Boulimie...

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SpanishMoss
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Boulimie...

Message par SpanishMoss »

Bonjour à tous,

A l'heure d'aujourd'hui je ne sais plus vers qui me tourner...
A l'heure, effectivement, je me suis enquillé un paquet de gâteau, 2 snickers, un macaron, plusieurs poignées d'amandes et un paquet de chocolat. (Et une boîte de kleenex tellement ça me dégoute, tellement je me dégoûte d'avoir craquer de la sorte) Faire ce décompte est déjà très douloureux pour moi, je m'explique.
Cette année j'ai décidé, suite à des problèmes de digestion et un ras-le-bol de ne pas me sentir bien dans mon corps,de modifier petit à petit mon alimentation. De trouver une hygiène alimentaire qui me conviendrait mieux. Ce fut une très belle expérience car moi qui n'aimait rien auparavant j'ai découvert les légumes, le poisson, les fruits de mer, les crudités. Au fil du temps j'ai finis par ôter les éléments que je digérais mal comme les pâtes, le riz, les pommes de terre, le pain (même complets...) que j'ai substitué par des légumineuses. J'ai fini par ôter les sucreries aussi. J'ai vécu 5 mois sans manger un chocolat et, sauf de temps en temps, je n'en avais même plus envie.
Bref, j'étais heureuse dans mon assiette, heureuse dans mon corps, heureuse dans ma tête !
Mais, mes nouvelles habitudes alimentaires sont très vite devenues des plaies sociales. Etant étudiante, à chaque fois que je mangeais avec les autres le midi et que tout le monde apportait son repas j'avais le droit à un florilège de critiques, de moqueries ("c'est quoi ta bouffe d'anorexique ?!", "ça a l'air dégueulasse" ou "si t'as pas d'argent pour te nourrir autrement tu devrais nous le dire") et, à chaque fois où, lors de fêtes étudiantes, on me voyait avec une chips ou je ne sais quoi c'était "bah alors t'as abandonné ton régime ?" ou "et hop ça va aller vomir ça dans 2 min".
Oui j'avais maigri mais n'étant pas dans la privation je ne voyais pas la légitimité de telles remarques !!
Et puis il y a eu ma famille, ma mère et ma petite soeur, mais surtout ma mère.
Remettons les choses dans leur contexte : j'ai toujours été la grosse de la famille. Ma mère et ma soeur sont très minces même si ma mère l'est moins avec les années.
Certes, je ne dépassais pas le 38 me direz-vous, mais moi ça ne me plaisait pas, et pour palier tout ce que je me trouvais laide corporellement j'étais féminine à outrance (genre porte-jartelles à 19-20 ans, si si) et mes vêtements en devenaient ainsi inconfortables.
Avoir maigri m'a permit d'être naturelle et en accord avec moi-même : je n'éprouvais même plus le besoin de me maquiller, je m'habillais simplement. Bref je m'étais accepter entièrement, je n'avais plus aucun complexe.
Ces changements étaient très mal perçus ainsi dans mon cercle amical et scolaire par les autres, ce qui étaient déjà dur. Alors quoi de plus dur lorsque même la famille (qui habite à plus de 1000km...) ne l'accepte pas non plus ?
Ma mère disait ne pas me reconnaître, pêtait un câble sur moi lorsque je faisais cuire du brocolis le soir, me disait que j'étais anorexique. Disait que j'étais allée trop loin que j'étais mieux AVANT. Tout cela a finit par engendrer un cercle vicieux où je n'agissais plus par moi même : j'essayais de grossir avant de rentrer à la maison pour plaire à maman.
Rentrer en famille devenait un calvaire, je me forçais à manger des trucs qui me plaisaient plus et n'avait qu'une envie : rentrer chez moi pour reprendre ma vie qui n'était pas tolérer car en total exempt de "l'éducation qu'on m'avait donner".
Ma mère me disait que j'étais pas normal, que ma manière de m'alimenter n'était pas normale. Mais, moi, j'aimais et j'aime cela.
Et puis, toujours ce "tu dois redevenir comme ça", toujours le fantôme de ce que j'avais été, ce qui d'ailleurs était ma réelle hantise. Je me refusais catégoriquement de redevenir la grosse que j'avais été.
Et puis, lors de les dernières vacances en famille ma mère a commencé à s'énerver très violemment contre moi par rapport à ça si bien que je suis rentrée plus tôt chez moi. Le premier jour où je suis arrivée ma mère en rentrant m'a hurlé que j'étais moche, laide, qu'elle avait honte de sortir avec moi, qu'elle me ferait pas travailler cet été dans cet état là. C'est là que la boulimie a commencé. Je ne comprenais pas pourquoi mon bien-être ne faisait pas le bien-être de ma famille et ne pas arriver à faire entendre à ma mère qu'il s'agissait bien de mon corps à moi et que il n'y avait que moi pour décider comment il était beau m'a beaucoup fait de mal. C'est surtout le fait que je ne mange pas de sucre qui posait problème, elle disait souvent "le sucre ce n'est pas le diable!!!" certes, mais moi je savais bien que le sucre appelle le sucre.
Et pour cause, j'ai commencé à manger, manger, manger. Me ruiner dans la bouffe et les capteurs de calories car je n'arrivais pas à m'arrêter de manger des conneries sucrées. Mes repas, eux, sont restés les mêmes. Je ne sais même pas pourquoi je conjugue cela au passé car pour tout dire je n'ai qu'un souhait actuellement: éradiquer de nouveau le chocolat, les gâteaux, les trucs du genre de ma tête, de mes envies, car du coup je suis obligée de me priver et, à me priver je craque encore pire...
Ainsi, j'ai tout repris ce que j'avais perdu. Je ne me reconnais plus, je ne m'occupe plus de moi, j'ai masqué les miroirs à la maison, je ne me lave plus. Je ne vais plus à mon école car j'ai honte d'être redevenu une vache.
Et puis, j'ai eu des soucis de santé : tous mes taux hormonaux sont horriblement bas. J'ai un irm cérébral à faire...
Surtout : j'ai tout le temps faim, une faim de sucré, une faim de chocolaté, une faim que je n'arrive pas à rassasier par tous les moyens.
Nous avions couper les ponts avec ma mère. On se reparle désormais, je rentre au domicile familial dans une semaine mais, la peur est revenue car maintenant je suis grosse et j'ai peur de grossir encore plus par la suite et je sais que chez moi là bas, c'est le paradis des douceurs : du chocolat, des bonbons etc, etc.
Bref : j'ai peur de n'avoir aucune chance de retrouver mon équilibre...
Lorsque j'explique cela à ma maman, elle ne comprend pas, elle ne comprend pas que désormais moi en tant qu'individu je ne me reconnais plus...

