’écoute de vos besoins et de vos envies pour en tirer un avantage, mais n’a pas établi de liste précise et systématique.

Son but est de vous annihiler.
Son but est de satisfaire ses propres besoins.

Vous avez le sentiment d’entretenir avec lui une relation irrationnelle.
La relation que vous entretenez a toujours un but, un objectif précis et limité.

Il n’avoue jamais sa faute.
Il lui arrive d’avouer ses erreurs ou ses subterfuges.

Face à lui, vous vous sentez toujours obligés de vous justifier.
Face à lui, vous n’avez pas constamment besoin de vous justifier.

Vous avez le sentiment qu’il sait lire dans vos pensées.
Vous avez le sentiment de garder, malgré tout, un jardin secret.

Il ne ressent jamais de culpabilité pour ses actes.
Il lui arrive parfois de se sentir coupable de ses actes.

Quelle que soit la situation, il se montre toujours infaillible.
Il peut montrer ses failles dans certaines situations.

Il a besoin que vous manifestiez une dévotion à son égard.
ll a juste besoin d’une attention de votre part.

Votre relation est marquée par un sentiment d’exclusivité.
Vous avez chacun des espaces séparés dans lesquels évoluer.

Il est très attentif à son image, qui doit toujours être impeccable.
Il n’est pas totalement obsédé par son image.

Il ne supporte pas la critique.
Il est capable de se remettre en cause, parfois.

Vous avez honte de ce qu’il vous fait subir.
Vous ressentez envers lui de la colère ou de la rancoeur.
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Message par Dubreuil »

MANIPULATEURS ET MANIPULATION

On parle de manipulation mentale lorsqu’un individu ou un groupe d’individus exerce une tentative de prise de contrôle de l’esprit et/ou du comportement d’une personne ou d’un groupe, en usant de techniques dites de persuasion ou de « suggestion mentale », à son propre profit.

Certains psychologues ou spécialistes de la communication, estiment qu’on peut « influencer avec intégrité » dans les relations familiales (éducation) ou professionnelle (motivation), c’est-à-dire non aux dépens d’autrui, mais pour faire progresser la personne, améliorer les relations sociales et interpersonnelles.
D’autres ou les mêmes distinguent la manipulation mentale de la domination. Cette dernière cherche à obtenir de l’individu ou du groupe qu’il se comporte de lui-même et souvent sans conscience claire de l’origine extérieure de la suggestion, de la façon prévue par les manipulateurs, éventuellement en utilisant la violence, et pour des motifs égoïstes ou malveillants.

Le manipulateur,ses spécificités

Nous sommes tous les auteurs de petits mensonges. La plupart sont nommés mensonges de confort car ils nous aident à rendre le quotidien et la vie moins cruels. Pourtant, il existe quelqu’un qui va beaucoup plus loin que quelques simples exagérations, afin de donner du poids à son existence : c’est le manipulateur.
Une première caractéristique : son instabilité.
Le manipulateur ne tient pas en place. Il change fréquemment de lieu de résidence, de ville ou de pays selon le degré de sa pathologie. Sa famille ne parvient pas à le cerner, à le connaître, tant il est versatile. Il ne parvient pas à se fixer dans un emploi (sauf s’il a le pouvoir et impose sa volonté aux autres) ou dans un couple. La plupart du temps, il mènera des vies différentes, dans des lieux différents, alternant de l’une à l’autre, au gré de ses envies (et des succès). Il n’est jamais suffisamment à l’aise en un lieu pour s’y installer. La cause, en est ses mensonges, son jeu d’acteur où un personnage prend vie selon les attentes de son public, suppléant la personnalité profonde.

En effet, le manipulateur est un menteur né. Tantôt il mentira afin d’épargner les autres, c’est alors le regard des autres sur sa personne qu’il s’épargne ; tantôt il mentira dans l’objectif de faire mal à l’autre, de lui faire payer quelque chose, de lui soutirer quelque chose.
Le manipulateur ne dira la vérité, (généralement une partie de ses mensonges), qu’à un autre manipulateur, complice de ses manoeuvres. Si le manipulateur se voit découvert, son mensonge éclatera au grand jour, mais par un habile stratagème il contournera le problème, comme le geste d’un prestidigitateur qui ferait disparaître un mensonge.
Tout son problème est là. Il commence par mentir, puis prend la fuite avant d’être découvert. Mais il est capable de revenir, après avoir pris la précaution de tâter le terrain pour savoir s’il a toujours sa place. Le drame, c’est qu’à moins d’avoir été totalement démasqué, il aura toujours sa place car, il sait faire preuve de tant d’attention à l’égard d’autrui et de rouerie, que son absence se fera cruellement sentir. Il a effectué une sorte d’ancrage de dépendance émotionnelle.

