Différence d'age, anxiété et relation à distance

[Kelda]

Bonjour
Je me permet de venir vers vous aujourd'hui surtout car j'ai besoin d'être écoutée. J'ai affreusement besoin de parler car je suis très isolée et j'ai peu d'occasion de me confier. J'ai toujours eu une personnalité atypique j'ai des réactions que je comprends pas moi même (pas forcément de l'agressivité mais toujours dans l'excès quelque soit l'émotion) et j'ai souvent l'impression d'être enfermée dans un labyrinthe mental dont j'ai perdu la sortie. Je vais pas faire l'étalage de mes états d'âmes, parce que ce serait très très long et je viens vous parler d'un sujet précis.

Voilà, je suis depuis un an en couple avec un homme formidable avec qui j'ai une considérable différence d'age (neuf ans et demi tout de même). J'ai pas trop envie de rentrer dans les détails mais pour information j'ai moi même la vingtaine. C'est là que le bât commence à blesser: j'ai peur d'avoir l'air immature! Je veux pas qu'il ai l'impression d'être en couple avec un "bébé", du coup je me demande si mes problèmes de communication ne viennent pas de là à la base, mais ça me parait étrange parce que je suis toujours sortie avec des garçons beaucoup plus vieux que moi sans pour autant me sentir inférieure du fait de mon age.
Ensuite, on est et on a toujours été en relation à distance. On vit à peu près à 150 kilomètres, donc c'est pas la mer à boire dit comme ça mais dans les faits on se voit deux fois par mois quand on a de la chance. Je le vis assez mal j'ai des soucis de dépendance affective qui sont aggravés par le fait que j'ai du mal à créer des liens. En gros: je suis hyper collante avec lui parce qu'il me manque et que j'ai pas d'amis. Lui n'a pas l'air de souffrir particulièrement de la distance, voir d'éviter le sujet et ça rend pas les choses plus faciles pour moi. En théorie ça devrait me réconforter que lui au moins ne souffre pas mais en réalité je suis très frustrée de pas être aussi importante pour lui qu'il n'est pour moi et cet état d'âme me fait vraiment sentir monstrueuse.
Qui plus est, il vit toujours avec son ex dans une colocation avec deux autres personnes et ça me rend MALADE de jalousie! Et pour cause elle a une chance pour laquelle je donnerais tout: elle peut le voir tout les jours! Je ne lui en ait jamais parlé ou bien à mots couverts car moi même je peux pas saquer les jalouses donc je me déteste un peu. En plus c'est pas un choix de sa part il n'a pas les moyens de déménager, je ne peux juste pas exiger de lui qu'il règle la situation mais je paranoiaque comme une folle. Et il m'a déjà dit plusieurs fois au détour d'une conversation que leur histoire était morte et enterrée, d'autant qu'elle couche avec un autre de leur coloc.

Lui même a un problème de dépression chronique sur lequel il est assez secret: je ne sais pas si il a un traitement, je ne sais pas si il est suivi et je ne suis même pas sûre que ce soit un diagnostique médical (mais je pense que oui il laisse transparaitre au détour d'anecdotes des problèmes plutôt lourds qu'il a eu dans le passé). Je veux pas trop entrer dans les détails là non plus par soucis de sa vie privée. En tout cas lui n'aborde presque jamais le sujet ou par euphémismes ("Je suis très fatigué" des choses comme ça) et j'ose pas en parler avec lui je veux pas le mettre face à sa maladie de force.
Je vivais assez bien avec tout ces éléments jusqu'à ce que sa mère soit hospitalisée pour une grave maladie. Quand il m'en a parlé via messages je suis entrée dans une espèce de frénésie: durant les dix derniers jours j'ai passé mon temps à chercher un moyen de le soutenir par tous les moyen. Je lui ai demandé 508 fois si je pouvais l'aider d'une façon ou d'une autre (évidemment que non) et j'ai proposé deux fois de venir le rejoindre (même si il avait refusé très clairement la première fois). On a fini par avoir une discution toujours par messages, où il m'a dit que mes efforts le culpabilisaient plus qu'autre chose. Je lui ai donc dit que je culpabilisais aussi de pas pouvoir l'aider et encore plus de le "harceler" pour qu'il m'aider à l'aider. Donc j'ai conclu que ça servais à rien et j'ai conclu par une formule malgré moi hyper culpabilisatrice: "je te laisse tranquille". Il m'a dit qu'il m'aimait et depuis plus de nouvelles.
Absolument rien d'inhabituel mais je me rends malade depuis hier, je suis torturée par la culpabilité car je suis arrivée plusieurs fois dans la semaine à la conclusion que la seule chose que je faisais c'était nous culpabiliser tout les deux mais je pouvais juste pas m'arrêter: j'étais incapable d'admettre mon impuissance et du coup je lui ai pourri la vie plutôt que la lui rendre plus belle alors qu'il a déjà des problèmes terribles. D'autant que j'ai tendance à tout ramener à moi du coup je me suis plains à plusieurs reprises de pas pouvoir l'aider. J'ai cherché à me rassurer et j'ai donc cherché des témoignages en ligne et je me suis reconnue dans un des profils décrits où une personne racontait qu'un de ses proches avait voulu l'aider quand sa propre mère était tombée malade. Mais cet ami n'arrêtait pas de s'effondrer et devenait un terrible fardeau. J'ai l'impression d'être un monstre horrible qui ne mérite ni considération ni amour. J'ai peur d'être toxique, je veux pas faire aux autres ce qu'on m'a fait.

Merci de m'avoir lue jusque là, c'était très long et très centré sur mon petit nombril monstrueux et égocentrique. Je suis terrorisée, je me sens seule, je suis torturée de culpabilité. Je sais pas trop comment conclure, mais j'aimerais beaucoup lire les témoignages de gens qui se sont trouvés à la place de mon copain, dans une situation très difficile avec un être profondément toxique collé aux basques et comment ça s'est réglé.

[licornemagique]

Je lui ai demandé 508 fois si je pouvais l'aider d'une façon ou d'une autre (évidemment que non) et j'ai proposé deux fois de venir le rejoindre (même si il avait refusé très clairement la première fois). On a fini par avoir une discution toujours par messages, où il m'a dit que mes efforts le culpabilisaient plus qu'autre chose...

Je me permet de siter une partis d'un de mes textes.

"car souvent pour aider l'autre, ce qu'il y a de mieux a faire, c'est de pouvoir le laisser respirer, car à tout mettre en place pour aider l'autre, plus qu'étouffer soit même, c'est l'autre qui étouffe en subissant autant notre emprise, toute cette accaparation que l'on met en place, a vouloir aider l'autre à tout prix, c'est le prix de la vie que l'on met en péril."