Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Alors!!!
Mon rendez-vous s'est bien passé!
J'étais stressée, un peu pour rien! Comme elle dit, elle n'est jamais contre moi. Elle veut travailler dans le même sens que les intervenants où j'habite et ma psychologue.

J'ai pu adresser les points que je voulais parler avec elle.
On a parlé de ma visite à l'urgence en premier. Elle voulait faire un retour pour voir comment ça s'était passé, les raisons et tout. Je n'ai pas vraiment parlé du fait que je voulais que ça soit tout le temps pareille, comme avant quand j'allais à l'urgence parce qu'elle m'a quand même dit sa manière de voir les choses... on a parlé de soupape... elle m'a dit que c'était un bon signe qu'on ne veuille pas me mettre dans le bloc de psy en commençant... qu'à quelque part, on me fait confiance, on fait confiance en l'adulte en moi et on pense que je vais m'apaiser peu importe où... ma psychiatre me demandait pourquoi je voulais me ramasser enfermée... en disant que c'était dégueulasse en fait de se ramasser là...

Un côté de moi est quand même en accord avec le fait que pour vrai, il n'y a aucun point positif à se ramasser embarrée... alors pourquoi est-ce que ça vient me rassurer à ce point là!!??

La sensation d'être contenue... le fait que mon esprit arrête d'imaginer les pires scénarios parce que je sais que rien ne pourra m'arriver si je suis là... elle m'a encore parlé de régression... elle m'a encore dit que mes fantasmes et mes agissements étaient ceux d'un enfant de 2 ans... elle m'a demandé si je savais pourquoi je réagissais comme un bébé... puis elle m'a dit que je devais vraiment être perdue entre l'intervenante en moi et l'enfant... c'est vrai que c'est difficile quand même!!

En tout cas... je pense que c'est positif que je n'aille plus de protocole à l'urgence... c'est un avancement... revenir comme avant, même si ce serait rassurant, me ferait revenir en arrière!! Et dans l'optique que je veux aller de l'avant, je ne lui ai pas demandé finalement.

Pour ce qui est de mes papiers d'aide sociale, elle me les a finalement resignés pour 3 mois encore... elle m'a dit que de fire du bénévolat, c'était de faire un pas en avant! En plus de mes cours de danse et de mon soccer. Je bouge, je suis en action, donc elle m'encourage à faire un petit pas à la fois!

Puis pour ce qui est de la corrélation de mes crises et mes SPM, elle m'a dit que ça se pouvait mais qu'il fallait que je me fasse un calendrier où j'écrirais les dates de mes règles et mes moments où ça va moins bien. Elle dit que j'avais déjà un anti-dépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine mais que j'aurais peut-être besoin d'un petit boust la semaine avant mes règles... on dirait que je me sentirais encouragée si je voyais vraiment une relation de cause à effet!!

Je suis allée me chercher un thé tranquille suite à mon rendez-vous... il fait frais ici! L'automne va s'installer tranquillement. C'est ma saison préférée!! J'ai hâte de sortir mes foulards, mes gros chandails de laine!!

Hier on a gagné au soccer!
On est en série, on accède aux demi-finales!! Woup woup!!

Puis ce soir, c'est mon cours de ballet!! Alors c'est la joie!!
À plus xox
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Déjà près de 5 mois que j'habite ici...
C'est un eu fou quand j'y pense.
Le temps passe tellement vite!

Je peux dire avec un certain sentiment de fierté que je sais que j'ai progressé... même si je suis consciente que la vie est faite de hauts et de bas... mon ascension ne sera pas une pente montante qui ne fait que monter sans arrêt. J'en suis consciente! Mais je sais qu'en gardant mes objectifs toujours en tête, en voulant avancer, je me donne des moyens pour que ça se passe le mieux possible.

Il en reste que le temps qui passe m'effraie un peu!

Mais ce n'est pas le plus gros de mes soucis.

Plus je lis sur le tpl, parce que je suis en train de monter mon powerpoint pour la conférence que je vais donner sur les boderlines à mon ancien collège, dans le cours de santé mentale, plus j'ai l'impression d'être assise sur une bombe...

En fait, j'ai l'impression que le gros de mes souvenirs traumatiques va m'exploser en plein visage... de ces flash back flous... comme si mon meilleur état allait prédisposé le fait que mon esprit sera un jour capable d'y faire face... comprendre enfin pourquoi je suis comme je suis. Hier, je parlais avec Suzanne, l'intervenante que j'aime bien. Je sais qu'elle est sexologue de formation mais je ne lui ai jamais posé de questions ou parlé de mes flash back, mes souvenirs louches concernant mon père... en fait, je ne lui en ai pas parlé avant hier...

