Le retour de ma PN

Forum pervers narcissique, manipulateur, manipulatrice
erdes

Le retour de ma PN

Message par erdes »

Bonsoir,
C'est la première fois que je poste sur de forum. J'ai beaucoup lu et consulté sur les Pervers narcissiques. Je suis un homme de 40 ans. Je suis "revenu" à sa demande vers ma pn qui m'avait "jeté" fin janvier. Jeté violement après une histoire de 6 mois. J'ai essayé de l'oublier (c'est très dur) pendant 6 mois mais voilà que fin juillet elle revient dans ma vie par un message. Perturbé entre la surprise (j'étais persuadé qu'elle ne reviendrait plus) l'excitation finalement de voir qu'elle ne m'avait pas oublié et la peur de replonger. J'ai tenu 1 mois et demi avant de céder à ses avances pour des retrouvailles. Elles ont eu lieu mercredi dernier, pendant 1 h30 dans un café. Au début j'étais sur mes gardes mais très vite, je me suis laissé allé à l'écouter, à avoir de l'empathie pour elle et ses problèmes...; elle me disait qu'elle était seule encore. Bref elle m'a de nouveau manipulé, quand nous nous sommes quittés elle m'a proposé de l'accompagner à un concert... je ne lui ai pas dis oui tout de suite, mais plus tard dans la soirée. Elle me disait qu'elle était contente de me revoir, ma souhaité "bonne nuit" et "Bisous". Je me suis endormi apaisé étrangement.... (je ne me suis pas rendu compte que je repartais dans un cycle de manipulation). J'avais je crois "repris mas dose" qui me manqué tant... Bien vous l'aurez compris, j'ai replongé. La lune de miel n'a pas duré un jour, dès le lendemain j'avais un message d'elle. Elle était désolée, s'en voulait mais elle venait de recevoir une invitation d'un "homme qui lui plaît bien" pour aller au concert avec elle. elle était désolée mais elle osait pas lui dire non. j'ai fais bonne figure, lui ai souhaité "bonne chance" et n'ai plus eu de nouvelles. Elle me disait que de toutes façons rien n'était fait et qu'on se reverrait...
J'avoue que sur le coup ça m'a secoué mais ce soir c'est pire. Je me sens humilié, rabaissé, je ne comprends pas sa méchanceté, pourquoi me refaire mal aussi rapidement? Je sais qu'ils sont irrécupérables et pourtant j'y reviens. Comment se défaire de ce poison???? je me doute que sur ce forum , des histoires comme la mienne sont légions mais si je peux échanger avec certains d'entre vous ce sera avec plaisir.
Bonne soirée et à bientôt j'espère.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Le retour de ma PN

Message par Dubreuil »

J'ai beaucoup lu et consulté sur les Pervers narcissiques.
Apparemment pas assez vécu avec, et souffert, pour refaire la même erreur...
Et quitte à vous choquer, vous ne savez pas lire, et vous n'avez pas consulté un psy ! ( ou alors, un(e) autre pervers(e)

SE DEGAGER D'UN PERVERS NARCISSIQUE
(généralités)

Sortir de la dépendance
On veut être aimé(e) à tout prix
L'autre n'est pas notre source d'amour
Chercher d'où vient la dépendance
Chercher les carences affectives dans l'enfance

Observer la situation
S'imaginer que le pervers joue une scène
Le regarder comme au théâtre
Savoir qu'il est faillible et peu sûr de lui
Reconnaître que l'on est sa victime, et que l'on a été dupé

Changer les comportements
La perversion est une structure de la personnalité
Le pervers use de toutes les stratégies
Il ne se considère pas malade
Ne pas chercher à le comprendre ni à vouloir être compris de lui
Il ne se sent pas coupable et ne ressent pas de honte
C'est toujours de la faute de l'autre

Restaurer l'estime de soi
Le pervers va choisir sa proie, et il continuera son harcèlement bien après la fin de la relation
Il ne supporte pas la frustration, il est tenace
Il choisit ses victimes après avoir testé leur capacité à exciter son challenge
Ses victimes réussissent en général très bien dans leur profession
Elles sont généreuses - sincères - aimables - intelligentes - ouvertes aux autres - acceptent la critique - se remettent en cause - ont de l'empathie - connaissent le remords et la culpabilité

Savoir dire non
Ne plus penser que refuser pourrait ne plus être digne d'être aimée
Si vous dites « non » vous donnez de la valeur à votre « oui »
Garder son authenticité
C'est aussi cela qui rassure l'autre

S'imposer ses propres limites
Avoir ses limites par rapport aux autres
Les connaître et refuser de les dépasser

Renouer et sortir de l'isolement
S'entourer de personnes bienveillantes
Se refaire un cercle d'ami(e)s
( le pervers éloigne, fait le vide, interdit, manipule )

Contre-manipuler
Répondre avec indifférence
Apprendre à se protéger des attaques
« tout le monde ne pense pas comme toi »
« si tu le dis »
« ne t'inquiètes pas pour moi »
« cela fait mon charme... »
Rester dans le flou
Faire des réponses très courtes avec humour et sans agressivité
Ne jamais se justifier
Ne jamais vouloir lui prouver quelque chose
Si c'est trop difficile, lui acheter le livre de HIRIGOYEN sur la perversions narcissique, lui dire qu'il est un être intelligent, et que s'il vous aime comme il le dit, sa façon ne vous convient plus, qu'il « commence à se comporter comme un pervers narcissique et qu'il devrait se documenter sérieusement sur ce sujet, car il peut mieux faire ». S'il lit ce livre et n'est pas un véritable pervers il lui reste des chances...

Cesser le contact
Vous ne le guérirez pas, vous ne le changerez pas
Portez plainte - Voyez une assistante sociale
Sans qu'il le sache préparez votre départ, emportez ce qui vous tient le plus à cœur car il fera du chantage pour vous le donner
Déménagez un jour où il est absent
Ne répondez plus à aucun appel, messages, passez par un avocat.
Préparez-vous au chantage, au mépris, aux calomnies, etc...
Voyez un psy pour ne pas perdre les bénéfices de votre décision de survie
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Le retour de ma PN

Message par Dubreuil »

PERVERSION NARCISSIQUE
“Le langage est perverti. Chaque mot cache un malentendu qui se retourne contre la victime désignée.” M.-F. Hirigoyen.

La violence psychologique
Elle consiste en une série d’attitude et de propos qui visent à dénigrer et à nier la façon d’être, ou l’être, d’une autre personne, avec pour intention et/ou pour effet de déstabiliser, de blesser cet autre.
La particularité de la violence psychologique perverse, comme façon d’être en relation, est que cette attitude et ces actions ne sont pas suivies de regrets ou d’excuses. Pour celle ou celui qui l’exerce, la violence psychologique est déniée, invisible voire inavouable. La négation de l’autre passe par la considération de celui-ci comme objet.
La fatigue émotionnelle qui découle de la violence psychologique, du climat général de ‘négation de l’autre’, notamment dans ses émotions et ressentis, est renforcée par le caractère insidieux et durable dans lequel ce mode relationnel peut s’installer.

“Ces agressions relèvent d’un processus inconscient de destruction psychologique, constitué d’agissements hostiles évidents ou cachés, d’un ou de plusieurs individus, sur un individu désigné, souffre-douleur au sens propre du terme. Par des paroles apparemment anodines, par des allusion, des suggestions ou des non-dits, il est effectivement possible de déstabiliser quelqu’un, ou m^me de le détruire, sans que l’entourage intervienne. Le ou les agresseurs peuvent ainsi se grandir en rabaissant les autre, et aussi s’éviter tout conflir intérieur ou tout état d’âme en faisant porter à l’autre la responsabilité de ce qui ne va pas. (…) Pas de culpabilité, pas de souffrance.

