Chemin à parcourir

[Dakruon]

Bonjour,

La question des séparations douloureuses revient souvent dans les forums. Mon histoire est somme toute des plus banales, j’ignore cependant si mes démarches pour surmonter cette épreuve vont dans le bon sens.

Il y a quatorze mois, mon ami a décidé de mettre fin à une relation de neuf ans, en invoquant tout d’abord sa volonté d’acheter un logement dans lequel je ne vivrais pas, puis notre « incompatibilité d’humeur ». J’ai réagi vivement avant d’analyser les raisons de la « rupture » (mot qu’il n’a pas prononcé) : mal à l’aise dans le milieu professionnel dans lequel nous vivons, confrontée à un compagnon totalement absorbé par son travail, sans amis dans notre nouvelle ville et sans appui du côté de ma famille, j’avais décidé de m’ouvrir aux autres, de m’engager dans une activité qui me passionne mais qu’il ne partage pas. J’ai conscience qu’un fossé s’était creusé.

Après la séparation, notre relation a été tumultueuse : je suis passée par différentes phases, tristesse, colère et renonciation. Je me suis lancée dans une aventure fondée sur la complicité et l'échange, mais plus amicale qu'amoureuse. Mais mon ancien compagnon est devenu de plus en plus présent, du fait du travail que nous accomplissons ensemble, mais pas seulement : ses invitations à nous rendre au restaurant, au supermarché, en ballade sont plus fréquentes. Mes sentiments n’ont pas complètement disparu.

Récemment, j’ai essayé d’en parler avec lui ; mais je ne le sens pas ouvert au dialogue, à l’introspection. Il se révèle incapable de définir la nature de notre relation (« pas exactement de l’amitié »), et poursuit son « analyse » en évoquant notre « incompatibilité d’humeur ». J’ai aussitôt pris la décision de rompre tout commerce avec lui et le lui ai signifié : je ne peux être amie avec lui. Le message que je lui ai envoyé par la suite apporte une explication : je ne reste pas de marbre face à lui, et cela empêche toute amitié. L’entre-deux dans lequel nous vivons ne fait qu’accentuer ma souffrance.

Je m’interroge sur la décision que j’ai prise et sur les suites à donner : quel travail dois-je entreprendre sur moi-même ? Comment l’effectuer sereinement, alors que je travaille avec mon ancien compagnon ? Mes efforts ont-ils quelque chance d’aboutir, si lui-même ne procède pas à une analyse ?

Je vous remercie par avance de vos conseils, de vos témoignages.