dépression acouphène

Forum dépression réactionnelle
Akalan
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dépression acouphène

Message par Akalan »

Bonjour, je sais pas vraiment si je suis dans le bon forum parce que je me considère pas vraiment en dépression mais plutôt dans une souffrance, un sentiment d'injustice, une incapacité a m'en sortir poussés très profond.
Le contexte : il y a 1 an et 3 mois je travaillais en intérim dans une usine de conditionnement pharmaceutique, en gros mon boulot c'était de coller des cartons, fermer des boites, compter des sachets.. un boulot normalement assez cool et sans danger.
Jusqu'au jour ou le sort a commencé a s'acharner contre moi, on me met d'abord a un poste ou j'ai du scotcher des cartons durant plusieurs jours, ça a l'air de rien mais le bruit de la scotcheuse qui déroule m'a bien entamé les oreilles, j'ai commencé a avoir un très léger acouphène a l'oreille droite.
Une dizaines de jours après, sur une autre ligne j'étais en tout début de chaîne, la chef avait chargé une lesbienne qui se prend pour un mec décérébré de faire le ravitaillement en produits pour alimenter la chaine, et a un moment elle a décidé je ne sais pourquoi de ramasser les cartons parterre, pour se faire elle a tiré un chariot caisse de se style la en beaucoup plus grand http://images.kkeu.de/is/image/BEG/Appa ... 035-01.jpg,
juste à 1m de moi, et à un moment je ne sais encore pourquoi elle a ouvert très violemment la grille alors que normalement la retient pour pas que ça fasse de bruit, donc il suffit d'imaginer la hauteur et la puissance des ondes sonores générées par deux parois de métal grillagées qui cognent métal contre métal, mon oreille n'a pas survécu, je me suis retrouvé le soir avec un sifflement énorme,
ne sachant pas ce qu'était un acouphène je pensais que ça allait partir, j'ai commencé a me renseigner le week end pour voir que c'était quelque chose de permanent en général, j'ai commencé a devenir tout blanc, je me réveillais la nuit avec se sifflement monstrueux, j'avais l'impression d'être dans un cauchemar éveillé.
Aujourd'hui ce que je comprend encore moi c'est que j'ai continué a travailler comme si rien était, et comme je me suis rendu compte trop tard que c'était irréversible je n'en ai même pas parlé au patron ni a qui que ce soit les jours suivant, j'ai donc continué a travailler comme avant.

Les mois qui ont suivi l'acouphène a diminué, j'ai pris l'habitude de mettre une boule quiesce parce que avec l'acouphène j'ai aussi eu l'hyperacousie, soit une sensibilité exacerbé aux sons, surtout aigu, je ne supporte plus les bruits de grincement, les bruits de vaisselle, même regarder une vidéo sur mon pc m'est insupportable.
quelques mois après le trauma j'ai aussi eu en 3ième symptôme une douleur à l'intérieur de l'oreille, qui est venue d'un coup mais n'est jamais partie,
cette douleur augmente si je ne protège pas mon oreille, la sensation ressemblant a une brulure à l'intérieur de l'oreille, avec une sensation de trou, ou comme si quelque chose de minuscule s'enfoncait dedans, cela pourrait aussi s'apparenter à la sensation d'une cicatrice le lendemain.

L'acouphène a beaucoup diminué les mois suivant, ce qu'il en reste maintenant est un sifflement très aigu comme une alarme incendie que j'entendrais dans un appartement la porte fermée, ou le sifflement que faisaient les télés cathodiques quand elles étaient sur aucune chaine,
néanmoins l'hyperacousie, la brulure, et l'acouphène, plus le fait de devoir porter un bouchon de protection en permanence n'est vraiment pas facile a vivre, et cela fait plus d'un an que c'est comme ça.