Le manipulateur assoit toutes ses manoeuvres sur la dépendance affective des autres. Il ne dissimule pas seulement ses actes mais aussi ses pensées profondes, car il sait bien en quoi elles peuvent choquer ceux qui l’entourent, ce qui fait qu’elles ne sont pas dicibles.
Le manipulateur enfouit ses émotions (ou une partie de ses émotions, celles qui n’apitoient pas les autres) afin de ne pas se retrouver seul. C’est à ce moment précis qu’il commence à manipuler la réalité, prémices d’une vie de mensonges. Lorsqu’il sera soumis à un stress intense, son apparence volera en éclat et il révélera sa nature profonde, avant de se plonger à nouveau dans le mensonge.
Ainsi, sa psyché est une véritable cocotte-minute, source de brusques sautes d’humeurs ressemblant à des élans de schizophrénie. On peut parfois lui découvrir plusieurs personnalités selon les situations dans lesquelles on le place. La honte des conséquences de ses mensonges et non la culpabilité, l’entraîne dans une spirale infernale où seul de nouveau, le mensonge lui permet de survivre.

Le manipulateur est une éternelle victime, non qu’il ne voie pas sa part de responsabilité dans les événements, mais qu’il la nie afin de préserver le regard des autres sur lui. Voila pourquoi il ne faut pas s’accorder à croire ce dont on n’a pas été témoin ! De plus, ce statut de victime lui attire toutes les sympathies. On le prend en pitié avant de vouloir l’aimer.

Toute la force d’un manipulateur réside dans l’observation de l’état émotionnel de l’autre, et dans sa capacité à y réagir et donc, à la modeler. Ce que le manipulateur manipule avant tout, c’est vos émotions !!! Il contrôle vos pensées, vos émotions, votre capacité à réfléchir. C’est un personnage dangereux parce qu’il est toujours sur les bords de la perte de la réalité et peut y basculer à n’importe quel moment, en y entraînant toute personne qui ne saura pas se libérer de son emprise. Pire encore, si le seul moyen qu’il a de se mettre à l’abri de ses mensonges est de vous maintenir dans un état de folie, sachez qu’il n’aura aucun remord à le faire, car il en dépend de sa survie !

La complicité peut être une stratégie à adopter pour pouvoir démasquer un manipulateur. Faire semblant que l’on est d’accord avec lui et ce dernier se dévoilera au grand jour. Le manipulateur recherche avant tout des alliances, des personnes prêtent à le défendre en cas de besoin. Mais ces personnes ne pourront pas compter sur lui, il les lâchera dès que son intérêt sera ailleurs. Pire, il est capable de monter les autres personnes contre son ou ses anciens complices, il joue au jeu : « battez-vous, moi, je tire mon épingle du jeu ».
D’autre part s’il a besoin d’alliance (besoin d’être aimé, d’être valorisé, d’être consolé car s’il est une victime, il se sent une victime grandiose), il a aussi toujours besoin d’une proie, de personnes dont il absorbe la vitalité, les valeurs, l’innocence… en général c’est le conjoint qui subit toute sa méchanceté, sa perversité.

Il évite soigneusement de s’allier intimement avec un autre manipulateur car il n’aurait rien à lui soutirer. Tout au plus, ces complices seront également ses amants tandis que le conjoint sera toujours sa victime. Mais si le conjoint a plus de défenses perverses, ou a su élaborer des défenses perverses à son contact, le manipulateur s’en ira de lui-même et en général loin physiquement.

