Est ce que j'ai un problème ?

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Plume19
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Est ce que j'ai un problème ?

Message par Plume19 »

Bonjour,
Je m'adresse ici, car je ne sais pas ce que j'ai et, j'ai l'impression de perdre la raison.
Dans mon enfance, j'ai eu de multiples traumatismes et à maintenant 19 ans, je sors enfin la tête de l'eau. J'ai trouvé un petit boulot en tant qu'animatrice. Je m'occupe des petits de 3 à 6 ans. Le problème, c'est que j'ai une manie, celle de copier le monde qui m'entoure pour me protéger.
Sauf que je dois surveiller, animer et protéger les enfants et pas les imiter. Alors je prend énormément sur moi, je me fais violence en me disant que je ne peux plus être une enfant. On ne peut plus me protéger, je ne peux plus être sauvé et être insouciante comme eux. Je voudrais avoir 4 ans. C'est mon plus grand rêve. Sauf que la réalité à dépasser la fiction. Le soir, quand je rentre du travail, je me met à parler, à me comporter et à penser comme une petite fille de 4 ans. Et j'ai conscience, que je joue un rôle, mais quand je veux arrêter, je n'y arrive pas. Et je me suis rendue compte que c'est plus fort que moi. Maintenant, je me comporte comme une gamine toute la journée sauf au travail.
Et puis, y a eu un bug. J'ai regardé ma main, et y avait plein de cicatrice dessus. Ce n'était plus ma main. Ce n'était pas ma main d'enfants. J'ai paniqué. J'ai regardé dans le miroir et j'ai vu mon visage ridé par la peine et les cicatrices. J'étais inconsolable. J'avais beau me dire que c'était mon corps d'adulte, pour moi, il était étranger. Puis je me suis calmée, j'ai secoué la tête et j'ai pensé à autre chose. Et quand je me regardais dans le miroir, je ne voyais plus que ma silhouette d'enfant, mince, douce, pure sans aucune cicatrices alors que j'en ai des milliers. J'étais rayonnante. J'avais une moue d'enfants et mon sourire coquin d'avant. Je me suis trouvé jolie, parfaite, sans défaut. Et puis j'ai revu cette horrible main. Et j'ai décidé d'écrire ici, avant de consulter. Je ne veux pas qu'un psy m'arrête et me dise que je ne peux plus travailler avec les enfants. Ils sont fragiles, ils ont besoin de moi et j'ai besoin d'eux. Je ne pourrai jamais me sauver, mais eux sont innocent. Je veux être là pour eux. Les voirs grandirs. Je les vois comme mes propres petits. J'ai trouvé ma vocation. Mais j'ai conscience qu'il y a un bug chez moi. Si quelqu'un a une idée de ce que c'est, je veux bien qu'il me propose son idée. Merci de m'avoir lue.
Minijeune
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Re: Est ce que j'ai un problème ?

Message par Minijeune »

Bonjour,
On dirait qu'il y a plusieurs choses dans votre message qui me questionnent, mais pas en portant un jugement sur vous... plutôt en me demandant si vous avez vous-même la réponse à vos questionnements.

Premièrement, vous parlez beaucoup de vos cicatrices, sur plusieurs parties de votre corps, et vous semblez en être dérangée... je me questionnais ce qu'elles symbolisaient pour vous.

Ensuite, vous parlez de votre emploi, comme une vocation, mais en même temps, vous semblez vouloir régresser pour vous ramasser dans la même position que celle de l'enfant de 4 ans. Pourquoi est-ce un rêve pour vous d'avoir 4 ans... que s'est-il passé après dans votre vie.

Quand vous agissez et parlez comme les enfants en retournant à la maison, qui est-ce qui est témoin de ça? Et quelles sont les réactions de ces personnes-là?

Je dois quand même vous dire que si vous êtes capable de préserver une sphère de votre vie, sachant que vous avez des responsabilités auprès des jeunes... c'est quand même bien. Vous vous prouvez que vous êtes capable d'avoir de l'autocontrôle. Chose qui est positive non? Ça veut dire que vous êtes capable de faire des choix, et que vous seriez capable de vous comporter comme une femme de votre âge tout le temps...

