Urgent, c'est le tournant de ma vie

Forum confiance en soi, psychologue confiance en soi
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LE TRAUMATISME

Il peut être physique ou/et psychique.
Il désigne LES CONSEQUENCES d’un événement dont la soudaineté, l’intensité et la brutalité peuvent entraîner un choc psychique, et laisser des traces durables sur le psychisme de la personne.

LE TRAUMATIQUE
désigner l’aspect du traumatisme, LE FONCTIONNEMENT PSYCHIQUE dû au traumatisme. C'est " l'empreinte " traumatique qui ne peut jamais être totalement représentable, figurable, et symbolisable, dans la réalité.

LE TRAUMA
désigne l'ACTION NEGATIVE du traumatisme sur le psychisme, avec de graves troubles du comportement psychologique ( le déni, le clivage, l’identification projective, l’idéalisation, l’omnipotence, etc...
Expert auprès des tribunaux - Rééducation psychomotrice - Scenario de santé C. Simonton contre le cancer et la maladie grave - Thérapie comportementale de JL. Moréno - Psychologie - Psychanalyse. Aujourd'hui, partager mes connaissances et mon expérience, en les mettant à la disposition de tous, professionnels, étudiants, ou grand public.

PORTER PLAINTE
Rassemblez bien tous les papiers qui concernent ce que vous écrivez plus haut et prenez un avocat pour que cela soit jugé.
C'est un AVOCAT qui doit prendre en main tout votre dossier, et faire la part de chaque chose, pour qu'ensuite vous puissiez porter plainte contre les faux-témoignages, et le harcèlement de votre employeur. Vous obtiendrez ainsi des dommages et intérets financiers.

Si vous pensez ne pas avoir assez d'argent, commencez par aller au Tribunal de grande instance de votre ville. Vous y demanderez un " avocat commis d'office " qui sera payé par l'Etat, avec parfois une très faible participation de votre part.
Expert auprès des tribunaux - Rééducation psychomotrice - Scenario de santé C. Simonton contre le cancer et la maladie grave - Thérapie comportementale de JL. Moréno - Psychologie - Psychanalyse. Aujourd'hui, partager mes connaissances et mon expérience, en les mettant à la disposition de tous, professionnels, étudiants, ou grand public.
*** Vous devez avoir une attestation de CHACUN des professionnels qui vous ont reçu, ou qui ont constaté, ou qui vous ont soigné.
Y compris le détail de TOUS les soins et des médicaments que vous avez du faire ou prendre pour vous soigner depuis 2011

ET SURTOUT
***A chaque fois que vous envoyez un papier à quiconque, concernant votre affaire, ENVOYEZ-LE EN RECOMMANDE ACCUSE DE RECEPTION.
PHOTOCOPIEZ CE QUE VOUS ECRIVEZ, et LE RECU DE VOTRE ACCUSE RECEPTION
Dedans il y aura les preuves très importantes qui montreront l'étendue de vos traumatismes.
A chaque fois que vous donnez un papier à quelqu'un, que ce soit à votre avocat, à un juge, à un aidant, à quiconque, FAITES-EN D'ABORD UNE PHOTOCOPIE. Car les papiers se perdent, s'égarent. On peut aussi dire qu'ils n'ont pas été envoyés ou reçus, etc...
Et vous devez garder ces photocopies en lieu sûr, sans jamais les donner à quiconque, mais en faisant une photocopie, de cette photocopie !
Et si vous recevez des demandes, des réponses par mail, ou si vous envoyez des messages par mail IMPRIMEZ TOUJOURS ce que vous
avez reçu, et ce que vous avez envoyé.
Dans tout ce qui touche vos intérêts quels qu'ils soient, restez calme et vigilant. L'administration n'est pas UNE personne, mais des personnes qui font plus ou moins bien leur travail.
N E F A I T E S C O N F I A N C E Q U' A V O U S M E M E
" La prudence est mère de la sûreté "
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LEVER L'ANGOISSE :

https://youtu.be/IXdeLkoTGf4
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LA PORNOGRAPHIE
Messages par Antony » 07 nov. 2018, 18:44

https://fr.vivat.be/couple-sexualite/l- ... olidge_604
S'ajoute l'effet Westermarck
http://dictionnaire.sensagent.leparisie ... rck/fr-fr/
C'est à dire que vivre ensemble 7 ans contribue à diminuer l'envie de l'autre .... (usure du couple)
En ce qui concerne l'addiction au porno et à la "branlette" qui va avec .....c'est comme toute addiction ..... elle détruit le couple.
Quand vous aurez compris le graphe à la minute 2 et 16 secondes vous aurez tout compris
https://youtu.be/IZAbTiSvGrc
Il faut consommer de plus en plus de porno (et de plus en plus hard) pour bander de moins en moins !
A côté vous jouer dans la catégorie "poids plume" avec votre nuisette, et tout et tout ! Je ne vous critique pas vous personnellement, mais il lui faut du "lourd" du "vraiment hard". C'est tout le problème de la destruction de la sexualité d'une personne par le porno et donc du couple .
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

