Médiation familiale avec femme toxique (PN)

[Barbatruc]

Bonjour,

Je suis séparé depuis 1an et demi d’une femme toxique. Je ne peux pas affirmer qu'elle est PN. Je ne suis pas compétent pour porter un diagnostic. Je dois rencontrer un psychologue pour raconter cette relation et me reconstruire.

Nous avons une médiation familiale en cours. J’avais l’intention d’aborder le sujet de cette relation toxique devant mon ex femme et la médiatrice. Parce que mon ex et moi n’avons jamais parlé de ce sujet. Il me semble important qu’elle sache que j’ai pris conscience de son comportement toxique. Et que je serais extrêmement attentif à ce qu’elle ne reproduise pas celà sur les enfants. Une sorte de mise en garde. J’ai espoir qu’elle soit consciente du mal qu’elle fait. Elle consulte un psychologue depuis des années, pour régler ses traumatismes d’enfance. Lors d’une de nos disputes, après lui avoir dit que je pensais qu’elle était une personne méchante, elle m’avoué être méchante. Peut être un début de prise de conscience ? Mon médecin m’a déconseillé d’aborder le sujet. Que cela serait vain et pire cela pourrait se retourner contre moi. Il m’a conseillé de prendre rendez-vous avec un psychologue. Ce que je vais faire dans les plus bref délais. Mais hélas cette dernière médiation arrive dans quelques jours et je n’aurais pas le temps d’avoir l’avis de psychologue.

Est-il possible de parler au moins 1 fois de son comportement avec elle ?

Pour que les choses soient dites une bonne pour toutes, même si elle continue de nier, au moins je l’aurais dit ?

Et enfin je pensais lui dire en présence de la médiatrice que je n'hésiterai pas à demander une expertise psychiatrique si je constate que les enfants subissent son comportement toxique.

J’ai déjà coupé les ponts pour me protéger. Nos interactions se limitent à la logistiques pour les enfants et je vais demander à ce que rien ne soit fait verbalement. Cette médiation sera donc quasiment la dernière fois où je pourrai lui parler ouvertement.

Aujourd’hui elle continue de ne pas respecter mes demandes. Même si elle accepte une de mes demandes, elle fera l’inverse. Et m’expliquera que c’était pas si important, que finalement, elle pouvait pas faire autrement. Et quand moi je lui explique que cette demande que je lui avais faite était importante pour moi, et qu’elle aurait dû la respecter, alors elle ne s’excuse pas, mais continue de dire que “ça va c’est pas si grave”.


Merci pour vos réponses bienveillantes.

[Dubreuil]

NB. Un aperçu de mon travail de psy.
J'effectue des expertises privées auprès des tribunaux dans le cadre de traumatismes psychomoteurs et psycho-traumatiques.
On me contacte également pour établir une expertise ou contre-expertise psychologique privée, dans le but d'obtenir des dispositions profitables à la restauration du lien familial.
Certains psychiatres, mandatés par un Juge aux Affaires Familiales pour une expertise statuant sur la santé mentale d'un père, ou d'une mère, établissent leurs rapports au vu des pièces du dossier sans avoir jamais reçu la personne concernée.
Parfois bafoués par la somme des propos ou rapports résolument diffamants de la partie adverse, ou pour des dossiers d'assistance éducative, les personnes me sollicitent pour obtenir une analyse objective des écrits produits à leur encontre, ainsi qu’un avis neutre de professionnelle sur leur place et fonction de parent auprès de leur(s) enfant(s).
Mon objectif consiste à rencontrer le ou les parent(s) concerné(s) accompagné(s) de l’enfant, ou s’il y a lieu de la fratrie, et d’établir en premier lieu et pour chacun, un compte-rendu psychologique.
Par l'intermédiaire de l'avocat, mes écrits peuvent utilement apporter un éclairage au juge amené à prendre des mesures sur la situation.
Alors que l’essentiel de ce qui est utile à la prise de décision des magistrats réside dans l’analyse stricte et neutre de la personnalité des parents et l'intérêt de l'enfant, je m’appuie sur l’étude du dossier et des éventuelles attestations ou expertises psychiatriques produites à l’encontre du parent dénigré, non pour prêter intérêt aux provocations souvent fantaisistes à son encontre, mais pour relever les propos inutilement prolixes et erronés dans les rapports professionnels qui me sont présentés.
Je commente les dommages psychologiques prévisibles quand ils discréditent un parent dans sa qualité d’homme et de père, ou de femme et de mère, pour l’humilier en toute impunité.
Je souligne les descriptions psychologiques compassionnelles de l’autre parent en opposition au portrait du papa ou de la maman mis au rebut éducatif et affectif.
J’explique et analyse l’inadéquation d’un terme ou diagnostic psychiatrique lourd de conséquence, pouvant précipiter un père ou une mère déshumanisés, en prison ou en internement abusif.
Je décris les traumatismes et préjudices psychiques infligés à l’enfant et recherche les solutions qui paraissent les plus conformes à son intérêt supérieur.
Je démontre la dramatisation du conflit parental par la famille, les proches, l’école, les psy(s), et autres personnes ou professionnels s’animant autour de l’enfant sur de successifs thèmes «d’agressions verbales ou décisionnaires», constituant ainsi un nouveau préjudice s’ajoutant à la séparation des parents que l’enfant vit déjà comme une déception intense perturbant l’image qu’il a de lui-même et de sa relation à l’autre.
Par ce travail analytique je contribue à étoffer un dossier démontrant l’utilité d’une résidence alternée, ou au contraire le maintien de garde chez le père ou la mère, ceci avec des dispositions concernant la restauration du lien familial, profitable à l'enfant et aux deux parents.

