Mon baluchon

[Minijeune]

J'ai envie de parler de ma passion ce soir!

J'ai décidé que j'allais la vivre. J'ai décidé que j'étais pour aller jusqu'au bout cette fois-ci, que j'allais pouvoir me permettre de compléter mes études en danse. J'avais débuté en 2010, mais j'avais décidé d'arrêter car je ne me sentais pas supportée par mes parents... J'ai vécu beaucoup d'indifférence, une violence silencieuse, alors que mon père refusait de me parler pendant des mois, car il n'était pas en accord avec mon choix. Je ne répondais plus à ses critères et il me le faisait vivre... Suite à une situation de crise familiale, lorsqu'un membre de ma famille est décédé, j'avais choisi de changer d'idées et d'aller à l'université. 5 ans plus tard, tout en moi me pousse à aller compléter ce que j'avais entamé, parce que c'est une des seules choses que je savais que je faisais pour moi... Pour remplir mon être, celle que je suis vraiment.

La danse!! J'en parle et j'ai le sentiment intérieur de vivre, d'exister sous le rythme de la musique qui m'entraîne et me surprend.
Je peux y projeter toutes mes émotions, sans ressentir que je dois être la meilleure. C'est juste de l'expression!
Je suis une personne qui réagit souvent dans mon corps. Ce que je veux dire par là c'est que je sens mes émotions dans mon corps, je les reconnais et je somatise énormément. La danse devient un médium, la musique, la chorégraphie, ce sont des histoires racontées d'une manière différente mais tellement riche!

Ça fait des jours que je pense à ce qu'il s'en vient dans les prochaines semaines. Mon compte à rebours est commencé. Dans 18 jours, ce sera la rentrée des classes. Je vais possiblement être la plus vieille de mon groupe, mais ça ne me dérange pas... Je pense à mes maillots de danse, aux cours que je vais avoir, aux heures d'entraînement et à la discipline que ça va me demander. Je suis prête mentalement, j'ai tellement hâte!!

Ce sera physique! 16 heures de cours par semaine, plus les pratiques et l'entraînement à l'extérieure des heures de cours.
Je sais à quoi m'attendre. Je sais que mon hygiène de vie devra être super équilibrée (sommeil, alimentation, relaxation, loisirs) et ça m'enchante d'avoir un tel projet qui va m'aider à établir un rythme de vie sain!

Je suis fière de moi de faire un retour aux sources, à mes inspirations, à mes rêves.
Ce n'est peut-être pas rationnel, ça ne me permettra possiblement pas de faire une carrière en danse, car ce n'est pas vraiment mon but non plus. Je le fais pour moi. Parce que ça m'allume, parce que ça m'accroche et que je sais que ça va me faire grandir.

Avoir du plaisir, c'est tellement difficile pour moi.
Là, c'est une année de plaisir qui m'attend!!
Même si ça risque d'être difficile, juste de respirer, d'être libre!! Je ne peux pas demander mieux!
Et qu'on accepte mon choix ou non, j'ai assez fait de chemin pour savoir que oui, c'est très facile pour moi de tomber dans le piège de juste vouloir plaire aux autres et d'adapter mes comportements pour combler leurs désirs, mais que là, c'est ma vie, c'est moi qui décide et c'est ce que j'ai besoin de faire pour me retrouver.

Une parcelle de lumière dans la tourmente!!

[Minijeune]

Bonjour!
J'ai décidé de revenir sur mon ancien post... ça fait longtemps mais au moins, je ne m'éparpillerai pas partout sur le forum comme j'ai l'habitude de faire quand je ressens un vide affectif ou un besoin de réassurance.

