Besoin de conseils...

Forum violence conjugale
amberholic
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Besoin de conseils...

Message par amberholic »

Bonjour, alors voilà, l’histoire est longue et j’espère la raconter au mieux pour avoir de l’aide, des conseils sur ce que je dois faire…
Il faut déjà savoir que mon père était alcoolique, violent (psychologiquement, physiquement et sexuellement) et qu’il nous a « abandonnées » ma mère et moi lorsque j’avais 11 ans, mais de toute façon n’a jamais été présent avant.
Mes actes violents remontent à de nombreuses années. Toujours liés à de fortes frustrations. Avec ma première compagne, j’étais rejetée, ignorée, et je le vivais très mal. Dans ma relation d’après, j’étais ignorée, mon avis ne comptais pas, j’étais délaissée. Mes violences se caractérisent toujours par l’image de la cocotte-minute… j’intériorise tout, jusqu’à un trop plein, et j’explose. Je crie, j’essaye de me faire comprendre mais je sais que je m’exprime pas très bien, voire mal, et j’ai un besoin irrépressible de casser quelque chose pour me calmer.
Jusqu’à ma dernière relation, je n’ai jamais été violente avec ma compagne.
Cette relation est très compliquée. Ma compagne est très exigeante. Elle me demande des efforts constants et énormes pour me changer, changer ma façon de faire les choses, changer ma façon de me comporter avec les gens, me fait constamment des reproches mais soutient que ça n’en est pas. Me traite de malhonnête, de menteuse… Or, moi, je le vois comme autant « d’attaques » personnelles. A son gout, quoi que je fasse, ou ne fasse pas, rien ne va. Et à chaque crise que j’ai pu faire, j’ai toujours eu ce sentiment de frustration avant. Et me poser toujours les mêmes questions : mais pourquoi encore une dispute alors que je recherche du calme, pourquoi n’est-elle pas contente de voir les efforts que je fournis pour elle et pourquoi elle me reproche de ne pas faire correctement les choses alors que je fais ce que je pense le mieux, et surtout que j’exprime mon opinion, mon point de vue…
Commence alors ce sentiment que la dispute m’échappe. Que la tension monte, comme mon ton. Je crie, je hurle pour essayer de me faire entendre. Mais la plupart du temps, en face, je n’ai que des souffles, et des « mais bien sûr… », je me sens ridiculisée, rabaissée. Elle me dit que je ne cherche qu’à faire mon intéressante, à me faire plaindre, à me victimiser pour me rendre plus importante. Et ma tension se transforme en crise. Vraie crise.
Ce qui pouvait être un besoin de casser quelque chose pour me calmer n’a plus suffit. Il a fallu que je me fasse du mal… parce que la douleur psychologique était telle que seule la douleur physique que j’allais endurer pouvait me calmer. J’ai commencé à me mutiler le bras, me faire saigner, bruler ma peau, me cogner violemment la tête, pour me faire du mal. Ma compagne a eu très peur de me voir dans ces états-là. Peur pour moi et peur pour elle. Et puis mes crises sont encore montées en intensité. Un soir, j’ai bousculé ma compagne, je l’ai collée contre un mur, je l’ai attrapée par les épaules, je lui ai fait des bleus et j’étais vraiment hors de moi. Un autre soir, je lui ai fait peur parce que pendant ma crise et mon besoin de casser, j’ai brandi une bouteille de bière vide en agitant les bras pour finalement la briser contre le mur. Là je suis certaine de moi en disant que je n’avais pas l’intention de m’en prendre à elle mais elle l’a pris comme ça.
Je suis désemparée. Parce que à chaque crise, elle m’a quittée (une dizaine de fois en 1 an), pour revenir ensuite. Puis elle est restée mais a soulevé le fait qu’elle était là. Elle m’a traité de malade mentale. Et je me suis fait vraiment peur. Je l’aime vraiment, et j’apprends aujourd’hui à m’aimer enfin un peu plus, donc j’ai décidé de consulter un psychiatre. Mais je n’ai aucune écoute et surtout aucune interaction avec lui. Des médicaments… c’est tout. Un anxiolytique et un antidépresseur.
Aujourd’hui j’ai peur. Peur de moi-même, peur que ma compagne me quitte encore, je ne le supporterai pas, peur de me faire mal une fois de trop… Peur de dire ce que je pense, de faire ce que je souhaite faire, parce qu’il y aurait un trop fort risque que cela démarre une dispute. Peur de dire non, pour quoi que ce soit.
J’aimerais avoir des conseils, comment gérer ma violence ? Comment calmer de suite une crise qui monte, même quand la personne en face attise la dispute (mais le nie) ? Comment arriver à gérer tout ça ?
Je reconnais bien évidemment que j’ai mes torts et que l’acte violent en lui-même est uniquement de ma faute. Mais je ne sais vraiment pas comment l’éviter.
Pourriez-vous m’aider ? M’éclairer ? S’il vous plaît ?
Merci.
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licornemagique
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Re: Besoin de conseils...

