Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Un autre coucou,
Depuis longtemps!!

Je suis encore en thérapie, et je suis en congé aujourd'hui.
Longue fin de semaine de quatre jours.
Je vais en profiter pour me reposer!!

La glace est brisée...
Mes yeux ont flanché et ont pleuré comme un bébé hier soir...
8 semaines pour arriver à pleurer pour la première fois.
Il faut le faire!!

Ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé...
Ça m'a fait du bien, même si je me suis réveillée avec des balles de golf à la place des yeux.
Ahah! C'était tout bouffi et enflé...
Je continue donc ma route vers moi-même. Je commence à reconnaître qui je suis vraiment. Ça fait du bien malgré que ce soit hyper difficile.
Une chance que j'ai mon cahier d'écriture et mes crayons à dessin... Ça me donne du courage et un semblant d'équilibre.
Sans oublié mon ballon de soccer, avec lequel je me défoule tellement contre la clôture. Les excès de colère y passent... Je prends soin de moi!

Bon!!
À bientôt xox
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Salut.
Je termine mes semaines de thérapie, j'en ai fait 14/15.
Je suis présentement en transition pour quitter la maison de thérapie, endroit où j'ai retrouvé beaucoup de sécurité dans la structure et l'accompagnement malgré le fait que c'était parfois très difficile.
Je suis dans mon nouveau chez-moi. J'ai déménagé le week-end dernier, dans mon nouvel appartement. Je serai près de mon réseau social, ce qui va me faire du bien, j'en suis certaine. Je dors pour la première fois toute seule là-bas... Deuxième fois où je couche autre part qu'à la thérapie fermée depuis que j'y suis... donc 14 semaines.

Ça l'a passé tellement vite.
Un processus a été enclenchée, mais ce n'est pas 15 semaines de travail qui m'aura changé...
En fait, avec mon TPL, je sais que je devrai plus apprendre à vivre avec que d'autres choses. Il en reste que j'ai appris à mieux me connaître et pour la première fois de ma vie, je pense que je vais être capable de quitter une place où je me suis attachée sans tout bousiller. Je travaille très fort pour vivre une expérience différente. J'y arriverai possiblement. J'espère, sinon, je serai confrontée à un échec... J'aimerais tellement réussir. peut-être que j'ai mis la barre trop haute, je n'en sais rien encore. Je vais voir, une journée à la fois; mais chaque jour où je réussis à ne pas faire de crises face à des enjeux relationnels, je suis fière de moi et ça m'encourage à rester sur la bonne voie.

À bientôt
Missfull66
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Re: Mon baluchon

Message par Missfull66 »

Juste bravo.
Les esprits créatifs survivent toujours aux mauvais traitements- Anna Freud.
Je ne suis pas psy.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Coucou l'Europe!!
Ici, il est presque minuit, je reviens du travail et j'ai envie/besoin d'écrire.

J'ai besoin de dire que je suis tannée de mes comportements au niveau social...
Disons que depuis toujours, je suis Miss Sauveuse... Miss je suis là pour tout le monde... Et pour une des premières fois de ma vie, je n'ai plus envie de ça... Alors que ma vie se résume à ça... Juste ça... Mon réseau social est maintenant rempli, presque à craquer, de filles qui étaient en thérapie avec moi... Chose à moitié normal compte tenu de ce que j'ai vécu et du rôle que j'avais dans le groupe là-bas... J'étais une leader... Je n'étais pas en dépression à proprement dit... Alors j'avais de l'énergie à revendre... J'embarquais tout le monde dans mes millions de projet... Bien manger, faire du sport... Marcher, marcher et marcher... Faire un journal, écrire (parce que j'écrivais et dessinais tout le temps)... Et petit à petit, je me suis rendue compte que mes bonnes actions pouvaient avoir un impact sur tout le groupe. Les femmes voulaient être avec moi... Elles m'appelaient leur petit rayon de soleil, disaient que j'étais pétillante... Celles envers qui j'étais moins proche enviaient mes bonnes amies... Ça l'a fait plusieurs conflits qui ont été ouverts en grand groupe... Je n'accordais pas assez d'importance, quelqu'un se sentait rejeté... J'étais comme la coqueluche... Puis est arrivé une grosse situation de crise dans la maison... Une des femmes s'est fait hospitalisée... Elle a été renvoyée du centre et a eu un accident de voiture... Tout le monde était troublé par la situation puisque c'était une des nôtres... Puis... On s'est toute soutenue... Le groupe est devenu qu'une seule entité... Il n'y avait plus de clique... On voulait être toute ensemble... Les thérapeutes ont même avoué qu'elles n'avaient jamais vu un groupe aussi solide... Et puis moi... Je me décentrais tout le temps de moi en prenant soin de tout le monde... En gérant les crises quand les intervenantes étaient occupées ou pas sur le plancher... J'étais celle qui recevait toutes les confidences... Je me sentais valorisée dans ce rôle, dans toute l'importance que je pouvais avoir dans le regard de l'autre...

