Psychose paranoïaque

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Liane50

Psychose paranoïaque

Message par Liane50 »

Bonjour,

Je me permets de venir vers vous pour essayer de comprendre le comportement de mon compagnon.
Je remonte un peu le fil de notre rencontre, il y a de cela quatre ans. En instance de divorce, il recherchait à se refaire une vie " au calme" ( je vis à la campagne. Il était, à cette époque, dans l'armée de l'air. Un homme agréable, présent, certes un peu silencieux, mais qui me laissait présager un avenir serein. L'on se voyait donc un week-end par quinzaine, dans les premiers six mois, puis toutes les semaines, où il montait de sa base dans le sud, jusqu'à la Normandie où je vis... J'ai deux grands enfants qui l'appréciaient...
Et puis, au bout de 29 ans d'armée, après un refus de ses supérieurs pour qu'il passe " major ", il a décidé de prendre sa retraite. Ce qui me semblait une bonne chose.
Il est donc venu me rejoindre dans ma campagne en mars dernier.
Le temps de s'habituer ensemble, j'ai commencé à me poser des questions le concernant : il était très secret, pourtant, il me disait que je pouvais tout le demander, il répondrait sans soucis, et j'ai compris qu'il ne désirait pas répondre aux questions simples et ordinaires concernant sa vie d'avant. j'ai donc mis cela sur son futur divorce et qu'il ne devait pas accepter.
La cause de son divorce ? D'après lui, son épouse le trompait et avait désiré divorcer. Ce qu'il accepta immédiatement ( d'après ce qu'il me disait )
Et tout fut rapide, avril, il avait un comportement assez étrange, parlait souvent tout seul, accompagnait ses paroles de gestes ( bras levés au ciel, poing en avant...
La nuit, il n'était qu'agitation et peu demandeur question sexuel, se contentant d'un désir mensuel (il a 54 ans).
Devant des nuits agités et exténuantes pour moi, j'ai donc décidé de dormir de temps à autres puis régulièrement dans la chambre d'à côté, sinon j'allais y laisser ma santé.
Et j'ai commencé à me demander qui il était réellement, tellement secret, ne laissant filer que ce qu'il désirait. J'ai commencé à prendre conscience de son problème lorsqu'il ma affirmé que si la TVA augmentait pour les livres, c'était parce que le gouvernement ne voulait pas que les gens puissent lire, qu'il fallait que la population redevienne " mouton " afin de pouvoir mieux la contrôler... ( je suis écrivain... )
J'ai donc souri et lui est expliqué qu'il se tombait et là, j'ai commencé à mieux le regarder. Dans notre vie quotidienne, il ne supportait qu'une routine, refusait de sortir, de prendre sa voiture. Il traînait toute la matinée dehors, parlant tout seul, déambulant dans la cours, donnant l'impression qu'il cherchait ce qu'il devait faire... j'ai mis cela sur le manque d'ordres ( il était militaire avant ). Il organisait ses journée par tranches d'une heure ( une heure on fait ça, celle d'après autre chose et ainsi de suite...)
Et il me mentait sur tout, surtout sur ce qui le concernait comme son ex femme, son divorce, ses filles... donc l'une est instable mentalement.
Il se sentait surveillé, gardait en permanence la clef de la boîte aux lettres sur lui et était le seul à relever le courrier. Dès qu'un soucis arrivait, style porte ouverte et chiens dans la nature, tout de suite avant que je ne dise un mot, il m'assurait : ce n'est pas moi !
Pour aller faire nos courses à la ville voisine, jamais il ne prenait le même chemin, un différent à l'allée et un au retour et lorsque je lui demandais pourquoi : pour voir le paysage...
Le matin, il restait dans le noir pour prendre son café dans la cuisine, dissimulé dans l'encoignure d'un mur... à table, physiquement, il était là, mais son esprit toujours ailleurs. Il ne mangeait plus ou si peu, et me jetait au visage qu'il perdait du poids tous les jours, ne dormait plus ou ne voulait plus dormir car ce n'était pas, d'après lui, essentiel à sa vie.
Il surveillait chaque personne venant chez nous. Lorsque mon fils, samedi dernier, est revenu de l'université, il s'est caché derrière le hangar pour ne pas l'accueillir et lorsque nous sommes rentrés à la maison, il a quitté sa cachette pour continuer ce qu'il faisait.
Il se vêtait de sombre, le col relevé jusqu'au oreille, le cou enfoncé dans les épaules et le dos voûté ( en mars, il n'était pas du tout comme ça ). Il ne parle que de théorie du complot, on le cherche, on nous traque...
Lorsque je lui ai conseillé d'aller consulter, il m'a rétorqué qu'il n'avait rien, que les spy étaient des " cons " et qu'il en voulait à son argent et qu'ils étaient avec les avocats, les pires...