Il s’agit là de perversion au sens de la perversion morale. (…) Cela ne devient destructeur que par la fréquence et la répétition dans le temps. Ces individus ne peuvent exister qu’en “cassant” quelqu’un : il leur fait rabaisser les autres pour acquérir une bonne estime de soi, et par là même acquérir le pouvoir, car ils sont avides d’admiration et d’approbation. Ils n’ont ni compassion ni respect pour les autres puisqu’ils ne sont pas concernés par la relation. Respecter l’autre, c’est le considérer en tant qu’être humain et reconnaître la souffrance qu’on lui inflige. “, M.-F. Hirigoyen.

L’emprise
Elle consiste en la préparation psychologique destinée à soumettre l’autre, à le contrôler, à établir un pouvoir sur lui/elle, et s’apparente à un abus psychologique, à un viol psychologique.
Il ne s’agit pas moins qu’assujettir autrui, par des moyens subtils, répétitifs, voilés et ambigus et c’est en cela qu’ils sont efficaces. Sous couvert de confidence, d’aveu, à travers des mots qui paraissent sincères et corrects, “de l’extérieur” il s’agit de disqualifier l’autre (humiliations, malveillance), d’instaurer un contrôle, voire de détruire l’autre. Pernicieux et amoraux, “à petites touches déstabilisantes”, ces moyens s’apparentent à un conditionnement, voire à un “lavage de cerveau”.
Chez la victime de l’emprise, les points d’entrée possibles, les accroches possibles peuvent être multiples : la confiance, l’empathie, la bienveillance, la naïveté, la faiblesse (on parle souvent d’abus de faiblesse en situation d’emprise et de harcèlement moral),…

Harcèlement moral
Il consiste en des violences récurrentes, et c’est la récurrence elle-même qui est une violence : paroles humiliantes, flux de parole recouvrant l’autre, regards méprisants, tonalité menaçante, chantage, victimisation, attaque à l’estime de soi de la victime.
“Par harcèlement sur le lieu de travail, il faut entendre toute conduite abusive se manifestant notamment par des comportements, des paroles, des actes, des gestes, des écrits, pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychique d’une personne, mettre en péril l’emploi de celle-ci ou dégrader le climat de travail.
(…) De toutes ces agressions, on ne meurt pas directement, mais on perd une partie de soi-même. on revient chaque soir, usé, humilié, abîmé. Il est difficile de s’en remettre.” M.-F. Hirigoyen.

Chaque remarque, geste, regard, en soi, peut être considéré comme anodin, mais c’est le quotidien de leur accumulation qui épuise et qui fait douter la victime d’elle-même1. Et la victime du harcèlement devient le présumé coupable : quoi qu’elle fasse ou dise, cela sera retenu contre elle par son agresseur.

Les leviers du harcèlement sont en particulier2 :
1. Le contrôle de la victime
“surveiller quelqu’un de manière malveillante avec l’idée de le dominer et de le commander. On veut tout contrôler pour imposer la façon dont les choses doivent être faites”
J’irai même jusqu’à dire qu’il s’agit de contrôler la manière dont la réalité doit être perçue par la “victime”, sans lien avec l’idée de vérité des faits. D’où cette idée de “lavage de cerveau”. Il y a manipulation du réel de l’autre, et aucun intérêt pour la vérité, tant que la construction imposée est plausible et non décelable dans son mensonge.
Mensonge – faire du réel ce que l’on veut, croire à ses propres mensonges
Rumeurs – faire de l’autre, du réel l’objet de ses fantasmes
L’hyper-contrôle, la surveillance exercée, la malveillance continue génère le manque d’oxygène.

2. L’isolement de la victime
Le harcèlement moral passe par un isolement de la victime afin d’assurer l’absence de contact direct avec ce dont / le monde dont il est question de construire une représentation. Le/la harceleur.se doit s’assurer de rester en position de filtre par rapport à l’extérieur, par rapport au réel.
Une énergie considérable peut être dépensée par le/la harceleur.se pour conserver cette place d’intermédiaire, pour garder le contrôle, pour éviter que la manipulation ne s’effondre.

3. Acculer la victime par l’attribution d’intentions non fondées (suspicion, comportement jaloux,…)
La succession des procédés suivants contribue au harcèlement moral : procès d’intentions, crises de jalousie, demandes permanentes de justification, etc.

4. Répétition, usure, trop plein
La victime finit par ressentir un manque d’oxygène, l’impression d’être prise au piège, entravée dans ses mouvements.
L’usure, la répétition consiste justement à ne pas laisser l’autre respirer, par “la répétition à satiété” d’un message (le harceleur le répète autant à lui-même qu’à sa victime jusqu’à que ce message devienne la réalité par l’abaissement de la garde, par l’usure, par la résignation)
Le flot de parole génère par exemple l’occupation de la disponibilité de l’autre, la médisance répétée remodèle le réel par les mot, “met en tête”, “fait croire” à un réel qui n’est que celui de celui qui aimerait que ce réel soit la réalité, et qui réalise dans la tête des autres, qui immisce dans la tête des autres sont fantasme, par la manipulation.

5. Demande d’hyper-disponibilité versus absence de disponibilité
Le harceleur demande une disponibilité totale à sa victime, et oppose en retour une indisponibilité à l’autre : “je suis surbooké”, “je n’ai pas le temps de t’écouter, de faire ce que tu me demandes”, mais je te noie dans mon flot de parole, de demandes, d’informations, d’exigences,…
La perversion narcissique : réduire l’autre à néant
Les mots pervers ne s’ancrent pas dans le réel et amènent la victime à oublier même qui elle est
Ce qui compte pour le harceleur, c’est ce qu’il veut dire, faire croire, faire circuler, indépendamment de la véracité.
L’autre est un fantasme au service de cette construction du réel qui vient nourrir l’égo du harceleur. Celui-ci est déconnecté du réel, il vit dans un sentiment d’impunité, qui rend possible l’absence de nécessité pour son discours d’être vrai : ce discours se fait passer pour vrai et cela est suffisant, en tout impunité – “c’est sa parole contre celle de la victime”3, et le harceleur se positionne souvent en place dominante, et socialement protégée pour le faire. La victime est en position de faiblesse et sa parole, même si elle dit le vrai, vaut moins.
“l’enjeu de la violence est toujours la domination”
“Le point commun de ces situations est que c’est indicible : la victime, tout en reconnaissant sa souffrance, n’ose pas vraiment imaginer qu’il y a eu violence et agression. un doute persiste parfois : “Est-ce que ce ne serait pas moi qui inventerais tout cela, comme certains me le suggèrent ?” Quand elle ose se plaindre de ce qui se passe, elle a le sentiment de mal le décrire, et donc de ne pas être entendue.” M.-F. Hirigoyen.
Il s’agit de détruire l’autre, symboliquement ou non, en tant que personne. Chez le pervers narcissique, il y a même une jouissance à dominer l’autre, à observer l’autre dans sa soumission.
“La perversité ne provient pas d’un trouble psychiatrique mais d’une froide rationalité combinée à une incapacité à considérer les autres comme des êtres humains. (…) il s’agit de “prédation” c’est-à-dire d’un acte consistant à s’approprier la vie.” M.-F. Hirigoyen.

A l’inverse d’un conflit entre deux personne, la violence psychologique perverse écrase la victime de celle-ci dans une asymétrie. Lors d’un conflit, l’identité de celui auquel on s’oppose reste à l’inverse préservé : il reste respecté en tant qu’individu, malgré le désaccord. La violence perverse est également distincte de l’agression : la première est insidieuse et répétitive, la seconde, ponctuelle et plus ouverte.
“J’ai choisi délibérément d’utiliser les termes agresseur et agressé, car il s’agit d’une violence avérée, même si elle est occulte et tend à s’attaquer à l’identité de l’autre, et à lui retirer toute individualité. C’est un processus réel de destruction morale, qui peut conduire à la maladie mentale ou au suicide.” M.-F. Hirigoyen.

