Je n’ai pas d’écriture coherente

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Samaraaa
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Je n’ai pas d’écriture coherente

Message par Samaraaa »

Bonjour,
J’ai 27ans et il y a 4ans environ quelqu’un m’a fait remarquer que j’écrivais tres mal. J’ai d’abord pensé qu’en “m’appliquant” cela changerait quelque chose. Puis j’ai remarqué que le caractere inesthetique de mon écriture ne venait pas seulement du soin avec lequel j’écrivais. En effet, je m’élange au moins 3 écritures en même temps.
Je peux commencer un mot en attaché-italique, puis droit, et chose assez bizarre j’écris aussi avec les caractères d’imprimerie (je ńai jamais vu ça chez d’autres). C’est surtout ce dernier point qui m’a surprise. Dans la partie « imprimerie » d’un mot que j’écris, chaque lettre est détachée l’une de l’autre et écrite comme un caractère d’imprimerie. Cela est d’autant plus frappant que ce sont des caracteres d’imprimerie minsucules et majuscule. Cela prend un temps considérable d’écrire de cette manière, ce n’est vraiment pas pratique et optimale! Aussi, j’ai souvent écrit des caractère d’imprimerie majuscule isolé au milieu ou à la fin d’un mot (la lettre n’etait pas plus grande pour autant)
Je sais que je n’ai jamais appris à écrire en caractère d’imprimerie consciemment. Or j’écris en melangeant tout depuis tres longtemps. J’ai dû integré ça tres jeune inconsciemment. (Mais pourquoi??)

Bref, mon écriture comprend ce mixte bizarre et aléatoire. Je ne fais pas toujours mon r en caractere d’imprimerie par exemple. Cela change completement d’un mot à l’autre. Le même mot peut comprendre les variantes italiques+imprimerie, quelques phrases plus loin etre droit+imprimerie. Je n’ai pas encore reperé de « logique » derrière tout ça. C’est comme si je n’avais pas fait la difference entre les trois sortes d’écritures durant mon apprentissage.

J’ai essayé de changer mais ce n’est pas evident apres tant d’années. Cela dit, lorsque j’y prête attention, durant un examen par exemple afin d’aider mes pauvres correcteurs, j’arrive plus ou moins à garder une écriture coherente sur un paragraphe entier (malheuresement en sautant de paragraphe, il m’arrive d’oublier et d’écrire differement les premiers mots/phrases - on dirait alors que plusieurs personnes ont écrit sur cette feuille...)
je ne doute pas qu’en me concentrant plus, j’arriverai à changer cela. au fond, ce n’est vraiment un problème que d’ordre esthetique.

Ma question est plutôt:
Je n’ai pas encore pu consulté un psychiatre pour me faire diagnostiquer ou non le syndrome d’asperger (comme ma soeur) ou l’autisme, ou autre chose.

Pensez-vous que cette caracteristique est le signe de « quelque chose »? Est-ce bizarre ou courant?
Merci
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Je n’ai pas d’écriture coherente

Message par Dubreuil »

" Ma question est plutôt:
Je n’ai pas encore pu consulté un psychiatre pour me faire diagnostiquer ou non le syndrome d’asperger (comme ma soeur) ou l’autisme, ou autre chose.
Pensez-vous que cette caracteristique est le signe de « quelque chose »? Est-ce bizarre ou courant? "

Le diagnostic tombera un peu tard ! Mais ce sera toujours utile ( sécurisant ? ) si vous souhaitez rattacher " vos symptômes " à une surdouance, un trouble psychique, ou psychiatrique.
" Bizarre ", peut-être pour les non-professionnels. " Courant ", oui, beaucoup d'enfants présentent des troubles psychomoteurs.
Mais il me semble surtout que depuis votre enfance, vous auriez eu besoin en premier lieu d'un bilan psychomoteur !
Cela vous aurait grandement aidée dans votre écriture et votre manque d'attention.

La psychomotricité est une approche globale de la personne où le corps et l'esprit sont considérés comme solidaires et unis. Cette discipline regroupe l'apport de nombreuses sciences comme la biologie, la physiologie, la psychologie, la psychanalyse, la sociologie, l'éducation...
Ces liens se sont créés au fur et à mesure du développement psychomoteur au cours duquel l'enfant élabore sa personnalité, dans un dialogue perpétuel entre sa maturation neurologique et ses différentes expériences relationnelles et motrices.
En psychomotricité, le corps n'est pas abordé sous l'angle fonctionnel comme en kinésithérapie, mais dans sa globalité : corps - esprit. Comme lieu de ressenti et d'expression entre le monde interne - mes pensées, mes émotions, mes sensations - et le monde externe - ce que je ressens, ce que j'exprime par mes cinq sens.
Le projet de soin en psychomotricité s'emploie à réduire l'écart entre le « vouloir faire » et le « pouvoir faire » de la personne, en lui permettant de mettre en valeur ses capacités « à faire et à être » sans jugement, ni statistique de performance.