8 MOYENS DE GUERIR DES EXPERIENCES TRAUMATIQUES

Les recherches de pointe nous montrent que d’avoir vécu des expériences traumatisantes émotionnellement peut jouer un rôle important dans le développement de maladies physiques à l’âge adulte. Les expériences traumatiques de l’enfance qui incluent : maltraitances émotionnelle et physiques ; humiliation verbale ; abus sexuels; présence d’un membre de la famille sous addiction ou malade mental ; abandon parental, divorce, perte, décès, emprisonnement - peuvent endommager le cerveau en cours de développement, le prédisposant aux maladies auto-immunes, maladies cardiaques, cancers, dépressions, et un nombre d’autres troubles chroniques, et très longtemps après que le traumatisme ait eu lieu.
Reconnaitre que le stress chronique durant l’enfance peut jouer un rôle - de même que la génétique et d’autres facteurs - dans le développement de maladies et de difficultés relationnelles à l’âge adulte, peut être extrêmement libérateur.
Une fois que nous comprenons comment le passé peut déborder dans le présent, et comment une enfance difficile peut devenir un âge adulte au présent tumultueux et difficile, nous avons une nouvelle possibilité de guérison.
Il y a un fond de vérité dans le vieux dicton qui dit que la connaissance est le pouvoir. Une fois que vous comprenez que votre corps et votre cerveau ont été endommagés par l’impact biologique de traumatismes émotionnels précoces, vous pouvez enfin prendre les mesures nécessaires, sur bases scientifiques, pour effacer les empreintes que les expériences adverses précoces ont laissées sur votre neurobiologie. Vous pouvez entreprendre le voyage de la guérison, pour réduire votre prédisposition à l’inflammation, la dépression, les addictions, les douleurs physiques et les maladies.
La science nous dit que la biologie ne doit pas être la destinée. Les séquelles des expériences traumatiques de l’enfance (ACE) peuvent durée la vie entière mais elles ne doivent pas forcement le faire.
- Nous pouvons réinitialiser nos cerveaux. Même si nous avons été mis en mode réactif élevé pour des décennies ou notre vie durant nous pouvons encore réduire notre niveau de réactions.
- Nous pouvons répondre aux inévitables stress de la vie de manière plus appropriée et nous éloigner d’un mode de réponse de type sur-réactif inflammatoire.
- Nous pouvons devenir résilient neurobiologiquement.
- Nous pouvons transformer une mauvaise épigénétique en bonne épigénétique et nous sauver nous-même.
Aujourd’hui, les chercheurs reconnaissent toute une gamme d’approches prometteuses pour aider à fabriquer de nouveaux neurones (connu sous le nom de neurogenèse), créer de nouvelles connexions synaptiques entre ces neurones (connu sous le nom de synptogenèse), développer de nouveaux schémas de pensées et de réactions, remettre en ligne des zones du cerveau déconnectées – et réinitialiser notre réponse au stress de manière à diminuer l’inflammation qui nous rend malade.
Nous avons les capacités, à l’intérieur de nous-même de créer une meilleure santé. Nous pourrions appeler cette entreprise courageuse « la neurobiologie de l’éveil. »
Il ne peut y avoir de meilleur moment que maintenant pour commencer notre propre réveil, de nous aider nous-même proactivement, de même que ceux que nous aimons, d’embrasser la résilience, et d’avancer vers une croissance, voire même une transformation.

Voici 8 étapes à essayer :
1. Faite les test ACE
Le pas le plus important que vous prouvez franchir en vue d’une guérison et d’une transformation est des répondre au questionnaire ACE pour vous-même et de partager votre score avec votre praticien de santé.
Pour de nombreuses personnes, faire ce test de 10 questions « aide à normaliser les conversations à propos des expériences traumatiques de l’enfance et leurs impacts sur nos vies » dit Vincent Felitti, co-créateur de l’étude ACE. « Lorsque nous faisons en sorte qu’il est possible de parler de ce qui est arrivé, cela retire le pouvoir que le secret a si souvent ».
Vous ne demandez pas à votre praticien de santé d’agir comme votre thérapeute, ou de changer vos prescriptions ; vous reconnaissez simplement qu’il peut y avoir un lien entre votre passé et votre présent. Idéalement, étant donné les découvertes récentes dans le domaine des recherches sur les ACE, votre médecin va aussi reconnaitre que ce lien est plausible, et ajouter certaines des modalités suivantes à votre protocole de guérison.

2. Commencer à écrire pour guérir.
Pensez à écrire votre histoire d’adversité durant l’enfance, en utilisant la technique que les psychologues appellent « écrire pour guérir. » James Pennebaker, professeur de psychologie a l’université du Texas à Austin, à développer cet exercice, qui démontre les effets de l’écriture comme un moyen de guérison. Il suggère « durant les quatre prochains jours, écrivez ce que sont vos émotions et pensées les plus profondes à propos des bouleversements émotionnels qui ont le plus influencés votre vie. Lors de la rédaction, lâchez prise, laisser vous réellement aller et explorer les événements et comment ils vous ont affectés. Vous pouvez lier cette expérience à votre enfance, vos relations avec vos parents, les personnes que vous avez aimées ou que vous aimez maintenant …. Écrivez sans vous arrêter pour au moins vingt minutes par jour. »
Lorsque Pennebaker avait fait faire cet exercice à ses étudiants, leurs résultats s’amélioraient. Lorsque des adultes écrivent pour se guérir, ils vont moins souvent chez le médecin et manifestent des changements dans leurs fonctions immunitaires. L’exercice d’écrire à propos de nos secrets, même si vous détruisez par la suite ce que vous avez écrit, a prouvé avoir des effets positifs sur la santé.

3. Pratiquez la Médiation pleine conscience (Mindfulness Meditation)
Un nombre croissant de recherches indiquent que les individus qui ont pratiqués la méditation pleine conscience et la « Mindfulness-Based Stress Reduction » (MBSR ou réduction du stress basée sur la pleine conscience) montent une augmentation de matière grise dans les parties du cerveau qui ont été endommagées par des expériences adverses de l’enfance et un changement dans les gènes qui régulent leur réponse physiologique au stress. D’après Trish Magyari - thérapeute diplômée - un psychothérapeute en méditation pleine conscience et chercheur qui s’est spécialisé dans les traumatismes et les maladies, les adultes souffrant d’état de stress post-traumatique (ESPT) dus a des abus sexuels durant l’enfance, qui ont pris part à un programme MBSR « spécial traumatismes », ont moins d’anxiété et de dépression, et font preuve de moins de symptômes d’état de stress post-traumatique, même deux ans après avoir suivi ce programme.
Beaucoup de centres de méditation proposent des séminaires MBSR et des retraites, mais vous pouvez pratiquer n’importe quand chez vous. Choisissez le lieu et l’heure pour vous centrer sur votre respiration alors que l’air rentre et sort de vos narines, le soulèvement et l’abaissement de votre poitrine, les sensations dans vos mains ou à travers tout votre corps, ou le son à l’intérieur ou autours de vous. Si vous devenez distrait, revenez juste à votre encrage. Ce sont là quelques instructions de Tara Brach, psychologue et professeur de médiation, pour que vous puissiez faire votre voyage en pleine conscience.
Il existe de nombreux médicaments que vous pouvez prendre pour "amortir" le système nerveux sympathique (qui augmentent votre réaction au stress lorsque vous rencontrez un évènement stressant), mais il n’y a aucun médicament qui stimule le système nerveux parasympathique (qui aide à apaiser votre corps après que les événements stressants aient disparus). Votre respiration est le meilleur traitement calmant naturel – et il n’y a pas d’effets secondaires.

