garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

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Dubreuil
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par Dubreuil »

[quote="corto maltese"]
Et puis j'ai réalisé qu'elle avait peut-être été violée, par son père ou quelqu'un d'autre. Ceci expliquerait ainsi beaucoup de chose (ou bien je suis un amant déplorable, on ne peut pl'écarter complètement bien entendu, mais mon ex-femme m'assurait du contraire. D'autre part, excusez-moi de dire ça ainsi mais chez les femmes comme chez les hommes, il y a des manifestations physiques qui ne trompent pas...).
Je suis si triste quand je repense à tout ça. J'aurais voulu m'en rendre compte avant, et la prendre dans mes bras pour lui dire "j'ai deviné, ne dis rien, ce n'est pas ta faute, personne ne te juge pour ça, ça ne change rien à mes sentiments pour toi, je suis là pour toi, tu es la fille la plus formidable que j'ai jamais rencontrée, je t'aime". Quel gâchis...
*** Il et possible que ce que vous avancez soit vrai pour cette personne, mais il se peut également que ce soit le grand classique du symptôme hystérique qui se retrouve chez certaines personnes n'ayant pu, pour une raison ou une autre ( et pas forcément un viol ) accéder à la résolution de leur Oedipe
Regardez sur internet : l'hystérie ( psychanalyse ).


Je m'en veux de ne pas avoir résisté, d'avoir cédé. Je suis en colère car la seule personne à qui j'en avait déjà parlé -mon ex-femme- m'a dit que mon agresseur était sûrement une victime lui-aussi.
*** Là encore, vous ne pouvez pas en être certain. Et c'est très bien que ce soit votre " ex ", car cette réflexion marque une froideur terrible. Tellement étrange que c'était peut-être pour elle, une façon de minimiser quelque chose de son propre passé. Ou juste une grandeur d'âme totalement déplacée !
Ce qui est certain c'est que vous avez subi un traumatisme sexuel qui n'a pas été entendu par des adultes au moment où vous en étiez victime.
Ce n'est pas parce que l'on a eu soi-même des sévices que l'on peut en faire à l'autre. C'est alors de la perversion. Et un pervers recommence, votre agresseur est u homme comme vous maintenant, et je présume que vous n'avez pas porté plainte. Ce qui lui a peut-être permis de " recommencer " ailleurs..

La victime s'inquiète toujours de son bourreau, elle pense qu'elle est responsable de ce qu'il lui a fait. Elle lui trouve des excuses.
Quand vous atteindrez la colère contre cet enfant sans vous poser d'états d'âme ( pour lui trouver AUJOURD'HUI des circonstances atténuantes, vous commencerez à aller mieux.
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corto maltese
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par corto maltese »

Merci pour cette réponse !
DUBREUIL a écrit :
corto maltese a écrit : Et puis j'ai réalisé qu'elle avait peut-être été violée, par son père ou quelqu'un d'autre. Ceci expliquerait ainsi beaucoup de chose (ou bien je suis un amant déplorable, on ne peut pl'écarter complètement bien entendu, mais mon ex-femme m'assurait du contraire. D'autre part, excusez-moi de dire ça ainsi mais chez les femmes comme chez les hommes, il y a des manifestations physiques qui ne trompent pas...).
Je suis si triste quand je repense à tout ça. J'aurais voulu m'en rendre compte avant, et la prendre dans mes bras pour lui dire "j'ai deviné, ne dis rien, ce n'est pas ta faute, personne ne te juge pour ça, ça ne change rien à mes sentiments pour toi, je suis là pour toi, tu es la fille la plus formidable que j'ai jamais rencontrée, je t'aime". Quel gâchis...
*** Il et possible que ce que vous avancez soit vrai pour cette personne, mais il se peut également que ce soit le grand classique du symptôme hystérique qui se retrouve chez certaines personnes n'ayant pu, pour une raison ou une autre ( et pas forcément un viol ) accéder à la résolution de leur Oedipe
Regardez sur internet : l'hystérie ( psychanalyse ).
Ne m'y connaissant que peu en psychanalyse, je n'avais pas envisagé cette hypothèse ! Je ne souhaitais pas en dire plus sur la souffrance de cette femme -qui m'a beaucoup impressionnée et marquée, un peu comme Sherlock Holmes l'a été par Irène Adler. On peut rajouter à la panoplie : troubles alimentaires (ancienne obèse), dévalorisation de soi -physique et psychique, problèmes relationnels au travail, difficulté dans le partage de l'intimité, conduite addictive (TROP de cigarettes, shopping...), facilité à donner son corps à d'autre mais honte de sa nudité et j'en passe.
Si j'ai bien compris mes lectures et votre hypothèse, n'ayant pas pu "régler ses comptes" avec son père, elle les réglerait avec ses amants ? Peut-être alors cherche-t-elle un homme "surpuissant" (père fantasmé par la petite fille) pour s'abandonner complètement ? Et mon analyse personnelle de l'explication par le viol serait alors la projection sur elle de mes propres troubles non résolus ? Aussi intéressant que troublant...



