Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!!

J'ai mal au corps!!
Ahah!! Ce fut difficile hier.
Pour vrai, je pense que c'était accessible pour moi d'accéder à la troupe... je suis assez forte en général, quand je suis entraînée... peut-être que deux ans sans avoir dansé, c'était une trop longue pause pour aller faire des auditions comme ça... c'était un peu voir trop grand.

Il en reste que les professeurs m'ont dit comme commentaire qu'elles savaient que la majorité des choses qu'on avait fait, j'etais ou j'avais déjà été capable de le faire... que c'etait juste une question de manque d'entraînement et de préparartion pour tout ça.

Je pense que c'est pour ça que je ne suis pas tant déçue. Je sais que j'ai fait ce que je pouvais!!

J'ai des bobos partout!!
Des bleus, des ampoules de sang sous les pieds!!
Oufff!!

Je suis contente parce que j'ai été capable de faire presque mes 2 splits... alors que ma deuxième, la droite devant, m'est pratiquement impossible normalement... allo l'adrénaline!! C'est là qu'on voit que le corps peut aller plus loin sous l'effet du stress et de la pression de performance!!

Je rencontre ma psychiatre tantot avec l'intervenante psychosociale. J'ai hâte de voir comment ça va aller!!
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Il en reste que les professeurs m'ont dit comme commentaire qu'elles savaient que la majorité des choses qu'on avait fait, j'etais ou j'avais déjà été capable de le faire... que c'etait juste une question de manque d'entraînement et de préparartion pour tout ça.
Je pense que c'est pour ça que je ne suis pas tant déçue. Je sais que j'ai fait ce que je pouvais!!

*** C'est dans cette réflexion parfaitement adaptée, et votre résistance à la frustration que l'on mesure le chemin parcouru. C'est super, Minijeune !
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Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!!
Une autre belle journée!
Ce matin, j'ai finalement réussi à finir le contour d'un nouveau casse-tête de la map monde.
À vrai dire, ça fait un petit bout de temps que j'ai commencé mais les morceaux sont tous de formes différentes et les couleurs sont pareilles... ça fait en sorte que c'est vraiment plus difficile et je ne peux même pas me fier sur la forme des morceaux... parfois un petit est juste à côté d'un gros... c'est comme si ça ne faisait pas de sens... je suis un peu rigide... je fais mes puzzles tout le temps de la même manière...je ne veux pas changer de stratégie... donc... je me frustrais et je n'avançais pas... j'en faisais 10 minutes... donc j'arrêtais... j'aime quand ça va vite... quand je ne sais pas pourquoi je sais que j'ai le morceau que je cherchais dans les mains... mais que je l'ai repéré... presque sans avoir fait d'efforts...

En tout cas!!
J'ai passé l'après-midi avec ma mère.
Ça l'a bien été!!
Je suis capable de lui parler...
Elle était là à me dire que j'étais comme j'étais parce que j'avais travaillé pour la protection de la jeunesse... ??!?
Elle essaie tout le temps de trouver des raisons pour lesquelles je suis fuckée... je pense que ça la rend triste quand elle sait que je ne vais pas vraiment bien... là je vais bien mais je lui parlais de mon rendez-vous avec ma psychiatre et comment elle disait que mon état avait été presque psychotique quand j'hallucinais ou que j'étais juste vraiment trop dissociée...

Je ramène des dvd de show a la maison. Pink Floyd et Céline Dion!! La danse dans le show de Céline Dion est trop malade!! :)

Bonne soirée
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Nouvelle intéressante!!

J'ai été approchée par mon ancienne école pour venir faire une conférence dans le cadre du cours de santé mentale sur le TPL.

Je pense que je serais bien placée pour en parler!
Je vais vraiment m'appuyer sur la théorie et sur mes expériences personnelles afin d'essayer de leur donner quelque chose d'intéressant... leur partager mon cheminement!! Ça va être à la fin novembre! J'ai le temps de vraiment bien me préparer!!

Aujourd'hui, j'écoute le show de Pink Floyd avec un autre résident ici puis ce soir, j'ai un souper de filles avec mes meilleures amies!! Week-end calme toutefois! Rien de prévu vraiment!! Relaxer!!
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

J'ai été approchée par mon ancienne école pour venir faire une conférence dans le cadre du cours de santé mentale sur le TPL.
Je pense que je serais bien placée pour en parler!
S U P E R........................................................................
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!!

