Urgent, c'est le tournant de ma vie

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Dubreuil
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Message par Dubreuil »

LES SIGNES CARACTERISTIQUES DE LA PRECOCITE INTELLECTUELLE

Il est rare qu’un enfant précoce présente conjointement toutes les caractéristiques listées, mais il est aussi rare qu’il n’en présente aucune. S’interroger objectivement sur son enfant en ayant cette liste de signes à l’esprit permet de faire le point sur sa personnalité. Il faut cependant éviter de tomber dans le travers qui consisterait à « picorer » dans un inventaire les signes qui pourraient s’appliquer à l’enfant en question et en déduire qu’il est forcément précoce ou surdoué. Nombreux sont les enfants dans la norme qui peuvent présenter une ou plusieurs des caractéristiques énumérées. C’est la concordance avec des faits troublants constatés par ailleurs (apprentissages précoces, maturité du raisonnement..) qui doit amener à envisager avec plus d’attention l’hypothèse d’une éventuelle précocité intellectuelle.
Un inventaire d’identification ne saurait donc nullement remplacer la passation d’un test de QI auprès d’un psychologue compétent. Cette étape reste indispensable, tant pour quantifier la différence que pour la qualifier. Elle vous permettra également de bien comprendre quels sont les points forts et faibles de votre enfant. En attendant, vous pouvez également essayer le test d’identification de l’enfant précoce que nous avons mis en place pour vous aider. Nous vous invitons à laisser vos commentaires ci-dessous pour nous aider à améliorer cette liste.

La lecture
Nombreux sont les EIP qui apprennent à lire avant l’âge « légal », souvent seuls. Dès qu’ils savent lire ils s’intéressent tout particulièrement aux dictionnaires et encyclopédies. Ils sont nombreux à dévorer tout ce qui est à portée de leur main. Par contre, beaucoup d’entre eux rencontrent des difficultés importantes quand il s’agit d’écrire. C’est plus particulièrement le cas des garçons.

Les facultés d’apprentissage
L’enfant précoce apprend et surtout comprend très vite. Sa compréhension est globale et synthétique et il n’apprend pas à analyser. Il déteste la routine et les répétitions. Supportant très mal l’échec, il manque de ténacité face aux difficultés. Cet aspect des choses peut être très pénalisant dans sa vie scolaire et est à la source de nombreux problèmes.

La curiosité
L’enfant précoce est très curieux. Il profite de chaque occasion pour étancher sa soif d’apprendre. Il s’intéressera fréquemment à des sujets qui ne semblent pas de son âge. La mort, les origines de la vie, l’espace, sont autant de sujets de discussion qui le passionnent, souvent très jeune. Si votre enfant de 3 ans vous demande sans cesse « pourquoi ? », interrogez-vous sur ses autres traits de caractère.

Le langage
Bien sûr, on a tous entendu parler de « petits génies » qui parlaient à quelques mois. Mais paradoxalement, les enfants précoces ne parlent pas souvent plus tôt que les autres enfants. Par contre ils s’expriment généralement avec beaucoup d’aisance et construisent leurs phrases sans forcément passer par la phase du « parler-bébé ». Les conversations avec les adultes les intéressent et ils les mettent à profit pour utiliser un vocabulaire riche et varié.

La solitude
L’enfant précoce est rarement celui autour duquel les groupes se forment. Il perçoit sa différence comme un défaut et a du mal à s’insérer socialement. Ne voulant pas se faire remarquer, il peut aller jusqu’à s’automutiler psychologiquement et jouer un rôle de composition, même très jeune (dès les premières années de maternelle). Cela le rend souvent indétectable par des enseignants non formés.
Le perfectionnisme
L’EIP est souvent perfectionniste, ce qui se traduit par moments par une certaine lenteur à exécuter des tâches qui paraissent simples aux autres.

L’hypersensibilité
L’enfant précoce est fréquemment hypersensible. Il ne supporte pas l’injustice qui lui semble illogique, que ce soit à son encontre ou vis-à-vis des autres. Il fait souvent preuve d’altruisme. Son sens esthétique est très développé, qu’il s’agisse d’art ou d’environnement, auquel il attache une grande importance.

La dyssynchronie
Les enfants précoces surprennent par le décalage entre leurs remarques pertinentes et les maladresses dont ils font preuve dans certaines activités. Par conséquent, leur comportement est souvent perçu comme puéril et négatif par les autres.

Le sang-froid
Dans les situations d’urgence, l’enfant précoce fait généralement preuve de beaucoup de sang-froid. Il cède rarement à la panique car son esprit de synthèse évalue rapidement la situation. Il s’en veut souvent, à posteriori, de ne pas être intervenu alors qu’il estime qu’il aurait dû le faire. Mais sa grande timidité l’empêche trop souvent d’agir.

La distraction
Dès qu’un sujet l’ennuie, l’enfant précoce s’évade par la pensée. Il se crée alors des univers à lui où il s’évade quand il en ressent le besoin. Il donne alors l’impression qu’il est attentif, mais son esprit est ailleurs. L’ami imaginaire joue aussi un grand rôle dans cet spect des choses. Quand le sujet l’intéresse, il est cependant capable d’une grande concentration.

L’humour
Fréquent et précoce, le recours à l’humour permet à l’EIP d’adopter une position distanciée par rapport aux évènements. Plus que tout autre, il a besoin de ce regard d’observateur, comme s’il était étranger à son entourage.

L’esprit critique
L’enfant précoce voit rapidement les failles d’une personne, même adulte, ou d’une démonstration, même complexe, et n’hésite donc pas à les

Les centres d’intérêt
Les EIP sont souvent attirés très tôt par l’univers, la préhistoire (les fameux dinosaures), l’astronomie, les origines de l’homme. Ils adorent aussi les jeux compliqués, qui peuvent leur apporter quelque chose. Ils détestent les efforts vains. Les enfants précoces ont des passions mais peuvent en changer rapidement, dès lors qu’ils estiment en avoir fait le tour
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LA NEVROSE D'ANGOISSE

L’angoisse est un sentiment nécessaire dans la vie car il permet de réagir face au danger.
On parle de névrose d’angoisse (ou de trouble anxieux) lorsque l'angoisse devient une maladie mentale qui domine la vie quotidienne pendant plusieurs mois sans qu’aucun danger réel n’existe. La névrose d’angoisse, qui appartient aux névroses, se caractérise par une angoisse répétée, irrationnelle, et intense, même en l’absence de danger :
Elle peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années et provoquer des crises aiguës que l’on appelle des « attaques de panique ».
Elle entraîne souvent une souffrance morale importante avec des conséquences dans tous les domaines : familial, professionnel ou amical.
Cette maladie mentale concerne environ 4 % de la population. Contrairement à une angoisse simple, qui peut toucher tout le monde, surtout en période de stress (pendant les examens par exemple), la névrose d’angoisse laisse la personne en proie à un sentiment d’insécurité inexpliqué, une inquiétude permanente et une vision pessimiste des choses. L’angoisse devient alors invalidante et apparaît à n’importe quel moment.
Cette névrose est plus fréquente chez la femme et chez les jeunes adultes, mais aussi chez les personnalités anxieuses, qui présentent les caractères suivants :
une forte timidité ;
une émotivité et une hypersensibilité ;
un besoin d'être rassuré et une indécision ;
un état de tension psychique permanent ;
un perfectionnisme.
On parle de névrose d’angoisse lorsque plusieurs des symptômes suivants sont présents depuis plus de 6 mois :
Angoisse permanente sans raison apparente.
Sentiment d’insécurité et de danger imminent avec des sursauts.
Irritabilité, agitation, incapacité à rester calme et à se détendre.
Troubles du sommeil (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, cauchemars).
Difficulté de concentration et de mémorisation.
Anticipation négative de l’avenir.


l’attaque de panique apparaît lorsque l’angoisse devient trop importante et déborde. Elle intervient n’importe quand et n’importe où, pendant quelques minutes ou quelques heures. La personne a peur de mourir ou de perdre la raison. Elle peut alors être prostrée ou agitée avec une envie de fuir le plus vite possible.
Des symptômes physiques d’angoisse peuvent apparaître et ressembler à une maladie physique. Il est donc important de toujours consulter un médecin pour faire la différence. Il peut s’agir :
de difficultés à respirer pouvant faire penser à une crise d’asthme ;
de douleurs thoraciques ou de palpitations ressemblant à une crise cardiaque ;
de maux de têtes, de tremblements, de fourmillements ou de crampes comme lors d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) ;
de maux d’estomac, avec des nausées ;
de vertiges, de sueurs et d’une sensation de malaise comme lors d’une crise d’hypoglycémie ;
une envie d’uriner comme lors d'une infection urinaire.

La névrose d’angoisse n’a pas qu'une seule cause ! Il peut s’agir d’une enfance difficile avec des évènements traumatisants, ou bien d’une origine familiale ou encore d’un sentiment d’insécurité survenu au cours de la vie (décès, rupture sentimentale ou perte d'emploi).
Certaines théories neurobiologiques évoquent un dysfonctionnement du cerveau dans le traitement des signaux de danger qui seraient mal interprétés.
Une cause physique peut donner les symptômes d’une névrose d’angoisse (problème de thyroïde, hypoglycémie ou encore crise cardiaque). Seul le médecin pourra faire la différence et proposer un traitement adapté.