Ça me fait beaucoup penser à moi.
J'ai aussi vécu des traumatismes, et je me suis mise à travailler dans un domaine, en protection de la jeunesse dans les centres de réadaptation, en pensant aussi que j'avais une vocation... mais parce que je crois que j'ai toujours eu le fantasme d'être sauvée par une personne ou une institution qui m'aurait permis de sortir du milieu toxique dans lequel j'ai grandi... je travaillais avec des jeunes et j'arrivais le soir chez moi... puis je décompensais ma vie... j'avais des comportements semblables à ceux des jeunes... j'avais comme une double vie, que je devais cacher... comme si je n'avais pas le droit d'être intervenante et avoir un problème de santé mentale... je savais dans ma tête qu'il y avait un risque que je sois inadéquate... si jamais un jour, je n'étais pas capable de préserver ma limite?!

Puis souvent, cette pression là était tellement lourde... et me nettre face à mes fantaisies de réparation, c'était douloureux... même si j'étais reconnue comme quelqu'un de compétente dans mon emploi! Cette tension, d'être face "à son plus grand rêve", comme si toutes les intervenantes devenaient inconsciemment mon parent adéquat... ce fantasme, que tu as dans la face, et cette imposition de ne pas flancher... c'est quasi violent...

Ce que je trouve drôle c'est que pour vous, le psychologue, peut-être un peu votre surmoi interieur, vous dirait que vous ne pouvez plus faire cet emploi? Pourquoi? Est-ce une peur... ou est-ce ce que vous-même, vous pensez de vous?

Ces enfants comptent sur vous, comme les adolescents avec qui je travaillais comptaient sur moi. Mais pour moi, sortir de ce milieu là m'a quand même fait du bien... parce que j'étais tout le temps en surcontrôle et que ça m'épuisait. Je ne crois pas que j'ai été inadéquate au travail, dans le sens que je n'ai jamais perdu les pédales comme ce qu'il pouvait se passer dans ma vie personnelle... mais c'est certain qu'il y a des choses, non réglées, qui ont dû se jouer dans ma perception des besoins de l'autre et dans l'aveuglement de mes propres besoins et désirs.

Étant en thérapie depuis plusieurs années, je peux maintenant voir tout ça, comprendre... et je vais mieux aussi... mais il y aura toujours un danger de régression chez moi... et de vivre avec cet enjeux est très souffrant au quotidien... mais je m'en sors tout de même bien!

En même temps, dans votre post, vous semblez quand même être en mesure de vous réparer à travers les enfants. Quand vous leur donnez ce que vous n'avez jamais eu... je crois que vous le donnez à l'enfant en vous aussi... il faut simplement être conscient pour ne pas commettre de bêtises... vous avez une partie adulte en vous, une partie adéquate... et sûrement une petite fille brisée aussi en dedans de vous...

Ce qu'on m'a toujours dit, c'est que je devais travailler pour devenir cette personne qui allait me sauver, qui allait prendre soin de moi, répondre à mes besoins affectifs... ce qui est super fâchant dans un sens. Il faut d'abord faire le deuil de ne pas l'avoir vécu... chose extrêmement difficile... mais quand on arrive, que ce soit juste un petit peu, à être là pour soi... à prendre des décisions qui nous protègent... c'est une grande victoire et ça goûte bon... c'est satisfaisant!
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Est ce que j'ai un problème ?

Message par Dubreuil »

Lisez également "le syndrome de Peter PAN", sur internet. Et dites-nous ce que vous en pensez...
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Plume19
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Re: Est ce que j'ai un problème ?

Message par Plume19 »

