Profonde dysphorie

Forum schizophrénie, schizophrène
coldbea
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Inscription : 14 mai 2016, 12:26

Profonde dysphorie

Message par coldbea »

Bonjour bonjour,
J'ai 19 ans et toutes mes dents.
Vu qu'il n'y a pas de "groupe" qui corresponde exactement à mon sujet je post ici

J'ai depuis longtemps un drôle de cheminement psychique, a vrai dire je suis complètement perdu avec moi-meme depuis des années.
Quand j'étais petit, je me travestissais souvent, et vers l'age de 11 ans, j'ai appris ce qu'était la transexualité à la radio.
J'ai eu une belle-soeur avec qui j'ai partagé tout ces moments jusqu'à ce que ses seins poussent, et qu'elles commencent à se faire une idée
claire des genres masculins/féminins. Bref, à l'age où l'innocence se voit remplacer par ce que la société véhicule en général pour se faire accepter.
Je m'étais pas posé la question avant, juste la sensation d’être différent (et faible) par rapport aux autres enfants "normaux".

En fait le genre n'avait aucune importance à mes yeux, je me rappel n'avoir aucun tabou, je pouvais sortir ainsi vêtu, demander à ce qu'on m'achète
des chaussons roses en plein milieu du magasin, et en début de collège, j'ai raconté tout ça un peu trop vite à l'un et à l'autre, en disant haut et fort
que j'étais une fille, ce qui m'a valu de découvrir la cruauté des autres. et quand je parle des autres, je parle surtout du CPE qui a cherché à détruire ma scolarité (c'était catho comme collège).
Bref, la vie continue, et je grandis d'une drôle de manière. Depuis ces épisodes, mon "Modèle Opératoire Interne" est devenu très anxieux. Je mûri bien trop vite, comme un enfant traumatisé, j'ai la sensation qu'un réel fossé se creuse entre la "norme" et moi même.

A partir de la 3ème environ, ma "transexualité" devient périodique, elle revient sous forme de crise violente, me laissant parfois 2 mois sans y penser, je me met à fumer de l'herbe en fin d'année, au cours de l'année, j'ai eu mes premiers "ébats" sexuels avec ma copine, mais là encore fiasco total, j'ai eu du mal à plusieurs reprise à trouver le trou ^^ (comme quoi vaux mieux attendre un peu pour le faire).
Je ne trouve pas vraiment de figure d'attachement masculine, mon père est très absent (déjà divorcé il faut le savoir) et assez intolérant. Mon beau-père est quand à lui un ancien traumatisé de la DAS,qui a perdu sa mère très tot, il est relativement violent lorsqu'il s'énerve.

L'évolution à ainsi continué, j'ai rencontré une fille plus tard en fin de lycée, a qui j'ai expliqué toutes ces choses. A partir de ce moment, la relation à été différente, sexuellement aussi, je me rappel de beaucoup plus de moments tendres entre nous, comme si le besoin de "prouver" sa virilité était devenu futile, pour faire place à une sincère symbiose. Depuis cette histoire, je n'arrive plus à avoir de relation avec quelqu'un (homme ou femme, parce que les questions se sont posés) dans les deux cas, je suis mal à l'aise.
Bon j'ajoute aussi, que scolairement je suis devenu absentéiste, je bougeais pas mal avec une bande de potes, mais j'ai eu mon bac avec un peu de motivation malgré tout les avis des proffesseurs.

Bon ça c'était la partie tranche de vie autobiographique, maintenant on en vient à la situation présente:

Je suis en première année d'une école cher mais relativement prestigieuse dans le cinéma d'animation, malgré ça je gâche un peu ma chance
en étant toujours absentéiste (j'ai 3 heures de trajets par jour aller.retour, alors je me suis souvent "rendormi" le matin pour éviter ce stress).
Je fume pas mal, et j'ai l'impression d’être pris entre deux parts de moi-même: une qui se reconstruit socialement, et qui est heureuse de travailler dans ce domaine qui me passionne. C'est celle qui vit au jour le jour.
L'autre parti est un vide, un fabricant d'angoisse. J'ai du mal avec les autres, j'ai du mal à entretenir une conversation, j'angoisse à l'idée d'aller en soirée, et de pas avoir de moment pour m'isoler. Parfois cela n'a rien avoir avec mon passé de remise en question de mon genre, mais à d'autre moment tout cela devient une évidence qui me pousse à aller dans cette voie, et à chercher un psy pour prendre des hormones etc etc...

J'appel cette deuxième partie de moi-même la mélancolie, celle qui me rappel sans cesse au vide, à la mort, au néant de l'existence et à la futilité des choses que j'entreprend. Elle peux s’avérer très sombre, et je dois me préserver. Pour ceux qui connaissent Amer béton, c'est un peu la tentation du Minotaure, celle d'entreprendre "le coté obscur", car après tout si tout est futile, la retenue, le respect, l'intégrité, la morale l'est aussi.
J'ai constamment un affrontement intérieur, un monologue anxieux, entre une partie de moi-même qui cherche à vivre, à se nourrir de sagesse, à se cultiver, à se comprendre avant tout, et une autre, très cynique, faite de sarcasme, d'absolue auto-dérision, et plus profondément, de vanité.

Aujourd'hui une question se pose à moi chaque jour: suis-je bloqué dans cet affrontement intérieur car je refoule ma transexualité? Ou alors la transexualité s'est elle imposée à moi comme un échappatoire évident (de part mon histoire et mes expériences) à cet affrontement anxieux?
Suis-je trans OU "psycothique" voir schizophrène?

Bravo si tu viens d'accomplir ce marathon de la lecture chiante, je te fais un bisou de gratification.
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