problème intime après infidélité de mon épouse

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carm14
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problème intime après infidélité de mon épouse

Message par carm14 »

Bonjour Madame, Monsieur, merci par avance, je suis désolé de ne pas avoir su faire plus court. Sincères salutations
support d’analyse Août 2014
Problème intime et sexuel
Rechute de la dépression nerveuse majeure qui avait accompagné, il y a une vingtaine d’années, l’aveu de mon épouse, elle m’avait trompé, avec un homme qu’elle rencontrait régulièrement.
Retour sur l’environnement sentimental qui précédait ce cataclysme, sur l’infidélité en elle-même puis ce long chemin de 20 ans avant la rechute qui vient d’exploser sans crier gare.
Puis conclusion et attentes
Je réalise bien, ramené à mon âge, 71 ans, et l’âge des faits perturbateurs l'incongruité de ma demande

Nous nous étions mariés en juillet 1966 . Lors de notre rencontre elle avait juste 17 ans, j’en avais juste 20.
Un premier enfant en 1968, puis un second en 1969. A cette époque elle fait une première très profonde dépression nerveuse, resurgissait, entremêlés : des difficultés de couple- je n’étais probablement pas suffisamment à l’écoute de sa fatigue, pas assez présent, je ne répondais pas à son attente : des drames d’enfance et d’adolescence-sa mère ne s’était pas occupé d’elle dès sa naissance (abandon du domicile familial), élevée par son père. Mais surtout terriblement marquée par un inceste avec un grand frère. Une adolescence libre et libérée .Lorsque nous nous sommes connus elle émergeait d’un amour brisé, son cœur était encore tout habité, elle m’en avait beaucoup parlé. Je me suis construit avec elle, pour elle, j’étais arrivé très immature dans cet amour fusionnel. Je n’ai su l’aimer que dans la douleur, amoureuse délicieuse ou affreuse.
Puis les années se sont enchaînées, heurtées, difficiles, nous ne communiquions pas, ou pas assez, elle ne sortait pas bien de son état dépressif, elle menait, a mené des analyses chez des psy. Elle avait énormément boudé et boudait beaucoup, encore et encore, et je ne savais pas comprendre pourquoi, en réponse je me repliais sur mes propres problèmes. Mais quand ça allait nous étions fusionnels, toujours complices, je pense, même sexuellement parlant.
Nos 40 ans largement dépassés, déjà plus de 20 ans ensemble, nous traversions une période qui me paraissait apaisée, nous ne communiquions toujours pas pour résoudre les tensions, nous laissions faire le temps, les enfants avaient correctement mené leur scolarité, crises d’adolescence passées.
Nous avions abordé et franchi les années -90 lorsque un coup de tonnerre a tétanisé notre couple. Certes, de ci de là, je me disais avec le comportement qu’elle a avec les hommes un jour ou l’autre elle pourrait me tromper, mais j’évacuais cette crainte et je me disais que, femme au foyer, elle avait droit a sa liberté d’action. Cette fille était resté meurtrie par son amour de jeunesse brisé. J’ai toujours su, que lorsque elle évoquait des rencontres d’hommes ici ou là qui l’amusaient, que cet autre amour perdu était présent, est présent. J’ai toujours fermé les yeux, même si cela suscitait en moi une jalousie, tout ce que je ne savais pas, ne pouvais pas, être pour elle. Ne m’avait-elle pas encore parlé quelques jours auparavant d’un de ces hommes, qui lui racontait des blagues, il l’amusait, elle le croisait, puis sans doute le rencontrait, régulièrement sur le parking, ou ailleurs, en allant faire ses courses. Cet homme, un homme ‘’perdu’,’ vivant, seul, de petits boulots, haranguant et vendant des journaux. J’avais croisé, côtoyé brièvement, cet individu, il m’avait semblé bien insignifiant. Il m’avait bien traversé l’esprit que le plaisir de cette femme, de ma femme, son plaisir de ces rencontres, de cette rencontre particulière, présentait un danger diffus, quelque chose que je ne savais pas appréhender. Aurais-je dû parler, je ne savais pas faire.Une époque professionnelle qui m’accaparait, me dévorait. Avais-je des excuses ? Non sans doute. Je n’ai pas su voir, pas vu ce qu’il convenait de faire pour que ça n’arrive pas..