Bonsoir,
Je viens de lire le syndrome de Peter Pan, et je correspond à plusieurs critères. Mais je ne sais si c'est très exhaustif, vu mon passé et mes parents.
Effectivement, je me trouve folle depuis bien longtemps, mais ce n'était pas aussi visible.
Oui, j'ai des cicatrices sur chaque parcelle de ma peau. Dans mon enfance, ma mère me brûlait avec ses cigarettes, elle me cognait, avec ses poings, sur les murs, me tirait les cheveux, me cassait des bouteilles en verre sur moi puis me coupait avec. Et puis, pour recouvrir ce qu'elle faisait, je me suis mise à me couper. Pour pas qu'on l'accuse. Pour pouvoir prouver que c'était moi toute seule qui me faisait mal. Je ne voulais pas qu'on l'emmène loin de moi.
Quand j'ai eu 4 ans, ma mère a fait une fausse couche. Mon père a fini par venir me voir la nuit pour me toucher, parce que d'après lui, il ne pouvait pas avec ma mère et que j'étais une fille donc il avait le droit.
Puis j'ai eu ma petite sœur, qui est arrivé 1 an plus tard. Ce fut la dégringolade. Mon père ne rentrait plus à la maison. Ma mère buvait et me frappait encore plus fort. Et quand elle a voulu s'en prendre à ma sœur, à un bébé qui venait quasiment de naître, j'ai dit non. Je lui ai dit qu'elle pouvait tout me faire, tout tant qu'elle ne touchait pas à elle.
On a signé, une sorte de contrat. Je faisais tout ce qu'elle dit, je m'occupait de ma sœur et je ne parlais jamais de ce qu'il se passait et en échange, elle me laissait ma soeur. J'avais beau avoir 6 ans, je comprennais que ma soeur était innocente, qu'elle devait vivre et que c'était à moi de la protéger. Alors j'ai tout fait pour elle. Je dormais par terre, je passais mes journées à faire le ménage et quand j'allais à l'école, j'inventais mille et un mensonge pour pas qu'on remarque mes blessures.

Puis à 11 ans, mon père est vraiment parti. Et on avait plus d'argent. Ma mère, m'a proposé une solution, soit je couchais avec des hommes pour de l'argent, soit je laisser ma petite sœur crever de faim. Je n'avais pas le choix. Je ne voulais pas qu'elle meurt. J'avais déjà tellement subie pour elle, je me suis dit, un peu plus un peu moins, il est trop tard pour moi, mais jamais pour elle.

Je n'allais jamais chez le médecin, j'ai des cicatrices de plaques d'infections qui n'ont jamais été soignées et de coupures jamais recousues. Mon corps entier, me fait voir à quel point je suis impuissante. Et à quel point, tout le monde a vu et personne n'a rien fait.
À mes 15 ans, je me suis évanoui et j'ai été transporté à l'hôpital, là on m'a renvoyé chez moi. Ma soeur n'avais pas mangé depuis une semaine que j'étais là bas. Je voulais fuir, l'emmener mais je ne pouvais pas, elle nous auraient retrouvé.

Alors j'ai demandé à ma principale d'appeler mon père. Je lui ai raconté que j'avais menti pour protégé ma mère. Et là seule chose qu'on m'a dit, c'est " pourquoi tu ne l'a pas dit ". Je ne voulais pas que ma soeur vive avec mon père, vu mon enfance mais mes grands parents, nous ont recueilli lui et nous. Donc j'étais plus sereine.

Ça fait 4 ans et je vis toujours chez eux avec ma soeur et mon père. Dans la famille, j'ai repris le rôle de la mère. Mais moi je n'ai pas de parents. Je n'ai personne pour m'occuper de moi.

Je voudrais avoir 4 ans, pas parce que mes parents étaient là, mais parce que ma soeur n'était pas encore là. Parce que si elle n'était pas là, je pourrais partir en paix. Je pourrais mourir et cesser de lutter contre une vie qui ne veut pas de moi.

Mais elle est là, elle a besoin de moi. Et j'ai besoin d'avoir la tête vide de pensée. J'ai une hypermnésie accentué avec mes traumas, donc si je pars dans une réflexion, je n'en ressors qu'avec l'envie de mourir immédiatement. Les enfants prennent tout mon temps et ils m'épuisent, mais ils en valent la peine. C'est ce qui m'a permis de survivre quand j'étais enfant. Ma soeur était innocente tout ce qui comptait soit qu'elle aille bien. Je fais pareil avec les enfants. J'ai l'impression que moi, je sais ce que ça fait la peur, la douleur, ne pas avoir les mots. Je peux les protéger. Je n'ai pas pu me sauver, personne ne m'a trouvé assez bien pour prendre soin de moi. Mais moi, je peux sauver tout ces enfants qui viennent vers moi. Tout ces enfants qui ne voyent pas mes cicatrices, ils voyent ma gentillesse, ma bonté, mon envie de les aimer et de les protéger. Ils ne me jugent pas assez bien ou pas. Ils ne me critiquent pas. Ils courent juste vers moi, les bras écartés, le sourire aux lèvres de joie de me voir.

