Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Forum sexologue en ligne gratuit, sexualité
Avatar de l’utilisateur
DoubleFace
Messages : 13
Inscription : 10 juin 2018, 20:53
Localisation : Gard

Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par DoubleFace »

Bonsoir,

Dès 7/8 ans, j'ai su que quelque chose tournait pas rond. A cet age j'éprouvais une nette préférence pour la compagnie des filles, ce qui ne tarabustait pas plus mes parents que ça jusqu'à ce qu'ils me retrouvent en robe, collant à pois et peinturluré. Je devais être en CM1...

Leur fureur était assez paradoxale et incompréhensible pour moi, puisque la punition favorite que m'infligeait mon père, était justement de me vêtir avec les vêtements et sous-vêtements de ma sœur âgée d'un an de moins. C'était censé m'humilier je suppose. Autant dire qu'en vérité, la punition aurait été un plaisir sans les coups et les insultes (t'es qu'un PD, une fiotte...etc) qui y étaient associés. Ma mère ne s'interposait pas sinon elle était incluse dans la distribution de coups.

Ça ne m'a bien entendu pas arrêter, même les coups de ceintures et les insultes qui pleuvaient à chaque fois que je me faisait attraper en fille. Et comme beaucoup d'autres petits garçons dans mon cas, tous les soirs je me couchais en priant très fort pour que le bon dieu veuille bien me transformer en fille ou qu'un accident occasionne une blessure nécessitant l'ablation du truc qui pendouillait entre mes jambes.

La puberté est arrivée, et j'ai compris que l'emballage serait pour toujours celui d'un garçon... Etant un peu plus mûre, j'ai compris rapidement que les "libertés" vestimentaires que je prenais atomiseraient toute existence sociale...On est dans le milieu des années 80, une époque encore barbare pour tout ce qui sort des cases.

A 14 ans, par un miracle que je ne m'explique toujours pas, une jolie camarade de classe jette son dévolu sur moi. Elle était belle, j'étais en admiration devant son corps, j'avais envie d'être elle. J'ai eu mon premier rapport sexuel avec cette fille, autant dire que ce fut pas mémorable. Ce fut à sa "demande", car d'une part j'étais totalement niais en matière de sexe (la première fois que j'ai l'embrassé, j'ai crû que mes parent le verrait sur moi...), et je passais plus de temps extasié devant ce corps dont j'étais jaloux.

J'ai passé la plus grande partie de ma vie à lutter contre cette attraction irrésistible. J'ai tout fait pour me "viriliser" artificiellement, muscu, pilosité faciale, et jusqu'à m'engager dans l'armée de terre, dans l'infanterie, chez les hommes, les vraies. J'ai de belles photos de moi, debout sur un char Leclerc, un Famas dans chaque main "façon" Rambo...Ça me fait marrer, quelle comédie!

Bref, toutes mes tentatives pour éliminer/exorciser mon drôle de penchant ont été vaine et contre-productive.

A ceci vient s'ajouter que je n'éprouve aucune attirance pour les hommes, je dirais même que de manière générale mes congénères me répugnent. Et mon propre corps m'indifférent totalement, d'ailleurs je l'ai tellement maltraité pour me venger qu'il ne soit pas celui que j'aurais voulu, qu'il donne de grand signe de fatigue.

A 45 ans, après avoir eu environ une quinzaine de partenaires sexuelles, et avoir été marié 8 ans, je n'ai jamais eu d'orgasme. J'ai toujours simulé, le plus compliqué fut lors de la conception de mon fils, où comme un animal j'ai inséminé ma femme jusqu'au résultat attendu. Heureusement, en moins d'un mois, elle est tombée enceinte mettant fin au calvaire de la saillie quotidienne (Et surtout, j'ai désormais un fils de 5 ans que j'aime plus que tout).

Je n'ai jamais non plus oser parler de mon enfance tumultueuse aux femmes avec qui j'ai partagé un bout de vie, et encore moins ce truc bizarre qui me hante depuis mon plus jeune age, cette pulsion de féminisation qui me rend dingue.

Les rares fois où j'ai éprouvé du plaisir dans l'acte sexuel, c'est lorsque je me suis "projeté" mentalement dans le corps de ma partenaire. Je veux dire par là, que je m'imaginais être elle. Cependant, je suis obligé de me concentrer pour "m'oublier", car si je reprend "conscience" de mon corps, c'est foutu, l’érection retombe. J'ai essayé le viagra, ça peut faire illusion, mais j'ai plus l'impression d'avoir un bout de ferraille entre les jambes sans sensation.

