Je crois que je suis suicidaire mais j'ai peur d'aller voir un psy... Aidez-moi s'il vous plaît

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zozoon
Messages : 1
Inscription : 17 sept. 2018, 22:27

Je crois que je suis suicidaire mais j'ai peur d'aller voir un psy... Aidez-moi s'il vous plaît

Message par zozoon »

Bonsoir,

J'ai 20 ans et depuis environ trois ans je me sens très mal. Il y a trois ans j'ai vécu une rupture amoureuse très difficile, et je suis en même temps rentrée en classe prépa donc avec une charge de travail et de pression très intense. Depuis ces trois ans je vais très mal, et ce n'est qu'il y a un an que j'ai réussi à mettre des mots sur ce que je vivais, je pense que j'étais suicidaire et que j'ai fait une sorte de dépression.

Je ne peux rien dire à personne, à la moindre difficulté je me sens lâche et la seule solution qui me vient en tête serait de mourir. Je n'en peux plus de me sentir comme ça, je n'en peux plus de tout garder pour moi, je sens que c'est littéralement vital que j'en parle je ne peux plus rester comme ça. Je voudrais depuis plusieurs mois maintenant (presque un an) aller voir une psychologue mais je n'ai jamais réussi à franchir le cap. Je suis complètement terrorisée à l'idée d'aller voir quelqu'un.

J'ai peur de ce que je vais dire là-bas, j'ai peur d'admettre ce que je suis, j'ai peur que ça ne m'aide pas parce que c'est mon dernier espoir.

Est-ce que quelqu'un aurait des conseils, une expérience à partager... Merci.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Je crois que je suis suicidaire mais j'ai peur d'aller voir un psy... Aidez-moi s'il vous plaît

Message par Dubreuil »

La première raison qui vient à l'esprit dans le fait d'entreprendre une thérapie quand on se sent " perturbée " est d'ordre vital. Il parait évident à chacun de boire et de manger pour se maintenir en vie. " Il me parait évident à moi de m'occuper de mon bon fonctionnement mental pour maintenir en vie " ma vie psychique " et mon équilibre psychologique."
L'esprit et le corps font un tout qui définit la personnalité de chacun. Avant même que de désirer aider les autres, il me semble essentiel de s'occuper de soi pour en avoir la force, les potentialités et les moyens adéquats.
Dès l'enfance nous étudions des matières propres à nous faire découvrir le monde où nous vivons, la terre, les animaux, le fonctionnement de notre corps, celui des animaux, des végétaux, etc.. quoi de plus naturel que d'étendre notre connaissance à ce qui se passe dans notre esprit, à comprendre les mécanismes de nos pensées, de nos rêves ?
Avant toute nécessité d'oeuvre charistique ( ou non ) l'étude de notre psychisme et l'utilisation des moyens proposés pour l'appréhender relève d'une curiosité naturelle et légitime.
Le " moi-je " en tant qu'individualité doit être appréhendé par son propriétaire, connu, accepté, habité le plus pleinement possible, compris enfin, pour devenir réceptif à l'autre, sensible à un dialogue tendant le plus possible vers une authenticité permettant alors, et seulement, une véritable écoute, un véritable échange, une aide, si telle se présente la demande de l'interlocuteur.
Se sentir délogé de soi-même par un(e) inconnu(e) qui ne parle pas " notre langue ", se retrouver décalé(e) dans ses propres certitudes ou croyances, peut nous sembler en effet insupportable.
On a peur d'aller jusqu'à la sensation de chaos, de perdre les repères que l'on s'était construits pour survivre à notre douleur morale.
La " résistance " mise en opposition au travail thérapeutique est une façon désespérée de repousser le spectre de la perte de notre identité, la terreur que nos propres remparts bétonnés sur un sol mouvant, ne se dérobent sous nos pieds, et que plus rien ne soit là pour nous préserver de ce que nous appelons trop vite, et bien à tort, " la folie " !
Pourtant, est fou celui qui ne sait pas qu'il est fou, qui croit que ce sont les autres qui le sont.
Ainsi donc, si nous pouvons parler du pire, n'est-ce pas parce qu'il est derrière nous, et que le meilleur serait à venir ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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