4. Yoga
Lorsque des enfants sont face à des expériences adverses, ils mettent souvent de côté dans leurs corps des décennies de tensions physiques qui proviennent d’états d’esprit issus de la peur : se battre, fuir ou se figer sur place (en anglais on les appelle les 3 F : Fight, Flee, Freeze). La Tomographie par Émission de Positrons ou TEP montre que le Yoga diminue le flux sanguin vers l’amygdale, le centre d’alerte du cerveau, et augmente le flux sanguin vers le lobe frontal et le cortex préfrontal, qui nous aident à réagir aux agents stressants avec un plus grand sens de l’équanimité (ce mot signifie "égalité d'âme, qualité de celui qui garde le même état d'esprit, quels que soient les événements") Il a aussi été montré que le Yoga augmente le niveau de GABA - acide γ-aminobutyrique - un neurotransmetteur qui améliore les fonctions cérébrales, favorise le calme et nous aide à nous protéger de la dépression et de l’anxiété.

5. Thérapie
Parfois les effets à long terme des traumatismes de l’enfance sont simplement trop importants pour pouvoir y faire face seul. Dans ces cas, dit Jack Kornfield, psychologue et professeur de méditation, « la médiation n’est pas toujours suffisante ». Nous devons alors examiner les problèmes non résolus dans une relation thérapeutique, et obtenir un support dans le déballage du passé. Nous devons travailler en partenariat avec un thérapeute qualifié pour faire face à l'adversité à laquelle nous avons pu être confrontés des décennies auparavant, ces souvenirs négatifs se combinent alors avec l'expérience positive d'être entendu par quelqu'un qui nous accepte tel que nous sommes – et une nouvelle opportunité de guérison apparaît.
Une partie de la puissance de la thérapie réside dans le fait que nous nous autorisons, finalement, de construire un attachement à une personne sûre. L’acceptation inconditionnelle du thérapeute nous aide à modifier les circuits dans notre cerveau qui nous disent que nous ne pouvons faire confiance à personne, et développer de nouvelles connections neuronales plus saines. Cela peut aussi nous aider à guérir les dommages cellulaires sous-jacents du stress traumatique, jusqu’au niveau de l’ADN. Dans une étude, des patients qui ont entrepris une thérapie montrent des changements dans l’intégrité de leur génome – même plus d’un an après la fin de leurs séances régulières de thérapie.

6. Neurofeedback EEG
Le neurofeedback par électroencéphalogramme (EEG) est une approche clinique pour guérir des traumatismes de l’enfance dans laquelle le patient apprend à influencer ses pensées et ses émotions en regardant son activité cérébrale en temps réel, sur un écran d’ordinateur. Un individu relié à un ordinateur via des électrodes sur le cuir chevelu peut voir l’image d’un champ, lorsque son cerveau est sous-activé dans une zone clé, un champ qui change de réponse suivant l’activité neuronale, peut paraitre boueux et gris, avec des fleurs fanées ; mais lorsque cette zone est réactivée, cela déclenche une floraison colorée et le chant des oiseaux. Avec de la pratique, le patient apprend à initier certains schémas de pensée qui mènent à une activité neuronale associée aux images et aux sons agréables.
Vous pourriez imaginer un thérapeute formé au neurofeedback EEG comme un chef d’orchestre, qui s’efforce d’arriver à ce que différentes parties de l’orchestra jouent d’une manière plus douce dans certain cas, ou un peu plus fort dans d’autre, afin d’atteindre une harmonie. Après seulement une seule session de neurofeedback EEG, les patients font preuve d’une meilleure connectivité neuronale et améliorent leur résilience émotionnelle, ce qui en fait une option convaincante pour ceux qui ont souffert des effets à long terme de stress infantile chronique et imprévisible.

7. Thérapie EMDR
La désensibilisation et reprogrammation par des mouvements oculaires (EMDR - Eye Movement Desensitisation and Reprocessing) est une forme de psychothérapie puissante qui aide les individus à se souvenir d’expériences difficiles en toute sécurité et relie ces souvenirs de manières qui ne causent plus de peine dans le présent. Voici comme cela fonctionne : Le thérapeute certifié EMDR aide le patient à déclencher des émotions pénibles. Alors que ces émotions mènent le patient à se souvenir d’expériences difficiles spécifiques, il lui est demandé de déplacer le regard rapidement de manière spécifique, souvent en suivant un signal lumineux ou une baguette qui se déplace de gauche à droite et de droite à gauche, dans un mouvement qui simule l’effet guérisseur du sommeil paradoxal (sommeil REM pour rapid eye movement).
La redirection répétitive de l’attention en EMDR induit un état neurobiologique qui aide le cerveau à réintégrer les connexions neuronales qui ont été dérégulées par le stress chronique imprévisible et les expériences du passé. Cette réintégration peut, à son tour, conduire à une réduction des souvenirs épisodiques traumatisants que nous stockons dans l’hippocampe et qui ont réduit l’activité de l’amygdale. D’autres études ont montré que l’EMDR augmente le volume de l’hippocampe.
La thérapie EMDR a été approuvé par l'Organisation Mondiale de la Santé comme l'une des deux seules formes de psychothérapie pour enfants et adultes dans les catastrophes naturelles et les situations de guerre.

8. Formez une communauté de guérison
Souvent les ACEs proviennent de mauvaises relations - parents maltraitants, harceleurs dans les cours d’école, partenaires violents, adultes abuseurs – mais le bon type de relations peut nous aider à nous réunifier. Lorsque nous trouvons des personnes qui nous soutiennent, lorsque nous nous sentons soutenus et entourés d’amitié, nos corps et cerveaux ont une meilleure chance de guérir. Les recherches ont montré qu’avoir de forts liens sociaux améliore les résultats pour les femmes atteintes de cancer du sein, scléroses multiples et autres maladies. Ceci est dû en partie au fait que des interactions positives avec autrui augmentent la production d’ocytocine, une hormone de bien-être qui réduit la réponse inflammatoire au stress. Si vous ne trouvez pas les moyens de vous connecter, essayez un groupe de méditation pleine conscience, ou une formation MBSR, ou distribuez le questionnaire ACE autour de vous, ou même mon dernier livre : Comment vous pouvez guérir (How You Can Heal) à votre famille et vos amis de manière à susciter d’importante conversations significatives.