Message par licornemagique »

Pourquoi ne vous satisfaisez-vous pas de savoir que vous faite bien, pourquoi donnez plus d'importance à sont regard, pourquoi est-elle le tuteur de vos actes.
quand la personne en face attise la dispute (mais le nie) ?
Peut-être que au final le problème c'est elle.

Autant de dispute, de séparation. Pour allez ou.
:!: Je ne suis pas psychologue :!:
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Besoin de conseils...

Message par Dubreuil »

[quote="amberholic Il faut déjà savoir que mon père était alcoolique, violent (psychologiquement, physiquement et sexuellement) et qu’il nous a « abandonnées » ma mère et moi lorsque j’avais 11 ans, mais de toute façon n’a jamais été présent avant.
Mes actes violents remontent à de nombreuses années. Toujours liés à de fortes frustrations. Avec ma première compagne, j’étais rejetée, ignorée, et je le vivais très mal. Dans ma relation d’après, j’étais ignorée, mon avis ne comptais pas, j’étais délaissée.
*** Les actes remontent au chemin tout tracé par le comportement pathologique de votre père

Cette relation est très compliquée. Ma compagne est très exigeante. Elle me demande des efforts constants et énormes pour me changer, changer ma façon de faire les choses, changer ma façon de me comporter avec les gens, me fait constamment des reproches mais soutient que ça n’en est pas. Me traite de malhonnête, de menteuse… Or, moi, je le vois comme autant « d’attaques » personnelles. A son gout, quoi que je fasse, ou ne fasse pas, rien ne va. Et à chaque crise que j’ai pu faire, j’ai toujours eu ce sentiment de frustration avant. Et me poser toujours les mêmes questions : mais pourquoi encore une dispute alors que je recherche du calme, pourquoi n’est-elle pas contente de voir les efforts que je fournis pour elle et pourquoi elle me reproche de ne pas faire correctement les choses alors que je fais ce que je pense le mieux, et surtout que j’exprime mon opinion, mon point de vue…
*** Tant que l'on a pas travaillé les traumatismes de l'enfance, on retourne toujours inconsciemment vers ce que l'on connaît : la violence, l'incompréhension, le jugement, le mépris.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Besoin de conseils...

Message par Dubreuil »

Commence alors ce sentiment que la dispute m’échappe. Que la tension monte, comme mon ton. Je crie, je hurle pour essayer de me faire entendre. Mais la plupart du temps, en face, je n’ai que des souffles, et des « mais bien sûr… », je me sens ridiculisée, rabaissée. Elle me dit que je ne cherche qu’à faire mon intéressante, à me faire plaindre, à me victimiser pour me rendre plus importante. Et ma tension se transforme en crise. Vraie crise.
*** Adulte, l'incompréhension de l'autre fait monter la nécessité de se défendre dans ce que nous n'avions pas le droit de faire, enfant.

Ce qui pouvait être un besoin de casser quelque chose pour me calmer n’a plus suffit. Il a fallu que je me fasse du mal… parce que la douleur psychologique était telle que seule la douleur physique que j’allais endurer pouvait me calmer. J’ai commencé à me mutiler le bras, me faire saigner, bruler ma peau, me cogner violemment la tête, pour me faire du mal.
*** Se mutiler c'est se punir.
Se mutiler c'est se sentir coupable de ne pas être celle ou celui que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.
C'est se dire que l'on déçoit. Que si on est violenté(e), grondé(e), humilié(e) c'est qu'on le mérite et que c'est bien fait pour nous. Et on en rajoute parce que l'on s'en veut de supporter cela et d'être à la fois aussi méprisable.
Se mutiler c'est faire un temps que la douleur physique soit plus forte que la douleur morale.
Se mutiler c'est au moins faire ce que l'on veut sur soi et de soi, " on a pas décidé de notre naissance, on peut au moins décider de notre souffrance."
Se mutiler c'est jouir. D'une certaine façon, se donner du plaisir.
Se mutiler c'est se punir d'avoir l'impression de n'être rien pour l'autre, de ne pas être aimé(e), ni apprécié(e), ni entendu(e).
C'est ne pas trouver les bons mots à dire aux bonnes personnes, et de les faire sortir avec le sang. Comme faire sortir sa colère sans faire de mal à l'autre.
C'est aussi avoir des idées de meurtre, de " mauvaises " pensées sur celui ou celle qui nous empêche de vivre, de parler, d'évoluer, et d'avoir trouvé ce seul moyen pour ne pas aller encore plus mal.
Enfant, adolescent, c'est savoir que nous sommes dépendant de l'adulte, de l'autre, des autres, et qu'il faut ravaler la colère et sa haine, attendre, toujours attendre pour être libre.
C'est avoir envie de secouer l'autre en lui disant tout le mal qu'il nous fait, tout le mépris que l'on a pour lui, et tout l'amour qu'on lui voue.
Chaque fois que vous vous mutilez vous appelez à l'aide. Ce sont des tentatives de suicide pour résoudre à tout jamais ce que l'on ne sait pas exprimer, mais qui, quand on se fait du mal physiquement, cesse un temps de nous faire du mal moralement.
Si on se punit sans savoir pourquoi, c'est que dans son enfance on a cru être méchant et mériter que l'on ne soit pas aimé comme on voulait. Et comme on ne peut pas exprimer sa colère de ne pas être aimé, comme on ne peut pas en vouloir à ses parents ou autre, comme ils sont plus forts que nous, qu'ils sont tout-puissants, et que ce serait encore pire si ils savaient qu'on leur veut du mal parce qu'ils ne nous aiment pas, alors on se fait du mal à soi.
On se punit de ne pas savoir se rendre " aimable ".
Un peu comme si l'on se disait :
- C'est bien fait pour toi si on ne t'aime pas, tu ne mérites pas qu'on t'aime, allez prends ça, et encore ça !
Et bien sûr que ce n'est pas de la faute de l'enfant.
Bien sûr que ce sont les adultes qui sont violents et imposent à l'enfant leur bêtise, leur injustice, des coups ou mauvais traitements psychologiques !
Mais l'enfant croit que c'est normal, que c'est de sa faute, qu'il le mérite.
Alors il se punit d'être puni.
L'automutilation est due à beaucoup d'éléments propres à chaque personne, mais il en ressort toujours qu'elle se pratique sous le coup d'une grande souffrance morale, d'une intense culpabilité ou d'une croyance erronée basée sur des sévices psychiques ou corporels infligés par autrui et qui ont fait croire au sujet qu'il n'était pas digne d'être aimé, parfois même de vivre.
L'automutilation est également associée au masochisme extrême ou la jouissance de se faire mal, pour se punir d'une faute jugée impardonnable, est à un moment donné plus forte que la douleur physique et morale. Le sujet en éprouve alors une paix intérieure de quelque durée, jusqu'à ce qu'il se sente obligé de recommencer.