Il change de lieu de résidence, de ville et même… de conjoint. Tout cela lorsque son environnement devient dangereux pour lui et qu’il ne peut plus y faire face ou qu’il ne peut plus en tirer quelque chose.
Le manipulateur a un besoin vital de détruire, (il lui faut absorber la substance vitale de l’autre, ses capacités, son savoir, son innocence, car il se sent vide à l’intérieur) peu importe où il habite (il a tendance à vouloir choisir des lieux valorisés pour lui), peu importe son entourage (il a tendance à vouloir être en présence de personnes socialement valorisées, cultivées – mais naïves ou honnêtes – du moment qu’il a une proie sous la main. Cette proie, ce peut être un souffre douleur sur lequel exercer sa domination (conjointe, collège de travail). Il se tournera également vers une personne qui lui permettra d’arriver à ses fins, de s’élever en société (pour cela, très tôt dans sa carrière de manipulateur, il peut faire de la mère de son ami d’enfance, sa maîtresse, pour qu’elle le protège ou l’initie socialement), d’atteindre des objectifs professionnels et surtout de dominer.
Il est capable par mimétisme d’acquérir très vite (en surface) le savoir-faire ou le savoir-être, « la culture » de quelqu’un d’autre.

Les changements « sincères » d’un manipulateur sont extrêmement rares. Mais pas impossibles, surtout s’ils surviennent tôt dans la vie du manipulateur, et que le degré de manipulation n’est pas trop profond. Il peut changer, s’il se rend compte que ses manipulations le détruisent davantage qu’elles ne le préservent et lui apportent davantage de souffrance et de nuisance que de bien. Il cesse alors de se complaire dans ce comportement de victime !

C’est lorsque le manipulateur s’est fait avoir par un autre manipulateur plus fort que lui qu’il se remet en question. Lui qui croyait avoir une emprise, un pouvoir, un contrôle sur sa victime, il perd ses repères ! Ses données, ses croyances sont faussées, et c’est insupportable pour lui. Cela entraîne en général une dépression. Une dépression qui réveille un vide antérieur caché, que l’autre manipulateur a fait revenir à la surface. Et contre laquelle le manipulateur luttait de manière inconsciente par la manipulation elle-même.

Les manipulateurs ont un grand mal-être intérieur qu’ils cachent soigneusement par la manipulation, ils se mettent à l’abri derrière une carapace qu’ils se forgent mais lorsque cette carapace ne résiste plus, ils se trouvent confrontés au vide, à la souffrance qui est en eux, ils voient, avec horreur, leur réalité en face… Souvent ces manipulateurs ont eux-mêmes subi dans leur petite enfance une relation manipulatrice de leurs émotions et n’ont pu développer une personnalité authentique. C’est aussi pourquoi, ils recherchent l’authenticité, l’innocence, les valeurs, chez leur victime.

Il existe différents types de manipulateurs.
Pourraient être distingués :
Ceux qui utilisent les • autres, sans remords, dans un but narcissique, de pouvoir, d’escroquerie commerciale, ou par malveillance. Ils peuvent s’appuyer sur le mensonge et/ou la séduction, voire sur la contrainte, la menace ou la force, ou encore la déstabilisation par la double contrainte. • Il peut s’agir d’un comportement jugé déviant ou pervers, d’un trouble de la personnalité dont les causes remontent à l’enfance ou à l’éducation du manipulateur, par exemple lui-même manipulé par ses parents ou éducateurs, victime de violences dont il ne veut plus être victime.
Les Thérapeutes sont très fréquemment confrontés à des comportements manipulateurs dans les systèmes familiaux ou socioprofessionnels. • La manipulation mentale pourrait être une forme particulière d’égoïsme. Souvent le manipulateur demande aux autres un comportement socialement acceptable, sans s’y conformer lui-même. Il s’approprie les idées des autres, en essayant inversement de faire porter par autrui ses propres responsabilités, et souvent en entretenant le doute, le soupçon.
Mais les arguments d’un manipulateur semblent toujours, à première vue, logiques et moraux. Il ne tient pas compte d’autrui, tout en prétendant paradoxalement le contraire. Souvent, il estime cyniquement mettre en oeuvre une stratégie intelligente. Il peut mal supporter la critique.

Certains manipulateurs à qui l’on tente de faire reconnaître un défaut ou une erreur, réussiront habilement à retourner les accusations contre leur accusateur.
Les manipulateurs sont réputés aimer être pris au sérieux, et manquer de sens de l’humour, alors qu’ils se moquent, parfois méchamment du manipulé (cf. le livre : « Dire adieu aux manipulateurs »). Drôle, sur le moment, la moquerie n’est pas moins démonstrative et abaissante pour l’autre. Si les rires au sujet d’une personne deviennent constants, le manipulateur jouit des conséquences néfastes de ses moqueries et prend l’habitude de les répéter : c’est pour lui un stimulant émotionnel, quasi érotique.