Dans un premier temps, seul le médecin traitant ou le psychiatre peuvent différencier une névrose d’angoisse d’une maladie physique. Dans la majorité des cas, une psychothérapie (analytique, comportementale, ou systémique par exemple) suffit à diminuer les symptômes et la souffrance. Un travail sur plusieurs mois est nécessaire pour retrouver une vie normale.
Si la psychothérapie est impossible ou insuffisante, une prise de médicaments permet de rendre les symptômes supportables :
Un antidépresseur pour diminuer l’angoisse permanente.
Des anxiolytiques en cas d’attaque de panique aiguë.
Une bonne hygiène de vie avec une alimentation équilibrée, une réduction du stress et des contraintes, un sommeil suffisant, une réduction des excitants (caféine, boissons énergisantes, sucre) et un exercice physique régulier, réduisent l’anxiété permanente sur le long terme.
D’autres approches alternatives comme la relaxation, le yoga, l'hypnose humaniste, ou la sophrologie permettent de mieux contrôler les réactions d'angoisse et surtout de les prévenir.
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QUAND ON PARLE DE L'AUTRE

Il n'y a pas de communication sans influence.
Influencer n'est pas manipuler, ni pervertir.
Manipuler, c'est ne pas respecter les objectifs de l'autre.
Communiquer, c'est observer et s'adapter en restant intègre
La parole ne vient pas par hasard, et c'est souvent quand elle est refusée qu'elle va s'imposer.
La parole est basée sur la nécessité de communiquer avec les autres, de s'en faire aimer, et si possible, respecter.
Ceci est valable pour chacun de nous et chaque Résident. Chacunessaie de s'adapter à ce qu'il croit que les autres adhèreront, comprendront.
La parole doit cependant et tout d'abord passer par des prises de conscience personnelles ( avec ou sans démarche analytique )
l'accès au langage de la parole done à la conscience d'exister, à la connaissance des lois qui vont aider l'être à se structurer en lui-même et dans sa vie sociale et ffective.
Ily a des prédispositions au langage : langage du corps ou chacun parle volontairement ou à son insu dans des getes, des tics, des regards, des postures...
Langage de ce que l'on est, de ce que l'on désire, de ce que l'on ne veut surtout pas être, dans les mots que l'on dit à la place d'autres mots, dans ses maladresses physiques, dans les oublis, dans ce que l'on est sûr de penser maintenant et qui sera différent un peu plus tard, parce que nous évoluons.
Il y a bien d'autres façon de parler sans parler ou de parler sans vouloir ou sns pouvoir dire ce que l'on veut dire.
L'homme est un être de langage
J'ai choisis d'essayer de faire attention à ce que je disais.
Non pour les autres, mais pour moi-même
C'est cela qui donne la parole, c'est de la prendre en son nom, telle qu'elleest ennous, et de la porter à notre propre conscience , à notrepropre connaissance, à notre propre compréhension. Notre entourage, l4autre, les autres l'entendent. Et chacun l'entend comme il est. ( Commeil hait ) ce que l'autre peut lui renvoyer de sa propre image, et ce renvoi le dérange de lui-même.
Qu'est-ce que l'on peut y faire ?
Rien, sinon continuer à être soi-même, toujurs plus clairement, toujours plus sincèrement, accepter les différences, les degrès de compréhe,sio qui sont des degrès de prise de conscience.
Dire que la parole c'est une façonde prendre le pouvoir ou de manipuler est un classique qui n'apporte rien dans notre travail d »éducateurs. Sinon la démonstration de la peur, de l'impuissance , du mépris de son auteur sur la valeur morale, l'intelligence, et la faculté d'être responsable de ses propres choix, de ses propres expériences.
La parole n'est pas une prise de pouvoir ou de manipulation sur l'autre , mais sur ses propres peurs et ses fantasmes. Peu à peu par sa propre parole, on dit pour soi le mot qu'il faut là où il faut.
Et ce que l'autre entend, c'est qu'il n'a plus la place d'y mettre ses détours, ses mensonges, ses peurs, sa sensiblerie, ses complaisances. Et quand il dit ne pas comprendre, que c'est trop fort pour lui, etc... c'est qu'il n'a pas ouvert la bonne porte à celui qui voudrait se faire entendre.
La parole dérange ceux qui ne veulent pas être dérangés d'eux-mêmes.
Prendre la parole ce n'est pas prendre la parole d'un autre, ce n'est pas prendre la place d'un autre, c'est parler toujours et encore de soi.
Il s'agit donc de décider d'en parler dans la plus grande honnêteté quand on croit parler de l'autre.
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TROUBLES DES CONDUITES SEXULLES
Excitation et inhibition

L'excitation part du désir : elle est transmise par une sensation corporelle correspondant à l'éveil de la zone érogène. Chez l'enfant, c'est l'inverse qui se passe puisqu'il y a d'abord éveil de la zone érogène, entraînant le désir. Il y a toujours une tension entre l'éveil de la zone érogène et la satisfaction: c'est au moment de cette tension qu'a lieu l'inhibition, censure intérieure. La force de l'inhibition est proportionnelle à la force du désir. L'être humain connaît sa plus forte inhibition durant le désir d'inceste. Quand l'enfant a intégré le tabou de l'inceste, le Surmoi fera fonction de système inhibiteur.
Séduction / Défense du Moi : c'est la seule conduite psychologique où les individus outrepassent les frontières d'un territoire: la phase préparatoire, ou processus de cour. Durant ce processus, il va y avoir tentative de vaincre les résistances du partenaire désiré, en même temps que de lever ses propres défenses. Chaque fois qu'il y a tentative de séduction, l'équilibre du Moi est menacé. Une fois le couple constitué, cette menace d'intrusion continue à exister. Les formes d'inhibition peuvent être culturelles.
Signaux sexuels de renforcement : spécificité du regard, sourire, bijoux, vêtements, démarche, parfums, langage, humour (levant les barrières), cadeaux (en tant que dettes)... Est important tout ce qui peut maintenir le contact.

Signaux sexuels inhibiteurs : ignorance, moquerie, "Non", agressivité, évitement, excuses... En fait tout ce qui rompt le contact.

Masters et Johnson : ce sont deux sexologues américains qui travaillent en couple thérapeutique, sur des théories comportementalistes. Ils repèrent d'abord le symptôme car pour eux c'est un signal d'inadaptation. La thérapie est dans l'apprentissage d'un comportement plus satisfaisant. Les raisons ou causes du symptôme ne sont pas intéressantes en soi. Pour Masters et Johnson, il n'existe pas de problème sexuel dans un couple qui ne concerne pas chacun des partenaires. Ils placent le couple dans une situation d'échange. Forts de cette pensée, ils fonctionnent eux-mêmes en couple. La thérapie se fait donc avec 4 personnes. Le premier entretien, préliminaire, est très important: ils replacent la sexualité dans son contexte physiologique. Ils évitent de représenter l'acte sexuel comme un but à atteindre, car cela confronterait le patient à trop d'angoisse. Puis ils restituent à la sexualité le ressenti sensoriel. L'anamnèse (histoire de la maladie) est demandée dès ce premier entretien. Ils se renseignent aussi sur le niveau d'éducation du patient, ses convictions religieuses et morales, ses premiers jeux et expériences sexuelles. Ils demandent alors: "est-ce ainsi que vous imaginiez les choses?". Ils se sont aperçus que parmi toutes les fonctions vitales, la fonction sexuelle est la plus inhibée et la plus transgressée.
Notons qu'une personne dépressive peut reporter sur la sexualité ses divers problèmes: le soin portera alors sur la dépression.

Motifs de consultation chez l'homme
L'éjaculation précoce. Définition : "est éjaculateur précoce tout homme qui, dans 50% de ses rapports, se retire avant d'avoir satisfait sa compagne". C'est souvent un mécanisme d'évitement. Dans de tels couples la femme a elle-même généralement des problèmes. Ce sont des femmes dites "castratrices", ou bien des femmes qui considèrent la sexualité comme un devoir conjugal (leur narcissisme d'intérieur est plus important que leur épanouissement sexuel). Le traitement abordera 2 aspects: un aspect technique comportemental qui apprend à l'homme à retarder son éjaculation, avec concentration sur les sensations, relaxation globale etc... et un aspect relationnel qui incitera l'homme à être non-plus spectateur de son échec mais spectateur de la jouissance de sa femme. Ils restaurent la communication dans le couple, car bien souvent ce sont les conséquences plus que l'éjaculation précoce qui perturbent la partenaire.

L'absence d'éjaculation. Il y a érection sans éjaculation (ne pas confondre avec l'impuissance). Anamnèse: influence d'une mère abusive, importance de la religion, manque d'intérêt pour la partenaire, phobie d'avoir un enfant...
L'impuissance. C'est l'absence totale d'érection. On parle d'impuissance primaire quand il n'y a jamais eu de rapports satisfaisants. C'est alors un phénomène typique de blocage dû à la religion, à la morale, à une mère trop abusive, ou encore à des phénomènes d'homosexualité non-assumée.

On parlera d'impuissance secondaire s'il y a eu des rapports satisfaisants. On considère comme impuissant secondaire l'homme qui échoue dans 25% de ses tentatives. Avant que ne commence la thérapie a lieu une recherche physique et hormonale. Ensuite, on tente d'éviter que l'homme ne se cristallise sur ce problème. Il y aura alors restauration de la communication, redécouverte des stimuli érotiques. Très souvent, c'est dû à une infériorité par rapport à la femme. Les progrès sont très lents mais la réussite est définitive.

Motifs de consultation chez la femme
La frigidité (ou dysorgasmie) : il faut distinguer les troubles du désir, ceux du plaisir et enfin ceux de l'orgasme. Il y a frigidité quand il y a trouble dans ces trois domaines. L'absence de désir peut être vis à vis de la sexualité, vis à vis des hommes ou vis à vis de cet homme-là. Dans la frigidité, il y a 10% des cas où l'orgasme, même auto-érotique, est absent: il s'agira alors très souvent de patientes hystériques. Il faut aussi déterminer la nature de la demande: est-ce pour guérir d'une souffrance psychique, pour se conformer à une norme sociale, ou est-ce dû à la peur d'un divorce? Il faut connaître aussi le rôle du partenaire dans cette frigidité, car il se peut qu'il provoque des phénomènes de sabotage de la thérapie. Le travail se fera par une information sur la vie sexuelle et le corps féminin. Verbalisation des sensations. Au niveau du couple il y a souvent un conflit de pouvoir. Il convient alors de définir pourquoi ce conflit se révèle dans la sexualité. Il y a tout un travail de déculpabilisation à effectuer, avec une reconstruction de l'image du corps.
L'apareunie (ou vaginisme) : c'est une contracture réflexe involontaire et douloureuse des muscles constricteurs de la vulve, rendant impossible toute intromission. C'est l'exemple parfait d'un trouble psychosomatique, et en l'occurrence la traduction d'un fantasme de viol sado-masochiste. Il y a une phobie de la pénétration avec l'impression d'être déformée par le sexe masculin. La sexualité est vécue très agressivement. Néanmoins, la libido est intacte; c'est donc un trouble de l'agressivité. Il y a souvent rationalisation de la douleur en croyant le vagin trop étroit. Anamnèse: conformisme religieux, éducation très spécifique et maternelle, avec des discours sur les mauvais hommes. Dans 50% des cas les maris sont eux aussi perturbés (éjaculateur précoce, problèmes sexuels divers). Les maris peuvent aussi être énergiques et virils, vivant la sexualité comme un champ de bataille. Il y a aussi des couples qui ont établi une relation d'ordre fraternel.
La dyspareunie : ce sont des douleurs sans contractures vaginales, pouvant apparaître jusqu'à deux jours après le rapport. C'est un trouble de la sensation. La douleur est telle qu'elle peut empêcher tout rapport sexuel. Ce sont en général des femmes mal traitées, mal aimées. C'est leur façon de dire leur hostilité. C'est aussi un moyen de pression sur le mari. Se rencontre chez des couples obsessionnels, chez les femmes ménopausées... Le traitement nécessite une psychanalyse plus une éducation sensorielle.

