Un viol?

[auxine]

Bonjour,

Toute première fois que je m'exprime ainsi. C'est en effet plus facile d'assumer en tant que "mots-sur-un-écran". Une question me ronge: viol ou pas?

Il y a de cela 7ans je suis rentrée en voiture avec un jeune homme après une soirée. J'étais alors en pleine possession de tous mes moyens (=pas sous effets de l'alcool). Ce jeune homme m'avait fait des avances 2ans auparavant que j'avais repoussé, non seulement il ne m'intéressait pas, mais je suis lesbienne. Sur le chemin, il me dit que l'on va passer par chez lui, qu'il a quelque chose à remettre à quelqu'un pour un travail, que je pourrais me reposer (j'étais très fatiguée et avait une réunion de famille ensuite). J'accepte. Chez lui il dit qu'il va se reposer un peu aussi, qu'il n'est pas tout à fait l'heure de ce qu'il avait à faire. Nous nous couchons. Il tente un rapprochement, je le repousse. Il tente plusieurs fois, à plusieurs reprises je le repousse et lui dit non. Le sommeil commence à m'envahir, il tente de nouveau, se frotte contre moi. Je fais mine de dormir, pensant que fasse à mon "sommeil" il va bien s'arrêter, mais il continue. Il commence à aller plus loin, je rejette ses avances de nouveau, mais il insiste. Je lui dit non à maintes reprises, je pleure, je lui dis que j'ai mal, mais je ne fais rien de plus physiquement. Je ne sais pas pourquoi, mais il ne m'est pas venu une seule fois à l'esprit de le repousser physiquement, comme si mon corps n'y avait pas pensé, comme s'il n'y avait que ma tête qui était capable de réagir, de lui parler, de lui dire non, de pleurer. Puis je m'endors, sûrement... Je ne me souviens en tout cas plus de rien jusqu'au moment où il me raccompagne enfin chez moi. Il n'avait bien sûre pas de travail à faire, rien à remettre à personne. En tout cas il n'en a rien fait! Sous le choc je lui demande pourquoi il n'a pas arrêté quand je lui ai dit non, quand je lui ai dis que j'avais mal, quand je pleurais. Il dit qu'il n'avait pas vu que je pleurais. Je lui demande s'il a mis un préservatif, il me dit non, qu'il pensait que je prenait la pilule, que ce n'était pas la première fois. Alors que je suis ouvertement lesbienne, qu'il le savait. Il me dit alors que de toutes les façon je ne crains rien, qu'il a fait des analyses, qu'il est stérile. Je lui dis que je n'ai pas confiance, il m'accompagne à la gendarmerie où je demande la pharmacie de garde. M'accompagne à la pharmacie où il paie la pilule du lendemain pendant que la pharmacienne me fait la morale, 'expliquant que ce n'est pas un moyen de contraception. Pendant out ce temps je ne dis rien. Je ne réalise de toutes les façons pas vraiment. Ce sont des proches qui mettent des mots sur ce qui m'est arrivé, et alors je réalise que oui, c'était un viol. Mais en était-ce vraiment un? Suis-je légitime? Au final j'ai fais semblant de dormir quand il se frottait, et puis après, jamais je ne 'ai repoussé physiquement même ses mes mots étaient clairs. Et puis il y a tout ce chemin de retour effectué avec lui en presque-toute-normalité....

C'est à tel point que je n'assume pas de raconter mon histoire complète, même pas à ma psy. Parce que je ne me sens pas légitime. Ne rien avoir fait physiquement, avoir laissé faire au début (seulement quand il se frottait) en faisant semblant de dormir. Comment mettre des mots et les assumer en lien avec cette histoire complète si je n'arrive pas à me sentir légitime?.. Le suis-je?

[Elena75]

Ne pas te sentir " légitime" n'a rien à voir dans l'histoire.

NON est une réponse. Il n'est pas idiot. Il entendait parfaitement quand tu entendais quand tu disais non et essayais de t'endormir.

je pense que tu n'as pas vraiment régi car tu ne réalisais pas que cela t'arrivais, que cela pourrait t'arriver à TOI.

Il n'y pas de peur de ne pas être légitime selon moi.On n'appelle un chat, un chat.

Un viol est une relation non consenti. Surtout cela a des répercussions sur ton bien, être, ta santé..

Je pense que tu devrais en discuter, en parler.. cela te fera vraiment du bien.

Je te souhaite de trouver tes réponses, d'être patiente et de réaliser que OUI, tu es était paralysé. mais OUI, cela était un viol, donc une relation non consenti.

[auxine]

Il faut appeler un chat un chat, c'est que je répondrais à n'importe qui aurait ce discours. Un non est un non.

Mais ce n'est pas si simple dans ma tête. J'étais là, j'étais présente à ce que je vivais, je n'étais pas dissociée, je n'avais pas peur de mourir, j'ai exprimé mon désaccord, j'aurais été capable de réagir physiquement (même si je n'ai aucune idée de si ça aurait fonctionné, même si j’étais enfermée à clé dans cet appartement), il s'agissait d'une barre d'immeuble aux cloisons fines, j'entendais la télévision des voisins, ils m'auraient sans doute entendu si j'y avais pensé. En réalité tout ce que j'ai fais c'est parler et pleurer.. Pas grand chose en somme. Pas un seul instant il ne m'est venu à l'esprit de faire autre chose. Il se pose vraiment dans ma tête cette question de différence entre le ressenti et les mots que l'on peut poser de manière légitime. Même si, si c'était quelqu'un d'autre je penserais pas ça...