Je suis devenue infidèle et je ne sais pas pourquoi

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Juliedudu
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Je suis devenue infidèle et je ne sais pas pourquoi

Message par Juliedudu »

J’ai 33 ans. Je suis avec mon conjoint (42 ans) depuis huit ans.
Nous n’habitons pas ensemble, mais nous travaillons au même endroit.

Je suis donc en couple… ce qui va assez mal avec les prochains paragraphes.

Avant, j’ai vécu deux autres relations de couple, chacune d’environ cinq ans. Je ne suis pas… je n’étais pas du genre à voir que d’autres hommes existaient alors que j’étais en couple. J’aimais, avec des petites oeillères, juste de quoi essayer plus fort quand ça va mal.

Il faut dire que côté « se savoir aimée », j’ai pas vraiment eu la famille pour nourrir au besoin. Ça a joué dans l’estime de moi, la peur de vivre, et celle de déplaire. J’ai fermé les yeux, prié pour qu’on m’aime. D’esprit, de corps. Peu importe.

Là… je suis passée de mes 25 à mes 33 ans avec le même homme. Que j’aime encore, je crois. Du moins pour ce qu’est l’amour pour moi. Si avoir envie du bonheur de l’autre, de connaître ses malheurs du matins et ses joints minimes, de sentir son odeur, de le savoir exister et que cette simple assurance rassure sur la bonté du monde… alors oui, je l’aime.

Mais quelque part là-dedans, j’ai changé.
Pour le mieux sur certains points.

Mais… sur un point… je commence à m’inquiéter un peu.
J’ai changé. trop Et pas comme il faut.

Malgré mes oeillères, j’ai toujours eu des fantasmes de libertinage. Depuis l’enfance. Et l’envie d’hommes plus vieux. (pas besoin de me parler de la recherche du père, paraît que j’ai pas ça ).

Mais avant, je ne séparais pas amour et sexualité. C’était simplement indissociable. Alors, pas de question à se poser… j’étais même pas « pro fidélité », j’étais juste… comme ça.

Là… là, je prends deux médicaments. Un anxiolytique qui diminue l’angoisse (j’ai un TAG) mais qui tue les inhibitions… et comme j’ai la phobie un peu sociale, en société (lire « soirées obligatoires parce qu’en fait je suis ultra casanière et que j’ai peur des gens»), je mélange les médocs et le vin blanc… je vous laisse imaginer… en fait oui je vous laisse imaginer, parce que même vouloir expliquer, il m’en manque des grands bouts.

Bref: je suis une bombe à retardement toujours sur le point de sauter, entre deux crises de panique mal gérées et une grande gueule.

Oh, je vais pas me mettre la langue dans la bouche d’un inconnu. Je perds pas toute ma conscience. Mais… mais tout ce qui ne me fait pas mal devient permis. Et du dedans, c’est le monstre qui sort.

Aussi, je prends un antidépresseur. Il est supposé me couper la libido. Ha.

J’ai pas la libido coupée: fantasmes de libertinage, absence de plans de couple, perte d’inhibitions, et manque absolu de remords réels…; « j’ai une vie de merde, fuck the world » dirait l’ado qui gueule en dedans… Ça mène à tromper. Moi ça m’a menée là. On m’aurait dit ça, je l’aurais pas cru. Maintenant, je m’en veux pour tous ceux que je pensais comprendre.

En deux ans, je suis passée d’une fidélité absolue à deux amants (forts sporadiques mais tout de même), une presque déclaration de toujours, des attouchements, des aveux d’amers et d’envies en quantité que je ne saurais même plus compter. À peu près tous le même profil: le « 40-50-enaire » marié avec enfants, qui cultive un fond de débridé asséché et que je réveille à force de jurons et de franchise.

Là-dedans, y’a la moitié de la hiérarchie de la boîte.
Inutile de dire que je ne crois plus personne.

En fait, dans le tas… y’a eu une douleur. Y’a eu une approche très forte de quelqu’un qui me faisait du bien, et qui après supplications de lien, a cru que je disparaitrais toute seule. Et oui, ça m’a brisé le coeur.

J’ai retrouvé ma mère, j’ai retrouvé la peur, j’ai retrouvé la conviction que m’aimer, c’est impossible. Alors tant pis. Tant pis pour les choix, le solide, le sensible, le ce qu’il faut. Tant pis pour l’attente dans la peur de la gifle qui revient.

Alors un de mes amants aime me frapper. Et je ne me suis jamais sentie aussi libre.

Je sais, je fais pas du tout pitié.

Oui, insatisfaction au lit avec mon conjoint. Mais pas un manque de gentillesse ou d’attention autant que… il est lui. Il est lui depuis le début, et il sera encore lui l’an prochain. Ce n’est pas un manque d’amour… C’est une envie toute simple voire conne, qui trotte. Et une naïve en dedans qui demande pourquoi elle peut pas aimer lui et toucher aux autres.

La confiance, je sais. Et j’aimerais pouvoir me coucher avec la conscience pas du tout tranquille, à pleurer d’être devenue une salope. Mais non. Je me sens bien. Je devrais probablement me sentir mal pour les autres femmes. Non plus. Je devrais rougir devant mon conjoint. Mais je pense chaque je t’aime.