J’ai deviné que cette liaison bon enfant, « qui lui était tombée dessus » mais qu’elle n’avait pas fuie, avait probablement cheminé au long cours. Un flirt, qui l’avait engloutie, aveuglée, prolongement à la chose sexuelle, par compassion, par faiblesse, était-ce plus encore apitoiement ou complaisance pour cet amant,’’un autre chose’’ m’avait-elle dit, qui l’amusait et la faisait rire, l’acte sexuel, dans le studio de cet ‘’individu’’, peut-être, ou ailleurs sur le siège arrière d’une voiture ou à l’hôtel.
Ce jour fatidique, si loin, mais hier, j’ai compris brutalement par son comportement inhabituel, dérangeant, qu’il venait de se passer quelque chose de grave, des émotions étranges qu’elle ne maîtrisait pas, son regard, un regard perdu. Un instant c’est une femme inconnue, éloignée, que j’avais dans mes bras. J’ai pressenti qu’elle sortait des bras d’un autre, là, à l’instant. Sans transition, elle avait eu ce besoin, intangible, impérieux. « le besoin de se ‘’laver’’ avec mon sexe » . Interloqué, paniqué par ce que je comprenais. Un cataclysme, je fuyais, je ne voulais pas entendre, pas savoir, je savais que ce serait terrible, effrayé par l’impact sur ma problématique intime, ma sexualité, que j’avais eu tant de mal a juguler. Son annonce, soudaine, quelques jours au préalable, de rencontres sympathiques entretenues avec un autre homme, cet autre homme, a raisonné dans mon imagination,- elle voulait donc que je sache-qu’attendait-elle à cet instant, que je n’avais pas su percevoir.
J’ai fui de tout mon être cette réalité . « Qu’est-ce que je fais là », se serait-elle dit. « ça c’est mal passé » m’avait-elle rapporté bien plus tard lorsque je la pressais de questions sans réponses « je ne t’en dirai pas plus ce serait trop choquant ».
Dans les jours qui ont suivi elle a plongé dans une violente dépression, bien au-delà de ce que j’avais pu vivre toutes ces années passées, j’étais paralysé. Elle sombrait dans une ‘’folie’ ’habitée par la hantise du sida, ‘’ce seul rapport, un rapport non protégé, impromptu’’ « je n’ai pas su dire non » m’a-t-elle rapporté plus tard. Je faisais face à la vie du ménage, plus mal que bien, désespérément incapable d’aller vers elle, d’affronter en face la vérité, même si je devinais l’ouragan déclenché en elle. Le pire inexorablement se mettait en place, sa sœur aînée comprenant le drame qui se jouait est intervenue, un soir, endossant le rôle de communicante, nuit tombée, ma femme toujours abritée, cachée sous cette couverture qui l’isolait totalement du monde… ’’ma sœur a quelque chose à te dire elle t’a trompé avec un autre homme’’.
Pour moi le drame prenait définitivement corps, j’ai plongé brutalement à mon tour dans une violente dépression, je ne savais pas ce que c’était, je n’avais jamais été dépressif, toutes ces idées obsédantes qui se mettent à tourner indéfiniment sans contrôle dans votre esprit, le sommeil qui s’échappe. J’ai compris brutalement ce que vivait depuis si longtemps ma femme, la femme que je venais de perdre mais aussi cette autre femme toujours là, à côté de moi, la même, malade de cette situation. Cet aveu, bien au-delà de la trahison et tous les sentiments qui vont avec,impactait la sacralisation de mon imagerie de couple, imagerie sexuelle. Sacralisation avec laquelle j’avais eu tant de mal a composer, sacralisation de la virginité. J’étais arrivé dans cet amour, mon premier amour, prisonnier d’idées reçues, quelques petits flirts d’un instant ne m’avaient pas préparé. Cette fille malgré, ou