Violences conjugales et justice, un leurre...

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Julie82800

Re: Violences conjugales et justice, un leurre...

Message par Julie82800 »

"CHAPITRE 3" En ce dimanche pluvieux, nous dirons

Ce qui va suivre n'est pas forcément dans un ordre chronologique, enfin un peu... mais pas toujours... Ce seront des "tranches de vie" par thématiques peut-être...

En fait, ce que je cherche, c'est "témoigner". Pour qui ? pour quoi ? pour les générations à venir peut-être... pour moi aussi, pour tourner la page, fermer ce livre, et en ouvrir un autre...

Que se passa-t-il donc ensuite ? Ben, il y eu ce que je baptiserais les "violences routières". Alors, ça consiste en quoi ? Hé bien, c'est très simple. D'abord, il y eut cette fois, où nous n'étions pas encore mariés. Nous étions dans le sud de la France, en vacances. Il n'aimait pas conduire. C'était moi qui devait conduire le plus souvent. Il acceptait rarement de me relayer au volant. Lui, il tenait la carte "routière".

Il s'insurgeait contre les autoroutes beaucoup trop chères, contre les stationnements payants des lieux touristiques. Moi, je trouvais, qu'il n'avait tout à fait tord, et cela m'amusait de contourner le problème, en prenant les petites routes et en cherchant à stationner loin de la "foule", ce qui n'occasionnait d'ailleurs souvent guère plus de 5 mn de marche à pieds.

J'étais chargée d'élaborer les itinéraires routiers plaisants, qui nous permettraient d'éviter "l'escroquerie" des autoroutes. Et un jour, alors que nous cherchions notre route dans des paysages sublimes, sur des petites routes magnifiques, mais un peu mal indiquées, furieux, il déchira la carte routière, et la jeta par la fenêtre de la voiture, alors que nous roulions.

Tout cela était ma faute, bien entendu, je faisais chier avec ces petites routes. Il hurlait et me disait de continuer à rouler. Il se calma néanmoins assez rapidement, lorsque je suggérais qu'il était peut-être encore temps, de faire demi-tour pour aller chercher les morceaux de la carte, avant que le vent ne les emporte.

On fit demi-tour et on retrouva la carte. Trop bonne pâte, je pris cela avec humour, défroissant la carte, rassemblant les morceaux : "Bon, ben maintenant, on va essayer se savoir où on est..." La beauté des paysages, le soleil, etc me faisaient vite oublier.

(Je vais manger un morceau, et je reviens pour la suites des "violences routières")
Julie82800

Re: Violences conjugales et justice, un leurre...

Message par Julie82800 »

Finalement, je crois que je ne vais pas la raconter ici la suite. Peut-être ailleurs, sous une autre forme, à un autre moment, je ne sais pas encore...

Ce dont j'ai envie en ce moment, c'est "jouir", jouir de ne plus l'avoir sur le dos, jouir de flâner sur mon canapé si ça me chante.

ME REPOSER !!! Car qu'est-ce qu'il a pu me fatiguer. Boire une bière. Lire. Faire le jardin. Aller danser. Manger ce que je veux. Sortir. Partir en vacances. VIVRE !!!
TROUSSIER
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Re: Violences conjugales et justice, un leurre...

Message par TROUSSIER »

Julie82800 a écrit :Bonjour à tous et toutes,

Ceci sera un témoignage un peu long, mais j'ai besoin d'écrire tout cela et que cela puisse être lu par un certain nombre. Ici, m'est apparu comme le meilleur endroit pour l'instant, pour me soulager, en attendant plus : publications, livres, œuvres militantes, etc, car je suis "révoltée".

Comment tout a commencé ?

J'avais 17 ans. Les vacances, un jeune homme, qui me fit sa cour de façon très séduisante. Séduite, je fus rapidement amoureuse. Habitant à une centaine de kms l'un de l'autre, on se voyait les week-ends chez mes parents ou chez les siens.

Nous flirtions d'abord, n'ayant aucune expérience sexuelle l'un et l'autre (en fait, c'est ce qu'il me fit croire, lui en avait, mais m'avait menti sur ce point). Un jour, il me demanda de lui raconter, les flirts que j'avais connus avant lui. J'en avais eu quelques uns, et les lui racontait sommairement en toute sincérité. Je n'étais pas tout à fait prête, vu mon jeune âge à avoir des relations sexuelles avec lui, bien que je le désirais (les nombreuses inquiétudes que l'on a à cet âge me faisaient hésiter). Et là, il me dit d'une façon assez méprisante : "Tu me refuses, ce que tu as sûrement dû accorder à tous les autres." Je fondis en larmes. Il ne s'excusa pas et me regarda pleurer impassible. Nous étions sous le toit de mes futurs beaux-parents en pleine campagne. La 1ère gare pour rentrer chez moi se trouvait à 20 kms. L'idée d'y aller à pieds, de rentrer chez moi, sans plus d'explications et de ne plus jamais le revoir me traversa l'esprit. Mais, je ne le fis pas.