En soi on pourrait croire que c'est anodin, et bien quand on le vie ça ne l'est pas du tout.
Déjà ça a bousillé ma vie sociale, le bruit dans les bars, les lieux bondés, voir même les discussions normales peuvent vite devenir trop fortes pour moi même avec le bouchon, quand aux fêtes foraines, aux salons divers, foires, etc y faut pas y compter non plus.
Ensuite ça a ruiné mes capacités a travailler, par la peur d'un second choque je n'ose plus faire d'intérim, et le travail est en lui même beaucoup plus difficile pour moi du fait que je souffre en permanence, et aussi du fait que se faire réprimander alors qu'on souffre deja comme un chien rien que pour aller travailler c'est insupportable, on a envie de pleurer que personne ne tienne compte de notre sort.
Ca a aussi détruit pas mal de choses dans ma vie, ne plus écouter de musique, ne plus écouter d'enregistrements de relaxation, sons binauraux, ne plus pouvoir profiter des promenades, de la nature, ne plus pouvoir vraiment se reposer, oublier totalement ce qu'est le silence, avoir cette sensation de brûlure en permanence, être sourd d'une oreille a cause du bouchon, ce qui est contraignant pour comprendre les conversations et qui en plus oblige a n'entendre que l'acouphène,
et le pire de tout je pense c'est de se résigner à vivre sa vie seul, parce que l'on ne sait pas combien de temps ou va tenir, et qu'il est inenvisageable de s'attacher à quelqu'un dans ses conditions, le plus tragique étant que quelque mois après mon accident auditif je fais la connaissance d'une personne qui entre 100000 n'aurait pas pu être plus que ça quelqu'un de la même planète que moi autant dans les ambitions que la sensibilité propre, que la compréhension des choses, la vie est d'un cruel avec moi impossible à exprimer, d'autant plus que j'ai un vecu et une vision très particulière de la vie et de la société a laquelle j'ai eu beaucoup de mal a m'adapter l'individu avec qui je voulais partager ma vie n'aurait pas pu être n'importe qui, et voila que je trouve le "pas n'importe qui" .... alors que je pensais cela impossible.
Donc en gros voila pour résumer la situation, je suis condamner à souffrir et vivre seul jusqu'au restant de mes jours, à trimer 5x plus que les autres pour supporter le travail, à vivre une vie de misère faite de souffrance, d'isolement, d'incompréhension à cause d'un handicape non seulement invisible mais aussi non reconnu, et a être en contact avec quelqu'un qui me touche beaucoup mais que je ne pourrais jamais approcher à cause de ça.
Il est ensuite difficile d'exprimer les nombreuses phases de déprime profonde suivi de sortie de la tête de l'eau que j'ai vécu, j'ai récemment re-subit une phase de déprime très profonde à cause de noel, le fait d'être en famille m'a fait repensé a mon passé ou j'étais heureux et ou ma famille était proche de moi, m'a fait réaliser que étant fils unique tout se terminerait avec moi, que ces gens qui m'avaient donné et élevé n'auraient jamais de continuité a cause de ça, que leur seul souhait que je sois heureux ils allaient l'emporter dans la tombe.
tout cela m'a remis aussi en face du fait que ce n'était pas un cauchemar mais bien la vie que j'allais vivre pour le reste de ma vie (j'ai seulement 30 ans), que j'étais deja mort en quelque sorte, juste au moment ou je commencais a redonner un sens a ma vie, pendant que des tas d'autres connards totalement insensible à quoi que ce soit mènent une belle vie,
bref je ne peux pas vraiment décrire le sentiment d'écoeurement, d'injustice, le gouffre sans fond dans lequel je noie la souffrance, cette vie perdue à cause d'une dégénéré qui a fait quelque chose de totalement stupide et inutile,
je ne sais plus quoi faire pour dépasser ma haine ni quoi que ce soit, pour retrouver le gout de me battre et de mener ma vie, désolé pour le pavé je ne pensais pas que ce serais si long
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: dépression acouphène

Message par Dubreuil »