Je m'en veux de ne pas avoir résisté, d'avoir cédé. Je suis en colère car la seule personne à qui j'en avait déjà parlé -mon ex-femme- m'a dit que mon agresseur était sûrement une victime lui-aussi.
*** Là encore, vous ne pouvez pas en être certain. Et c'est très bien que ce soit votre " ex ", car cette réflexion marque une froideur terrible. Tellement étrange que c'était peut-être pour elle, une façon de minimiser quelque chose de son propre passé. Ou juste une grandeur d'âme totalement déplacée ! Je devine une pointe d'ironie amère...
Ce qui est certain c'est que vous avez subi un traumatisme sexuel qui n'a pas été entendu par des adultes au moment où vous en étiez victime.
Ce n'est pas parce que l'on a eu soi-même des sévices que l'on peut en faire à l'autre. C'est alors de la perversion. Et un pervers recommence, votre agresseur est u homme comme vous maintenant, et je présume que vous n'avez pas porté plainte. Ce qui lui a peut-être permis de " recommencer " ailleurs.. Bien sûr, je n'ai pas porté plainte. En fait, à aucun moment, cela ne m'a parut être une chose envisageable, ça ne m'a même jamais traversé l'esprit jusqu'à récemment. Mais je pense qu'il y a prescription maintenant, d'autant qu'il avait mon âge au moment des faits, et était donc mineur. Bon je suppose qu'il y a plus qu'une logique simplement judiciaire dans la démarche. Un processus de dévoilement au monde, qui doit je suppose faire partie du processus d'acceptation et de gestion du problème. En ce moment, j'hésite à en parler à mes parents par exemple... Je crois même qu'il va falloir évoquer cela au travail car j'y souffre et mon employeur n'écoute pas pas ma souffrance....

La victime s'inquiète toujours de son bourreau, elle pense qu'elle est responsable de ce qu'il lui a fait. Elle lui trouve des excuses.
Quand vous atteindrez la colère contre cet enfant sans vous poser d'états d'âme ( pour lui trouver AUJOURD'HUI des circonstances atténuantes, vous commencerez à aller mieux.
Je lui en veux c'est sûr. Mais je n'arrive pas à me détacher de l'idée qu'il n'avait pas connaissance de la portée de ses actes. Je crois comprendre -et c'est ce que je m'efforce de faire- que je dois me concentrer sur moi, ma souffrance et non la sienne.
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corto maltese
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par corto maltese »

