Angoisse/mélancolie en fonction de la luminosité

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Scratch
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Angoisse/mélancolie en fonction de la luminosité

Message par Scratch »

Bonjour,

Je suis à la recherche de témoignages ou d'avis de personnes qui auraient un vécu ou une connaissance de quelque chose de similaire.

Étant petite, j'avais l'habitude de dire que l'hiver était ma saison préférée (c'est toujours le cas) et petit à petit j'ai commencé à vraiment haïr l'été, sans trop savoir pourquoi car j'appréciais les grandes vacances que j'avais la chance de passer avec ma maman, institutrice, à la maison, et chez mes grands-parents, et à partir en vacances en famille...
Je ne saurais vous dire vers quel âge c'était, mais ça a fini par changer. J'ai réussi à apprécier autant une saison que l'autre, trouvant qu'elles ont chacune du bon et du moins bon. Il n'empêche que mon cœur allait toujours plus vers les jours gris.
Tout ceci n'est pas un problème en soi, mais voilà bien plus d'une dizaine d'année que je suis prise de crises d'angoisse très profondes, difficiles à décrire : je ne suis pas sûre qu'il s'agisse tant d'angoisse, mais il y a une tristesse d'une profondeur épouvantable au fond de moi, un vide, l'impression qu'aucune lueur d'espoir existe, que je ne m'en sortirai pas... Ces crises surviennent principalement à la tombée du jour, mais à la tombée des beaux jours surtout, ce qui fait qu'elles sont les plus vives au printemps. J'apprécie pourtant le soleil doux du matin, un peu plus vif l'après-midi, mais en fin de journée je le trouve froid, pâle et sans vie, et tout le temps qu'il se couche (ce qui maintenant dure de plus en plus longtemps et ça va être pire quand on changera d'heure...) me procure un malaise profond et durable. Ce n'est pas toujours systématique. C'est plus simple d'y échapper si je suis en intérieur par exemple. Parfois cela survient à d'autres moments de la journée.
Petit à petit, j'ai compris que cela était lié à un type de luminosité en particulier. Cette luminosité là se retrouve plus au printemps et comme les jours rallongent, les périodes où j'y suis exposée durent plus longtemps aussi. En hiver, il fait plus sombre, la nuit tombe vite, et je ressens rarement ce malaise. En été, le soleil est plus vif, et se couche plus tard tout en restant "chaud" longtemps, ce qui m'épargne aussi.
Chaque fois que j'essaie de faire une rechercher sur Internet, je tombe sur tout le contraire : comment faire face au manque de luminosité en hiver, la dépression saisonnière, la luminothérapie, le printemps qui remonte le moral... !!! Mais moi, ce n'est pas ça, et j'ai l'impression de venir d'une autre planète.

Existe-t-il quelqu'un dans le même cas ou quelqu'un qui aurait une explication ? Que faire (c'est récurrent et pesant même si j'ai pris l'habitude de vivre avec, c'est douloureux) ?

Je vous remercie.
Tout tend à l'équilibre.
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Jeannette
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Re: Angoisse/mélancolie en fonction de la luminosité

Message par Jeannette »

Scratch a écrit :Je suis à la recherche de témoignages ou d'avis de personnes qui auraient un vécu ou une connaissance de quelque chose de similaire.
Je déteste les couchers de soleil de fin-septembre / début-octobre. Et ceux-là uniquement.
J'ai mis un moment à comprendre que c'est (en résumer)
- parce que c'est la seule période de l'année où ils se produisent à l'heure à laquelle je suis sur la route pour rentrer chez moi après le boulot,
- parce que j'en avais vu un très beau depuis la route le jour où j'ai appris une très mauvaise nouvelle.

--> Ce n'est pas la luminosité de ce moment là qui me dérange en particulier, même si les couchers de soleil du début de l'automne ont quelque chose d'assez spécifique. C'est le fait qu'elle réactive certains ressentis désagréable.
C'est le même principe que les phobies : la peur n'est pas liée à l'objet réel de la phobie, mais à ce que sa vue réactive chez nous, à ce à quoi elle est associée dans notre esprit, consciemment ou non.

Et tu peux y ajouter des composantes de "sensibilité cognitive".
Nos yeux, nos oreilles, etc. sont tous différents. Et nous "filtrons" et "analysons" différemment ce qu'ils captent.