Le manipulateur utilise volontiers des éléments tels que la norme, le « bon ou le beau comportement » à avoir dans la société ou dans un groupe.
Il pointe les faiblesses des autres, faisant par exemple qu’elles se sentent ridicules ou coupables ou blessées dans leur pudeur, ce qui les place ou les maintient dans une situation mentale favorable à la manipulation. Il sait trouver les erreurs, les défauts, les failles (réels ou fictifs) pour que sa victime se sente coupable d’avoir agi autrement qu’elle aurait dû le faire selon le manipulateur.
La manipulation mentale s’appuie de manière récurrente sur divers registres : le registre • émotionnel ; la peur, l’angoisse, la honte, la pudeur, la timidité, l’espoir, le besoin de reconnaissance et de justice, la confiance, le lien familial, l’amitié, le besoin d’amour, le désir, l’envie, la conscience professionnelle… sont des sentiments qui peuvent tour à tour être exploités par le manipulateur.

• L’exploitation d’informations fausses ou tronquées, simplifications, jargons professionnels et culturels, sophismes ou injonctions paradoxales.
• Des pressions physiques et/ou psychiques, répétées ou continues, individuelles ou dans une dynamique de groupe que le manipulateur cherche à contrôler ou à influencer.
• L’entretien de rôles de type bouc émissaires, où un groupe devient « persécuteur » d’une victime que le manipulateur maintient isolée, avec l’appui plus ou moins inconscient ou conscient du groupe.
• le registre de la domination, qui joue sur la peur et les principes de « récompense », de « punition », de dominance et de soumission. Une mauvaise estime de soi, le sentiment de culpabilité et d’infériorité rendent les personnes beaucoup plus vulnérables à la manipulation. Ainsi que d’autres facteurs ou contextes tels que :
• La dépression, qui peut elle-même résulter de la manipulation mentale ou qui est une faiblesse latente détectée par le manipulateur.
• Un choc traumatique et les situations de doutes ou de perte de repères (deuil d’un proche, rupture, divorce, perte d’emploi etc.).
• Un traumatisme refoulé ayant eu lieu durant l’enfance.
• Une division de la personnalité.
• Certaines substances influençant le comportement : médicaments ou toxines, alcool atténuant la lucidité, qui semblent pouvoir rendre les individus, au moins provisoirement, plus vulnérables à la manipulation mentale.
• L’âge : les enfants et individus jeunes sont réputés plus influençables et donc potentiellement manipulables, mais les personnes âgées (dépendantes notamment),peuvent aussi être sensibles aux arguments basés sur la peur, la dépendance, la mort, etc.
Contrairement à une idée répandue, un bon niveau d’études et une bonne situation sociale ne protègent pas de certaines formes de manipulation. Face à des personnes ayant un bon niveau culturel, certains manipulateurs utilisent un vocabulaire pseudo-scientifique ou pseudo cultivé.

Techniques de manipulation

Le comportement corporel
Le manipulateur, plus que les autres, ne laisserait paraître en société que ce qu’il souhaite, son comportement est un véritable rôle de composition : exemplaire dans une situation où chacun est inquiet, il apparaît comme le seul à garder le calme, le sourire, semblant exagérément à l’aise. S’il est séduisant, il utilisera son charme aussi bien avec les hommes que les femmes. Il n’en est que plus dangereux.