Perversions sexuelles
Définition : la perversion sexuelle fut d'abord un pêché religieux. Puis la loi l'a punie et la sanctionne encore. Actuellement, la psychanalyse en a fait une maladie. "L'enfant est un pervers polymorphe" S. Freud. C'est à dire que l'enfant explore ces formes partielles de sexualité auxquelles se fixe l'adulte pervers. La perversion est une conduite pathologique qui dévie la pulsion sexuelle soit de son Objet naturel, soit de son but naturel. Il y a perversion quand il y a orientation permanente et exclusive.

Différence entre perversion et perversité
- Perversion: se dit d'une aberration sexuelle permanente.
- Perversité: conduite occasionnelle et épisodique chez des sujets dits normaux (dans la norme).
On parle aussi de perversion sociale dans les cas de délinquance, d'agression de groupe, de proxénétisme, de boulimie... N'est pathologique que la conduite devenue inévitable pour l'individu.

Mécanismes psychiques : tout commence au moment de la découverte des sexes. Chez des personnes, cette découverte est interprétée comme une castration de la mère qui renvoie à une angoisse fixée, insurmontable. Face à cette angoisse, le pervers élabore un déni de la différence des sexes, et ne renonce à aucun prix à la puissance imaginaire du phallus. Mais ce déni n'est pas total: une partie de son Moi nie la différence des sexes tandis que l'autre la reconnaît et élabore des conduites appropriées pour lutter contre la castration. C'est ce qu'on appelle le clivage du Moi (savoir et croyance cohabitent). Pour lui, il y a ceux qui ont quelque chose et ceux qui ne l'ont pas. S'exhiber par exemple, est un triomphe sur la castration. Structurellement, il y a autant de pervers hommes que de pervers femmes, mais dans les faits, on retrouvera moins de femmes car celles-ci ont une défense naturelle: l'enfant.
Résumé : il y a 3 mécanismes importants, l'angoisse de castration, le déni de la différence des sexes et le clivage du Moi.

L'angoisse de castration va entraîner une régression vers des fixations antérieures, et une libération des pulsions partielles. Là où d'autres surmontent l'Oedipe, le futur pervers ne peut le passer et recule à un stade antérieur plus revalorisant. Cela peut être dû à un père trop castrateur. Il y a investissement des Objets partiels (boudin fécal, pénis...) et affectivité relative à cette époque (auto-érotisme, ambivalence, agressivité...).
Facteurs de cette fixation : ils peuvent d'abord être constitutionnels. Il peut aussi y avoir une expérience infantile de séduction active correspondant aux fantasmes de séduction, scène primitive... Il peut enfin s'être passé une identification floue, peu définie et non Oedipienne. Le pervers aura souvent une identification à la mère phallique.
Économie : dans les perversions, les pulsions partielles se satisfont directement dans la réalité, alors qu'à contrario, la névrose mettra en place des mécanismes de défense contre ces mêmes pulsions partielles.

Le Surmoi du pervers est resté au stade pré-Oedipien, c'est à dire qu'il retient le sujet au niveau des interdits du stade anal ou à ceux du stade oral mais n'a pas de loi de type social. Car les lois sociales naissent de la confrontation Oedipienne.
Le Surmoi du névrosé est par-contre plus tyrannique, plus culpabilisant. Le névrosé fantasme là où le pervers agit.

Classification

On distingue deux catégories de perversions:
Quant au choix du partenaire (pédophilie, autoérotisme, zoophilie, nécrophilie, gérontophilie...);
Quant au but (exhibitionnisme, sadisme, voyeurisme, masochisme, fétichisme, viol, froturisme...);
En exemple : cas du fétichisme. Dans toute relation amoureuse, il y a une part de fétichisme. La perversion se caractérise par le fait que le fétiche est la condition absolue du plaisir et souvent lui suffit. Il n'y a pas d'intérêt pour la relation amoureuse. Ce peut être une partie du corps (cheveux, pied, poils...) ou un objet inanimé qui touche le corps (sous vêtement, ceinture, gant, traces de rouge à lèvre), objets qui peuvent cacher le pénis ou son substitut, ou encore un caractère spécifique exigé chez la personne.
Le fétiche a la valeur de substitut imaginaire du pénis de la mère. Il a pour fonction de cacher et d'annuler le manque de la femme. Il a aussi pour fonction de se protéger contre la mesure de castration. En effet, ce fétiche n'est pas reconnu par les autres, et ne pourra donc lui être volé. Le fétiche est souvent conquis agressivement, car la notion de danger est en soi importante. Le fait de voler revient à faire subir la castration aux autres. L'odeur est importante dans la mesure où elle servait à maintenir la relation mère/enfant. Les objets fétiches représentent autant de parties de la mère. Le fétichisme résulte d'une identification à la mère phallique. Aussi la séparation d'avec la mère est plus redoutée que la castration du père.
Chez la femme, il y a peu de conduites fétichistes. Elles peuvent néanmoins quelquefois se traduire dans le port de bijoux, de vêtements: c'est une conduite qui se rapproche du fétichisme ("quand je sors sans mes bijoux, je me sens toute nue"). Le cas se trouve aussi chez les mères de psychotiques pour qui l'enfant est un fétiche manipulable.
Le fétiche peut n'être qu'un support de la génitalité, il peut supplanter le partenaire ou même le remplacer totalement. Le fétichisme est une conduite défensive contre une homosexualité non-assumée.
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Message par Dubreuil »

LA SCHIZOPHRENIE

La schizophrénie est un trouble mental sévère et chronique appartenant à la classe des troubles psychotiques. Ce trouble apparaît généralement au début de l'âge adulte (entre environ 15 et 30 ans). Sa prévalence est de 0,4 %, et le risque morbide à vie (la probabilité qu'un individu particulier développe le trouble au moins une fois dans sa vie) de 0,7 %1,2. Comme les autres psychoses, la schizophrénie se manifeste par une perte de contact avec la réalité et une anosognosie, c'est-à-dire que la personne qui en souffre n'a pas conscience de sa maladie (en tout cas pendant les périodes aiguës). Cette particularité rend difficile l'acceptation du diagnostic par la personne schizophrène et son adhésion à la thérapie médicamenteuse[réf. nécessaire].
Les symptômes les plus fréquents sont une altération du processus sensoriel (hallucination) et du fonctionnement de la pensée (idées de référence, délire). La personne schizophrène peut entendre des voix qui la critiquent ou commentent ses actions. Elle peut aussi percevoir des objets ou des entités en réalité absents. Elle peut accorder à des éléments de l'environnement des significations excentriques ou croire qu'ils ciblent sa personne, en dehors de tout lien logique. Typiquement, la personne schizophrène a l'impression d’être contrôlée par une force extérieure, de ne plus être maîtresse de sa pensée ou d'être la cible d'un complot à la finalité mal circonscrite.
C'est une maladie complexe par le nombre de symptômes possiblement présents, et par la variabilité inter individu de cette maladie. Il existe des méthodes pour établir le diagnostic de manière rigoureuse, bien que, comme tout diagnostic, il puisse y avoir dans de rares cas une incertitude sur le diagnostic.
La schizophrénie s'accompagne aussi généralement d'une altération du fonctionnement cognitif et social (labilité émotionnelle), de l'hygiène, de la régulation des émotions, de la capacité à entreprendre ou planifier des actions centrées sur des buts. L'espérance de vie des personnes touchées est estimée inférieure de 12 à 15 ans à l'espérance de vie moyenne, à cause du risque plus élevé de problèmes de santé (lié à la pathologie ou à son traitement) et d'un plus fort taux de suicide (risque absolu de 5 %3,4,5,6).
Ses sous-types reconnus sont les schizophrénies simples, hébéphrénique, paranoïde, schizoaffective et catatonique.
Les causes de la schizophrénie et les facteurs provoquant ou précipitant les phases aiguës sont encore mal compris. La piste de la prédisposition héréditaire est bien documentée, mais il est presque certain que d'autres facteurs doivent entrer en interaction avec cette prédisposition pour faire éclore la maladie. Une perturbation du développement fœtal au second trimestre de la grossesse est fortement suspectée. Il apparaît que lorsque les défenses immunitaires de la mère sont sollicitées, lorsqu'elle est victime d'une malnutrition ou d'un important choc émotionnel durant cette période, cela augmente significativement le risque que son enfant développe une schizophrénie à l'âge adulte. Chez la personne schizophrène elle-même, la consommation de drogues et l'exposition à des stimulations sociales ou émotionnelles invasives précipitent les phases aiguës de la maladie.
La schizophrénie est couramment traitée par la prise de médicaments antipsychotiques (neuroleptiques) qui préviennent les phases aiguës ou diminuent l'intensité des symptômes. Certaines formes de psychothérapie et de soutien éducatif sont souvent prodiguées parce qu'elles favorisent aussi le maintien de la personne sur le marché du travail et dans la communauté. Dans les cas les plus sévères — lorsque l'individu présente un risque pour lui-même ou pour les autres —, une hospitalisation sans consentement peut être nécessaire. De nos jours, les hospitalisations sont moins longues et moins fréquentes qu'elles ne l'étaient auparavant7. Cependant, seule une petite minorité de personnes souffrant de troubles mentaux adopte un comportement dangereux pour les autres.
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LE COMPLEXE D'ŒDIPE MAL RESOLU

Pour s’allier à l’être qu’on aime, et se relier à lui, il faut d’abord s’être délié de ses parents. Or certains amants ne se sont jamais déliés de leurs parents et ne peuvent pas s’allier ni se relier l’un à l’autre.
Si quelqu’un est resté accroché à l’un de ses parents, il transfère sur son partenaire les craintes, attentes et sentiments qu’il éprouvait jadis envers son père ou sa mère. Ne s’étant pas libéré d’un modèle de relation infantile, il continue à rechercher ce modèle dans la relation amoureuse : il vit ce que l’on appelle un amour névrotique.
Bien que chronologiquement adulte, il est resté un enfant sur le plan affectif. Bien entendu, cela crée de nombreuses tensions et des malentendus dans le foyer parce que derrière une parole ou un geste anodin se projette le souvenir du père ou de la mère auquel il reste lié par la peur ou la rancune, le mépris ou la haine, ou au contraire une affection excessive.
« Un nombre incalculable de fantômes du passé peuplent nos chambres à coucher. Hommes et femmes doivent lutter pour ne pas sombrer dans l’archaïsme de relations mère/fils et père/fille qu’ils ont tendance à reproduire dans leur couple », écrit Guy Corneau.
Il faut parfois oser se poser la question : combien sommes-nous dans notre lit conjugal ? Deux seulement ? ou bien trois, quatre, cinq ou six (si l’on compte, outre les deux conjoints, le souvenir du père, de la mère, de la belle-mère, du beau-père…) ?