Lorsque nous discutions avec lui et les enfants, il préparait d'avance dans sa tête les questions qui seraient certainement posées, préparait les réponses qu'il donnerait et lorsque tout ne se passait pas comme il l'avait souhaité, il devenait rouge, fermait les yeux, se tenait la tête et là, de violents mal de tête le prenait.
Il ne voulait jamais se soigner : il était bien, pas besoin de médicament...
un hyper nerveux qui se contrôlait toujours.
Et surtout, ce qui m'inquiétait beaucoup, c'était sa façon d'être face aux " machines " comme un ordinateur ou un téléphone portable. Si une commande était lente, il se mettait à taper sur tous les boutons et hurlai : ce n'est pas la machine qui me commande, c'est moi qui commande à la machine... pour les chiffres ( numéros de téléphone ) pareil : ce n'est pas les chiffres qui me commandent mais moi qui commende aux chiffres et il est hors de question que j'encombre mon cerveau avec, la place est pour des choses plus importantes...
Et lorsqu'il voyait son courrier, il était paniqué : mais qui a donné mon adresse ?... je lui répondais : mais c'est toi et c'est normal... Il m'assurait que non, que personne ne devait savoir où il était qu'il devait se reprendre, il fallait qu'il se contrôle à nouveau et répétait : je dois me contrôler, je dois me contrôler... ne ne doit pas perdre mon contrôle...
Il avait des pertes de mémoires assez importante, aucune mémoire de la seconde d'avant...
Dans la maison, il nous espionnait, arrivait sans faire de bruit vers la pièce où l'on se trouvait, attendait dans le noir et écoutait, puis il entrait, souriant... Lorsqu'il se lavait les dents à l'étage, au début, il le faisait porte de la salle d'eau fermée, après, il laissait la porte entrouverte et penchait la tête pour épier le couloir, puis dans l'encadrement de la porte pour tout saisir ce qu'il se passait...
Il ne gardait aucun document le concernant, brûlait tout, effaçait l'historique de son ordinateur dès qu'il cessait de s'en servir...
En fait, il m'apparait désormais comme un étranger, froid, distant, qui a changé en quelques mois, un visage terne et cendreux, des yeux fixes et hébétés, très virulent lorsqu'il s'agit de critiquer le gouvernement, les autres, procédurier également et qui écrit au gouvernement, à la région pour un oui, pour un nom... Son écriture aussi à changé, il écrivait très bien, des phrases belles et agréables à lire, maintenant, un phrasé haché presque secondaire...
Il était très susceptible, des réactions à l'outrance dès qu'une mauvaise nouvelle arrivait (il s'arrachait les cheveux, marchait de long en large, me serrait dans ses bras à m'étouffer... )
Il ne téléphonait jamais de la maison, prenait son téléphone portable et partait dans les chemins pour s'en servir...
Dès qu'il pleuvait ( et Dieu sait combien il pleut en Normandie ) il tournait en rond, devenait bizarre, les yeux hagards, ou le regard fixe, allant d'une fenêtre à l'autre complètement perdu et répétant inlassablement : il va revenir, il va revenir, il va revenir ( le soleil... )
Son divorce est en berne, il s'en fiche, ne veut pas s'en occuper car ce serait sa femme qui l'aurait demandé... il n'aime que ses filles ( lorsqu'il parle d'elles, il dit : mes filles ! ) il est très protecteur et très dur avec elles, ne supportent pas l'échec, qu'il soit scolaire ou autre, il ne veut pas qu'elles lui fassent honte... j'ai appris que l'aînée avait quitté le nid familial à l'âge de 17 ans, la seconde à 16... l'une, l'aînée est schizophrène, la seconde c'est la fuite en avant, elle ne reste jamais sur place, ne supporte pas le téléphone, et fuit toujours, ne désirant que la solitude. La troisième à 13 ans et vit avec sa mère.
D'ailleurs à propos de la troisième, elle venait souvent chez nous, j'aimais beaucoup cette jeune. l'autre soir, j'ai dis à mon compagnon que j'aimais beaucoup sa petite dernière et que je la considérais vraiment comme ma fille, il a eut un drôle de sourire, m'a dit : c'est vrai que tu l'aimes ? oui, lui ais-je répondu. Elle est un peu comme ma fille...
le lendemain, à table, alors que je lui demandais quand sa petite dernière viendrait ( logiquement pour Noël elle était toujours avec nous ), il m'a répondu et ça m'a choquée : elle ne viendra plus jamais ici ! Pourquoi ? parce que c'était ainsi et qu'il l'avait décidé...

Qui est cet homme que j'ai aimé, est ce une psychose paranoïaque ?

Aujourd'hui, je me le demande.

Dimanche, je lui ai demandé de me donner des explications, lui ai aussi demandé de se faire soigner : pas besoin, je suis normal... et au bout d'un mensonge de plus, j'ai craqué, et lui ait demandé de quitter la maison.
Il est revenu chercher ses affaires, ou du moins une partie. Là, l'homme était différent, aimable, poli, souriant...

Merci de votre aide, car j'aimerai comprendre...

Cordialement à vous tous.
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