Plus qu'une semaine et 4 jours avant mon départ pour Montréal. J'ai l'impression que ça va être long et court à la fois. Je ne sais pas, j'ai hâte et j'ai peur de revenir par chez moi. C'est un mélange d'émotions! J'ai hâte parce que je sais que je ne vais pas bien et qu'à quelque part, je vais me sentir plus entourée des spécialistes qui me connaissent... ça va m'apaiser c'est certain... en même temps, je ne sais pas trop où je m'en vais. Je vais être un peu perdue. Je devrai me trouver un travail, revoir un orienteur pour me placer professionnellement... je devrai essayer de prendre soin de moi... c'est-à-dire de recommencer à manger sûrement mais progressivement, avec un peu d'aide... je devrai essayer de me trouver un endroit où habiter, qui va répondre a mes besoins... je vais devoir essayer de gérer mon anxiété en période de transition... je sais que c'est tout le temps difficile pour moi. Mais ce sont mes choix qui me poussent à vivre toujours ces périodes là. Peut-être qu'un jour je voudrai juste être stable et bien au lieu de toujours rechercher le bonheur à quelque part d'autre qu'à l'intérieur de moi!! Je me souhaite de trouver un équilibre un moment donné... je ne sais pas où et comment mais je pense qu'avec mon équipe traitante, on pourra essayer de trouver. Tout est une question de perception de sécurité je crois. Quand je pense que je suis en sécurité, ça va vraiment mieux. Quand je suis en train de me détruire et que je sens que rien ne peut m'arrêter, je deviens vraiment insécure et l'anxiété vient prendre toute la place, c'est fou!!

Mais bon, une journée à la fois!!

[Minijeune]

Je suis contente d'avoir cet espace, pouvoir partager mes nouvelles...
J'en ai besoin, j'ai besoin de m'exprimer, de me déposer.

Une autre journée de terminer!
J'ai travaillé à l'école primaire, dans une classe de troisième année.
Les élèves sont calmes et travaillent bien. Je n'ai pas beaucoup de discipline à faire.
À l'heure du diner, j'ai dû me rendre à l'hôpital parce que j'avais un rendez-vous avec le médecin généraliste et ma travailleuse sociale est venue avec moi. On s'est rencontré avant. On prépare tranquillement la fin de mon suivi là-bas pour le début de mon suivi dans le sud. Une transition qui va être possiblement difficile... Parce que c'est tout le temps difficile pour moi les transitions. Je m'attache trop facilement aux gens. Là, j'ai une nutritionniste avec qui je parle à tous les jours, j'ai la travailleuse sociale, le médecin omnipraticien, un psychothérapeute que j'aurai pu voir deux fois. Ce n'est pas auprès de tout le monde que je me suis attachée par exemple. On dirait que ma nutritionniste, ça ne me dérange pas de ne plus l'avoir dans un sens. Ça commence à me tomber sur les nerfs de toujours devoir me rapporter à quelqu'un et expliquer ce que j'ai mangé, ou pas, si j'ai vomi, ou pas... Puis je me fous un peu des conseils qu'elle me donne... Comme si je savais exactement ce que je faisais... En fait, c'est sûrement ça mon vrai problème, c'est que je cherche à contrôler ce que je peux... Et j'ai l'impression d'être totalement en contrôle de mes moyens quand en fait, ce n'est pas vraiment ça la réalité... Je me sens en crise à quelque part, je sais que ça ne tourne pas rond... C'est juste que je ne veux pas trop me l'avouer. Il en reste que mes signes vitaux sont vraiment bons... Mon rythme cardiaque est bon, ma pression est bonne... J'ai un poids santé avec un imc normal... Je ne vais inquiéter personne et je fonctionne bien malgré tout... Malgré le fait que je ne m'alimente pas bien... Environ de 500 à 600 calories par jour... Alors je me dis que je peux continuer comme ça... Il n'y en aura pas de problème... Je suis dans le déni je pense... Je ne sais plus!

Mais la travailleuse sociale, je me suis attachée. Elle est tellement gentille. Elle m'a accordé beaucoup de temps. Je sentais qu'elle me comprenait. Elle était tout le temps positive!! Tout le temps disponible ou presque. Je vais m'en ennuyer! C'est correct de m'ennuyer... Ça veut dire que je crée des liens... Ça veut dire que je ne suis peut-être pas si fuckée que ça niveau social!! En tout cas... Une journée de moins, le retour arrivera rapidement!

[Dubreuil]

Et vous rencontrerez d'autres personnes... belles, compréhensives, solidaires... libres, comme vous l'êtes.

[Minijeune]

Bonjour!
Aujourd'hui, j'ai envie d'écrire sur le sentiment de toute puissance que je ressens au fond de moi.
Étrangement, de prendre le contrôle sur mon alimentation me donne un feeling que je suis capable de dépasser toutes les limites... Que finalement, les limites n'existent pas puisque je n'ai pas de conséquences directes en lien avec les agissements que j'ai. J'ai l'impression que je contrôle tout, que je contrôle mon corps et que je suis au dessus de tous les dangers que ce que je fais peut apporter.