Voici quelques situations les plus fréquentes de non-détachement des parents :

A. L’homme resté attaché de manière infantile à sa mère
Auprès de sa compagne il recherche la protection, l’amour inconditionnel, la chaleur que sa mère lui prodiguait ou, au contraire, qu’il aurait aimé recevoir de celle-ci. Sa relation manque de profondeur, son but étant d’être aimé, non d’aimer. Sa femme est nourricière mais plutôt autoritaire, souvent plus intelligente que lui. Elle choisit jusqu’à la couleur de ses chemises, et contrôle sa sexualité. Lui est content qu’elle prenne tout en main, d’ailleurs il l’a épousée pour cela. Il est soumis, faible de caractère, aime se faire dorloter. Il est pour la paix : elle donne les ordres et lui, il obéit. Il ne prend aucune responsabilité.
S’il a découvert l’objet de ses rêves, à savoir le sosie de sa mère, il se sent en sécurité, mais peut-on alors parler d’un couple épanoui ?
Mais si sa femme n’est pas sans cesse en train de l’admirer, si elle veut vivre sa vie en Sujet et désire elle aussi être aimée et protégée, il se sent profondément blessé et déçu. Alors il rationalise : elle est égoïste, elle ne m’aime pas.

B. L’homme resté attaché à son père
Sa mère était froide et distante et le fils s’est attaché de manière excessive à son père. Le but de son existence sera de lui plaire, de gagner son estime. Avec sa compagne il reste distant, légèrement méprisant, il la traite avec une sollicitude paternelle. Celle-ci est déçue lorsqu’elle réalise qu’elle ne joue dans sa vie qu’un rôle marginal, son compagnon restant affectivement lié à son père ou à tout autre substitut paternel.

C. L’homme craignait son père qui était dominateur
Il n’osait pas défier ce dictateur. Il s’est alors identifié à sa mère qu’il « défendait » contre son mari. Une fois marié, il se comporte vis-à-vis de sa compagne comme un grand frère.

D. La femme a adulé son père, l’a materné
Elle sera alors une mère pour son mari. On retrouve ici la même problématique que dans le cas de l’homme resté attaché infantilement à sa mère.
Freud soutenait que pour qu’un mariage réussisse, il fallait que la femme développe des attitudes maternelles envers son mari. Certes, en un certain sens, on peut dire qu’une femme épouse un mari/père/fils, et qu’un homme épouse une femme/mère/fille. Beaucoup d’hommes aspirent secrètement à être maternés, la plupart du temps sans en être conscients. Leur propre mère était aux commandes, et dans notre société matriarcale, le phénomène ne fait que s’accentuer.
Un époux particulièrement passif ou immature réclamera cette forme d’amour de manière inconditionnelle. Il aura besoin d’une femme-mère et l’acceptera comme un dû. Ils vivront en symbiose, en complémentarité d’attentes, mais ne formeront évidemment pas un couple de deux sujets distincts.
Un homme plus indépendant, en revanche, n’appréciera pas du tout ce maternage qui lui semblera trop pesant, car ce qu’il veut, c’est une femme, une amante, et non une mère.

E. La femme a été frustrée d’amour paternel
Son père était souvent absent, ne la câlinait jamais, ne lui témoignait pas d’affection, mais s’intéressait cependant à elle en tant que « jolie poupée ». Elle va donc s’accepter comme objet de désir, objet sexuel de l’homme. Mais en même temps, elle va refuser et mépriser la sexualité et refouler ses sensations sexuelles, car elle n’a pu s’identifier à sa mère qui la considérait comme une « rivale », et éprouvait du ressentiment envers sa beauté.
Le cas est malheureusement très fréquent d’une fillette dont le père l’a abandonnée ou qui simplement ne lui a jamais manifesté d’affection, ne l’a jamais serrée dans ses bras, ou qui est mort. Cette jeune fille arrête de grandir sur les plans sexuel et affectif et deviendra une femme dont la maturité émotionnelle est en fait celle d’une enfant de dix, douze ou quinze ans.
Devenue adulte, elle est toujours une « petite fille » soumise, passive, fragile, qui recherche un substitut paternel. Généralement elle est séduisante, puisque c’est seulement en étant une « poupée » qu’elle parvenait à capter l’attention de son père.
Elle épouse un homme qui pense pour elle, qui aime l’avoir à ses côtés dans un rôle de figurante : « Sois belle et tais-toi ». Il risque de ne pas apprécier du tout qu’elle conquière son autonomie car alors il perd le pouvoir (y compris sexuel) qu’il avait sur cette femme-enfant.

F. La femme a vu son père comme un frère faible
Sa mère était ambitieuse, dominatrice et agressive. Son père était faible, ou simple. Elle a senti qu’il avait besoin d’aide et lui a accordé une sympathie « fraternelle ». Consciemment, elle s’identifie à son père passif, mais inconsciemment elle s’identifie à sa mère dominante. Elle choisira un conjoint inférieur à elle sur le plan intellectuel ou professionnel, et le traitera comme un frère faible, un compagnon inférieur, elle sera « sa sœur ». Sa sexualité sera « fraternelle » et non conjugale.

G. La femme a souffert de voir son père dominé par son épouse
Cette mère dominatrice le réduisait au silence. La jeune fille a toujours ressenti de la compassion pour son père et a eu besoin de se dévouer pour lui. Elle cherchera à sauver tout le monde et aura une profession de soignante ou de travailleuse sociale. Elle épousera un homme handicapé, alcoolique, drogué, délinquant, endetté ou déprimé, qu’elle cherchera aussi à sauver. Si elle n’y parvient pas, elle devient Persécuteur, méprisante envers lui et vindicative.

« La relation finale qu’adopte une femme envers son conjoint, dit un sexologue, relève de celle qu’elle a développée avec son père. On ne dira jamais assez le rôle du père dans le devenir sexuel et conjugal de sa fille. »
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LE NARCISSISME

Le narcissisme, au sens ordinaire, est un amour quasi exclusif que l’on se porte à soi-même. Au sens psychanalytique, le narcissisme est un moment de l’évolution psycho-sexuelle au cours duquel l’enfant se prend lui-même comme objet d’amour.

Dans un sens plus élargi et plus actuel, la notion de narcissisme apparait comme un amour de soi, nécessaire, positif, et qui peut être équilibré.
Cependant, il arrive fréquemment que, dès qu’on parle d’un comportement narcissique, on décrive en fait un amour de soi-même excessif, ou au contraire, une mésestime de soi, aboutissant la plupart du temps, dans les deux cas, à une défaillance dans l’amour d’autrui et à un besoin de réassurance permanente.
L’individu possédant un narcissisme correct et suffisant, se connait bien et s’aime assez pour se sentir en confiance dans les actions de sa vie, pour se sentir sécurisé dans les entreprises qu’il mène. Il connaît une bonne estime de soi lui permettant de se réaliser, et de mener à bien ses projets de vie. Il sait aimer et se sentir aimé, sans frustration ni sentiment de toute-puissance. Il peut donner et recevoir. Il est capable de vivre un deuil, une rupture, sans se désorganiser, sans s’anéantir. Il rebondit après les coups durs, se reconstruit après un vacillement. Il est sensible, mais sans excès, aux marques d’attention. Il a besoin de la reconnaissance d’autrui, mais sans dépendance.

Aux côtés de ce narcissisme bien-portant, se trouvent de nombreuses anomalies de l’amour de soi, dont tout un chacun souffre un jour ou l’autre. En effet, le développement du narcissisme, composante essentielle du psychisme, ne s’accomplit pas sans heurts.

Il existe deux catégories de pathologies narcissiques: soit l’excès d’amour de soi, avec ses composantes d’égoïsme, d’absence d’empathie, de superficialité dans les sentiments pour autrui. Soit l’insuffisance de narcissisme, issue de blessures dans l’estime de soi, de manques affectifs jamais comblés.
Les deux proviennent du même manque de constance et de solidité dans la mise en place de l’amour de soi.

Description d’un trouble narcissique typique
Le trouble narcissique est le fait d’une insuffisance dans la construction de son narcissisme. Cette défaillance apporte des doutes récurrents sur sa capacité à être aimé, et un besoin constant d’être rassuré, comblé par les regards des autres. L’excès de demande d’attention et de reconnaissance, la frustration extrême voire l’impossibilité d’entendre la moindre critique, sont les grands signes des fragiles narcissiques. La critique engendre de leur part emportement, colère, rejet. Car elle les désorganise totalement. C’est le risque de chaos.
Il y aura fuite, si les critiques sont trop vives. Le narcissique ainsi va voguer de relations (amicales, amoureuses) en relations, car, au moment où ce qu’il voit de lui dans les regards des autres n’est plus positif, il fuit. Ensuite, il reconstitue un nouvel entourage, qu’il séduit dans un premier temps, puis déçoit à nouveau, entrainant une nouvelle fuite de sa part. Car il ne peut supporter de se voir en négatif dans le regard d’autrui.
Le narcissique promet d’aimer, mais ne peut aimer, ne s’aimant pas assez lui-même.
Il est absent à la souffrance de son entourage, qu’il malmène, sans remords ni culpabilité, en général. Car, ayant peu d’empathie, il peut mettre de côté ses états d’âme éventuels, s’il estime son intérêt personnel ou son plaisir à lui, en jeu.
Il est préoccupé avant tout de son image, du reflet qu’il voit dans l’œil d’autrui.