Si vous saviez ce que ça fait de recevoir de l'amour pour la première fois de sa vie à 19 ans. Je ne veux pas me sauver. Personne n'a voulu de moi, je ne veux pas être seule. Je contrôle tout, je m'adapte à tout, je fais tout ce qu'on me dit, mais ce n'est jamais assez bien pour personne. Mais je veux être là pour ces enfants.
Je redeviens une petite fille face à mon père, mes grands parents et ma sœur. Ils trouvent ça chiant et immature. Mais quand je suis cette enfant, je n'ai plus de souci, plus de pensées, plus de problème. Je veux m'éteindre comme ça, comme une enfant. Parce que je suis morte il y a bien longtemps.
À peu près 5 fois. J'ai fait une scepticémie, un arrêt cardiaque, un pneumonie infectieuse, une chute du troisième étage et un empoisonnement au somnifère. 5 fois, je me suis retrouvé dans le néant, à ne plus rien voir, plus rien sentir, plus rien entendre et juste prier, de toute mes forces pour que ce ne soit pas ma dernière heure. Parce que je n'avais pas pu dire au revoir à ma soeur.
Je vis, uniquement pour quelqu'un. Mais elle n'enlève pas la douleur. Elle n'efface aucune peine. Je vis, parce qu'elle est innocente et je n'ai pas le droit de la faire souffrir. Je ne suis pas quelqu'un d'égoïste. Je n'ai jamais pu. Toute vie, passe avant la mienne. On va dire, que j'ai abandonné l'idée de m'aimer en même temps que j'ai vu tout le monde me rejeté.

Voir des enfants heureux de me voir, me rend presque humaine. Presque vivante. J'ai presque quelque chose à faire ici bas.

Merci de vos retours, ça m'a beaucoup touchée.
Minijeune
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Re: Est ce que j'ai un problème ?

Message par Minijeune »

Je viens de lire votre histoire.
Je peux dire que je me retrouve quand même un peu dans vos propos ou votre sensation de devoir être l'adulte, la femme à la maison... prendre des responsabiités qui ne vous appartiennent pas.

J'ai aussi vécu un abus sexuel de la part de mon père... mais ma mère, et aussi mon père, étaient plus dans la violence psychologique... je n'avais donc pas de cicatrices à montrer à personne...

Ce qui m'interroge dans votre récit, c'est comment se fait-il que personne n'a vu les marques que vous aviez... pourquoi personne ne vous a déclarer à la protection de l'enfance... après autant de sévices... votre septicémie, votre chute en bas du 3e... il me semble qu'un médecin qui voit l'histoire médicale alerterait les travailleurs sociaux... en même temps, je comprends le fait de vouloir prendre le blâme pour "sauver" ses parents, sa soeur, sa famille... moi aussi, ma soeur a été épargnée...

Il a fallu que j'attende qu'elle ne soit plus là, à 30 ans, lorsqu'elle est partie en voyage pendant 6 mois avec son copain pour décider de mettre un terme à la relation avec mes parents. Elle avait 26 ans... bientôt 27... je ne me suis jamais sentie, avant, assez en confiance pour partir et la laisser avec eux.

La seule différence, c'est que si vous avez 19 ans... elle en a 14... et vous ne serez jamais tranquille de la laisser avec votre père, qui vous a abusé sexuellement. Vous savez que vous pourriez faire un signalement, pour qu'elle soit sortie de ce milieu et vous aussi, vous en sortir. Surtout si vous avez un emploi. Devenir indépendante et autonome vous sauvera... mais en même temps, il faut renoncer au fait d'avoir 4 ans... de régresser, d'agir comme un bébé... parce que même si vous voulez retourner à ce stade pour retrouver un semblant de sécurité affective et de ressentir moins la pression de devoir sauver votre soeur... vos parents n'ont pas été adéquats et ne le deviendront pas non plus... ils ne sauveront pas plus la petite enfant blessée à l'intérieur de vous...

Il est normal d'en vouloir à sa soeur aussi d'exister...
Parce que ça vous remet en face le fait qu'elle a été épargnée... que vos parents pouvaient être adequats peut-être... que vous n'êtes pas assez bonne, pas assez aimable... mais elle si...? C'est très difficile à accepter! Moi, j'ai refoulé ces émotions de colère, de haine contre ma soeur... parce que je pensais que je n'avais pas le droit... c'est maintenant, qu'on est toutes les deux adultes, que je peux enfin me dire que je trouve que c'est injuste... pourquoi moi?
Plume19
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Re: Est ce que j'ai un problème ?

