Je perd les pédales, j'ai envie de mourir.

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JimJim
Messages : 2
Inscription : 12 févr. 2017, 05:27

Je perd les pédales, j'ai envie de mourir.

Message par JimJim »

Bonjour à vous,
Je vais commencer par me présenter, je suis un jeune homme de 29 ans qui vit dans le nord de la France, sportif et competiteur, j'aime énormément me cultiver, je suis bilingue, fan d'histoire contemporaine, très aimable et dévoués pour les miens, j'ai un métier qui demande beaucoup d'adresse dans la création de liens sociaux, un amour de femme, des parents aimants.
J'ai été victime d'un accident de la route en 2012 au petit matin sur le trajet du travail qui m'a briser les jambes et j'ai également contracter le staphylocoque doré suite à l'intervention chirurgicale.
J'ai passé des moments douloureux en chaise roulante, mais je me suis relevé et j'ai tout pris sur moi avec le sourire, la rémission physique à pris 3 longues années, 3 ans à mennuyer alors que je travaillais depuis mes 17 ans avec une ascension honorable, je me suis mis à boire, à regarder des vidéos choquantes sur le net, à m'amuser à tutoyer les limites du tolérable pour mon esprit que je croyais à toutes épreuves ( pas de deviance sexuel ), je voulais passer le temps, je m'emmerdais...
Accroc aux anti douleur par la force des choses je me suis relevé, j'ai réussi à décrocher et même à retrouver mes jambes et reprendre le sport et surtout le travail, mais j'ai pas réussi à le garder.
J'ai vu des choses qui me font detester l'être humain aujourd'hui, j'ai absorbé trop de violence, mon sourire et mon sens de l'humour sont morts et enterrés. J'ai plus que des images violentes en tête dès que je ferme les yeux. J'ai plus envie de rien, je me prive de nourriture pour me faire le plus de mal possible, j'ai envie de mettre une droite à des gens qui ne m'ont rien fait, j'ai plus envie de rien, je suis aigri et casanier, je voudrais que ma femme s'en aille, qu'elle refasse sa vie pour avoir une chance de réussite car elle le mérite vraiment. Mais elle reste là à regarder l'homme qu'elle aime se tuer à petit feux.
J'ai finis par devenir tout ce que je déteste chez les autres.
J'ai pas confiance dans les médecins, je les trouvent un peu trop condescendants et j'ai eu ma dose niveau hospitalier à cause de cet accident , mais là j'ai plus le choix, je vais faire une bêtise, faut m'enfermer ou je vais réellement me tuer, le pire c'est de ne pas comprendre... je me torture l'esprit à essayer de me faire un auto diagnostic psychologique mais en vain. Je sais pas si j'ai bien décris ce mal qui me ronge mais si il y a une personne qui a déjà connu ça, j'aimerais qu'elle m'explique comment trouver la sortie de ce foutu labyrinthe qui c'est installer dans ma tête. Ou alors c'est irréversible ?!
Luciole
Messages : 1304
Inscription : 17 févr. 2014, 14:00

Re: Je perd les pédales, j'ai envie de mourir.

Message par Luciole »

Rien n'est jamais irréversible. Un homme ne passe jamais deux fois devant la même rivière. :)
je me torture l'esprit à essayer de me faire un auto diagnostic psychologique mais en vain.
C'est pour ça qu'on a besoin des autres, de leur différence, de leur vision du monde et expérience différentes, afin d'avoir d'autres avis, pour mieux comprendre qui on est.
Après cet accident vous n'avez pas été suivi par un psychologue ? Je vous conseille de prendre rendez-vous en CMP (centre médical-psychologique) où vous aurez des rendez-vous gratuits auprès de personne avec qui vous pourrez parler de tout ça.

Attention, je ne suis pas psy, je propose juste... est-ce que ce serait, toute cette haine et ce mal qu vous ronge, comme une punition que vous vous infligez parce que vous pensez que c'est de votre faute, cet accident ? Que vous auriez du faire plus attention, être plus alerte, que vous avez osé faire souffrir vos proches, que vous méritez cette souffrance ?
Quand on déteste l'être humain, c'est souvent parce qu'au fond on se déteste soi-même. Pourtant vous êtes assez, vous avez droit à la sérénité, au bonheur et vos proches aussi. Vous êtes capable.
Idée, en passant, afin d'attendre votre prochain message et de vous proposer d'autres pistes suivant votre réponse : vous vous focalisez sur le négatif, la violence... mais rien n'est manichéen, le bien, le rire, existe aussi. Regardez des vidéos de comiques. Allez vous promener dehors et regarder les gens autour de vous. Deux amies qui s'enlacent parce qu'heureuses de se retrouver, un couple qui s'aiment, des enfants qui s'amusent ensemble, des personnes qui parlent à des sdfs et lui offrent de la nourriture... La bonté, le bonheur, le rire, existent, allez mettre du baume sur vos plaies, voyez que l'humain est capable de tout, mais aussi et tout autant de bonté. Quand un enfant tombe, on se précipite vers lui pour voir s'il va bien. Les bouddhistes appellent ça le non-agir. On est avant tout bon. (Et si ça vous aide, je vous conseille du coup le livre de Mathieu Ricard Plaidoyer pour l'altruisme. :) )
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Je perd les pédales, j'ai envie de mourir.