C'est venu sur le sujet parce que je disais que je n'étais tellement pas grande dans mon développement affectif que je ne cherchais pas de reltion de couple... alors que je dis que j'aimerais me faire bercer... et que je sais que je pourrais me faire prendre dans les bras, me faire coller, réconforter... c'est le genre de relation qui pourrait me donner tout ça... mais je suis tout sauf bien en relation de couple...

La sexualité est super difficile...
Pour vrai, je ne me sens pas bien quand ça arrive... j'ai envie, je veux, j'éprouve du désir... mais j'ai l'impression de régresser quand ça arrive pour vrai... je parlais avec Suzanne de la première fois que j'ai couché avec Ben, ma première fois à vie... a 27 ans... je me disais prête, je savais que ça se passerait... mais je voulais juste que ça finisse au fond... je voulais qu'il vienne vite pour que ça arrête... ce sentiment d'intrusion en moi... j'ai eu envie de me rhabiller super vite... j'ai pris mon toutou en forme de renard... je l'ai serré fort contre moi et j'ai fini par m'endormir un peu paniquée...

On a couché ensemble 4 fois... les 4 fois, il voyait que je déconnectais... il me demandait si ça allait. Ça n'allait pas vraiment en fait... mais je trouvais ça ben plus normal, parce que j'étais une femme de 27 ans, d'avoir des relations sexuelles, que de ne pas en avoir... je vous ai déjà écrit que plus jeune, dans la vingtaine, je capotais à ma fête parce que je vieillissais et que je restais vierge... parce que j'étais incapable que ça se produise... pas sans l'avoir essayé... c'était tellement paniquant que je détruisais la relation avant qu'on puisse avoir un rapport sexuel...

Quand je discuttais avec Suzanne... juste de lui parler de ma première fois, de comment je souhaitais juste que ça finisse, je me suis mise à dissocier dans mon corps... à ne plus me sentir dans mes mains... dans mon corps... à me sentir hyper déconnectée...

Mon cours de ballet ne s'est pas trop bien passé...
En fait, j'y suis allée malgré le fait que mon cerveau était comme perdu en quelque part... mais je n'avais pas de concentration et une faible notion de mon corps dans l'espace... j'étais épuisée!

Puis je me revois, en 2013-2014... bien quand j'étais à Halifax... j'ai de bons souvenirs qui jahissent, surtout parce que je me fais des atébas pour mes cheveux et que ça me rappelle ce temps là... avant d'avoir eu mon diagnostic... la crise qui s'était produite à la suite des flash back étranges que j'ai eu... la douleur psychologique que je ressentais... le début de mon automutilation, de mes idées suicidaires...

J'essaie de comprendre le plus possible avec mon cerveau, mon rationnel... et j'ai peur... j'ai peur de cette mine qui va m'exploser dans le bas du corps... j'ai peur d'avoir raison... j'ai peur de vraiment savoir...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je suis évachée, bien relaxe sur le divan.
Gros pantalons de jogging, foulard dans le coup et thé latte aux smores qui refroidi un petit peu parce qu'il est encore trop chaud pour que je le boive!!

Il ne me manque que des gros bas de laine et un feu de foyer pour vraiment me sentir cozy en cet équinoxe d'automne!!

Je n'ai rien prévu pour ma journée!
Juste de relaxer de ma semaine, prendre du temps pour moi!

Hier a été une journée un peu intense en commençant... j'avais un rendez-vous avec ma psychologue le matin. Puisque c'est ce sujet qui revient dans ma tête ces derniers jours, j'ai décidé d'affronter ma peur de parler de tout ça avec elle... parler de ce que j'ai du mal à parler normalement. On dirait que j'ai peur d'être certaine à 100% qu'il se soit passé quelque chose de louche avec mon père. Je parle de ce mot: inceste...
Je ne sais pas si c'est vraiment mon père, je ne sais pas si un acte, comme une agression sexuelle me soit vraiment arrivé... j'ai des souvenirs louches, des impressions... et j'ai peur que des souvenirs francs, comme l'histoire du glaçage, comme l'histoire du frottage sur des enfants... des instants traumatisants où je me rends compte que finalement, ces comportements ne sont pas adéquats et que ce que je pensais normal ne l'était pas... et que ce n'était pas associé à du plaisir comme je le pensais initialement mais bien à de l'abus...

