Urgent, c'est le tournant de ma vie

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Dubreuil
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LA PSYCHOGENEALOGIE

Anne Ancelin Schützenberger a fondé la psychogénéalogie. Cette discipline décrypte les liens familiaux transgénérationnels.
" Chacun de nous est inscrit dans une lignée familiale. Au cours de mon expérience professionnelle, j'ai constaté que nos souffrances ne datent pas forcément de nos parents mais d'un temps bien plus lointain. Il faut remonter jusqu'à d'anciens drames pour découvrir le traumatisme initial, qui se répète souvent de génération en génération".

Le traumatisme originel est fréquemment lié à des événements historiques marquants. Par exemple, en France, notre héritage psychologique trouve très souvent son origine pendant la Seconde Guerre mondiale ou la Révolution et la Terreur de 1793. Pour filer la métaphore, que l'on soit victime ou agresseur, d'une famille de «guillotineur» ou de «guillotiné», le choc du sang versé reste le même, que l'on soit d'un côté ou de l'autre.
J'ai eu un patient qui, autour du 21 janvier, jour anniversaire de la mort de Louis XVI, voyait apparaître sur son cou un collier de boutons. Une femme est aussi venue me voir traumatisée par l'accident de son frère, mort décapité par un ascenseur. L'accident s'était produit le jour de la fête des Rois. Et il s'est avéré qu'un de leurs lointains ancêtres avait été de ceux qui avaient voté la mort de Louis XVI et en était resté traumatisé.
Certains événements traumatisants ne sont pas «digérés» par ceux qui les vivent.
Toute famille recèle au moinsun cadavre dans le placard parce que, à un moment ou à un autre, un événement traumatisant a eu lieu. Parfois, ces faits sont à tel point inacceptables que les parents n'arrivent pas à en faire le deuil ni à les dire. Or, ce qu'on ignore dans une famille est aussi important que ce que l'on sait. Ce qu'on n'arrive pas à transmettre en mots se transforme en maux.

A la première génération, c'est un non-dit.
A la deuxième, un secret de famille.
A la troisième, cela devient un impensé généalogique.
On ne peut même pas penser les choses mais elles existent dans notre inconscient. Notre transmission peut se faire par le langage du corps. Si pour un sujet abordé, le parent arrête subitement de parler, détourne le regard ou fronce le sourcil, l'enfant va comprendre qu'il existe une zone terrible d'évitement, même s'il ne sait pas ce qui s'est passé, et la répéter.
Pour se débarrasser d'un traumatisme trop lourd, certains délèguent ce poids à la génération suivante, comme on se passe une patate trop chaude de main en main, avec laquelle chacun se brûle. Il faut essayer de retrouver l'événement, puis en faire le deuil pour reprendre sa vie à soi.

Tant que le deuil n'est pas fait, il reste une tâche inachevée: nous ressassons notre passé par loyauté familiale.
Dans la Bible même, on parle de ce phénomène: «Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées.» Beaucoup de gens font la même chose que leurs ascendants, ou le contraire, sans comprendre pourquoi.
Il faut réussir à faire ses propres choix. Il arrive que nous reproduisions les mêmes drames à des périodes similaires: c'est le syndrome d'anniversaire. Cette date peut être un moment spécifique, comme les vendanges, une date marquante, comme Noël ou le 14 Juillet, ou encore un âge identique. Mais toutes les répétitions ne sont pas significatives: les coïncidences existent.

Le génosociogramme est un arbre généalogique agrémenté des liens de couleur positifs et négatifs qui peuvent nous unir avec les membres de notre famille. On y note les événements importants: perte d'un enfant mais aussi d'une demeure ou d'un animal, accident, déracinement, changement de vie, réussite professionnelle exceptionnelle.
En observant le génosociogramme, on peut voir en un coup d'œil l'histoire familiale. Avoir sous les yeux cette image frontale provoque un choc émotionnel libératoire.

* À LIRE : Aïe, mes aïeux ! , Desclée de Brouwer (2009),et Psychogénéalogie, Payot (2007).
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LA REPETITION DES EVENNEMENTS TRAUMATIQUES

Par exemple, en accueil familial, un certain nombre d’évènements sont pris sous le feu de la répétition, phénomène qui semble irrépressible et qui, manifestement, trouve son origine dans des histoires anciennes rencontrant là un espace d’expression plus favorable que dans les autres prises en charge.
La répétition sous-entend une référence omniprésente au passé. Mais de quel passé s’agit-il, et pourquoi fait-il retour sur la scène actuelle ? Tentative de retrouver une jouissance perdue, tentative de dépassement d’expériences douloureuses et traumatiques ?
Sans que l’on puisse toujours déceler ce qui se joue, la mise en actes qu’est la répétition survient faute de remémoration. Ici, ces manifestations surgissent sur la scène familiale, creuset des identifications et de la construction du sujet, espace propice à la réactivation des affects anciens et à la reproduction de séquences relationnelles dans lesquelles passé et présent se télescopent.
L’accueil en famille conduit inéluctablement à la répétition pour tous les acteurs, accueilli et famille d’accueil, voire intervenant. Pour chacun, ce qui se joue fait résonance, au point qu’il est facile de se perdre sur cette scène du non-dit si n’est pas menée une élaboration de cet obstacle psychique afin de le comprendre et de le dépasser.
Accueillis et accueillants ne peuvent se contenter d’être les spectateurs de leurs représentations inconscientes tant les supposées vertus de la purification cathartique laissent songeur. Les décharges émotionnelles agies dans la réalité, engendrée par la survenue réactualisée d’expériences traumatiques et donc refoulées, doivent être pensées, traduites, pour éviter que l’accueil familial tourne au psychodrame.

