Urgent, c'est le tournant de ma vie

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Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LE PARDON APRES UN VIOL

Le pardon doit être exprimé pour soi et non pour le violeur.
On peut pardonner pour se libérer de la colère qui nous ronge, pour tourner la page, pour oublier, parce que le pardon correspond à nos valeurs profondes (le pardon chrétien par exemple) mais en aucun cas le pardon doit être une obligation, une injonction.

Le pardon n’est pas un du.
Le pardon n’a pas à être valorisé par les médias. En glorifiant le pardon, les médias font du pardon une étape obligatoire vers la résilience, et en cela font aussi le jeu du patriarcat.

Le viol n’est pas, par essence, pardonnable. Présenter le viol, comme un crime devant forcément être pardonné, amoindrit sa gravité, son caractère absolument impardonnable.
La victime ne doit pas le pardon au violeur.
Pas plus il lui appartient de lui pardonner pour que celui-ci puisse se reconstruire, lui aussi, tourner la page.
La victime a assez de s'occuper elle-même de sa re-construction.

En tant que victime, vous avez le droit à la colère, à la haine, à la rancœur éternelle. Vous avez le droit de hurler votre peine, votre indignation, de le faire savoir à votre violeur et au monde entier.

Et pourtant la société attend des victimes qu’elles fassent preuve de « dignité » autrement dit qu’elles se taisent ? Pourquoi ?
En exigeant des victimes qu’elles pardonnent et qu’elles soient dignes, les " bien-pensants " parlent simplement de leur propre histoire, de leur vécu, de leur silence imposé, ou qu'ils n'ont pas osé briser.

On entend cette phrase : « Si tu avais été réellement violé, tu n’en parlerai pas ». Et cette phrase reflète assez bien ce que l’on attend des victimes de viol : qu’elles n’en parlent pas.
Et si elles en parlent, pour les autres " c’est louche, elles veulent l’argent, la gloire, ou tout simplement nuire à l’homme qu’elles accusent de viol."
Ou quand un homme parle de son viol, on lui rit au nez, on lui dit qu’il est chanceux : " moi j’aimerai bien de faire sucer gratuit !" ou qu’il est juste un pédé refoulé.

Cette injonction à la dignité, au pardon et au silence n’arrange que les violeurs.
Elle détruit les victimes, elles les confinent au silence.
Pire elles les culpabilisent si elles sont incapables de pardonner.
Le choix du pardon n’appartient qu’à la victime. Et pour les raisons qui lui sont propres et personnelles.

La victime qui dénonce son violeur, qui a su se battre, la rage au ventre pour briser la loi du silence, a ainsi permis qu'il ne recommence pas. Elles n'est pas devenue sa complice.
C'est ce qui s'appelle, être un Homme.
C'est ce qui s'appelle, être une Femme.
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Message par Dubreuil »

RAPPEL

Pour une question précise concernant un sujet grave, ce forum n’est pas un bureau des plaintes, il n’a pas vocation d’alimenter les bénéfices secondaires de votre mal-être, ni d’abonder dans le ressassement de vos malheurs en vous complaisant dans la sympathie ou la pitié occasionnés par votre situation dramatique.
Ce forum est au contraire géré par un Administrateur et des Professionnels de la Santé mentale, tous diplômés, soucieux de la qualité de leurs interventions, et qui prennent de leur temps pour se mettre à l’écoute et à la disposition des internautes véritablement disposés à comprendre leur problématique pour aller mieux et évoluer dans leur vie personnelle.
Il suffit parfois d’un seul post avec l’un d’eux pour débloquer une situation qui paraissait inextricable.
D’autre part, si chaque personne est différente, et chaque cas unique, il n’en demeure pas moins que des explications psychologiques sont déjà données à d’autres internautes, dans différentes rubriques regroupées sous, ex : perversion, inceste, mutilation, boulimie, anorexie, troubles sexuels, troubles du comportement chez l’enfant, etc… Ces explications vous aideront de suite, sinon à trouver la réponse que vous attendiez, du moins à disposer d’une base vous permettant de mieux exposer votre situation au professionnel que vous choisirez d’interpeller pour vous accompagner dans vos questionnements.
Ne perdez pas votre temps avec certaines réponses des internautes qui abondent trop longtemps dans votre sens, ne vous apportent aucun éclaircissement professionnel, ne sont que leurs propres projections intimes, ou risquent de vous mettre sur une fausse route en aggravant votre mal-être.
Adressez-vous intelligemment auprès d’un professionnel de visu, et dans votre région. Plus vite vous serez en mesure de vivre en harmonie avec vous-même, plus vite la vie qui vous attend sera meilleure.
Le pire est derrière vous.
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Message par Dubreuil »

UN PEU D'HYSTERIE

La névrose hystérique se caractérise par des troubles somatiques transitoires ou durables, sans lésion organique. On retrouve également des symptômes psychiques intermittents. Les premiers symptômes de l’hystérie débuteraient à l’adolescence, cette pathologie étant assez rare chez l’enfant.
Selon FREUD, l’hystérique aurait subie une « séduction » de la part d’un adulte, le plus souvent le père. Cette séduction causerait un traumatisme pendant l’enfance qui ne prendrait effet qu’après coup, suite à un évènement mineur ; il y aurait alors déclaration de la symptomatologie.
Autrement dit, la névrose hystérique traduirait la résolution pathologique d’une sexualité conflictuelle.
La névrose hystérique est également appelée « névrose de conversion », le symptôme le plus prépondérant étant, pour le courant psychanalytique, les troubles de conversion faisant suite à la mise en place du mécanisme de défense de la conversion (la représentation inacceptable génératrice d’angoisse est transposée à une perturbation physique comportant une signification symbolique inconsciente).