Vous n’êtes pas seul(e)
Quelle que soient les modalités que votre médecin choisisse de vous proposer, il est important de garder à l’esprit que vous n’êtes pas seul. Lorsque vous commencez à vous rendre compte que vos sentiments de perte, de honte, de culpabilité, d’anxiété ou de tristesse sont partagés par beaucoup d’autres, vous pouvez donner et recevoir du soutien, ainsi qu'échanger des idées de guérison.
Lorsque vous entreprenez le processus de guérison malgré vos expériences traumatiques de l'enfance, vous ne devenez pas seulement celui ou celle que vous auriez été si vous n’aviez pas commencé par rencontré ces souffrances durant votre jeunesse. Vous acquérez quelque chose de bien meilleur - une sagesse de la vie bien méritée, dont vous pouvez faire preuve dans chaque aspect de votre vie. La reconnaissance que vous avez vécu des moments difficiles vous pousse à développer l'empathie profonde, chercher plus d'intimité, donner plus de valeur aux doux moments de la vie, et chérir votre connexion aux autres et au monde en général. Ceci est l'avantage chèrement acquis d'avoir connu la souffrance.
Mais ce qui est mieux que tout, c’est que vous pouvez trouver des moyens de démarrer juste là ou vous êtes, quel que soit l’endroit où vous vous trouvez.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

PSYCHANALYSE DES CONTES DE FEES

Bruno Bettelheim dans son livre de 1975 a étudié 71 contes tirés surtout de Grimm et d’Andersen. La plupart décrivent la sortie du complexe d’Oedipe. Les désirs incestueux peuvent être dépassés s’ils restent de simples désirs, tout en sachant que l’on peut à la fois vouloir tuer l’autre parent et l’aimer quand même.

- La Belle aux cheveux d’or est une variante de Tristan et Yseult sans l’amour maudit. Il est possible de quitter l’amour envers l’homme âgé pour épouser le jeune. Avenant, le héros, sort vainqueur des trois épreuves pour avoir sauvé une carpe (descente dans l’inconscient), un corbeau (victoire sur l’agressivité) et un hibou (l’intuition qui voit clair dans la grotte ténébreuse).

- La Belle et la Bête pré­sente l’Oedipe féminin : la Belle se dévoue d’abord pour son père et lorsqu’elle se décide à aimer enfin la Bête, elle la change en un beau jeune homme.

- La Chatte blanche est la version masculine de La Belle et la Bête. Le héros rencontre une chatte et leur amour progressif lui rend sa forme humaine en la faisant échap­per à la haine de sa mère.

- Gracieuse et Per­cinet expose les épreuves de l’amour qui de­mande de tout quitter pour l’homme qu’on aime, surtout la lutte contre la mauvaise mère persécutrice.

- Serpent vert, sur le même thème, expose la lutte des sexes, l’héroïne devra quit­ter son attirance envers le monde des femmes pour trouver beau celui des hommes, en échappant à la misovirie.

- L’Oiseau bleu montre aussi comment l’amour peut vain­cre la lutte des sexes. Florine devra garder confiance et vaincre les épreuves pour quitter le monde des femmes et restaurer l’image dé­gradée de l’homme en délivrant le Roi Char­mant de sa métamorphose en Oiseau Bleu.

- Blanche-Neige est le plus célèbre de tous ces contes. La reine marâtre (mauvaise mère) jalouse de la beauté de Blanche-Neige, la fait tuer et mange son foie (narcissique avec introjection orale). Mais c’est celui d’un marcassin et la Reine essaie alors de la tuer avec une ceinture étouffante, un peigne et une pomme empoisonnés. Elle mourra dans des brodequins de fer rouge. Tout le monde a senti l’équivoque d’être la compagne de sept nains ou vieux mineurs à la soi-disant sexualité d’enfant. En crachant la pomme empoisonnée, elle inverse le cannibalisme de sa mauvaise mère.

L’ARCHAIQUE DANS LES CONTES
La pratique des cures par le rêve-éveillé permet d’accéder à ce que l’on nomme l’Archaïque, décrit par Mélanie Klein et l’école anglaise de psychanalyse avec Winnicott. Ainsi il devient possible d’explorer les couches de plus en plus profondes de la prégénitalité et de rendre compte du corpus complet des Contes de Perrault avec ses onze contes de Ma Mère l’Oye.

LES SOUHAITS RIDICULES traitent du problè­me de la castration : qui a le phallus dans un couple, l’homme ou la femme ? Blaise le vieux bûcheron, a reçu à la fin de sa vie l’accomplissement de ses trois premiers souhaits. Après avoir réfléchi et un peu bu, il souhaite inconsidérément une aune de boudin. Symboliquement, c’est ce phallus et de type anal qui lui manque. Fanchon sa femme, l’injurie, et le dévirilise en lui disant que «pour faire un tel souhait, il faut être bien boeuf » c’est-à-dire castré, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Ce qui dé­clenche chez Blaise des désirs de meurtre et il se contente de souhaiter que le boudin pende au nez de sa femme, ce qui exauce son voeu secret de posséder le phallus et d’appa­raître comme la femme phallique qu’elle est inconsciemment. Alors toute réflexion faite, il ne lui reste plus, au lieu de devenir roi, qu’à rendre à sa femme son ancien nez, ce qui se nomme dans le jeu de l’oie «retour à la case départ ». Il ne sert de rien de possé­der le pouvoir, si l’on n’a pas la sagesse.

RIQUET A LA HOUPPE, en exposant le pro­blème de l’oubli, est une vraie psychanalyse. La belle conscience est oublieuse et l’incons­cient, si laid, a de l’esprit. Ceci, mis en image, donne l’histoire suivante. Une belle princesse qui a tout oublié, est si stupide qu’elle reste fixée au niveau de l’enfant qui ne sait pas encore manger proprement. Heureusement, elle connaissait la technique du rêve-éveillé «Dans le temps qu’elle se promenait, rêvant profon­dément, elle entendit...» en prêtant l’oreille, ce qui se passait par en dessous. L’horrible Riquet à la houppe (Riquet, diminutif d’Hen­riquet, le petit Henri) est le roi des gnomes sous terre, dans l’inconscient ; travaillent pour lui trente rôtisseurs qui préparent son repas de noces. Elle a, ce faisant, retrouvé sa moitié cachée, sa partie masculine, son animus. Riquet est très sexualisé avec son attribut phallique, sa houppe de cheveux dressés et les trente rôtis­seurs ont une queue de renard sur l’oreille. Et, arrivant à vaincre l’oubli, la Princesse retrouve le souvenir de sa promesse de s’unir à sa moitié masculine. Alors l’échange se fait, le dessous donne son esprit à la beauté du dessus et le dessus donne sa beauté à l’esprit du dessous, comme dans une psychanalyse. Dès que se trouve le souvenir perdu, la jonction se fait entre le conscient et l’inconscient, le féminin et le masculin, la beauté et l’esprit.