Traumatisme, carences symboliques et répétition
Les premières expériences de l’enfant avec des parents défaillants se déroulent dans une sorte de « vécu hallucinatoire traumatique », source d’excitations violentes, brusques, prématurées et désorganisatrices qui contribuent à l’établissement de processus pathologiques d’attachement et d’identification. Les parents, par leur imprévisibilité et leur violence, ne permettent pas que se construisent pour l’enfant les distinctions indispensables entre peurs d’origine interne et monde extérieur terrifiant, pensée et réalité, présent et passé.
Ce qui est traumatique, c’est que le réel du fonctionnement familial fait écran à l’absence d’établissement de processus représentatifs de l’autre. Si ce réel vient à faire défaut, lors de la séparation par exemple, le psychisme de l’enfant, basé et étayé sur de telles perceptions de l’autre, se trouve brutalement révélé, au point de provoquer un écroulement et un déchirement de sa pensée.
Le traumatique serait ce qui, de la souffrance, demeure donc dans le trou noir de l’inconscient et qui, faute de pouvoir être élaboré sous forme de représentations, va se retrouver agi dans des symptômes. L’absence de paroles va alors faire carence, faire trou, créer du traumatique. Rapport aux mots, au langage, au sens, à la pensée en général, comme un impossible à penser ou un interdit de penser qui empêchent la symbolisation et le travail psychique.
Ainsi, l’enfant, qui n’a pu garder une image psychique de ses parents, a besoin de les retrouver en chair et en os pour se convaincre qu’il est encore présent, en répétant une situation du passé pour retrouver le contact avec cet objet à défaut de pouvoir se le remémorer.
C’est sans doute ce que traduit cette recherche éperdue qui amène parfois à la répétition de situations de maltraitance. Quête d’amour, à la découverte d’un lien primaire qui restituerait le jeune dans son appartenance. Mais cette recherche permanente, inaboutie, permet difficilement d’investir le présent, la réalité.
Les effets du traumatisme ont le plus souvent à voir avec la transmission générationnelle, et concernent ce qui a fait impasse symbolique à la génération précédente. La transmission générationnelle des carences symboliques amène à des situations de violence par le truchement de choses impensables à force de ne pas avoir été nommées et de demeurer « encryptées » à l’état de non-dits, de fantôme, « d’insu ».

Le « traumatisme transgénérationnel » décrit par René Clément touche les parents, les enfants, et les professionnels, mettant à mal leur capacité à penser. L’histoire familiale de chacun n’est pas exempte d’événements douloureux qui peuvent ainsi se trouver réveillés.

Répétition et accueil familial
La répétition, comme processus inconscient, contraint le sujet à reproduire des séquences de vie qui trouvent à s’expérimenter autrement. Ce qui se répète n’est autre que le trauma relationnel qui définit le sujet, c’est-à-dire la forme de relation aux autres et au monde à laquelle son premier entourage l’a forcé. Mise en acte du lien passé, la répétition intervient là où achoppe la remémoration. Ce n’est donc pas sous forme de souvenir que le fait oublié réapparaît, mais sous forme d’action.
La scène offerte, celle de l’accueil familial, émotionnellement forte et les figures parentales transférentielles que demeurent les familles d’accueil quel que soit leur degré de professionnalisme, contribuent à susciter les éléments du drame qui peut alors se rejouer. Le spectacle est celui de la répétition de situations dans lesquelles l’accueilli, comme metteur en scène, continue sa quête vaine des parcelles de son identité. Ceci dans un contexte familial qui s’attend à ce qu’il joue sa partition de malheureux, maltraité, divisé, malade... afin de le protéger ou le réparer.
Ainsi, il arrive que des enfants battus se fassent battre, que des adultes autrefois violentés se fassent accusateurs de séductions qu’ils auront induites. Les familles d’accueil se trouvent alors face à des réactions d’elles-mêmes inconnues ; évènements sidérants qui les laissent sans recours.
L’élaboration de cette mise en acte du passé doit donc amener à la remémoration, c’est-à-dire à la découverte du choix objectal infantile et des fantasmes qui sont tissés autour. Peut alors s’amorcer l’occasion de rétablir une continuité compromise, ou menacée dans l’histoire et la filiation du sujet par le traumatisme d’origine, dans une perspective thérapeutique.
Processus dynamique, la répétition devient un accès au vécu émotionnel. Sa manifestation sur une autre scène et son décodage par des professionnels avertis deviennent un moyen de traitement qui s’appuie sur le transfert et son interprétation.
Répétition et élaboration
L’accueil familial prend en charge des troubles familiaux avec une autre famille comme support de traitement, comme mode d’action privilégié. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que se rejouent des évènements du passé, mécanisme rendu possible par la scène elle-même, mais aussi par ce que chacun des acteurs y apporte de son histoire, de ses blessures et de ses insatisfactions.

