Boulimie hyperphagie

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MelleBouboule

Boulimie hyperphagie

Message par MelleBouboule »

Bonjour,

Tout d'abord je souhaite saluer l'initiative de ce forum qui je pense aiderait beaucoup de personnes.

Je vais tenter de vous faire part de mon problème, quoique mon pseudo soit assez explicite.

J'ai 22 ans je fais actuellement (oui je viens de me peser) 107.1kgs pour 1m80.
J'ai toujours été grosse, mais là je souhaite m'en sortir, et connaître la sensation d'avoir un poids normal.
Les gens ne me trouvent pas grosse, étant donné que je suis grande, et que mes kilos ont eu la bonne idée de se répartir uniformément, paraît-il que ce n'est pas vilain,
n'empêche que cela m'a toujours dérange, me dérange, et me dérangera encore si je n'agis pas.
Personnellement je ne supporte plus mon corps, je me trouve hideuse.

J'en suis consciente.
Mais problème, je n'ai pas encore mis de mot sur mon mal..... Boulimie ? Hyperphagie ? I don't know, mais voila ce que je peux dire, quelques uns de mes comportements déviants :
- Je grignote pour tout et pour rien, cela me fait plaisir, quand je vais mal je grignote (pour me punir de quelque chose), quand je vais bien je grignote (pour me féliciter de quelque chose)
- J'ai tendance à grignoter excessivement après 17h00 jusqu'à 00h voire plus tard
- Le créneau 17h-20h (je l'appelle le "créneau de la mort") est un intervalle où je ne maitrise rien, je suis capable de manger
une quantité astronomique de nourriture, je n'arrive pas à m'y empêcher, ou c'est très rare (peut être une fois dans la semaine)
- Je grignote surtout du sucré, pour vous donner un exemple, je capable de manger d'affilé (ou à intervalle court : moins d'une demie heure) : 1 glace, 1 barre chocolatée, une patisserie + des biscuits sucrés.
- J'utilise des ruses : je peux par exemple acheter 2 pains au chocolat dans une patisserie, et passer dans la suivante en racheter 2 plus tard car je n'aime pas acheter beaucoup au même endroit de peur que la caissière ne me juge ou je ne sais quoi....
- J'ai des sortes de pulsions alimentaires que je n'arrive pas à contrôler, tant que le sucre n'est pas arrivé dans mon estomac, je suis dans état de tristesse, proche de la déprime, une fois que j'ai mangé mon sucre, je suis bien, jusqu'à la prochaine "crise"

Enfin vous l'aurez compris j'ai un rapport bizarre à la nourriture que je n'arrive pas à définir, je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, personne ne me comprend, mon petit ami dit que je suis tout simplement "gourmande", mais moi j'ai la sensation qu'il n'y a pas que cela...

Merci de me conseiller.
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Dubreuil Nicole
Psychologue clinicien
Messages : 789
Inscription : 14 mars 2010, 20:02

Re: Boulimie hyperphagie

Message par Dubreuil Nicole »

Je souhaite que mon message soit sans objet et que vous ayez plus ou moin pu comprendre vos difficulté alimentaires.
La boulimie n'est pas de manger au delà de sa faim, de manger sans faim, d'avoir toujours faim, et ce n'est ni de la gourmandise ni du grignotage. C'est UN FAUX APPETIT impérieux qui a une partie liée avec le noyau anorexique dans un rapport d'inversion.
C'est un acte impulsif, comme devoir justifier l'ouverture d'une boite de conserve, donc tout manger !
Choisir les plus riches calories !
Manger au ressenti de toute excitation : faim, irritabilité, malaise !
Surtout ne pas attendre et manger facilement dans le plus court délai !
Manger le plus vite possible !
En profiter quand il n'y a personne !
Il y a Là, confusion dans les signaux du corps, où la sensation de faim est paradoxalement souvent absente.
La boulime se vit comme un refuge, un fonctionnement désespéré dans la confrontation avec la réalité chez des personnes qui se débattent avec l'incertitude des frontières entre l'intérieur et l'extérieur du corps, entre leurs pensées et celles des autres, entre le rêve et la réalité.
Vous reconnaissez-vous ?
Si oui, nous pouvons ensemble aller plus avant et comprendre ce qui vous arrive, dans le but de vous aider au plus vite.
Bien à vous.
Nicile Dubreuil. Psycghologue Clinicienne. Analayste
lysblanc