Comportement relationnel et social
Le manipulateur est en représentation, à la manière d’un acteur. Pour rehausser son image narcissique, il est avide de compliments et il est fréquent qu’on le complimente. Et cela empêche ses victimes d’avoir recours à une aide extérieure pour échapper à son influence. Comment révéler ses malheurs à des collègues, amis ou parents qui ne peuvent croire ce dont on se plaindrait et qui admirent ou estiment le manipulateur !
Directement auprès de ses victimes son comportement est différent. Il pourra être imposant, agir en chef. Il pourra être le seul à ne pas prendre des notes lors d’une réunion. Parfois menteur, souvent dominant, le manipulateur cherche souvent à mettre mal à l’aise son interlocuteur, par exemple en ne le regardant pas pendant une conversation, en faisant autre chose en même temps, en lui demandant des tâches impossibles…
Certains parleront en élevant la voix afin de se démarquer des autres, d’autres, surtout s’ils sont craints - parleront très bas pour qu’on se taise pour les écouter et qu’on ne comprenne pas tout ce qu’ils disent, pouvant ensuite reprocher à chacun de ne pas respecter leurs consignes.
Le manipulateur change de comportements selon les circonstances et parfois brusquement.
Il peut volontiers se placer en victime pour se faire aider (appel à la charité humaine) comme il se placera en dictateur à un autre moment.
Pour plaire, il peut paradoxalement se dévouer, faire des compliments et des cadeaux. Souvent il fait passer ses désirs personnels pour quelque chose de bon pour tous ou de moralement acceptable.
La victime est souvent déjà fragilisée et susceptible de se sentir plus facilement coupable de quelque chose. Une « bonne victime » prend facilement sur elle la responsabilité du comportement du manipulateur et accepte de se remettre en question et adhère aux accusations qui viennent de lui. Elle est sensible au jugement des autres ou essaye de nuire le moins possible.
Quelqu’un peut être manipulateur aux yeux d’une personne et pas d’une autre.

Effets sur la victime
selon Isabelle Nazare-Aga, ce sont d’inexplicables malaises, tels qu’anxiété, sentiment d’infériorité, culpabilité, qui peuvent générer l’isolement, la peur, l’agressivité, des dépressions nerveuses, rendant la personne encore plus vulnérable à la manipulation. Ces malaises sont souvent si intenses qu’ils engendreront des problèmes liés au stress, tels que maladies nerveuses, troubles digestifs, troubles du sommeil, problèmes cardiaques, etc., voire dans les cas extrêmes pousser la victime au suicide.

Se protéger ou sortir de l’emprise d’un manipulateur
La prise de conscience de la situation par la victime, et si possible par son entourage est un préalable souhaitable à une démarche de libération de son emprise. C’est une étape très difficile et pénible car le manipulateur a pris soin d’utiliser les composantes psychologiques de sa victime pour mieux exercer sur elle des pressions perverses. C’est pourquoi il est tellement difficile pour la victime de se libérer : elle aura trop souvent l’impression de trahir certaines de ses valeurs auxquelles elle tient le plus.
Comprendre les stratégies du manipulateur permettrait de développer des stratégies de contre-manipulation, sans avoir l’air de se défendre émotionnellement, ce qui place en position vulnérable.
Paraître indifférent, ne pas répondre • ni aux flatteries ni aux critiques du manipulateur (autrement que par un simple : « merci » ou bien : « c’est toi qui le dis »).
Plaisanter et montrer une joie de vivre, • éloigne généralement les manipulateurs.

• Lorsque l’on doit se défendre contre les assauts d’un supposé manipulateur dans ses relations, il peut être proposé d’agir envers cette personne et seulement avec cette personne, comme elle le fait avec les autres, ce qui peut désamorcer ses tentatives d’influence.
• Si l’on est menacé, il peut être recommandé d’éviter d’entrer en discussion avec le manipulateur, et ne lui révéler de soi-même que le strict minimum, (sans parler de sa vie personnelle et en restant flou quand on change ses habitudes, en ne parlant de ses changements qu’à la
dernière minute ou mieux en n’en disant rien.)
• Ne pas réagir avant que le manipulateur ne se soit exprimé clairement. Car faire ressortir justement que sa demande est ambigüe, désamorce volontiers une tentative d’influence.
• Accumuler des éléments de preuve de ses demandes ou réponses, par exemple écrire et dater ce qu’il dit, ou bien demander une confirmation par courriel d’une demande téléphonique, peut permettre de le confondre quand il se contredira lui-même. Cela aide aussi rétrospectivement à analyser ses stratégies et leurs effets nuisibles.

• La plupart des manipulateurs cherchent à isoler leur victime
si l’on repère chez une personne qu’elle a régulièrement cette attitude (annuler les repas chez les amis, faire une scène épouvantable en réunion et sembler content de ce que « on ne les verra plus, car de toute façon, ils ne sont pas intéressants… », favoriser les disputes de famille…) il est légitime de s’interroger et de se protéger.
Il est cependant difficile d’échapper à un parent, un conjoint, un patron manipulateur ou un manipulateur chevronné.
Chercher à s’en faire un ami est inutile et ne serait que lui donner d’autres occasions de manipuler. Il est parfois nécessaire de lui mentir (ou plutôt de ne pas lui donner des moyens plus efficaces encore pour manipuler) pour éviter les conflits inutiles ou dangereux, de ne pas répondre à ses attentes, d’être imprécis. Idéalement la réponse qui devrait lui être donnée est ‘oui’ ou ‘non’ pour échapper aux situations ambigües.

