pervers narcissique

[Sagot]

Bonjour à tous. Je viens d'apprendre en octobre dernier par mon médecin traitant que j'avais certainement à faire à un pervers narcissique (mon mari, avec qui je vis depuis 27 ans).Ce fut un choc terrible, je n'ai rien vu (ou plutôt voulu voir), je me sens complètement perdue, je ne sais plus qui je suis, et comment me sortir de cette situation vivante. J'ai demandé le divorce (un mois avant de savoir ce "diagnostic"), et depuis c'est encore pire à la maison : mon mari ne veut pas divorcer (malgré que nous n'ayons plus de vie intime depuis 6 ans), il me menace d'aller vivre sous les ponts avec nos 3 enfants si je divorce etc... Il est alcoolique et ne veut pas se soigner, est violent verbalement et physiquement au quotidien, je n'en peux plus! J'ai eu un premier rv au CMP de mon secteur avec lequel j'aurais rv avec une psychologue dans 2 mois! Comment tenir jusque là ? Quelle attitude avoir face à ses attaques verbales quotidiennes ? Comment me protéger et protéger mes enfants en attendant la séparation (pas avant 6 mois d'après mon avocate). J'ai l'impression que personne ne peut m'aider, je ne sais plus vers qui me tourner, j'ai peur de craquer, et il faut que je tienne ne serait-ce que pour mes enfants qui souffrent eux aussi.Je n'arrive pas à contrôler ma colère quand il raconte des mensonges au téléphone à ses parents, et comme par hasard il les appelle toujours à la maison quand je suis là... pour que j'entende. Ca me rend folle! Comment réagir?

[Patouche]

Oui, c'est terriblement difficile ces situations, et ces personnes qui arrivent à vous blesser là où ça fait le plus mal.
Avez-vous des personnes autour de vous qui pourraient vous soutenir, en attendant et en plus ? Des amis, de la famille, des voisins ?

[Jeannette]

Il y a une chose que tu peux faire : prendre tes enfants sous un bras, ta valise sous l'autre, et aller voir ailleurs s'il y est...
Si personne ne peux t'héberger, que ce soit dans ta famille ou tes proches, et même si tu n'as pas la possibilité de louer un petit logement, il y a des associations qui peuvent t'aider.

[Orphé]

Il y a une chose que tu peux faire : prendre tes enfants sous un bras, ta valise sous l'autre, et aller voir ailleurs s'il y est...
Si personne ne peux t'héberger, que ce soit dans ta famille ou tes proches, et même si tu n'as pas la possibilité de louer un petit logement, il y a des associations qui peuvent t'aider.

Malheureusement, dans une procédure de divorce, en faisant cela elle se mettrait dans son tort. Il faut que son avocat lui donne la "marche à suivre" dans sa situation. Il lui faut l'autorisation du JAF pour la résidence séparée.
Il faut un maximum d'attestation pour son alcoolisme, pour son agressivité. Avec ces attestations elle peut saisir le JAF en référé qui ordonnera la residence séparée et ça permettra d'avoir une audience rapie pour l'ONC.
S'il est violent physiquement il faut faire des constats de médecin. Si ces agressions ne laissent pas de marque, elle peut porter plainte car quand il s'agit d'un coinjoint ou même d'un ex il s'agit de violence aggravée.

[Jeannette]

Malheureusement, dans une procédure de divorce, en faisant cela elle se mettrait dans son tort.

Mais sans conséquence sur les aspects financiers qui sont indépendants de cet aspect depuis la nvle loi sur le divorce de 2001... L'impact ne serait que de ralentir la procédure, de la compliquer un peu. Est-ce si grave ? Un PN attaquera et compliquera les choses de toute façon.
Et en restant, c'est de la non assistance à personne en danger : soi-même, et les enfants.
Les preuves diverses et variées peuvent être rassemblées même une fois éloignée.

[Orphé]

Je suis tout à fait d'accord qu'il faut qu'elle se protège et ses enfants aussi, cela me semble évident mais il ne faut pas que la situation se retourne contre elle et pour cela il existe, et je le redis Malheureusement une procédure.

Et les nouvelles lois sur le divorce du 26 mai 2004 c'est dans le cas d'un divorce pour faute des dommages et intérêts à devoir et la possibilité de perdre la prestation compensatoire. L'abandon de famille existe toujours.

Je conseillais juste de réunir les preuves contre son mari et porter plainte à la gendarmerie sinon demander un référé auprès du JAF dans ce cas on l'appelle une ordonnance de protection.

[221]

Vous pouvez consulter un psychiatre ou un psychologue dans le privé en attendant pour évacuer la toxicité de ce que vous fait votre mari et pour vous prémunir. La loi a probablement encore du chemin à faire...

[Sagot]

Côté loi, mon avocate me dit qu'elle peut demander le départ de mon mari hors du domicile conjugal... environ 6 mois après la demande de requête (pas encore signée)! Je n'ai nul part où aller, je dois rester chez moi avec mes enfants. Côté preuves c'est léger, une fois j'ai appelé les gendarmes mais comme il n'y avait pas de traces de coups ce jour là ils n'ont rien pu faire pour m'aider (malgré l'alcoolisme et la violence verbale). Il s'était fait arrêter la semaine précédente pour conduite en état d'ivresse... c'est tout ce que j'ai comme preuves de son alcoolisme (6 points en moins sur son permis mais pas d'enquête demandée) ainsi qu'un résultat de prise de sang montrant des gamma GT élevés (preuve d'alcoolisme mais insuffisant selon mon avocate). Depuis il fait gaffe, pas de coups mais agressions verbales quotidiennes, insupportables, improuvables, humiliations, rabaissements permanents.
6 mois dans ces conditions vont me paraitre une éternité. J'ai l'impression que personne ne peut m'aider (à part le soutien moral de mes amis et famille).
Le plus dur ça va être de trouver plus de preuves, maintenant qu'il fait attention et qu'il sait que je l'attends au tournant, et de ne pas me laisser envahir par mes émotions qu'il me parle. Il cherche à me destabiliser, me pousse au suicide, et parfois j'y pense. Heureusement je me bats pour mes enfants qui me donnent le courage nécessaire jusqu'ici, mais jusqu'à quand? D'autres idées ? Merci pour vos réponses.