à cause, de sa complexité j’en étais assez vite tombé amoureux, Sentiment que je découvrais. Je découvrais, aussi que l’idée de l’abandonner , même si je souffrais, déjà à cette époque, de l’aimer, m’était insupportable. Elle se racontait beaucoup, ses histoires amoureuses, mais moi je n’avais rien à raconter, et puis je n’aurais pas pu, pas su. Quelque part j’étais fasciné, je vivais par procuration tout cette adolescence pendant laquelle je fuyais cette réalité de la vie, coincé dans ma bulle. Prise de conscience que cette partie de ma vie ne pouvait pas se rejouer, que j’étais passé à côté, que cette page devait rester tournée. Notre première relation sexuelle, ma première relation sexuelle a mis beaucoup de temps à se dessiner, nous ne vivions pas dans la même ville et je me construisais avec elle, à ses côtés, par des petites touches espacées dans le temps. A partir de ce relativement furtif premier contact intime avec le sexe féminin je me suis mis à me faire des nœuds, la sacralisation, de la virginité de l’être aimé, débouchait sur quelque chose d’indicible, notre silence, son silence, à cet instant son absence, le regard perdu. Un combat sur moi-même, ce combat qui démarrait, mais je l’aimais. De rencontre en rencontre, séparés par le temps et la distance, nous avons cheminé vers notre mariage. Devenue fonctionnaire et Parisienne, elle a quitté son poste pour que nous vivions ensemble, ingénieur, ailleurs, mariés. L’orée d’une autre vie.
Après l’aveu de son infidélité il lui a fallu beaucoup de temps, de soin, pour refaire surface. Pour que nous refassions surface. Je n’avais jamais su l’aider, ai-je su malgré ma propre souffrance me rapprocher, je ne sais pas. Puis à mon grand étonnement et à ma joie elle avait gagné, a gagné une stabilité sentimentale et comportementale nouvelle. Elle ne boudait, plus, elle communiquait, nous communiquions.
Presque 20 années venaient de s’écouler, 20 années pendant lesquelles j’en prends conscience, maintenant, nous avions l’un et l’autre des manques, mais ça allait. J’étais resté habité par des flash, souvent journaliers, obsédants mais à la fois suffisamment furtifs pour que la douleur, elle, ne m’habite plus vraiment. Ces flash, cet autre homme, entre nous, un peu présent, en elle, dans son intimité.Toujours ce même flash qu’il m’avait fallu combattre, qu’il me fallait combattre pour renouer avec des relations intimes, sexuelles. Des relations intimes, contact des peaux, de son sexe, que je ne pouvais aborder, bien souvent, que ‘’abrité’’ derrière mes pulsions. Certes je n’avais plus ces vrais souffrances mais je n’avait jamais pu vraiment dépasser ce stade, toujours une sensation, cette sensation indicible d’un quelque chose coincé quelque part dans les tréfonds du cœur, quelque chose qui perturbe ma virilité.
Aujourd’hui tout est à refaire, pourquoi, qu’est-ce qui vient de m’arriver.
Ma femme, cette femme il y a quelque 20 ans m’avait dit « te tromper, je ne l’ai pas cherché, ça m’est tombé dessus », « je ne voulais pas te faire du mal ». De ce « qui lui était tombé dessus» il m’était resté cette ‘’aversion’’, j’ai toujours eu cette ‘’répulsion’’ de la peau, de la bouche, du sexe, souillés par la pénétration, les contacts d’un autre. J’ai jamais pu, su, extirper ces visions, peut-être une intransigeance masquée de la possession, plus invasif qu’un simple sentiment de jalousie. Cette femme d’avant avait été souvent ‘’affreuse voir odieuse’’ jouant inconsciemment, il me semble, avec mes sentiments, cette part de jalousie qui vous habite, qui m’habite, quand vous aimez vraiment l’autre. Que j’aimais, que j’aime toujours autant, même si une partie de cet être vous semble perdue, une partie de mystère restée bloquée quelque part ‘’là-bas, ailleurs‘’ avec cet autre homme, chez cet autre homme. Cette femme, aujourd’hui, qui vous avait semblé plus tout à fait la même dans votre cœur, mais qui pourtant occupait, occupe, exactement la même place. Cette dualité, déchirante, ‘’en vouloir terriblement’’ ‘’aimer énormément’’