Il y a de ces moments où on se sent vraiment high, presque invincible... les choses semblent se placer... on sent que rien ne pourra nous atteindre. Ce sont des moments où j'ai plein de projets, où je me sens en mouvement... où j'ai vraiment envie de faire plein de choses... je me sens sur un high depuis que je suis sortie de l'hôpital... je me sentais différente qu'à mon habitude... je n'ai pas fait de crises! J'étais fière de moi! Ensuite est venu l'envie de commencer ma gestion autonome de ma médication, de rentrer dans une troupe de danse, de faire du bénévolat, de faire des conférences sur le tpl en pensant vraiment que je pouvais apporter quelque chose aux étudiants par rapport à leur compréhension du trouble que j'ai... rencontre super avec ma psychiatre aussi... où j'ai louangé le fait que j'allais vraiment bien... que j'étais d'attaque, que j'avais plein d'espoir... ce sont des moments où je m'imagine que je vais guérir, que je vais être capable de redevenir une intervenante... que je me dis que je vais retourner à l'école pour me spécialiser en petite enfance... ça bouge! C'est un moment aussi où j'ai décidé que j'allais affronter Carole, l'intervenante ici, avec qui je ne me sens pas bien... nommer les choses, essayer de la comprendre... essayer de comprendre pourquoi elle ne me comprend pas, pourquoi elle réagit à moi... parce que je me vois tellement aimable que je me dis que c'est l'autre qui a le problème pas moi... il en reste qu'il me fallait un peu du culot pour intervenir auprès d'elle et animer une rencontre avec elle pour qu'on se parle de la difficulté qu'on a d'interagir ensemble... discussion avec la directrice aur le sujet... envie de cliver et de dire à tous les intervenants qu'elle n'est pas une bonne intervenante... mais je me retiens, ça ne changerait rien!!

J'ai fait un rêve intense qui m'a mis dans un drôle de mood aujourd'hui. J'étais en voyage comme avec un groupe. Mon père était parmis nous... on embarque dans deux autobus différents et moi je suis à l'arrière du bus. On doit aller sur un pont, qui est comme un quai sur l'eau. Le bus de mon père passe mais le mien, tombe à reculons dans l'eau parce que le pont s'affaisse sous le poids... je suis la.première a atteindre l'eau... je panique à cause que j'ai mon cellulaire et mon ordi portable avec moi... ils se brisent dans l'accident...

Finalement, j'arrive à un genre de chalet en marchant... je panique car je n'ai.plus d'effets personnels et que mon cellulaire est brisé... puis là, je me rencontre que je n'ai aucune idée de l'endroit où je suis... il y avait comme une piscine vide... qui finissait par se remplir une fois que j'etais dedans... mais je coulais avec mes vêtements et mes souliers qui devenaient trop lourds.

Puis pouf, me revoilà dans mon pays... je ne suis plus en voyage... mais je pleure et je pleure parce que je ne comprends pas comment j'ai fait pour me retrouver où je suis... j'aurais dû prendre un avion pour revenir... on me dit que je l'ai pris mais je n'ai aucun souvenir... je pense alors avoir dissocié... vraiment intensément... et tout ce que je veux, c'est que quelqu'un m'amène à l'hôpital parce que je dis que je ne suis pas bien...

Alors à mon réveil, vers midi (jamais une heure où je me lève normalement mais je m'étais couchée tard hier) je ne sentais toute bizarre... pour vrai, j'avais des craving d'hôpital, comme ça m'arrivait tout le temps avant... l'impression que je vais mettre en scène quelque chose et finir a l'urgence simplement parce qu'une partie de ma tête me dit d'aller là... comme si je ne faisais pas la difference entre l'intensité de mon rêve et la vraie vie.

Par contre, mon amie m'avait écrit sur mon cell. Elle me demandait si je voulais venir marcher à la montagne avec elle... elle viendrait me chercher dans 30 minutes... donc je me mets en action, je pars avec elle. On a marché 8 kilomètres dans le parc et on est allée voir des trucs dans les magasins... me revoilà chez moi... je me sens comme s'il manquait de piquant dans ma vie... j'ai plein d'espèce de fantasmes d'hospitalisation... je me sens vide quand en fait, je devrais me sentir remplie avec tout ce que je vis... je ne comprends pas!!

Ce matin, je me sentais fière quand j'ai vu un de mes écrits dans la rubrique de Mme Dubreuil. Pour vrai, je lis tout le temps ce qu'elle écrit et j'apprécie vraiment! Quand j'ai vu mes mots, ça l'a encore aidé un peu à me sentir encore plus high!! Comme hier quand on a vouu que je donne un cours aux étudiants en éducation spécialisée! C'est comme des boosts...