On top of that, je suis bipolaire type 1. La maladie ne m'a pas trop handicapé sur le plan scolaire (j'ai un BAC+5) et je travaille depuis la fin de mes études sans trop de casse. J'ai juste l'impression que les changements d'humeur peuvent influer sur la force de mes envies de féminisation et sur ma perception des autres. Avec la bipolarité, j'ai une phobie sociale qui peut se manifester n'importe quand... Je suis donc plutôt isolé.

Bref, je ne suis plus trop où j'en suis, depuis le divorce il y a 3 ans (à ma demande en plein phase maniaque) je n'éprouve plus aucune pulsion sexuelle, je n'ai plus d’érection matinale, et pour obtenir une érection "à la demande", c'est compliqué. Je m'oblige à me masturber 1 fois par mois pour voir si ça marche encore ou pas...je n'aime pas les hommes, j'aime les femmes tout en voulant en être une en partie....En fait rien n'est clair.

Je tourne en boucle depuis des mois sans trouvé de réponse, j'aggrave la destruction de mon corps qui de toute manière ne m'a jamais convenu, je m'isole de plus en plus de mes semblables car le seul réconfort que je trouve c'est lorsque je m'offre une soirée fille...et je ne peux pas partager cela.

Pour être transparent, j'ai rencontré une psychologue à qui j'ai raconté tout ce qui est écrit et bien plus, à la 3eme séance, nous avons eu une altercation. Elle m'incitait à franchir le pas, à essayer des choses pour rallumer la flamme (club libertin par exemple), elle m'avait fortement incité à intégrer une association LGBT en me poussant des coordonnées de son réseau, elle m'a demandé de sortir de chez moi sous ma forme féminine. Elle m'a dit que j'étais une lesbienne transsexuelle !!! C'était trop, trop fort, trop rapide, je me suis fait jeter, j'étais pas prêt pour une psychanalyse selon elle. Elle avait peut être raison, depuis le temps que je tourne autour du pot, elle a tenté l’électrochoc, je ne sais pas.

J'ai 45 ans, je veux croire qu'il y a une voie pour conjuguer amour et épanouissement sexuel même si ce dernier est hors norme, qu'il n'est pas encore trop tard. J'en ai marre d'être seul, mais je suis résolu à ne plus cacher mes envies et mes goûts qui sortent de l'ordinaire. Le pavé que j'ai écrit fait un peu sac de noeud...à l'image de toutes les idées qui se bousculent dans ma tête.

Je me rends compte que je n'ai pas posé de question particulière... Tout ce dont je fait état génère un profond mal-être, parfois je ne sais plus qui je suis vraiment ni dans quelle direction je devrais aller.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par Dubreuil »

Votre témoignage est bouleversant, avant de vous répondre, petit rappel pour les internautes qui ne sont pas sensibilisés à cette terrible épreuve identitaire :
"Le sexe, c'est ce que l'on voit, le genre, c'est ce que l'on ressent." Harry Benjamin, travaux sur le transsexualisme.  

La dysphorie de genre
Elle n'est pas une maladie psychiatrique, mais un conflit dans la construction identitaire. L'être humain a développé au cours de son évolution une fonction psychique spécifique, la conscience réflexive.
Il se pense et se construit des représentations de lui-même, teintées par les interactions avec les autres êtres humains, qui évoluent au cours de sa vie.
Très précocement, l'enfant perçoit des différences entre garçon et fille. Cela va prendre une importance pour lui vers trois ans, ce qui, pour la majorité des enfants, correspond à la période d'entrée à la maternelle. La confrontation au groupe va amener l'enfant à se poser la question de son appartenance au groupe masculin ou féminin. Des difficultés peuvent donc apparaître dès cet âge.
chaque parcours est unique: "Il faut voir l'identification à un genre non pas comme une fable originelle, mais comme un parcours personnel dans lequel il peut y avoir une ou plusieurs étapes".

Le travail psychothérapeutique
A condition que le thérapeute n'ait aucun a priori et soit ouvert à toutes les évolutions possibles, il n'est pas là pour rééduquer les représentations sexuées de l'enfant. Il n'est en aucun cas axé sur le jugement ou la volonté de faire changer le désir de la personne, enfant ou adulte. Il est là pour permettre à l'enfant de s'accepter tel qu'il est.