Les symptômes de conversion
Les symptômes somatiques, ( maladies psychosomatiques, troubles divers sans atteinte organique ) sont réversibles même s’ils se montrent rebelles ou durables aux soins.

Troubles de la motricité et du tonus
Crises pseudo-convulsives, généralement spectaculaires: elles ont été décrites initialement par Charcot avec des douleurs dans le ventre, des douleurs ovariennes, des troubles visuels, une perte de connaissance, une raideur du corps. C’est ce que l’on nomme « la grande crise hystérique » ; elles sont aujourd’hui très rares, mais plus présentent dans les sociétés traditionnelles. De nos jours, ces crises sont plus dégradées, l’agitation étant plus discrète, comprenant des crises de larmes, des tremblements de plusieurs membres, de la tête, des hoquets répétés, des toux spasmodiques, une sensation de boule à la gorge (dysphagie), une somnolence diurne, un pseudo-coma (pouvant durer plusieurs minutes à plusieurs jours), de l’asthénie, de l’astasie abasique (incoordination des membres inférieurs et supérieurs), une « crampe de l’écrivain » (plus de sensation dans la main avec laquelle on écrit), une pseudo-paralysie hystérique qui peut affecter n’importe quel membre (souvent le membre paralysé est significatif), une aphonie qui peut aller jusqu’au mutisme, des spasmes des sphincters.

Les troubles sensitifs
Anesthésie, frigidité chez la femme hystérique, des maux de ventre, les organes des sens peuvent être le siège de manifestations de conversion comme la pseudo-surdité, la pseudo-cécité, des troubles neurovégétatifs, des symptômes gastro-intestinaux, des symptômes gynécologiques (aménorrhée : absence des règles, règles irrégulières, abondantes…)

Les symptômes psychiques intermittents
Il existe quatre grands symptômes :
L’amnésie psychogène : incapacité soudaine à évoquer des souvenirs personnels importants. Il n’est pas nécessaire que l’évènement oublié soit traumatique, le caractère conflictuel de sa signification affective peut suffire pour le faire tomber sous le coup de la censure.
Les fugues psychogènes : les personnes partent du domicile, du travail avec l’impossibilité de se souvenir du passé. Il y a parfois, mais très rarement, l’adoption d’une autre identité.
Le somnambulisme : il serait du au clivage de la conscience. Les sujets vont reproduire des scènes dramatiques imaginaires ou des évènements vécus avec une amnésie totale de l’épisode au réveil.
Etats crépusculaires et troubles dissociatifs atypiques : perte de la réalité, état de transe.

Contexte clinique des symptômes
Les hystériques présentent une grande sensibilité à la suggestion. Cette suggestibilité peut avoir un pouvoir de renforcement dans la psychothérapie mais le désir de plaire à l’interlocuteur peut par contre contribuer à la persistance du symptôme. Les symptômes sont donc labiles et fluctuants ; ils apparaissent et disparaissent au gré des contrariétés de la personne.
L’hystérique est dans un mode relationnel de séduction, notamment avec les soignants, avec une érotisation des relations interpersonnelles mais un évitement de la sexualité.
L’hystérique va présenter une plasticité à l’égard des manifestions psychopathologiques ; elle va reproduire ce qu’elle a pu voir chez quelqu’un d’autre ; il s’agit d’une identification inconsciente à la pathologie de l’autre.

Les bénéfices secondaires de cette pathologie sont importants. Ces troubles vont entrainer un grand intérêt de l’entourage pour le patient. Il est préconiser d’isoler la patient hystérique quand celle-ci est en crise. En effet, l’attention d’autrui va contribuer à l’augmentation de ces scènes spectaculaires.

Ces troubles ont une valeur de refuge : la conversion est un mécanisme de défense qui comporte un bénéfice primaire ; refouler la représentation mentale inacceptable et effacer la charge affective trop douloureuse pour le moi conscient.

Hystérie et théorie de la conversion et du refoulement
FREUD se base sur la méthode cathartique pour créer le terme d’hystérie de conversion ; il s’agit de la conversion d’un affect lié à une expérience traumatique. L’affect (colère, haine, humiliation, douleur) n’a pu être exprimé au moment de l’expérience traumatique et il est converti en une innervation corporelle (trouble de conversion). La représentation liée à l’évènement est refoulée, chassée de la conscience.
Refoulement : mécanisme de défense qui permet de garder hors de la conscience l’affect pénible.

Hystérie et théorie de la séduction sexuelle
L’enfant, d’un point de vue économique est incapable d’intégrer l’expérience traumatisante. Il y a un trop plein d’excitation (peur…). FREUD dit que l’enfant ne refoule pas cet évènement mais qu’il n’a pas d’importance pour lui ; l’enfant ne réagit pas tout de suite.
Rapidement dans ses travaux, FREUD met l’accent sur la nature sexuelle de la scène traumatique déclenchante. Il s’agit d’une séduction sexuelle subie dans l’enfance qui n’a d’effet pathogène que dans un deuxième temps (théorie de l’après coup), lors d’un deuxième évènement traumatique venant rappeler par des éléments associatifs le premier. Ce deuxième traumatisme n’est pas nécessairement sexuel mais va faire ressortir toutes les excitations traumatiques qui n’ont pas été élaborées et liquidées.
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Message par Dubreuil »

DECOUVERTE DE EMDR
a été découverte en 1987 par une psychologue américaine, Francine Shapiro, membre du Mental Research Institute de Palo Alto. L’EMDR permet la remise en route d’un traitement adaptatif naturel d’informations douloureuses bloquées (par exemple après un choc traumatique), la mobilisation de ressources psychiques et la restauration d’une estime de soi déficiente. Le traitement de l’information est un phénomène naturel de « digestion » des évènements de vie ou de souffrances existentielles parce qu’il articule : • Une baisse et donc une remise à niveau des émotions. • Une résolution des déséquilibres psychocorporels. • Une intégration de « souvenirs » pathogènes dans la mémoire, qui cessent ainsi d’être douloureux. L’EMDR ne peut ni effacer, ni changer le passé, mais permet qu’il ne fasse plus mal. • Une restauration de l’estime de soi. Ce modèle guide la pratique de l’EMDR