Message par Dubreuil »

JimJim a écrit : je vais faire une bêtise, faut m'enfermer ou je vais réellement me tuer, le pire c'est de ne pas comprendre... je me torture l'esprit à essayer de me faire un auto diagnostic psychologique mais en vain.
Cela s'appelle un état de décompensation psychique, tout a perdu odeur, saveur, intérêt, tout est fade, sans importance, décevant, etc....
Vous avez subi des traumatismes physiques et psychiques extrêmement graves et déstructurants. Mais vous vous en êtes relevé... et toute votre énergie a été mise en oeuvre pour arrivé à survivre. Vos espoirs se sont plus ou moins concrétisés, pas comme vous l'aviez envisagé mais le travail n'a pas été au rendez-vous, et c'est une immense frustration.
Certes là encore vous avez assumé et tenté de surmonter l'intense déception, sauf que..... à trop tirer sur l'énergie il n'y en avait plus, parce qu'elle n'a pas eu le temps de se ressourcer et que vous ne vous êtes pas occupé de vous d'une façon " tendre " et compatissante.
Maintenant que finalement " tout est à peu près rentré dans l'ordre ", il y a le rebond mortifère, un peu comme quand on arr^te une drogue et qu'il faut attendre les effets du sevrage. Notre psychisme fonctionne de la même façon, il doit s'habitué à ce que vous ne soyez plus " en urgence ", il doit comprendre que la " guerre " est finie, qu'elle a été gagnée mais que vous en sortez tragiquement blessé....
Les images qui vous hantent sont la somme de vos fantasmes, la lecture de vos pulsions sexuelle refoulées.....
Vous propos ne sont pas ceux d'un moribond, mais d'un convalescent.
Calmez le jeu, prenez soin de vous.
Une autre bataille va commencer, reconnaître ce que vous êtes, un homme sensible et courageux, volontaire et intelligent.
Tout ce que vous avez mis en oeuvre comme énergie positive pour vous en sortir va peu à peu revenir... soyez patient envers vous-même et tolérant.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
JimJim
Messages : 2
Inscription : 12 févr. 2017, 05:27

Re: Je perd les pédales, j'ai envie de mourir.

Message par JimJim »

Bonjour Mr Dubreuil, tout d'abord je tiens à m'excuser du temps de réponse et vous remercier pour la vôtre, je n'ai pas reçu de notifications de votre réponse, votre message me fait du bien, je trouve un début de réponse à mon mal, effectivement j'ai tout affronter avec force mais la réussite professionnel n'as pas été au rendez-vous, et pour moi l'objectif était bien là...
Par contre je vous assure qu'aucune pulsion sexuel déviante ne m'habite, quand je parle du limite du tolérable pour mon esprit, c'est regarder les images non floutés des morts aux Bataclan, d'hommes qui subissent des châtiments inhumains ou des vidéos d'attentats ( j'ai moi même failli être victime de celui de l'aéroport d'Istanbul l'été dernier, j'ai annuler mon billet à la dernière minute.)
J’espère sincèrement que cette énergie dont vous parler reviendra, et c'est déjà revigorant de vous lire et de ne pas se sentir seul. Merci à vous Monsieur.

Merci également Luciole pour votre réponse, non on ne m'as pas proposer de rendez vous avec un psy, peut être car je ne laisse pas transparaître beaucoup de choses. un rendez vous au CMP ne me semble pas approprié car je préfère écouter la réponse d'un spécialiste bénévole, plutôt que celui d'un intéressé ( pardon si les gens du CMP sont bénévoles, je ne suis pas renseigné ).
Non, je ne suis pas responsable de mon accident, on m'as refuser la priorité.
"Quand on déteste l'être humain, c'est souvent parce qu'au fond on se déteste soi-même." j'ai méditer sur votre phrase et je ne peux qu'être d'accord avec vous...
Changer mes habitudes pour voir des choses positives est un excellent conseil, d'ailleurs j'ai souri en lisant votre référence au bouddhisme, j'ai eu l'immense chance d'en visiter un et de participer à sa rénovation ( à un niveau très minime ) croyez moi, les moines des temples se promènent avec des Iphone7 et je ne plaisante pas je l'ai vu de mes yeux.
Merci beaucoup de votre réponse, je vais essayer d'aller sur un quai de gare ou sur la plage regarder des gens qui s'aiment et je me nourrirais de ça.

Merci à vous. Que dieu vous gardent.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Je perd les pédales, j'ai envie de mourir.

Message par Dubreuil »

DUBREUIL a écrit :
JimJim a écrit : Les images qui vous hantent sont la somme de vos fantasmes, la lecture de vos pulsions sexuelle refoulées.....
Les fantasmes sont communs à tous les humains, et les pulsions sexuelles refoulées n'ont rien de déviant. Elles sont normales et indispensables à chacun d'entre nous, c'est cette " énergie vitale " qui soutient notre présence sur terre ! Dès notre naissance nous sommes " sexués " physiquement, et identifiés comme tels. Et nul ne peut s'en départir. La sexualité sous-tend chacune de nos pensées et chacun de nos actes. Que ce soit nos hormones avant même que l'amour-sentiment soit présent dans une rencontre, c'est d'abord l'instinct " animal " de reproduction qui commande, n'en déplaise hélas à nos âmes romantiques !
Vous comprendrez donc que je n'évoquais pas de violence, mais simplement la possibilité que tous ces drames vécus et surmontés, et enfin cette " accalmie ", qui vous font " décompenser ", que tout cela n'ait pu jusqu'à ce jour, s'extérioriser, se " tempérer " dans une relation amoureuse épanouissante et structurante.
L'homme, différent de la femme dans ses pulsions sexuelles, y trouve un exutoire à la fois sain et nécessaire.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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