Les causes d’une faille narcissique
Chaque histoire est unique, aucune cause précise n’engendre tel ou tel effet. De multiples facteurs, de nombreuses influences sont à l’origine de ce qu’on devient un jour.
Il est possible cependant de mentionner que certains ingrédients ont une influence néfaste sur la construction psychique et conduisent à établir une faille narcissique.
Lorsqu’un des parents, par exemple, encense la plupart du temps son enfant, mais le dénigre à d’autres moments : l’enfant est alors extrêmement blessé, et n’aura de cesse de satisfaire à nouveau pleinement ce parent tout à coup mécontent. Il n’aura pas les leviers cependant, pour le faire, et sera lui-même toujours persuadé de n’être pas à la hauteur de certaines exigences.
Toute situation où l’un des parents utilise son enfant comme un objet devant satisfaire son propre narcissisme : toute éducation ayant pour but de valoriser le parent, n’aura d’autre effet que rendre l’enfant dépendant, non construit individuellement, au narcissisme immature. Il existe aussi des situations où l’enfant ressent que l’un de ses parents n’est jamais content de lui. Ou ne s’intéresse guère à lui…

La construction du narcissisme selon Freud
Le narcissisme primaire a été introduit par Freud assez tardivement, comme un échelon nouveau dans sa théorie du développement psycho-sexuel.
Entre l’auto-érotisme, phase où l’énergie d’investissement (libido) n’est pas encore tournée vers l’extérieur mais reste concentrée sur les différents plaisirs corporels et sensitifs du premier âge, et l’amour objectal, où l’autre apparaît comme objet d’amour possible, se situe selon Freud le stade du narcissisme primaire : L’objet d’amour investi alors n’est pas une personne extérieure, mais soi-même. La libido est déjà concentré, les pulsions partielles fusionnent en un tout, d’abord dirigé vers soi, avant, normalement, de se diriger vers une puis plusieurs personnes extérieures. En premier lieu, la personne dispensatrice des soins, bien sûr.
Freud introduit l’idée d’un conflit entre la libido du Moi, et la libido d’objet.
Le Moi primaire est encore indifférencié, tout juste sorti du ça.
Dans un second temps, une autre phase d’investissement du Moi, dit narcissisme secondaire, va apparaître, dans la phase de la libido d’objet.
En effet, la libido investit les objets d’amour extérieurs et ensuite , retourne au Moi, enrichie des images, des représentations, des figures auxquelles elle s’est identifiée. Le Moi se renforce ainsi grâce à des objets extérieurs intériorisés. Ces introjections alimentent le Moi, lui permettant petit à petit de créer une maitrise sur l’extérieur, un mouvement entre obéir et résister, s’assouplir ou se durcir, prendre et rejeter….

La construction de l’estime de soi
Ainsi l’identité se crée par tâtonnements entre l’investissement pour l’ extérieur et la réassurance intérieure, entre l’amour des autres et l’amour de soi.
L’enjeu identitaire est à la fois de s’inclure parmi les autres et de se différencier suffisamment pour se caractériser comme un être unique. Difficile équilibre entre les deux tendances. Personne ne veut «être comme tout le monde » et chacun se satisfait à décrire ses pseudo-particularités, et en même temps, personne ne supporte l’idée de l’exclusion, du « trop-différent ».
Mais toute la libido ne s’investit pas dans les objets extérieurs, même ensuite :Une partie de l’énergie d’amour reste investie dans le Moi, et constituera l’estime de soi. Cette estime de soi correspond en fait à l’Idéal du Moi, construit au fil des représentations et des valeurs. Les désirs n’entrant pas en conformité avec cet Idéal sont refoulés, et ainsi le fort narcissisme de l’enfance peut se reconstituer.
Un certain nombre de personnes ont investi leur Moi de façon tellement importante, car elles ont fixé leur libido à un stade du narcissisme infantile, que leur besoin de se voir briller dans le regard des autres supplante leur capacité de s’intéresser à quelqu’un d’autre de façon « gratuite » sans en attendre un retour en investissement d’amour.

Les troubles du narcissisme

le sentiment de toute-puissance
Un excès d’estime de soi entraine une apparence de toute puissance, de supériorité, voire d’arrogance, difficilement soutenables pour l’entourage.
Cette fatuité, ce gonflement du Moi, cette inflation autour de sa propre personne et de ses prouesses jamais suffisamment détaillées, sont les marques de reconnaissance d’un être fragile narcissiquement en recherche perpétuelle de réassurance, de preuves d’attention. Cela masque un manque de confiance en soi, des doutes sur ses compétences, sur ses capacités à être aimé et un manque de connaissance de soi, précisément.

la désorganisation psychique
Obnubilé par le souci de plaire, le narcissique blessé se construit souvent ce que l’on nomme un « faux-self », c’est-à-dire une apparence d’affects et de comportements destinée à se faire aimer. Toute tentative de l’extérieur venant déstabiliser ce masque sera vécue comme extrêmement angoissante. Cette angoisse vise à protéger alors le Moi contre de graves dangers de morcellement, de gêne extrême, de difficulté à se sentir exister…
Autrement dit, tout ce que protège le Narcisse est un Moi faible, en danger, mal structuré.

la dépression
Si l’individu narcissiquement fragile est blessé par des vécus humiliants, ou des situations de trahison, d’abandon, il risque de vider son Moi de tout désir d’investissement. Il peut alors entrer dans une phase dépressive contraire à l’exaltation issue de la toute-puissance.
Le Moi fragile aura des difficultés à vivre les ruptures, se sentant en grande solitude, sans le support qui le rehaussait narcissiquement.
Quel est le rapport de notre société avec le narcissisme ?
Il a été beaucoup dit que notre société valorise le narcissisme. Le culte de la performance et la dictature de l’efficacité entrainent l’individu contemporain à se montrer égoïste, et favorise un esprit de compétition inhumain et cruel. Mais la course à la perfection ne fait que renforcer les failles narcissiques. En effet, pour correspondre à une image survalorisée et définie par l’extérieur, il faut sacrifier son propre être et s’en éloigner. Cela aboutit à une perte de sens, et une insatisfaction en profondeur. Le narcissisme est dans ce cas défini négativement, synonyme de repli sur soi et de rejet de l’autre.
Cependant, le narcissisme, dans son acception positive, est au contraire à réhabiliter, selon certains auteurs (Fabrice Midal ), qui estiment que cette notion a été mal interprétée, dévoyée. Il est nécessaire, pour ne pas se perdre définitivement dans la course effrénée dans laquelle nous sommes pris, de retrouver l’amour de soi qui nous fait exister en tant qu’individu et non rouage d’une machine. Chacune doit récupérer sa faculté à penser par soi-même, à construire son individualité, à élaborer sa vie.

Qu’appelle-t-on un pervers narcissique ?
C’est un degré supérieur du trouble du surinvestissement narcissique de soi-même ; le fait de perversion signifie prendre plaisir à l’objectisation de l’autre, qui peut aller jusqu’à jouir de sa destruction. C’est un cas très particulier, dont nous ne parlons pas ici, et qui est à ne pas confondre avec le simple trouble narcissique.

Comment réparer un narcissisme blessé ?
‘Connais-toi toi même’
Apprendre à se connaitre, appréhender ses propres rythmes, se réapproprier son histoire, trouver ses vraies sources de satisfaction, revenir à soi permettent de réparer un moi qui n’a pas construit un narcissisme équilibré.
La cure analytique permet de restaurer un narcissisme qui a subi une dégradation. Soit en raison d’un traumatisme actuel, soit sous l’effet de rejets et blessures répétées, dans l’enfance. Une désorganisation psychique s’ensuit, qui demande réparation, dans une thérapie, dont c’est le premier effet : reprendre une estime de soi suffisante, pour continuer le chemin.

La dégradation du narcissisme, est une forme très grave d’atteinte psychique qui peut entrainer des effets pathologiques importants. La dépression, les addictions, peuvent être des symptômes de cette dévastation, et sont à prendre très au sérieux.
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MAXIMES

" La femme est faite pour un homme, l’homme est fait pour la vie, et notamment pour toutes les femmes. La femme est faite pour être arrivée, et rivée ; l’homme est fait pour entreprendre, et se détacher : elle commence à aimer, quand, lui, il a fini ; on parle d’allumeuse, que ne parle-t-on plus souvent d’allumeurs ! L’homme prend et rejette ; la femme se donne, et on ne reprend pas, ou reprend mal, ce qu’on a une fois donné. La femme croit que l’amour peut tout, non seulement le sien, mais celui que l’homme lui porte, qu’elle s’exagère toujours ; elle prétend avec éloquence que l’amour n’a pas de limites ; l’homme voit les limites de l’amour, de celui que la femme a pour lui, et de celui qu’il a pour elle, dont il connaît toute la pauvreté."
Montherlant

" La femme baille et s’endort aux discussions subtiles sur l’infini, parce qu’elle n’a pas besoin qu’on lui. Démontre ce qu’elle sent. L’homme, à force d’apprendre, tombe dans le scepticisme ; la femme, qui est en communion plus intime avec la nature, ne perd Jamais l’idée de Dieu. C’est pour cela aussi que la femme n’éprouve jamais le besoin de se faire apôtre comme l’homme, quand elle croit à une vérité religieuse ; c’est pour cela qu’elle a plus de tolérance, et qu’elle n’a jamais songé comme l’homme à se déifier. Or, la déification de l’homme par l’homme est le nec plus ultrà des extravagances de l’esprit humain."
Alphonse Toussenel

" Une femme bel esprit est le fléau de son mari, de ses enfants, de ses amis, de ses valets, de tout le monde. De la sublime élévation de son beau génie, elle dédaigne tous ses devoirs de femme, et commence toujours par se faire homme à la manière de mademoiselle de l’Enclos. Au dehors, elle est toujours ridicule et très justement critiquée, parce qu’on ne peut manquer de l’être aussitôt qu’on sort de son état et qu’on n’est point fait pour celui qu’on veut prendre. Toutes ces femmes à grands talents n’en imposent jamais qu’aux sots. On sait toujours quel est l’artiste ou l’ami qui tient la plume ou le pinceau quand elles travaillent ; on sait quel est le discret homme de lettres qui leur dicte en secret leurs oracles."
Jean-Jacques Rousseau
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Message par Dubreuil »

PERVERSION NARCISSIQUE

Dans la violence psychologique, l’emprise, le harcèlement moral et la perversion narcissique on trouve l’inversion du vrai et du faux, l’omniprésence des arguments d’autorité basés sur la “vérit锑, la difficulté à croire que “c’est vrai”, l’omniprésence du mensonge qui se fait passer pour vrai.
“Le langage est perverti. Chaque mot cache un malentendu qui se retourne contre la victime désignée.” M.-F. Hirigoyen.

La violence psychologique
Elle consiste en une série d’attitude et de propos qui visent à dénigrer et à nier la façon d’être, ou l’être, d’une autre personne, avec pour intention et/ou pour effet de déstabiliser, de blesser cet autre.
La particularité de la violence psychologique perverse, comme façon d’être en relation, est que cette attitude et ces actions ne sont pas suivies de regrets ou d’excuses. Pour celle ou celui qui l’exerce, la violence psychologique est déniée, invisible voire inavouable. La négation de l’autre passe par la considération de celui-ci comme objet.
La fatigue émotionnelle qui découle de la violence psychologique, du climat général de ‘négation de l’autre’, notamment dans ses émotions et ressentis, est renforcée par le caractère insidieux et durable dans lequel ce mode relationnel peut s’installer.