LE PRINCIPE
Quand des expériences inquiétantes se produisent, elles sont stockées dans le cerveau avec toutes les images, bruits, pensées et sentiments qui l’accompagnent au moment de l’événement. Quand une personne a été traumatisée, le cerveau semble ne pas pouvoir traiter l’expérience comme il devrait le faire normalement. Par conséquent, les pensées et les sentiments négatifs de l’événement traumatique sont « emprisonnés » dans le système nerveux. Puisque le cerveau ne peut pas traiter ces émotions, l’expérience et/ou les sentiments qui l’accompagnent sont souvent supprimés de la conscience. Cependant, la détresse continue de se manifester dans le système nerveux où elle cause des perturbations dans le fonctionnement émotif de la personne…

LES SOINS
La thérapie EMDR est indiquée principalement pour la résolution de symptômes liés à un ou des événements traumatiques. Certaines phobies ou pertes de l’estime de soi sont liées à un ou des événements traumatiques. Les symptômes peuvent alors très bien répondre à la thérapie EMDR. Par exemple, Brown, McGoldrick et Buchanan (1997) ont observé des rémissions réussies dans cinq des sept cas consécutifs de personnes ayant une image très anormale de leur corps (se considérant comme obèse, nez trop gros…) après une à trois séances d’EMDR traitant des souvenirs traumatiques reliés au problème…

SI CA FONCTIONNE
Il y existe de nombreux facteurs permettant de voir si la thérapie EMDR peut être utile dans la situation particulière et l’histoire d’un patient. Pendant votre consultation initiale avec un praticien EMDR, tous ces facteurs appropriés devraient être évoqués de manière approfondie afin que vous décidiez ensemble d’utiliser ou non l’EMDR. En général cependant, vous êtes un excellent candidat pour la technique d’EMDR si vous avez… des peurs fortes et inexplicables, subi des abus sexuels, été la victime ou le témoin d’un crime ou d’un grave accident, survécu à une catastrophe naturelle, vécu un événement traumatisant, des difficultés pour faire confiance aux autres, peur de rester seul(e), fréquemment le sentiment d’être coupable, des crises de colère irrationnelles, une mauvaise image de vous-même…

LES ENFANTS ET ADOLESCENTS
Bien sûr, la thérapie EMDR peut être utilisée avec l’enfant, et ceci dés son plus jeune âge (deux ou trois ans). Elle s’adapte alors à ses besoins et son niveau de fonctionnement. La collaboration du ou des parents est essentielle. Il en est de même pour l’adolescent. Comme pour l’adulte, le nombre de séances peut varier de quelques unes à une ou plusieurs dizaines en fonction de la difficulté présentée.

DEROULEMENT
De la même façon que la thérapie EMDR aide le cerveau dans son traitement naturel de l’information émotionnelle, le praticien EMDR aide le patient dans son processus de guérison en devenant son partenaire pour un voyage destiné à éliminer le traumatisme passé, bloqué dans son système nerveux. Au début d’une séance ordinaire de thérapie EMDR, le praticien aide le patient à repérer exactement le problème ou l’événement qui sera la cible du traitement. Pendant que les pensées et les sentiments remontent à la surface, le praticien et le patient travaillent ensemble pour stimuler les mouvements des yeux qui accompagnent l’expérience brièvement rappelée. Pendant que les mouvements des yeux sont stimulés, les émotions sont libérées. Les séries successives et assez brèves de mouvements des yeux (30 secondes à quelques minutes) continuent jusqu’à ce que les émotions soient neutralisées et que l’événement passé devienne associé par le patient à des pensées et des sentiments positifs sur lui-même, comme « Je réalise maintenant que ce n’était pas ma faute ».

COMBIEN DE SEANCES
Cela dépend de la complexité de l’histoire du patient, de sa capacité à « s’auto-apaiser » et à utiliser les différentes techniques de contrôle de soi pour diminuer la perturbation potentielle qui peut survenir pendant le traitement. Le praticien doit enseigner au patient ces techniques pendant la phase de préparation. La durée requise pour cette phase sera différente pour chaque client. Dans la majorité des cas, le traitement actif devrait commencer après une à trois séances.

LA DUREE
La durée du traitement et le nombre de séances dépendent essentiellement du trouble ou de la pathologie dont souffre le patient. D’une manière générale, le praticien ne commence vraiment la thérapie qu’après quelques entretiens consacrés à : – l’évaluation clinique des troubles, des indications et contre-indications d’une telle thérapie, – l’anamnèse, c’est-à-dire la prise de l’histoire de vie, la plus complète possible, – une préparation du patient : explication de la thérapie et mise en place obligatoire de quelques techniques de relaxation. Plusieurs séances de stabilisation sont souvent nécessaires dans les cas de traumatismes psychologiques graves ou complexes. D’une manière générale, et purement indicative, le nombre de séances peut varier de quelques unités pour les psychotraumatismes simples (ex : accident unique ou agression, à l’âge adulte…), à plusieurs dizaines de séances pour les expériences traumatiques anciennes ou répétées, altérant l’identité même du patient (ex : abus sexuels répétés dans l’enfance…) La fréquence des séances est variable : de une à trois séances par semaine, à une séance tous les quinze jours. Insistons sur le fait que toutes ces données sont purement indicatives, sans caractère absolu, liées surtout à la spécificité propre de chaque cas. C’est dire l’importance des tout premiers entretiens, tant sur le plan technique qu’humain, quand se tisse l’alliance thérapeutique… Le praticien pourra alors proposer des réponses bien adaptées aux inévitables questionnements du patient.