Feedback :Ma femme s’est aperçu, il y a quelques semaines que je n’allais pas bien, je ne voulais pas lui parler. Lorsque j’ai compris qu’elle devenait perturbée, ma hantise après tant d’années de stabilité de la voir elle aussi partir en vrille m’a effrayé. Je lui ai avoué cette rechute, insidieuse, qui venait de s’installer, toutes ces idées obsédantes qui remontaient à la surface, avec douleur, depuis si longtemps enfuies, enfouies.50 ans, 20 ans. J’ai plus de 70 ans. Qu’est-ce qui m’arrivait, qu’est-ce qui m’arrive. Nous avons cherché ensemble dans les événements récents. Certes quelques bribes sont apparues, la jalousie suscitée par une drague affichée par un homme lors d’une rencontre ou nous étions en couple, débouchant dans mon subconscient, peut-être, en une jalousie morbide qui s’ignore, susceptible d’avoir ravivé un peu cette plaie non cicatrisée? Progressivement des idées noires sont remontées à la surface, je me disais tiens c’est bizarre pourquoi je pense à ça, c’est si vieux, puis cette farandole s’est endiablée.
Je ne voulais pas que nous brassions tous ces souvenirs, puis nous l’avons fait. Elle souhaitait m’accompagner dans ma quête, cette recherche d’une clef que je venais de perdre, la clef d’une tranquillité, d’un apaisement. Nous ne nous étions jamais autant confiés, nous n’avions pas suivi en couple une psychothérapie, je n’ai jamais fait d’analyse. Je suis toujours resté face à moi-même (aide avec de l’homéopathie au long cours). Dès le début de cette longue introspection, des retours sur ses drames familiaux allaient devenir inévitables, j’avais peur. Puis j’ai pris confiance, elle avait tant de fois vécu des états dépressifs, parfois dépression profonde. J’ai imaginé qu’elle saurait éviter les écueils, mesurant que j’avais perdu ma lucidité, que je cherchais sans savoir quoi, que j’étais de nouveau tourmenté mais sans vraiment vouloir le voir. Elle avait perçu que j’avais toujours en filagramme une rumeur sur son adolescence libérée, une rumeur de fille facile, elle a su expliquer. Apaiser également ses autres relations d’adolescence, parfois l’imaginer est pire que le dire.Et puis au fil des échanges, elle a mesuré, compris, progressivement, je crois même découvrait vraiment, ce qui n’allait pas en moi. Cette introspection sur mon enfance, je ne l’avais jamais regardé, en face, avec quiconque, une mise à nu de l’âme, caché derrière les complexes de mon corps. De ces, de nos jardins secrets entrouverts, beaucoup de mal-entendu, de notre vie de couple, au passage d’un seul coup, trouvaient des explications,tant d’années, bien trop d’années après. Nous aurions sans-doute pas dû, je n’aurais sans doute pas dû prolonger si vite ma quête d’un salut, cette chimère, en introspection, le pourquoi de cette infidélité, tant de questionnements restés sans réponses, naguère. Cette quête de savoir, de tout savoir, pour comprendre ,et de ne pas savoir, ne pas trop savoir, de peur ne pas pouvoir le supporter, de ne pas pouvoir, encore plus, l’accepter. La peur d’aggraver ce dégoût. Hélas nous avons cheminé, elle sans doute aussi pour mieux me cerner, en perdant de l’altitude sur ce que nous étions entrain de tenter en replongeant dans son vécu en ne me voyant plus au fond du trou dans lequel j’étais de nouveau. J’ai eu une petite lueur sur ‘’son’’ pourquoi. Mon comportement dans notre vie sexuelle. Nourrie, enrichie, de quelques fantasmes adossés à un érotisme, une pornographie bienveillante apparue dans les années 75. Partagée m’avait-il semblé. Avait peut-être déclenché un mécanisme complexe, enfoui dans les limbes des relations incestueuses ancrées dans sa chair. Je n’avais