Un traitement hormonal
Il peut être proposé par un endocrinologue, première phase de transformation du corps en vue d'une transition, varie en fonction des équipes. Ces traitements sont délivrés sous formes injectables, par voie orale ou par patchs. La prise de ces oestrogènes ou de testostérone a pour but de freiner, voire stopper l'apparition des signes extérieurs comme les poils ou les seins.
Étape ultime dans la transition,

La chirurgie de réassignation sexuelle
C'est l'étape ultime dans la transition et peut être envisagée après la puberté, Cette chirurgie se pratique au sein de services spécialisés dans plusieurs hôpitaux français (la Pitié Salpêtrière, l'hôpital Robert Debré, la Fondation Vallée...) grâce à des équipes de médecins spécialisés: psychiatres, endocrinologues, gynécologues, urologues et chirurgiens plasticiens. 
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par Dubreuil »

DoubleFace"
Leur fureur était assez paradoxale et incompréhensible pour moi, puisque la punition favorite que m'infligeait mon père, était justement de me vêtir avec les vêtements et sous-vêtements de ma sœur âgée d'un an de moins. C'était censé m'humilier je suppose.
*** C'est ce qui s'appelle un père pervers avec ses injonctions paradoxales et l'étalage de ses propres troubles identitaires. Le ton était donné et la voie toute tracée. Injonctions voilées avec mise en place du sadisme et jouissance-maso, les jeux de rôle pouvaient commencer, le rideau se levait.

Etant un peu plus mûr(e)
*** Beau lapsus

A 45 ans, après avoir eu environ une quinzaine de partenaires sexuelles, et avoir été marié 8 ans, je n'ai jamais eu d'orgasme.
*** Je ne sais pas ce que vous entendez par " orgasme "... mais il me semble qu'enserré dans le désir ( de changer de genre ) et chaque pulsion tendue vers la jouissance ( la souffrance de ne pas être une femme + masochisme associé : - Et mon propre corps m'indifférent totalement, d'ailleurs je l'ai tellement maltraité pour me venger qu'il ne soit pas celui que j'aurais voulu, qu'il donne de grand signe de fatigue - vous avez, et continuez à " orgasmer " plus que de raisonnable au regard des autres hommes !!!

je n'aime pas les hommes, j'aime les femmes tout en voulant en être une en partie....En fait rien n'est clair.
*** Au contraire, c'est plutôt limpide.

Je tourne en boucle depuis des mois sans trouvé de réponse, j'aggrave la destruction de mon corps qui de toute manière ne m'a jamais convenu,
*** Il semble que vous n'ayez pas fait de démarches vers " le médical ", les hormones, la transformation radicale, pourquoi ?

Pour être transparent, j'ai rencontré une psychologue à qui j'ai raconté tout ce qui est écrit et bien plus, à la 3eme séance, nous avons eu une altercation. Elle m'incitait à franchir le pas, à essayer des choses pour rallumer la flamme (club libertin par exemple), elle m'avait fortement incité à intégrer une association LGBT en me poussant des coordonnées de son réseau, elle m'a demandé de sortir de chez moi sous ma forme féminine. Elle m'a dit que j'étais une lesbienne transsexuelle !!!
*** Il y a des " malades " qui s'improvisent psys. Il y a des psys qui sont gravement " malades ".

C'était trop, trop fort, trop rapide, je me suis fait jeter, j'étais pas prêt pour une psychanalyse selon elle.
*** Parce qu'elle n'était tout simplement pas psychanalyste.
Le psy n'a pas d'avis, il accompagne le patient dans la recherche de son désir.
Votre place n'était pas là, le travail était déjà fait, la clarté de votre demande l'a dépassée, anéantie.
C'était l'étudiante,vous étiez dangereux pour son psychisme.
Le psy ne peut pas entrainer son patient plus loin qu'il n'est allé..

J'ai 45 ans, je veux croire qu'il y a une voie pour conjuguer amour et épanouissement sexuel même si ce dernier est hors norme, qu'il n'est pas encore trop tard. J'en ai marre d'être seul, mais je suis résolu à ne plus cacher mes envies et mes goûts qui sortent de l'ordinaire.
*** C'est quand même la simplicité et la sincérité qui sont les supports de la complicité amoureuse.