Mais lorsque le groupe a commencé à se dissoudre... À chaque fois qu'une femme quittait, on faisait une fête... c'est devenu de plus en plus difficile de se quitter... De savoir que ce qu'on avait vécu n'était pas le reflet de la vie normale... On avait toute nos vies à l'extérieur et on avait vécu et partagé le quotidien pendant 4 mois... C'était spécial mais on ne pouvait pas recréer le tout chez nous... De dormir toutes sous le même toit... D'être là, ensemble, 24h/24... Dans les bons et moins bons moments... Dans les activités... Aux repas... En faisant nos tâches... En se levant, et se couchant... Et même dans nos chambres à placoter...

Résultat... On a toute vécue une période de crise... Une période d'adaptation très difficile... Un grand sentiment de perte...
La perte des thérapeutes... Mais la perte du groupe, de sa force et de tout les moments positifs de partage qu'on avait vécu...

Il en va de soi... J'étais celle qui parlait avec tout le monde... J'étais celle qui rassemblait... Je suis donc celle qui a gardé contact avec tout le monde et qui crée des événements pour qu'on se revoit... Mais je suis encore celle qui gère les crises... Puis là, on n'a plus de thérapeute... Je ne peux plus déléguer... Je suis toute seule qui reçoit tout... Et j'accepte ça... Plusieurs des femmes sont suicidaires... ont de la difficulté à s'en remettre... Et je suis dans le lot... Je ne suis pas sortie de ma galère... Aider les autres ne me permet que de vraiment m'éloigner de moi, en m'y rapprochant du même coup... J'arrive à peine à vivre mes émotions... Je ne ressens rien, je reste dans mon côté cognitif... Ça me coupe de moi, de ce que je dois ressentir vraiment... Puis je rentre dans des relations fusionnelles avec tout le monde... Je crée des dépendances... Les gens ont l'impression qu'ils ont besoin de moi... Alors que c'est moi qui a besoin d'eux... Sans eux, qui suis-je???

Mais ce qui est masochiste un peu dans tout ça... C'est que je ne suis pas capable de tolérer l'angoisse de la prise en charge... Du fait que je me place toute seule dans des situations où je veux prendre en charge les autres... Être là pour eux à m'oublier solidement... Mais je croule sous la pression... Ça me stress, ça affecte ma vie, ça me fait déconnecter et me fait sentir mal... Extrêmement mal... Mais c'est un cercle vicieux car sans ça, j'ai l'impression que je ne sers à rien dans le monde... Mais je suis là à essayer de survivre avec la fausse responsabilité que je ressens envers tout le monde... Et je suis capable de les apaiser... Mais c'est moi que je tue...

Puis... Qu'est-ce que je fais de ma vie... Je suis éducatrice spécialisée... J'y pense comme ça et je me dis que je suis une erreur monumentale sur toute la ligne...
Puis en même temps je me dis que ce sont mes mécanismes de défense depuis tellement longtemps... Depuis que j'ai appris que pour me sauver, je devais prendre soin de ma mère... Mais je me sens prisonnière de tout ça... Je reviens du travail... Et je regarde ma vie... Elle est seulement remplie en ce moment que des problèmes des autres... De grandes responsabilités... Et de mes propres problèmes et incompréhensions... Je vois des modes relationnels qui se répètent depuis plusieurs années... Je sais que ça me détruit... Mais je recrée le tout les yeux fermés...

Suis-je bien dans mon malheur....
Et pourquoi ne suis-je pas capable de m'imaginer faire autre chose qu'aider les autres...
Que je ne suis pas capable de rien sentir en moi... Et que j'ai l'impression que toute la lourdeur que je ressens dans les situations extérieures aux miennes ne fait que me faire vivre ce que je ressens en moi...