pas perçu le danger. Cette part de fantasmes, part d’imagination, dans notre vie sexuelle, façon peut-être égoïste, de soigner mes propres inhibitions. Depuis son infidélité notre vie sexuelle avait été chamboulée, nous étions devenus bien simples dans nos ébats. Nous n’avions plus des rapports sexuels fréquents. Bien qu’ils ne le furent à quelle période que ce soit, et encore bien plus depuis ce cataclysme de notre vie de couple. Il ne m’était plus si facile, psychologiquement, comme ça, d’aborder un rapport sexuel. Ma femme, sans doute avec l’avancée dans l'âge, ne sollicitait plus spontanément l’acte sexuel. Assez rapidement nous avons fait chambre à part, je ne supportais plus ses ronflements. Nos rapports sexuels sont devenus très distendus. Pendant toutes ces années je n’ai sans doute pas su ou voulu voir ce qui n’allait plus, même chez elle, depuis cet aveu, ne sachant pas la prendre par la main, quitter ce chemin, sortir du cercle, enfermés. Dans le fond une espèce de lassitude qui devient habitude. Je fuyais et pourtant j’avais un grand manque de contact de nos peaux, elle aussi, je le sais maintenant. Je ressentais un grand manque sexuel pendant toutes ces années, un manque que l’on étouffait dans notre vie de couple, cette vie mal reconstruite. Nous avons cependant ces 10 dernières années beaucoup voyagé, en osmose et harmonie, parfois une année entière, ailleurs, d’aventures de péripéties.
Après , demain, je ne sais pas, nous ne voyagerons plus au long cours. C’est autre chose qui démarre, nous avons tellement mis à nu de situations que de toutes les façons rien ne va plus être pareil et rien sans doute n’avait plus été pareil après son aveu. J’appelle de tout mon cœur ce renouveau.
Mais comment vais-je retrouver un apaisement suffisant, chasser de mon esprit ces images nocives qui perturbent notre intimité. Ce nouveau combat face à moi-même c’est, hélas, obscurci. A tous mes questionnements, sur son infidélité avouée, ma femme avait tenté d’apporter une réponse. Des réponses qui viennent de se révéler des mensonges(1), sans doute un refus instinctif d’extirper de son intimité de son jardin secret un vécu qu’elle protégeait, une vérité qui lui faisait peur, une vérité avilissante, une honte même peut-être ?
Savoir ou pas savoir, est-ce qu’il y a du légitime, ou commence ce qui est légitime, ou commence ce qui est malsain. Il y a 20 ans j’avais eu besoin de me bâtir un puzzle, pour tenter quand je regarde la femme qui est devant moi, la femme qui m’a trompé, de ne pas imaginer les situations les plus dérangeantes, atroces, en résonance avec mon dégoût, la souillure, les souillures, il me fallait quelque chose qui banalise cet accident, le rende moins sale, voir propre, banal.
(1)Et brutalement dans nos échanges, là, hier avant-hier, cheminement tortueux, re-aborder sa rencontre avec cet homme, devenu son amant, quête insatisfaite éperdue du ‘’pourquoi’’, une vérité cruelle m’a sauté au visage, tout était mensonge, tout ce que j’avais retenu de cette rencontre les ‘’comment, où, quand, qui…’’étaient faux. Étaient faux les personnages, un personnage, un homme, des lieux, des situations, une situation. Pendant toutes ces années, dans cet environnement où nous allions régulièrement ensemble, je me sentais le trompé, parfois même le cocu observé à la dérobée, et à chaque fois qu’elle se rendait, seule, dans cet environnement je ne pouvait m’empêcher d’un ressentiment, tout était pas faux. Pas tout, sans doute, de cette rencontre sexuelle, yeux perdus, regard égaré, elle m’a répété ces mots à l’identique ‘’ça s’est mal passé’’, ‘’j’ai rien ressenti’’, ‘’je peux pas t’en dire plus ça te ferait mal’’.