Comment réagir vis à vis de cette mise en acte dans laquelle chacun est partie prenante ? Comment les familles d’accueil ou même les intervenants peuvent-ils éviter de se laisser emporter ?
En fait, l’accueil familial, comme espace de répétition, oblige à penser un cadre de travail qui permettent de contextualiser les « retours du passé », de les verbaliser pour soi et pour l’accueilli, voie vers la remémoration et la perlaboration.
Les familles d’accueil ne peuvent aborder seules le déroulement de ces évènements dans lesquels elles sont profondément impliquées. Elles participent au drame, juxtaposant leur tragédie personnelle à celle d’un enfant et de sa famille, jusqu’à une mise à nue de leurs affects et de leurs valeurs qui leur deviennent étrangers. Il est donc nécessaire de les protéger, en les aidant à décoder et à se réapproprier leur vécu, leurs ressentiments et leurs attitudes.
Certes, les familles d’accueil sont censées avoir un pas d’avance sur l’accueilli et sur les mécanismes dans lesquels elles sont projetées pour avoir déjà joué d’autres drames, dont le leur. Comme d’ailleurs les intervenants, mais est-ce bien le cas ?
De plus, chacun est également supposé laisser le temps à l’interprétation pour permettre, par les répétitions de la rupture initiale, d’en retrouver le sens et l’historicité et ainsi de mettre en œuvre un espace d’énonciation. Mais est-ce toujours possible ?
L’institution a donc entre autres fonctions que le drame se joue, et que la famille d’accueil tienne sa place, en l’aidant à mesurer que l’insupportable qui se répète là ne lui est pas destiné et qu’elle n’y peut pas grand chose, sauf rester elle-même.
Au-delà, une telle mobilisation transférentielle et contre-transférentielle doit être utilisée comme matériau pour le travail thérapeutique, afin de lui donner un sens et permettre une élaboration psychique compromise, principal moyen d’enrayer la compulsion de répétition et de la transformer en une raison de se souvenir.
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OU ALLER APRES L'HOPITAL PSY

Quelques exemples, suivant les besoins de la personne.
La prise en charge des patients confrontés à des troubles psychiatriques est aussi assurée par des structures, avec ou sans hospitalisation.
À côté de l’hospitalisation classique à plein temps et de l’hospitalisation de jour, d’autres modes de prise en charge sont proposés : en ambulatoire (consultations, visites à domicile) ou par des prises en charge spécifiques à temps partiel (centre d’accueil thérapeutique) ou à temps complet (accueil familial, appartement thérapeutique).
*** L’accueil familial thérapeutique (AFT)
Au sein d’une famille supervisée par une équipe de secteur psychiatrique, les enfants ou adultes souffrant de troubles psychiatriques peuvent être pris en charge, en vue notamment d’une restauration de leurs capacités relationnelles et d’autonomie.
*** Les appartements thérapeutiques
L’appartement thérapeutique est une structure de soins favorisant la réadaptation et l’insertion dans le milieu social. Ses actions de soins sont centrées sur l’apprentissage de l’autonomie dans tous les actes de la vie courante. Les appartements sont directement rattachés à un hôpital. Les patients disposent d’une chambre personnelle et ont accès aux parties communes (séjour, cuisine). Un règlement intérieur fixe les conditions de vie en communauté, la participation aux différentes activités de la journée (confection des repas pris en commun, organisation des loisirs, entretien de la chambre et des parties communes) et spécifie les termes du maintien dans les lieux qui est conditionné au suivi thérapeutique. L’accompagnement est fait par les équipes de secteur (infirmiers, assistants sociaux, psychologues).
*** Les appartements associatifs à visée thérapeutique sont gérés par une association de secteur avec le soutien de l’établissement public de santé.
Ils sont mis à la disposition des patients, qui dans le cadre d’un contrat thérapeutique, continuent à recevoir les soins diligentés par les équipes de secteur tout en vivant une autonomie presque complète.
Les personnels soignants y effectuent des visites régulières.
*** Les Maisons communautaires
La maison communautaire est une structure alternative qui vise à :
faciliter la resocialisation à travers la cohabitation de plusieurs patients,
partager différentes activités de la vie quotidienne hors de l’hôpital,
travailler l’autonomisation avec les équipes soignantes,
permettre la mise en place d’actions de soins spécifiques individualisés.
Le fonctionnement est assuré par une équipe pluridisciplinaire référente.
*** Les Maisons-Relais
Une maison-relais est un habitat communautaire, de petite taille, associant la jouissance de logements privatifs à la présence de lieux collectifs. Un maître ou une maîtresse de maison est chargé(e) de son fonctionnement, ainsi que de son animation et de sa convivialité. C’est une offre alternative de logement pour des personnes souffrant de troubles psychiatriques stabilisés et/ou en situation de précarité, dont la problématique personnelle rend encore impossible une insertion dans un logement individuel.
La maison relais est généralement destinée à l’accueil de personnes à faible niveau de ressources, isolées et dont la situation sociale, psychologique ou psychiatrique, rend impossible à échéance prévisible leur accès à un logement ordinaire. Il est important de rappeler que la maison relais ne s’inscrit pas dans une logique de logement temporaire mais bien d’habitat durable, sans limitation de durée, et offrant un cadre semi collectif valorisant la convivialité et l’intégration dans l’environnement social.
*** Les familles gouvernantes
Un groupe de patients vivant dans un ou plusieurs appartements mitoyens salarie une "gouvernante" qui s’occupe d’eux au quotidien, leurs soins étant assurés par des professionnels du secteur (libéraux ou salariés d’établissements).
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LE SYNDROME DU SURVIVANT
( par ex : attentat )