LES HONORAIRES
Comme pour la plupart des thérapies, les honoraires des praticiens EMDR sont libres. Ils sont généralement en accord avec les recommandations récentes du Conseil National de l’Ordre des médecins concernant l’ensemble des praticiens en honoraires libres. En effet, le Conseil rappelle que les honoraires sont fixés librement, mais avec « tact et mesure », en tenant compte de la durée, de la nature, de l’importance de l’acte, mais aussi des possibilités économiques du patient. Bien que l’établissement d’une fourchette précise soit difficile à établir on peut dire qu’ils dépendent de plusieurs facteurs, comme par exemple : 1) De la durée des séances : généralement pour ce qui est des thérapies des adultes, elle est de 60 min à 1 h 30, voire 2 heures ou davantage dans quelques cas. Elle peut être bien inférieure à 60 minutes pour ce qui est de l’analyse des enfants et des jeunes adolescents. 2) Du statut professionnel des thérapeutes : psychologues cliniciens, psychothérapeutes, psychiatres conventionnés (secteur I) ou conventionnés en honoraires libres (secteur II). Les médecins font généralement des feuilles de soins, notamment si les troubles à traiter sont répertoriés comme d’ordre psychopathologiques (ex : trouble dépressif, attaques de panique…), permettant un remboursement partiel de la part des caisses d’assurances maladie ; le reste, tout ou partie, étant éventuellement pris en charge par les mutuelles. 3) L’expérience, l’ancienneté et le professionnalisme des praticiens. 4) Le lieu d’exercice peut aussi avoir une influence : par exemple, le coût de la vie (loyers surtout), plus élevé à Paris qu’en province.

LES EFFETS NEGATIFS
Comme avec toute forme de psychothérapie, il peut y avoir une augmentation provisoire de la détresse. Des souvenirs douloureux non-résolus peuvent émerger. Certains patients peuvent éprouver des réactions pendant une séance de traitement que ni eux ni le praticien n’aurait pu prévoir, comme un niveau élevé d’émotion ou de sensations physiques. Après la fin de la séance, le re-traitement de l’information émotionnelle liée à l’incident ou au matériel qui a été évoqué peut continuer de se faire par lui-même. Des rêves, d’autres souvenirs, d’autres émotions inhabituelles peuvent se manifester. C’est généralement un signe qu’un travail en profondeur est en train de se faire.

REVIVRE AUSSI FORT E TRAUMATISME
La plupart des patients ne sont conscients que d’une ombre de l’expérience traumatique initiale, alors que d’autres la sentent à un degré plus fort. À la différence de nombreuses autres thérapies, les patients traités avec l’EMDR ne sont pas invités à revivre le trauma intensément ni pendant des périodes prolongées. Avec la thérapie EMDR, quand il y a un niveau élevé d’intensité, il dure seulement pendant quelques instants et diminue ensuite rapidement. S’il ne diminue pas rapidement de lui-même, le praticien a été formé pour aider à le faire descendre. Le patient a aussi été formé, avant de commencer la thérapie EMDR, à des techniques permettant de soulager immédiatement une détresse qui s’avèrerait trop intense.

IDENTIFICATION DU SOUVENIR
En EMDR, le plus important est de pouvoir accéder aux sensations physiques qui accompagnent le trouble émotionnel, que ce soit l’anxiété ou la dépression. Il est préférable, mais pas indispensable, de partir d’un souvenir parfaitement identifié. Il est possible de commencer le traitement à partir d’une situation difficile dans le présent, et de procéder au retraitement de cette information sans jamais avoir accès à un souvenir « originel ».

ET SI LE PATIENT NE SE SOUVIENT PAS
La thérapie EMDR part du principe que tous les souvenirs dans le cerveau sont connectés les uns aux autres. Un souvenir traumatique qui se manifeste dans le présent (par des pensées négatives sur soi, des émotions inappropriées, des sensations physiques désagréables) est connecté aux souvenirs et aux expériences du passé. Par contre, ces connexions ne sont pas nécessairement ni conscientes, ni verbales. Il est donc possible d’accéder, au cours du traitement, à des souvenirs du passé qui sont principalement représentés par des sensations physiques du corps, et non par une « histoire » qui pourrait être racontée avec des mots.

PLUS RAPIDE QU'UNE PSYCHOTHERAPIE
C’est exactement le cas. La thérapie EMDR semble effectivement offrir un « raccourci » pour éliminer les symptômes qui viennent d’événements du passé qui n’ont pas été « digérés » par le système nerveux. Par contre, la thérapie EMDR ne remplace pas le travail psychanalytique pour ce qui a trait à une plus grande connaissance de soi sur le long terme. Les deux formes de thérapies sont d’ailleurs souvent utilisées conjointement avec profit.

REMBOURSEMENTS
Les séances réalisées avec des psychiatres ou des psychologues cliniciens exerçant en structure hospitalière peuvent être remboursées. De plus, certaines assurances complémentaires peuvent prendre en charge le psychothérapie EMDR.
Nous vous conseillons de vérifier en prenant un rendez vous.
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Message par Dubreuil »

LA MERE

Pour comprendre ce qu'est l'amour "éteint " d'une mère, acheter le livre : " Mes nuits sont plus belles que vos jours " de Raphaëlle Billetdoux ( éditions Grasset ) et lisez lentement de la page 46 à la page 51. C'est simple, c'est doux, et édifiant.
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Message par Dubreuil »

COMMENT SE PASSE L'OEDIPE

L’enfant recherche les contacts physiques avec son parent de sexe opposé parce que cela lui procure du plaisir. La petite fille va embrasser son papa sur la bouche, se frotter à lui. Le petit garçon va toucher les seins de sa maman ou s’exhiber tout nu dans le salon, le soir où ses parents reçoivent des amis. Tous les plaisirs que nous appelons « sexuels » dans la vie adulte, l’enfant va les expérimenter de façon enfantine, sous une forme « allégée ». Dans le même temps qu’il est attiré par sa mère, le petit garçon va ressentir de l’hostilité et de la jalousie envers son père (et inversement pour la petite fille). C’est normal : l’autre parent est perçu comme un rival.