Comme s'il n'y avait rien de plus valorisant pour moi...
Mais rien de plus destructeurs non plus... Surtout les relations fusionnelles que j'entretiens envers mes anciennes "colocs", sans être pour autant capable d'y changer quoique ce soit... Comme si ça faisait du bien d'avoir mal... Et de me mettre dans des situations de précarité... Que je sais que c'est fort probable que mes supers amies borderline passent à l'acte... Se fassent du mal... Comme si je n'attendais que ça pour m'appitoyer sur mon sort et me donner une raison de faire pareille... Comme si simplement le fait d'être moi ne me donnait pas déjà assez de sensations fortes... Qu'il fallait que ce soit toujours plus, toujours me pousser plus loin, plus fort... Pour tenter d'atteindre mes limites... Alors que j'en n'ai tout simplement pas...

Du moins, je ne les respectent pas...
Et j'ai l'air d'être bien parce que je n'y change rien...
Alors c'est comme de dire que ce qui me fait survivre le plus, c'est ce qui me tue à petit feu...
Assez paradoxal!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Une autre de mes amies vient d'être hospitalisée...
Elle sera dans une unité de psychiatrie pour au moins 2 semaines...
Suicidaire...
En thérapie, elle était comme ma figure sécurisante... Un peu moins sécurisant quand c'est elle qui se désorganise et qui s'en va à l'hôpital escortée par les autorités...

J'ai l'impression que je suis dans un train...
Le train va vite... Je l'alimente...
Il roule trop vite... je regarde paisiblement le paysage défiler sous mes yeux, sans rien faire, d'un calme fou...
Je sais au fond de moi que le train va dérayer. Je sais au fond de moi qu'il va foncer dans un mur puis exploser.
Je le sens, je ne fais rien pour l'arrêter le train, surtout que de mettre les freins, rendu à la vitesse qu'il a pris, prendra soit toute mon énergie... Ou provoquera un déraillement encore plus grand... Parfois de s'arrêter c'est pire que de rester dedans...

Aujourd'hui... J'ai passé proche d'une explosion...
Je ne me sens plus trop capable de prendre soin de moi... Je décide de rester dans ce train, comme si je voulais au fond me mettre dans un état dissociatif, tout faire pour que mon esprit flanche et que je n'aille pas à vivre cette vie de merde...
Comme si c'était ce que je veux quand en fait, c'est pas du tout rationnel quand ça l'arrive.

J'avais besoin d'aide... J'ai voulu aller à mon centre de thérapie... Mais on m'a reviré de bord en me mettant des limites bien claires à ne plus franchir...
Je me suis sentie abandonnée par ceux qui ont été là pour moi pendant 16 semaines...
Et quand je me sens seule, que je n'ai plus de repère... Je finis par capoter...
J'ai fait une crise... un bon 2 heures de détresse mal gérée...
J'écris juste ça pour me permettre de voir que c'est vraiment arrivé à moi, et non à ma patiente imaginaire... Celle dont je parle tout le temps et que je suis capable d'analyser comme un cas clinique alors que je parle de moi et que je suis complètement détachée de mes émotions...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Des limites qui ne viennent pas de moi...

Est-ce que je cherchais, des limites qui ne venaient pas de moi...
Un arrêt-stop forcé...
Un oh-la au niveau des enjeux relationnels et des relations fusionnelles...

Je me demande vraiment pourquoi est-ce que la fusion goûte bon... Pourquoi suis-je toujours attirée vers ce genre de relation de co-dépendance...

Il en reste que ma thérapeute de suivi est venue me mettre des balises...
Plus le droit de rentrer en contact avec aucun autre thérapeute qu'elle... Plus le droit de revenir à la maison de thérapie sauf lorsque j'ai mes thérapies...
Puis le message qui est passé aux femmes avec qui j'ai évolué là-bas... C'est de rester loin de nous... De notre intensité... Je suis dans la même gang, celle pointée du doigt... Celles qui se désorganisent... Le hic c'est que les deux autres filles qui sont dans le lot avec moi se sont fait hospitaliser à la fin de la thérapie... Et moi je coure les hôpitaux pour aller les voir... Parce que je sens que j'ai besoin d'elles...