PEAU D’ANE est au-delà de l’Oedipe car ce conte traite de l’inceste dans sa liaison avec l’analité. Un Roi solaire a promis à la mort de sa femme de n’épouser que plus belle qu’elle. Et il ne la trouve que dans leur fille. L’infante est conseillée par sa marraine la Fée (son Surmoi). Elle lui fait demander à son père le sacrifice d’une robe azur couleur du Temps, puis de la lumière de la lune et enfin du soleil. Le Roi, « qui l’aimait d’un amour sans pareil » y parvient et accède même à sa dernière demande d’avoir la peau de l’âne Cacauro, qui fait des écus d’or, car la source de la richesse de sa famille vient de l’analité, de cette analité qui a fait les com­merçants et les banquiers de la bourgeoisie. La Princesse épouvantée fuit alors et régresse à l’ana­lité car le barrage de l’Œdipe n’a pas été fran­chi. Elle devient fille de ferme, un souillon nettoyant l’Auge aux cochons, dans la merde, le visage couvert de vilaine crasse, pleine d’ordure. Mais tous les dimanches matin elle revêt ses robes de lumière et le fils du roi voisin met l’oeil au trou de la serrure et voit « la bête la plus laide qu’on puisse voir après le loup », et elle a vu qu’il l’avait vue. On ne peut pas être plus crû dans le voyeurisme. Lui aussi est le fils d’une mère qui l’aimait tant qu’il aurait eu de l’or s’il avait voulu en manger. Elle lui envoie sa bague, c’est-à-dire son sexe à remplir. Par l’amour mutuel, ils échappent à la fixation oedi­pienne, à l’analité et au voyeurisme partagé.

CENDRILLON expose aussi la régression né­cessaire à l’analité pour se délivrer de la mau­vaise mère. Face à la division de la mère en deux (la bonne morte et la mauvaise marâtre) la fille d’un gentilhomme doit se rouler dans la cendre de sa mère. Elle en perd sa féminité et devient « un vilain cucendron ». Elle en sort par la génitalité. La pantoufle de verre est celle qui laisse voir le pied qui est dedans ; elle aussi laisse au Prince son sexe à rem­plir. Et lorsque est retrouvé le pied pour cette chaus­sure, l’analité répand ses richesses. Marian Roalfe Cox a étudié 345 versions de Cendrillon. Dans la version de Basile, Cucendron tue sa première marâtre et l’on comprend mieux que si elle supporte tou­tes ces saletés et ces humiliations, c’est qu’elle les recherche pour expier son désir du père et sa volonté de tuer la mère. Le thème du pied fait à la coutume des petits pieds des nobles femmes chinoises, car la pantoufle de verre est aussi serrée que le vagin d’une vierge et les prétendantes se mutilent leur pied pour essayer d’y entrer.

GR1SELIDIS traite de la misogynie, la haine inconsciente des femmes, et essaie de montrer comment la racine s’en trouve dans le sado-masochis­me anal. Dans la plaine du Pô, s’échappant de dessous ses roseaux, le marquis de Salusses a de sa mère l’image « d’un cruel ennemi » aussi est-il un chasseur sadique-anal. Il n’accepterait qu’une femme qui n’aurait « d’autre volonté que la mienne ». Et justement, il la rencontre dans la forêt, sous forme d’une jeune bergère, Grisélidis, la fille-nature oedipienne qui vit avec son père. Il régresse à l’avidité orale, buvant avec la bouche comme un ani­mal. Elle est masochiste et d’un total attache­ment. Pour se convaincre qu’une femme peut l’aimer, il lui impose sans cesse des épreuves, la dépouille de ses bijoux, lui enlève sa fille et lui dit qu’elle est morte. Quand leur fille a quinze ans, il renvoie sa femme à sa pau­vreté de la forêt en lui disant qu’il va épouser cette jeune fille. L’Oedipe qui n’a pu se faire sur la mère du marquis se reporte automatiquement sur la fille. Heureusement vaincu par l’amour total et ab­solu de Grisélidis qui accepte tout, il renonce à l’inceste, à la chasse cruelle et à sa défiance envers les femmes. Il est guéri de sa misogynie.

LES FEES est un récit si court que ce ne doit être qu’un passage d’un conte plus long. Il se situe en pleine oralité et semble dire que ce serait plus sûr si les bonnes paroles étaient authentifiées par la sortie de la bouche de fleurs et de pierres précieuses et les mauvai­ses paroles par celles des serpents et de cra­pauds. A travers cette simple métaphore, appa­raît la conviction pour l’enfant que tout ce qui sort de son corps est précieux.

LA BELLE AU BOIS DORMANT unit deux his­toires. La première enseigne que la fille pu­bère de quinze ans ne doit point, lorsque les parents ne sont pas là, jouer avec son fuseau (que-nouille). Cela endormirait sa génitalité et le Prince Charmant devrait atten­dre très longtemps (un temps qui semble durer un siècle) avant que s’écartent les ronces, les épines et les défenses de la vierge, pour que son corps puisse enfin se livrer à l’amour.
La seconde indique au fils qu’il doit sacri­fier sa mère à la nouvelle famille et la faire dévorer par sa propre agressivité orale (cra­pauds et vipères) sinon cette ogresse mangera ses petits-enfants (car le premier amour est de type oral cannibale).

LE CHAT BOTTE expose une cure où, pour conjurer la castration, il a fallu régresser jusqu’au sadisme oral. C’est une histoire d’hom­mes : un benjamin a été féminisé par son père. Dans l’héritage le mauvais père a donné le moulin à l’aîné, l’âne au second, et un petit chat ou châs, au dernier. Mais dès qu’il lui fait faire des bottes (dès qu’il peut avoir des érections) il est rassuré sur sa virilité et devient un Maître chat rephallisé. Cela fait surgir l’agressivité orale dans la chasse cruelle, pour faire des cadeaux au roi. Puis il doit régresser jusqu’au niveau utérin en se jetant nu dans l’eau de la mère, le lac. Alors, grâce aux ruses du chat, il peut affronter l’agressivité orale de l’Ogre, le terrible père castrateur qui accepte de se changer en lion puis en souris, vite avalée par le chat. Le marquis de Carabas reçoit alors l’héritage du bon père (le roi), de grands biens et une femme passive. Le chat, devenu grand seigneur, ne courut après les souris que pour se divertir.