Qui est manipulateur ?
Une personnalité manipulatrice se développe généralement lorsqu’un enfant se défend contre des injustices qui perdurent, ce qui chez d’autres aurait pu causer de l’agressivité, de la timidité ou de la soumission. Le contexte éducatif semble souvent en cause : parents ou éducateurs trop sévères, trop protecteurs, eux-mêmes manipulateurs ou au contraire, l’enfant ayant manqué d’attention et de compréhension.
Des traumatismes psychiques répétés (divorce des parents, ambiance conflictuelle et graves échecs) seraient également souvent en cause.
Jean Monbourquette, dans son livre « Apprivoiser son ombre», affirme pour sa part que « Un enfant, voulant plaire à des éducateurs incohérents, s’adaptera en développant une grande différence entre l’image qu’il projette et l’individu qu’il est réellement. En se protégeant continuellement contre un environnement qui lui semble hostile, il développera un comportement manipulateur pour tirer des avantages de son entourage ».
Le livre « Les manipulateurs sont parmi nous » mentionne que tout le monde a la capacité de modifier, à son avantage, le comportement d’un autre. La légère capacité de manipuler ne fait pas nécessairement d’une personne une manipulatrice. De plus, les manipulateurs n’ont que très rarement toutes les caractéristiques des manipulateurs. Le vrai manipulateur est atteint d’un problème de personnalité constant qui modifie en permanence sa façon de penser. Ces personnes veulent obtenir à chaque fois qu’une occasion se présente, le maximum des autres.

Anne Ciocca prétend qu’avec les manipulateurs il n’y a que deux types de relations possibles ; celui de dominant ou de dominé.
Dans les cas extrêmes, l’aspect pervers et parfois très violent de manipulations peut-il détruire l’humanité des sujets au point de les rendre totalement vulnérables à la manipulation. Cependant certaines victimes ont échappé à leurs manipulateurs, et ont développé une capacité de résilience leur permettant de sortir de ce processus, à condition de pouvoir échapper à l’emprise directe du manipulateur, et non sans séquelles.


1) Le séducteur
Il séduit (quasi érotiquement) les femmes et attire les hommes qui l’envient inconsciemment car il est sûr de lui, conquérant (rien ne lui résiste). Il est souriant, extraverti, bon vivant, et il sait aussi se montrer parfois attentif aux autres. Il suscite généralement l’admiration chez les autres, dégage une certaine force, il est souvent beau, il donne l’impression de quelqu’un de sûr de lui et sympathique mais c’est un véritable comédien (comme tout manipulateur).
On sait déjà que les manipulateurs aiment se moquer et rabaisser pour mieux dominer : voilà la réelle différence avec une vraie personne sympathique ! De plus il cache sa personnalité contrairement à une personne réellement sûre d’elle. Le séducteur regarde dans les yeux, pose des questions embarrassantes, et répond de façon détournée à celle qu’on lui pose. Il aime flatter les gens même si ce n’est pas sincère.

2) L’altruiste
Il fait des cadeaux, achète tout, donne tout, vous ne pouvez rien lui refuser (c’est ce qu’il cherche). Il exigera une réciprocité au niveau des efforts même si les efforts qu’il demande sont bien plus importants. Cet aspect du manipulateur le rend encore plus dangereux d’autant plus que nous sommes inconscients des mécanismes mis en jeu. Il crée la dépendance envers lui. Le « gentil » piège est refermé.

3) Le dictateur
C’est le plus facile à reconnaître, il est souvent désagréable, agressif et autoritaire. Il est craint de son entourage, ses critiques, ses attaques et ses comportements sont souvent violents. Quand il a besoin de service il utilise la flatterie mais contrairement au séducteur il ne fait pas compliments. Il se montre insensible et déteste les sentiments humains (c’est un vrai dur !). Il peut vous traiter d’inhumain ou de monstre, d’égoïsme si vous n’êtes pas aux petits soins pour lui lorsqu’il tombe malade ou subit un deuil affligeant.