Ces distorsions du réel se font au détriment de l’autre, en tant qu’être : il n’est qu’objet et en cela est nié en tant que sujet. Cette négation de l’autre dans son être est d’autant plus violente que la victime présente une faille narcissique,, une faiblesse, qui est la brèche de l’emprise perverse : le contextuel rejoint dangereusement le constitutif, d’où l’enjeu vital de la conquête d’une parole juste sur ce qui est en train de se passer dans la relation toxique, pour en sortir.
“Dans la violence (…), l’autre est empêché de s’exprimer. Il n’y a pas de dialogue”
“Cela débute par un abus de pouvoir, se poursuit par un abus narcissique au sens où l’autre perd toute estime de soi (…)” M.-F. Hirigoyen.
Le refus de dialogue provient de l’incapacité du harceleur pervers à rentrer en discussion avec l’autre sur un mode horizontal, l’interlocuteur n’étant pas légitime, valable, voir n’existant pas en tant qu’interlocuteur, puisque seulement objet de ses désirs et fantasmes de toute-puissance.
Dès lors toute résistance, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas soumission au pouvoir exercé, est insupportable car incontrôlable et peut provoquer une “rage narcissique“.
La parole vraie et entendue de la victime est dès lors vitale pour reconquérir son statut d’être, de sujet et pour ne pas être tuée comme sujet, pour ne pas devenir qu’objet de la manipulation de celui qui exerce cette violence, cette négation insupportable.

26. Ruses, stratégies et tactiques des pervers narcissiques
Le pervers a en général beaucoup d’imagination, et il est difficile de recenser, ici, les milliers de ruses et tactiques, dont il dispose dans son arsenal.

27. Séduction, jeu sur les apparences
Contrairement au pervers de caractère, qui irrite son entourage par ses revendications et nie radicalement l’autre, le pervers narcissique, lui, réussit à créer un élan positif envers lui. Comme toute personne manipulatrice, il sait se rendre aimable.
Il change de masque suivant les besoins, tantôt séducteur paré de toutes les qualités, tantôt victime faible et innocente. Il a un souci scrupuleux des apparences, donnant le plus souvent l’image, valorisante pour son ego, d’une personne parfaite, image qui cache son absence d’émotion, d’amour, de sincérité et d’intérêt pour tout ce qui n’est pas lui. Il ne s’intéresse pas à la réalité, tout est pour lui jeu d’apparences et de manipulation de l’autre. Il excelle à susciter, amplifier et faire alterner chez l’autre regrets et peurs.

28. Dissimulation
Le pervers agit à l’abri des regards. Les maltraitances sont rarement sous le feu des projecteurs, mais plutôt perpétrées dans le secret des alcôves. Les pervers sont les professionnels de la double vie et de la double personnalité.

29. Mimétisme
Ce sont de véritables caméléons, aptes à mimer les attitudes et les paroles de son interlocuteur pour susciter chez lui l’illusion d’un accord parfait, d’une entente exceptionnelle qui ne cesse de s’approfondir. Le mimétisme est d’ailleurs l’une des techniques employée par la Programmation neuro-linguistique.

30. Diviser, cloisonner ses relations
Par prudence, il divisera et cloisonnera ses relations, afin qu’on ne puisse pas recouper ses mensonges ou que ses victimes ne risquent pas de se s’allier contre lui. Sa technique, dans ce domaine, finit par être magistrale.

31. Vous encenser pour mieux vous couler
Il commence par vous encenser. Vous êtes le meilleur, le plus doué, le plus cultivé… Personne d’autre que vous ne compte pour lui (il n’hésite d’ailleurs pas à dire la même chose successivement à plusieurs personnes). Ces éloges et ces protestations d’attachement lui permettent de mieux « vous couler » ensuite en jouant sur l’effet de surprise, et de vous atteindre d’autant plus que vous ne vous attendiez pas à l’attaque et qu’il a en outre pris soin de choisir précisément le moment où vous pouviez le moins vous y attendre.

32. Se valoriser sans cesse et dévaloriser l’autre
Les Narcisse cherchent à évoluer sous les feux de la rampe, à choisir des situations où d’autres pourront les admirer. Ils veulent capter l’attention de leurs semblables qu’ils considèrent, par ailleurs, comme de simples faire-valoir, victimes potentielles qu’ils n’hésiteront pas à critiquer en public, souvent insidieusement.

33. Le principe d’autorité
Il utilise son pouvoir de séduction, ses talents de comédien, son apparence de sérieux, toutes les facettes de ses « personnalités » pour s’imposer. Il aime arrêter toute discussion par quelque phrase définitive, utilisant le principe d’autorité : « Je suis malade ! », ou bien « Tu te rends compte de ce que tu me demandes ! », « Je ne peux pas discuter avec toi pour l’instant, tu vois bien que je suis pris ».

34. L’induction (suggérer l’idée à l’autre)
La grande force du pervers narcissique est l’art de l’induction.
Il s’applique à provoquer chez l’autre des sentiments, des réactions, des actes, ou, au contraire, à les inhiber. Il fonctionne en quelque sorte comme un magicien maléfique, un hypnotiseur abusif, utilisant successivement injonctions et séduction. Evitant d’exprimer à l’autre ce qu’il pense, de l’éclairer sur ses intentions, il procède par allusion, sans jamais se compromettre. Pour mieux duper, il suscite chez l’autre un intérêt pour ce qui va faire l’objet de la duperie, qu’il va rendre aussi alléchant que possible sans jamais en parler ouvertement. Etalant connaissances, savoir, certitudes, il va pousser l’autre à vouloir en savoir plus, à convoiter l’objet en question et à exprimer son désir de se l’approprier .
Il procède de la même façon s’il a l’intention a priori de refuser quelque chose. L’autre, qui n’avait pas l’idée de demander quoi que ce soit, va se sentir pris à contre-pied sans savoir exactement pourquoi : il se promettra alors de ne jamais demander quelque chose, il doutera de sa propre honnêteté, ou même se sentira suspect, entrant inconsciemment dans le jeu du pervers narcissique. Ce dernier, pour prendre l’ascendant sur sa « victime », assortira volontiers son discours d’un message moralisateur et s’affichera comme un être « noble et pur », contraignant l’autre qui ne veut pas être repoussé à s’identifier à cette morale, que cela soit dans l’acceptation ou le refus de la chose suggérée.
Faisant parler le pervers narcissique, Alberto Eiguer écrit : « Il faudrait que vous agissiez de sorte qu’il ne reste aucun doute que vous êtes moi… et que tout ce que vous faites, dites ou éprouvez, confirme que je suis le seul, moi, le plus grand et cela même au prix de votre propre disqualification ». On touche ici au fondement de l’induction narcissique.