J'avais les yeux dans l'eau toute la rencontre...
J'étais fermée comme une huître... bras croisés, jambes croisées... comme s'il fallait que je me protège de quelque chose. J'avais du mal à regarder ma psy... j'avais peur qu'elle me renvoit une image, un visage, une expression, qui aurait fait en sorte que j'aurais pu comprendre que c'était peut-être plausible tout ce que je disais... toutes ces inquiétudes "sans fondement". En fait, il y a un fondement... mais je ne sais tellement pas comment je réagirais si je m'avouais ce que je sais déjà à quelque part à l'intérieur de moi...

Je revenais sur 2013...
De comment ça m'avait détruite d'avoir ces flashs inaccessibles... trop de questions sans réponse... comment mon esprit n'avait pas été capable d'encaisser le choc... que c'était sorti sous forme d'auto-mutilation, tentative de suicide... je sais que j'ai peur...

J'ai vraiment peur de ce qui me semble enfouie dans mon inconscient... si c'est si refoulé... si je dissocie tout le temps... je ne dis que ça doit être grave ce qu'il se passe... parce que ma réaction est intense... et je me dis alors que la raison de ma réaction dissociative doit être aussi intense...

J'ai peur de me perdre...
J'ai peur d'aller mieux parce que c'est vraiment quand j'étais loin de mes parents et que je devais me sentir en sécurité... c'est une periode de ma vie où je me sentais comme une fille de mon âge... où j'étais hyper zen... où mon anxiété c'était comme dissipée... je pouvais tout faire, j'étais autonome, j'étais bien... puis bang... ça m'a fait l'impression d'une vague... à laquelle je n'étais pas préparée du tout...

Je n'avais pas les ressources que j'ai maintenant pour faire face à tout ça... c'est ça que ma psychologue m'a dit... que peu importe ce qu'il se passerait... parce que je ne vais pas mal en ce moment... parce que depuis quelques temps, depuis que j'habite à la maison ici, je chemine... je tente de me développer une sécurité intérieure... je pense que je sens que je vais être prête à recevoir ce qu'il se cache derrière tous ces questionnements. Malgré le fait que j'ai vraiment peur, que je m'y oppose à quelque part... je sens que je suis rendue là quand même...

Elle m'a dit que je n'étais plus comme en 2013-2014...

Elle a raison..!!

Je lui ai parlé, en ressentant beaucoup de colère, que je m'étais fait confrontée en 2017 par 2 psychiatres, la mienne et celui de l'urgence psychiatrique... qu'on m'avait dit que j'étais trop intelligente pour avoir les troubles que j'avais, que mon père n'avait pas le profil d'un abuseur (parce que ma psychiatre l'avait rencontré lors des rencontres familiales qu'on avait eues), que je racontais du n'importe quoi à son sujet, que dans un autre pays, mon père aurait pu avoir la peine de mort parce que j'aurais dit ça à son sujet, et que j'avais un trouble factice!! Ma psychiatre m'avait dit que si c'était vraiment réel les impressions que j'avais, j'allais être obligée d'en parler directement à mon père dans une rencontre familiale avec elle... et que sinon, ça prouvait que j'avais un trouble factice et que j'avais dit des mensonges pour avoor de l'attention ou je ne sais trop quoi... je me sentais tellement coupable juste d'avoir ces flashs sans trop avoir de souvenirs francs... je l'avais toujours avancé comme ça... jamais en disant que mon père était un agresseur... alors j'avais juste dit qu'ils avaient raison puis je m'étais désorganisée solide pendabt 5 jours... à me ramasser en isolement et en contention constamment... j'avais traiter ma psychiatre de conne... puis voulant plaire, j'avais ajusté mon discours, après quelques jours, en disant que le psychiatre de l'urgence avait peut-être raison finalement...

En dedans de moi, je savais que l'avis de 2 psychiatres, c'était plus grand que moi. Je me sentais piégée... si je m'opposais à leur diagnostic, j'allais juste encore plus leur prouver que j'avais ce diagnostic là... si j'avais changé de psychiatre à ce moment là, ça aurait fait la même chose... j'ai encaissé...