Il y a dans la culpabilité du survivant une identification projective aux personnes décédées qui peut concerner un tas de personnes très différentes. Celles qui ont vécu le drame et y ont survécu, bien sûr, mais aussi celles qui auraient dû être là et qui n’y étaient pas. Ce peut être aussi quelqu’un qui passait par là quelques minutes avant ou quelqu’un qui se dit qu’il aurait pu être à la place des victimes, parce qu’il se reconnaît en elle, comme cible par exemple.

La culpabilité du survivant est majeure et principalement exprimée par ceux qui ont réellement échappé à la mort, ceux qui étaient présents au moment du drame et ont été exposés à un événement traumatique majeur, premier niveau d’effraction dans leur psychisme. De plus, certains sont personnellement endeuillés, si les victimes étaient des proches ou des êtres chers, dont ils ont été exposés à la mort en direct. À tout cela vient s’ajouter leur culpabilité du survivant. Pour eux, plus que pour ceux qui se projettent de façon secondaire, les troubles risquent d’être plus accentués.

Sans systématiser, parce que nous n’avons pas tous les mêmes ressources, ni la même histoire, et que nous n’évoluons pas tous de la même façon, les troubles liés au traumatisme sont le plus souvent : des reviviscences, des cauchemars, des angoisses, des peurs inexpliquées, de l’anxiété à chaque bruit qui peut évoquer le souvenir du drame. Tout ce que l’on appelle les symptômes d’hyper vigilance liés au fait de revivre l’événement. Le sentiment de culpabilité se traduit par des ressassements, des ruminations : se dire que l’on aurait du mourir à la place de l’autre, ou avec l’autre. À cela, s’ajoute généralement une asthénie, c’est-à-dire une perte d’élan vital : on ne se sent plus légitime à vivre, plus légitime à être là, on ne parvient plus à se projeter dans des choses positives parce que l’on se sent coupable de vivre.

Mieux vaut se tourner vers un thérapeute formé à ce type de prise en charge. Mais l’on peut aussi trouver des ressources personnelles, familiales, suffisantes. Toutes les victimes n’ont pas besoin d’une thérapie. Il ne faut pas psychiatriser à tout va si les réactions sont adaptées et que les personnes sont entourées des ressources suffisantes pour les aider à surmonter l’horreur. Le curseur, c’est quand les troubles deviennent tellement envahissants qu’on n’arrive plus à vivre, à sortir de chez soi, à s’investir, et que la souffrance est tellement importante que les proches n’arrivent plus à la porter, et à la supporter.
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LA HONTE