35. Contradictions ou contradictions apparentes
Un jour, relâchant sa vigilance, content et fier de son coup, le pervers narcissique pourra même se vanter auprès de tiers auxquels il prête ses propres pensées, de son succès, l’autre l’avait mérité, puisqu’il « n’avait qu’à ne pas être si bête et si naïf ».
Mais même quand les contradictions de son comportement éclatent, semant alors le doute sur sa personnalité, ses intentions ou sa sincérité, il parvient le plus souvent à rattraper ses erreurs et à restaurer la belle image de lui-même qu’il a laissée se fissurer par manque de prudence. Il affirmera alors, par exemple, qu’il a plaisanté et qu’il ne cherchait qu’à tester son interlocuteur.
La plupart du temps, on lui pardonnera malgré tout, parce qu’il sait se rendre sympathique et surtout parce qu’il a toujours une explication pour justifier un comportement soudain contradictoire. L’erreur « désastreuse » sera mise sur le compte d’une faiblesse momentanée, d’une fatigue, d’un surmenage, d’une maladie. Finalement, on se dira que toute personne « parfaite » est faillible.
« Le pervers narcissique aime la controverse. Il est capable de soutenir un point de vue un jour et de défendre les idées inverses le lendemain, juste pour faire rebondir la discussion ou, délibérément, pour choquer. » (Marie-France Hirogoyen, Le Harcèlement moral, page 108)

36. Emploi de messages paradoxaux
Le pervers narcissique se complaît dans l’ambiguïté. Par ses messages paradoxaux, doubles, obscurs, il bloque la communication et place sa victime dans l’impossibilité de fournir des réponses appropriées, puisqu’elle ne peut comprendre la situation. Elle s’épuise à trouver des solutions qui seront par définition inadaptées et rejetées par le pervers dont elle va susciter les critiques et les reproches. Complètement déroutée, elle sombrera dans l’angoisse ou la dépression (voir Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, la communication perverse, p. 111).

37. Calomnies et insinuations
« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! » (Beaumarchais)
Le pervers narcissique a le talent de diffamer sans avoir l’air d’y toucher, prudemment, en donnant l’apparence de l’objectivité et du plus grand sérieux, comme s’il ne faisait que rapporter des paroles qui ne sont pas les siennes. Souvent il ne porte pas d’accusation claire, mais se contente d’allusions voilées, insidieuses. À la longue, il réussira à semer le doute, sans avoir jamais prononcé une phrase qui pourrait le faire tomber sous le coup d’une accusation de diffamation.
Il usera du pouvoir de la répétition et ne cessera pas de semer le doute sur l’honnêteté, sur les intentions de l’adversaire qu’il veut abattre s’appuyant sur la tendance humaine à croire « qu’il n’y a pas de fumée sans feu ».

38. Fausse modestie
Lors de l’utilisation de la technique de l’induction (voir plus haut), il se présente bien volontiers comme une personne modeste, n’osant pas proposer ses solutions ou l’objet de sa duperie (l’appât), l’objet qu’il veut soumettre à la convoitise de l’autre.
Comme un rusé paysan, il est capable parfois de se faire passer pour bête et naïf, prêchant le faux pour savoir le vrai. Un très bon moyen de guerre psychologique pour tirer les vers du nez d’une personne trop pleine de certitudes.

39. Confusion des limites entre soi et l’autre
Le pervers narcissique n’établit pas de limites entre soi et l’autre. Il incorpore les qualités de l’autre, se les attribue pour pallier les faiblesses de sa véritable personnalité et se donner une apparence grandiose. Ces qualités qu’il s’approprie, il les dénie à leur véritable possesseur, cela fait partie intégrante de sa stratégie de la séduction. « La séduction perverse se fait en utilisant les instincts protecteurs de l’autre. Cette séduction est narcissique : il s’agit de chercher dans l’autre l’unique objet de sa fascination, à savoir l’image aimable de soi. Par une séduction à sens unique, le pervers narcissique cherche à fasciner sans se laisser prendre. Pour J. Baudrillard, la séduction conjure la réalité et manipule les apparences. Elle n’est pas énergie, elle est de l’ordre des signes et des rituels et de leur usage maléfique. La séduction narcissique rend confus, efface les limites de ce qui est soi et de ce qui est autre. On n’est pas là dans le registre de l’aliénation – comme dans l’idéalisation amoureuse où, pour maintenir la passion, on se refuse à voir les défauts ou les défaillances de l’autre – mais dans le registre de l’incorporation dans le but de détruire. La présence de l’autre est vécue comme une menace, pas comme une complémentarité. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, p. 94).

40. Utilisation de fausses vérités énormes ou crédibles
La communication perverse est au service de cette stratégie. Elle est d’abord faite de fausses vérités. Par la suite, dans le conflit ouvert, elle fait un recours manifeste, sans honte, au mensonge le plus grossier.
« Quoi que l’on dise, les pervers trouvent toujours un moyen d’avoir raison, d’autant que la victime est déjà déstabilisée et n’éprouve, au contraire de son agresseur, aucun plaisir à la polémique. Le trouble induit chez la victime est la conséquence de la confusion permanente entre la vérité et le mensonge. Le mensonge chez les pervers narcissiques ne devient direct que lors de la phase de destruction, comme nous pourrons le voir dans le chapitre suivant. C’est alors un mensonge au mépris de toute évidence. C’est surtout et avant tout un mensonge convaincu qui convainc l’autre. Quelle que soit l’énormité du mensonge, le pervers s’y accroche et finit par convaincre l’autre. Vérité ou mensonge, cela importe peu pour les pervers : ce qui est vrai est ce qu’ils disent dans l’instant. Ces falsifications de la vérité sont parfois très proches d’une construction délirante. Tout message qui n’est pas formulé explicitement, même s’il transparaît, ne doit pas être pris en compte par l’interlocuteur. Puisqu’il n’y a pas de trace objective, cela n’existe pas. Le mensonge correspond simplement à un besoin d’ignorer ce qui va à l’encontre de son intérêt narcissique. C’est ainsi que l’on voit les pervers entourer leur histoire d’un grand mystère qui induit une croyance chez l’autre sans que rien n’ait été dit : cacher pour montrer sans dire. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement moral, page 94)
Il use d’un luxe de détails pour éteindre la vigilance de ses proches. « Plus le mensonge est gros, plus on a envie d’y croire. »

41. Se poser en victime
Lors des séparations, les pervers se posent en victimes abandonnées, ce qui leur donne le beau rôle et leur permet de séduire un autre partenaire, consolateur.
Il peut se faire passer pour faible, pour le « chien perdu sans collier », prendre la mine de chien battu, les yeux tristes, dont voudront alors justement s’occuper les femmes maternelles, dévouées, celles ayant une vocation de dame patronnesse, celles n’existant que par le dévouement à autrui, celles qui deviendront souvent leur future victime. Cela afin de mieux les faire tomber dans ses filets.
Il a d’ailleurs un talent fou pour se faire passer pour une victime. Comme il a un talent fou, pour se faire passer pour malade ou irresponsable ou tirer profit d’une maladie (imaginaire ou réelle), d’un accident, user ou abuser d’un handicap réel, etc.

42. Création d’une relation de dépendance
L’autre n’a d’existence que dans la mesure où il reste dans la position de double qui lui est assignée. Il s’agit d’annihiler, de nier toute différence. L’agresseur établit cette relation d’influence pour son propre bénéfice et au détriment des intérêts de l’autre. « La relation à l’autre se place dans le registre de la dépendance, dépendance qui est attribuée à la victime, mais que projette le pervers [sur l’autre]. A chaque fois que le pervers narcissique exprime consciemment des besoins de dépendance, il s’arrange pour qu’on ne puisse pas le satisfaire : soit la demande dépasse les capacités de l’autre et le pervers en profite pour pointer son impuissance [celle de sa victime], soit la demande est faite à un moment où l’on ne peut y répondre. Il sollicite le rejet car cela le rassure de voir que la vie est pour lui exactement comme il avait toujours su qu’elle était » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, page 115).

