Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Non... pas retrouvé le chat!
Ma coloc est partie avec Mimi au chalet de ses parents!
Je pense qu'en quelque part, j'aurais aimé ne pas être seule a mon retour ici... je trouve ça tellement difficile la solitude!!

Oui je sais que mon problème alimentaire est un symptôme... ce grand besoin de contrôle parle... c'est une réaction face au vide dans ma vie... l'absence de motivation... le fait que je me cherche et que j'ai l'impression que je ne me trouve nulle part!! C'est difficile ça... ça me donne envie de disparaître. L'anxiété associée est intense aussi.

Une amie me demandait quels étaient mes plans... j'avoue que je n'en ai pas présentement... c'est freakant!!
J'aimerais mettre des choses en place mais là, toute mon énergie est dirigée vers ce que je mange, ce que je ne mange pas et comment je gère le tout...

J'ai hâte de voir ma psychologue.
J'ai même l'impression qu'elle pourrait m'aider plus qu'une hospitalisation.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Déception et journée un peu intense!

J'ai attendu toute la nuit pour finalement voir un médecin généraliste vers 5h30.
Il m'a fait passé des tests sanguins et a demandé à ce que je vois la psychiatre plus tard.

La psy est venu me rencontrer vers 10h.
Elle a regardé mes résultats d'analyse, qui étaient super beaux.
Elle m'a dit que c'était mon TPL qui me rendait comme ça. Que c'était une autre manière de me faire du mal.
Elle m'a dit que le tout serait discuté avec ma psychiatre à notre rendez-vous. dans deux semaines.
Puis que j'avais mon congé de l'hôpital.
J'ai explosé... J'ai fait une crise de bébé lala... J'ai crié, après le médecin, après mon infirmière... J'ai couru après le médecin. J'ai fini a pleurer par terre dans un coin. J'avais peur de me faire prendre en charge et qu'ils me gardent. Je pensais que c'est ce qu'il allait arriver vu que ma psychiatre m'avait dit de me présenter à l'urgence. J'ai vécu le tout comme un énorme rejet... Qui m'a vraiment fait décompenser mon TPL par la suite. C'était pas beau... J'ai beaucoup pleuré aujourd'hui... Je me suis beaucoup sentie impuissante... Que personne ne pouvait m'aider...
Je me sens seule. Je me demande pourquoi est-ce que je suis revenue du Nord si personne ne peut m'aider ici.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Les tumultueuses mésaventures de Mini...

Après un après-midi de tourmente... où j'ai essayé de me reposer et qu'en fait, ma tête n'a que spinné dans tous les sens... après un après-midi a utilisé mes ressources, appelé dans les centres de crise pour essayer de me calmer le pompon... de calmer la rage que j'avais à l'intérieur de moi par rapport au fait qu'on ne pouvait rien m'offrir... qu'on me traitait avec mon étiquette de tpl et la super feuille qui vient avec mon dossier qui dit qu'en aucun cas, lors d'une crise, on ne me prend en charge... qu'on laisse mon équipe traitante s'en charger... c'est juste ça qui s'est passé ce matin!!

Mais moi, je suis ressortie de là en ayant l'impression de vivre une injustice... on ne m'avait pas écouté... on n'avais pas entendu ma souffrance, ma détresse... donc j'étais très chargée émotionnellement... je ne savais pas comment ça allait sentir mais j'ai l'impression que j'allais sauter...

J'ai décidé d'appeler info santé pour avoir des conseils pour mon alimentation. Quand elle a vu que je vivais de l'anxiété... elle m'a transféré à info social... puis là, la fille a comme paniqué... elle pensait que j'étais un danger imminent pour moi... et sans me le dire, elle a appelé les autorités pour qu'ils m'apportent de force à l'hôpital... ma coloc venait d'arriver... bel accueil... deux policiers, deux ambulanciers... qui me questionnent... qui me disent que je n'ai pas le choix des suivre...

Alors je me suis ramassée en jaquette dans une petite salle en surveillance... en attente que je rencontre le médecin généraliste... qui a été vraiment mais vraiment chouette!!

Il m'a dit qu'il pouvait me garder mais pas enfermée dans le bloc de psy, en surveillance normale... il m'a dit qu'il a fait la demande que ce soit dre Picard qui vienne me voir demain (ma psy au lieu du psy de l'urgence) puis il m'a dit que mon hôpital n'était pas spécialisé en trouble alimentaire... que je devrais aller a Douglas, un hopital de Montréal vraiment spécialisé. Il m'a dit qu'ils vont essayer de me référer là bas.