J’étais déséquilibré, elle avait oublié ce qu’elle m’avait dit, ce qu’elle m’avait dit de cet homme, quelques jours avant que l’infidélité soit consommée. Elle avait oublié ce qu’elle m’avait dit, ce qui m’avait permis d’atténuer, d’équilibrer mes souffrances. Elle n’a pas perçu, ou trop tard, la répercussion. Je suis devant moi-même, encore et encore, si loin, 20 ans après l’évènement. Cet impact mensonge, ces mensonges, de l’époque de son infidélité, qui venaient d’être avoués, par volonté ou par maladresse. J’ai tout de suite redouté, que tôt ou tard toutes ces non vérités, me déstabilisent énormément :
Là, encore, aujourd’hui je n’arrive pas, je ne supporte plus de ne pas tout savoir, je ne supporte plus les vides laissés par la révélation de ses mensonges. De cette rencontre, même si mon esprit , mon imagination, sans en connaître, en a deviné les contours, les contours de la réalité, assemblage minutieux des petites choses que des mensonges mal construit égrènent pour donner corps à la vérité. Ça me taraude, je sais bien que c’est idiot, que c’est si vieux tout ça. Pendant toutes ces années, sans accepter, résigné, j’avais supporté plus ou moins mal. Il va me falloir du temps, à nouveau beaucoup de temps, pour retrouver le chemin d’une intimité sexuelle.
Je sais bien que c’est idiot, ma raison en peut rien.
Il me faut lutter encore et encore, je me débat sans retrouver comment gagner le combat. Je ne suis pas capable d’évacuer tout en bloc, d’un trait, toute la page, toute une page d’écriture laissée en suspend. Où aller puiser les ressources qui me font défaut, accepter de ne jamais tout connaître cette part d’ombre de la femme que j’aime.
Toutes ces choses enfouies dans le jardin secret de sa femme, toutes ces choses perdues en même temps qu’un peu d’elle-même. Toutes ces choses que l’on voudrait connaître pour reconquérir l’autre, totalement, la possession de l’autre, excessive, pour nourrir ce sentiment possessif que l’on voue à l’être aimé, sentiment exacerbé que l’on ne peut assouvir. Tout détruire et reconstruire.
Pourtant, j’ai replongé dans cette violente dépression sans en connaître de ces mensonges, une focalisation qui vient obscurcir un peu plus mon mal être. C’est donc sans fin, pourquoi ? Pourquoi ce cerveau qui divague, mon cerveau, ne se ressassait-il pas de tant d’années passées, si lointaines. Ces images d’homme, d’un homme, de son sexe, de l’intimité de ma femme avec ce sexe, de l’intimité de ma femme et de cet homme, de leur relation un temps, de tendresse, d’attirance mutuelle, choc sentimental, gambergent, tournent, s’obscurcissent, reviennent, s’oublient quelques instants, quelque temps puis s’insinuent silencieuses, inertes, dans les situations des plus intimes, parfois sans gênes ou sans gêner, à tout moment. Où se rencontraient-ils, quand, comment… ?
J’avais déjà traversé naguère cette longue séquence terrible, je n’en souffrais plus vraiment, seuls des petits flash furtifs, le sexe de cet autre dans l’intimité de ma femme, journaliers,m’assaillaient et disparaissaient aussi vite comme l’éclair, de mes pensées, je les réprimais, je les refoulais.
Comment sortir de cette dualité, renouer, relier, fondre, fusionner, la femme d’avant, celle que mon cœur aime toujours autant, la femme d’aujourd’hui, la même ?
Oublier que la femme que j’ai devant moi, parfois, c’est aussi celle qui m’a trahi, m’a trompé, m’a menti. La femme a laquelle j’en veux terriblement, mais la femme que j’aime énormément.
A la fois cause et remède de mes maux, cette femme, ma femme n’ a plus la force de m’accompagner dans mes quêtes, ne le souhaite plus.
Pourtant elle seule détient toutes les réponses à mes questionnements.
Je peux comprendre que ayant fui la vérité il y a 20 ans qu’elle ne veuille pas, non plus, la donner maintenant, quelque chose quelque part lui interdit toujours de le dire, quelque chose à ses yeux d’avilissant, que mon regard se durcisse . Ne m’a-t-elle pas dit, l'air terrorisé, « je sais qu’un jour tu voudras tout savoir » !

