Toc psychologie

[granduc]

Bonsoir,

je m'appelle laurent,25 ans de Paris. j'ai déjà écrit un premier message en section sexologie mais je n'ai guère été rassuré. cela concernait un toc que j'ai depuis une semaine et demi. un dimanche, en après midi, j'ai eu envie de me masturber après quoi j'ai pris une lingette lavante pour me laver les mains. j'ai utilisé ensuite le robinet de la cuisine pour me nettoyer les mains avec du produit mais je suis resté depuis avec l'idée fixe qu'il restait du sperme sur le robinet. j'en ai parlé à mon père qui a nettoyé lui-même le robinet le vendredi suivant seulement je lui ai demandé de laisser couler de l'eau pour me rincer les mains que j'avais nettoyées auparavant en ayant peut-être touché mon pantalon sous la taille (à ne pas confondre avec la fois ou je m'étais masturbé car ça n'a pas été le cas cette fois-ci).

j'ai eu l'idée qu'il était nécessaire de laver encore une fois le robinet alors j'en ai parlé à mon père le lendemain (un samedi) qui a de nouveau lavé le robinet. je le regardais faire et une idée m'est venue que je sois entré en contact avec le robinet en sachant qu'avant j'avais lavé mes mains et que j'avais peut être effleuré mon pantalon sous la taille de nouveau. le lendemain (dimanche), j'ai nettoyé avec une lingette lavante le robinet sans le doute d'avoir touché mon pantalon sous la taille en me lavant les mains peu avant. seulement je suis avec le doute que cette seule fois ne suffirait pas, qu'il faudrait le nettoyer encore une fois mais quand je me lave les mains je suis toujours avec la peur de toucher mon pantalon sous la taille (là ou se trouve le sexe) sans faire exprès. d'ou je me dis que je ne peux pas nettoyer le robinet tant que mes mains ne sont pas propres. est-ce que vous pensez que je peux quand même le faire ?

en outre, je fais appel à la psychologie pour mon toc, je vois une psychologue qui a la spécialité analytique et quand je lui évoque ce souci elle reste silencieuse bien que parfois elle intervienne dans la thérapie. ce qui me questionne c'est de savoir si je peux lui faire confiance. j'ai testé pas mal de psys seulement chaque fois il y avait un point qui me dérangeait chez lui. soit c'était le visage qui ne me plaisait pas, soit le fait de ne pas être à l'aise, soit la fréquence à laquelle je devais venir qui impliquait un coût assez fort (le psy ne souhaitait pas me voir moins qu'une fois par semaine dans ce cas) soit la méthode qui ne me convenait pas (une cure type me mettait mal à l'aise car le psy n'intervenait que très peu) ou bien un manque de confiance. dans le cas de la psy que je vois, au départ c'était sa tête qui ne me plaisait pas trop mais j'ai fait l'effort de continuer et maintenant ça ne me pose plus problème. seulement apparaît maintenant un manque de confiance en elle. est ce que c'est à votre avis une forme de résistance ou bien un réel manque de confiance ? je suis à l'aise avec elle mais il faudrait quand même que je sache ce qu'il en est de cette question pour changer de psy ou pas. je sais que je pourrais lui parler de ça la semaine prochaine mais je souhaitais avoir un avis de votre part svp.

merci,

laurent.

[Dubreuil]

Comme vous vous analysez à tout bout de champ parce que vous avez peur d'être envahi par votre phobie, il est normal que vous passiez tout au crible autour de vous. Et que votre psy soit au centre de votre réflexion puisque vous attendez d'elle qu'elle vous aide, et éventuellement vous donne " les clefs " pour " guérir " ?
Si c'est une analyste il est normal qu'elle soit souvent silencieuse, son travail ne se passe pas autour du symptôme ( vos tocs ) mais dans les " liens " qu'en parlant vous pourrez en faire en rattachant votre comportement phobique à ce qui vous a justement " obligé " à trouver une parade, face à un traumatisme dont vous ne vous rappelez plus.
Même si un analyste a parfois " une petite idée " de ce qui se passe ( et de ce qui a pu se passer psychiquement ) son rôle est justement de ne rien dire pour que ce soit vous qui arriviez à la compréhension de votre symptôme et à sa raison d'être.
Cela ne sert à rien d'apprendre par quelque d'autre ce qui se passe ou s'est passé, c'est justement le fait que ce soit le patient qui d'un coup se rappelle, repasse par le cheminement inverse, qui va le libérer de ses angoisses.
Ou de ce qu'il a mis en place pour ne pas être angoissé. Et qui l'angoisse plus encore que la vraie raison.
Entendre ne veut pas dire intégrer. Chacun à son temps et son rythme pour décoder son passé. A mon sens vous devriez continuer à lui faire confiance.
Ce qui se passe en ce moment n'est pas nouveau pour vous, dès que vous sentez que vous allez être angoissé par quelque chose, vous l'évitez. C'est ce qui se passe avec votre psy.
Il se peut que ce soit " une résistance " qui amorce justement un réel début d'analyse de VOTRE part. Vous ne doutez pas d'elle, mais de vous.
Pourtant c'est vous qui savez. C'est obscur, c'est enfoui au fond de vous, mais le temps que vous avez mis à bien tout " refouler " est égal à celui que vous allez mettre " à trouver ".
Courage.

[granduc]

Bonjour Dubreuil,

merci de m'avoir répondu. je tenais quand même à préciser que la psychologue que je voyais parlait plus que dans une cure type. cela ressemble à une thérapie mais j'ai le sentiment que son discours manque de pertinence. est-ce que vous pensez que c'est toujours une résistance malgré ce point ? en outre, je remarque que vous ne vous êtes pas prononcé sur la question relative à mon toc. est ce que vous pouvez le faire svp ?

merci,

laurent.

[Dubreuil]

Une analyste n'a pas de grands discours, elle " n'explique pas ", elle pointe un mot, une phrase, une idée, un silence pour faire un lien avec quelque chose qui s'est dit une autre fois à une autre séance , et qui à son sens peut faire avancer le questionnement de son patient.
Ex, si vous ne voulez pas parler de votre mère, un jour et que votre analyste dit quelque chose que vous ne saisissez pas :
Vous : - J'ai besoin d'ailes pour vous suivre..
L'analyste : - Vous avez besoin d'ELLE