43. Inhiber la pensée critique de la victime
Lors de la phase d’emprise, la tactique du pervers narcissique est essentiellement d’inhiber la pensée critique de sa victime. Dans la phase suivante, il provoque en elle des sentiments, des actes, des réactions, par des mécanismes d’injonction ou d’induction. « Si l’autre a suffisamment de défenses perverses pour jouer le jeu de la surenchère, il se met en place une lutte perverse qui ne se terminera que par la reddition du moins pervers des deux. Le pervers essaie de pousser sa victime à agir contre lui (et à la faire agir d’une façon perverse) pour ensuite la dénoncer comme « mauvaise ». Ce qui importe, c’est que la victime paraisse responsable de ce qui lui arrive ». (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, page 122).
Le plus dur pour la victime est de ne pas rentrer dans le jeu, en particulier le jeux des conflits artificiels, provoqués par le pervers.

44. Tactique du harcèlement moral pervers
Isoler quelqu’un, refuser toute communication, ne pas lui transmettre de consignes, multiplier les brimades, ne pas lui donner de travail ou un travail humiliant, au contraire, lui donner trop de travail ou un travail largement au dessus de ses compétences etc. les cas de figure du harcèlement moral, du bizutage ou du mobbing, telles sont les tactiques du harcèlement moral, pouvant se décliner à l’infini.
Selon la définition la plus courante : « Le harcèlement moral est un ensemble de conduites et de pratiques qui se caractérisent par la systématisation, la durée et la répétition d’atteintes à la personne ou à la personnalité, par tous les moyens relatifs au travail, ses relations, son organisation, ses contenus, ses conditions, ses outils, en les détournant de leur finalité, infligeant ainsi, consciemment ou inconsciemment, une souffrance intense afin de nuire, d’éliminer, voire de détruire. Il peut s’exercer entre hiérarchiques et subordonnés, de façon descendante ou remontante, mais aussi entre collègues, de façon latérale ».

45. Tactiques ultimes (sur le point d’être confondu)
Si un emballement peut conduire le pervers narcissique à commettre des actes de violence, il évite soigneusement de se faire « emballer » par la police et la justice. Pour cela, il maîtrise l’art de « l’emballage » des faits dans le discours. Pour paraphraser Philinte, dans ‘Le Misanthrope’ : « Toujours, en termes convaincants, ses dénégations sont dites ». Acculé, il peut se faire passer pour fou, irresponsable de ses actes, car on sait que les fous peuvent tout se permettre (article 122-1 du nouveau Code Pénal).
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Le retour de ma PN

Message par Dubreuil »

Les personnes principalement victimes de pervers(e) narcissiques sont : Les personnes qui sont dépendantes affectives. Les personnes ayant le syndrome du sauveur. Les personnes à haut potentiel (HP)
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
erdes

Re: Le retour de ma PN

Message par erdes »

Bonjour Dubreuil

Tout d'abord je vous remercie pour avoir pris du temps pour me répondre, par contre j'ai du mal m'exprimer car votre entrée en matière est quelque peu "cinglante"

Je vous cite "J'ai beaucoup lu et consulté sur les Pervers narcissiques.
Apparemment pas assez vécu avec, et souffert, pour refaire la même erreur...
Et quitte à vous choquer, vous ne savez pas lire, et vous n'avez pas consulté un psy ! ( ou alors, un(e) autre pervers(e)"


Alors je sais lire et j'ai consulté une psy, de là à dire que j'ai tout compris...... Je suis venu sur ce forum pour discuter avec ses membres de leurs expériences, vous l'avez compris j'ai replongé, je n'ai donc pas spécialement envie d'être accablé ou jugé (même si la vérité est parfois difficile à entendre) mais plutôt envie de partager avec d'autres personnes. des victimes qui ont replongé même si elles savent qu'elles doivent fuir peuvent parfois retomber dans les filets du PN.
Voilà, je me suis peut être mal fait comprendre, je ne suis peut-être pas sur un forum d'entraide ou de partage mais si c'est le cas, je préfère me retirer tout de suite. Je suis là pour échanger.
Cordialement
Nomatone
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Re: Le retour de ma PN

Message par Nomatone »

En tout cas, votre réponse prouve que vous n’êtes pas stupide et savez exiger le respect. A retenir et à reproduire dans vos relations!
Toutes les personnes odieuses et/ou insécures qui abusent de la gentillesse et de l’empathie de leurs semblables ne sont pas forcément PN. C’est un terme fourre-tout et quelque peu galvaudé. Notez que dans les explications de Dubreuil il est question de perversion narcissique plus que de pervers narcissique. C’est qu’il faut être deux pour créer cette dynamique.

Vous avez raison, se renseigner n’est pas tout comprendre, et tout comprendre n’est pas changer.

Ceci étant dit, le poison et le remède sont tous deux en votre possession.
Ne soyez pas trop dur avec vous-même, c’est plutôt cette dame qui devrait avoir honte de se comporter avec tant de grossièreté. Quant à vous, ok, vous avez replongé, vous avez eu un moment de faiblesse. Mais voyez comme vous êtes réactif et manifestez l’envie de changer votre situation.

On ne peut pas comprendre ce qu’il se passe dans la tête des gens, ne vous occupez pas l’esprit avec le pourquoi de ses agissements à elle. Demandez-vous pourquoi vous revenez: pensez-vous ne pas mériter mieux? Êtes-vous naïf sur les gens? Manquez vous d’estime pour vous? Explorez les pistes qui vous apprendront à comprendre vos propres mécanismes. Je n’ai pas d’expérience en la matière mais je lis sur ce forum énormément d’internautes qui traversent ce genre de situation et s’épuisent dans une analyse minutieuse et un discours rigoureux sur le PN (discours d’ailleurs entendu, réchauffé, rabâché) pour fuir l’examen de leur propre fonctionnement. Sans doute parce que ce dernier s’accompagne d’une souffrance liée à la culpabilité et à la honte.
Vous êtes humain, et vous méritez mieux!
erdes

Re: Le retour de ma PN

Message par erdes »

Bonsoir Nomatone

Merci sincèrement pour votre message, il est juste et bienveillant. Vous l'avez compris je ne cherche pas à me poser en victime, je cherche à échanger avec des personnes qui ont subis un abus psychologique, qui ont vécu une relation toxique. Effectivement et c'est plutôt récent je sais exprimer ma pensée sans craindre le jugement des autres. J'ai joué avec le feu en cédant à sa demande de me revoir, je l'ai observée dans un premier temps en voyant son manège grossier mais.....mon attention s'est relâchée... que m'a t elle dit qui m'a fait oublier sa toxicité ? Je ne sais plus, un sentiment de « bien être » peut être, toujours est-il que son piège à fonctionner puisque le lendemain elle me rejetait à nouveau. La psychothérapie commencée il y a plusieurs années à mis en évidence, ma peur de l'abandon, ma dépendance affective, une certaine propension à vouloir « aider » les autres, à faire passer les autres avant moi... Par ailleurs, je l'avoue j'ai craqué, je n'aurais pas du y aller, la « lune de miel » a été courte (son coup était préparé) je n'ai pas eu le temps de « rêver » très longtemps. Mercredi je reprends mes séances chez ma psy, seul je tourne en rond.
Encore merci et bonne soirée
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Le retour de ma PN

Message par Dubreuil »

Mais.... mais j'avais ajouté :
2) Les personnes principalement victimes de pervers(e) narcissiques sont : Les personnes qui sont dépendantes affectives. Les personnes ayant le syndrome du sauveur. Les personnes à haut potentiel (HP)
Je pensais que c'était là que vous étiez et que vous alliez rebondir sur ces propositions... loupé !