Message par Plume19 »

Bonsoir,
Je suis désolée qu'on est toutes les deux subies ce genre de maltraitance. Mes parents aussi me faisait vivre un enfer mental. Les menaces de suicides, de tuer moi ou ma sœur, de nous laisser vivre dehors. À vrai dire, j'ai fait comme eux. J'ai manipuler les gens pour qu'ils me laissent tranquille. J'ai menti dans l'espoir de garder au moins ce que j'ai. Un toit, à boire, l'hygiène et à manger. J'ai peur de l'inconnu. J'ai peur d'être seule. Je ne ferai jamais de signalement. Parce que j'ai honte, et je ne veux pas faire souffrir ma soeur. Pour survivre, je me suis répété comme un mantra la seule chose que je peux garder de réel " j'ai choisi ce qui m'est arrivé ". Je sais, que ce n'est pas vraiment vrai. Mais croyez moi, l'abandon est ce dont j'ai le plus peur. Voir ma famille me jeter, ma sœur me traiter de menteuse, je l'ai déjà subi pour savoir que ça recommencera. Quand j'étais partie de chez ma mère, pour sauver ma sœur, elle m'a dit que c'était de ma faute si on l'a privait de maman. Que je mentais. Mon corps est quadrillé de coupure en tout genre. Mais elle a fermé les yeux. Comme tout le monde. Parce que sa vie à elle est bien. Quand la vie des gens est bien, ils se rassurent en se disant qu'ils n'y peuvent rien, que quelqu'un d'autre s'en chargera. Ça leur fait des problème en moins.
Je ne veux pas lui imposer ça. Lui détruire sa vie est égoïste.

Vous parlez de colère, mais il y a bien longtemps que la seule personne que je haï c'est moi même. Parce que je n'arrive pas à être parfaite. Je n'arrive pas à tout sauver. Parce que tout est de ma faute. Je n'ai jamais pu lui en vouloir. Parce que même elle, c'est ma faute. Elle était innocente et j'avais fait un caprice. Je voulais une petite sœur. Je les réclamer à mes parents comme on demande un jouet pour Noël. Et je les eu. Mais mes parents se sont jamais occupés d'elle. Alors je m'en veux de lui avoir fait subir ça. Ils ne l'ont jamais consolé, jamais bercé. Même pas pris dans leur bras. Ils en voulaient pas. C'est de ma faute. Alors j'ai assumé. J'ai pris mes responsabilités. J'ai élevé ma fille. Je lui ai donné tout ce que je n'ai pas eu. Tout. Mais maintenant, j'ai bien vécu.
Vous avez raison, tout ce qui m'est arrivé n'est pas sans conséquence. J'ai de l'ostéoporose à 19 ans. Des carences, un coeur faible. Mon kiné me dit pour rire que j'ai 90 ans. Je me suis trop battue.
Je pense que régresser, c'est un peu mon dernier espoir de vivre heureuse.
Je n'arrive pas à entretenir une relation profonde avec qui que se soit. J'ai un besoin fou de répondre à toute les demandes de tout le monde. Même ma psy. Ça fait 4 ans que je la vois. J'ai tellement envie d'être ce qu'elle veut, que même avec elle, je ne suis pas moi même.
Parce que je n'existe pas. J'ai cessé d'exister à 4 ans. Je n'ai plus vécu que pour les autres à ce moment là. Je ne me suis pas construit d'identité, de chose que j'aime ou d'idées. Je vole l'avis des autres. Je copie leur goût et leur choix. Et quand je suis avec deux personnes qui aiment des choses différentes, c'est la panique à tout les étages. Parce que je ne peux plus plaire aux deux. Et ils vont se rendre compte de la supercherie. Et je n'arrive pas à avoir des envies. À être en colère contre quelqu'un. Je n'arrive pas à en vouloir à quelqu'un. Je ne sais que comprendre les raisons de chacun.
Toutes choses à son explication. Mes parents ont des excuses. Si j'avais été meilleure, peut-être que tout ça ne serait pas arriver.
Dans la vie, je voulais juste qu'on m'aime. C'est tout.
Petite, je disais bonne nuit par la fenêtre à tout les gentils et puis j'allais me coucher et je me relevais en souhaitant une bonne nuit aux méchants aussi. Pourquoi ? Parce que je me disais que si ça se trouve, personne ne pense à eux et que ça les rend triste. Qu'ils resteront méchant si personne ne les aident.
J'étais peut être naïve, mais j'ai toujours cru au pouvoir qu'avait l'amour. Au pouvoir de la bonté et de la gentillesse.