Ce qui me fait du bien en ce moment c'est que les gens me disent (où j'habite et ma psychologue) que c'est possible que ça soit arrivé... que c'est vrai que j'ai des symptômes qui ressemblent ça... mais qu'il pourrait avoir d'autres explications aussi qui pourraient faire du sens... moi je sais que je ne mens pas... et je sais que j'ai raison de me poser des questions... même super détachée de moi comme si j'analysais la situation de quelqu'un d'autre, j'aurais ce même questionnement par rapport à la mémoire traumatique.

Ma psychologue m'a quand même amené sur la piste que si j'avais 2 ans d'âge affectif, c'était peut-être normal que j'aille peur du pénis... mais elle disait que les mots que j'utilisais pour parler des fois que j'ai eu des relations sexuelles étaient des mots reliés au viol ou à la prostitution... je dis souvent que j'ai l'impression qu'on m'a passé dessus...l'image que j'ai c'est vraiment celle d'un rouleau compresseur qui m'écraserait... quelque chose de pesant... qui partirait de mes pieds et qui roulerait jusqu'à ma tête, provoquant ainsi une explosion sanguinaire de ma tête...

C'est violent... mais j'associe cette image à la sexualité depuis un bout. Bien avant que j'aille eu une première relation sexuelle complète... je l'ai dessiné une fois. C'était bibitte qui conduisait le rouleau...

En tout cas...

Tout ça est comme difficile à vivre...
Je trouve ça pénible...
J'aimerais savoir pour arrêter de me poser des questions mais je suis consciente que je n'aurai peut-être jamais de réponses... ça aussi c'est douloureux à penser... que je pourrais rester avec ces questionnements toute ma vie... mais aussi de vivre avec des ressentis et des sentiments par rapport à mon père que je ne sais pas être légitimes ou non... parce que je suis en colère en dedans de moi. Je ne suis juste pas capable de la diriger vers personne... ne sachant pas... alors je finis par la revirer contre moi je pense!!
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

[quote="Minijeune"]

Je lui ai parlé, en ressentant beaucoup de colère, que je m'étais fait confrontée en 2017 par 2 psychiatres, la mienne et celui de l'urgence psychiatrique... qu'on m'avait dit que j'étais trop intelligente pour avoir les troubles que j'avais, que mon père n'avait pas le profil d'un abuseur (parce que ma psychiatre l'avait rencontré lors des rencontres familiales qu'on avait eues), que je racontais du n'importe quoi à son sujet, que dans un autre pays, mon père aurait pu avoir la peine de mort parce que j'aurais dit ça à son sujet, et que j'avais un trouble factice!! Ma psychiatre m'avait dit que si c'était vraiment réel les impressions que j'avais, j'allais être obligée d'en parler directement à mon père dans une rencontre familiale avec elle... et que sinon, ça prouvait que j'avais un trouble factice et que j'avais dit des mensonges pour avoor de l'attention ou je ne sais trop quoi...
*** C'est SCANDALEUX ce comportement abuseur de cette psychiatre. Elle devrait être rayée immédiatement de son métier. Quelle horreur !

Minijeune, je vous présente mes excuses pour toutes ces atteintes morales profondes qu'elle vous a dites. Pour sa sauvagerie, et son manque élémentaire de respect humain pour la personne en souffrance mentale que vous étiez.

Je sais que cela n'arrangera rien à l'affaire pour ce qu'elle vous a fait subir. Mais sachez que j'ai une profonde indignation et un mépris sans borne pour les propos inhumain de cette professionnelle.
La parole du patient est SACREE, qu'elle soit basée sur des faits réels ou des fantasmes.
Le rôle du psy est JUSTEMENT de ne surtout pas y accorder l'importance de la véracité.
C'EST CE QUI SOUS-TEND SES DECLARATIONS qui est important. Ce qu'à travers tous ses dires, le patient CHERCHE A DIRE de sa PROPRE SOUFFRANCE.
Ce qu'ensembles, le thérapeute et le patient, vont trouver comme LIENS pour retrouver L'IMPACT du traumatisme, les émotions ultra violentes qui l'ont déstabilisées au point de lui faire perdre parfois la raison sur lui-même.

je me sentais tellement coupable juste d'avoir ces flashs sans trop avoir de souvenirs francs... je l'avais toujours avancé comme ça... jamais en disant que mon père était un agresseur... alors j'avais juste dit qu'ils avaient raison puis je m'étais désorganisée solide pendabt 5 jours... à me ramasser en isolement et en contention constamment... j'avais traiter ma psychiatre de conne... puis voulant plaire, j'avais ajusté mon discours, après quelques jours, en disant que le psychiatre de l'urgence avait peut-être raison finalement...