Est-ce plus compliqué pour les filles ?
Oui, dans la mesure où, tout comme les garçons, elles ont pour premier objet d’amour leur maman. Avant 3 ans (au cours de la période préœdipienne), elles sont dans une relation sensuelle avec leur mère, recherchant son odeur, sa peau, son contact. Mais alors que les petits garçons s’attachent de manière franche et définitive à leur mère, les petites filles s’en détachent au moment de l’œdipe pour se tourner vers leur père. Ce qui ne va pas sans culpabilité. On ne se détache pas aussi facilement de son premier amour… D’ailleurs, les relations mère-fille restent assez souvent marquées par l’ambivalence, mêlant tendresse et agressivité, amour et haine.

Comment sait-on que l'enfant est sorti de l'oedipe ?
Il y a un signe très repérable : c’est l’apparition de la pudeur. D’un seul coup, le comportement de votre enfant se met à changer du tout au tout. Lui qui n’hésitait pas à se promener nu devant vos amis va se trouver tout gêné d’être vu, ne serait-ce qu’en pyjama. Une conscience morale s’est mise en place, qui l’empêche de manifester franchement ses désirs sexués. En général, l’œdipe s’éteint vers 6 ans.

Pourquoi est-ce finalement une expérience positive pour l'enfant ?
Il va apprendre une chose essentielle : ses désirs ne peuvent pas se manifester ouvertement ni se réaliser pleinement. Il va devoir composer avec des moments insatisfaisants et d’autres satisfaisants, des réalisations et des frustrations, des plaisirs et des déplaisirs. Bien sûr, il en a déjà fait l’expérience tout bébé en comprenant qu’il n’est pas possible de téter aussi longtemps ni aussi souvent qu’il le veut. Mais c’est dans l’œdipe qu’il aura la compréhension la plus claire et la plus évidente des limites à son désir.

Quel rôle joue l'oedipe dans la sexualité adulte ?
Grâce au complexe d’Œdipe, le petit garçon sait pour la première fois ce que c’est que de se sentir garçon, tandis que la petite fille fait l’expérience de la féminité. Ce sont les balbutiements de l’identité sexuelle. L’enfant se reconnaît fille ou garçon, différent de l’autre sexe. Mais c’est seulement à l’adolescence que vont apparaître les premiers éléments concernant son orientation sexuelle.
On parle parfois d'oedipe inversé...
Il arrive qu’un petit garçon développe une relation œdipienne avec son père, et une petite fille avec sa mère. C’est même beaucoup plus fréquent qu’on ne pourrait le croire. L’enfant éprouve donc une attirance « érotique » pour son parent de même sexe. Attention, cela ne présage absolument pas de sa sexualité future ! Ce qu’on sait en revanche, c’est qu’un petit garçon qui « fait » son œdipe avec son papa risque de connaître à l’âge adulte une relation difficile avec la hiérarchie. Il se sentira en effet dans la nécessité de se révolter contre la figure paternelle, autrement dit contre toute représentation de l’autorité et de la loi. Quant aux petites filles qui ont vécu une relation œdipienne avec leur maman, on constate souvent qu’elles ont des relations difficiles avec les autres femmes (conflits, jalousie…).

C'est quoi, un oedipe mal résolu ?
C’est lorsque l’enfant reste avec l’idée que son désir est fautif. Il en conçoit de la culpabilité et éprouve un sentiment de rage contre ses parents, qui risque, ensuite, de se transformer en rage envers tous les adultes – surtout ceux qui sont « importants », qui ont du pouvoir sur lui. D’où la nécessité d’adopter tout de suite les bonnes attitudes face aux comportements parfois déroutants de votre petit.

Comment réagir ?
- Elle s’assoit à califourchon sur les genoux de son papa et se frotte contre lui
Evitez de réagir avec sévérité, cela risquerait d’inhiber votre petite fille. Elle cherche du plaisir avec une absolue candeur, inutile de la culpabiliser. Il faut simplement que son papa lui fasse sentir qu’il y a des gestes qui ne se font pas entre parent et enfant. En lui disant : « Non, pas comme ça. Si tu veux faire comme ça, moi je ne joue pas. » Pas besoin d’en dire plus. L’enfant comprend très bien le message. Si malgré tout votre petite fille continue, mettez un terme au câlin.
- Elle embrasse son père sur la bouche
Là encore, quelques paroles simples mais fermes suffisent : « Non, pas sur la bouche. Ce sont les Russes qui s’embrassent sur la bouche. Ici, en France, on ne fait pas comme ça. Tu peux m’embrasser sur les joues, ou sur le front, mais pas sur la bouche. »
- Elle ne supporte pas de nous voir nous faire un câlin, son papa et moi, et elle essaie de nous séparer
Montrez-lui que vous n’êtes pas dupes. Le papa peut par exemple demander : « Pourquoi cherches-tu à écarter ta maman ? Tu es jalouse ? » Ou expliquer : « J’aime ta maman, je t’aime aussi, mais c’est différent. » Evitez quand même de provoquer votre petite fille en vous embrassant en public. Entre 3 et 6 ans, l’enfant est dans un état de grande excitabilité. Le moindre geste un peu suggestif peut déclencher des réactions.
- Elle susurre à son père : « Quand je serai grande, je me marierai avec toi. » / Il clame : « Plus tard, je vais épouser maman. »
Même si vous vous sentez confusément flatté(e) par cette vibrante déclaration d’amour, ne laissez planer aucune ambiguïté. Vous ne feriez qu’entretenir votre enfant dans ses illusions et vous l’empêcheriez de franchir les étapes. Il faut rétablir l’ordre des générations, ne pas laisser votre petit croire qu’il va pouvoir rivaliser avec votre conjoint. Par exemple, en lui disant : « Non, ce n’est pas possible, je vis avec maman/papa et toi aussi, plus tard, tu auras un(e) amoureux(se). »
- Il se glisse dans mon lit chaque fois que son papa est absent
A vous de ne pas le mettre en position de « petit homme » et de ne pas accepter qu’il dorme près de vous. D’accord pour un petit câlin dans le lit avant de s’endormir mais, ensuite, il devra regagner son lit. Il pourra éventuellement venir vous réveiller demain matin s’il le souhaite. Il est très tentant, pour un petit garçon, de profiter de l’absence de son papa pour prendre sa place. Mais ce n’est pas parce que votre compagnon n’est pas là qu’il ne peut pas jouer son rôle de tiers séparateur. Vous pouvez le faire exister en paroles : « Papa ne serait pas d’accord pour que tu passes la nuit dans le lit. »
- Il ne rate pas une occasion de me toucher les seins ou les fesses
Là encore, évitez les mots brusques qui risqueraient de le culpabiliser. Dites simplement : « Ne me touche pas comme ça, je n’aime pas. » Ou encore : « On ne touche pas sa maman comme ça. » A cet âge, un petit garçon est vite troublé. La simple vue de votre décolleté lorsque vous vous penchez pour l’embrasser peut suffire à le mettre en émoi. A vous de faire preuve de pudeur : ne vous promenez pas nue devant lui, ne partagez pas son bain. Ou alors avec un maillot.