Et je me suis toujours dit, que j'en aurai le jour où je le mériterai. Alors j'attend éternellement qu'on me tende la main.

Au fond, être une petite fille me permet d'attendre plus sereinement. Et peut être de tout recommencer à zéro. Oser dire des choses que je peux penser et aimer. En réfléchissant moins, je me confie plus.

Merci de m'avoir donner un autre regard sur ma situation.
Minijeune
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Re: Est ce que j'ai un problème ?

Message par Minijeune »

Vous voyez une psychologue depuis 4 ans?
Vous parlez de tout ça avec elle?

Vous savez, j'ai toujours voulu retrouver une bonne maman à travers une psychologue. J'allais vers le mème genre de psy, maternantes, qui avaient une opinion par rapport à tout... et je m'adaptais... pour lui plaire... et c'était vraiment nocif pour moi...

C'est en ayant une psychologue qui respecte les limites qui devraient être, qui ne se laisse pas exister... qui devient juste un miroir, qui ne se fait pas exister.
Parce qu'on deviendra toujours la version qu'on pense que les autres aiment de nous, à travers leurs yeux... que j'ai pu faire du chemin, comprendre et essayer de me réparer. C'est possible! C'est tellement possible d'aller mieux.
Plume19
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Re: Est ce que j'ai un problème ?

Message par Plume19 »

Oui j'en vois une, la même depuis mes 15 ans.

Je suis vraiment attachée à elle, c'est la première personne à m'avoir tendue la main et à avoir compris ce qu'il se passait.

À vrai dire, elle ne donne jamais d'indication sur ce qu'elle veut ou pas, elle ne donne pas d'indice oralement. Mais j'ai grandi en me sur adaptant. En dépassant les attentes des autres. En décryptant chaque inflexion dans la voix, chaque tic nerveux. Je suis une véritable machine à déduction. Alors, j'entends ces attentes muettes. Parce qu'on en a tous. On ne serait pas humain sinon.

Le problème est là. Je trouverai toujours comment plaire à quelqu'un, même si ça n'a pas lieu. C'est au delà de moi. Même quelqu'un de fort désagréable, je ferai tout pour qu'il m'aime.

J'aimerai au contraire, qu'elle me laisse plus d'indice, car je ne sais jamais sur quel pied danser, ce qu'elle attend de moi. Je n'ai donc pas le contrôle absolu et ça me fait peur.

Elle me dit souvent, " dans une relation ou un échange, il faut être deux, tu ne peux pas contrôler ce que va penser ou dire l'autre". Et ça me panique totalement. Je me retrouve perdu comme devant un meuble Ikea avec la notice en finlandais.
La tâche me semble insurmontable.

Vous parlez de comprendre, je comprends ma situation. Mais je ne l'accepte pas. Je ne veux pas la réparer. Je n'ai ni l'envie ni la force de me construire sur un champs de mine qui peut exploser et tout détruire en une seconde.

J'aimerai aller mieux, mais que crois que c'est impossible. Mentalement, je suis incapable de vivre. J'ai une espèce d'anxiété généralisée. J'ai peur de tout. De vivre, de mourir, de mal surveiller un enfant, d'être critiqué, etc à plusieurs degré différents, mais toujours cette même peur. Cette angoisse, le coeur qui bat sourdement. L'impression que je suis en danger de mort immédiat. Pourtant ce n'est pas le cas, mais je met des heures à me calmer et j'ai besoin de me faire du mal pour faire redescendre la pression.