Au moins, j'ai eu l'impression que là on m'écoutait... il m'a dit que si j'arrivais a l'urgence avec une jambe cassée, on la traiterait peu importe si j'ai un tpl ou non... que ça devrait être la même chose...

Je suis donc encore à l'hôpital mais bien plus optimiste!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Salut!!
Journée en montagnes russes un peu!
Premièrement, ce matin, c'est ma psychiatre qui est venue me voir au lieu du psychiatre de l'urgence. J'étais apaisée de la voir!! Elle a pris le temps de m'écouter puis elle m'a proposé une courte hospitalisation de deux jours pour s'assurer que tout était correct au niveau physique et pour placer les services autour de moi que je pourrais avoir besoin. Elle va rentrer en communication avec ma psychologue. Elle a dit 48h parce que c'était dans mon plan d'action tpl et elle ne veut pas déroger de ça. C'est correct. C'est elle qui sera mon médecin à l'unité psychiatrique brève! Ça me rassure aussi.

Une fois que j'ai quité l'urgence pour me rendre à l'étage, j'ai commencé à me sentir très chargée... je vivais plusieurs émotions en même temps. J'ai de la peine, je vivais de la colère, de l'inquiétude... je me demandais ce que je faisais là, ce qu'on allait pouvoir faire en 2 jours pour m'aider... j'avais l'impression qque j'y étais pour rien et ça me donnait envie de frapper et de crier. J'avais envie de partir, encore dans mon ambivalence... je me disais que ça ne ferait que me faire régresser... faire régresser mon côté tpl...

Puis j'ai appelé ma mère. Ça m'a fait du bien d'y parler... elle me disait que je devais essayer de prendre tout ce que je pouvais du 48h... et d'essayer de réfléchir à comment je voulais me comporter et comment je pouvais penser à recommencer à manger.

Je vais rencontrer l'infirmière tout à l'heure. Je ne sais pas trop de quoi on va parler. Je pense qu'on va faire un plan de match pour les 48 prochaines heures. Peut-être que ça va m'apaiser!! Au moins je me sens moins dans le vid3!! En tout cas, je vous redonne des nouvelles plus tard!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Coucou!

Je vous écris de chez moi. J'ai eu mon congé de l'hôpital ce matin.
Ça s'est bien déroulé! J'avais une équipe de feu auprès de moi. Je pense que c'est important d'aimer son équipe traitante. J'adore ma psychiatre. Je la trouve franche, juste... Elle me dit tout le temps les vraies affaires, elle me parle de ses impressions, de ses craintes par rapport à mon suivi et tout. Le fait qu'elle ouvre tout devant moi me fait sentir en confiance mais me fait énormément cheminer aussi.

On a beaucoup parlé de la partie de moi qui se cherchait une "bonne maman" et qui retrouvait ce sentiment dans des endroits institutionnalisés.
Jusqu'à quel point est-ce que mon trouble alimentaire du moment n'était pas pour justement me sentir dans ce cocon...
Jusqu'à quel point ai-je le contrôle dessus...?
Grosses questions à se poser quand même!

Habituellement, quand j'ai mon congé, je me sens tout le temps rejetée. J'ai l'impression qu'on ne veut pas prendre soin de moi et ça me fait réagir. Là, j'ai senti de la bienveillance... J'ai senti même qu'on appréciait ma compagnie. Ma psychiatre m'a dit que même si je me mettais à aller bien, elle allait continuer son suivi avec moi. Dans l'autre sens, même si je me mets à aller super mal, elle va continuer le même genre de suivi, sans être plus ou moins intense dans son approche, même si je fais souvent des demandes d'aide comme s'il s'agissait de la pire urgence au monde. Souvent, quand je panique, quand je me rends compte de ce qu'il se passe dans ma tête, quand je vois que ça ne tourne pas rond... Une partie de moi se met à devenir hyper anxieuse! J'ai peur pour moi, je ne me comprends plus... Et là je me mets en mode "demande" incessante... Je m'agrippe aux services, je ne veux plus partir et je vis mon départ comme un déchirement.

Heureusement, ils commencent à bien me connaître et leurs réactions me rassure.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!

J'aurais un peu besoin de votre avis.
Normalement, j'écris ici parce que j'ai juste besoin de me laisser aller à quelque part. Aujourd'hui, j'ai un dilemme dans ma tête et je serais heureuse de savoir ce que vous feriez à ma place, ou ce que vous me conseillerez...