*** Vous pouvez toujours passer un bilan psychomoteur si vous souhaitez faire les exercices adéquats vous permettant une meilleure écriture et concentration

Tous les bilans psychomoteurs ne se valent pas. C'est ce qu'en fait le thérapeute, le temps et le savoir qu'il y consacre qui en font toute sa valeur et sa pertinence.
Le bilan psychomoteur est un outil indispensable pour tout début de prise en charge, quel que soit l’âge de la personne. Il se déroule sous prescription médicale.
Il a pour objectif de recueillir des informations cliniques, motrices, et psychologiques, afin d’en faire une synthèse et de comprendre le pourquoi du trouble psychomoteur.
Il est toujours composé de 3 temps : L’entretien, L’évaluation, Le compte-rendu.
L’entretien permet de préciser les raisons de la consultation et d’orienter le choix des tests utilisés pour le bilan. Il aura pour objectif de retracer l’histoire des difficultés, le parcours de développement et des acquisitions motrices, les raisons médicales éventuelles du trouble, le déroulement des apprentissages scolaires, les difficultés ou troubles ayant déjà existé dans la famille, l’évaluation de l’expression symbolique ( verbalisation, graphisme, créativité ), les goûts de la personne, et les comportements sociaux.
Si lors de la prise de renseignements par conversation téléphonique il apparaît au thérapeute l’opportunité de recevoir en premier lieu l’enfant seul, ou la personne sans son accompagnateur, ou encore, les parents seuls, ou l’accompagnateur, un rendez-vous sera pris où chacun pourra s’exprimer en toute liberté et formuler différemment, puis ensemble dans un autre rendez-vous, le motif de la demande de soins.
L’évaluation, c'est la passation de l’examen psychomoteur en lui-même, qui détermine les coordinations dynamiques générales et les conduites motrices de base, les équilibres statiques et dynamiques, les coordinations oculo-motrices et oculo-podales, les dissociations des mouvements et motricité fine, la latéralité, les praxies et la perception visuelle et visuoconstruction, l’orientation et structuration dans le temps et l’espace, l’organisation de l’acte graphique ( vitesse, qualité, tenue de l’outil ), le schéma corporel, le tonus et les réactions tonico-émotionnelles ( avec la capacité et la qualité d’investissement corporel qui sont la partie centrale du bilan psychomoteur de l’adulte ), les caractéristiques attentionnelles ( vue et audition ) et les fonctions exécutives ( planification et inhibition de l’activité ).
Si le patient porte des lunettes, des appareils, il doit venir avec.
S’il est sous traitement particulier, il est important de prévenir le psychomotricien.
Si des examens radio, IRM, EEG, neurologiques, psychologiques, orthophoniques, un bilan, ont été faits, il est important de les apporter.
Pour les troubles de l’attention, si le patient est sous traitement psychostimulant ( Ritaline, Concerta ), venir sans prise de traitement le jour de l’examen.
Pour les troubles graphomoteurs, de l’attention, ou du comportement, venir avec les écrits de la personne, ou les cahiers scolaires de l’enfant et l'appréciation des enseignants.
L’évaluation de l’adulte se passe seule.
L'évaluation de l'enfant se passe la plupart du temps dès la seconde séance, sans les parents.
Cependant, si l’enfant, ou l'adulte, a besoin de se sentir soutenu dans cette démarche, la collaboration d'un tiers, ou d'un parents, est requise.

Le psychomotricien a besoin de temps pour relire et coter les diverses productions de la personne afin d’écrire le compte-rendu.
Ce compte-rendu sera remis au patient, ou aux parents de l'enfant, avec les informations complémentaires et la réponse aux questionnements éventuels. Le médecin prescripteur en recevra également copie.
Si des examens complémentaires s’avèrent nécessaires, une collaboration avec d’autres professionnels sera envisagée en accord avec les parents, ou la personne.
Le bilan dure environ 2h, mais peut se fractionner en plusieurs rendez-vous d’une demi-heure en fonction de l’âge, de la disponibilité, et de l’attention de chacun.
NB.
Le bilan psychomoteur, ainsi que les séances de psychomotricité, peuvent s'effectuer au domicile de la personne, si celle-ci présente une composante phobique, ou si elle est porteuse d’un handicap physique ou mental.

*** Concernant les troubles de l'écriture le bilan psychomoteur débouche très souvent sur la nécessité de faire un Bilan ORTHOPTIQUE
La vision permet à la personne d’explorer le monde qui l’entoure, d’évoluer dans l’espace, d’apprendre à lire et à écrire, et d’obtenir la bonne intégration des images envoyées à son cerveau, pour utiliser sans encombre ses acquisitions scolaires et psychomotrices.
Un déficit de la stratégie de l’exploration visuelle peut détourner et accaparer la vigilance, diminuant ainsi ses capacités à écouter les informations ciblées pour comprendre une consigne ou un discours.

Normalement notre regard a une stratégie pour lire, trouver des informations. Nos yeux balayent en glissant sur une ligne dans le sens de la lecture, la ligne terminée ils vont automatiquement à la ligne suivante.
Nos yeux bougent pour voir l’information qui va suivre, ils font des saccades, autrement dit des sortes de petits bonds. Entre chaque bond nos yeux se reposent au bon endroit afin de continuer à lire.
La stratégie du regard dépend de la motricité conjuguée comportant les saccades oculaires, la fixation, et les poursuites oculaires.
Les fixations sont alors des arrêts qui permettent de séparer la vision du mot, ou du graphème ( la lettre écrite en plus petit). Leur durée varie selon la longueur du mot et suivant le nombre de fois où il a été vu ( plus il est vu et plus il sera reconnu rapidement ).
Les saccades permettent de séparer les mots ou les graphèmes entre les fixations, mais ne servent pas à analyser ce qui est vu.
Il y a plusieurs types de saccades :
Les saccades horizontales qui vont dans le sens de la lecture
Les saccades obliques qui permettent de retourner à la ligne
Les saccades de retour en arrière qui permettent de reprendre une bonne information.

Par ex, chez l’enfant présentant une dysgraphie, il n’y a pas de stratégie du regard, les saccades ne sont pas efficientes et il ne fixe pas correctement, l’enfant peut alors :
Sauter des mots
Sauter une ou des lignes
Se perdre dans la ligne
Relire le même mot
Répéter un morceau du mot
Commencer une ligne et finir sur une autre
Faire des confusions ou des inversions de sons ( dyslexie)
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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