Désir douteux

[alla9]

Bonjour,
Avant de commencer,j'aimerais apporter quelques précisions : j'ai 17 ans,je n'ai aucune relation sexuelle. (Désolé de déballer tout ce qu'il se passe dans ma tête mais je ne me vois pas le dire à mon thérapeute...)

Alors, euhhh...par où commencer ?! Depuis que mes hormones bpurgeonnent - depuis que j'ai 14 ans - des pensées étranges passent par ladans ma tête. On dirait des désirs inavoués.... Je ne veux pas les mettre en pratique mais ils me hantent.

En fait, il m'arrive parfois, au cours de la journée ou même lorsque je m'apprête à tomber dans les bras de Morphée, de rêver ou fantasmé-j'étais pas vraiment - sur la possibilité qu'un homme me violente.En voir me viole.

En fait danses rêves et ma réalité, je n'ai pas vraiment l'impression d'être totalement une femme. Selon moi, une fille devient réellement une femme lorsqu'elle s'affranchit du regard masculin. J'essaie de le faire mais j'y arrive pas.... Mon père n'est pas violent, ni méchant ni trop autoritaire. Mais je sens que je ne peux pas être moi chez moi.

Je ne peux pas porter de shorts, de jupes " courtes", de rouges à lèvres, de fossiles.. en fait, j'ai l'impression d'être opprimé..... Je sais qur pour certaines ou certains, ça doit être pire mais j'en ai marre de m'évader dans mes livres, ma musique, mes séries...
Je veux être Moi. Je veux libre... et ces pensées et ma réalité me rendent dingue.

A l'extérieur,je suis indépendante de mes parents. Tout a toujours été sous contrôle... sauf que quand mon père dit quelque chose, je suis obligé de m'y plier. Les autres filles dans ma classe. Elles peuvent exprimer leur féminité. Mais moi je peux pas. Je suis bloquée à la case fillette du haut de mes 17 ans.

J'ai l'impression que ces pensées reflètent le fait que quelque chose l'empêche de respirer. En somme, c'est le regard masculin. J'en ai marre de sortir dans la rue et d'avoir peur ... La dernière fois, je sortais d'une bibliothèque, en face de moi, il y avait une route où une voiture roulait. Jusqu'à la tout est normal. Mais plus je longues la route, plus je me rendais compte que la voiture n'avançait pas vraiment, elle me suivait et le conducteur n'arrêtait pas de me fixer, j'ai pris peur et j'ai fait demi-tour vers la librairie. Ou bien encore, une fois j'attendais l'ouverture d'un magasin devant ses portes, quand un passant - plus âgé que moi - est passé et à insisté pour que je lui donne son numéro ou pour qu'il m'emmène.... Dernière histoire : j'étais sur le chemin du lycée, mes écouteurs dans les oreilles, quand le conducteur d'un camion - qui m'est totalement inconnu - m'a ordonné de monter à l'intérieur de sa voiture. J'ai dit non, il m'a dit qu'il allait garer sa voiture pour m'embarquer aloès j'ai couru...

Ce que je veux dire c'est que je ne me sens pas à l'aise à chaque fois que y a un regard masculin, autre que mes frères et mes amis, dans une pièce où un lieu. Je pense que ces désirs de viol sont une illustration de cette peur. Dans ces désirs, je suis tétanisée, je bouge pas, j'essaye de me débattre mais c'est comme si il avait plusieurs membres et le plus étonnant c'est qu'il n'a pas de visages et j'ai beau crié, il continue de me faire mal, il passe son temps à jouer avec moi et ma peur de lui.

J'ai tout essayé pour arrêter ses pensées mais j'y arrive pas.

[Antony]

Bonjour,
Vos pensées dépendent de votre environnement.
Votre environnement va évoluer et vos pensées aussi.
Patience !

[Chewbacca]

Bonjour,
Vous abordez beaucoup de thèmes différents dans votre message.
D'abord, à 17 ans, vouloir être libre, c'est un très bon signe. A votre âge, on commence à se séparer de sa famille, à penser différemment, à devenir indépendante, au moins mentalement ; c'est un processus tout à fait normal et sain pendant l'adolescence. Il reste bien sûr ensuite à devenir indépendante financièrement et matériellement, ce qui peut prendre un peu plus de temps, pour pouvoir vous émanciper de votre famille et vivre comme vous l'entendez.

Ensuite, s'affranchir du regard, qu'il soit masculin, qu'il soit le regard qu'on s'imagine être masculin, qu'il soit celui de ses propres amies, de la culture, de la société... C'est parfois l’œuvre de toute une vie. Et c'est très bien que vous preniez conscience dès maintenant de ce désir. Une thérapie psychanalytique peut vraiment aider à ce niveau là. C'est quelque chose que vous pourriez envisager un jour, avec un ou une thérapeute qui vous conviendra (c'est parfois difficile à trouver ; d'ailleurs, pourquoi ne parvenez-vous pas à parler de ça avec votre thérapeute ? C'est son travail, il n'y a pas de honte à avoir). Et parfois, le temps, l'expérience suffisent...