Honte de soi, de son histoire, de son image, de ses origines ou, tout simplement de situations vécues, le sentiment de honte se vit, malheureusement, le plus souvent dans le silence. On s'en cache autant qu'on la cache. Pourtant, seule sa verbalisation permettrait de s'en défaire.
La honte est une émotion universelle qui possède sa propre physiologie et ses caractéristiques. Rougissement de la peau, regard baissé, nuque courbée, la honte se caractérise aussi par un sentiment d'indignité, des pensées d'infériorité et de dévalorisation. Elle est le sentiment ressenti lorsque nous, nos actes, notre identité, ne correspondent pas aux normes du groupe auquel nous appartenons, ou souhaiterions appartenir.
Emotion assassine, elle contribue à couper des autres, celui ou celle qui la ressent.
La honte peut, cependant, s’avérer être une émotion socialement utile, car elle, ou plutôt la volonté de l'éviter, nous pousserait à bien nous tenir dans le groupe, à en respecter les règles afin d'en être acceptés ou, tout simplement pouvoir y demeurer. La honte, selon des études menées, posséderait aussi quelques conséquences positives. En effet, des études ont révélé qu'elle rendrait notre interlocuteur plus indulgent et plus enclin à nous aider.
Il est essentiel, dans un premier temps, de savoir distinguer la honte de la pudeur et de la culpabilité. Si ces dernières, la pudeur et la culpabilité, ont, elles aussi, une utilité sociale, leurs conséquences, contrairement à la honte, ne menacent en rien l'intégrité de la personne. Comme l'écrit le psychiatre Tisseron dans son livre « Vérités et mensonges des émotions », « la pudeur protège, la culpabilité sociabilise, la honte désoriente. »
Lorsque le sentiment de honte est expérimenté, ce sont les trois piliers de l'identité, que sont l'estime de soi, l'affectivité et l'intégration dans le groupe, qui se retrouvent menacés.
L'estime de soi, car la honte se transforme en miroir déformant, au travers duquel la personne se perçoit, faisant d'elle une personne indigne d'amour. Une personne habitée par un sentiment d'être perpétuellement en faute. La honte tue toute chance de cultiver une bonne estime de soi. Elle l’entache un peu plus à chaque fois, pour finir par la faire disparaître.
La honte menace tout autant l'intégration sociale que l'affectivité, car ce sentiment provoque, non seulement une rupture avec l'environnement, mais surtout avec soi-même. Au cours de son développement, l'individu, bénéficiant d'un environnement aimant et sain, développe un partenaire privilégié intérieur, qui fonctionne à l'image d'une mère aimante et bienveillante. C'est ce partenaire intérieur qui permet à chacun d'établir ce que l'on nomme le « dialogue intérieur ». Ce dialogue intérieur nous permet le plus souvent de relativiser, d'analyser et de comprendre les expériences que nous vivons, mais aussi d'y faire face avec un certain aplomb. En résumé, c'est cette capacité au dialogue intérieur qui donne à chacun la sensation d'être maître de son monde. Or, la honte brise le contact avec ce qui sert de support à ses émotions, son partenaire intériorisé. ». Avec ce dialogue intérieur tranquillisant devenu impossible, la personne se retrouve privée de support intérieur et, par conséquent, de sécurité interne. Elle devient alors vulnérable, une proie facile pour toutes sortes d'abuseurs. Incapable d'entretenir un dialogue intérieur bienveillant, le sujet n'a d'autre choix que d'aller chercher cette consolation à l'extérieur, ou de se replier sur lui-même. Ainsi, dans des situations d'humiliation, le sujet voit son estime personnelle voler en éclats. Avec un dialogue intérieur apaisant rompu, il est enclin à donner le pouvoir à celui qui vient de le placer plus bas que terre, adoptant ses repères et ses croyances. On comprend pourquoi beaucoup de victimes d'abus finissent par croire qu'elles ne méritent pas mieux ! Car c'est ainsi que pensent leurs abuseurs !
La logique intellectuelle nous amènerait à penser que ces personnes n'ont aucune raison de ressentir de la honte, puisqu'elles ne sont pas à l'origine de l'abus subi. Pourtant, c'est bien ce sentiment de honte qui leur interdit, le plus souvent, de dénoncer l'abus ou même de se défendre. Dans son livre « La force des émotions », le psychiatre Christophe André avance des hypothèses formulées par des chercheurs en ce qui concerne cette honte ressentie par les victimes. L'individu intégrerait les notions d'autonomie et de contrôle comme faisant partie de sa dignité. Dans les situations d'abus, le sujet se voit privé de sa capacité de se défendre, de faire face à la situation, la honte s'installerait alors, car cette impuissance ressentie serait à l'encontre des valeurs de dignité humaine. Le sujet se retrouve honteux de n'avoir pas su se défendre !

« Formuler sa honte, c'est déjà la maîtriser ! », écrit le psychiatre André au sujet de la honte. Car si la honte désocialise, désoriente, il est essentiel de relancer le dialogue, de faire en sorte que la honte n'ait pas une chance de gagner la partie, en coupant l'individu de son environnement. Lorsque une honte est ressentie, il est essentiel de réinstaurer un dialogue avec l'extérieur pour pallier à la rupture de ce dialogue intérieur bienveillant.
En verbalisant l'émotion de notre passé, la honte cesse d'être un vestige morbide pour devenir un appel à la reconnaissance. Lorsque la honte se fait sentir, il est utile de choisir un interlocuteur neutre et bienveillant avec qui dialoguer ( un psy ) afin que ce dernier puisse offrir ce que la honte empêche : un regard accueillant et chaleureux sur son histoire, sur soi-même.
Car « la honte non dite accompagne le glissement vers une indignité toujours croissante, tandis que la honte revendiquée constitue le plus sûr rempart contre le risque d'envahissement. » (André)

Le sentiment de honte est pénible et angoissant à vivre, alors, il n'est pas rare que la honte se dissimule derrière d'autres manifestations, telle une immense ambition ou bien un ego survalorisé.
Il est aussi possible de projeter sa honte sur un tiers, à coup d'humiliation, ou sur un fait de notre histoire, sur un aspect de notre identité. Mais une chose est certaine, elle ne disparaît jamais, elle demeure tapie dans l'esprit et continuera de se manifester sous différentes formes.
Comme l'écrit le psychiatre Tisseron, « si les situations de honte peuvent facilement être oubliées, ses conséquences, elles, ne le sont jamais. Elles subsistent sous la forme de destruction et de fixations qui perturbent à jamais la vie psychique et relationnelle de celui qui en a été un jour marqué. » Ainsi en va-t-il de ce sentiment d'être perpétuellement en faute qui ne serait que la mise en scène de sa honte ressentie passée.
Il est donc primordial d'identifier la honte issue de traumatismes passés, d'accepter de la mettre à découvert en la partageant avec un interlocuteur de confiance et empathique, afin de s'offrir une chance d'en guérir. Car ce n'est pas la honte qui tue à petit feu, mais le silence auquel elle condamne.
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Message par Dubreuil »