J'ai l'impression que je vais être en mesure de continuer mes comportements... Que personne ne pourra m'arrêter. Que même ma psychiatre ne pourra pas m'arrêter... Que je ne serai jamais hospitalisée parce que de toute manière, c'est super contre-indiquer d'hospitaliser une TPL... Alors j'aurai de quoi débattre si jamais ça en vient là... Je pourrai dire que je risque de décompenser encore plus et que ce ne sera d'aucune aide. J'ai l'impression que je vais détruire les arguments de tout le monde, que je suis plus forte que tout anyway... Personne ne pourra me forcer à manger... Personne!!

[Minijeune]

Bonjour!
J'ai terminé mes contrats d'enseignement. Aujourd'hui c'était ma dernière journée comme suppléante.
Je m'étais fixée comme objectif d'être capable de terminer les engagements que j'avais. On m'avait demandé de faire du remplacement cette semaine puis la semaine dernière. J'y suis allée avec le peu d'énergie que j'avais. Anyway, je dors mal et je ne mange pas (ou presque) alors c'est un peu normal que je me sente vidée j'imagine.

Hier je me sentais comme wonderwoman. J'avais l'impression que rien n'était grave, que j'étais capable de dépasser toutes les limites au monde sans me faire mal... Aujourd'hui, j'ai reçu l'appel de la secrétaire de ma psychiatre qui me verra finalement 2 semaines après mon retour, donc dans trois semaines à partir de maintenant. J'ai trouvé ça loin... Je l'ai dit à la secrétaire et j'ai demandé que mon médecin me rappelle pour qu'on puisse essayer d'organiser mon retour à Montréal... Elle m'a rappelé en mettant des limites. En disant que le suivi que je vais avoir sera le même suivi que celui que j'avais avant de partir. Elle m'a dit qu'on allait se voir au mois, que je devais appeler ma psychologue... Puis ensuite elle m'a dit qu'elle sait que je semble vivre une certaine urgence. Qu'elle le savait et elle m'a alors dit que si j'avais des besoins urgents, c'était à l'urgence que je devais aller. Je lui ai dit que je ne souhaitais pas d'être hospitalisée. Elle m'a répondu qu'avec l'anorexie, ça demande parfois un suivi plus important... Et que ce sera ma décision de me rendre à l'urgence ou pas. Sinon, on allait se voir à mon rendez-vous dans 3 semaines. Je lui ai dit que je ne savais plus ce qui était bon pour moi... Si j'étais encore capable de me faire confiance, si mon jugement était bon. Elle m'a reflété que ça semblait difficile de prendre des décisions... En effet... Je suis tellement ambivalente...

Alors je viens de descendre de mon pied d'estale un peu... Je me sens un peu moins forte, un peu plus en questionnement...
Qu'est-ce que je veux vraiment?!?

[Minijeune]

Aujourd'hui, je me sens comme si j'avais maintenu le cap... Que j'avais été capable de garder la tête hors de l'eau pour terminer tout ce que je devais finir... Tous mes engagements professionnels. Je me sens comme si j'avais tenu quelque chose de trop pesant sur mes épaules, mais que ce quelque chose m'avait permis de tenir... Une motivation quelconque de tout terminer, envers et contre tous. Ça m'a tenu en vie... Ça m'a donné la motivation de me lever tous les matins pour continuer à travailler et faire quelque chose de ma vie quand au fond, j'ai l'impression que tout s'écroule.

Mais maintenant que tout est terminé... Ouff... Je ressens une lourdeur sur mes épaules. J'ai été capable de finir ce que je voulais, je vis un sentiment d'accomplissement mais aussi une grande fatigue. J'ai très mal dormi, je couvre un virus, un rhume j'imagine... Je me suis réveillée plusieurs fois car incapable de respirer par le nez, j'avais une sécheresse buccale assez phénoménale... Le désert dans ma bouche. Les frissons partout sur mon corps. Je suis allée prendre des tylénol à 5h am parce que je ne me sentais pas bien. Je me suis réveillée de bonne heure, incapable de me reposer plus longtemps. J'ai l'impression que mon corps me parle... Il est fatigué, je suis fatiguée...