4) Le cultivé
Il prétend tout savoir sur tout, il se montre méprisant envers ceux qui n’ont pas les mêmes connaissances que lui. Il s’étonne de notre ignorance face à des sujets pointus que peu de personnes connaissent. Alors que les personnes cultivées non-manipulatrices ne donneront pas l’impression aux autres d’être incultes, idiots ou inintelligents ! Il mentionne des lieux, des dates sans donner d’explications. Les gens le voient comme quelqu’un de très intelligent et n’osent pas lui poser des questions. Si nous le faisons, il peut se montrer surpris, irrité, ou encore évasif. En réalité il ne connaît pas toujours la vérité sur la question, mais s’il la connaît il peut monopoliser la parole pour étaler « sa science » et avoir son public pour l’écouter. Par contre s’il parle d’un sujet que vous connaissez vous-même très bien, vous constaterez rapidement qu’il se trompe ou ment sur certains points

5) Le timide, le plaintif
Il s’agit souvent d’une femme, mais ce n’est pas obligatoire. C’est aussi le manipulateur le plus rare. Le timide est difficile à repérer car son apparence de fragilité, de vulnérabilité et de soumission, voire de naïveté trompe. Personne ne soupçonne ses traits de manipulateurs. Il est en retrait, silencieux surtout en groupe, juge par ses silences et son regard, sans donner son avis quand on en a besoin. Il utilise son compagnon ou un collègue pour faire parvenir son avis ou ses critiques à la personne cible. Il créé le soupçon et la zizanie alors qu’il prétend détester les conflits mais les créé subtilement. Il vous soutire des informations personnelles sous prétexte de s’intéresser à vous.

Conclusion
Mais le manipulateur peut utiliser aussi tous les masques et en changer à sa guise. Par exemple : il peut combiner séduction et violence, séduction et altruisme, culture et altruisme. Si on touche à son pouvoir et à son territoire il change instamment en se montrant ironique, sarcastiques, insistant, voire méchant. Il ne supporte pas non plus les remarques et les reproches et fait preuve d’un manque de sens de l’humour.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Message par Dubreuil »

LES DELIRES DANS LA PARANOÎA

Dans le « délire de revendication », le sujet paranoïaque multiplie les procédures légales, harcèle sa famille, ses voisins, les services sociaux ou encore les assureurs. Dans la société, il trouve souvent qu'il n'est pas assez reconnu pour ses capacités ou les actions qu'il pose et dans un milieu médical, il peut s'estimer mal soigné et porter plainte pour des peccadilles qu'il monte en épingle.

Dans le « délire de jalousie », il interprète les paroles, les silences, les retards, comme des manifestations d'hypocrisie et de tromperie et cherche sans cesse des preuves pour justifier ses doutes. Ces idées délirantes risquent de conduire à de véritables interrogatoires pour la personne soupçonnée, à la violence domestique et au meurtre. Plusieurs hommes souffrant de délire de jalousie finissent en milieu carcéral.17

Dans le « délire de référence », moins fréquent chez les personnalités paranoïaques, l'individu exprime une croyance erronée voulant que tout ce qui se passe autour de lui possède une signification qui le touche personnellement. Il croit que ce qu'il lit dans les journaux, ce qu'il entend à la radio ou voit à la télévision le concerne, parle de lui, le menace.

Le « délire de relation » s'observe chez des personnes plus sensibles, facilement blessées, et très fragiles aux interprétations de ce qui se passe dans leur milieu. Ce délire se manifeste par des idées de persécution, de préjudice et de mépris dont le sujet serait la victime ou encore de menace d'atteinte à ses valeurs morales. Ce délire limité à l'entourage immédiat se complique souvent d'idées dépressives. Habituellement exempt de périodes agressives envers les autres, il présente cependant un risque suicidaire.

Le « délire érotomaniaque » est plus fréquent chez les femmes. À partir d'une parole ou d'un geste mal interprété, la personne se convainc d'être aimée de quelqu'un, souvent d'une personne d'un statut social prestigieux, par exemple un professionnel, un artiste, ou un homme d'affaires puissant. Cette interprétation fausse devient ensuite le prétexte pour suivre et même harceler le sujet ciblé. La déception amoureuse peut se révéler dangereuse et se changer en rancune tenace, voire en aversion. Elle peut même aller jusqu'à la violence.