“Ces agressions relèvent d’un processus inconscient de destruction psychologique, constitué d’agissements hostiles évidents ou cachés, d’un ou de plusieurs individus, sur un individu désigné, souffre-douleur au sens propre du terme. Par des paroles apparemment anodines, par des allusion, des suggestions ou des non-dits, il est effectivement possible de déstabiliser quelqu’un, ou m^me de le détruire, sans que l’entourage intervienne. Le ou les agresseurs peuvent ainsi se grandir en rabaissant les autre, et aussi s’éviter tout conflir intérieur ou tout état d’âme en faisant porter à l’autre la responsabilité de ce qui ne va pas. (…) Pas de culpabilité, pas de souffrance.

Il s’agit là de perversion au sens de la perversion morale. (…) Cela ne devient destructeur que par la fréquence et la répétition dans le temps. Ces individus ne peuvent exister qu’en “cassant” quelqu’un : il leur fait rabaisser les autres pour acquérir une bonne estime de soi, et par là même acquérir le pouvoir, car ils sont avides d’admiration et d’approbation. Ils n’ont ni compassion ni respect pour les autres puisqu’ils ne sont pas concernés par la relation. Respecter l’autre, c’est le considérer en tant qu’être humain et reconnaître la souffrance qu’on lui inflige. “, M.-F. Hirigoyen.

L’emprise
Elle consiste en la préparation psychologique destinée à soumettre l’autre, à le contrôler, à établir un pouvoir sur lui/elle, et s’apparente à un abus psychologique, à un viol psychologique.
Il ne s’agit pas moins qu’assujettir autrui, par des moyens subtils, répétitifs, voilés et ambigus et c’est en cela qu’ils sont efficaces. Sous couvert de confidence, d’aveu, à travers des mots qui paraissent sincères et corrects, “de l’extérieur” il s’agit de disqualifier l’autre (humiliations, malveillance), d’instaurer un contrôle, voire de détruire l’autre. Pernicieux et amoraux, “à petites touches déstabilisantes”, ces moyens s’apparentent à un conditionnement, voire à un “lavage de cerveau”.
Chez la victime de l’emprise, les points d’entrée possibles, les accroches possibles peuvent être multiples : la confiance, l’empathie, la bienveillance, la naïveté, la faiblesse (on parle souvent d’abus de faiblesse en situation d’emprise et de harcèlement moral),…

Harcèlement moral
Il consiste en des violences récurrentes, et c’est la récurrence elle-même qui est une violence : paroles humiliantes, flux de parole recouvrant l’autre, regards méprisants, tonalité menaçante, chantage, victimisation, attaque à l’estime de soi de la victime.
“Par harcèlement sur le lieu de travail, il faut entendre toute conduite abusive se manifestant notamment par des comportements, des paroles, des actes, des gestes, des écrits, pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychique d’une personne, mettre en péril l’emploi de celle-ci ou dégrader le climat de travail.
(…) De toutes ces agressions, on ne meurt pas directement, mais on perd une partie de soi-même. on revient chaque soir, usé, humilié, abîmé. Il est difficile de s’en remettre.” M.-F. Hirigoyen.

Chaque remarque, geste, regard, en soi, peut être considéré comme anodin, mais c’est le quotidien de leur accumulation qui épuise et qui fait douter la victime d’elle-même1. Et la victime du harcèlement devient le présumé coupable : quoi qu’elle fasse ou dise, cela sera retenu contre elle par son agresseur.

Les leviers du harcèlement sont en particulier2 :
1. Le contrôle de la victime
“surveiller quelqu’un de manière malveillante avec l’idée de le dominer et de le commander. On veut tout contrôler pour imposer la façon dont les choses doivent être faites”
J’irai même jusqu’à dire qu’il s’agit de contrôler la manière dont la réalité doit être perçue par la “victime”, sans lien avec l’idée de vérité des faits. D’où cette idée de “lavage de cerveau”. Il y a manipulation du réel de l’autre, et aucun intérêt pour la vérité, tant que la construction imposée est plausible et non décelable dans son mensonge.
Mensonge – faire du réel ce que l’on veut, croire à ses propres mensonges
Rumeurs – faire de l’autre, du réel l’objet de ses fantasmes
L’hyper-contrôle, la surveillance exercée, la malveillance continue génère le manque d’oxygène.

2. L’isolement de la victime
Le harcèlement moral passe par un isolement de la victime afin d’assurer l’absence de contact direct avec ce dont / le monde dont il est question de construire une représentation. Le/la harceleur.se doit s’assurer de rester en position de filtre par rapport à l’extérieur, par rapport au réel.
Une énergie considérable peut être dépensée par le/la harceleur.se pour conserver cette place d’intermédiaire, pour garder le contrôle, pour éviter que la manipulation ne s’effondre.

3. Acculer la victime par l’attribution d’intentions non fondées (suspicion, comportement jaloux,…)
La succession des procédés suivants contribue au harcèlement moral : procès d’intentions, crises de jalousie, demandes permanentes de justification, etc.

4. Répétition, usure, trop plein
La victime finit par ressentir un manque d’oxygène, l’impression d’être prise au piège, entravée dans ses mouvements.
L’usure, la répétition consiste justement à ne pas laisser l’autre respirer, par “la répétition à satiété” d’un message (le harceleur le répète autant à lui-même qu’à sa victime jusqu’à que ce message devienne la réalité par l’abaissement de la garde, par l’usure, par la résignation)
Le flot de parole génère par exemple l’occupation de la disponibilité de l’autre, la médisance répétée remodèle le réel par les mot, “met en tête”, “fait croire” à un réel qui n’est que celui de celui qui aimerait que ce réel soit la réalité, et qui réalise dans la tête des autres, qui immisce dans la tête des autres sont fantasme, par la manipulation.

5. Demande d’hyper-disponibilité versus absence de disponibilité
Le harceleur demande une disponibilité totale à sa victime, et oppose en retour une indisponibilité à l’autre : “je suis surbooké”, “je n’ai pas le temps de t’écouter, de faire ce que tu me demandes”, mais je te noie dans mon flot de parole, de demandes, d’informations, d’exigences,…
La perversion narcissique : réduire l’autre à néant
Les mots pervers ne s’ancrent pas dans le réel et amènent la victime à oublier même qui elle est
Ce qui compte pour le harceleur, c’est ce qu’il veut dire, faire croire, faire circuler, indépendamment de la véracité.
L’autre est un fantasme au service de cette construction du réel qui vient nourrir l’égo du harceleur. Celui-ci est déconnecté du réel, il vit dans un sentiment d’impunité, qui rend possible l’absence de nécessité pour son discours d’être vrai : ce discours se fait passer pour vrai et cela est suffisant, en tout impunité – “c’est sa parole contre celle de la victime”3, et le harceleur se positionne souvent en place dominante, et socialement protégée pour le faire. La victime est en position de faiblesse et sa parole, même si elle dit le vrai, vaut moins.
“l’enjeu de la violence est toujours la domination”
“Le point commun de ces situations est que c’est indicible : la victime, tout en reconnaissant sa souffrance, n’ose pas vraiment imaginer qu’il y a eu violence et agression. un doute persiste parfois : “Est-ce que ce ne serait pas moi qui inventerais tout cela, comme certains me le suggèrent ?” Quand elle ose se plaindre de ce qui se passe, elle a le sentiment de mal le décrire, et donc de ne pas être entendue.” M.-F. Hirigoyen.
Il s’agit de détruire l’autre, symboliquement ou non, en tant que personne. Chez le pervers narcissique, il y a même une jouissance à dominer l’autre, à observer l’autre dans sa soumission.
“La perversité ne provient pas d’un trouble psychiatrique mais d’une froide rationalité combinée à une incapacité à considérer les autres comme des êtres humains. (…) il s’agit de “prédation” c’est-à-dire d’un acte consistant à s’approprier la vie.” M.-F. Hirigoyen.

A l’inverse d’un conflit entre deux personne, la violence psychologique perverse écrase la victime de celle-ci dans une asymétrie. Lors d’un conflit, l’identité de celui auquel on s’oppose reste à l’inverse préservé : il reste respecté en tant qu’individu, malgré le désaccord. La violence perverse est également distincte de l’agression : la première est insidieuse et répétitive, la seconde, ponctuelle et plus ouverte.
“J’ai choisi délibérément d’utiliser les termes agresseur et agressé, car il s’agit d’une violence avérée, même si elle est occulte et tend à s’attaquer à l’identité de l’autre, et à lui retirer toute individualité. C’est un processus réel de destruction morale, qui peut conduire à la maladie mentale ou au suicide.” M.-F. Hirigoyen.

Ces distorsions du réel se font au détriment de l’autre, en tant qu’être : il n’est qu’objet et en cela est nié en tant que sujet. Cette négation de l’autre dans son être est d’autant plus violente que la victime présente une faille narcissique,, une faiblesse, qui est la brèche de l’emprise perverse : le contextuel rejoint dangereusement le constitutif, d’où l’enjeu vital de la conquête d’une parole juste sur ce qui est en train de se passer dans la relation toxique, pour en sortir.
“Dans la violence (…), l’autre est empêché de s’exprimer. Il n’y a pas de dialogue”
“Cela débute par un abus de pouvoir, se poursuit par un abus narcissique au sens où l’autre perd toute estime de soi (…)” M.-F. Hirigoyen.
Le refus de dialogue provient de l’incapacité du harceleur pervers à rentrer en discussion avec l’autre sur un mode horizontal, l’interlocuteur n’étant pas légitime, valable, voir n’existant pas en tant qu’interlocuteur, puisque seulement objet de ses désirs et fantasmes de toute-puissance.
Dès lors toute résistance, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas soumission au pouvoir exercé, est insupportable car incontrôlable et peut provoquer une “rage narcissique“.
La parole vraie et entendue de la victime est dès lors vitale pour reconquérir son statut d’être, de sujet et pour ne pas être tuée comme sujet, pour ne pas devenir qu’objet de la manipulation de celui qui exerce cette violence, cette négation insupportable.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LE SYNDROME DU SAUVEUR

S’il est un archétype séduisant, c’est bien celui du sauveur : il est présent dès qu’il est question de s’occuper de l’autre, de prendre part à sa souffrance, de l’aider. Il est actif chez toutes les personnes qui s’engagent personnellement ou professionnellement dans une relation d’aide, de soin, de thérapie ou d’accompagnement. Son aspect lumineux, c’est cela : ouvrir son cœur à la compassion et à l’amour. Son aspect d’ombre, c’est la toute puissance qui prend possession de l’autre en l’utilisant pour soigner ses propres blessures narcissiques,
Considérer l’archétype du sauveur nous plonge au cœur de nos motivations les plus intimes à désirer nous occuper des autres. S’il peut être tout à fait tentant de le laisser nous posséder, les enjeux sont risqués :
c’est laisser notre inconscient affecter nos actes et nos pensées, en « salissant » nos bons mouvements,
en s’aliénant avec l’autre dans un rapport de dépendance mutuelle contraire à nos bonnes intentions.
Il est donc essentiel de comprendre ce qu’est l’archétype du sauveur, comment il fonctionne, comment il se construit et comment sortir de l’emprise de son aspect sombre pour laisser son éclat illuminer l’amour que nous avons pour les autres.