On nous a laissé nous fusionner... On a vécu un gros trip de gang là-bas... Les thérapeutes disaient ne jamais avoir vu un aussi beau groupe... Beaucoup de respect, de compassion... On rentrait dans ce qu'il faisait mal et on connaissait tout de tout le monde... On devenait délatrice des autres alors qu'ils n'allaient pas bien... On a bâti un gros phénomène douteux qui a été encouragé... La seule chose c'est que la gang, dans un environnement contrôlé comme celui d'une thérapie à moyen terme, fonctionnait bien... Dans la vie de tous les jours, c'est une catastrophe... On s'appuie les unes sur les autres... Mais on ne va pas bien, on est toute intense... Alors on nage dans les profondeurs de l'abîme... C'est noir, toujours noir et déprimant... Ça parle de suicide, de crises, des impacts sur notre vie... Personne n'est dans une phase positive... Et ça va trop loin... On parle même de pacte de suicide... On sait que le danger est là...

Toute une gang d'abandonnique qui ne sont pas capable de voir la vie de l'après thérapie comme un continuum...
On recherche encore la prise en charge et on tente de se la donner entre nous... Mais tout le monde s'appuie sur les autres et personne n'est capable de résister...
Résultat, panique à bord du Titanic... On est dans la troisième classe et on se brise et se noie tous ensemble...

Quand une tente de se séparer, c'est douloureux...
J'ai mon amie qui me textait tantôt qu'elle se fait dire de s'éloigner de nous... Il lui reste encore 3 semaines à l'interne...
Vite vite, prend tes jambes à ton coup et l'embarque pas dans les niaiseries de passage à l'acte de la petite gang monstrueuse... Pense à toi, mets tes limites... Voilà ce qu'on lui demande de faire à la thérapie... Chose qui je trouve est parfaitement logique... Mais ce qu'on vit, ce n'est pas logique... Ce n'est pas rationnel... C'est qu'on est toutes en contact avec nos manques intérieurs et on croit à la fausse idée qu'on pourrait se faire "remplir" par des personnes de l'extérieur... Au lieu que ce soit par nous... Mais c'est ce qu'on a fait pendant 4 mois... Puis là, nous n'avons plus d'aide comme on en avait... On est perdue..!!!

Cela dit, il faut que je dise que les propos des thérapeutes de jours ont porté à confusion...
Elles ont dit à tout le monde, peut-être incapable de mettre leur limite non plus, qu'on pouvait venir les revoir n'importe quand... Que la porte était ouverte... Les thérapeute m'aimaient beaucoup, je le sais... On me le disait souvent... On m'a donné beaucoup d'attention... Ça m,arrive assez souvent parce que je suis une bibite qui est capable de répondre facilement aux besoins affectifs des gens pour me faire aimer en retour... Mécanisme de survie ou bactérie mangeuse de chair... je ne sais pas! La porte m'était ouverte... Alors c'est normal qu'en contexte de crise, j'aille eu la mauvaise idée de me repointer au centre... Comme traumatisée des événements... (Arrivé aux deux hospitalisations de mes amies)... J'arrivais en catastrophe, toute inquiète... Mais avec un grand désir de prendre en charge les situations... Ce qui est de la projection ou du transfert parce qu'en fait... Le plus drôle dans tout ça c'est que les situations me rendaient tellement fébriles que je me sentais suicidaire... J'avais envie de suivre, comme si elles avaient tracé la ligne pour moi... Comme si ça allait de soit que je devais suivre puisqu'on était toute dans le même bateau...

Je suis prise dans un délire ou je sens que mes limites n'existent pas... Je n'ai plus de frontières entre moi et les filles de la thérapie...
Rester auprès d'elles m'est pour moi... Une réaction stupide rationnellement... Je sais que je cours à ma perte parce qu'on est toutes malades...
Mais partir et retourner vers mes autres amies serait pour moi tellement déchirant que je ne saurais pas, à ce point ci, si je pourrai m'en sortir...
Si ça ne fera pas trop mal et que ce ne sera pas un élément déclencheur à toutes mes idées noires présentement...

Je suis prise dans une galère que je connais... Une situation que je crée... Parce que c'est arrivé trop de fois dans ma vie...
Les plus faibles ou mes semblables tombent dans le panneau...
Comme je dis, ça goûte trop bon... Mais c'est destructeur... Comme une personne qui serait dépendant à une drogue...
Je suis dangereuse peut-être, rationnellement... Je ne sais pas... Mais je sais que je peux faire des ravages dans ma propre vie en premier... Et je me sens spectatrice de tout ça...