[Dubreuil]

" Nous avons une médiation familiale en cours. J’avais l’intention d’aborder le sujet de cette relation toxique devant mon ex femme et la médiatrice. Parce que mon ex et moi n’avons jamais parlé de ce sujet. Il me semble important qu’elle sache que j’ai pris conscience de son comportement toxique.
***Non. Il vaut mieux lui dire sans témoin.

Et que je serais extrêmement attentif à ce qu’elle ne reproduise pas celà sur les enfants.
*** Vous le faites déjà.
Et cette mise engarde vous desservira, vous faisant passer pour un despote.

J’ai espoir qu’elle soit consciente du mal qu’elle fait. Elle consulte un psychologue depuis des années, pour régler ses traumatismes d’enfance. Lors d’une de nos disputes, après lui avoir dit que je pensais qu’elle était une personne méchante, elle m’avoué être méchante. Peut être un début de prise de conscience ?
*** Peut-être, mais face à vous elle aura toujours le privilège de s'être remise en question, alors que vous passerez pour l'agresseur, et celui qui s'affiche dans son abus de toute puissance.

Mon médecin m’a déconseillé d’aborder le sujet. Que cela serait vain et pire cela pourrait se retourner contre moi. Il m’a conseillé de prendre rendez-vous avec un psychologue.
*** IL A ABSOLUMENT RAISON

Ce que je vais faire dans les plus bref délais. Mais hélas cette dernière médiation arrive dans quelques jours et je n’aurais pas le temps d’avoir l’avis de psychologue.
*** Devant les tribunaux le médiateur ne fait qu'établir froidement un constat souvent très orienté et subjectif.

Depuis plus de 20ans j'interviens après des tribunaux. Mes expertises sont aux mains des avocats qui défendent leurs clients.
Partez de suite du principe que de l'avocat au juge, c'est DU THEATRE. ET DU COMMERCE;
Et un coup de chance quand c'est l'agresseur qui est reconnu coupable ! (Voyez les faits divers)

Vous semblez croire que le rôle d'un médiateur est d'écouter les doléances des plaignants pour ensuite émettre un avis objectif sur la conduite de chacun en relevant les torts et en respectant la douleur de "l'autre. Un peu comme Saint Louis rendant la justice sous son grand chêne. Etre compréhensif ,indulgent en considération du mal subi, etc. Il n'en est rien.
C'est possible qu'il y ait de l'empathie dans le rendez-vous, mais on ne règle pas ce genre de conflit en une heure.
Dites-vous bien que cela ne servira à rien d'étaler vos ressentiments et vos griefs affectifs devant une tierce personne, juste envenimer la situation, et permettre à l'autre de vous descendre, voire de manipuler, se faire plaindre et mentir à vos dépends.
La médiation ne sert à rien quand la situation dépasse le matériel. C'est à l'avocat qui d' entendre votre indignation, avec preuves à l'appui !
Dans le mot médiateur il y a médiation et son rôle est de démontrer à chaque partie qu'il y a un moyen de s'entendre et de trouver une solution pour reprendre le dialogue. Pour l'instant est-ce vraiment votre demande ?

Allez à cette médiation pour faire avancer le dossier et montrer votre implication et votre bonne foi, mais soyez sur vos gardes et EXCESSIVEMENT prudent, car tout ce que vous direz sera repris ensuite dans le compte-rendu et se retournera contre vous.
Le pire, c'est que le médiateur puisse avoir "sa préférence ". En général ce ne sont pas des psys, et la neutralité n'est pas leur fort.