Ma psychologue m'a quand même amené sur la piste que si j'avais 2 ans d'âge affectif, c'était peut-être normal que j'aille peur du pénis... mais elle disait que les mots que j'utilisais pour parler des fois que j'ai eu des relations sexuelles étaient des mots reliés au viol ou à la prostitution... je dis souvent que j'ai l'impression qu'on m'a passé dessus...l'image que j'ai c'est vraiment celle d'un rouleau compresseur qui m'écraserait... quelque chose de pesant... qui partirait de mes pieds et qui roulerait jusqu'à ma tête, provoquant ainsi une explosion sanguinaire de ma tête...
C'est violent... mais j'associe cette image à la sexualité depuis un bout. Bien avant que j'aille eu une première relation sexuelle complète... je l'ai dessiné une fois. C'était bibitte qui conduisait le rouleau...
*** Le traumatisme, hélas, dans toute sa splendeur.

J'aimerais savoir pour arrêter de me poser des questions mais je suis consciente que je n'aurai peut-être jamais de réponses... ça aussi c'est douloureux à penser...
*** Minijeune, la réponse, les réponses, vous les avez. C'est votre mal-être, justement ces questionnements. Il n'y a rien à chercher, soyez-en certaine. A part " les détails " épouvantables et morbides des événements passés.
ET C'EST INUTILE DE VOUS Y APPESANTIR.

Restez courageuse.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Merci Mme Dubreuil pour votre soutien.

C'est difficile parfois de trouver sa place, d'avoir une opinion positive de soi... surtout lorsque des professionnels, en qui on a confiance, nous disent des choses de ce genre... ils n'ont peut-être pas la vérité infuse... mais en même temps, ça remet en question...

Je me suis vraiment questionnée à savoir s'ils avaient raison. J'habitais dans une auberge du coeur à ce moment là, une ressource en réinsertion sociale. Les médecins avaient parlé avec les intervenants... même eux avaient dit que c'était peut-être une possibilité que j'aille le syndrôme de M... je ne sais trop quoi associé au trouble factice. C'est vrai que je suis intelligente, c'est vrai que je connais les critères diagnostiques... c'est aussi vrai que j'avais du mal à accepter mon diagnostic de borderline... parce qu'il n'y avait pas de traitement à proprement dit et que j'aurais préféré être bipolaire parce que j'avais l'impression que c'était plus facile à gérer avec un stabilisateur de l'humeur... et puis le tour est joué?!? C'est vrai qu'avec mon trouble anxieux et mon impression parfois de devenir folle... avec aussi la dissociation qui me fait déconnecter, que je suis déjà arrivée à l'hôpital en crise disant que j'étais en psychose parce que je ne savais plus si ce que je voyais était vrai ou faux et que je requestionnais toutes mes sensations dans le réel...

Mais de là à dire que je n'ai pas de trouble d'attachement... que je n'ai pas de trouble anxieux... alors que mes premières crises d'angoisse que je me souviennent j'avais 4-5 ans... que je n'ai pas de trouble alimentaire... alors que mon premier épisode anorexique j'avais 7 ans... que finalement, je ne suis pas borderline... que je n'aurais pas fait de dépression en 2012...? Prétextant que je connaissais les critères déjà à ce moment??

Ça serait comme de dire que tous les intervenants en santé mentale, tous les psychologues, psychiatres, alouette... ne pourraient pas tomber malade... ne pourrait pas avoir de trouble de santé mentale... ne pourraient pas avoir vécu bien des choses traumatisante dans leur enfance ou je ne sais trop quoi, parce qu'ils savent c'est quoi au niveau théorique??!!

Ça ne fait pas de sens en fait...

Je ne sais pas trop pourquoi ils m'ont confronté comme ça alors... j'ose croire que c'est des êtres humains, qu'ils auraient pu se tromper... que c'était peut-être plus facile pour eux de s'imaginer que ce n'était pas vrai ce que je racontais alors qu'ils m'avaient vu souffrir intensément à plusieurs moments...

Je sais que je vais souvent toucher le contre tranfert des thérapeutes... c'était peut-être une réaction à ça de leur part... où un abus de la toute puissance qu'ils représentent dans une urgence pychiatrique alors que leur patiente est déjà en grosse jaquette bleue anti-suicide... avec un tissus tellement épais qu'on ne peut pas le déchirer... et des brettelles en velcro... aucun cordon... avec une seule couverture dans le même matériaux... un lit au centre de la petite salle... pas de couvre matelas... donc c'est froid... à essayer de sabriller comme on peut parce qu'il fait froid... mon truc c'était de me faire un petit cocon...