Je me rends compte que je n'ai pas posé de question particulière
*** Pas la peine, c'est la réponse qui vous fait souffrir.
Et il n'est pas certain du tout qu'il faille vous demander pourquoi. C'est ailleurs, au delà.
On peut accepter aussi. C'est ce qui caractérise le dénouement d'une analyse.

Si je pouvais conclure : Vous allez bien. Maintenant il faut apprendre à vivre.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Avatar de l’utilisateur
DoubleFace
Messages : 13
Inscription : 10 juin 2018, 20:53
Localisation : Gard

Re: Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par DoubleFace »

Merci d'avoir pris le temps de me lire et d'apporter votre éclairage.

S'il y avait eu Internet quand j'avais 15 ans, j'aurais découvert la dysphorie de genre plutôt que de croire que je souffrais d'une forme de déviance malsaine ou de perversité . Ma vie en aurait été probablement bouleversé dans le "bon sens". Mais avec des "si"...

Je parle d'orgasme sans plus de précisions effectivement. Pour être terre à terre, je veux parler d'obtenir un plaisir très intense lors de l'acte sexuel, et en particulier, pour un homme, lors de la pénétration et de l'éjaculation. Je prends plus de plaisir à aller faire pipi au toilette après avoir du me retenir...C'est pour dire à quel point ça m'éclate d'avoir un pénis. Cet état de fait dure depuis l'age de 14 ans, mon premier rapport sexuel. J'ai longtemps pensé que je n'avais pas trouvé ma "vraie" moitié, ça permettait de jeter un voile pudique sur tout le reste.

Début 2017, j'ai passé un petit test qui s'appelle le COGIATI et dont le but est d'aider à mieux cerner son degré de dysphorie. De mémoire, j'ai obtenu plus de 210 points ce qui est interprété comme haut degré de dysphorie et forte probabilité de transsexualisme. Je ne sais pas ce que vaut vraiment ce test, mais j'ai suivi le conseil donné : consulter un psychiatre.

J'ai donc bien eu un début de parcours "médical". Je suis allé consulter un psychiatre de ma région connu pour son expérience de la dysphorie de genre. Ce fut une expérience assez similaire de celle avec la psychologue, très rapide, puisque après 2 séances, il m'a proposé de démarrer un traitement hormonal si je le désirais. Il avait son stylo en main, son ordonnancier ouvert, "yapluka". J'en mourrais d'envie et pourtant, j'ai décliné "l'offre". Car je meurs de trouille tout simplement, et je n'ai pas eu la sensation d'avoir validé toutes les cases avant de m'engager dans une aventure compliquée et douloureuse. A noter que ce praticien, me conseillait clairement d'aller me faire opérer en Thaïlande lorsque le moment serait venu puisque j'ai la chance de pouvoir financer cela le cas échéant. Il m'a aussi expliqué que la transition n'était pas forcément binaire et qu'il existe une palette de transsexualisme. Pour le coup, d'autres questions ont fusé en moi. Ma part de féminité représente quoi ? 60% ? 75% ? 90% ? 100% ?
Bien entendu, personne d'autre que moi connait la réponse, mais je ne parviens pas à l'extirper des tréfonds de mon cerveau.

Je n'ai plus de famille hormis mon fils et ma sœur. Je ne supporterait pas de perdre mon fils, mon ex-femme n'est pas une "tendre" et ne fait pas dans la finesse. Après la séparation, j'ai tenté d'aborder le sujet de mon identité de genre, elle est complètement obtuse (c'est une protestante pratiquante avec une vision encore très moyenâgeuse du genre....) et pour elle, je suis un homme normalement constitué et tout le reste n'est que délire induit par ma bipolarité (vous voyez à quel point elle mélange tout...). Elle m'a bien entendu interdit d’apparaître avec le moindre artifice féminin devant notre fils sous peine de voir la garde alternée remise en cause. C'est dégueulasse, le pire c'est qu'on lui donnera raison. Et je me dis aussi que c'est l'excuse toute faite pour ne rien faire, ne pas m'assumer, stagner dans un statu quo qui peu à peu, très lentement, me détruit.

Je dis peut être des bêtises, mais j'ai l'impression que plus je refuse d'admettre la vérité et la solution, plus mon corps me le fait payer.
Il doit y avoir un phénomène inconscient de "compensation". Et plus le temps passe, plus je suis atteint de maux sorties de je ne sais où et dont l'accumulation laisse pantois le corps médical jusqu'ici. Le dernier pépin a eu au moins un avantage, j'ai désormais une bonne raison de porter des bas tous les jours (même s'ils sont assez moche).

