Trouble de la personnalité que faire

[Jeannette]

Une camarade de classe de mon fils présente des troubles de la personnalité qui deviennent envahissants.

L'an dernier ils étaient amis, et elle était "exubérante" et "excessive", mais sans que cela n'aille réellement "plus loin". C'était une attirante petite bouteille de champagne, et j'étais plutôt heureuse que mon fils ait une amie aussi "rafraichissante" car c'est un garçon plutôt calme et sérieux, parfois trop. Je pensais que cela lui ferait du bien d'avoir des moments "légers".

Cette année, cela s'aggrave fortement (elle a 16 ans) et ressemble de plus en plus aux symptomes de l'histrionisme ou du narcissisme, du moins vu par les yeux d'une incompétente dans le domaine.
Impossible de rester plus de 5 minutes avec elle sans qu'elle ne reparte dans ses "mensonges" ou ses "affabulations" et ne se transforme en moulin à paroles.
Son comportement sombre quasiment en permanence dans le théatral : en 5 minutes, on passe des larmes au fou rire en passant par les simulations d'évanouissement, etc. J'y ai assisté en direct un jour où je mangeais avec eux le midi, c'est impressionnant.
Elle ne fait aucun travail personnel, et invente des histoires sans queue ni tête pour justifier cette absence de travail (la soi-disant fracture du poignet le jour du contrôle qui est miraculeusement guérie le lendemain, par exemple) tout en expliquant à ses camarades de classe qu'elle est la meilleure en tout.
Que quelqu'un prenne une décision la concernant qui ne lui convient pas, elle commence par se facher et demander des comptes, puis se pose en victime, affirme ensuite que la décision vient d'elle, et tente finalement de ne pas en tenir compte.
Et j'en passe...

Depuis la rentré de septembre, mon fils a commencé par "faire avec" en encaissant comme il pouvait et en essayant de lui faire entendre raison, mais sans succès évidemment, jusqu'à ce que cela n'en vienne à lui poser également des problèmes dans ses études et qu'il n'atteigne (voire dépasse) les limites de sa patience. C'est à ce moment qu'il s'est décidé à nous en parler réellement car, jusque là, il se contentait de quelques mots, sachant qu'il est interne et ne nous parle donc que des faits marquants de la semaine, faute de temps.

Il veut prendre ses distance, mais c'est plus facile à dire qu'à faire...

Il en est par exemple à ruser pour qu'elle ne s'assoie pas à côté de lui en cours, et, lorsqu'il n'y arrive pas ou qu'elle est malgré tout à proximité, il subit ses monologues permanents et n'arrive pas à la faire taire, que ce soit en se fachant (il devient insultant envers elle, ce qui ne lui ressemble absolument pas) ou en l'ignorant, sachant qu'il ne peut évidemment pas se permettre de "participer" à son discours et que cela finit généralement par le fait qu'elle soit mise à la porte du cours par l'enseignant.
Durant les pauses, il doit se "cacher" pour qu'elle ne s'accroche pas à lui et ne lui raconte tout et son contraire (elle est la meilleure en tout, enchaine les exploits et réussites, aucun problème n'est de sa faute et elle est la plus malheureuse, elle a des problèmes que les autres ne peuvent comprendre et doivent accepter, et j'en passe).

Elle lui reproche d'avoir d'autres amis et de ne pas s'intéresser exclusivement à elle mais je précise qu'ils ne sont pas et n'ont jamais été "en couple" et que, en parallèle, elle enchaine les conquêtes de courte durée.

Je ne vais pas rentrer davantage dans les détails, mais cela devient insupportable pour lui, je le sents au bord de "l'allergie" : même les autres élèves de la classe commencent à avoir beaucoup de mal à la supporter, alors je vous laisse imaginer ce qu'il en est pour lui qui passe, de fait, beaucoup de temps avec elle... J'ai peur qu'il n'en vienne à la frapper quand il sera à bout sans trouver de moyen d'action efficace.

Elle parle parfois de "son psy", et il y a donc des chances qu'elle soit suivie, mais je n'ai de toute façon aucun moyen d'action sur cet aspect des choses... Il en a parlé à quelques enseignants, mais ils n'ont pas grand moyen d'action non plus.