Un jour, j'ai reçu une déclaration d'amour, de la personne que j'aimais. On peut dire que c'est une bonne nouvelle. Sauf que moi j'ai paniqué. Je l'ai regardé comme s'il allait me tuer. Je lui ai hurler dessus pour qu'il s'en aille. J'ai définitivement arrêté de manger et j'ai pleuré pendant une semaine.
Quand mes idées étaient plus claires, il ne voulait plus de moi. J'étais trop abîmé pour lui, et à un si jeune âge en plus. J'ai tenté de me suicider après, parce que j'avais honte. Honte d'être qui j'étais. Encore ce sentiment qui me poursuit sans relâche. Peu importe mes efforts, je finis toujours par avoir honte de moi.

J'aimerai vous croire, penser qu'un jour j'irai mieux. Mais je pense à ma situation comme une plante. Si on l'enferme dans le noir toute sa germination, elle est très faible, fragile et ne supporte plus la lumière. Un enfant, si on ne lui donne jamais d'amour, il ne comprends pas ce sentiment. Il ne comprends pas qu'on puisse lui trouver quoique se soit de bien alors qu'on la toujours maltraité.

Il fut un temps où j'avais encore la force de l'espoir. Maintenant, j'attends. J'ai l'impression d'avoir laissée passer ma vie. Comme une petite vieille. J'ai choisi au fond. Je n'ai pas les épaules pour la vie. Mais l'enfant en moi cherche toujours ce qu'il cherche. C'est sa fin à lui. Peut être est ce pour ça qu'il n'en veut pas. Vous voyez les films d'amour, ils finissent par se dire qu'ils s'aiment et fin du film. Ma vie je la vois comme ça. Au moment où j'aurai ce que je voulais, le film s'arrête. Et je ne sais pas quoi faire après. Je ne sais pas gérer émotionnellement les suites.

Tout me fais peur. Même vous parlez m'angoisse. Je ne vous connais pas pourtant. C'est insupportable de vivre dans la peur constante.
Minijeune
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Inscription : 06 janv. 2014, 00:47

Re: Est ce que j'ai un problème ?

Message par Minijeune »

Bonjour,
Une psychologue est dans l'obligation de signaler toute situation où la sécurité ou le développement d'une personne mineure est compromise. Si, comme vous dites, vous manipulez tout le monde pour cacher la vérité et vous ne faites qu'essayer de plaire à l'autre, je crois que votre thérapie ne sert pas à grand chose... vous perdez votre temps... quoique ça vous permet de fantasmer que votre psy soit aimante envers vous... mais pour vrai, inconsciemment, elle ne peut pas l'être... elle fait juste répéter ce qui vous a blessé... elle ne vous sort pas d'une situation inacceptable... elle vous laisse dedans et ça fait juste valider ce que vous pensez de vous-même... vous ne valez pas la peine, vous méritez ce que vous avez vécu et vous devez continuer pour "protéger" votre soeur... alors que vous ne la protégez pas du tout en restant dans ce statut quo.

Je ne comprends pas, encore, pourquoi est-ce qu'un professionnel ne vous a pas sorti de ce milieu violent. À 15 ans, elle n'avait pas le choix...

J'imagine que vous éprouvez beaucoup d'angoisse face aux changements. La peur d'être déçue, justement, si rien ne se passe... la peur d'aller encore plus mal si vous devenez "orpheline"... pour vrai, moi, c'était ma plus grande crainte. Être confrontée au fait que finalement, je n'avais pas de parents, ils ne seront jamais adéquats et que même si j'essaie de toutes mes forces de devenir ce qu'ils veulent que je devienne, de répondre à toute attente, à tout besoin... en en vivant les conséquences de ne pas pouvoir être moi... ça ne servira à rien. Ils ne m'aimeront pas plus, et ils feront seulement ce qu'ils ont toujours fait, profiter de moi! Et arriver à ce constat, c'est hyper souffrant! Mais dans la réalité, ça fait mal, peut-être plus mal sur le coup que tous les sévices qu'on aurait pu vivre... mais après, on guérit vraiment mieux...

Mais pour ça, il faut vouloir changer...
Il faut renoncer aux bénéfices secondaires de victime...
Il faut vouloir vivre...
Il faut être fort et essayer de trouver une parcelle d'espoir là où il n'y en a pas...
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Est ce que j'ai un problème ?

Message par Dubreuil »

Désolée, je trouve des invraisemblances notoires dans vos textes, des non-sens, etc... je me démarque de votre histoire, et vous laisse aux bons soins de Minijeune.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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