Re: Boulimie hyperphagie

Message par lysblanc »

je te comprend ce comportement avec la nourriture est très déstabilisant uns fois la crise terminée on se dit que c'est la dernière que ca ne sert a rien mis a part nous faire du bien par du mal (engloutir) et ca recommence encore et encore.
ce qui est bizarre dans l'explication ci dessus de Nicole Dubreuil c'est qu'on a l'impression qu'elle raconte notre vie si réelle que personne d'autre ne voit.
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Dubreuil Nicole
Psychologue clinicien
Messages : 789
Inscription : 14 mars 2010, 20:02

Re: Boulimie hyperphagie

Message par Dubreuil Nicole »

Bonjour,
je suis très contente d'être lue ! J'ai l'impression de parler un peu dans l'immensité, souhaitant qu'un ange passe et ramasse mon message pour le porter à une âme en peine !
Je ne sais si cette jeune femme m'a lue, mais vous au moins, j'en suis sûre !
Ce que je pourrais ajouter pour cette personne désespérée par son poids et désemparée dans ses questionnements, c'est qu'il y a 3 points à travailler.
Le premier concerne " le créneau de la mort ". Nous disposons de beaucoup de mots pour traduire nos émotions. Pourquoi ceux-là et pas d'autres ? C'est qu'il n'y a pas de hasard. Ils viennent spontanément. Ils viennent de notre inconscient. Donc ils ne mentent pas et apportent à eux tous seuls ( déjà ) le début des réponses à nos angoisses.
Cette jeune femme mange pour ne pas mourir.
Mourir d'autre chose que de la faim bien sûr. Mourir d'abandon, de désespoir, de détresse. Mourir d'amour. Mourir non pour le présent, mais pour, et à cause, du passé.
Entre 17 et 20h c'est l'heure où on a plus ou moins fini de travailler, où l'on rentre chez soi. Où on retrouve les gens que l'on aime, du moins un lieu où l'on se sent bien. Un lieu qui fait limite entre un monde et un autre. Dans la réalité, celui du social, dans le symbolique, celui sans doute du " double jeu ", du paraître, on a joué son rôle, on a tenu jusqu'au bout. Et puis on craque quand personne ne nous voit " vraiment ". Même le compagnon qui nous aime, et qui ne peut pas nous aider malgré tout son amour, parce que c'est autre chose que de la gourmandise, cette pulsion de mort qui pourrait nous anéantir et que l'on repousse de toutes nos forces.
Un lieu qui fait limite pour en retrouver un autre plus plaisant peut-être. Ou au contraire plus stressant encore, parce que tout nous revient, nous ne sommes plus occupé(e) à nous maîtriser, à donner le change. Plus rien ne fait barrière au chaos, à la douleur.
Le second point concerne ce qui s'est passé dans SA TOUTE PETITE ENFANCE, les premiers jours, où le premier principe de plaisir est apparu pour le bébé qu'elle était, et lui a permis de " tenir " dans le monde déstructurant de la réalité. Du lait, une odeur, un change, un bercement, une voix.
Comment s'est passé la tétée, est-ce avec le sein de la maman ou le biberon ? Comment était la maman, inquiète, fatiguée, absente, énervée ? Comment s'est passé le sevrage, trop tôt, trop tard, dans quelles conditions ? Il y a tant de questions à se poser et tant de souvenirs à rassembler. La nourriture c'est la vie pour le nourrisson, mais c'est aussi un moyen de pression, de chantage, pour les parents.
Un enfant abandonné à la naissance, même s'il l'ignore et qu'il est de suite recueilli peut " savoir " se qui se passe, et si on ne l'a pas rassuré, ceci peut remonter des années après.
Le troisième point, est de ne plus essayer d'arrêter. Ce n'est pas la boulimie qui est en cause, c'est le pourquoi de la boulimie.
Cette jeune femme a besoin de se " combler " pour aller mieux ? Il ne faut pas qu'elle se frustre. Elle doit le faire sans culpabilité. Si cela lui procure du plaisir, qu'elle le prenne.
Elle a dû en manquer beaucoup auparavant pour en arriver là.
Qu'elle continue " ses écarts " et si elle se " dégoûte " quelque fois, qu'elle aille au bout de son dégoût d'elle-même. Cela peut aussi l'arrêter et être salvateur.
Mais surtout, qu'elle aille voir quelqu'un qui l'aide. Non pas à maigrir, non pas à s'arrêter dans ses pulsions, mais à comprendre la raine de son instinct de mort contre lequel elle lutte de toutes ses forces.
Bien à vous.
Merci de m'avoir lu.
Nicole Dubreuil. Psychologue Clinicienne
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