LA BARBE BLEUE enseigne que nul n’est parfait et qu’il ne faut pas surprendre le secret de l’inconscient de l’homme car derriè­re l’amour se trouve le sadisme et la soif du sang qui couvre le sol. L’on risque d’en être contaminé comme la clé, tachée de sang pour toujours, et à jouer avec cela, on brave la mort avec le sérial-killer. C’est l’amour des frères qui sauve du sadisme et non l’homophilie avec sa soeur Anne. Perrault n’a pas repris la scène du déshabillage qui indique que le voyeurisme-exhibitionnisme entraîne le sadisme. Mais il parle toujours de la Barbe Bleue, par cette féminisation ne s’agit-il pas de la femme à barbe, la mère phallique agressive, le loup dévorant la grand-mère du petit Chaperon Rou­ge ?

LE PETIT POUCET ne peut lutter contre le sadisme oral qu’en régressant à travers l’analité jusqu’au cannibalisme primitif. Pourquoi les parents que l’on aime et dont on a besoin, vous font-ils du mal et veulent-ils votre mort ? Etre abandonné est incompréhensible pour un enfant. Les marques, jalons et repè­res (re-père) s’effacent comme les cailloux en miettes de pain. Alors les enfants tombent dans l’analité, les voilà « tout crottés et cou­verts de crotte ». Allant plus profond, derriè­re les parents infanticides ils trouvent l’Ogre, le sadisme-oral dévorateur (Kronos et Oura­nos). Ce sadisme oral peut se transmettre aux enfants (les sept petites ogresses). Poucet le retourne en intervertissant les couronnes des filles et les bonnets des garçons et les fait s’entre-dévorer, l’Ogre mangeant ses propres filles. Et il accède enfin à la virilité en dérobant les bottes (phallisation) du père-ogre-dévorateur. Il reçoit alors les richesses de l’agressivité orale et de l’analité, mais pas la génitalité avec la fille du roi. C’est le seul cas qui montre qu’il s’agit encore d’une cure d’enfant qui n’est pas achevée.

LE PETIT CHAPERON ROUGE nous mène aux limites de la régression dans le sadisme oral féminin. Et il pose le problème universel des mères célibataires qui veulent se passer des hommes. Chez des mères célibataires, il y a trois générations de femmes. La mère et la grand-mère sont folles de leur fille et la trai­tent en garçon-phallus à tête rouge, le cha­peron rouge du gland décalotté. Le masculin est vu par elles trois comme un loup dévorant. Chez la grand-mère se trouve le masculin, l’animus de son père, qui dévore les petites filles. Le cannibalisme dévorera le sang (petit pot de beurre) et la chair (la galette). L’origine de ce sacrifice se trouve dans la découverte de la différence des sexes. « Le petit Chaperon rouge se déshabille et va se mettre au lit, elle fut bien étonnée de voir (le loup) comment sa mère-grand était faite en son déshabillé ». Le voyeurisme-exhibitionnisme précoce engendre chez l’enfant la conviction que l’acte sexuel est une dévoration. Nous sommes parvenus là à la limite de la régression, l’Oedipe prégénital oral décrit par la psychanalyste Mélanie Klein. Le petit chaperon sur le mode oral a accompli l’inceste originaire par la dévoration unifiante. Il n’y a aucun remède ; c’est le seul exemple de cure ratée de ce corpus.
Ou alors laissant surgir la pulsion de fécondité, elle aurait découvert combien cette haine féminine de l’homme est stérile. Emplissant de pierres le ventre de l’ani­mal, il serait tombé raide mort, comme le choisissent certaines des trente-cinq versions comparées par Paul Delarue, et comme l’ana­lyse Erich Fromm (Le langage oublié, p. 192). Dans d’autres on fait appel au chasseur (enfin un homme) qui ouvre le ventre du loup et en sort le petit chaperon rouge et sa mère-grand qui n’ont pas eu le temps d’en mourir. Mais pourquoi LA barbe bleue et LE petit chaperon rouge ?
La mère phallique est cet objet fascinant primitif dont les contes proposent de nous délivrer. Chaque culture lui donne son nom : Kali au Indes, Rangda à Bali, Coathicue au Mexique ... Les contes russes étudiés par Propp la nomment Baba Yaga, c’est une sor­cière avec une jambe en os (phallus), au nez poussé vers le plafond (en érection) qui ha­bite une chaumière sans fenêtres ni portes, dans la forêt, ronde, sur des pattes de poule et qui tourne (utérus qui vous enferme).