LA JALOUSIE
La jalousie appartient à ces états affectifs que l’on peut qualifier de normaux, au même titre que le deuil. Quand elle semble manquer dans le caractère et la conduite d’un homme on est en droit de conclure qu’elle a succombé à un puissant refoulement et joue pour cette raison dans la vie psychique inconsciente un rôle d’autant plus grand.
Les cas de jalousie anormalement renforcée auxquels l’analyse a affaire se trouvent répartis en trois couches. Les trois couches ou étapes de la jalousie méritent les noms de jalousie : 1) concurrentielle ou normale ; 2) projetée ; 3) délirante.
Sur la jalousie normale il y a peu de choses à dire du point de vue analytique. Il est facile de voir qu’elle se compose essentiellement du deuil, de la douleur causée par l’objet d’amour que l’on croit avoir perdu, et de l’humiliation narcissique, pour autant que ce dernier élément se laisse séparer des autres ; elle comprend encore des sentiments hostiles dirigés contre le rival qui a été préféré, et un apport plus ou moins grand d’autocritique qui veut rendre responsable le moi propre de la perte d’amour. Même si nous l’appelons normale cette jalousie n’est pas pour autant rationnelle, c’est-à-dire issue de relations actuelles, proportionnée aux circonstances réelles et dominée sans réserve par le moi conscient, car elle s’enracine profondément dans l’inconscient, perpétue les toutes premières motions de l’affectivité infantile et remonte au complexe d’Œdipe ou au complexe fraternel de la première période sexuelle.
Quoi qu’il en soit il est remarquable qu’elle soit vécue bisexuellement par beaucoup de personnes : chez l’homme, outre la douleur causée par la femme aimée et la haine contre le rival masculin, le deuil de l’homme inconsciemment aimé et la haine contre la femme en tant que rivale interviennent aussi avec un effet de renforcement. Je connais un homme qui souffrait cruellement de ses accès de jalousie et qui d’après ce qu’il disait endurait les pires tourments dans la permutation consciente avec la femme infidèle. Le sentiment de détresse qu’il éprouvait alors, les images qu’il trouvait pour son état (c’était comme s’il avait été livré tel Prométhée à la voracité d’un vautour, ou jeté enchaîné dans un nid de serpents), lui-même les rapportait à l’impression laissée par plusieurs attentats homosexuels qu’il avait subis étant jeune garçon.
La jalousie de la deuxième couche ou jalousie projetée provient de la propre infidélité dont le sujet fait preuve dans la vie ou d’impulsions à l’infidélité qui ont succombé au refoulement. C’est un fait d’expérience quotidienne que la fidélité, surtout celle qui est exigée dans le mariage, ne peut être maintenue que contre des tentations constantes. Celui qui dénie ces tentations ressent pourtant leur pression avec une telle force qu’il a volontiers recours à un mécanisme inconscient pour se soulager. Il atteint un tel soulagement, voire même un acquittement vis-à-vis de sa conscience, en projetant ses propres impulsions à l’infidélité sur l’autre partie, à laquelle il doit fidélité. Ce puissant motif peut alors se servir du matériel de la perception, qui décèle les motivations inconscientes analogues de l’autre partie, et pourrait se justifier par la réflexion que le ou la partenaire n’est vraisemblablement pas meilleur que soi-même1.
Les usages sociaux ont tenu compte de cet état de choses d’une manière avisée en permettant un certain jeu à l’envie de plaire de la femme mariée et à l’envie de conquérir de l’époux, dans l’espoir de drainer ainsi l’inexorable penchant à l’infidélité et de le rendre inoffensif.
La convention établit que les deux parties n’ont pas à se tenir rigueur de ces petits écarts en direction de l’infidélité, et elle obtient la plupart du temps que la convoitise qui s’est enflammée pour un objet étranger soit satisfaite, dans un certain retour à la fidélité, auprès de l’objet propre. Mais le jaloux ne veut pas reconnaître cette tolérance conventionnelle, il ne croit pas qu’il y ait d’arrêt ou de retour une fois que le chemin a été emprunté, ni que le « flirt » mondain puisse être une assurance contre une infidélité réelle. Dans le traitement d’un tel jaloux on doit éviter de discuter le matériel sur lequel il s’appuie, on peut seulement se proposer de le déterminer à apprécier ce matériel différemment.

Sans doute la jalousie qui tire son origine d’une telle projection a-t-elle un caractère presque délirant, mais elle ne résiste pas au travail analytique qui découvre les fantasmes inconscients d’infidélité chez le jaloux lui-même.