« Le délire de persécution » prend la forme d'une croyance profonde, inébranlable, en l'existence d'une menace, d'un complot. La personne interprète les événements de la vie, même parfois les plus simples, comme des preuves d'une ruse, d'un stratagème menaçant sa sécurité. Le malade se présente comme une victime et il appelle au secours, car il est persuadé qu'on lui en veut, qu'un complot est dirigé contre lui.18

Les principaux mécanismes de défense du paranoïaque
le sujet paranoïaque utilise de puissants moyens de protection, d'abord sous forme de « déni » de sa maladie, d'illogisme dans ses raisonnements, mais aussi dans ses revendications, ses suspicions, sa jalousie ou divers autres aspects de la réalité.
Il recourt aussi à la « projection », un autre mécanisme de défense par lequel il rejette et reporte sur les autres, des sentiments, des désirs qu'il méconnaît ou refuse de reconnaître en lui-même. On peut alors parler de « refoulement paranoïaque » par lequel le sujet se défend de ses désirs et pulsions en les attribuant à d'autres par un mécanisme de projection.


Les soins
Les paranoïaques sont rarement hospitalisés en psychiatrie pour des troubles reliés à cette pathologie. On les retrouve plus souvent dans des services de soins généraux ou encore aux urgences au moment de délires graves ou de périodes de violence qui demandent une hospitalisation. La soignante doit alors se montrer ouverte et empathique, mais surtout très prudente afin de ne pas donner prise aux interprétations fausses, aux doutes et à la suspicion du client. Il lui faut demeurer authentique, cohérente, ferme dans ses positions et conserver une distance polie, minimisant ainsi les

Comment doit se comporter une personne face à des comportements paranoïaques
Elle doit toujours s'appliquer à demeurer claire et précise dans ses paroles et éviter les propos blagueurs, les mots d'esprit
Il est aussi capital de conserver une attitude thérapeutique envers cette personne, même s'il est parfois difficile de ne pas se montrer rancunière ou agressive à la suite de ses remarques critiques et hostiles. La compréhension doit prendre le pas sur l'animosité que peuvent provoquer ces comportements.
Il lui faut éviter la confrontation directe et garder un juste équilibre entre le respect, l'acceptation, la compréhension du sujet et le contrôle de ses débordements verbaux ou comportementaux.

Les traitements médicamenteux ne sont pas efficaces pour modifier les comportements paranoïaques, mais certains neuroleptiques et antipsychotiques peuvent être utilisés pour limiter les délires, mais sans les supprimer. Des sédatifs sont aussi prescrits contre l'anxiété, l'agitation ou les états suicidaires. Des antidépresseurs peuvent être ajoutés dans les états dépressifs, particulièrement dans ceux qui sont reliés au délire de relation chez les malades sensitifs. Ce traitement n'est que palliatif des symptômes manifestés et ne peut malheureusement guérir les troubles paranoïaques.

Conclusion
Les soins d'une personne souffrant de troubles paranoïaques demeurent complexes et peu valorisants.
Les relations interpersonnelles sont souvent frustrantes en raison de la difficulté, d'abord de lui faire accepter qu'il ait besoin de traitement, puis de prendre du recul par rapport à sa situation familiale, professionnelle ou sociale.
Il faut beaucoup de doigté pour vaincre son déni, sa rationalisation sans réels fondements, ses critiques acerbes et sa constante volonté d'interpréter ce qui est dit ou fait, quand ce n'est pas la projection de ses propres pensées et désirs qu'il attribue aux autres

Sophie de Mijolla-Mellor écrit : « La paranoïa est toujours un redoutable ferment de destruction de l'autre par la méfiance et la violence qu'elle génère dans la vie relationnelle du couple, de la famille et du milieu professionnel ou sociopolitique.»
Les moyens de traitement demeurent limités, il est vrai, mais avec des stratégies thérapeutiques cognitives et comportementales appropriées et cohérentes utilisées par une équipe où tous les intervenants sont solidaires, avec un traitement pharmacologique d'appoint, des améliorations peuvent être envisagées. On peut l'espérer pour les cas moins réfractaires et du moins pour pallier les moments délirants aigus, ce qui peut signifier plus d'harmonie dans son milieu et peut-être aussi, moins de violence.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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