LE MERVEILLEUX ET LES PROCESSUS DE TRANSMUTATION

Une dimension supplémentaire nous est fournie par Robert Desoille, le fondateur du rêve-éveillé. Après l’analyse des Profondeurs vient celle des Hauteurs. Ainsi on ne peut s’extraire des images personnelles pour parvenir aux images mystiques par l’intermédiaire des images des Contes.
Seul le merveilleux permet d’échapper à une vision rationaliste et platement logique de l’univers. Il nous révèle qu’il y a dans le monde infiniment plus de mystères que n’en a rêvé toute notre philosophie et que ce mys­tère nous habite. Desoille avait bien saisi la nécessité du passage par le merveilleux pour sortir de l’identification aux problèmes person­nels et aux traumatismes anciens. Cela facilite les transformations de l’image et éclaire son sens symbolique. Il y a dans tous les Contes bien autre chose que le sexe : le besoin d’être seul et de vivre en bande ou en meute, d’être plusieurs êtres à la fois (dont son ombre), de se végé­taliser et de se minéraliser, de communiquer avec les forces du monde …
Ce qu’enseignent tous ces contes, c’est que la personnalité cachée peut apparaître, et que ce noyau si petit peut devenir l’être tout en­tier. De tout temps et dans toutes les civili­sations, les mystiques ont désigné l’être caché que nous sommes réellement par la plus pe­tite des graines (sénevé ou sésame). Voilà pourquoi le mot de passe est toujours « Sésa­me, ouvre toi». Il faut que cette graine s’ouvre pour qu’elle puisse germer et devenir la plus grande des plantes, « et les oiseaux du ciel viendront s’abriter dans ses branches ».
Parmi ces oiseaux, le plus reconnaissable est l’Oiseau bleu. Il apparaît soudain dans les images d’une cure, vient se poser sur le bord de la fenêtre et chante pour éveiller l’âme. Il subit des épreuves et peut se blesser cruellement si l’on a disposé des rasoirs sur le cyprès, mais n’abandonne jamais. Il fait partie du cycle des fiancés-animaux, qui sont les images de passage à une intégration supé­rieure. Leur métamorphose est celle des puis­sances cachées en nous. Lorsque cède le moi névrotique, alors apparaît dans tout son éclat le nouvel être, libre, pur, immaculé et le fils du meunier devient roi et non simple marquis de Carabas. La Bête et le Serpent vert rede­viennent des Princes qu’ils ont toujours été sous leur déguisement. La Belle apparaît sous son masque de laideronne et la Chatte blan­che a toujours été Reine. Ceci est la transmu­tation du héros, mais comme l’a écrit Kant «nul ne peut devenir dieu s’il n’a d’abord traversé les Enfers ».
Parmi les images de lumière, Desoille a re­connu celle du Jour qu’il a mise dans son premier livre de 1938. Nous le retrouverons avec Peau d’âne. Dans son vaste et riche palais vivait une fille du roi, née avec tant de vertus qu’elle seule était plus belle que sa mère. Exaltée par l’amour, elle revêt les trois robes de lumière, la première couleur de l’azur, lui donne tout pouvoir sur le temps, la seconde est la robe d’argent, couleur de lune lorsque sa plus vive clarté fait pâlir les étoiles. La troisième est la robe d’or et de diamants éclatante de tous les feux du soleil. Ces trois robes ne lui seront jamais enlevées, elles restent cachées sous la terre, comme elle sous sa peau d’âne. Elles ne revenaient que le dimanche matin jusqu’à ce qu’après les épreuves, l’amour lui permette de rendre ma­nifeste et permanent ce qui se cachait sous cette noire taupe, en réintégrant sa vraie nature. Et chacun sait que c’est sa destinée, voilà pourquoi on prend comme La Fontaine un plaisir extrême à entendre ce conte.
L’usage psychothérapeutique des contes de fées a été tellement apprécié par Desoille qu’il écrit «Cette Belle au Bois Dormant est une image qui sommeille dans le coeur de tout homme. Il faut la retrouver ». (Entretiens, p. 204). C’est en effet un conte très riche. Il débute par une profonde régression jusqu’au canniba­lisme du stade sadique-oral, mais s’élève aux formes supérieures de la sublimation et de la totale réalisation. Il convient donc d’ajou­ter que la Belle au Bois Dormant est le symbole de l’anima qui s’éveille par un baiser. Les hommes doivent éveiller leur anima qui dort. Le Prince Char­mant nous vient de l’Inde, c’est le dieu Ra­ma, héros du Ramayana, source de nombreux contes. Mais il est aussi pour les femmes, le symbole de l’animus qu’elles doivent attirer et amener à la conscience. La rencontre est pré­vue de tout temps «Est-ce vous mon prince ? Vous vous êtes bien fait attendre ». Et son «éclat resplendissant avait quelque chose de lumineux et de divin ». Ceci est l’image de l’âme qui s’éveille à la présence de la réalité suprême. La fine pointe de l’âme peut seule sentir le contact avec l’infini. La révélation de son être est éclatante et resplendissante, aussi a-t-elle toujours été nommée l’illumination. La Belle au Bois Dormant a, en effet, deux enfants d’abord une fille Aurore, qui arrive la premiè­re, puis suit un fils le Jour. Elle est donc la Lumière, qui ne pourra pas être dévorée par les ténèbres de la Nuit qui se détruiront elles-mêmes. Nous retrouvons dans ce conte cette transmutation par la lumière blanche ou la lumière d’or qui est le principal apport du rêve-éveillé de Desoille. C’est ce qui permet par la « réalisation du meilleur de soi-même », d’atteindre « les racines de l’être », alors dans un ruissellement de lumière, on n’est plus que lumière rayonnant de la lumière.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

L'EMPATHIE PSY

Pour le praticien, il importe de comprendre que le fait de rencontrer et d’accorder de la reconnaissance, compte bien plus que le projet de résoudre quoi que ce soit. Cela compte bien plus que de chercher à apaiser. La volonté d’apaiser serait même une maladresse extrême, car elle reviendrait à vouloir faire taire ce qui attend écoute et reconnaissance.
Rencontrer et non chercher à apaiser, voilà ce qui compte. L’apaisement suit naturellement cette reconnaissance, mais on ne peut commencer par la quête de cet apaisement. Vouloir apaiser met de la gravité et de la superficialité, alors que rencontrer met de la légèreté et de la profondeur.
La rencontre se fait par le tact et le contact. Rappelons-nous que l’empathie est initialement Einfühlung (tact psychique). De ce tact émerge la chaleur humaine, la reconnaissance, et surtout le fait d’être touché (feeling). La réjouissance authentique du praticien vient du fait qu’il « est touché ». Je rappellerai la différence fondamentale entre le fait « d’être touché » et celui « d’être affecté » : on est touché par l’individu, on est affecté par son problème ou son histoire. Selon la direction où le praticien porte son attention, il sera soit touché, soit affecté. Comme nous l’avons déjà vu s’il est affecté il ne peut produire d’effet thérapeutique… il risque même d’être déstructurant et d’aggraver ce qu’il prétend résoudre…, la thérapie en devient insatisfaisante et surtout interminable. S’il porte son attention vers le sujet, si il est touché par le fait que celui-ci manifeste une part de lui, il aboutit spontanément à cette réjouissance, si nécessaire à l’effet thérapeutique.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

QUE PENSE LE PSY QUAND LE PATIENT VA MIEUX

Quand la part de soi surgit, le praticien s’en réjouit. Il s’en réjouit comme d’une venue au monde. C’est cela qui a un effet thérapeutique. Il importe cependant de comprendre que cela ne peut se résumer à des considérations techniques. La subtilité y est telle, qu’une réjouissance non authentique peut prendre des allures de niaiseries insupportables pour le patient. Dans ce cas, cela ne peut en aucun cas avoir un effet thérapeutique… cela peut même avoir un effet anéantissant pour le  patient.
Le praticien qui est dans cette réjouissance a de la présence et de l’assurance. Son assurance, il la doit essentiellement à la confiance qu’il a envers son patient, plus qu’à sa technicité ou à son savoir. Certes il connaît des choses concernant la psyché, mais ce qui compte pour lui c’est cette « révélation » de l’individu et sa rencontre. Le mot « révélation » n’est pas à entendre ici dans son sens mystique, mais simplement dans le sens de « mise au jour de ce qui est caché ».
Il en résulte que la localisation s’est faite rapidement, car le praticien ne cherchait pas « où est la faille », mais « où est la justesse ». Le patient va plus aisément et plus spontanément vers la justesse que vers la faille.
Quand la part du Soi émerge chez le patient, la réjouissance du praticien n’est ni surfaite, ni euphorique. Elle est le juste témoignage d’une rencontre : pas d’une rencontre avec les circonstances (parfois horribles), mais d’une rencontre avec l’être qui les a vécues, jusque là dissimulé derrières elles.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