Les choses s’aggravent avec la jalousie de la troisième couche, celle qui est proprement délirante. Elle aussi provient de tendances à l’infidélité qui ont été refoulées, mais les objets de ces fantasmes sont du même sexe que le sujet. La jalousie délirante correspond à une homosexualité en fermentation et peut prétendre légitimement tenir sa place parmi les formes classiques de la paranoïa.
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Message par Dubreuil »

CODE PENAL POUR UN VIOL

"Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.
Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle."
Lien vers LegiFrance : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCo ... e=20180915
Le viol est un crime.
On juge les crimes dans une cour d'assise.
On juge les délits dans un tribunal correctionnel.
On juge les contraventions dans un tribunal de police.
Si le procureur de la République (Magistrat debout du TGI ou Tribunal de Grande Instance) classe la plainte sans suite.
Nul n'ira au tribunal parce que classement sans suite = Pas de poursuites
Explications simplifiés : https://www.service-public.fr/particuli ... oits/F1154
Article 222-24 du code pénal :
"Le viol est puni de vingt ans de réclusion criminelle :
1° Lorsqu'il a entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ;
2° Lorsqu'il est commis sur un mineur de quinze ans ;
3° Lorsqu'il est commis sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de l'auteur ;
4° Lorsqu'il est commis par un ascendant ou par toute autre personne ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait ;
5° Lorsqu'il est commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions ;
6° Lorsqu'il est commis par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice ;
7° Lorsqu'il est commis avec usage ou menace d'une arme ;
8° Lorsque la victime a été mise en contact avec l'auteur des faits grâce à l'utilisation, pour la diffusion de messages à destination d'un public non déterminé, d'un réseau de communication électronique ;
10° Lorsqu'il est commis en concours avec un ou plusieurs autres viols commis sur d'autres victimes ;
11° Lorsqu'il est commis par le conjoint ou le concubin de la victime ou le partenaire lié à la victime par un pacte civil de solidarité ;
12° Lorsqu'il est commis par une personne agissant en état d'ivresse manifeste ou sous l'emprise manifeste de produits stupéfiants ;
13° Lorsqu'il est commis, dans l'exercice de cette activité, sur une personne qui se livre à la prostitution, y compris de façon occasionnelle ;
14° Lorsqu'un mineur était présent au moment des faits et y a assisté ;
15° Lorsqu'une substance a été administrée à la victime, à son insu, afin d'altérer son discernement ou le contrôle de ses actes."
Lien vers LegiFrance : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCo ... e=20180915
Lire les articles 222-23 à 222-26 du code pénal concernant le viol pour en savoir plus : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCo ... e=20180915
Dans le cas où l'affaire est qualifié d'agression sexuelle et que le tribunal correctionnel juge que c'est une agression sexuelle et que ce n'est pas un viol (Dans le cas où le tribunal correctionnel considère que c'est un viol il demanderait le renvoi de l'affaire à une cour d’assise).
Cinq ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amendes si il est considéré que c'est une simple agression sexuelle (Article 222-27 du code pénal).
Sept ans d'emprisonnement et 100 000 € d'amendes si il est reconnus qu'il y a au moins une circonstance aggravante définis à l'article 222-28 et 222-29 du code pénal.
Dix ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amendes, si il y a au moins une circonstance aggravante à l'article 222-29 du code pénal définis à l'article 222-30 du même code qui est reconnus.

Article 222-22 du code pénal (Définition d'une agression sexuelle) :
"Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise.
Le viol et les autres agressions sexuelles sont constitués lorsqu'ils ont été imposés à la victime dans les circonstances prévues par la présente section, quelle que soit la nature des relations existant entre l'agresseur et sa victime, y compris s'ils sont unis par les liens du mariage.
Lorsque les agressions sexuelles sont commises à l'étranger contre un mineur par un Français ou par une personne résidant habituellement sur le territoire français, la loi française est applicable par dérogation au deuxième alinéa de l'article 113-6 et les dispositions de la seconde phrase de l'article 113-8 ne sont pas applicables."
Lien vers LegiFrance : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCo ... e=20180915

Article 222-22-1 du code pénal (Précision sur la notion de contrainte) :
"La contrainte prévue par le premier alinéa de l'article 222-22 peut être physique ou morale.
Lorsque les faits sont commis sur la personne d'un mineur, la contrainte morale mentionnée au premier alinéa du présent article ou la surprise mentionnée au premier alinéa de l'article 222-22 peuvent résulter de la différence d'âge existant entre la victime et l'auteur des faits et de l'autorité de droit ou de fait que celui-ci exerce sur la victime, cette autorité de fait pouvant être caractérisée par une différence d'âge significative entre la victime mineure et l'auteur majeur.
Lorsque les faits sont commis sur la personne d'un mineur de quinze ans, la contrainte morale ou la surprise sont caractérisées par l'abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour ces actes."
Lien vers LegiFrance : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCo ... e=20180915
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

IL ( ELLE ) M'A QUITTE(E)

Ce n'est certes pas en pleurant et en lui montrant tout le mal qu'il vous fait qu'il reviendra.
Plus un homme ( ou une femme ) sait qu'il va passer pour un " salaud ", et un " lâche ", plus il va en faire pour bien le mériter !
C'est ainsi, la culpabilité ne donne pas de bons sentiments, elle enfonce le couteau encore plus profond.
Il faut ainsi justifier à tout prix la décision que l'on a prise et se faire finalement passer non pour le bourreau, mais pour la victime, quitte à bien salir la réputation de l'autre personne.