Pourtant, il y a quelques jours, merveilleux, un bonheur, la femme amoureuse d’avant, d’avant ce cataclysme, venait de renaître, les yeux dans les yeux, sous mes caresses .Il s’est passé quelque chose, ce qu’elle avait laissé chez cet amant il y a si longtemps, quelque part là-bas, elle venait de le retrouver. Elle est redevenue la femme aimante bien dans son corps dans tout son corps, bien dans sa tête. Des moments sublimes d’amour, sensations oubliées depuis si loin, 20 années.
Cette communion, instants éphémères, rattrapée par cette virilité qui s’échappe, qui m’échappe, un interdit qui pénètre mon esprit, ravive la honte et se mêle à toutes ces images dérangeantes qui reviennent au galop, ces visions de ma femme avec cet individu, laissant place à une paralysie des sens et à une fuite du contact des corps et des baisers, ma raison n’y pouvant, combat un bref temps gagné puis perdu. Attendre, attendre, je ne sais exactement quoi.

C’est un descriptif circonstancié de notre vie, de ma vie, de cette période, et de ce que j’ai retenu de la vie de ma femme, il est probable qu’elle n’ait pas vécu tout à fait les évènements, de l’intérieur, tels que je les présente, ou tels que je crois les connaitre.
Descriptif que j’imagine bien trop développé pour une lecture rapide. Lecture que je sollicite dans l’esprit d’une explication de texte. Une vision extérieure sur ces faits.. Une lecture, une explication qui m’aide, peut-être. Qui puisse m’aider à dénicher un nouveau déclic, une nouvelle clef pour à défaut de pouvoir la refermer ne laisser qu’entr’ouverte cette boîte de pandore.
il me reste l’espérance, comme dans la légende.
RÉSUMÉ DES BLOCAGES :
->Notre tentative de retrouver une vie sexuelle dans le couple est impactée par une virilité qui s’effondre, bien que nos désirs respectifs s’expriment intensément. Nous parvenons, malgré tout, à nous retrouver intimement l’un l’autre avec un peu d’apaisement.
J’avais vécu au moment des faits une somatisation d’ordre sexuel qui avait perduré. Plus de 20 ans après ’’même cause mêmes effets’’ des images dérangeantes se superposent au moment des baisers, une fellation, une pénétration,…
->Tout cet amour oublié depuis 20 ans, que nous venons de retrouver ne suffit pas, je reste habité par mes tourments.