Le hic c'est que ça ne reste jamais tout le temps dans l'euphorie mon affaire... et que quand je passe d'un moment d'euphorie intense à un moment de dysphorie... j'ai tout le temps l'impression de pogner toute une débarque... c'est un drop monumental qui est difficile à supporter, à tolérer...

Il en reste que si je me questionne à savoir ce qu'il se passe réellement chez moi en ce moment... il y a le mot "autosabotage" qui me revient en tête... quand je sens que ça va trop bien, je sais que je peux provoquer des choses pour que ça drop... comme si je sentais ça plus normal que ce soit ainsi... ça fait peur aller trop bien... vraiment!! C'est un sentiment que je connais peu comparer à ce que je connais sur moi qui décompense sa vie...

Il y a aussi le fait que ma psychiatre a comme loussé le cadre que j'avais alors que je me.ramassais à l'urgence. Quand j'arrivais à l'hôpital, il y avait un avis alerte qui popait pour les médecins et infirmières... j'avais un plan bien précis... un fonctionnement bien précis... ça se passait tout le temps de la même manière... quand j'ai vu mon médecin mercredi et qu'on a parlé de ma dernière hospitalisation, elle m'a dit que ce n'était plus d'actualité... que je ne resterais plus à l'urgence... que si j'ai besoin de rester plus de 24h, je risque d'être montée à l'unité brève... elle m'a dit que le 24 à 48h ne serait plus non plus d'actualité et que ça serait moins rigide... alors dans le fond, elle enlevait le cadre serré autour de moi et me remettait dans la catégorie normale de patient... on dirait que j'ai envie à quelque part de tester ce nouveau cadre... avant, je n'avais pas le droit de monter... je n'avais pas le droit d'être sur l'unité... en plus, c'est ma.psychiatre qui est là une semaine sur deux... et moi, je pense que je l'apprécie tellement que je pourrais faire en sorte que je veuille me ramasser à l'unité brève simplement pour la voir. Je la sens tellement rassurante... je l'idéalise... le fait de ne pas avoir le droit de monter m'avait vraiment enlever le goût d'aller à l'hôpital. Là, c'est comme une porte qui est grande ouverte... je vois des opportunités alors que sérieusement, je pense que je devrais continuer à bien aller, bien réagir parce que j'avance et que je le sais tellement que de reproduire encore des moments où je passerais ma vie à l'hôpital... ça me fait stagner... c'est super négatif pour moi et mes objectifs... mais c'est un terrain connu et hélas, ça m'appelle... comme une dépendance à une drogue.

Puis il y a le fait que Carole travaille demain toute la journée... et que je vus de l'anxiété par rapport à ça... comment va-t-elle reagir auprès de moi... comment je vais me sentir aussi... je pense qu'à queque part, j'aimerais prendre la fuite... puis d'être hospitalisée est un bon moyen en général pour fuir tout de la réalité...

Alors ma réaction finale ne dépendra que de moi...
Au moins, je pense que je sais vraiment ce qu'il se passe... je suis anxieuse... le changement me rend anxieuse, les gens qui m'aiment, et ceux qui ne m'aiment pas, me rendent anxieuse... je dois juste réagir différemment qu'à mon habitude, encore une fois... je suis capable... si je suis capable de voir tout ça et d'être honnête avec moi, je pense que je suis capable d'arriver à une fin différente!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

19 août...

Ça fait trois ans aujourd'hui que Gaby est décédée...

Ma soeur avait une meilleure amie lorsqu'elle était au primaire. Mes parents et ses parents étaient aussi devenus amis et on avait chacun des tentes roulottes... ce qui faisait en sorte qu'on passait nos étés ensemble en camping, les deux familles. Cynthia, l'amie de ma soeur était l'aînée d'une famille de 4 enfants. Gaby était la plus jeune des quatre. Moi j'étais la plus vieille de la gang d'enfants. J'ai passé vraiment beaucoup de temps avec Gaby... elle était tout le temps avec moi.

J'ai essayé de voir ce que j'avais bien pu écrire dans le temps, il y a trois ans... je me suis rendue compte que j'avais arrêté d'écrire pendant un méchant bout. Je ne sais pas si j'ai même déjà écrit sur ce sujet...

On dirait que ce matin, à mon réveil, je me sentais un peu comme il y a trois ans... pleine d'ambivalence... pleine de questionnements.