Là aussi pour prendre mon exemple personnel, j'ai une audition un peu particulière.
Plus jeune (j'apprécie que cela soit moins vrai maintenant) j'entendais particulièrement bien (niveau sonore) et plus de fréquences que la plupart des gens, que ce soit dans les graves ou les aigus. A l'heure actuelle, j'entends un peu moins bien, et j'ai "perdu" les aigus, par contre j'entends toujours mieux les graves que la majorité des gens.
Associé à cela, j'avais (et j'ai encore un peu) des difficultés à "filtrer" les sons, à faire abstraction (oublier ou ne plus faire attention à) d'un bruit ambiant.
Les conséquences sont diverses :
- les bruits répétés m'exaspèrent : alarme de recul d'un camion dans la rue, sonneries de téléphone sans que personne ne décroche, personne qui tape des pieds, ...
- dès que le niveau sonore ambiant augmente (au supermarché, dans un restaurant, etc.), je suis agressée et je me sens comme paralysée, saturée par ce bruit. Cela fait trop d'informations à traiter pour moi, et je n'arrive plus à être attentive à ce que mon voisin me dit, par exemple. Je me renferme totalement dans ma coquille.
- j'ai une excellente mémoire des voix (alors que je suis incapable de décrire quelqu'un physiquement, et que j'ai une très mauvaise mémoire des noms).
- alors que les sons aigus me stressent (instruments de cuivre, sonneries, vibrations de transformateurs, ...), les hyper-graves (on pourrait parler d'infra-sons) me détendent, me sont une nécessité pour me "réunifier", reprendre possession de ce que je suis, du lieu qui est le mien. Au point que j'ai investi dans des instruments de musique les produisant, aucune technologie actuelle ne permettant réellement de les reproduire. Or, pour beaucoup de gens, ces infra-sons sont une source de stress, reconnue comme tel.

etc.
On pourrait donner de multiples autres exemples. Liés au toucher. A l'odorat. ou autre.

Toujours est-il qu'il y a potentiellement 2 pistes à explorer :

- ta perception "physiologique" et "cognitive" de cette lumière. Qui dit luminosité particulière dit fréquence (couleur) de cette lumière différente. Peut être difficile à accepter d'un point de vue strictement physiologique pour toi. Tu peux par exemple avec un nombre de bâtonnets différents de la "théorie", c'est le cas d'une collègue qui fatigue très vite face au vert alors que ce sera le bleu pour beaucoup de gens. Ou être au contraire "saturée" en été par les lumières fortes de la pleine journée et réagit à contrecoup sur ces lumières plus atténuées. etc.

- ce à quoi tu associe cette lumière... Mauvais souvenirs, périodes de stress, lieux particuliers, etc. Peut être l'un d'eux est-il associé à cette lumière particulière même si tu ne l'as pas réalisé.
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Scratch
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Re: Angoisse/mélancolie en fonction de la luminosité

Message par Scratch »

Merci beaucoup Jeannette :)

En effet, je n'ai pas tout dit, mais je sais depuis quelques années qu'il y a eu un évènement déclencheur, une sorte de scène "traumatique" initiale : je regardais par la fenêtre, probablement à la fin du printemps, et il y avait cette lumière si particulière qui m'a fait me sentir profondément mélancolique, vide... Exactement les émotions que je ressens encore à l'heure actuelle, mais en probablement bien plus vives. J'avais cette idée en tête d'assister à la lente mort du jour, une sorte d'agonie qui prenait son temps avant que la nuit ne puisse se révéler, se relever, renaître...
J'ai moi aussi remarqué que c'est pénible à vivre quand je suis en extérieur, sur un trajet en voiture par exemple, car je ne peux pas vraiment m'échapper ni me protéger en intérieur, en modifiant la lumière grâce aux persiennes ou en allumant tout simplement des éclairages d'appoint qui eux sont constants et dont la luminosité me rassure.
Parfois on n'y échappe pas, même dedans.
Je me souviens aussi que je détestais devoir me coucher petite alors qu'il faisait encore jour, et chaud, dehors. Le volet baissé de moitié, la lourdeur, la fenêtre ouverte et les bruits extérieurs, la clarté alors qu'il fallait dormir... Paradoxalement je n'ai aucun problème à faire la sieste en plein jour et à dormir avec de la lumière, je ne supporte pas d'être dans le noir complet et ai besoin de ma veilleuse, des lumières chaudes des lampadaires ! :lol:
Je pense du coup qu'il s'agit plutôt de ce que j'associe à cette lumière et d'un puissant conditionnement, mais qui sait, j'ai probablement une physiologie plus adaptée à l'ambiance nocturne...
Tout tend à l'équilibre.
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