->Je ne sais pas pourquoi j’ai replongé, depuis 2 mois, dans une profonde dépression qui se nourrit de ce vieux accident de notre vie de couple. (Je me drogue, ce que je n’avais jamais fait, j’ai perdu le sommeil).

->Les questions sans vrais réponses qui me taraudent à nouveau: POURQUOI
COMBIEN DE TEMPS çA A DURE
QUI, QUAND, COMMENT, Où …
->Ma femme dit ne pas savoir elle-même pourquoi elle s’est laissée entraîner dans cette aventure.
Dit ne pas savoir pourquoi elle a accepter une relation sexuelle.
Dit que cette relation sexuelle a été impromptue, sans préliminaires, que ça s’est mal passé, qu’elle avait une attirance pour cet homme mais qu’elle n’était pas amoureuse.
Dit que l’homme l’a relancée et Dit qu’elle a mis fin à cette attirance. (Après son infidélité ma femme a suivi 6 séances de psychothérapie - je n’ai pas été amené a en connaître les tenants-).
.




Sincères salutations
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: problème intime après infidélité de mon épouse

Message par Dubreuil »

Tout d'abord, merci de votre confiance pour nous avoir fait part de vos tourments avec tant d'honnêteté et de sincérité.
Cependant il n'est pas certain que les réponses des internautes vous aident vraiment à repousser vos obsessions. Du moins seront-elle sincères elles aussi, pour vouloir vous aider sans doute, mais également parce que " votre récit " aura touché en eux, en elles, des souvenirs, des émotions, un passé, qui leur ressembleront peut-être.. la souffrance de l'un devient parfois la douleur de l'autre.
Pour ma part, ce que je peux en dire c'est que votre " histoire d'amour " me semble s'être développée sur " la dette " ..
Faute de temps maintenant, je reviendrai vers vous plus longuement pour tenter de me faire comprendre. D'ici là je pense que vous aurez déjà d'autres témoignages de sympathie.
Courage.
A plus.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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Jeannette
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Localisation : Ailleurs

Re: problème intime après infidélité de mon épouse

Message par Jeannette »

Personnellement, quelques réactions / réflexions à ton histoire qui me touche parce que j'y retrouve divers "pièges" que j'ai déjà eu l'occasion de tester...

Je suis surprise de voir à quel point une constante de votre histoire, depuis votre mariage jusqu'à maintenant, est faite de 2 vies qui se côtoient, qui s'observent, qui se croisent, qui essaient de se deviner, mais qui ne communiquent pas. Comme une peur d'entendre ou de dire des mots qui n'auraient pas le droit d'être dits, qui viendraient rompre l'image construite ou les convictions établies, ... Le silence. Comme un dû, à l'autre, à soi, à d'autres. Et comme une habitude que l'on ne sait plus, que l'on ne peut plus rompre.
Jusqu'à ces derniers jours. Et là, miraculeusement, la femme amoureuse qui réapparaît. Pour quelques heures.

Quant à la "solution"... Continuer à parler, à poser les questions, à obtenir les réponses ? Peut être. Communiquer certainement. Vous rencontrer enfin...
Poser toutes les questions et obtenir toutes les réponses ? Je ne pense pas. Parce que certaines réponses ne solutionneraient rien. Et parce que les questions posées ne seraient pas toujours "les bonnes". Et parce que rencontrer l'autre n'est pas se rencontrer soi, ne peut pas l'être, et que les deux sont nécessaires.

Exemple comme un autre, ce "pourquoi" t'a femme t'a trompé... Cela revient à demander pourquoi certaines femmes ayant vécu un inceste ou des abus sexuels lorsqu'elles étaient jeunes en arrivent à se prostituer. Elles-mêmes ne le savent pas. Et la réponse change-t-elle quelque chose ? Changerait-elle quelque chose pour toi ? Est-ce bien cette question là que tu souhaitais poser ? ...
Et puis "pourquoi", c'est connaitre l'origine, la cause. Mais c'est aussi "pour quoi", en deux mots. L'intention, le but... Aucune question n'a jamais vraiment de réponse.
Si quelque chose s’oppose à toi et te déchire, laisse croître, c’est que tu prends racine et que tu mues. A. de St Exupery - Citadelle
Il y a un moment où les mots s'usent. Et le silence commence à raconter. K. Gibran
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