Durant la médiation, évitez le plus possible de "dénigrer d'une façon ou d'une autre votre ex, soyez poli, courtois, maitre de vous-même, ne dites surtout pas qu'elle est "ceci ou cela", ne portez aucun jugement, reconnaissez-lui au contraire des valeurs, des qualités. Soyez simple, calme et digne. Sinon vous en sortirez déçu, meurtri et humilié.

Et c'est ce compte-rendu qui va donner à la partie adverse le pouvoir de vous juger, et de vous démolir sans vous connaitre.

Est-il possible de parler au moins 1 fois de son comportement avec elle ?
*** Vous ne pouvez que dire que ce qui se passe entre vous vous attriste, que vous avez conscience que vous êtes deux dans ce conflit et que vous avez certainement votre part de responsabilité.
Devant un tiers, surtout pas d'exemple, que simplement votre amour s'est émoussé et qu'un manque de compréhension s'est établi insidieusement. Que vous acceptez volontiers de reconnaitre que vous avez pu être maladroit et décevant. Ne l'accablez pas, ne la mettez pas en difficulté. De toute façon, perdez vos illusions d'être "admiré", soutenu, c'est une mascarade.

Pour que les choses soient dites une bonne pour toutes, même si elle continue de nier, au moins je l’aurais dit ?
***Non, ne dites rien devant un tiers, elle ne doit pas avoir à nier quelque chose, elle ne doit pas avoir à se défendre, elle passera automatiquement en victime, et vous en bourreau. Vous n'en tirerez aucun profit parce que vos interlocuteurs sont habitués à tout ce vaudeville. C'est une mise en scène bien rodée, des accusations bien connues et attendues. ILS S'EN FICHENT. C'est l'opinion qu'ils se feront de VOUS qui est importante.

Et enfin je pensais lui dire en présence de la médiatrice que je n'hésiterai pas à demander une expertise psychiatrique si je constate que les enfants subissent son comportement toxique.
*** Surtout pas. Aucune menace. N'évoquez rien. Par contre, parlez de vous, que vous êtes prêt à subir une expertise psychiatrique si nécessaire.

J’ai déjà coupé les ponts pour me protéger. Nos interactions se limitent à la logistiques pour les enfants et je vais demander à ce que rien ne soit fait verbalement. Cette médiation sera donc quasiment la dernière fois où je pourrai lui parler ouvertement.
*** Oui. Mais courtoisement en vous maîtrisant absolument !

Aujourd’hui elle continue de ne pas respecter mes demandes. Même si elle accepte une de mes demandes, elle fera l’inverse. Et m’expliquera que c’était pas si important, que finalement, elle pouvait pas faire autrement. Et quand moi je lui explique que cette demande que je lui avais faite était importante pour moi, et qu’elle aurait dû la respecter, alors elle ne s’excuse pas, mais continue de dire que “ça va c’est pas si grave”.
*** "On s'en fiche de ce qu'elle fait ou dit", elle aussi elle fait comme elle peut avec ce qu'elle est, dans une situation qu'elle n'a pas souhaité dans les débuts de votre rencontre.
Elle a raison, ce n'est pas grave votre égo malmené, voyez plus loin, évitez-vous la rancune et la détresse des enfants.
Soyez votre propre conciliateur, n'évoquez que des solutions positives et équitables.
Soyez vigilant.

[Barbatruc]

Merci d’avoir pris le temps pour me répondre.

Je vais suivre vos conseils et ne pas aborder le sujet. Et finalement cela me soulage de ne pas avoir à me préparer à un énième affrontement.

Je pensais encore que “qui ne dit mot consent”?

Je déborde d’amertume, j’en suis conscient. Elle ne sera jamais à quel point elle m’a brisé. Elle ne sait pas que j’ai eu des idées noires pendant notre relation. Et finalement c’est peut être pas plus mal. Je vais parler à un psychologue pour la 1ere fois de ma vie (j’ai 50 ans) de cette relation néfaste.

Je suis inquiet pour mes enfants. Je ne veux pas qu’ils vivent la même chose.

En revanche, je ne suis pas certain de bien comprendre votre dernière réponse.

*** "On s'en fiche de ce qu'elle fait ou dit", elle aussi elle fait comme elle peut avec ce qu'elle est, dans une situation qu'elle n'a pas souhaité dans les débuts de votre rencontre.
Elle a raison, ce n'est pas grave votre égo malmené, voyez plus loin, évitez-vous la rancune et la détresse des enfants.

A quelle situation faites-vous allusion dans les débuts de notre rencontre ?