Je remets encore un message... Non pas que ma situation se soit améliorée, mais j'espère tout simplement que cela me fera du bien d'écrire ici. Mon sac est tellement plein, tellement lourd à porter, que j'ai, ces jours-ci, l'impression que la cocotte minute va exploser. Aller cher le psy me fait, globalement je crois, du bien. Pourtant, le besoin que j'ai de hurler, de faire sortir le mal qui me ronge, est inextinguible. Il faut que j'en parle encore et encore, que je vomisse tout cela jusqu'au bout, en espérant aller mieux...
J'ai passé un été épouvantable, pendant que le psy était en vacance, à revenir sur les événements de mon passé que j'ai déjà évoqué ici. Des choses me sont revenues, et puis d'autres questions aussi.
Globalement, je dirais que mon agresseur avait créé, à mes yeux, un climat d'insécurité totale dans l'école. Les coups étaient très réguliers, sinon quotidiens. Les simulacres de fellation forcés entourés de plusieurs attouchements intrusifs. Des brimades et des humiliations.
Des souvenirs plus précis des scènes de viol me sont revenus. Le "tunnel" de l'école où cela se déroulait - la lumière aveuglante à son extrémité.
Les vêtements d'enfants que nous avions.
Le bruit fait par les autres élèves sur la cour (maintenant, je ne supporte pas les cris d'enfant).
L'odeur, le goût (j'ai la nausée rien que d'y penser).
Quelques détails sur les autres garçons présents à ce moment-là. Je suis resté avec certain d'ente-eux jusqu'au CM2. Un surtout, s'est montré violent par la suite, frappant facilement (encore des coups et de la crainte pour moi). Un autre, au moment de son adolescence, n'est pas passé si loin de la case prison m'a-t-on dit... Comment savoir si il y a un lien avec tout cela... ?

J'ai parlé de tout cela à ma mère (la pauvre !), et ce fut l'occasion d'apprendre que j'avais un oncle pédophile ! Du coup, j'e m'interroge sur cet oncle et les souvenirs que j'ai du sous-sol de sa maison - une partie de sa maison qui était "son coin" et où sa femme ne descendait pas... Mais les enfants (dont moi), oui... Rien de spécial ne me revient pourtant. Peut-être ne s'intéressait-il qu'aux filles ? De nouvelles questions...

Pour l'instant chaque journée est vécue au prix de gros efforts. Je vois bien que je me retire peu à peu du peu de vie sociale que j'avais. La perspective d'une rencontre amoureuse me parait absolument inenvisageable. Et si tel était le cas ,je crois que je ne saurais pas quoi dire, ni quoi faire dans l'intimité. Cette perspective me remplit d'effroi et de désolation tout à la fois.
Globalement, j'en suis arrivé au constat qu'aucune femme ne m'avait dit "je t'aime" de façon sincère. J'ai le sentiment de ne pas être aimable, dans tous les sens du terme. Quand je me voie en photo ou que je lis mon CV, j'ai l'impression que cela concerne quelqu'un d'autre.
Au boulot, on me demande d'aider des jeunes à construire leur vie alors que je rate la mienne tous les jours, et je suis très, très fatigué de faire semblant.
Merci de m'avoir lu.
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Dubreuil
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par Dubreuil »

Je ne sais pas si vous y trouverez un quelconque réconfort, mais au moins des échos à votre martyr, si vous le voulez, lisez : psychotraumatologie, sur mon site internet : http://www.psychomotricienne-analyste-nice.fr
Il est primordial de prendre le temps de parler à son psy, de tout dont on se rappelle, non parce qu'il peut intervenir, mais parce que ce sera cela en moins à porter en vous. Qu'un " tiers " en soit informé, en toute neutralité, vous permettra progressivement de continuer votre route, du moins de la reprendre... On ne peut pas effacer le passé, mais on peut se dégager de ce qui ne nous appartient pas, comprendre que l'on a été victime et ne plus en culpabiliser, savoir que l'on possède en soi des univers intacts, inviolables, qui vivent et attendent la lumière..
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corto maltese
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par corto maltese »

Merci pour le lien, et votre réponse, que je prends comme un encouragement. Toutefois, je ne sais qu'en faire pour l'instant... Je sais bien que je ne suis pas la seule personne à avoir vécu cela -les victimes de viol sont légion, malheureusement.
Actuellement, je prends conscience de certains événements passés, d'à quel point mes relations n'étaient pas équilibrée dans la mesure où je me plaçais dans une situation de dépendance vis-à-vis de l'autre pour combler "le trou" laissée par une enfance qui, manifestement, ne s'est pas déroulée dans des conditions idéales, loin s'en faut. J'ai accepté par exemple, par peur de l'abandon, que mon ex-femme me traite comme une serpillière, et j'ai cédé à sa pression pour accepter d'avoir des rapports sexuels qui, en fait, me rendaient extrêmement mal à l'aise (je n'était "pas là", sensation d'étouffement et d'oppression, difficulté à ressentir du plaisir et j'en passe...)
Là, je me débat avec des bribes de souvenirs auxquels je voudrais donner du sens. Mais je manque de mémoire sur tout cela. Je me demande si l'hypnose pourrait être une réponse pour faire remonter à la surface tout ce que mon cerveau a pu stocker sans que j'en ai conscience... Est-ce que quelqu'un a essayé ?
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Jeannette
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par Jeannette »