Il sût se faire pardonner ensuite. Nous continuâmes de nous fréquenter pendant 2 ans environ. Puis, ce furent nos secondes vacances en tête à tête. Nous avions choisi de visiter l'Allemagne, car c'est un pays que je connaissais un peu déjà, par le biais de mes études. Je conduisais toute la journée, lui refusant de conduire. Et je servais "d'interprète" en quelque sorte avec le peu de vocabulaire d'allemand que je possédais. Un soir, fatiguée, arrivés à un camping, je lui demandais de bien vouloir pour une fois aller nous chercher à manger à l'accueil du camping. Il y alla et revint furieux après moi : "J'attends, j'attends depuis tout à l'heure et le type de l'accueil ne me demande pas ce que je veux. Je passe vraiment pour un con, à cause de toi." Moi, j'avais honte, de cette dispute que tous nos voisins de camping avaient entendue. Il bouda et fût exécrable les quelques jours de notre séjour dans ce camping. C'était de ma faute, sa mauvaise humeur était légitime. Je n'aurais jamais dû l'envoyer chercher des frites à l'accueil. Rien de tout cela ne serait arrivé.

Mis à part cet incident, la vie s'écoulait avec lui à peu près paisiblement, sous le toit de mes parents qui avaient proposé de nous héberger, le temps que je termine mes études.

Puis, au bout de 4 ans de relation, dont 2 en concubinage sous le toit de mes parents, je terminai mes études et décrochai mon 1er job. Mes parents nous prêtèrent un pavillon à côté du leur, inoccupé appartenant à ma famille et nous y emménageâmes. Il n'y avait plus de témoins à l'huis-clos de notre couple, que nous deux. Et les violences, déguisées, masquées qui ne disent pas leur nom commencèrent dès les premiers mois de vie conjugale, à présent qu'il avait gagné la confiance de tous mes proches lors des 4 années précédentes. Il y eut le chantage sexuel. Il se montra tout à coup extrêmement exigeant quant à la fréquence des relations sexuelles, une à plusieurs fois par jour, boudant plusieurs jours d'affilé lorsque je refusais, parce-que pas envie, ou m'empêchant de m'endormir le soir, tant que nous n'avions pas eu de relation sexuelle. Il y avait des "sanctions". Un pique-nique ou une sortie étaient annulés si je n'avais pas cédé à ses exigences sexuelles. Je n'eus plus la possibilité de lire tranquillement. Dès qu'il me voyait en train de lire, il exigeait que je lui frotte le dos tout en lisant. Je protestais, arguant qu'aucune femme ne supporterait cela et le priais de bien vouloir changer d'attitude, de comprendre que cela ne se faisait pas. Il promettait et recommençait toujours et toujours son odieux chantage.

Et il y avait aussi les violences physiques, qui ne laissent presque pas de traces et ne disent pas leur nom, à tel point, qu'il m'a fallu 27 ans pour être capable de considérer que c'était des violences physiques. Je me souviens notamment, que pour exprimer un désaccord qu'il avait eu avec moi, il me jeta une tomate à la tête. Je l'esquivai et elle se fracassa contre le mur du couloir. Il s'empressa de nettoyer, pour effacer la trace. Une autre fois, il me jeta une chaussure dans le dos, qui me laissa une petite plaie pendant plusieurs semaines. Ces jets d'objets que j'esquivai le plus souvent étaient plus ou moins fréquents. Ils avaient lieu quand je n'étais pas d'accord avec lui et que je le disais. Bien entendu, il n'était pas responsable. La fautive c'était moi. Sa violence venait, non pas de lui, mais de moi, de la façon dont j'exprimais mon désaccord. Je le poussais à la violence. Néanmoins, il promettait de ne pas recommencer. Assez paradoxal, pas responsable mais promettant de ne pas recommencer. Cherchez l'erreur.

Et puis, il y avait toutes ces petites choses, qui l'air de rien visaient à me dévaloriser. D'abord, il décréta que mes pieds étaient moches, qu'ils avaient une forme vraiment bizarre. Il le répétait souvent. (Mes pieds sont superbes en fait !!!) Et il y avait une publicité à la télévision pour Xyladécor, où l'on voyait en gros plan une espèce d'acarien hideux ou je ne sais quel autre parasite du bois. Et il se mit à comparer mon physique à l'insecte de la publicité. Il m'appelait : "Mon petit Xyladécor". Mais c'était pour plaisanter, bien entendu. Si j'étais capable d'autodérision, je devais le comprendre. Oh, il en avait des arguments, pour justifier ses comportements irrespectueux à mon égard. Puis, il se mit aussi à ricaner quand je faisais le jardin et les tâches ménagères, sous entendant, que je m'y prenais vraiment comme un manche et n'était pas faite pour ça. J'y passais un temps fou, alors que lui faisait cela en un clin d’œil. J'étais vraiment pas douée, une intello, une princesse, qui ne savait rien faire de ses 10 doigts, alors que lui, savait, prétendait-il. Je me faisais engueuler quand je cuisinais, car cela prenait trop de temps, il fallait manger tout de suite, ouvrir une boîte de conserve ça suffisait bien, des pâtes ou des steaks hachés surgelés. Malheur à moi, si je voulais prendre le temps d'y adjoindre quelques échalotes. Je m'éloignais ainsi progressivement du jardinage et des tâches ménagères. Il le faisait bien mieux que moi. Quel immense service me rendait-il là !!! Tout en me reprochant de ne rien foutre, ça va de soi.