Et lorsqu'il n'y a pas de papa ou de maman à la maison, comment ça se passe ?
Maman célibataire, couple homo, papa veuf… L’enfant n’a pas toujours un parent représentant le sexe opposé sous les yeux. Va-t-il pouvoir faire son œdipe ? Ce n’est pas un problème. Il y a toujours dans l’entourage proche de l’enfant une femme ou un homme qui va pouvoir jouer le rôle du partenaire œdipien. Pour le petit garçon, ce sera la jeune fille au pair, la nounou, la tante, la cousine, etc. Pour la petite fille, l’oncle, le parrain, le voisin. L’élu(e) sera toujours un adulte dont il dépend vitalement (une personne qui s’occupe de lui au quotidien, qui le fait manger, dormir, etc.). En outre, il faut que ce soit une personne habitée par le bonheur de vivre, porteuse de désirs, quelqu’un qui a envie d’être avec lui et qui est capable de lui manifester de la tendresse. A noter : les grands-parents sont rarement choisis pour partenaires œdipiens. L’âge est un frein à la manifestation du désir érotique de l’enfant.
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LES VIOLS : 98 % DES AGRESSEURS SONT DE SEXE MASCULIN et 80 % DES VICTIMES SONT DE SEXE FEMININ

Quel que soit l'âge de la personne abusée, une agression sexuelle est toujours terrible, mais il est particulièrement révoltant d'imaginer que des adultes en position de pouvoir posent des actions dégradantes et traumatisantes sur des jeunes sans défense.
Nous avons tendance à croire que nous connaissons assez nos enfants pour repérer tout changement dans leur comportement... Et pourtant, de nombreux adultes, abusés pendant l'enfance, affirment que leurs parents n'ont rien vu. Est-il réellement possible de déceler chez les enfants des signes de violence sexuelle? Existe-t-il des comportements qui doivent nous mettre la puce à l'oreille?
Les statistiques
Les données sont claires : environ 5000 personnes ont déclaré être victimes d'agression sexuelle au Québec, en 2011 seulement. Cela inclut des personnes de tous âges, de tout milieu social, des deux sexes et prend en compte toutes les formes d'agressions enregistrées par la loi (contacts, incitations, relations non consenties, exhibitionnisme, voyeurisme, inceste, intimidation par ordinateur, etc.) À ce chiffre déjà exorbitant s'ajoutent plusieurs données inquiétantes :
90 % des agressions sexuelles ne sont pas déclarées à la police.
Les 2/3 des victimes sont âgées de moins de 18 ans.
80 % des victimes sont de sexe féminin.
98 % des agresseurs sont de sexe masculin.
20 % des agresseurs ont moins de 18 ans.
Dans 80 % des cas, l'agresseur est un proche de la victime, et dans 1/3 des cas, il s'agit d'un membre de la famille (père, oncle, frère, etc.)
Est-il possible de remarquer quelque chose d'inhabituel?
Plusieurs études scientifiques ont mis en lumière une série de signes et symptômes physiques et psychologiques qui devraient aider les adultes (parents, professeurs, intervenants) à déceler un comportement anormal chez les enfants dont ils ont la responsabilité.
Pourtant, trop souvent, on ne voit rien, et les jeunes souffrent en silence sans jamais oser parler. Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi on ne remarque rien :
L'enfant a peur : on menace de faire du mal à quelqu'un qu'il aime s'il parle.
Le jeune aime profondément son agresseur (parent, proche de la famille) et ne veut pas qu'il lui arrive du mal.
Le sujet est tabou et l'enfant ne sait pas comment l'aborder.
Le jeune croit qu'il est responsable, qu'il a encouragé le comportement de l'agresseur, il se sent coupable.
L'entourage n'est pas réceptif, ou encore ferme les yeux sur une pratique qui semble évidente aux yeux de l'enfant.
Les proches pensent toujours que ça arrive chez les autres, chez les familles à problème, dans un milieu social moins élevé, etc.
Les parents pensent que les changements de comportements sont causés par autre chose : séparation ou divorce, deuil, crise d'adolescence.
Quand s'inquiéter?
Il existe plusieurs signes physiques et psychologiques qui devraient alerter les adultes responsables. En voici une liste non exhaustive :
Changements dans les comportements
L'enfant s'isole volontairement.
Il ne raconte pas ses journées, ne dit pas ce qu'il fait.
Il se désintéresse de ce qu'il aime habituellement faire.
Il semble avoir peur, il refuse d'aller seul quelque part.
Ses résultats scolaires se dégradent.
Il refuse la tendresse, la proximité physique.