Tout d'abord êtes-vous ( je le souhaite ) allé voir un spécialiste ?
En considération de votre handicap vous avez droit à des temps aménagés, un lieu adapté à vos trouble auditifs, et une participation financière.
Il vous faut repartir du début.
Si vous êtes toujours dans le même lieu de travail, déclarez que cela vient de survenir.
Votre arrêt de travail sera la première preuve de vos nuisances sonores.
Puis avec les résultats et le certificat de votre ORL, ( traumatisme ) allez voir un psychiatre à qui vous exposerez tout ce que vous nous écrivez.
Vous serez alors en arrêt travail prolongé ( dépression réactionnelle ) et vous pourrez demander dommages et intérêts pour les préjudices installés, ainsi
que des temps et lieux aménagés.. ou encore vous serez licencié avec une certaine somme d'argent.
Vous l'avez compris, tout cela grossièrement dit, mais pour que vous ayez dans l'optique qu'il n'est jamais trop tard pour faire valoir ses droits.
Côté audition, vous avez des séances de rééducation auditive, ou encore une opération chirurgicale adaptée pour faire cesser le volume.
En attendant pour supporter ce bruit de fond, trouvez un morceau de musique sur la même tonalité en le mettant légèrement plus fort durant un temps, puis plus bas par la suite.
Vous avez dans ce traumatisme une part psychologique qui doit être prise en compte dans une psychothérapie. Ce traumatisme peut être majoré du double d'intensité ( décuplé par l'angoisse et " l'attente " sonore ) et il se peut que par la suite les nuisances baissent considérablement.
Consultez également sur internet des associations mises en place pour les personnes présentant des acouphène, vous y trouverez certainement d'autre conseils, et ne vous sentirez plus seul et incompris..
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Ornicar
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Inscription : 28 déc. 2014, 01:20

Re: dépression acouphène

Message par Ornicar »

Bonjour,

Je me permets de répondre souffrant d'acouphènes depuis 10ans suite à un job d'étudiant.
Je comprends votre sentiment, pour ma part ce qui me gêne/manque le plus c'est de ne plus pouvoir avoir ne serait ce qu'une minute de silence.
Je voudrais ensuite vous dire que (heureusement) on s'y habitue. Il y a une grande part de psy dans la perception de ces sons. Plus on y prête attention, plus ils sont présent.
Pour ma part, je m'endors toujours avec de la musique à un niveau ridiculement bas. Il faut à tout prix éviter le silence. Petit à petit votre oreille s'habitue, et vous arrivez à oublier ces sons.
Il y a également de petit exercice, qui consiste à se boucher l'oreille avec la paume de la main, et de se tapoter légèrement l'arrière du crâne. Ceci génère de petit bruit sourd, et dans mon cas ceci apaise la gêne.
Un ORL pourrait aussi vous aider au niveau de l'hyperacousie. Pour l'acouphène, il n'existe malheureusement aucune solution aujourd'hui. Vous pouvez tenter des exercices de relaxation, de l'acuponcture, psychothérapie comportemental (corrigez moi, mais il me semble que celle ci est conseillé dans ce cas précis)...
Ensuite, il y a un site dédié à ce problème, où vous apprendrez pas mal de chose, notamment sur les médicament ototoxique pouvant aggraver vos symptômes...

Ne vous isolez pas, le stress, l'anxiété aggrave cette perception auditive...

Enfin, pour finir courage à vous, et je tenais à vous faire part de mon expérience, on arrive à les oublier et à vivre avec :)
Akalan
Messages : 4
Inscription : 18 déc. 2014, 21:27

Re: dépression acouphène

Message par Akalan »

merci de votre réponse,
l'acouphène et l'hyperacousie ne sont pas reconnus comme handicape, et depuis le trauma ça fait plus d'un an que je n'ai pas travaillé, j'ai de plus changé de région je suis a 600km de la désormais, n'ayant rien dit au patron mais seulement parler aux collègues il est difficile de faire quoi que ce soit maintenant. je suis aller voir un ORL et plusieurs médecins mais qui n'ont attesté de rien du tout, j'ai un simple audiogramme un peu près normal donc qui n'atteste de rien non plus. je suis déjà en contact avec plusieurs groupes de soutient et personnes.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19385
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: dépression acouphène

Message par Dubreuil »

On pourrait alors se tourner vers un choc traumatique " psychologique."
Que n'avez-vous pas pu supporter d'entendre quand vous étiez tout petit ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19385
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: dépression acouphène

Message par Dubreuil »

[quote="Akalan"]merci de votre réponse,
l'acouphène et l'hyperacousie ne sont pas reconnus comme handicape,
- Si. Mais en effet, faute d'appui, vous avez trop tardé.

je suis aller voir un ORL et plusieurs médecins mais qui n'ont attesté de rien du tout, j'ai un simple audiogramme un peu près normal donc qui n'atteste de rien non plus.
- C'est pour cela que je vous conseillais un psychiatre, pour une reconnaissance de l'handicap d'une façon détournée maintenant. ( possibilité MDPH )
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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