Je ramenais une paye bien supérieure à la sienne, et vous devinerez sans doute... il dépensait tout... et de temps en temps dans sa grande générosité m'autorisait à acheter quelques vêtements. Il supervisait ma garde-robe. Il fallait que ça lui plaise, pour qu'il soit suffisamment fier lorsque nous sortions, mais en même temps, attention, pas trop voyant, des fois qu'il se la fasse piquer sa brave conne... En fait, à son bras, il aurait fallu que je ressemble à Angelina Jolie, et quand je sortais seule, que je m'habille comme un sac...

A suivre...
(J'ai 49 ans aujourd'hui, je divorce du "Monsieur" en question. Cela n'est pas simple, car il m'a ruinée financièrement. Comment ? En me terrorisant, tout simplement... Mais, j'ai réussi à conserver pour l'instant le domicile conjugal. C'est à dire qu'excédé par ma "désobéissance" et de plus en plus d'aplomb face à ses comportements violents, il est parti... Je n'ai pas eu besoin de fuir... Il a essayé de revenir... Mais les domiciles séparés sont officialisés à présent... J'ai lancé la procédure de divorce. Il a bien sûr trouvé moyen de m'engueuler me disant que j'étais devenue égoïste et inhumaine... J'ai coupé toute communication. Il n'y a pas d'autres solutions avec des individus pareils.)
TROUSSIER
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Re: Violences conjugales et justice, un leurre...

Message par TROUSSIER »

Bonjour,

Je suis en reprise d' études, je prépare cette année mon diplôme de travailleur social (CESF)

Le thème de mon mémoire porte sur les femmes victimes de violences conjugales qui ont réussi a briser le cycle infernal des violences conjugales et les difficultés rencontrées dans la vie quotidienne ( enfants, déménagement, représailles, nouveau logement, hébergement en structure...) après la rupture concernant le logement.

Les entretiens que je dois mener doivent être au téléphone. Cela s'explique par l'exigence qui cadre mon mémoire...

Je reste naturelement à votre disposition

Courage à toutes.

Vanina
Fugen
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Re: Violences conjugales et justice, un leurre...

Message par Fugen »

Julie82800 a écrit :Finalement, je crois que je ne vais pas la raconter ici la suite. Peut-être ailleurs, sous une autre forme, à un autre moment, je ne sais pas encore...

Ce dont j'ai envie en ce moment, c'est "jouir", jouir de ne plus l'avoir sur le dos, jouir de flâner sur mon canapé si ça me chante.

ME REPOSER !!! Car qu'est-ce qu'il a pu me fatiguer. Boire une bière. Lire. Faire le jardin. Aller danser. Manger ce que je veux. Sortir. Partir en vacances. VIVRE !!!
:D Je me retrouve dans ce que vous écrivez quand je me suis libérée de mon ex.
M'autoriser à boire une bière bien fraiche
Prendre toute la place dans le lit
Manger ce que je veux
C'était les 3 premiers trucs.
Ne plus entendre son pas dans l'escalier
Ses reproches quotidiens
Depuis ma séparation en 2012 (après 21 ans de mariage) je me suis transformée physiquement aux dires de tous.
Je ris bien plus souvent comme jamais je n'avais ris avant.
Jouissez et vivez :D :D
Julie82800

Re: Violences conjugales et justice, un leurre...

Message par Julie82800 »

Merci ;)
shadow_12
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Inscription : 04 mai 2017, 12:13

Re: Violences conjugales et justice, un leurre...

Message par shadow_12 »

Bonjour Julie

j ai lu votre témoignage pour le moins dérotuant car c'est ma vie que j'ai l'impression de lire à travers vous.
Comme vous nous nous sommes rencontrés qd j'avais 17 ans et lui 19 .......
Aujourd hui j en ai 34 et 3 enfants avec cet homme et je n'arrive pas à me sortir de cette situation ni de ses griffes pourtant j ai déjà posé 2 plaintes contre lui mais à chaque fois je recède et je l avoue en partie par la peur (de sa violence physique et verbale, de ses crises maladives, de sa monstruosité..........)quand à la justice .............mais quelle justice ? C'est tout juste si ce n'est pas moi qu on a traité de folle !!! Ou va le monde on marche sur la tête..........

Qu avez vous fait ? comment vous en êtes vous sorti ? Je ne sais plus quoi faire ..........
La gendarmerie, Cidff, assistante sociale de quartier, du collège de mon fils, rien ne m a permis de m en sortir...........
Si vous ou quelqu'un voit ce message et peux m’éclairer je l'en remercie d'avance......
Une maman et femme désespérée.........
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