L'AIDE DU THERAPEUTE

« Où se tourne mon attention ? », voilà la question importante que devra se poser le praticien, s’il veut apporter une aide. Quand nous regardons quelque chose d’horrible, il est naturel que nous n’ayons pas le même regard que quand nous regardons ce qui est précieux. Or chez un individu qui a souffert, ce qui est horrible c’est juste « ce qui lui est arrivé », alors que ce qui est précieux, c’est « lui à qui c’est arrivé ». Si son attention se tourne vers le sujet, le praticien est touché par cette rencontre et peut valider l’individu qui se révèle à lui. Si le praticien regarde au contraire ce qui est arrivé, au lieu d’être touché, il est affecté
Il est habituel de penser que tout cela vient du passé. Comme nous l’avons déjà vu, c’est un peu vrai… mais aussi très faux ! Ce qui vient du passé, c’est ce qui s’est produit. En effet, ce n’est pas un scoop que de considérer que ce qui s’est passé autrefois est dans le passé ! Cependant, comme nous venons de le souligner, ce n’est pas sur ce qui s’est  passé que se porte l’attention du praticien, mais sur celui qui a vécu ce passé. Or celui qui a vécu ce passé est dans le présent.
Contrairement aux idées reçues à ce propos, ce n’est jamais vers les circonstances passées que retourne le patient, mais vers ces parts de soi manquantes qui tentent, en lui, de venir au monde (d’intégrer le présent).
Si la personne dit « j’ai été violée à dix ans » il est hors de question de retourner vers ce viol, mais seulement d’aller vers cette enfant qui l’a vécu et qui est là, maintenant. Le sujet s’est coupé de cette part de soi trop  douloureuse, car trop identifiée à la circonstance. Nous ne perdrons jamais de vue que ce qui est horrible, c’est la circonstance, et non l’enfant. Un praticien qui se tournerait vers cette circonstance pour apporter son aide serait très maladroit car il entretiendrait cette confusion selon laquelle l’enfant et l’événement sont mêlés.
Celui qui met, a priori, son attention vers l’enfant et non vers le viol, commence à permettre une sortie de la confusion. Il rend honneur à cette enfant qui a dû se cacher jusque là. Il se doit d’être touché par le fait que cette enfant, qui jusque là a dû se cacher, peut enfin se montrer à l’air libre en toute confiance, en toute sérénité, avec l’assurance qu’on ne la mélangera plus à la circonstance.
Pour être thérapeutique, le praticien doit se sentir touché par cette émergence de l’enfant. Si c’est vers l’enfant qu’il se tourne il se sentira naturellement touché. Si, au contraire, c’est vers le viol qu’il se tourne, il se sentira naturellement affecté, et… ayant compris qu’il doit cependant faire bonne figure, il risquera alors de refouler ce ressenti et de se couper de son patient, autant que de lui-même… il perdra ainsi toute congruence. « Etre touché » c’est rencontrer la vie, alors qu’« être affecté », c’est recevoir un impact. Cela nous conduit tout naturellement à la notion de contact.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LA THERAPIE COMPORTEMENTALE

Les praticiens comportementalistes ont découvert, d’une part qu’il fallait beaucoup de respect et de progression (avec par exemple la désensibilisation systématique) et d’autre part qu’il fallait adjoindre des données cognitivistes tenant compte des raisons qui habitent le sujet (notamment avec la découverte guidée).
Si les débuts du comportementalisme, avec le béhaviorisme, ont été hasardeux, et que des composantes existentielles lui ont font fait cruellement défaut, nous nous devons de considérer qu’une telle démarche reste nécessaire quand il y a un besoin d’apprentissage. Le comportementalisme ne pose problème que quand il est utilisé seul, et dans l’ignorance des subtilités qui habitent un être.
Les symptômes psy (phobie, mal-être, pulsion, addiction, déprime, troubles du comportements divers…) sont généralement sources, au moins d’inconfort, au pire de grandes douleurs. Il est donc naturel, par réflexe, de vouloir les éliminer. Notre pulsion de survie est ainsi faite que nous tentons d’éliminer ce qui fait mal.
Nous oublions que l’étymologie grecque de symptôme, c’est sumptôma c'est-à-dire « coïncidence des signes » (de sumpiptein « tomber ensemble »). Ce signe qui apparaît à l’extérieur, indique qu’il se passe quelque chose à l’intérieur, avec lequel il est en corrélation.
Dans le domaine médical, ces renseignements sont précieux concernant les maladies physiques. Les causes cachées peuvent ainsi se révéler et permettre les traitements adaptés. Dans le cas des maladies physiques, l’idée de combat d’une cause néfaste ou de recentrage d’un mauvais fonctionnement est bien ancrée. C’est sans doute souvent juste (par exemple dans les maladies infectieuses), mais là aussi, il arrive que des troubles fonctionnels, identifiés comme néfastes, soient en réalité un élan de l’organisme pour retrouver son équilibre (comme par exemple avec la fièvre). Le praticien en naturopathie connaît bien cela et prendra soin d’accompagner le corps plutôt que de combattre ses réactions. La médecine et la naturopathie ne sont pas forcément en opposition, elles se complètent simplement. Les deux savent de toute façon (ou devraient le savoir) qu’il ne s’agit pas d’enlever le signe pour faire disparaître la cause. Par exemple la médecine sait très bien que faire disparaître une inflammation avec un anti-inflammatoire (qu’il soit chimique ou naturel), sans s’occuper de la source infectieuse, peut avoir des conséquences désastreuses : le mal continu sans le signe et, non seulement il n’y a plus de repère (état du symptôme), mais en plus  l’organisme voit son système de défense détruit.
Si nous trouvons déjà de telles nuances sur le plan physique, nous y serons  bien plus encore confrontés sur le plan psychologique ![/quote]
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir à « Forum confiance en soi »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 34 invités