Difficile à lire et à accepter ? Pourtant c'est la plupart du temps inconscient, et à la fois humain dans un sénario de survie pour justement ne pas passer pour un salaud. Ce qui ne veut absolument pas dire que l'on en est un !
Car celui ( ou celle ) qui part, qui abandonne, ne le fait pas par hasard. Manque de dialogue, rendez-vous affectifs manqués, frustrations, laisser aller, comportements plus ou moins protecteurs, manipulateurs, etc.. difficulté à parler de peur de blesser l'autre, ou certitude que l'autre n'écoutera pas, ne comprendra pas, etc.... tout cela et bien d'autres choses, font qu'un jour, subitement on en peu plus, on craque, et on part.
Et le mal que l'on fait à l'autre nous parait si injuste et horrible que l'on préfère prendre le masque du méchant ( méchante ) et assumer cette espèce de jouissance triomphante jusqu'au bout ! ( voir les épouvantables galères des divorces ! )

Bref, il est parti, et alors ?

S'il a agit ainsi, est-il vraiment l'homme dont vous avez besoin ? Celui sur qui vous pouvez vous appuyer, avoir confiance ? Il l'a fait maintenant, soyez sûre qu'il l'aurait fait plus tard !
Vous l'aimez encore. C'est quoi l'amour ? Votre amour ?
Quand on est " en manque " c'est intolérable, il faut combler, on a l'impression de tomber dans un gouffre.
Mais il n'y a pas de gouffre, c'est une image. Il y a juste l'absence, la frustration intense de ce que l'on pensait acquis.
Mais bientôt il y aura d'autres situations, d'autres éléments qui viendront colmater la brèche.

Oui, on peut pleurer toutes les larmes de son corps, se sentir mourir. Etre vidée, sans forces, abandonnée, trahie, moins que rien, salie, humiliée, jetée, etc, etc...
Sauf qu'on A RIEN PERDU.
On ne s'est même pas perdue ! On est restée la même,comme avant.
Si on a " tout donné " à l'autre, c'est parce qu'on avait à donner, et qu'on l'a bien voulu. Et que donner c'est déjà se donner à soi la joie de donner. Et que c'est inépuisable. On a toujours à donner ! Donner ce n'est pas se dépouiller, c'est évoluer.
On a perdu DES ILLUSIONS, c'est tout.
Et on fera ça toute notre vie, si on croit que notre salut, notre bonheur, vient de l'autre !

Au lieu de vous apitoyer sur votre sort, après avoir pleurer un bon coup sur cet homme ( qui reviendra peut-être ! ) et sur finalement TOUS LES MALHEURS que vous avez eus avant, relevez la tête !
Car il y a des clichés bien rôdés :
Un homme n'aime pas les drames. Surtout ceux qu'il engendre !
Un homme n'aime pas se sentir responsable du malheur de l'autre, et il fuira !
Un homme ne pense pas, ne mesure pas, n'aime pas comme une femme !
Un homme a besoin de convoiter, de désirer, et de triompher. Après il s'en fout ! ( traduction, l'homme est un chasseur, ce qui l'interesse c'est l'adrénaline du " vouloir " et un petit peu celle du " pouvoir " )

Bon ! Vrai ou pas, prenez note.
Et si vous tenez à cet homme changez la donne.
Remontez la pente, prenez soin de votre apparence, intéressez-vous à des trucs que vous aimez. Montrez-lui l'image d'une femme qui se relève, qui a encore le goût de la vie le sens du devoir et la valeur des choses. Qu'il n'est pas un dieu, que votre vie ne lui appartient pas, que c'est VOUS qui décidez de votre malheur ou bonheur.

Reprenez vie et enfants en main.
Qu'on lui dise un jour, bientôt, ce que disent très souvent les copains qui voient là l'aubaine d'une femme libre et possiblement aimante : " Bon, écoute, ben non, elle ne va pas si mal que ça. Non, elle ne parle jamais de toi, elle ne se plaint pas. Finalement, elle est forte. Et puis elle prend soin d'elle, je ne savais pas qu'elle était aussi jolie, t'es vraiment un connard ! "
Et s'il a encore des sentiments pour vous, l'aiguillon de la jalousie, et du désir reviendra...

Certes, vous valez mieux que cela.
Les femmes valent mieux que ces pitoyables propos qui les maintiennent dans le désir d'un homme. Mais elles en passent par là. Elle sont intelligentes et clairvoyantes. Elles savent que c'est ainsi que pensent, et sont, les hommes. Et elle acceptent.
Elles acceptent en connaissance de cause.
Et pour les hommes, c'est cela leur mystère, que le sachant, elles les aiment encore !

Et s'il ne revient pas, vous l'aurez échappé belle.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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