Je me sens prisonnière de moi-même...
Sortez-moi de moi..!!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Suite à une aventure rocambolesque à travers laquelle je suis devenue totalement obsédée dans une relation amicale fusionnelle...
Je pense que j'ai compris la signification de limite, ou plutôt de la frontière de l'impuissance!!!

Bon... Je sais, je me définie souvent par mon diagnostic... En fait, je sais identifier quelle est la part de vérité ou de faits non fondés dans ma vie...
Mais là, niveau relationnel et affectif... Ça bat de l'aile mon affaire... Toujours prise dans des relations fusionnelles... Relations que je crée... Je n'en fais pas pitié... Mais presque... Parce que je suis capable de voir la belle corrélation dans ma vie... Mais incapable de changer quelque chose à la source... Je ne comprends pas d'où ça part et pourquoi ma vie n'est qu'un cercle vicieux depuis que je suis adolescente!

Mais bon, la relation que j'entretiens avec cette fille que j'ai rencontrée en thérapie (parce qu'elle a le même trouble que moi)... Même si au début, je voyais la dangerosité arriver de loin... N'est pas mieux que d'autres relations que j'ai eues dans ma vie... Ces relations néfastes, dangereuses, mortelles presque... Relations dans lesquelles je me perds, je souffre à travers l'autre... Je ne suis plus moi... Nous sommes un tout... Une entité... Relations qui me font vivre des crises à répétition... Qui ne sont jamais bonnes... Mais qui sont siiiii attrayante, qui m'appellent et me charment... Sans être des relations amoureuses... Ce n'est pas de l'amour, c'est de la synergie... Deux personnes qui vibrent sur les mêmes cordes, en même temps... Une compréhension infinie de l'autre, parce que tu t'y projettes... Mais une peur immense de perdre... De se retrouver seule... D'Avoir mal et de perdre une partie de soi... C'est à ces moments que le danger arrive... Parce qu'un moment donné, ça ne peut plus rester autant envahissant comme relation... Puis ça explose...

Mon amie est borderline aussi... Ce qui veut dire qu'elle a des comportements destructeurs, sans que ce soit les mêmes que les miens... Mais elle réagit aussi dans sa vie sociale et affective... Moi je suis plus du genre à m'automutiler... Elle est plus du genre à consommer... Puis depuis samedi, elle me ment... Me dit qu'elle est chez ses parents, qu'elle se remet d'une blessure à la tête qu'elle se serait fait au travail... Tout cordait... Jusqu'à temps que je tente de la rejoindre chez elle et que ses parents me disent qu'elle n'a jamais fait de traumatisme crânien et qu'elle n'est pas chez eux...

Panique générale dans mon cerveau... Tout ce que j'avais à faire prend une débarque... Je ne veux plus rien savoir de personne... Je dois la rejoindre... Pourquoi m'a-t-elle menti... Je sais pourquoi, parce qu'elle consomme et qu'elle se détruit... Parce que c'est trop lourd pour elle de tolérer son propre poids... Et je comprends, c'est difficile pour moi tous les jours, mais je me bats pour rester fonctionnelle et mettre mon énergie sur ce qui est le plus équilibré possible... Elle me dit qu'elle n'est pas capable de se lever de son lit... Elle me dit qu'elle n'est pas capable de parler... Elle m'inquiète et me ment encore...

Je m'en vais chez elle... Je vais cogner, elle me dit qu'elle et son copain sont couchés, et qu'elle ne veut pas mêler son copain à tout ça...?? Il est 20h00... WTF!
Je lui dis que je ne comprends pas... Je la mets devant des ultimatums... Lui demandant de me dire la vérité ou de m'ouvrir pour que je constate son état... Et que si elle ne le fait pas, j'appellerai ses parents ou la police... Je remets en jeu notre amitié... Je la menace de ne plus jamais être son amie... Parce qu'elle m'a menti... Mais surtout parce que je ne suis pas capable d'être dans une zone grise... Incapable de mettre mes limites... Avec moi, c'est tout ou rien...