Bref... c'est une experience traumatisante...
Avec les isolements et les contentions par dessus le marché... tu finis par sentir que tu n'as plus de pouvoir sur rien... c'est eux qui choisissent... et quand tu t'y oppose, tu finis par être encore plus contrôlée...

Je pense que le pire dans tout ça c'est qu'ils étaient tellement convaincu que j'étais en contrôle que dans mes grosses crises, ils ne me donnaient même pas de médication pour m'aider à me calmer... il faisait peur ce psychiatre... je l'appelais dr Asshole dans ma tête...

Bref!!
J'ai changé d'hôpital, j'ai changé de région...
Mon équipe traitante est vraiment bonne en ce moment. Ma psychiatre me connait depuis 2014. Elle croit en moi. Je pense qu'elle veut vraiment m'aider. Ma psychologue aussi. L'équipe d'intervenants où j'habite sont vraiment bons aussi!! Alors l'important c'est que je sois bien entourée à présent.

Aujourd'hui j'ai des rendez-vous, avec l'intervenante psychosociale et avec mon medecin de famille en après-midi. Sinon, j'ai mon cours de contemporain ce soir!! :)

Alors bonne journée!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Il y a de ces moments de fébrilité...
La pleine lune peut-être...

Annie, une résidente ici qui souffre de schizophrénie est totalement décompensée...
Elle crie tout le temps après les hallucinations qu'elle a.
On commence à être habituée...

Mais moi aussi j'ai eu une grosse journée...
J'aurais le droit à un peu de calme il me semble... pas d'entendre une personne qui gueule sa vie à presque minuit...

Sérieusement, je me suis demandée où étaient les intervenants cet après-midi et ce soir.
Celui de cet après-midi est nouveau... ça ne fait pas longtemps qu'il est là et il était seul... je pense qu'il a un peu paniqué... en fait, la tension était palpable... il y avait gestion de crise... Annie était tombée... parce qu'elle tombe quand elle se sent étourdie... mais là, je ne suis pas la seule qui a ressenti ça... qui disait ne pas feeler... Niko aussi... c'est comme si on était tous devenu fébrile... on est un groupe quand même, puis là on vibrait sur les mêmes cordes...

C'était Carole qui travaillait ce soir...
J'avais besoin de parlé du groupe... des réaction des autres qui provoquaient des réactions chez moi...
Elle n'était pas super réceptive... pas super disonible non plus...

Mais elle n'intervient juste pas quand Annie crise...
Et quand la maison est silencieuse la nuit, elle devrait l'entendre... en plus elle bousculait des trucs dans sa chambre... mais aucune intervention n'était faite...
Il a fallu que Marc, un autre résident aille "réveiller" Carole... si je ne pouvais pas dormir avec les cris de l'autre... est-ce que Carole dormait elle... est-ce qu'elle se disait qu'Annie allait se calmer par elle-même... je ne sais pas trop.

C'est juste que ça ne devrait pas être à nous d'aller cheecher les intervenants... de nous lever parce qu'on a le.droit nous aussi d'avoir un environnement calme, pour faire du cheminement sur nous...

En tout cas!!
J'espère que je serai capable de dormir... j'ai du bénévolat demain matin!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Recevoir un appel alors que tu es déjà fucking fébrile...
Annie a crié beaucoup aujourd'hui aussi...
J'ai eu un rendez-vous avec le Centre Local d'Emploi puis ça ne s'est pas passé comme prévu... encore beaucoup de paperasse à remplir...

Je dois avoir un papier de ma psychiatre expliquant mes limitations... pour dire ce que je suis capable ou non de faire... parce que j'ai étudié en intervention et ils ne pourront pas m'aider si je veux me réorienter et que ma psychiatre ne cautionne pas tout ça...
Ils veulent être certain que je vais être capable de faire des études ou de travailler... je pense que c'est faisable... c'est juste difficile à prouver... et moi même je me questionne à savoir ce qui est possible ou non...

Pour ce qui est de mon rv avec le gynécologue... je ne veux juste pas... je ne suis pas capable de parler à un médecin pour envoyer la requête que mon médecin de famille m'a fait... et j'ai peur de dissocier... parce que je ne veux pas que personne aille jouer là...