Ma soeur me "soutient", j'ai osé lui en parlé lorsque j'ai consulté le psychiatre spécialisé sur la dysphorie. Elle m'a "avoué" qu'elle avait toujours su que quelque chose "clochait", elle avait remarqué depuis que nous étions gamins, que je ne ratais jamais une occasion pour me déguiser en fille par exemple, des déguisements un peut trop parfait. Mais elle me conseille aussi d'y aller doucement et de réfléchir à la façon d'amener le sujet auprès de mon fils si j'en viens à sauter le pas (Il faudra compenser le fort pouvoir de nuisance de sa mère).

Je me suis souvent posé la question de retourner voir le psychiatre m'ayant proposé le traitement hormonal et de lancer la procédure.
C'est une étape que désormais je me sens mieux capable d'assumer (mais j'ai toujours une trouille bleue, pas très téméraire la futur nana...).
Il n'y a pas d'obligation d'aller plus loin si je ne le veux pas même si j'ai conscience qu'être entre deux eaux c'est se condamner à vivre seul et sans amour, c'est bien trop transgressif et on doit se compter sur le doigt d'une main à ne pas être choquer à cette idée. Sans oublier que même en nana, jamais je ne voudrais d'un homme.

Toujours pas de questions précises :) Mais écrire tout cela m'aide à mettre un peu d'ordre. Et puis j'apprécie vos commentaires qui parfois tapent dans le mille et m’amènent sur d'autres réflexions.

Comme vous le disiez, j'en ai pleinement conscience, en réalité, la réponse est là, je la connais.
A moi de voir comment je veux vivre avec, on est toujours seul au final sur des questions aussi intimes.

Et Dieu m'a collé avec ça la bipolarité, il était pas bien luné ce jour là. Mais je ne lui en veux, il aura mis du piquant dans ma vie... :lol:
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par Dubreuil »

" Et Dieu m'a collé avec ça la bipolarité, il était pas bien luné ce jour là. "

Au " contraire " ! Et c'est pourtant là que se cache la logique ( mathématique floue ) :
- " bi " : deux…. Dieu/Satan ( d''ailleurs amusant, ou terrible dilemme, quand… " ça tend" ! et toutes les connotations pur/impur, grâce/péché, etc...) - ensuite, Adam/Eve, le Bien/Mal, Yin/Yang, Nuit,Jour, Chaud/Froid, etc, etc, etc.
Pour ma part, au delà de la pathologie " bien rangée ", où la nature humaine a besoin de nommer pour se rassurer, il me semble que les changements d'humeur sont surtout des exacerbations émotionnelles, une recherche d'équilibre…

"Mais je ne lui en veux, il aura mis du piquant dans ma vie... '
Du " piquant " pour l'humour qui est la partie utile d'un désespoir caché ? peut-être. Cependant, du piquant dans l'acte pourfendeur masculin ? Hum, non, il me semble que c'est justement cela que vous n'appréciez pas... ( d'où l'humour ! )

Je vous réponds ce soir, après mes consultations.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par Dubreuil »

[quote="DoubleFace"]
Pour être terre à terre, je veux parler d'obtenir un plaisir très intense lors de l'acte sexuel, et en particulier, pour un homme, lors de la pénétration et de l'éjaculation.
*** C'est un internaute homme qui pourrait vous parler le mieux de ce plaisir masculin, mais cela restera sa propre interprétation, ses propres ressentis. Et si la réponse est sincère, peut-être seriez-vous tout de même étonné...

J'ai donc bien eu un début de parcours "médical". Je suis allé consulter un psychiatre de ma région connu pour son expérience de la dysphorie de genre. Ce fut une expérience assez similaire de celle avec la psychologue, très rapide, puisque après 2 séances, il m'a proposé de démarrer un traitement hormonal si je le désirais. Il avait son stylo en main, son ordonnancier ouvert, "yapluka".
J'en mourrais d'envie et pourtant, j'ai décliné "l'offre". Car je meurs de trouille tout simplement, et je n'ai pas eu la sensation d'avoir validé toutes les cases avant de m'engager dans une aventure compliquée et douloureuse.
*** Rester dans le fantasme est certes plus rassurant que de passer à l'acte. Quand le projet n'est pas mûri, il ne se passe rien.