Vos "désirs inavoués" : c'est souvent ce qu'on appelle "fantasmes". Là encore, on peut fantasmer comme on veut, de tout ce qu'on veut, ça ne veut pas dire que c'est ce dont on a envie dans la réalité, ça ne veut pas dire que si nos fantasmes se réalisaient, cela nous plairait. Sachez que de très nombreuses femmes témoignent de fantasmes de viol ; les raisons en sont différentes pour toutes.
Selon la féministe Valérie Rey-Robert, ce type de fantasme est le produit de ce qu'elle appelle "culture du viol" ; elle en parle dans son livre : "Une culture du viol à la française". Je vous conseille d'ailleurs des lectures féministes. Avoir peur dans la rue quand on est seule, c'est le lot commun de toutes les femmes, même en France et en 2023. Pourquoi pas suivre des cours d'auto-défense pour femme ? Faire un peu de musculation ? Cela vous donnerait confiance en vous. Sachez aussi que plus de 80% des viols n'ont pas lieu dans la rue ni dans les bois, mais dans le milieu familial ou amical (pas très rassurant, je sais).
Des fantasmes de viols pourraient aussi (attention, c'est totalement hypothétique, je ne vous connais pas, seule vous pouvez savoir) traduire tout simplement des désirs sexuels inassouvis et que vous ne vous autorisez pas à assouvir : être violée fantasmatiquement vous permettrait de satisfaire vos désirs sexuels sans en être responsable, puisqu'on vous y a forcée.
Sinon, votre propre interprétation me semble très intelligente : " ces désirs de viol sont une illustration de cette peur".

En tous cas, pourquoi vouloir arrêter ces pensées, ces fantasmes ? Pourquoi vous dérangent-ils tant ? En général, quand on chasse un fantasme par la porte, il revient par la fenêtre...

[Dubreuil]

*** Excellente réponse, je ne peux pas dire mieux, tout y est !

Bonjour,
Vous abordez beaucoup de thèmes différents dans votre message.
D'abord, à 17 ans, vouloir être libre, c'est un très bon signe. A votre âge, on commence à se séparer de sa famille, à penser différemment, à devenir indépendante, au moins mentalement ; c'est un processus tout à fait normal et sain pendant l'adolescence. Il reste bien sûr ensuite à devenir indépendante financièrement et matériellement, ce qui peut prendre un peu plus de temps, pour pouvoir vous émanciper de votre famille et vivre comme vous l'entendez.

Ensuite, s'affranchir du regard, qu'il soit masculin, qu'il soit le regard qu'on s'imagine être masculin, qu'il soit celui de ses propres amies, de la culture, de la société... C'est parfois l’œuvre de toute une vie. Et c'est très bien que vous preniez conscience dès maintenant de ce désir. Une thérapie psychanalytique peut vraiment aider à ce niveau là. C'est quelque chose que vous pourriez envisager un jour, avec un ou une thérapeute qui vous conviendra (c'est parfois difficile à trouver ; d'ailleurs, pourquoi ne parvenez-vous pas à parler de ça avec votre thérapeute ? C'est son travail, il n'y a pas de honte à avoir). Et parfois, le temps, l'expérience suffisent...

Vos "désirs inavoués" : c'est souvent ce qu'on appelle "fantasmes". Là encore, on peut fantasmer comme on veut, de tout ce qu'on veut, ça ne veut pas dire que c'est ce dont on a envie dans la réalité, ça ne veut pas dire que si nos fantasmes se réalisaient, cela nous plairait. Sachez que de très nombreuses femmes témoignent de fantasmes de viol ; les raisons en sont différentes pour toutes.
Selon la féministe Valérie Rey-Robert, ce type de fantasme est le produit de ce qu'elle appelle "culture du viol" ; elle en parle dans son livre : "Une culture du viol à la française". Je vous conseille d'ailleurs des lectures féministes. Avoir peur dans la rue quand on est seule, c'est le lot commun de toutes les femmes, même en France et en 2023. Pourquoi pas suivre des cours d'auto-défense pour femme ? Faire un peu de musculation ? Cela vous donnerait confiance en vous. Sachez aussi que plus de 80% des viols n'ont pas lieu dans la rue ni dans les bois, mais dans le milieu familial ou amical (pas très rassurant, je sais).
Des fantasmes de viols pourraient aussi (attention, c'est totalement hypothétique, je ne vous connais pas, seule vous pouvez savoir) traduire tout simplement des désirs sexuels inassouvis et que vous ne vous autorisez pas à assouvir : être violée fantasmatiquement vous permettrait de satisfaire vos désirs sexuels sans en être responsable, puisqu'on vous y a forcée.
Sinon, votre propre interprétation me semble très intelligente : " ces désirs de viol sont une illustration de cette peur".

En tous cas, pourquoi vouloir arrêter ces pensées, ces fantasmes ? Pourquoi vous dérangent-ils tant ? En général, quand on chasse un fantasme par la porte, il revient par la fenêtre...