Alors… c’est pas parce que je me sens coupable que j’écris. Ce qui me fait peur, c’est que je pense que ce n’est pas normal. Mon cerveau omniscient me dit que ce n’est pas normal. Et j’ai trop côtoyé la maladie mentale pour ne pas la craindre.

Et… et c’est cruel. Parce que si je me sens très insécure de ce qui se passe, en revanche, ça me redonne des envies. Des envies de vivre. Des envies de mon conjoint. Des envies de faire de la bouffe élaborée, de me coiffer un minimum, de faire du sport, de continuer mes activités. Parce que j’ai… j’ai du…

… parce que j’ai du mauvais bon, du méchant gentil, du doux amer dans ma vie.

Je me demande même… parfois, juste parfois… si j’aime pas l’idée de faire ce qu’il ne faut pas.


Et le pire, c’est que j’écris que je cherche conseil.

Mais je cherche l’approbation.


… pourtant… je suis loin d’être conne…
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Je suis devenue infidèle et je ne sais pas pourquoi

Message par Dubreuil »

[quote="Juliedudu
Malgré mes oeillères, j’ai toujours eu des fantasmes de libertinage. Depuis l’enfance. Et l’envie d’hommes plus vieux. (pas besoin de me parler de la recherche du père, paraît que j’ai pas ça ).
***C'est quoi alors ?

Aussi, je prends un antidépresseur. Il est supposé me couper la libido. Ha.
*** Mais pourquoi ?

Alors un de mes amants aime me frapper. Et je ne me suis jamais sentie aussi libre.
*** Ben oui, il vous donne la punition méritée, il vous libère de votre sentiment de culpabilité
Il suffit d'y réfléchir, de comprendre que vous n'appartenez qu'à vous-même, libido comprise.
Vous êtes libre. C'est peut-être cela qui vous terrifie...

Pourtant, c'est pour cela que des milliers de femmes se battent, et meurent chaque jour
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Juliedudu
Messages : 2
Inscription : 26 août 2017, 04:32

Re: Je suis devenue infidèle et je ne sais pas pourquoi

Message par Juliedudu »

***C'est quoi alors ?

Je ne sais pas. Je ressens une simple préférence. J’ai aussi recherché l’amitié des femmes plus vieilles. C’est peut-être une longue crise, mais j’ai souvent dit attendre d’avoir quarante ans pour que le dehors ressemble enfin au dedans.

Et en fait, j’écris que ce n’est pas ça… J’ai fait une tentative de suicide à 15 ans et consulté obligatoirement un travailleur social (je ne sais pas si l’appellation est la même en France et au Québec). Je suis arrivée devant lui remplie de plein de convictions: je recherche mon père (oui ça en faisait partie), je suis folle, je suis méchante, je mens, j’invente, j’oublie.

« Pourquoi tu as essayé de te faire mal? »
« Parce que je pensais que ça ferait plaisir à ma mère. »

Et il a pris chaque rendez-vous pour débouter chaque trouble que je n’avais pas, incluant la recherche du père (dont ma mère, monoparentale, m'accusait chaque jour, parmi le reste). Au final, il semblerait que je ne sois pas si malade, et que ma mère soit TPL.

Alors… c’est peut-être ça. C’est peut-être pas ça. Je ne le sais pas. Mais je ne cherche pas à ce que l’on s’occupe de moi, que l’on me prenne en charge. C’est tout ce que je sais.

Les anti-dépresseurs.

Au départ, c’est parce que mon conjoint, infertile, renouvelait chaque année la conservation des embryons congelés de son ancienne flamme et lui, sans faire aucun plan avec moi au-delà de 24 heures.

Maintenant, c’est, paraît-il, parce que j’ai fait un burnout ayant mené à la dépression. Il faut dire qu’au travail, les conditions ont changé, et je suis vraiment mal traitée par la nouvelle gestion. Vraiment. Et je ne suis pas la seule. Je n’hésite même pas à dire que c’est un fait, moi qui cherche pourtant toujours l’approbation. Là, c’est juste empirique.

Selon le psychiatre, je suis devenue trop apte à concevoir la mort.
Selon la psychologue, ma mère et mon boulot m’ont brisée.
Selon moi, ça doit être un mélange de corps et de tête.

J’ai perdu 10 livres sans raison, mes seins ont eux pris du poids, peut-être qu’un changement hormonal... mais non, selon les infirmières, les analyses de sang me disent que tout ce que j’ai, c’est trop de travail.

Être libre…

Certains jours je me sens bien dans ce que je suis, et ces jours là, ce que je me dis, c’est que je m’approprie ma vie sexuelle, voire mon intimité. Que je me réveille, que j’assume. Mais ça ne dure pas: ce n’est pas bien.

Oui, une partie de ma liberté ça me terrifie. Parce que je ne vais pas faire seulement ce qu’il faut. Et bon sang que j’essaie toujours de faire ce qu’il faut…

Merci beaucoup d’avoir répondu.
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