A – Qu’est-ce qu’un sauveur
Généralement, la notion de sauveur est liée à toute tendance à porter secours, à solutionner les problèmes de l’autre, à le sortir de sa souffrance, de ses angoisses, de sa dépression, à le protéger, à fournir de l’aide pour améliorer, construire, assister…
Elle agit dans les deux sens : sauver l’autre et être sauvé. Nous passons naturellement d’une position à l’autre, selon nos besoins et disponibilités du moment.
Dis comme çà, c’est plutôt bien mais il arrive que le problème soit plus compliqué.
La position de sauveur peut être utilisée sainement : elle respecte alors à la fois les besoins d’aide et d’autonomie du sauvé et les limites du sauveur. Elle cadre aussi la demande d’être sauvé dans une situation précise et ponctuelle.
Mais elle peut aussi être utilisée d’une façon aliénante, reposant sur des blessures d’enfance du sauveur, qui a besoin de sauver l’autre pour se prouver qu’il vaut quelque chose. Le risque, dans les cas les plus graves, est de rentrer dans une situation aliénante, aussi bien pour le sauveur que pour le sauvé, de dépendance réciproque où les trois rôles sauveur, victime, bourreau sont interchangeables.

Le mythe du sauveur dans le groupe
Le sauveur étant un archétype, on en retrouve l’influence aussi bien chez les individus que dans les groupes.
Au sein d’une communauté, le mythe du sauveur naît, dans un climat d’incertitude, de la peur et de l’espoir en un processus un peu magique de salut. Dans ces moments de désarroi collectif, le besoin d’être sauvé se projette sur un personnage qui, croit-on, détient la faculté de résoudre les problèmes, que ce soit la défense contre un agresseur (De Gaulle en 40, Jeanne d’Arc), ou le rétablissement de l’ordre perdu (Napoléon, Pétain en 40, De Gaulle en 58). On attribue au sauveur des facultés exceptionnelles de réflexion, de décision, de remise en cause, d’action, de stratégie… Le peuple s’en remet aveuglément à ses décisions. La croyance fondamentale est que lui seul pourra soulager la terreur du peuple devant l’imminence du chaos en en éliminant la cause.
A celui qui est désigné (ou qui se désigne lui-même) comme sauveur, le groupe attribue une puissance quasi magique et instantanée. S’il reçoit gloire et pouvoir absolu, il est néanmoins prisonnier d’obligations et de devoirs dont il devra rendre compte.
Le rôle du sauveur dans la collectivité – outre de la sauver d’un danger extérieur ou/et intérieur – c’est redonner à celle-ci espoir, force et vigueur. Quand cet objectif est atteint, alors son rôle est terminé. S’il ne peut quitter cette position de sauveur (à cause des circonstances, de la demande d’autrui qui ne veut/peut se passer de lui, ou de l’identification à l’archétype) il sera sacrifié soit par expulsion (De Gaulle en 69, Napoléon) ou par la mort (Jeanne d’Arc).

Le processus du sauveur
Le besoin d’être sauvé renvoie toujours à un ressenti d’impuissance, de faiblesse et de vulnérabilité devant un danger défini ou pas. Chercher un sauveur c’est demander à un autre de savoir pour soi, de prendre pour soi les bonnes décisions et les assumer, dans un moment où on est complètement incapable de le faire.
Comme nous l’a bien démontré l’Analyse Transactionnelle, la situation est triangulaire : le sauveur, la victime (une personne, un groupe, une situation), le bourreau (un ennemi clairement désigné ou pas, une situation interne ou/et externe de danger). Mais les rôles ne sont pas figés. Par exemple, en défendant la victime, le sauveur peut devenir le bourreau de celui qui est désigné comme l’ennemi. Il peut à son tour être mis en situation de victime, et la victime, sauvée, devenir persécutrice ou sauveur à son tour. Les jeux psychologiques rendent la situation d’autant plus confuse que se manifestent toujours des enjeux de pouvoir, de domination et de dépendance.
La cause de cette confusion est la situation d’indifférenciation dans laquelle nous place le fait de désigner quelqu’un comme sauveur : on lui délègue le pouvoir de combler nos besoins et nos espoirs de satisfaction. On lui attribue le pouvoir de solutionner nos problèmes, de nous libérer de l’angoisse… comme si c’était nous. Mais lui, dans sa position de sauveur, va le faire selon sa propre vision des choses et non la nôtre. La position de victime demandant à être sauvée est désespérée.
La position de sauveur est une situation impossible. Être sauveur, c’est tenter d’échapper à la perpétuelle attente que l’autre nous sauve en devenant celui qui sauve. On lui donne alors ce qu’on aurait voulu soi-même recevoir : être sauvé. Nous sommes dans une situation de projections réciproques qui maintiennent l’illusion que nous sommes tous une seule et même personne. D’où l’inévitable échec. Nous ne pouvons sauver personne et personne ne peut nous sauver, si ce n’est nous-mêmes !

Ce que ça donne en psychothérapie
Dans une optique jungienne, l’imago du psychothérapeute telle qu’elle est conçue dans notre société, repose sur plusieurs archétypes:
Archétype de la mère, dans la fonction de contenant, d’accueil, d’empathie, de compassion,
Archétype du père, dans l’autorité (cadre thérapeutique) et dans l’exercice d’un certain savoir,
Archétype du sauveur, sorte de guérisseur détenant un savoir susceptible d’enlever le mal et de garantir la satisfaction des besoins, et donc le bonheur assuré.
Comme tout humain, le thérapeute court le danger d’être manipulé voire possédé par les archétypes concernés et se prendre pour ce qu’il n’est pas, oubliant qu’une relation est avant tout l’expression d’une rencontre de sujet à sujet. S’il n’a pas conscience du pouvoir contenu dans l’imago de sa profession, il peut inconsciemment entretenir ou développer encore plus les projections de sauveur faites sur lui (c’est loin d’être rare, surtout en début de thérapie) : un être possédant connaissance et sagesse, voire des pouvoirs surnaturels, qui va pouvoir donner des réponses et soulager rapidement de toute souffrance.
Le risque pour le psychothérapeute pris dans l’archétype du sauveur est de s’identifier à cette image issue en réalité des potentialités du monde intérieur du patient. La conséquence en est l’enfermement de ce dernier dans une relation régressive de dépendance et une prise de pouvoir sur lui. Thérapeute et patient se perdent alors dans une fascination narcissique réciproque où chacun a besoin de l’autre pour se sentir exister (identification projective), la dépendance se jouant aussi bien sur le registre de la séduction que sur le registre du conflit.

Construction du complexe du sauveur
La problématique du sauveur renvoie systématiquement à la petite enfance. Si nous sommes concernés, c’est que nous avons été précocement placés dans un rôle de sauveur vis à vis de l’un de nos parents. Nous sommes alors enfermés dans un conflit de loyauté qui fait que nous reproduisons les mêmes comportements dans nos investissements adultes.
La loyauté est un comportement de fidélité inconditionnelle aux règles inconscientes de la famille, qui assigne à chacun une place et une fonction.
Si le lien est sain, les positions réciproques vont être souples et les formes de loyauté pourront évoluer naturellement avec le temps (changement des relations parents-enfants quand ceux-ci deviennent adultes par exemple).
Si le lien est perverti par de mauvais positionnements (parents très infantiles, enfant responsabilisé précocement ou désigné comme la « poubelle » de la famille, non-dits, secrets de famille…) la loyauté est confuse, figée dans une forme pathologique immuable qui empêche toute individualisation et tout investissement extra-familial. Les relations sont inscrites dans des formes malsaines complètement inconscientes où tout le monde souffre et en même temps que tout le monde entretient.

Comment et pourquoi ça se met en place
Le nouveau-né se trouve dans une situation de vulnérabilité totale et absolue, puisque son existence dépend de la qualité de soin dispensée par son entourage. A tout moment, dès que ses besoins, qui à cet âge-là sont fondamentaux, sont frustrés sur un plan ou sur un autre, il est confronté à une angoisse d’anéantissement effroyable. Le fait d’avoir un parent très immature ou en très grande souffrance – et donc dans l’incapacité d’être un parent « suffisamment bon » – le met dans une insécurité mortifère. Pour survivre, le bébé doit prendre en charge son parent pour le rendre capable d’assurer sa tâche et ainsi rétablir un minimum de sécurité. Branché sur son inconscient, il agit de manière à le sauver de son marasme. Il s’inscrit dans une obligation de combattre l’angoisse de l’autre (ou sa dépression, ou ses blessures narcissiques…) pour l’aider à surmonter sa propre angoisse de mort. Sauver pour être sauvé ! Se développe alors une grande intuition, orientée vers les besoins et désirs de l’autre ainsi qu’une très grande sensibilité à sa souffrance. La compassion se développe, refoulant toujours plus profondément le sentiment d’insécurité et l’angoisse qui en découle. L’enfant et ses besoins s’effacent devant la nécessité de combler les failles narcissiques du parent concerné et de lui éviter toute souffrance. Le bénéfice initial (rendre son parent suffisamment bon pour lui) s’efface également et l’enfant trouve peu à peu sa raison d’être dans l’apaisement et le bien-être de l’autre, s’éloignant de ce qu’il est réellement, lui. Il ne rencontrera sa propre personnalité que dans ce que le monde lui renverra.
Mais ce faisant, l’enfant se met dans une position dont il n’a ni les moyens, ni la force, ni la maturité. De plus, il n’est pas à la bonne place en tant qu’enfant : le processus naturel généalogique est inversé. Il est pris dans une situation de double lien : l’obligation de réussir une mission qui est de toute façon impossible. Il tente quand même l’exploit en s’accrochant à d’improbables sentiments de réussite, se relevant à chaque fois un peu plus blessé des inévitables échecs, s’accrochant envers et contre tout car il ne peut cesser d’y croire. D’ailleurs, il n’a pas le droit de lâcher !