Changer de classe n'est pas souhaitable pour des raisons d'emploi du temps (cela le ferait renoncer à certaines options) et changer de lycée encore moins... Bien sûr, ce serait malgré tout la solution extrême si cela allait vraiment trop loin, mais cela me ferait très mal de devoir pousser mon fils à renoncer à un lycée et/ou à une orientation qui lui conviennent à cause des problèmes d'un autre élève...

Ce que je souhaiterais, c'est des conseils à transmettre à mon fils sur le comportement à adopter envers elle, ne serait-ce, dans un premier temps, que pour qu'elle accepte de prendre un peu ses distances (autrement dit qu'il réussisse à l'éloigner), et pour savoir comment se comporter sans risquer d'aggraver les choses lorsqu'il se trouvera malgré tout en sa présence ...

En vous remerciant.

[nicole dubreuil]

Votre fils doit lui dire en face qu'il rompt avec elle. Que c'est fini. Qu'il ne l'aime plus.
Fini les sentiments parce qu'il ne supporte plus son caractère.
C'est tout.

[Jeannette]

Merci de la réponse.

Il a essayé de lui dire qu'il ne voulait plus être ami avec elle : depuis, elle s'arrange pour être le plus souvent possible en sa présence, et lui fait de grands discours "négociant" son amitié sous de multiples prétextes. Suivant les moments et le contexte il la laisse parler, s'éloigne ou lui demande de se taire. Elle réagit alors en lui affirmant que, de toute façon elle est plus heureuse depuis qu'ils ne sont plus amis, et recommence dès qu'elle en a l'occasion. Cela fait maintenant une semaine que cela dure. A se demander parfois si, finalement, elle n'est pas heureuse de son exaspération. Il est vrai que, parfois, elle agit comme si elle cherchait volontairement les problèmes, par exemple en jouant de façon très visible avec son portable durant un cours alors qu'elle est au 1er rang.

Pensez-vous qu'il faut qu'il insiste et qu'elle le laissera "à la longue", ou est-ce qu'il n'a pas été assez "clair" ou "ferme" ?
Le connaissant, il est capable d'être resté sur un registre "gentil" et d'avoir eu peur d'être trop "méchant".
A moins qu'il ne faille être très distinctif entre "je ne veux plus être ami" et "je ne t'aime plus" ?

Merci

[nicole dubreuil]

Vous devriez " ouvrir les yeux " à votre gentil garçon : il est tombé sur une jeune fille vraisemblablement malade, " dérangée " psychiquement.
S'il veut avoir la paix il doit être ferme, voir brutal dans ses propos. Et lui dire qu'il portera plainte pour harcèlement si elle continue à le harceler. Et que vous, ses parents, vous le soutiendrez.
Et il devra le faire.
Sinon, qu'il s'attende à ce qu'elle " lui pourrisse " la vie, et à bien des surprises fort désagréables. Car elle a certainement un petit côté pervers et manipulateur.
Nicole Dubreuil. Psychologue Clinicienne

[Jeannette]

Je vais insister en ce sens auprès de lui.
Le terme de "gentil" lui va comme un gant, il est même assez candide, et ne comprend pas (et trouve idiot) que les gens ne soient pas tous responsables et solidaires. Pour exemple, il s'est dernièrement fait remonter les bretelles en étude pour avoir passé plus de temps à aider les autres élèves qu'à approfondir son propre travail.
Dans le cas présent, il nous en a parlé suite à certaines des mauvaises surprises dont vous parlez. Sans être dramatique à moyen terme, cela remettait son année scolaire en jeu en plus de sa tranquillité d'esprit : devoirs communs non rendus sur la base d'excuses aberrantes et de fausses promesses, impossibilité à suivre les cours normalement, etc.
C'est le manque de culpabilité de cette fille, comparé à l’importance qu’il accorde lui-même aux promesses, qui lui a tenu lieu d’électrochoc et lui a permis de prendre progressivement conscience de l'ensemble.
Il vient de m’avouer qu’en recoupant divers éléments il a enfin compris qu’elle le manipulait pour qu’il fasse tout le travail à sa place. Il est en colère et j’espère que cela va l’aider à s’exprimer face à elle avec la fermeté nécessaire.
Il mûrit, prend conscience de la réalité des relations humaines, et ça lui fait mal… De mon côté, je suis heureuse qu’il réagisse, mais j’espère que cela ne le rendra pas trop cynique. J’ai également pitié de cette gamine, sans parler de ses parents… Un beau gâchis !

En vous remerciant.