Si je vous écris c'est qu'aujourd'hui je le dois de garder le silence car j'ai l'impression de pourrir mon entourage avec mon mal-être revenu et surtout je n'arrive pas à me sortir de cette boulimie qui me détruit de l'intérieur en détruisant mon extérieur.
j'ai peine à l'avouer mais oui, à l'heure actuelle je me déteste; je me hais. Je me trouve immonde. Ca m’obnubile tellement que je n'arrive plus à consacrer du temps à la lecture, l'écriture, le dessin, mes passions. J'ai honte de fréquenter les gens de mon cercle habituel car mon apparence physique est désormais un signe évident pour moi d'un échec, d'une faiblesse...
je passe ma vie à pleurer, à bouffer, pleurer, bouffer, pleurer, bouffer...

Voilà... J'avais besoin de vider mon sac... De lire des témoignages, de me sentir comprise à l'instar de mon entourage qui m'a tant mis la pression sans le savoir, de mon entourage qui ne me comprend pas...

Belle journée à tous !
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Boulimie...

Message par Dubreuil »

Quel âge avez-vous ?
Si vous n'êtes pas majeure vous ne pouvez pas " vous émanciper " comme vous le souhaitez et il faudra encore attendre pour être en mesure de quitter ce " milieu pathogène " qui vous détruit à petit feu.
Si vous êtes majeure, fuyez la maison, la maman, ceux qui vous agressent, la bêtise et la sècheresse de coeur. Revenez-y le moins souvent possible.
Vous avez raison, c'est vous qui êtes dans le vrai, vous devez suivre ce que votre instinct vous dicte et personne n'a droit sur vous.
Re-devenez vous-même, la personne que vous aimiez, et tout redeviendra très vite plus clair et plus humain.
Cependant il serait important que vous alliez consulter quelque temps un psy pour comprendre pourquoi vous êtes si " attachée au désir de l'autre "..
car si vous voulez " tenir " tranquillement dans vos convictions et votre bien-être il faut connaitre la racine de cette nécessiter à vous " combler " alors que vous n'en avez pas besoin. Ensuite ce sera gagné
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Lonelygirl29
Messages : 2
Inscription : 27 août 2016, 20:15

Re: Boulimie...

Message par Lonelygirl29 »

Salut, moi j'ai 16 ans et je vais entrer en terminale s dans un nouveau lycee, il m'est arrivée une histoire qui se rapproche de la tienne sauf que mon pere et les femmes de ménage qui vivaient avec moi sont responsables de mon état, ma mere était le soutien dont j'avais besoin, du moins c'est ce que je pensais.
Pour ma part, je ne sais toujours pas comment m'en sortir mais je sais que tout est possible, j'ai été anorexique, j'ai pesé 39kg j'en pèse aujourd'hui 53 pour 1m63.
J'en pesais 55 avant de commencer à maigrir mais j'ai l'air bien plus mince aujourd'hui car j'ai repris la plupart de mes kilos en muscle heureusement.
Alors oui il m'arrive d'avoir un ventre plat, oui j'ai un thigh gap mais pourtant je ne sais pas manger autrement qu'en faisant des crises,c'est une plaie dont je n'arrive pas à me débarrasser. J'ai envie de te dire que tu peux y arriver, tu peux perdre à nouveau le poids que tu as repris mais tout se passe dans ta tête, j'aurais eu besoin qu'on me dise que je n'étais pas trop maigre a un certain moment car dans le pays où je vivais (j'ai déménagé) la minceur n'était pas acceptée, meme a 50kg on me reprochait d'être trop mince mais je n'ai pas écouté (j'ai peut être exagéré).
Toujours est il que les gens nocifs qui tiennent une place dans ta vie, famille ou amis, il vaut mieux que tu les élimine. Tu trouveras un jour des gens qui vont t'accepter pour ce que tu es et qui auront les mêmes croyances que toi. Donc ne désespères pas, accroche toi à ce que tu veux devenir et non pas à ce que tu as été.
Dis toi pour ce que ça vaut que moi je crois en toi et je sais que tu peux le faire.
Signé
Une adolescente aussi seule et désemparée que toi
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