1) J'ai beaucoup lu et consulté sur les Pervers narcissiques.
Apparemment pas assez vécu avec, et souffert, pour refaire la même erreur...
Et quitte à vous choquer, vous ne savez pas lire, et vous n'avez pas consulté un psy ! ( ou alors, un(e) autre pervers(e)
Tout d'abord je vous remercie pour avoir pris du temps pour me répondre, par contre j'ai du mal m'exprimer car votre entrée en matière est quelque peu "cinglante"*

Je ne sais pas sur "quel ton " vous avez lu ce message. Mettez-y la moitié du cinglant que vous y trouvez, et vous y découvrirez ma déconvenue professionnelle à me dire :- Et voilà, encore un qui se vante de tout savoir sur les PN et ne se remets pas en cause ! " Convenez que votre message n'était pas évident sur une prise de conscience... Alors toutes mes excuses.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Le retour de ma PN

Message par Dubreuil »

La psychothérapie commencée il y a plusieurs années à mis en évidence, ma peur de l'abandon, ma dépendance affective, une certaine propension à vouloir « aider » les autres, à faire passer les autres avant moi...
*** (Le syndrome du sauveur", vous voyez que j'avais un petit peu raison quand même !)

LE SYNDROME DU SAUVEUR
(ni voyez pas un jugement, mais une information.
Vous y puiserez ce que vous souhaitez.)

S’il est un archétype séduisant, c’est bien celui du sauveur : il est présent dès qu’il est question de s’occuper de l’autre, de prendre part à sa souffrance, de l’aider. Il est actif chez toutes les personnes qui s’engagent personnellement ou professionnellement dans une relation d’aide, de soin, de thérapie ou d’accompagnement. Son aspect lumineux, c’est cela : ouvrir son cœur à la compassion et à l’amour. Son aspect d’ombre, c’est la toute puissance qui prend possession de l’autre en l’utilisant pour soigner ses propres blessures narcissiques,
Considérer l’archétype du sauveur nous plonge au cœur de nos motivations les plus intimes à désirer nous occuper des autres. S’il peut être tout à fait tentant de le laisser nous posséder, les enjeux sont risqués :
c’est laisser notre inconscient affecter nos actes et nos pensées, en « salissant » nos bons mouvements,
en s’aliénant avec l’autre dans un rapport de dépendance mutuelle contraire à nos bonnes intentions.
Il est donc essentiel de comprendre ce qu’est l’archétype du sauveur, comment il fonctionne, comment il se construit et comment sortir de l’emprise de son aspect sombre pour laisser son éclat illuminer l’amour que nous avons pour les autres.

A – Qu’est-ce qu’un sauveur
Généralement, la notion de sauveur est liée à toute tendance à porter secours, à solutionner les problèmes de l’autre, à le sortir de sa souffrance, de ses angoisses, de sa dépression, à le protéger, à fournir de l’aide pour améliorer, construire, assister…
Elle agit dans les deux sens : sauver l’autre et être sauvé. Nous passons naturellement d’une position à l’autre, selon nos besoins et disponibilités du moment.
Dis comme çà, c’est plutôt bien mais il arrive que le problème soit plus compliqué.
La position de sauveur peut être utilisée sainement : elle respecte alors à la fois les besoins d’aide et d’autonomie du sauvé et les limites du sauveur. Elle cadre aussi la demande d’être sauvé dans une situation précise et ponctuelle.
Mais elle peut aussi être utilisée d’une façon aliénante, reposant sur des blessures d’enfance du sauveur, qui a besoin de sauver l’autre pour se prouver qu’il vaut quelque chose. Le risque, dans les cas les plus graves, est de rentrer dans une situation aliénante, aussi bien pour le sauveur que pour le sauvé, de dépendance réciproque où les trois rôles sauveur, victime, bourreau sont interchangeables.

Le mythe du sauveur dans le groupe
Le sauveur étant un archétype, on en retrouve l’influence aussi bien chez les individus que dans les groupes.
Au sein d’une communauté, le mythe du sauveur naît, dans un climat d’incertitude, de la peur et de l’espoir en un processus un peu magique de salut. Dans ces moments de désarroi collectif, le besoin d’être sauvé se projette sur un personnage qui, croit-on, détient la faculté de résoudre les problèmes, que ce soit la défense contre un agresseur (De Gaulle en 40, Jeanne d’Arc), ou le rétablissement de l’ordre perdu (Napoléon, Pétain en 40, De Gaulle en 58). On attribue au sauveur des facultés exceptionnelles de réflexion, de décision, de remise en cause, d’action, de stratégie… Le peuple s’en remet aveuglément à ses décisions. La croyance fondamentale est que lui seul pourra soulager la terreur du peuple devant l’imminence du chaos en en éliminant la cause.
A celui qui est désigné (ou qui se désigne lui-même) comme sauveur, le groupe attribue une puissance quasi magique et instantanée. S’il reçoit gloire et pouvoir absolu, il est néanmoins prisonnier d’obligations et de devoirs dont il devra rendre compte.
Le rôle du sauveur dans la collectivité – outre de la sauver d’un danger extérieur ou/et intérieur – c’est redonner à celle-ci espoir, force et vigueur. Quand cet objectif est atteint, alors son rôle est terminé. S’il ne peut quitter cette position de sauveur (à cause des circonstances, de la demande d’autrui qui ne veut/peut se passer de lui, ou de l’identification à l’archétype) il sera sacrifié soit par expulsion (De Gaulle en 69, Napoléon) ou par la mort (Jeanne d’Arc).

Le processus du sauveur
Le besoin d’être sauvé renvoie toujours à un ressenti d’impuissance, de faiblesse et de vulnérabilité devant un danger défini ou pas. Chercher un sauveur c’est demander à un autre de savoir pour soi, de prendre pour soi les bonnes décisions et les assumer, dans un moment où on est complètement incapable de le faire.
Comme nous l’a bien démontré l’Analyse Transactionnelle, la situation est triangulaire : le sauveur, la victime (une personne, un groupe, une situation), le bourreau (un ennemi clairement désigné ou pas, une situation interne ou/et externe de danger). Mais les rôles ne sont pas figés. Par exemple, en défendant la victime, le sauveur peut devenir le bourreau de celui qui est désigné comme l’ennemi. Il peut à son tour être mis en situation de victime, et la victime, sauvée, devenir persécutrice ou sauveur à son tour. Les jeux psychologiques rendent la situation d’autant plus confuse que se manifestent toujours des enjeux de pouvoir, de domination et de dépendance.
La cause de cette confusion est la situation d’indifférenciation dans laquelle nous place le fait de désigner quelqu’un comme sauveur : on lui délègue le pouvoir de combler nos besoins et nos espoirs de satisfaction. On lui attribue le pouvoir de solutionner nos problèmes, de nous libérer de l’angoisse… comme si c’était nous. Mais lui, dans sa position de sauveur, va le faire selon sa propre vision des choses et non la nôtre. La position de victime demandant à être sauvée est désespérée.
La position de sauveur est une situation impossible. Être sauveur, c’est tenter d’échapper à la perpétuelle attente que l’autre nous sauve en devenant celui qui sauve. On lui donne alors ce qu’on aurait voulu soi-même recevoir : être sauvé. Nous sommes dans une situation de projections réciproques qui maintiennent l’illusion que nous sommes tous une seule et même personne. D’où l’inévitable échec. Nous ne pouvons sauver personne et personne ne peut nous sauver, si ce n’est nous-mêmes !

