Ma mère s'est suicidée

[Mlaniie]

Bonjour, alors voilà j'ai 21 ans et ça fait 3 ans que j'ai appris que ma mère s'est suicidée, ma maman est décédée il y a 18 ans et depuis que je sais que c'est elle qui a décidé de mettre fin a ces jours j'ai beaucoup de mal a l'accepter et des que quelque chose ne va pas je me dis que si elle ne m'avait pas abandonné je n'en serais pas la... J'ai aucun avenir professionnel, mon ami veut me quitter mais ne sait pas comment s'y prendre car il sait que je vais en souffrir et il sait que je vis déjà très mal le suicide de ma maman en même temps je comprends qu'il ne veule plus de moi même ma maman n'est pas restée pour moi hors c'est la personne qui aurait du m'aimer le plus au monde et même elle ne m'aimait pas donc comment pourrait on m'aimer... Je suis a bout j'aimerais avoir le même courage qu' elle et en finir tout le monde serait plus heureux malheureusement j'y arrive pas je veux pas faire de la peine a mon papa je veux pas qu'il croit que c'est de sa faute que les deux femmes de sa vie en finisse... Je ne sait plus ou aller je ne sais plus quoi faire je n'arrive plus à vivre j'essaie juste de survivre....

[nicole dubreuil]

D'abord la décision terrible qu'à prise votre maman ( si elle en avait pleinement conscience ) lui appartient totalement et vous ne pouvez en aucun cas vous en sentir responsable. C'était une adulte, vous étiez une enfant.
D'autre part, vous ignorez peut-être tout ce qui l'a vraiment amenée à cette issus fatale.
De ce fait vous ignorez si elle a agit ainsi sous la pulsion d'un désespoir intense ou parce qu'elle était déjà très fragile psychiquement.
Elle vous a abandonnée. Oui. Quand vous étiez petite, c'était un véritable abandon. Et vous étiez en droit de le lui en reprocher absolument.
Le deuil pour accepter la disparition de la personne que l'on aime passe par différentes phases, pour ensuite aboutir à une " acceptation " de l'absence. Avec la " consolation " que rien n'est vain.
Dans cette période du deuil il y a entre autre la colère et le ressentiment, la violence de l'injustice et la vision du vide où nous entraine la disparition de l'autre. Mais c'est un état transitoire.
Cependant, maintenant adulte, il semble que vous en soyez toujours à cette étape douloureuse. Quelque chose s'est arrêté et n'est pas terminé.
Votre maman n'est pas partie parce qu'elle ne voulait plus de vous, elle est partie pour ses propres raisons d'adulte. Et c'est en enfant que vous réagissez en disant que c'est de votre faute. C'est ainsi que réagissent tous les petits enfants qui ne sont pas encore en capacité de comprendre qu'ils ne sont pas " le centre unique d'intérêt " des parents
( exemple dans les divorces )..
Vous transposez ensuite le même schéma sur votre copain qui voudrait vous quitter mais a peur de vous laisser.. Il part parce qu'il ne veut plus de vous !
Penser que vous êtes " une chose " que l'on prend ici et là, on en veut, on en veut plus.. relève toujours du même traumatisme de l'abandon.

[nicole dubreuil]

De la même certitude que vous ne valez pas la peine que l'on vous aime, puisque même votre propre mère n'a même pas pensé à vous quand elle s'est suicidée.
Ce sont des croyances. Et ces croyances mortifères se travaillent en thérapie.
Il faut dire adieu à votre maman, la laisser partir, abandonner votre désespoir, pour espérer aller mieux un jour..
Il faut vous " dégager " de cette emprise funeste, pour vous aider à re-naître, toute seule certes, mais avec tout ce que vous a laissé de positif encore enfoui en vous, cette maman trop tôt disparue.