Puis bang...
Appel de ma mère pour me dire que mon grand-père était en soins palliatifs... il vient de paralyser... il est en hypothermie depuis vendredi... ils vont lui donner les soin de confort jusqu'à son décès...

J'ai juste explosé en sanglots...
Je suis allée voir l'intervenante...
La pression a un peu sortie en pleurs...
Ça l'a fait du bien à quelque part parce que j'étais sur le bord de juste exploser je ne sais pas trop comment. mais bon!!

Ma soeur est au Maroc...
Ma cousine est en Italie...

On ne peut pas écrire sur facebook ni rien pour qu'elles le sachent à leur retour seulement..

Je ne sais pas si je veux aller le voir une dernière fois avant qu'il parte... j'espère qu'il ne fait pas trop d'anxiété... j'espère qu'il est bien... j'ai peur de le voir mourir... d'avoir un souvenir qui va me hanter au lieu d'avoir un dernier souvenir positif de lui...

Je verrai!!
En attendant, j'ai ma demi-finale de soccer ce soir. J'hésite entre y aller ou me coucher tôt... il commence déjà à faire noir, il fait froid, il pleut... pas agréable comme contexte mais c'est excitant car si on gagne, on se rend en finale du championnat!! J'ai écrit à la capitaine. Elle m'a dit que mon équipe était derrière moi et que ça pourrait me faire du bien d'être avec elles... elle a raison quand même!! Alors je vais voir!!

À bientôt!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonnn!!
Bonne nouvelle.
Je suis allée à mon soccer, on a gagné 5 à 3!
On se rend donc en finale, contre les Charlotte... l'équipe que personne n'aime....tout le monde nous a full encouragé sur facebook... tout le monde veut qu'elles perdent la finale...

On va donner tout ce qu'on a!!
C'est lundi prochain.

Après mon match, j'ai vu que j'avais un appel manqué de mes parents et un message... j'ai freaké... j'avais peur que j'apprenne sur un message vocal que c'était terminé... c'était plutôt parce que ma mère voulait savoir comment ça allait.

En arrivant à la maison, j'ai eu la mauvaise surprise que Valérie était revenue après 2 semaines d'absence... j'aurais préféré qu'elle ne revienne juste pas. Ça m'a fait du bien son absence. J'étais fâchée qu'on ne m'ait pas dit d'avance qu'elle revenait... j'aurais pu m'y préparer un peu et ne pas juste avoir une mauvaise surprise d'arriver face à face avec elle... en parlant avec Niko, un autre résident, il m'a dit qu'un intervenant lui avait dit qu'elle.
revenait mardi alors pourquoi ne pas me l'avoir dit à moi... je suis comme fâchée... je suis fâchée qu'on ne me protège pas dans tout ça...

L'inter qui est là ce soir et qui m'a ramassé à la petite cuillère tantot suite à l'annonce pour mon grand-père, elle m'a dit que Valérie venait d'arriver et qu'elle voulait me parler... l'intervenante lui a dit de ne pas faire ça ce soir... allo le lot d'émotions... un moment donné j'ai une limite aussi... mais elle m'a dit qu'elle tenterait de ma parler demain... et que c'était à moi de mettre mes limites si je ne voulais pas qu'elle me parle... chose que je vais faire... j'ai juste envie d'aller profiter de l'appart à ma soeur... juste parce que je n'ai pas envie de la voir...

J'ai hâte de m'endormir
Bonne nuit et bon matin de l'autre côté de l'Atlantique!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Vole mon grand-papa... :cry:

Je viens de recevoir un appel de mon papa...
Ça fait environ 20 minutes.
Mon grand-père est parti ce matin. Il est décédé.

J'étais en train de faire du bénévolat quand c'est arrivé...
Avec les cocos de 4 ans. Je voulais continuer mes implications malgré tout ce qui pouvait se passer... malgré toutes les émotions mélangées que je ressentais. Le mieux c'était d'être active... de ne pas perdre mes objectifs de vu...

J'avais mon cellulaire avec moi...
On dirait que je le sentais parce que normalement, je laisse mon cellulaire dans mon sac, dans le bureau des éducatrices... mais là, il était dans ma poche...

Le téléphone sonne... c'est mon papa.
Il m'annonce la nouvelle...
Je raccroche, je demande à parler à l'éducatrice du groupe. Elle me dit que je peux partir... mais partir pour aller où..?? Pour aller chez moi? Pour aller rejoindre ma famille, ma grand-mère, ma tante, ma cousine?!