Je fais de drôles de choix...
Je ne veux plus rien savoir de mon suivi avec la nutritionniste parce que de toute manière, je suis incapable de répondre aux objectifs qu'on s'est fixé... Je sais que je la déçois et ça... ça me rend folle... Puis en même temps, elle est là à chercher le positif dans ma situation puis je trouve ça complètement ridicule qu'elle me félicite alors que je ne remplis pas notre contrat. On dirait que j'aurais besoin qu'elle se fâche, qu'elle se rende compte que ça ne va pas au lieu de toujours restée positive... Je suis en phase de destruction massive... Je le sais à quelque part à l'intérieur de moi mais je suis incapable de minder mon cerveau que ce n'est pas bon ce que je me fais vivre. Je suis là à vouloir toujours plus, à me fixer des objectifs de perte de poids, à prendre les décisions pour que ça arrive ainsi... Je vis vraiment beaucoup d'ambivalence dans ma tête. Je me cherche. Je cherche ma voie. Je ne me trouve pas...

[Lucia24]

Courage mini <3 Tu es forte et tu finiras pas battre ton monstre intérieur... J’en suis sûr.
Je t’envoie pleins d’ondes positives, et toute mon énergie. Bon rétablissement!

[Minijeune]

Rencontre intéressante cet après-midi.

Je suis allée voir le psychothérapeute du village. C'est la deuxième fois que je le vois puis dans le contexte où je m'en vais la semaine prochaine, je ne me sentais pas très à l'aise d'y aller... J'avais l'impression que je perdrais mon temps et que je lui fasse perdre son temps aussi. Mais bon, je me suis dit que je pouvais peut-être aller adresser mon ambivalence que je vis présentement. Je me suis dit, au pire, je vais juste trouver ça intéressant et apprendre quelque chose de nouveau...

Il m'a posé des questions... J'ai parlé énormément mais il me faisait revenir sur le passé... Expliquer ma vie, mon enfance.
Comment j'avais vécu les situations... C'est la première fois que j'ai abordé avec lui le fait que je trouvais ça injuste que ma soeur et moi n'ayons pas vécu la même enfance. J'ai parlé de parentification... J'ai parlé de ma mère, de ses crises, de mon rôle dans la famille... De comment j'ai tout géré... Pourquoi j'étais devenue intervenante... Il m'a fait parlé de ma colère, de cette colère intense que je sens quand je sais que c'est moi qui doit faire grandir mon enfant intérieur. De cette colère que je revire contre moi, au lieu de la vivre sainement. Il disait que l'auto-mutilation, l'anorexie, les vomissements provoqués... C'était sûrement tout en lien avec cette colère que je ressens contre mes parents. Ce sentiment d'injustice. Je sais que ce sont des thèmes que j'ai déjà abordés, mais encore une fois, ça faisait du sens! Je ne sais pas vraiment comment ne plus retourner cette colère contre moi...

Il m'a dit que je devrais aborder ce sujet avec ma psychologue une fois arrivée dans le sud... La seule chose c'est qu'ils n'ont pas du tout la même approche. Je ne sais pas laquelle je préfère, je pense que ce n'est même pas important d'avoir une préférence... Mais c'est juste différent.

[Minijeune]

Je suis Balade...
Gros rhume... courbatures, je me mouche aux deux minutes, je dors très mal... c'est pas chouette!!
Le stress tombe, ça m'attaque au niveau physique...
Je suis même pas surprise au fond!!

Hier, mon ancienne psychiatre m'a finalement téléphoné après un mois sans avoir eu de ses nouvelles. Je lui avais laissé un message adéquat. Je m'ennuyais d'elle beaucoup. J'étais contente qu'elle prenne un 5 minutes pour moi. Je ne lui ai pas parlé de mon alimentation. Elle est spécialiste en troubles alimentaires... je n'avais pas envie de passer pour la fille qui attirait son attention de manière négative. Ma psychiatre du moment va me suivre de toute manière! Alors je lui ai tout bonnement parlé de mon expérience dans le nord. Elle m'a dit qu'elle avait reçu ma carte postale que je lui avais envoyé pour la féliciter pour sa première grossesse! Elle m'a écouté quand je lui disais que je vivais une période plus difficile et que j'allais retourner dans le sud. J'avais une bonne voix je pense. J'étais juste vraiment contente de pouvoir discuter avec elle. J'étais fière de moi d'être restée adéquate!! Ça m'a fait du bien!! J'ai su bien gérer la fin de l'appel aussi. Quand elle m'a dit que c'était terminé, je n'ai pas cherché à étirer le temps ou quoique ce soit!! C'était correct comme c'était!! Bref!! Je suis vraiment contente et je suis fière de moi... je vois des bébés progrès!!