Mais je compulse, je suis tellement incapable de m'arrêter, je ne me vois plus aller... Lorsque je constate que rien ne marche... J'ai besoin d'aide... J'ai envie d'appeler à mon ancienne thérapie... Je décide d'appeler au centre de crise... Un centre d'appel. Tout d'un coup, je me sens comme si je n'avais plus accès du tout à ma tête... Mes idées sont embrouillées... Je ne sais plus trop ce que je fais là... Pourquoi je me trouve devant chez elle... Pourquoi ai-je quitté mon père qui faisait des rénovations chez moi pour courir à son secours... Alors qu'elle est majeure et qu'elle peut bien faire ce qu'elle veut. Elle me texte donc elle n'est pas morte... Mais je tente de la sauver de toutes les manières possibles et impossibles pour sauver une partie de moi... Mais je me détruis et ça ne sauve personne à vrai dire... Mais cette pulsion de devoir sauver l'autre... Parce que si elle meurt, je vais mourir aussi... La fusion par excellence...!! Vraiment douloureux aussi...
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Chaque fois que vous faites du bien à l'autre, c'est vous que vous voulez aider, consoler.
Sauf que c'est l'autre qui se retrouve aidé, consolé, et vous, vous n'avez toujours rien reçu.
Vous me direz " Si " la joie " d'avoir pu aider, consoler ".
Ce n'est pas de la joie mais un travail.
On ne peut pas aller plus loin que soi, et on se retrouve toujours au bout d'un chemin.
Donner est une énergie qui est comme le massage du kiné. Il masse sans se fatiguer parce qu'il donne de son énergie mais pas de lui-même.
Donner c'est avoir en trop. Ce n'est ni manquer en voulant recevoir, ni donner à son détriment.
On ne peut pas donner longtemps ce que l'on a pas reçu soi-même.
Il faut être nourrie pour pouvoir nourrir.
Vous avancez bien. Vous faites des petits pas de petit poucet, et des grands pas de géant..
Tout est dans l'art de marcher à son pas, à son rythme, et de s'arrêter quand on est essoufflée.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Merci,
Je ne pourrais pas dire que l'aide que je donne à tout le monde me rend joyeuse...
Je dirais plutôt que c'est tout ce que je suis capable de faire, dans ce genre de situation, parce que ça me fait plus mal de ne rien faire et laisser aller les choses que de faire quelque chose... C'est tellement insupportable pour moi... Je me mets en action automatiquement... Mécanisme de défense... C'est vrai que je trouve que ma propre douleur est insupportable et que de me trouver en situation où j'ai l'impression d'être rejetée (et le fait de ne pas recevoir d'aide des gens que j'aimerais me fait ressentir un rejet aussi)...

Mais oui, je m'essouffle... Je me rends au bout du rouleau... Je suis tellement chargée et je n'ai tellement pas d'échappatoire dans ma propre vie que ça commence à avoir des répercussions dans ma vie professionnelle... Une des seules sphères que j'avais réussi à préserver intact... Je réagis fortement au manque de considération et de reconnaissance... Je suis intervenante... Mon travail, c'est d'accompagner... Un collègue m'a demandé hier soir si je n'avais pas des traits TPL... Première personne depuis 5 ans qui découvre mon secret... Simplement parce que je n'arrive plus à jouer ma petite game... Mon jeu de la fille au-dessus de ses affaires qui fait tout ce qu'elle doit faire et qui rend la marchandise x 1000!! Je deviens transparente... J'ai l'impression que je ne suis plus capable de me protéger...

Mes ex-colloques de thérapie commencent tranquillement à vouloir me protéger, parce qu'elles trouvent que je me néglige... Et que ça n'a plus d'allure... Elles s'inquiètent et me disent qu'elles vont prendre du recul... Pour ne pas me mettre de pression sur les épaules... Je me demande si je ne recherchais pas une prise en charge de leur part... De la même manière que moi je prends en charge TOUTES les situations... Je mets mon nez partout, je sais tout sur tout le monde... C'est quand même hallucinant comme situation... Mais la réalité, c'est que je pense que je suis la seule qui ne met pas de limites... Et qui s'enfonce... Parce que tout le monde sauf moi s'occupe d'eux en premier... Moi, je suis collée à l'autre... L'autre est ma priorité... Ou je suis ma priorité à travers l'autre, je ne sais plus!!
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Je n'ai jamais entendu de plus stupide que de " cantonner " quelqu'un, le définir, dans les termes schizo, psychotique, asperjer, TPL..
Cela ne sert à rien et ne peut être que méprisant et réducteur pour l'être humain qui est toujours perfectible..
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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