Je pense que ma cousine Audrey était avec grand-père quand il est mort. J'ai essayé de la rejoindre mais c'est sans réponse. Mon grand-papa, c'était le Pépé des enfants à Audrey! Leur arrière grand-père.

Ma soeur et ma cousine Julie sont encore en voyage. On va attendre qu'elles reviennent avant de séduler toute chose... ma soeur le sait, ma mère à communiquer avec elle... mais Julie ne le sait pas. Elle était très proche de lui... ma tante va aller la chercher à l'aéroport samedi pour lui annoncer la nouvelle.

Je suis dans ma chambre en ce moment. On dirait que je n'ai pas envie de sortir... on dirait que je bloque mes émotions... j'ai tellement le sentiment de devoir être forte... comme quand mon parrain est décédé en 2010...

C'était un peu le même contexte. Quand j'avais appris, j'étais au travail donc j'avais bloqué toutes les émotions... j'étais restée au travail, sur le pilote automatique... mon collègue s'était rendu compte que ça n'allait pas, que j'étais un peu déconnectée... il m'avait dit de partir... je n'avais pas envie d'aller dans ma famille... je ne trouve pas vraiment de réconfort là...

J'avais ensuite fait plein de choses pour essayer de sauver ma famille... c'est là que j'avais choisi de laisser la danse pour aller à l'université en psychoéducation. Je voulais augmenter l'estime de mon père... je voulais sauver ma famille en quelque part... mon papa ne me parlait plus depuis que j'avais choisi d'aller étudier en danse. C'était un mauvais choix... je ne l'avais pas fait pour moi...

En tout cas...
Je suis vulnérable ces temps-ci...
Je le sais.
J'ai une envie de prendre soin de moi.
Je ne sais pas trop comment...
J'ai appelé ma psychologue hier pour lui demander si je pouvais la voir cette semaine exceptionnellement car je la vois aux deux semaines normalement. J'avais besoin d'elle on dirait... je sais que ça fait parti de prendre soin de moi.

J'ai envie que ça se passe bien. D'éviter la décompensation en prenant de bonnes décisions.
Comme aller voir ma psy... comme de parler aux intervenants... comme de pleurer ma peine... d'avoir un environnement où je n'ai pas besoin d'être la sauveuse... que je peux juste être moi...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Souvenir heureux!!

Petite, notre famille allait visiter mes grands-parents et mon oncle, ma tante et mes cousines environ aux 2-3 mois... ils habitaient à une heure de chez nous, donc on ne les voyait pas super souvent.

Normalement, on allait passer le dimanche chez mes grands-parents. Pour souper, mes cousines et leurs parents nous rejoignaient. C'est toujours mon grand-père qui faisait les patates pillées et la vaisselle... et il faisait toujours trop de patates, ce qui faisait réagir ma grand-mère à tout coup!!

Mais la partie la plus plaisante de nos visites là-bas c'est qu'on demandait toujours à notre grand-père de nous amener au dépanneur pour aller chercher des bonbons à 5 sous...

C'était un peu comique parce que j'exploitais toujours un peu ma petite soeur. Ahah!! Je lui demandais d'aller questionner mon grand-père... parce que j'étais trop chicken d'y aller... pour demander si on pouvait avoir notre 2$ de bonbons... mon grand-papa était tout le temps prêt, avec ses 2$ dans ses poches. Il devait nous voir venir de loin avec notre demande. Il ne nous disait jamais non!!! On s'en allait en voiture jusqu'au dépanneur du coin... et on remplissait notre petit sac de papier brun!!

C'était un beau moment!!
Mon grand-père était un homme de peu de mots.
Mais il était toujours là. On sentait toujours sa présence, de sur sa chaise berçante... quand il ne s'endormait pas hihi!! Puis là, quand il s'endormait, ma.cousine julie en profitait tout le temps pour lui faire de drôles de peignures...

Mon grand-père était très sage... mais aussi très anxieux... un anxieux silencieux.

Quand il parlait de ma grand-mère, c'était toujours avec beaucoup d'amour!! Il aimait raconter l'histoire de la conquête de son grand amour!!

C'était aussi un joueur de carte hors pair. Il jouait siuvent lors des party de famille!! Il était bon, il savait compter les cartes, il était aussi bon avec les chiffres!!

Je suis fière d'avoir été sa troisième petite fille!!
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