[Patouche]

J'espère que ce n'est vraiment pas intentionnellement de sa part qu'il vous "pousse au suicide". Souvent, ces personnes ne pensent pas beaucoup, et font du mal pour se "protéger", car ils sont eux-même très "malades". Mais évidemment, c'est inexcusable, et dangereux. Le mieux est en effet de pouvoir prendre de la distance. J'imagine que vous n'avez pas les moyens de payer un appartement pour partir simplement de la maison, et de vous mettre hors de sa portée.

Le soutien moral, c'est déjà quelque chose de très précieux, tout le monde n'a pas cette chance. Est-ce que quelqu'un pourrait vous accueillir pendant une période ? Est-ce que quelqu'un pourrait se renseigner si partir du domicile peut vraiment (ou pas) vous porter préjudice pour la suite de la procédure ?

Pour la preuve, est-ce que vous pourriez demander à quelqu'un de venir, quand il est là, comme ça la personne pourrait témoigner ? Ou alors pourriez-vous peut-être l'enregistrer ? Bon, ce n'est pas une preuve légale (il devrait être informé, et mieux vaut éviter), mais déjà pour pouvoir ré-écouter à d'autres moments la tournure que ça prend ? Peut-être pour avoir une meilleure idée comment gérer la situation ?

[Fjaraa]

Bonsoir,

Chaque histoire de vie est différente, mais je me permets d'exposer la façon dont s'est passé mon départ.

J'ai été mariée 26 ans à un homme alcoolique et violent. J'ai subi du harcèlement (physique, moral, sexuel...), des insultes et des coups, pour lesquels je n'ai jamais fait établir de certificat médical, par honte et par peur. C'est en reprenant le travail que j'ai pris conscience que je méritais une autre vie, et aussi et surtout avec l'aide d'une psy.

Un soir – il devait partir le lendemain pour une semaine – il a une énième fois cherché à me provoquer pour que je « mérite » la gifle qu'il avait l'intention de me donner. Et là, j'ai eu un déclic.

J'ai décroché le téléphone et composé le 17. Mon ex-mari m'a laissé faire d'un air goguenard, persuadé peut-être que je n'irais pas jusqu'au bout de ma démarche, ou que je ne serais pas prise au sérieux. Je pense aussi qu'il se croyait dans son bon droit.

J'ai exposé mon cas au gendarme, qui entendait mon ex-mari rire (un peu jaune) et parler par-derrière. Il a demandé à lui parler pour tenter de le calmer. Ensuite, j'ai repris le téléphone, et il m'a dit de rappeler si monsieur continuait à me harceler. Une heure plus tard, les gendarmes étaient là. Ils ont réussi à le calmer et m'ont demandé discrètement de les suivre dehors. Là, ils m'ont conseillé de porter plainte le lendemain.

J'étais bien décidée. Porter plainte et partir.

Le dimanche après-midi, je suis allée à la gendarmerie déposer plainte, et leur demander si je pouvais partir. Ils m'ont dit qu'il suffisait que je vienne leur communiquer ma nouvelle adresse afin de ne pas être considérée comme abandonnant le domicile conjugal. Normalement, c'est monsieur qui aurait dû partir, mais j'avais besoin de mettre de la distance avec ce cadre de vie.

Par chance, ma mère pouvait m'héberger et mes enfants étaient déjà adultes. Matériellement, mon départ a donc été grandement facilité.

C'était en 2007. Le divorce est intervenu 2 ans plus tard, pour rupture de vie commune.

Ensuite, j'ai connu des galères, CDD et périodes de chômage, j'ai toujours trouvé de l'aide. Il ne faut pas hésiter à demander.

Voici plusieurs liens qui pourraient vous être utiles :

Le CIDFF, par exemple, où j'ai bénéficié d'une écoute et d'un soutien psychologique gratuit pendant un temps :

http://www.infofemmes.com/v2/p/Lutte-co ... times/2517

Je poste également le lien du Ministère de la Justice, concernant les violences conjugales :

http://www.vos-droits.justice.gouv.fr/v ... 20723.html

Une piste, peut-être, pour le logement :

http://www.anil.org/analyses-et-comment ... un-couple/


Je vous souhaite bon courage. N'hésitez surtout pas à vous entourer le plus possible de personnes en qui VOUS avez confiance. Ne vous laissez pas impressionner par les menaces de monsieur. Vous aurez besoin de courage, parce qu'il sera d'autant plus féroce qu'il verra que vous lui échappez. Ou alors, il jouera les victimes, ou les repentis. Dans tous les cas, mettez-vous des « boules Quiès mentales. » Ce courage et cette force vous permettront de vous reconstruire, vous et vos enfants.

Je suis passée par là, comme quelques personnes sur ce site… On s'en sort.