Il ne veut pas se mettre nu devant un adulte, par exemple pour se laver ou pour un examen médical.
Il est angoissé, nerveux, pleure souvent ou se met en colère.
Il régresse, se met à agir et parler comme un bébé, à sucer son pouce, à mouiller son lit alors qu'il était propre.
Il a perdu l'appétit.
Il souffre d'insomnie, a peur de s'endormir, car il dit faire des cauchemars récurrents.
Il aborde des sujets sexuels dont il ne devrait pas avoir conscience à son âge.
Il mime des jeux sexuels (avec ses toutous, poupées, autres enfants).
Il se masturbe ou mime des bruits sexuels en public.
Il semble s'intéresser de trop près à la sexualité : questions, dessins explicites, comportement de séduction.
Il se montre agressif avec ceux qui l'entourent.
Quelques signes physiques qu'il ne faut jamais négliger
Ecchymoses sur les cuisses ou ailleurs sur le corps.
Douleurs et plaies non expliquées dans les régions anales et génitales.
Irritations génitales et buccales.
Infections urinaires récurrentes.
Prise ou gain de poids.
Chez les ados et préados : troubles alimentaires, signes d'automutilation et de scarification, consommation de drogue et d'alcool.
Comment réagir quand on a des doutes?
En tant que parents, nous voulons toujours le meilleur pour nos enfants et devenons fous à la seule idée que quelqu'un les touche. Parfois, il n'y a aucun doute possible et tout prouve que notre enfant a bel et bien subi des agressions d'ordre sexuel. Il est donc possible, et même obligatoire, de porter plainte et d'entamer des procédures judiciaires. En ce cas, il faut communiquer avec la Sûreté du Québec.
Malheureusement, le plus souvent, les actes sont invisibles et il est impossible d'être certain à 100 % de ce qui arrive parce que l'enfant ne parle pas et que l'immense majorité des signes décrits ci-dessus peuvent être causés par autre chose.
Selon la loi, toute personne (parent, tuteur, intervenant, professeur) qui soupçonne qu'un enfant a subi une ou des agressions sexuelles est tenue d'aviser le directeur de la protection de la jeunesse (DPJ), lequel mènera l'enquête et avisera la police, si nécessaire.
Prévention
Même s'ils nous mettent mal à l'aise, il faut aborder ces sujets avec nos jeunes, en utilisant des mots qu'ils comprennent, adaptés à leur âge. Bien sûr, tous les parents avisent leurs jeunes de ne pas parler aux inconnus dans la rue et de ne pas accepter de cadeaux ou bonbons de ces personnes. Mais comme nous venons de le voir, le danger se trouve souvent dans l'entourage même de l'enfant : proches, membres de la famille, voisins, entraineurs sportifs, ou même professeurs... En ce cas, comment pouvons-nous agir?
Établir un climat de confiance où l'on peut parler de tout.
Apprendre à l'enfant quels sont les gestes autorisés et les gestes déplacés.
Lui apprendre à respecter son corps.
Lui faire comprendre qu'il a toujours le droit de dire non lorsqu'il ne se sent pas à l'aise de faire quelque chose, même si la personne en face de lui est en position d'autorité.
Lui dire qu'il doit chercher l'aide de quelqu'un en qui il a confiance s'il ne se sent pas en sécurité avec quelqu'un, même s'il connaît très bien cette personne.
Toujours montrer que l'on croit notre enfant lorsqu'il raconte quelque chose, même si cela nous semble impossible. Si le jeune ment (ça arrive), il sera facile de le démasquer par la suite, mais s'il dit la vérité et que vous le ridiculisez, il restera emmuré dans son silence.
Cécile Moreschi, rédactrice Canal Vie
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Message par Dubreuil »

LE CORPS SE SOUVIENT

Sans qu'ils le veuillent, sans qu'ils le sachent, et bien malgré nous, nos parents, nos grands-parents, nos aïeux nous laissent en héritage leurs deuils non faits, leurs traumatismes non " digérés ", leurs secrets. Or, si les choses ne sont pas dites, le corps, lui, peut parfois les exprimer : c'est la somatisation. Le corps de l'enfant, du petit-enfant, de l'arrière-petit-enfant, quel que soit son âge, devient alors le langage de l'ancêtre blessé. Extrait de "Ces enfants malades de leurs parents" de Anne Ancelin Schützenberger et Ghislain Devroede aux Editions Petite Bibliothèque Payot (1/2).
Les psychanalystes nous ont appris qu’au niveau de la représentation inconsciente du corps, il y avait une équivalence à faire entre le pénis, l’étron et le foetus ; c’est probablement dans cette direction qu’il faut chercher la genèse de l’anisme en cas d’abus sexuel.
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