[nicole dubreuil]

Gardez-vous d'avoir pitié. La perversion est une dangereuse maladie mentale, où le sujet joue justement sur toutes la gamme des sentiments d'autrui, sans en éprouver jamais aucun.
Quant aux parents de cette jeune fille, ce sont eux qui ont son éducation en responsabilité !

[Jeannette]

Gardez-vous d'avoir pitié. La perversion est une dangereuse maladie mentale, où le sujet joue justement sur toutes la gamme des sentiments d'autrui, sans en éprouver jamais aucun.
Quant aux parents de cette jeune fille, ce sont eux qui ont son éducation en responsabilité !

La concernant, la bonne formulation aurait plutôt été : j'ai pitié de celle qu'elle aurait pu être...
En l'état, je me "contente" d'essayer d'aider mon fils à passer cette épreuve sans séquelles...
Qu'elle le laisse tranquille et je me désintéresserai de son sort.
Qu'elle lui pose encore des problèmes, et elle découvrira que la "maman ours" mérite son surnom

Concernant ses parents, je suis plus indécise.
J'ai la sensation qu'ils ne sont que partiellement conscients du problème.
Et, à part un professionnel, je vois mal qui pourrait se permettre d'aller les voir pour accuser leur fille d'avoir un gros problème psych-quelque chose. Même les professeurs et autre personnel du lycée ne peuvent que rester factuels. C'est effectivement aux parents de savoir prendre un peu de recul face à cet enchainement de faits, et d'agir en conséquence, mais je les imagine très démunis et disons surtout que je me sents finalement bien mieux dans mes baskets que dans les leurs...

Ceci étant, petit état des lieux de la "séparation" : Suite à vos conseils et aidé par sa colère, mon fils a été TRES ferme lundi matin.
Depuis, elle s'est relativement éloignée (ils sont malgré tout dans la même classe) et ne lui parle plus que pour lui reprocher son "abandon" lorsque l'occasion se présente : Il est "méchant", il n'est pas un "vrai" ami, etc. Il ne répond pas, reste très froid, lui parle le minimum, refuse toute relation non indispensable.
Elle a aussi essayé de le dénigrer auprès des autres élèves de la classe, mais elle a plutôt obtenu l'effet contraire. Cela a même été l'occasion pour lui de se rapprocher de certains élèves de la classe qu'il ne connaissait qu'à peine et qui sont venus lui garantir leur soutien.
Au moins, elle a arrêté charme et négociations destinés à le "récupérer". Son attitude actuelle, sans être agréable et normale, est plus facile à gérer pour lui, peut être parce qu'elle est moins "fausse" et manipulatrice.
Et hormis qu'il se trouve, je cite, "très con" d'avoir été dupe, il se sent bien mieux maintenant qu'il y a ne serait-ce qu'une semaine.

La page n'est pas tournée, mais je pense qu'il tient le bon bout et qu'il était illusoire d'espérer mieux en 2 ou 3 jours... Je referai le point avec lui vendredi.

Tous mes remerciements !

J

[Jeannette]

Nouvelle du jour... Mon fils se sent mieux. Encore mécontent de lui-même de s'être fait prendre au piège et de n'avoir pas réagit plus tôt, mais très soulagé d'être "libre". Il découvre au passage à quel point cette fille est dans le colimateur des professeurs et mésestimée des autres élèves. Cette solidarité implicite lui fait du bien. Il se sent soutenu, et j'ai l'impression qu'il s'est senti disculpé de sa propre colère contre elle. Quoi qu'il en soit, il est rentré beaucoup plus serein hier soir.

Sacré leçon pour lui, en bien et en mal. Il s'est pris 5 ans en 1 mois. Même sa façon de s'exprimer à changé...

Quant à la gamine en question, elle n'a pas complètement abandonné, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Elle tient des propos destinés à le dénigrer, et, inversement, vient lui demander de l'aide sous des prétextes divers et variés quelconques (besoin du n° de tél. d'une connaissance commune par exemple). Il ne répond plus ni à l'un ni à l'autre, et est tout à fait décidé à agir (auprès des surveillants généraux, ou en portant plainte) si elle continue trop longtemps ou si cela se réaggrave.
Sauf évolution particulière, je ne complèterai donc pas ce post.

Merci pour lui. Vos conseils lui ont permis d'être sûr de lui dans sa démarche de "rejet".

[cynthiaaa]

Moi je croit que je souffre de schizophrénie aussi

[nicole dubreuil]

C'est à dire ?