Ce que ça donne en psychothérapie
Dans une optique jungienne, l’imago du psychothérapeute telle qu’elle est conçue dans notre société, repose sur plusieurs archétypes:
Archétype de la mère, dans la fonction de contenant, d’accueil, d’empathie, de compassion,
Archétype du père, dans l’autorité (cadre thérapeutique) et dans l’exercice d’un certain savoir,
Archétype du sauveur, sorte de guérisseur détenant un savoir susceptible d’enlever le mal et de garantir la satisfaction des besoins, et donc le bonheur assuré.
Comme tout humain, le thérapeute court le danger d’être manipulé voire possédé par les archétypes concernés et se prendre pour ce qu’il n’est pas, oubliant qu’une relation est avant tout l’expression d’une rencontre de sujet à sujet. S’il n’a pas conscience du pouvoir contenu dans l’imago de sa profession, il peut inconsciemment entretenir ou développer encore plus les projections de sauveur faites sur lui (c’est loin d’être rare, surtout en début de thérapie) : un être possédant connaissance et sagesse, voire des pouvoirs surnaturels, qui va pouvoir donner des réponses et soulager rapidement de toute souffrance.
Le risque pour le psychothérapeute pris dans l’archétype du sauveur est de s’identifier à cette image issue en réalité des potentialités du monde intérieur du patient. La conséquence en est l’enfermement de ce dernier dans une relation régressive de dépendance et une prise de pouvoir sur lui. Thérapeute et patient se perdent alors dans une fascination narcissique réciproque où chacun a besoin de l’autre pour se sentir exister (identification projective), la dépendance se jouant aussi bien sur le registre de la séduction que sur le registre du conflit.

Construction du complexe du sauveur
La problématique du sauveur renvoie systématiquement à la petite enfance. Si nous sommes concernés, c’est que nous avons été précocement placés dans un rôle de sauveur vis à vis de l’un de nos parents. Nous sommes alors enfermés dans un conflit de loyauté qui fait que nous reproduisons les mêmes comportements dans nos investissements adultes.
La loyauté est un comportement de fidélité inconditionnelle aux règles inconscientes de la famille, qui assigne à chacun une place et une fonction.
Si le lien est sain, les positions réciproques vont être souples et les formes de loyauté pourront évoluer naturellement avec le temps (changement des relations parents-enfants quand ceux-ci deviennent adultes par exemple).
Si le lien est perverti par de mauvais positionnements (parents très infantiles, enfant responsabilisé précocement ou désigné comme la « poubelle » de la famille, non-dits, secrets de famille…) la loyauté est confuse, figée dans une forme pathologique immuable qui empêche toute individualisation et tout investissement extra-familial. Les relations sont inscrites dans des formes malsaines complètement inconscientes où tout le monde souffre et en même temps que tout le monde entretient.

Comment et pourquoi ça se met en place
Le nouveau-né se trouve dans une situation de vulnérabilité totale et absolue, puisque son existence dépend de la qualité de soin dispensée par son entourage. A tout moment, dès que ses besoins, qui à cet âge-là sont fondamentaux, sont frustrés sur un plan ou sur un autre, il est confronté à une angoisse d’anéantissement effroyable. Le fait d’avoir un parent très immature ou en très grande souffrance – et donc dans l’incapacité d’être un parent « suffisamment bon » – le met dans une insécurité mortifère. Pour survivre, le bébé doit prendre en charge son parent pour le rendre capable d’assurer sa tâche et ainsi rétablir un minimum de sécurité. Branché sur son inconscient, il agit de manière à le sauver de son marasme. Il s’inscrit dans une obligation de combattre l’angoisse de l’autre (ou sa dépression, ou ses blessures narcissiques…) pour l’aider à surmonter sa propre angoisse de mort. Sauver pour être sauvé ! Se développe alors une grande intuition, orientée vers les besoins et désirs de l’autre ainsi qu’une très grande sensibilité à sa souffrance. La compassion se développe, refoulant toujours plus profondément le sentiment d’insécurité et l’angoisse qui en découle. L’enfant et ses besoins s’effacent devant la nécessité de combler les failles narcissiques du parent concerné et de lui éviter toute souffrance. Le bénéfice initial (rendre son parent suffisamment bon pour lui) s’efface également et l’enfant trouve peu à peu sa raison d’être dans l’apaisement et le bien-être de l’autre, s’éloignant de ce qu’il est réellement, lui. Il ne rencontrera sa propre personnalité que dans ce que le monde lui renverra.
Mais ce faisant, l’enfant se met dans une position dont il n’a ni les moyens, ni la force, ni la maturité. De plus, il n’est pas à la bonne place en tant qu’enfant : le processus naturel généalogique est inversé. Il est pris dans une situation de double lien : l’obligation de réussir une mission qui est de toute façon impossible. Il tente quand même l’exploit en s’accrochant à d’improbables sentiments de réussite, se relevant à chaque fois un peu plus blessé des inévitables échecs, s’accrochant envers et contre tout car il ne peut cesser d’y croire. D’ailleurs, il n’a pas le droit de lâcher !

Les différentes formes d’enfant-sauveur
Pour sauver son parent vécu comme victime et en souffrance, l’enfant va jouer le rôle dont celui-ci a besoin, quel que soient son caractère et sa personnalité.
Fonction de narcissisation : c’est l’enfant dont on est fier, qui fait tout bien, qu’on montre en exemple. Il porte la lourde responsabilité de guérir les blessures narcissiques de son parent et son comportement irréprochable fait sa fierté. L’enfant n’est en contact qu’avec ses désirs, se coupant de ses propres besoins. Il fait tout parfaitement (et d’ailleurs ne fait que ce qu’il est sûr de réussir !) craignant les conséquences d’un reproche ou d’un regard de parent mécontent.
Aspect fusionnel : le parent est en position haute. Le duo fusionnel est bon, tout le reste du monde est mauvais et vécu comme persécuteur.
Fonction du mauvais objet (le contraire) : l’enfant est identifié à la partie noire du parent qui ne peut se sentir bien que s’il est dans le rôle du parfait, de l’irréprochable, voire du « saint » à supporter un enfant pareil !… L’enfant est ressenti à la fois comme persécuteur (il incarne tout ce que le parent déteste) et le sauveur (support de la projection de l’ombre de son parent, il lui évite de s’y confronter). Tout ce que l’enfant fait est mal, même ses bons aspects sont tournés en dérision ou interprétés négativement. Malgré ses tentatives de montrer qu’il n’est pas ce mauvais-là, son ambivalence fait qu’il échoue toujours. Et même s’il réussit certaines choses, ça ne changera rien à son sentiment personnel de ne rien valoir et de ne jamais être reconnu.
Aspect fusionnel : le parent est en position haute. Le bon et le mauvais sont partagés entre deux personnes : le parent est identifié au bon, l’enfant au mauvais.
Fonction de protection : il s’agit d’éviter que le parent se confronte à des choses trop douloureuses, qu’il serait sans doute incapable de gérer : le protéger contre les agressions ou les situations difficiles, prendre sur soi la violence de l’autre parent, rester longtemps « bébé » pour que Maman continue à se sentir utile dans son rôle de mère, ne pas aller au-delà d’un certain niveau d’étude pour que Papa ne se sente pas dépassé…
Aspect fusionnel : le parent est en position basse, vécu comme faible et incapable de prendre soin de lui, mais tout tourne autour de lui.