Et il est difficile de s’en fiche de ce qu’elle fait ou dit.

Est ce que je dois m’écraser ad vitam eternam ? Si je ne dis jamais rien, alors cela ne fera qu' empirer ?

Quand je dis “empirer”, c’est dans le sens où nous sommes dans une nouvelle relation de couple séparé. Ça ne sera jamais pire que ce que j’ai vécu pendant notre relation. Mais je pensais qu’il serait plus judicieux désormais de ne pas lui laisser le champ libre et de poser des limites à ne pas franchir. Il y a une différence c’est que moi j’ai pris conscience de son comportement anormal.

[Barbatruc]

Il ne s’agit pas tant de mon égo. Mais plutôt de sa capacité à m'éloigner des enfants en ne respectant pas nos accords. Cela ne porte pas sur la garde alternée heureusement, et elle sait qu’elle serait hors la loi. Ça peut être par exemple des rendez-vous avec les professeurs qu'elle prend sans m’informer. Des achats de vêtements pour les enfants alors qu’il était convenu que c’était mon tour. Si je préviens que je vais aller au cinéma pendant les vacances avec les enfants voir tel film, elle va s’y rendre avant, pour me couper l’herbe sous le pied. Bref, vous comprenez ce que je dis.

Avant notre rencontre j’ai vécu 10 ans avec une autre femme avec qui j’ai eu un enfant. Cette relation s’est déroulée comme une relation normale. Notre amour s’est émoussé. Nous sommes toujours en très bon terme. Elle est d'ailleurs prête à venir témoigner.

[Dubreuil]

Je pensais encore que “qui ne dit mot consent”?
*** Vous ne consentez rien.
Je vous parle d'un MOMENT PRECIS, dans une situation précise où il est très important que vous donniez une bonne image de vous, justement pour que l'on vous fasse confiance, que l'on reconnaisse votre humanité face à une femme en difficulté psychologique; cela vous permettra de garder le respect de vos interlocuteurs, la confiance et l'estime de vos enfants quand ils deviendront adultes ( car tout ira dans le dossier, c'est l'habitude )
Ne pas accabler votre ex ne veut pas dire ne pas montrer à l'auditoire que vous n 'êtes pas dupe de sa façon d'agir. Mais d'une façon intelligente et courtoise.

Dire par exemple :
- "Je sais que tu ne pensais pas à mal, mais j'ai été très étonné quand tu... -
Et là vous dites ce qui se passe sur le point que vous voulez. Vous ne jugez pas, vous ne condamnez pas, vous avez été simplement surpris.
Et si on vous demande pourquoi, vous répondez que c'est une bonne mère et que vous avez pensé que cela pouvait perturber les enfants.
Ne parlez pas de vos ressentiments. Si elle vous accable devant un auditoire, répondez qu'il faut relativiser, bien tout remettre dans le contexte, qu'elle est la mère de vos enfants et que n'avez aucun plaisir à l'accabler, que vous êtes tous les deux impliqués dans vos difficultés relationnelles, qu'elle est en thérapie depuis longtemps, et que de votre côté vous avez décidé de voir quelqu'un..

Dès que "la loi" intervient dans une famille quelque chose est à tout jamais brisé pour les enfants. Tout devrait se régler entre parents aimants. Les enfants croient que s'ils sont là c'est parce que ce sont eux les plus importants. Se disputer pour un vêtement que l'on avait pas le droit d'acheter pour leur faire plaisir (pensent-ils !) est incompréhensible, ils déduisent seulement que les parents sont commandés par des inconnus qui sont plus forts qu'eux, et la sécurité et la confiance sont rompues.

Je suis inquiet pour mes enfants. Je ne veux pas qu’ils vivent la même chose.
*** Ce ne sera jamais le même contexte

Si je ne dis jamais rien, alors cela ne fera qu' empirer ?
*** Vous ne lui devez rien. Vous êtes libre de vous-même.
Ce n'est ni votre adjudant-chef ni votre maman, elle n'a que le pouvoir que vous lui donnez !

Ça ne sera jamais pire que ce que j’ai vécu pendant notre relation.
*** Donc, cool, le pire est derrière vous.

Mais je pensais qu’il serait plus judicieux désormais de ne pas lui laisser le champ libre et de poser des limites à ne pas franchir.
*** Vous pensez bien. Mais cela doit se faire SANS TEMOIN. Surtout pas devant autrui, et encore moins devant toute personne représentant une quelconque "autorité"."
Mais SEUL avec elle, sans témoin arrangez-vous pour lui dire tout le mal qu'elle vous a fait, si c'est votre souhait et votre délivrance.