Pour commencer, hier soir et ce matin, j'ai passé du bon temps avec ma meilleure amie. Ça faisait plus de deux mois que je ne l'avais pas vu donc ça l'a fait du bien. Je me suis fait plaisir tantôt en allant m'acheter du thé... Pas qu'il ne m'en restait plus... J'en ai en quantité industrielle, plein de sortes et tout... Mais j'adore en acheter, c'est mon pêché mignon!! Donc j'ai passé du bon temps!!

Pour revenir à mes moutons... Hier, en revenant de l'hôpital, la travailleuse sociale m'a donné des références pour appeler dans des ressources, comme des appartements supervisés ou autre... Parce que la vie dans mon appartement est quand même difficile. Je me rends compte que j'ai besoin d'un certain soutien pour bien fonctionner. Avant de partir dans le Nord, j'étais dans une position précaire au niveau de l'endroit où j'habite. En conflit avec ma coloc, j'ai dû me trouver un endroit de dépannage pour rester, le temps de me revirer de bord. Pendant ce temps, j'ai donné mon nom dans des ressources de ma région, pour être sur des listes d'attente. Il y en avait une dans ma ville, spécialisée en trouble de santé mentale. Une maison qui peut accueillir 9 adultes vivant des problématiques et nécessitant un suivi quand même serré... Une programmation et de la thérapie en raison d'une fois par semaine. J'ai voulu donner mon nom parce que je me disais que si je restais dans ma ville, j'allais rester proche de mes amis et j'allais pouvoir continuer à avoir mon suivi par ma psychiatre... Car au Québec, c'est classé par territoire... Tu reçois des services de l'hôpital de ton arrondissement. Alors si je déménage dans une ville voisine, je perds mon équipe traitante que j'aime beaucoup... Je n'ai pas envie de vivre une autre coupure relationnelle avec une équipe... Un moment donné, ça fera!

En appelant dans les ressources, j'ai constaté que les listes d'attentes étaient vraiment longues. J'ai donc rappelé, par curiosité, dans les ressources que j'avais contactées au mois de janvier. J'ai appelé à cette maison... Puis l'intervenante responsable m'a dit que j'étais la prochaine sur la liste d'attente et que ça pouvait aller très vite! J'ai demandé si je pouvais aller visiter. Elle m'a donné rendez-vous tout à l'heure, à 15h.

Je m'y suis présentée, un peu stressée...
Je me demandais ça avait l'air de quoi et tout. La première chose qu'elle m'a dite, c'est qu'ils avaient de la place maintenant et que c'était rendu à mon tour. Elle m'a posé quelques questions, elle m'a donné le code de vie puis elle m'a fait visiter. Ça semble une belle ressource, c'est bien fait. Cependant, ça semblait être des gens qui vivaient de plus gros problèmes de santé mentale que moi... Et possiblement des gens moins autonomes que moi... Je sais pas, je pense à des adultes psychotiques par exemple... Ou des gens vraiment non-fonctionnels... Je sais pas, c'est l'impression que ça m'a donné. J'ai dit que j'aimerais faire la période de deux semaines d'essaie, pour voir... Mais j'ai aussi demandé s'ils allaient être en contact avec mon équipe traitante... Qui aura son mot à dire... Je pense que la décision me revient... Mais il y a un mais!

LA RÉGRESSION!!
la fameuse régression... C'est un milieu thérapeutique qui est un peu comme un milieu de prise en charge...
Il y a plein de points positifs... Mais le point majeur à considérer... C'est les chances de régression... SI je suis à mon affaire et que mon plan d'intervention tourne autour de la reprise de la responsabilité sur ma vie et sur un projet de vie (étude, travail... bénévolat ou je ne sais trop quoi)... Je pense que ça pourrait être positif. Si ça remplace l'hospitalisation... Et que je ne fais rien... Et que je ne mets pas l'accent sur mon autonomie... Et que je passe mon temps à être en demande d'aide puis que je me déresponsabilise en mettant un peu ma vie entre les mains d'une tierce personne... Comme je peux avoir tendance à faire... Ce ne sera pas positif de tout. Je vais régresser au stade de la petite fille qui veut se faire prendre en charge... Et cette petite fille fait partie de moi. Elle est bien présente!! J'essaie de m'en occuper mais souvent, je ne réussis pas, ou je ne veux pas réussir parce que j'attends que quelqu'un d'autre le fasse...