La vie du sauveur
Très caricaturalement, dans des formes et des degrés divers, le sauveur est quelqu’un de responsable, dévoué, généreux, extrêmement fiable, tourné vers les autres, attentif à leurs besoins. Il ne supporte ni l’égoïsme ni l’indifférence. Pour lui, la souffrance de l’autre est intolérable, d’autant plus qu’elle constitue le reflet douloureux de sa propre souffrance. Sauf qu’il est souvent en colère (parce que l’autre ne se laisse pas sauver comme il devrait), critique (car il sait mieux que les autres), anxieux (car il est en réalité totalement dépendant de l’autre), un peu parano (ne supporte aucune critique ni reproche), parfois tyrannique (il doit être sûr de maîtriser la situation). Du coup, il peut arriver qu’il se vive dans le rôle de la victime tandis que son entourage le vit comme persécuteur.
En réalité, le sauveur cherche surtout à recevoir amour et reconnaissance, ce qui apporteraient un peu de soulagement à sa souffrance personnelle mais il s’y prend de telle manière que ça marche rarement.
Globalement, on peut schématiser deux attitudes de sauveur, selon le type de « mission » qu’il doit assurer pour être loyal :
– la position « haute » : il doit tout prendre en charge, éviter que l’autre ait le moindre désagrément ou sentiment pénible. Il est dans un activisme qui le rend corvéable à merci, facilement manipulable. Coupé de ses propres besoins, coupés de ses limites, il vit dans une tension permanente due à des contraintes internes projetées sur le monde extérieur. Mais quoi qu’il fasse, étant donné son sentiment de nullité il est en proie à une culpabilité cruelle et tenace, même quand le bon sens proteste. Sa façon d’exister est de s’occuper de l’autre (même si celui-ci ne demande rien), de le guider, le conseiller, souvent dans l’intention de l’amener à changer selon sa vision de choses. Il ne supporte pas forcément bien que l’autre ne suive pas ses conseils.
Sujet à l’épuisement, il peut osciller entre un pôle de découragement (une certaine conscience de l’impossibilité de sa mission) et de désespoir (le devoir de loyauté est trop fort pour pouvoir s’en dégager) et un pôle actif plus ou moins autoritariste où il va tout tenter pour changer l’autre afin que celui-ci soit conforme au projet de la mission ce qui lui permettra enfin de sortir de la culpabilité. Il y a dans ce cas beaucoup de colère, de reproches, de revendications… dues à la frustration de la toute puissance.
– la position « basse » qui pourrait se formuler ainsi : «je sauve l’autre en le laissant me sauver, en le laissant croire que j’ai besoin de lui, qu’il m’est indispensable. Ainsi, il se sent utile et efficace ». Cet effacement peut prendre des formes plus ou moins manipulatrices, sous des apparences de soumission et de sacrifice. Le dominateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Le drame du sauveur, c’est qu’il a une marge extrêmement étroite entre une exigence intérieure permanente et la revendication de ses besoins personnels (sous forme de troubles somatiques, troubles de l’humeur et du comportement…). Son éventuel comportement tyrannique est à la mesure des tensions internes qu’il vit. En fait, il est toujours au bord de la panique : quand l’autre ne veut pas se laisser sauver, quand les circonstances le mettent en échec à accomplir sa mission, quand son organisme « le trahit » parce qu’il n’en peut plus de ces tensions… Il frôle en permanence cet effondrement narcissique contre lequel il lutte depuis sa plus tendre enfan

A – Les enjeux du renoncement
La situation sauveur-sauvé est inextricable. Alors comment se sortir de là ?
Renoncer au rôle de sauveur demande un triple positionnement :
– affronter une culpabilité sidérante, jusqu’à l’interdit de vivre. « Si je ne continue pas à sauver l’autre, il va souffrir, mourir ou devenir fou et ce sera de ma faute ».
– vivre la crainte des représailles… tout en les souhaitant pour expier la culpabilité. Les moindres événements négatifs de la vie risquent d’être vécus comme des châtiments. Les compulsions d’échec peuvent faire partie de cette catégorie.
– accepter de renoncer à la toute puissance, accepter de rencontrer ses limites et son impuissance, au risque de revenir aux blessures narcissiques précoces à l’origine de la situation de sauveur (si je ne peux pas tout, je ne peux rien, donc je ne mérite pas de vivre).
Pour prendre ce risque-là, il faut avoir un bon contenant. Car il ne s’agit plus de sauver l’autre ni de se faire sauver par l’autre mais de se sauver soi-même, en sollicitant en soi, pour soi, les forces de vie sur lesquelles on s’est appuyé depuis toujours. Les qualités de compassion, de sollicitude, de compréhension, d’amour qu’on a développé au service de l’autre sont réelles. Mais il s’agit maintenant de les mettre à son propre service, le temps nécessaire à notre restauration narcissique.
Ce n’est pas facile ! Renoncer à la position de sauveur, accepter d’affronter, de traverser, de vaincre la déloyauté et la culpabilité relève de l’héroïsme, au sens archétypique du terme.

Être un héros
Le mythe du héros est le plus répandu et le plus universel, présent dans toutes les cultures. Pour Jung, c’est un archétype puissant de l’évolution de la psyché vers l’Individuation. Il constitue l’illustration de l’évolution de la conscience de soi, la personnification des efforts que nous avons à faire pour résoudre les problèmes de la confrontation entre monde extérieur et monde intérieur, et sortir de l’indifférencié. Il pose la nécessité de découvrir en soi les forces et les faiblesses, mais aussi les qualités insoupçonnées et insoupçonnables qui nous permettront de faire face aux tâches les plus ardues que la vie impose.
Le mythe du héros contient en lui les différentes étapes du développement de la psyché humaine : quitter la sécurité et les certitudes (remise en cause de la persona), voyage intérieur constitué de rencontres inattendues, de confrontations et d’épreuves (confrontation à l’ombre), découverte de l’âme (Anima – Animus), aide par des personnages plus ou moins magiques (intuition du soi)…
La mission du héros, c’est la « lutte pour la délivrance » que le moi doit livrer sans cesse pour se dégager de l’indifférencié. La lutte contre le dragon en est la forme la plus active. C’est le triomphe du Moi sur les tendances régressives. Le héros doit se rendre compte qu’il peut tirer une force de ce côté ténébreux et négatif de la personnalité. Le Moi ne peux triompher que s’il a d’abord maîtrisé et assimilé son ombre.
Ainsi, le modèle constitué par la quête du héros peut être une référence importante pour toute personne qui souhaite donner un sens à sa vie.

Une vie après le sauveur ?
Non, en se libérant de l’emprise de l’archétype du sauveur, on ne cesse pas de se préoccuper des autres. De la même manière, on ne perd pas les qualités acquises dans « l’exercice » du sauveur, tout au long de sa vie.
Si notre complexe du sauveur nous a mené jusqu’à l’exercice d’une profession de relation d’aide ou de thérapie, on ne sera pas pour autant contraint à changer de métier ! Les valeurs et talents que nous avons développés sont réels, et il s’agit maintenant de les mettre au service de l’autre de manière juste, sans porter atteinte à son intégrité ni à la nôtre. Cela demande une position d’humilité, en acceptant d’être un « humain ordinaire », conscient aussi bien de ses qualités (à assumer) que de ses limites (à respecter).
Pour cela, il est nécessaire de
Différencier ses propres besoins des besoins de l’autre,
Apprendre à laisser à l’autre ce qui lui appartient, sans avoir de projet pour lui mais en l’aidant à clarifier et aboutir ses projets,
accepter de ne pouvoir sauver l’autre, accepter d’être simplement près de lui en l’accompagnant dans sa quête, que lui-même définit.
Entre la position du sauveur et l’indifférence, il y a la troisième voie de l’accompagnement de l’autre dans l’exploration de son monde intérieur et la découverte des qualités qui vont lui permettre de mener à bien « sa quête du héros ».
Mais pour cela il faut avoir fait le chemin soi-même, découvert, mis en œuvre et agit ses propres qualités en se les appropriant totalement. Se donner les moyens de guérir et de s’épanouir dans une conscience nouvelle de soi-même et de l’autre enrichit et renforce l’amour.

Elizabeth Leblanc
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
erdes

Re: Le retour de ma PN

Message par erdes »

Bonjour,

Effectivement le fait d'avoir écrit que j'avais beaucoup lu sur les pervers narcissiques pouvait donner l'impression que je connaissais le sujet ! Je me suis mal exprimé d'où le "malentendu".
Je vais lire ce que vous m'avez envoyé.
Bonne journée
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