Oui, j'ai essayé. En vain. Ce qui ne veut pas dire que cela ne fonctionne sur personne...
Mais depuis, j'ai compris que la clé était moins dans le fait de me souvenir que dans le fait de me libérer de mes souvenirs.
Ce qui bloquait mes souvenirs, c'était la peur de ce que j'allais y trouver. Mais en réalité, cela ne change rien à ce que je suis aujourd'hui : que je m'en souvienne ou pas, les faits sont les mêmes et ont eu les mêmes conséquences sur ce que je suis.
Et le gag, si j'ose dire, c'est que c'est depuis que je ne cherche plus à me souvenir et que je me "moque" de ce que je vais trouver que ces souvenirs reviennent. Mais quoi que j'y trouve, ils ne me touchent (presque) plus. Je me suis reconstruite sans eux et ils ne me remettent pas en cause. Ils ne font que confirmer ou expliquer des choses que j'ai déjà exprimées ou évacuées par ailleurs.
Si quelque chose s’oppose à toi et te déchire, laisse croître, c’est que tu prends racine et que tu mues. A. de St Exupery - Citadelle
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corto maltese
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par corto maltese »

Merci pour la réponse Jeannette.
Séance pourrie chez le psy aujourd'hui. Afin de lui faire comprendre comment je ressentais mon quotidien, j'avais amené un bouquin de M. Salmona pour en lire un passage. Il y avait quelques ligne sur la mémoire traumatique, et il s'est énervé, en qualifiant ce concept de "fable". "Vous avez l'esprit scientifique, comment pouvez-vous croire à cela ?", m'a-t-il demandé. J'ai eu l'impression que ce mouvement d'humeur l'emportait chez lui sur tout le reste de la séance. Cela a ébranlé la confiance que je pouvais mettre dans ce processus.
Je me suis bien gardé -mais j'ai peut-être eu tort- de lui donner mon point de vue sur la psychanalyse (lui est membre de la cause freudienne) qui pour moi n'est sûrement pas une science dans la mesure où rien de ce qu'elle avance n'a jamais été prouvé scientifiquement. z élevé). En revanche, je ne nie pas que son principe de raconter pour libérer puisse avoir un effet bénéfique, même si je crois savoir que Freud lui-même avait un taux d'échec assez élevé. Pour l'instant, je ne vois pas dans mon cas de transformation concrète, mais la route n'en est probablement qu'au début...
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Dubreuil
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par Dubreuil »

La psychanalyse ne fait pas de promesses fallacieuses, elle n’a pas le leurre de la guérison ni un paradis à proposer, on s’y présente nu pour apprendre à ne compter que sur soi-même, avec sa volonté et son courage pour affronter le mal qu’on nous a fait, et tenter de maîtriser le feu qui alimente nos pulsions.
Pas plus la psychanalyse ne cherche à « socialiser », pas plus elle ne cherche à « dédramatiser » ce qui a été vécu. Nul ne peut rassurer, banaliser, donner ses propres limites à la souffrance de l’autre. Notre douleur nous appartient, elle doit s’exprimer dans nos mots, en son temps et son heure.
Si la psychanalyse propose une interprétation supportable qui fera sens dans l’histoire du patient, elle ne cherche pas à le « déculpabiliser », ce serait arrêter le processus de son désir de vie, nier en lui ce qui s’y parle et monte à sa mémoire pour S'ENTENDRE PARLER, de sa souffrance, de ses croyances, de ses avancées.
En psychanalyse, les idées, les croyances, les découvertes, les espoirs, la souffrance de la personne, sont reçus en silence et dans le respect de l'analyste, qui par la suite en fera " des liens signifiants " afin d'accompagner son patient dans la découverte de ses propres ressources psychiques, et de sa propre créativité pour y remédier au mieux, à son rythme et dans l'originalité de sa propre personnalité.
Aucune comparaison donc, avec le charlatan que vous côtoyez, qui a perdu son éthique et la mesure prodigieuse qu'est une technique des plus performante jusqu'à ce jour pour aller au coeur de l'inconscient déraciner le mal de vivre.