Pour le coup, d'autres questions ont fusé en moi. Ma part de féminité représente quoi ? 60% ? 75% ? 90% ? 100% ?
Bien entendu, personne d'autre que moi connait la réponse, mais je ne parviens pas à l'extirper des tréfonds de mon cerveau.
*** Il me semble que cela n'a rien à voir avec votre projet. Soit vous souhaitez faire le nécessaire pour devenir ce que vous pensez être, soit vous n'êtes pas prêt.

Et je me dis aussi que c'est l'excuse toute faite pour ne rien faire, ne pas m'assumer, stagner dans un statu quo qui peu à peu, très lentement, me détruit.
*** Votre enfant a 5 ans, il a un père et une mère. Et cela ne changera pas. Des couples se séparent pour toutes sortes de raisons, c'est la façon dont l'enfant reste aimé et respecté qui est important, pas le domicile commun.

" Mais elle ( votre soeur ) me conseille aussi d'y aller doucement et de réfléchir à la façon d'amener le sujet auprès de mon fils si j'en viens à sauter le pas (Il faudra compenser le fort pouvoir de nuisance de sa mère).
A mon sens, si vous pensez que la maman donnera à votre enfant une image de vous, perverse, tortueuse, et démissionnaire, il est préférable d'aménager - au mieux pour vous en restant secret - votre vie familiale sans rupture jusqu'à ce que votre fils soit adolescent ( 15/16 ans ) en capacité d'avoir " son propre jugement ".
Sinon, n'hésitez pas à vous donner le droit d'être indépendant et libre de vos choix et décisions.

Je dis peut être des bêtises, mais j'ai l'impression que plus je refuse d'admettre la vérité et la solution, plus mon corps me le fait payer.
*** Bien sûr, il réclame de votre part, respect, compréhension et justice.
C'est surtout que face à un blocage, un traumatisme, l'énergie psychique cherche une porte de sortie, veut se faire entendre pour "
que son propriétaire " prenne soin de lui-même, de son équilibre mental.

Il doit y avoir un phénomène inconscient de "compensation". Et plus le temps passe, plus je suis atteint de maux sorties de je ne sais où et dont l'accumulation laisse pantois le corps médical jusqu'ici.
*** Cela se nomme tout simplement : conversion hystérique. Et il y en a de toutes sortes.

Il n'y a pas d'obligation d'aller plus loin si je ne le veux pas même si j'ai conscience qu'être entre deux eaux c'est se condamner à vivre seul et sans amour, c'est bien trop transgressif et on doit se compter sur le doigt d'une main à ne pas être choquer à cette idée. Sans oublier que même en nana, jamais je ne voudrais d'un homme.
*** On a beau chercher des motifs, des raisons, ce que l'on fait, on le fait d'abord pour soi.
Donc...

A moi de voir comment je veux vivre avec, on est toujours seul au final sur des questions aussi intimes.
*** Voilà !
On est toujours seul, tout le temps. Au début, comme au final. Mais tout dépend ce que l'on appelle : solitude.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par Dubreuil »

NB. Par souci de confidentialité nous demandons à nos internautes de ne pas publier de photos les concernant, et/ou les représentant. Merci de votre compréhension.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par Dubreuil »

"J'ai 45 ans, je veux croire qu'il y a une voie pour conjuguer amour et épanouissement sexuel même si ce dernier est hors norme, qu'il n'est pas encore trop tard. "
" Sans oublier que même en nana, jamais je ne voudrais d'un homme. "

*** Vous souhaiteriez alors une voie qui conjugue amour et épanouissement sexuel avec qui ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Avatar de l’utilisateur
DoubleFace
Messages : 13
Inscription : 10 juin 2018, 20:53
Localisation : Gard

Re: Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par DoubleFace »

L'avatar ne me représente pas, c'est un trait d'humour, d'auto-dérision : il s'agit de Jack Nicholson dans "Vol au dessus d'un nid de coucou".

*** Vous souhaiteriez alors une voie qui conjugue amour et épanouissement sexuel avec qui ?

Avec une autre femme, qu'elle soit transgenre ou pas.

Il y a une série Netflix que j'apprécie (Sense8) dans laquelle figure différents héros, dont un couple "hors norme" composé par Nomi (femme transgenre) et Amanita (femme "biologique"). Evidemment ce sont mes héroïnes préférés dans la série, sans compter que ce monde imaginaire a aboli toute forme de jugement/préjugé..etc en matière d'identité de genre et d'orientation sexuelle. Ce qui n'est pas étonnant puisque la série est réalisée par les sœurs Wachowski, anciennement frères !