 
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Besoin de conseils...

Message par Dubreuil »

[quote="amberholic"]J’aimerais avoir des conseils, comment gérer ma violence ? Comment calmer de suite une crise qui monte, même quand la personne en face attise la dispute (mais le nie) ? Comment arriver à gérer tout ça ?quote]

Vous avez plusieurs solutions.
*** Avoir des entretiens psychologiques avec un psy clinicien. Vous pourrez parler, expliquer, vous confier sans retenue ni contrainte.

*** Entreprendre une thérapie de groupe, comme le psychodrame de Moréno, le nom est barbare ( ! ) mais pas le processus !
La thérapie de groupe du Jeu de rôle de Moréno, aussi appelé Psychodrame de Moréno ( psycho, venant de psychologie, et drame venant de théâtre ) utilise la parole et les associations de pensées, les rêves, les tensions du participant, pour jouer avec le temps passé, présent, avenir, dans le but de l’aider à comprendre et gérer ses conflits professionnels, affectifs ou familiaux. 
La personne et le reste du groupe exprime et se libère de tensions affectives plus ou moins fortes à des fins de prise de conscience de soi et d’évolution personnelle et relationnelle.
Le psychodrame, ou jeu de mise en scène à but psychothérapique
Dans son sens le plus général, le psychodrame est un travail en groupe où sont improvisés les rôles et les dialogues. Il permet de lever certains blocages, de dédramatiser des situations traumatisantes ou d'aborder un passage difficile.
 
*** Entreprendre la thérapie EMDR qui, me semble-t-il, vous aiderait beaucoup également :
La thérapie EMDR est une nouvelle approche de psychothérapie qui utilise la stimulation sensorielle des deux côtés du corps, soit par le mouvement des yeux soit par des stimulis auditifs ou cutanés, pour induire une résolution rapide des symptômes liés à des événements du passé.
Cette thérapie poursuit le mouvement de recherche clinique et de soins inaugurés par la psychanalyse, la thérapie cognitive comportementale, les traitements par exposition, la médecine humaniste, les thérapies systémiques et les psychothérapies brèves centrées sur la personne.
Quand un traumatisme survient, il peut se retrouver bloqué dans le système nerveux avec le souvenir d'origine, les sons, les pensées, les émotions du passé, et les sensations physiques.
Il semble que la thérapie EMDR entraîne le déblocage du système nerveux, et permette au cerveau de retraiter l'expérience traumatique.
Ce processus peut être assimilé à ce qui se produit pendant le rêve, où les mouvements oculaires rapides favorisent le retraitement du matériel inconscient.
A la différence de l'hypnose, dans la thérapie EMDR, c'est le patient qui active le processus de guérison, et qui en garde le contrôle exclusif.
La thérapie EMDR a été créée à la fin des années 80 dans la Baie de San Francisco. En moins de 10 ans, elle est devenue un des modes de traitement psychothérapeutique du PTSD (ou ESPT : État de Stress Post-Traumatique) ayant donné lieu au plus grand nombre d’études cliniques.

Courage !
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