Si je me remets dans le contexte, il y a trois ans, j'étais dans l'attente de commencer le collège en danse. J'allais justement commencer le mercredi 19 août. J'habitais dans la ressource, je n'avais pas de psychiatre à ce moment... j'avais ma psychologue et mon médecin de famille... Deux semaines avant le début des classes, j'ai fit une gigga crise qui m'a fait aller à l'hôpital. Ils ont décidé de m'hospitaliser à l'unité de stabilisation rapide mais j'étais dans une phase d'anorexie... je ne mangeais plus rien depuis des jours... je n'étais pas capable de manger la bouffe d'hôpital. Le psychiatre en voyant ça m'a donné le diagnostic de trouble alimentaire NS et m'a dit que j'allais monter à l'étage pour traiter cette anorexie... il faisait des liens entre le fait que je m'en allais étudier en danse et que je ne mangeais rien... allo le plan alimentaire et toutes les interventions super contraignantes qui venait avec ça...

Alors je monte finalement au 10e étage. La psychiatre qui s'occupe des troubles alimentaires était en vacances. C'est donc une autre psychiatre qui m'a vu... une psychiatre qui travaille normalement avec les troubles affectifs. Anyway, j'étais sur l'étage des troubles affectifs. On me disait que mon hospitalisation ne serait pas trop longue... du genre 2-3 semaines alors que ça faisait quand même un bout de temps que j'étais à l'unité de stabilisation rapide. J'allais manquer le début de ma session si je restais le temps qu'ils voulaient que je reste... je savais ce que j'avais à faire, il fallait que je collabore, que je tente de m'alimenter normalement. Je me souviendrai toujours de l'anxiété que je ressentais à l'heure des repas... j'avais envie de bouger, j'étais agitée, mais je devais rester assise une heure à vu après les repas... ils regardaient mes faits et gestes... ce n'était vraiment pas agréable... j'avais juste envie de m'en aller.

Le temps avançait... la psychiatre me disait que je ne semblais pas être borderline... elle me demandait pourquoi je ne travaillais plus... elle disait que je n'avais pas de limitation fonctionnelle à faire mon travail d'intervenante... que mon médecin de famille n'aurait jamais dû signer ces papiers...

Je n'étais pas dans une situation où ma vie était en danger. J'avais un imc encore normal... je mangeais le minimum, je collaborais... et mon but était de commencer mon programme en danse en même temps que tout le monde. Donc je me suis arrangée pour avoir mon congé définitif le 19 août 2015. La psychiatre qui m'avait vu a décidé de me prendre en charge et de devenir mon médecin traitant. C'est là qu'elle m'a envoyé en neuropsychologie pour vraiment faire des tests pour voir je me situais où au niveau de mes sphères développementales.

Je suis partie de l'hôpital... j'avais mon cours de flamenco.de 15h a 18h. Mon père venait ensuite me chercher parce que ma voiture était chez mes parents, à deux heures d'où j'habitais et j'étudiais... je n'avais pas ma voiture parce que j'avais été transférée d'hôpital en ambulance... en tout cas.

À 18h30, mon père était à la ressource où j'habitais... j'allais coucher chez mes parents le mercredi soir (le 19), le lendemain, j'avais un rendez-vous avec mon médecin de famille... puis je retournais dans ma ville pour aller à mes cours.

Je me souviendrai toujours de ce sentiment de renaissance que j'avais en moi... je sortais de l'hôpital, je commençais l'école dans un domaine qui m'enchentait... je n'étais peut-être plus tpl, j'allais possiblement pouvoir recommencer à travailler à ma job... j'allais me battre en tout cas pour essayer de pouvoir le faire... j'étais partie de l'hôpital parce que c'était mon choix...

Il était presque 22h...
Je décide d'aller prendre ma douche mais juste avant d'embarquer, le téléphone sonne chez mes parents... ce n'était pas normal à cette heure là... je suis quand même été sous la douche... ma mère vient cogner à la salle de bain... elle me dit qu'elle s'en va avec mon père chez leurs amis parce que Gaby est morte...

Je sors de la douche, je m'habille en deux temps trois mouvements... je ne comprends pas trop... elle avait 18 ans... on me dit qu'elle est décédée le soir même d'un accident de moto... elle serait morte sur le coup de l'impact...

On arrive chez nos amis... il y a plein de monde de la famille... on était les seuls amis présents... je pense qu'on était et qu'on est très important pour eux... après tout, on est peut être comme de la famille...

On a pleuré, on s'est serré dans nos bras... ma soeur était en camping en gaspésie à ce moment. À genre 10h de chez mes parents... c'est elle qui était la plus proche de cette famille... elle a grandi avec eux...