Les différentes formes d’enfant-sauveur
Pour sauver son parent vécu comme victime et en souffrance, l’enfant va jouer le rôle dont celui-ci a besoin, quel que soient son caractère et sa personnalité.
Fonction de narcissisation : c’est l’enfant dont on est fier, qui fait tout bien, qu’on montre en exemple. Il porte la lourde responsabilité de guérir les blessures narcissiques de son parent et son comportement irréprochable fait sa fierté. L’enfant n’est en contact qu’avec ses désirs, se coupant de ses propres besoins. Il fait tout parfaitement (et d’ailleurs ne fait que ce qu’il est sûr de réussir !) craignant les conséquences d’un reproche ou d’un regard de parent mécontent.
Aspect fusionnel : le parent est en position haute. Le duo fusionnel est bon, tout le reste du monde est mauvais et vécu comme persécuteur.
Fonction du mauvais objet (le contraire) : l’enfant est identifié à la partie noire du parent qui ne peut se sentir bien que s’il est dans le rôle du parfait, de l’irréprochable, voire du « saint » à supporter un enfant pareil !… L’enfant est ressenti à la fois comme persécuteur (il incarne tout ce que le parent déteste) et le sauveur (support de la projection de l’ombre de son parent, il lui évite de s’y confronter). Tout ce que l’enfant fait est mal, même ses bons aspects sont tournés en dérision ou interprétés négativement. Malgré ses tentatives de montrer qu’il n’est pas ce mauvais-là, son ambivalence fait qu’il échoue toujours. Et même s’il réussit certaines choses, ça ne changera rien à son sentiment personnel de ne rien valoir et de ne jamais être reconnu.
Aspect fusionnel : le parent est en position haute. Le bon et le mauvais sont partagés entre deux personnes : le parent est identifié au bon, l’enfant au mauvais.
Fonction de protection : il s’agit d’éviter que le parent se confronte à des choses trop douloureuses, qu’il serait sans doute incapable de gérer : le protéger contre les agressions ou les situations difficiles, prendre sur soi la violence de l’autre parent, rester longtemps « bébé » pour que Maman continue à se sentir utile dans son rôle de mère, ne pas aller au-delà d’un certain niveau d’étude pour que Papa ne se sente pas dépassé…
Aspect fusionnel : le parent est en position basse, vécu comme faible et incapable de prendre soin de lui, mais tout tourne autour de lui.

La vie du sauveur
Très caricaturalement, dans des formes et des degrés divers, le sauveur est quelqu’un de responsable, dévoué, généreux, extrêmement fiable, tourné vers les autres, attentif à leurs besoins. Il ne supporte ni l’égoïsme ni l’indifférence. Pour lui, la souffrance de l’autre est intolérable, d’autant plus qu’elle constitue le reflet douloureux de sa propre souffrance. Sauf qu’il est souvent en colère (parce que l’autre ne se laisse pas sauver comme il devrait), critique (car il sait mieux que les autres), anxieux (car il est en réalité totalement dépendant de l’autre), un peu parano (ne supporte aucune critique ni reproche), parfois tyrannique (il doit être sûr de maîtriser la situation). Du coup, il peut arriver qu’il se vive dans le rôle de la victime tandis que son entourage le vit comme persécuteur.
En réalité, le sauveur cherche surtout à recevoir amour et reconnaissance, ce qui apporteraient un peu de soulagement à sa souffrance personnelle mais il s’y prend de telle manière que ça marche rarement.
Globalement, on peut schématiser deux attitudes de sauveur, selon le type de « mission » qu’il doit assurer pour être loyal :
– la position « haute » : il doit tout prendre en charge, éviter que l’autre ait le moindre désagrément ou sentiment pénible. Il est dans un activisme qui le rend corvéable à merci, facilement manipulable. Coupé de ses propres besoins, coupés de ses limites, il vit dans une tension permanente due à des contraintes internes projetées sur le monde extérieur. Mais quoi qu’il fasse, étant donné son sentiment de nullité il est en proie à une culpabilité cruelle et tenace, même quand le bon sens proteste. Sa façon d’exister est de s’occuper de l’autre (même si celui-ci ne demande rien), de le guider, le conseiller, souvent dans l’intention de l’amener à changer selon sa vision de choses. Il ne supporte pas forcément bien que l’autre ne suive pas ses conseils.
Sujet à l’épuisement, il peut osciller entre un pôle de découragement (une certaine conscience de l’impossibilité de sa mission) et de désespoir (le devoir de loyauté est trop fort pour pouvoir s’en dégager) et un pôle actif plus ou moins autoritariste où il va tout tenter pour changer l’autre afin que celui-ci soit conforme au projet de la mission ce qui lui permettra enfin de sortir de la culpabilité. Il y a dans ce cas beaucoup de colère, de reproches, de revendications… dues à la frustration de la toute puissance.
– la position « basse » qui pourrait se formuler ainsi : «je sauve l’autre en le laissant me sauver, en le laissant croire que j’ai besoin de lui, qu’il m’est indispensable. Ainsi, il se sent utile et efficace ». Cet effacement peut prendre des formes plus ou moins manipulatrices, sous des apparences de soumission et de sacrifice. Le dominateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Le drame du sauveur, c’est qu’il a une marge extrêmement étroite entre une exigence intérieure permanente et la revendication de ses besoins personnels (sous forme de troubles somatiques, troubles de l’humeur et du comportement…). Son éventuel comportement tyrannique est à la mesure des tensions internes qu’il vit. En fait, il est toujours au bord de la panique : quand l’autre ne veut pas se laisser sauver, quand les circonstances le mettent en échec à accomplir sa mission, quand son organisme « le trahit » parce qu’il n’en peut plus de ces tensions… Il frôle en permanence cet effondrement narcissique contre lequel il lutte depuis sa plus tendre enfan

A – Les enjeux du renoncement
La situation sauveur-sauvé est inextricable. Alors comment se sortir de là ?
Renoncer au rôle de sauveur demande un triple positionnement :
– affronter une culpabilité sidérante, jusqu’à l’interdit de vivre. « Si je ne continue pas à sauver l’autre, il va souffrir, mourir ou devenir fou et ce sera de ma faute ».
– vivre la crainte des représailles… tout en les souhaitant pour expier la culpabilité. Les moindres événements négatifs de la vie risquent d’être vécus comme des châtiments. Les compulsions d’échec peuvent faire partie de cette catégorie.
– accepter de renoncer à la toute puissance, accepter de rencontrer ses limites et son impuissance, au risque de revenir aux blessures narcissiques précoces à l’origine de la situation de sauveur (si je ne peux pas tout, je ne peux rien, donc je ne mérite pas de vivre).
Pour prendre ce risque-là, il faut avoir un bon contenant. Car il ne s’agit plus de sauver l’autre ni de se faire sauver par l’autre mais de se sauver soi-même, en sollicitant en soi, pour soi, les forces de vie sur lesquelles on s’est appuyé depuis toujours. Les qualités de compassion, de sollicitude, de compréhension, d’amour qu’on a développé au service de l’autre sont réelles. Mais il s’agit maintenant de les mettre à son propre service, le temps nécessaire à notre restauration narcissique.
Ce n’est pas facile ! Renoncer à la position de sauveur, accepter d’affronter, de traverser, de vaincre la déloyauté et la culpabilité relève de l’héroïsme, au sens archétypique du terme.

Être un héros
Le mythe du héros est le plus répandu et le plus universel, présent dans toutes les cultures. Pour Jung, c’est un archétype puissant de l’évolution de la psyché vers l’Individuation. Il constitue l’illustration de l’évolution de la conscience de soi, la personnification des efforts que nous avons à faire pour résoudre les problèmes de la confrontation entre monde extérieur et monde intérieur, et sortir de l’indifférencié. Il pose la nécessité de découvrir en soi les forces et les faiblesses, mais aussi les qualités insoupçonnées et insoupçonnables qui nous permettront de faire face aux tâches les plus ardues que la vie impose.
Le mythe du héros contient en lui les différentes étapes du développement de la psyché humaine : quitter la sécurité et les certitudes (remise en cause de la persona), voyage intérieur constitué de rencontres inattendues, de confrontations et d’épreuves (confrontation à l’ombre), découverte de l’âme (Anima – Animus), aide par des personnages plus ou moins magiques (intuition du soi)…
La mission du héros, c’est la « lutte pour la délivrance » que le moi doit livrer sans cesse pour se dégager de l’indifférencié. La lutte contre le dragon en est la forme la plus active. C’est le triomphe du Moi sur les tendances régressives. Le héros doit se rendre compte qu’il peut tirer une force de ce côté ténébreux et négatif de la personnalité. Le Moi ne peux triompher que s’il a d’abord maîtrisé et assimilé son ombre.
Ainsi, le modèle constitué par la quête du héros peut être une référence importante pour toute personne qui souhaite donner un sens à sa vie.

Une vie après le sauveur ?
Non, en se libérant de l’emprise de l’archétype du sauveur, on ne cesse pas de se préoccuper des autres. De la même manière, on ne perd pas les qualités acquises dans « l’exercice » du sauveur, tout au long de sa vie.
Si notre complexe du sauveur nous a mené jusqu’à l’exercice d’une profession de relation d’aide ou de thérapie, on ne sera pas pour autant contraint à changer de métier ! Les valeurs et talents que nous avons développés sont réels, et il s’agit maintenant de les mettre au service de l’autre de manière juste, sans porter atteinte à son intégrité ni à la nôtre. Cela demande une position d’humilité, en acceptant d’être un « humain ordinaire », conscient aussi bien de ses qualités (à assumer) que de ses limites (à respecter).
Pour cela, il est nécessaire de
Différencier ses propres besoins des besoins de l’autre,
Apprendre à laisser à l’autre ce qui lui appartient, sans avoir de projet pour lui mais en l’aidant à clarifier et aboutir ses projets,
accepter de ne pouvoir sauver l’autre, accepter d’être simplement près de lui en l’accompagnant dans sa quête, que lui-même définit.
Entre la position du sauveur et l’indifférence, il y a la troisième voie de l’accompagnement de l’autre dans l’exploration de son monde intérieur et la découverte des qualités qui vont lui permettre de mener à bien « sa quête du héros ».
Mais pour cela il faut avoir fait le chemin soi-même, découvert, mis en œuvre et agit ses propres qualités en se les appropriant totalement. Se donner les moyens de guérir et de s’épanouir dans une conscience nouvelle de soi-même et de l’autre enrichit et renforce l’amour.

Elizabeth Leblanc
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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