Nicole Dubreuil
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Jeannette
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par Jeannette »

Difficile d'en dire plus sur la psychanalyse, alors en tant que scientifique de formation universitaire je rajoute quelques remarques sur d'autres aspects :
Rejeter une "théorie" parce que la "science" ne l'a pas prouvée, c'est penser que seul existe (ou est "acceptable") ce que les scientifiques ont (déjà) localisé, mesuré, modélisé ou expliqué et donc savent prédire.

C'est oublier que
- dans de nombreux cas, les scientifiques constatent voire mesurent (une partie) des conséquences, sans jamais avoir réussi à constituer de modèles mathématiques corrects expliquant correctement les causes ou capables de prédire ces conséquences (exemple comme un autre, les arcs électriques et la foudre),
- les modèles "vérifiés" le sont dans des conditions de laboratoire tellement maîtrisées et précises que c'est à se demander si elles correspondent encore à la réalité,
- nous sommes loin d'être capable de tout mesurer, ne serait-ce que parce qu'il faudrait justement commencer par savoir quoi mesurer, et où le trouver pour cela...
- si l'on allait au bout de ce raisonnement, on devrait considérer que tout ce qui n'a pas encore été expliqué n'existe pas, et ne mérite donc pas d'être étudié.
- de nombreuses théories scientifiques reposent sur l'existence d'éléments qui n'ont jamais été mesurés et ne le seront peut être jamais. Exemple de la théorie des ondelettes.
- les neurologues "visualisent" depuis quelques années la catharsis utilisée par Freud. Mais sont incapables de localiser ou mesurer les souvenirs.
- etc.

En fait, depuis le temps des cavernes, l'homme cherche une chose : se protéger d'un environnement agressif. Et comme il n'est pas capable malgré toutes ses tentatives de voler comme un oiseau, courir comme un jaguar, se battre comme un grizzli, etc, la meilleure solution qu'il a trouvée est de tenter de comprendre ce qu'il se passe pour prédire le danger et avoir le temps de mettre une protection en place. Autrement dit répondre aux grandes questions du "pourquoi, pour quoi, comment ?"
De ce besoin sont nées les religions, les superstitions, ... et maintenant les sciences.
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corto maltese
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Re: garçon agressé par un autre garçon à l'âge de 5 ans

Message par corto maltese »

Merci pour vos messages à toutes deux.
En ce moment je ressent le besoin d'alimenter le post que j'avais ouvert. Peut-être parce que je ne trouve pas mon compte pour l'instant dans ma démarche avec le psy. Des fois je me dis que cela vient d'une espèce de confiance que je n'arrive pas à trouver avec lui (pas plus qu'avec le précédent du coup); des fois je me dis que cela vient de moi, que j'espère trop de résultats et/ou trop vite (je ne le vois que depuis mai, à raison d'une séance par semaine).
Par exemple, je me rends compte que je ne dis pas tout sur mon état d'esprit. Pendant l'été, j'ai très sérieusement songé à me foutre en l'air, mais je ne lui en ai pas parlé. C'est comme si avec lui, je projetais aussi mon "faux self" pour faire genre "hey, tout ça est horrible, mais je suis fort et je gère". Alors qu'en fait je ne suis sûrement pas si fort, puisque j'ai du mal à gérer. Je survis plus que je ne vis.
Je ne sait que faire du coup : continuer ou arrêter ? Changer encore ? Mais trouverais-je quelqu'un pour m'aider à vider cette boîte de pandore ? Arriverais-je, aurais-je la force de recommencer à raconter mon histoire depuis le début ? Beaucoup de questions qui se rajoutent aux problèmes du quotidien qui n'est pas toujours simple. En attendant, je m'absorbe dans le boulot pour y penser le moins possible et oublier la solitude et mes difficultés à aller vers l'autre (j'en suis au point où la diffusion d'une pub Meetic à la télé me pousse à changer de chaîne et me déprime pour plusieurs heures ;) )
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