J'avais tellement du mal à comprendre...
Je ne comprenais pas pourquoi moi j'avais le sentiment de renaître de mes cendres et de pouvoir mordre dans la vie à pleines dents et que quelqu'un mourrait au même moment... ce qui a été le plus difficile pour moi, c'est quand la mère de Gaby m'a prise dans ses bras en pleurant et en me disant qu'elle m'aimait. Elle m'a fait jurer que je n'allais pas me suicider, que ma famille m'aimait...

Le nombre de crises suicidaires que j'avais faites en quelques temps... les tentatives, l'automulitaion et tout... je me sentais comme si dans un sens, ça aurait été plus logique que ce soit moi qui décède... que Gaby d'un accident de la route...

Ça m'a fait tellement bizarre...

Je réalisais que j'avais la chance de vivre...

Alors ce matin, j'ai une pensée pour ce petit ange qui est maintenant au ciel... je t'aime Gabisou xox
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

" Il en reste que si je me questionne à savoir ce qu'il se passe réellement chez moi en ce moment... il y a le mot "autosabotage" qui me revient en tête…"

*** Peut-être parce qu'il est passé, il a été fait, vous l'avez dépassé…
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Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

" je me sentais comme si dans un sens, ça aurait été plus logique que ce soit moi qui décède.."
( syndrome du survivant )
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Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

J'ai lu ce que vous avez écrit sur le syndrôme du survivant. Je vais en glisser un mot à ma psychologue cette semaine!

C'est vraiment le sentiment qui m'habite depuis hier.
Je sens que j'ai côtoyé la mort pendant de nombreuses semaines... des mois, des années...

C'est comme si la mort était mon allié... en fait, c'était une solution envisageable pour moi quand je ne voyais rien d'autre... quand j'étais tannée de souffrir et que je ne tolérais plus rien... en même temps, même si l'idée était bien présente dans mon cerveau et dans mes fantasmes, je ne suis pas morte... jouer avec la mort me permettait d'avoir de l'aide aussi... j'avais des bénéfices secondaires à la garder tout le temps en tête... le nombre de fois où on a intervenu de manière urgente auprès de moi parce que j'étais suicidaire... le nombre de temps que j'ai passé à me faire des scénarios, des plans tangibles... et à mettre autant d'énergie à ne pas les produire dans la réalité, c'est un peu fou...

Mes comportements suicidaires et parasuicidaires...
Mes envies de disparaître...

Je me souviens que pendant une passe vraiment difficile, mes parents m'avaient demandé de faire mes préarrangements funéraires... ça m'avait choqué... mais j'imagine comment ils.devaient se sentir s'ils en venaient à ce point là... c'était comme s'ils acceptaient que j'en finisse ainsi mais qu'ils ne voulaient pas les troubles qui venaient avec.

Ils m'avaient fait jurer de ne pas me suicider dans leur maison... dans un sens, pensaient-ils que j'allais passer au travers... alors c'est pour ça je pense que la mère de Gaby et ma mère se sont rapprochés a la mort de Gabrielle... c'est que ma mère se préparait à mon décès... elle vivait peut-être les mêmes émotions que son amie...

C'est aussi pour ça que j'ai un peu l'impression que si la mort était logique, elle aurait dû partir avec moi... les gens s'en attendaient...

Même moi à quelque part je m'en attendais...

Hier, j'ai projeté la vie si c'est moi qui était morte...
C'est un peu mal... dans le sens que ce n'est pas aidant, c'est juste que ça arrivait tout seul dans mon cerveau... c'est triste d'avoir ce genre de reflexion... il en reste que je suis contente d'être encore en vie... même si ce n'est pas facile tout le temps...

Est-ce que je me sens coupable d'avoir tant voulu mourir à certaines périodes de ma vie... quand finalement la mort part avec d'autres que moi... peut-être...

C'est paradoxal...
C'est comme à ma première hospitalisation. L'unité psychiatrique était en rénovation... on était au 3e étage... le même étage que la maternité... et les surplus de l'urgence. Il y avait ce monsieur en fauteuil roulant que je croisais tout le temps. Il était en phase terminal d'un cancer... il y avait des bébés qui naissaient à côté... un homme mourant et moi qui ne voulait qu'en finir avec la vie... ça m'avait marqué... des gens viennent au monde sans l'avoir demandé... des gens meurent sans l'avoir demandé... comment est-ce que je pouvais vraiment en venir à la décision de vouloir mourir...??

En tout cas...
Ma tête est remplie de questionnements un peu philosophiques...
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