Dans la réalité, est-ce si simple de former un tel couple ? J'en doute sans penser que cela soit impossible.


Et je me dis aussi que c'est l'excuse toute faite pour ne rien faire, ne pas m'assumer, stagner dans un statu quo qui peu à peu, très lentement, me détruit.
*** Votre enfant a 5 ans, il a un père et une mère. Et cela ne changera pas. Des couples se séparent pour toutes sortes de raisons, c'est la façon dont l'enfant reste aimé et respecté qui est important, pas le domicile commun.


Autant on peut s'écharper sur moult sujets en "huis clos" avec mon ex-femme (notre fils n'a jamais eu à subir/voir/entendre la moindre scène) autant notre fils est "sanctuarisé". Du moins jusqu'à ce que j’ose exprimer mes questionnements sur ma véritable nature. Mon fils est ravi d'alterner 1 semaine à la campagne chez papa, 1 semaine à la ville chez maman. C'est un mode de fonctionnement qu'il connait depuis qu'il a 2 ans, nous avions à l'époque consulter un pedo-psychiatre pour être certain de faire au mieux pour lui. Auparavant, nous avions tenté de vivre sous le même toit pour sauver les apparences, mais rapidement le comportement de mon fils s'est dégradé, comme s'il s’imprégnait de la tension permanente qui régnait dans la maison. Et moi j'apprécie cette garde alternée, j'en retire aussi un bénéfice inestimable, j'ai eu et j'ai encore parfois des pensées noires et c'est l'amour de mon fils et celui que j'ai pour lui qui m'a toujours sauvé de prendre la voiture et de me jeter contre un platane. Il me suffit de regarder une photo de lui pour m'interdire d'aller plus loin, je n'ai pas le droit de le laisser tomber.

Vous comprendrez qu'avec l'enfance indescriptible que j'ai vécu, ma plus grande peur aura été de reproduire ce que j'ai subi. "On" dit que c'est souvent le cas. Au final, je suis sans doute dans l'excès inverse. Mes quelques amis disent que je suis une "mère poule", ça vous étonnera sans doute pas qu'ils n'emploient pas plutôt l'expression "papa poule" (Je n'y avais pas prête attention initialement, ça a plus de sens désormais).

Mon ex-épouse me reproche d'ailleurs ce coté très protecteur, je suis vite en mode panique si je le perd de vue quelques minutes au parc par exemple...

Bref, tout cela pour dire que j'aurais du mal à gérer un mode de garde qui me priverait la plupart du temps de mon fils. C'est quelque chose que je dois prendre en compte dans ma réflexion.


Pour le coup, d'autres questions ont fusé en moi. Ma part de féminité représente quoi ? 60% ? 75% ? 90% ? 100% ?
Bien entendu, personne d'autre que moi connait la réponse, mais je ne parviens pas à l'extirper des tréfonds de mon cerveau.
*** Il me semble que cela n'a rien à voir avec votre projet. Soit vous souhaitez faire le nécessaire pour devenir ce que vous pensez être, soit vous n'êtes pas prêt.


Je crois que je suis un dégonflé, que face à l'ampleur du changement que cela implique, je reste perdue sans oser choisir une direction et que je risque de finir comme l'histoire de l'âne qui avait faim et soif... Votre remarque est en fait la plus pertinente, la plus cruciale parmi toutes les autres. Et forcement celle qui fait le plus mal car elle me met face à mon inertie, à mon incapacité à choisir, car effectivement personne ne pourra le faire à ma place. Il m'arrive souvent, lors d'introspection sur le sujet, d'enrager et de pleurer, ce qui ne mène à rien, puisque après bientôt 3 ans de réflexion, j'en suis quasiment au même point. Gloups... Un verre de muscat, laisser la bouteille svp...

Vous avez le mérite de remuer le cocotier, je vous remercie encore pour le temps que vous prenez à intervenir
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Cas desexpéré ? C'est quoi un orgasme ?

Message par Dubreuil »

NB. Par souci de confidentialité nous demandons à nos internautes de ne pas publier de photos les concernant, et/ou les représentant, ni représentation humaine pouvant prêter à confusion. Merci de votre compréhension.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Répondre

Revenir à « Sexologue en ligne »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 36 invités