L'ANISME

Le corps est plus fiable que nos souvenirs : il est possible en effet de trouver les stigmates corporels d’une histoire d’abus sexuel. Si le corps a une mémoire et si les sujets abusés diffèrent au niveau corporel des non-abusés, il devient alors beaucoup plus difficile d’alléguer un faux souvenir.
Un bon exemple est celui de l’anisme.
Cette anomalie est un excellent marqueur d’une histoire d’abus sexuel. De quoi s’agit-il ? Normalement, lorsqu’un sujet pousse pour déféquer, son anus se relâche pour laisser passer la selle.
Dans le cas de l’anisme, c’est le phénomène inverse qui se produit : l’anus se referme au lieu de s’ouvrir.
Presque toutes les femmes ayant été sexuellement abusées souffrent d’anisme. Cela ne signifi pas, bien entendu, que le contraire soit vrai : en effet, des sujets font de l’anisme sans avoir jamais été abusés. Néanmoins, on sait qu’en cas d’anisme on trouve dix fois plus d’histoires d’abus sexuels que lorsqu’il n’y en a pas. Cela devient donc un signe clinique extrêmement utile en pratique médicale, puisque la grande majorité des médecins font, à un moment ou à un autre, un toucher rectal. Il suffit de rajouter une simple demande, à savoir de pousser comme pour aller à la selle, à l’instant du toucher. Si le malade contracte l’anus durant la poussée, le médecin peut établir un diagnostic d’anisme et se dire que la probabilité d’abus sexuel est importante.
Certes, il n’y a pas de certitude d’abus tant que la question n’a pas été explicitement posée.
L’information étant transmise par le corps, il n’est pas non plus indispensable au clinicien de poser la question à ce moment. Il peut se réserver cette possibilité dans une situation plus facile, lorsqu’une relation de confiance s’est établie.
Une pénétration anale qui déclenche des douleurs abdominales peut aussi être l’indice d’une histoire d’abus sexuel. Cela demande encore confirmation scientifique, mais c’est une piste intéressante dans la mesure où cette pénétration anale est implicite dans de nombreux examens médicaux, tels le toucher rectal, la proctoscopie, la colonoscopie et le lavement baryté. Le clinicien doit être alerté par la possibilité d’une histoire d’abus si la pénétration déclenche des douleurs abdominales, parce que dans ce cas, pour qu’il y ait réaction au niveau de l’abdomen, le message doit obligatoirement avoir été perçu au niveau du cerveau et déclencher une réaction au niveau de l’abdomen, qui n’est pas en communication neurologique directe avec le canal anal.
L’anisme est une dissociation somatique. Une partie du cerveau envoie un message qui consiste à pousser, augmenter une pression dans le rectum pour essayer de déféquer, tandis qu’une autre partie du cerveau envoie la commande inverse à l’anus : se contracter pour qu’il n’y ait pas de défécation. Que l’on retrouve une telle dissociation chez les victimes d’abus sexuels n’est pas vraiment surprenant, puisque la victime dissocie souvent psychologiquement pour ne pas souffrir de façon aussi dramatique qu’au moment de l’abus sexuel. Ainsi cette femme qui faisait une crise de nerfs chaque fois qu’elle voyait un certain type de papier peint. Un jour, lui revint en mémoire le papier peint de la chambre où son père la violait lorsqu’elle était petite. Elle s’était abîmée en pensée dans le papier peint pour ne plus souffrir. Il s’agit là d’une scission de la personnalité en deux parties, une victime souffrante et une observatrice non souffrante, plus ou moins présente à la scène du crime.
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

L'ANISME ( suite psychologique )

La dissociation peut conduire à la résilience, puisque la partie qui observe va se développer, alors que la partie qui souffre sombre dans le chaos et la dépendance. La partie relativement saine et indemne de l’individu peut alors emprunter trois chemins : le mensonge, la mythomanie, la rêverie. Dans les trois cas, il s’agit de fournir un sentiment de sécurité à l’individu.
Le mensonge sert à masquer le réel et protège comme un rempart. La mythomanie sert à compenser le vide et protège comme une image séduisante : le mythomane ment comme il respire, car s’il ne mentait plus, il ne respirerait plus.
La rêverie donne forme à l’idéal de soi et provoque une appétence qui invitera le rêveur à transformer sa vie. Comme un pont-levis qui ouvre sur la campagne. S’il n’y a pas de campagne, le pont-levis ne mène à rien et l’enfant demeure prisonnier de ce qu’il a inventé.
C’est une relation à l’autre, à la famille, à la société qui peut transformer la rêverie en créativité ou, au contraire, en mirage. Ainsi en va-t-il des victimes d’abus sexuels, qui souffrent d’un traumatisme catastrophique de non-reconnaissance de l’altérité et d’utilisation corporelle en lieu d’amour, ce qui équivaut à une mort psychique. Malgré cela, certains sujets résilients sont capables de dépasser le traumatisme. Mais ils demeurent fragiles, leur résilience étant construite sur une faille.

Il existe une autre contrepartie psychologique au phénomène physiologique de l’anisme.
L’impact de deux commandes contradictoires données en même temps a été étudié par les psychanalystes et les anthropologues de l’école de Palo Alto sous le nom de « double lien » (double bind). On retrouve cela chez les mères d’enfants schizophrènes. Quand une mère ou une image maternelle insiste en même temps sur deux ordres impératifs mais complètement opposés, et que le père ou l’image paternelle est physiquement ou mentalement absent, la commande ne peut pas être arrêtée, parce qu’il n’y a pas de contrepartie au personnage qui la fait. L’injonction contradictoire est alors internalisée, avec l’impossibilité pour l’enfant de le dire aux parents abuseurs. Cet enfant devient « gelé » et immobile.
Ainsi, une patiente disait de façon lumineuse, à propos de sa mère : « Elle m’enjoignait d’être sûre de moi et, en même temps, elle voulait toujours avoir raison, me disant que c’était elle qui avait le plus d’expérience… ».
Un parallèle est facile à établir avec la double commande de l’anisme : il faut ouvrir l’anus pour déféquer et le fermer en même temps contre la pénétration et l’invasion du corps lors de l’abus sexuel, ou la peur qu’il se produise.
Dans le vaginisme, auquel l’anisme renvoie, il s’agit d’une fermeture à la pénétration, tandis que dans l’anisme, il s’agit d’une fermeture à l’expulsion.
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