Là.... Voilà un endroit qui pourrait peut-être me donner ce que je voudrais tellement recevoir. Je ne sais pas trop...
Alors je me retrouve toute excitée et encouragée qu'il y aura peut-être un endroit dans lequel je pourrais être bien! J'ai envie d'y aller. Je ne sais juste pas si j'ai envie d'y aller pour les bonnes raisons ou non. Comme j'ai toujours envie de me faire hospitaliser... À m'en rendre malade. Alors si j'y vais, je suis certaine que ça va stopper les visites à l'urgence, les demandes constantes que je fais à ma psychiatre, l'état d'urgence dans lequel je place tout le monde autour de moi, les appels au centre de crise qui n'en finissent plus... Tout va être concentré à un endroit. Donc moins de va et vient dans tous les services. Un peu de répit aussi... Moins d'anxiété... Mais si j'y vais, je mets un peu mon autonomie de côté, moi qui serait sûrement capable d'être dans une ressource un peu moins structurée comme des appartements supervisés.

Le hic dans ma tête, qui me questionne... C'est que malgré mon envie d'y aller... Qui est très grande. J'ai l'impression que mon équipe traitante va me dire non. Que ma psychiatre, ma psychologue et la travailleuse sociale seront en désaccord face à ce choix. Alors je me dis que si je pense ça des autres, c'est peut-être parce que la partie intervenante qui est en moi (elle et la petite fille se côtoient dans ma tête, jour après jour!) qui me dit que ce ne sera pas bon. Est-ce que je dois écouter l'intervenante ou la petite fille... Et est-ce que je ne suis pas juste en train de stresser pour rien parce que j'ai peur d'un refus, qui viendra avec un sentiment d'abandon assurément, et les émotions associées... Alors je me dis d'avance qu'ils vont dire non pour éviter d'être déçue... Et que je mets tout en échec d'avance, sans l'essayer?!?!

Ça va vite dans ma petite tête... :shock:

Alors vous en pensez quoi??
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Au sujet de la régression, ce que je ne comprends pas très bien, c'est que si c'est une équipe soignante elle doit être au fait du comportement régressif de ses usagers ? Donc, elle doit être en capacité de motiver et soutenir les personnes qui " ont l'air " de se laisser régresser, non ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Et puis, je n'ai pas compris ce que vous entendez par " autonomie " ? L'autonomie, ce n'est pas que la possibilité de faire un pas devant l'autre ? Si ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Au sujet de la régression, ce que je ne comprends pas très bien, c'est que si c'est une équipe soignante elle doit être au fait du comportement régressif de ses usagers ? Donc, elle doit être en capacité de motiver et soutenir les personnes qui " ont l'air " de se laisser régresser, non ?
C'est vrai.
J'en ai déjà parlé avec l'intervenante lors de notre entrevue tout à l'heure. Je lui ai déjà dit que j'avais tendance à régresser dans les milieux de prise en charge. Elle m'a dit que si c'était le cas, qu'on me rencontrerait et que si on voyait que ça ne se réglait pas, on me dirigerait vers une autre ressource. Mais j'aimerais que ça vienne de moi vous savez. J'aimerais être capable de m'arrêter par moi-même si je régresse. Avoir cette possibilité au lieu de toujours mettre le pouvoir décisionnel dans les mains des autres. Mais souvent, j'en suis incapable tellement que je suis avide qu'on prenne soin de moi. Mais je suis consciente en quelque part... J'ai toujours ces prises de conscience même si je n'aime pas les avoir parce que ça me frustre. Par exemple, quand j'ai eu mon congé de l'hôpital mercredi matin, j'ai raconté à ma psychiatre et à la travailleuse sociale d'où je pensais que mon trouble alimentaire venait. Je leur ai dit que j'allais être fâchée à quelque part de leur raconter la prise de conscience que j'avais fait. Que je pensais qu'en fait, je ne faisais que m'ennuyer de mon ancienne psychiatre qui était spécialisée en trouble alimentaire et que ça l'avait été mon moyen pour essayer de me rapprocher symboliquement d'elle... Puis là ma TS m'a dit: "tu as mal à Dre chose" (pour préservé l'anonymat!!)... Ça faisait du sens! Mais ça me mettait en colère... Parce que j'avais l'impression qu'elles allaient me prendre pour une menteuse ou quelqu'un qui simulait... Quand je ne pense pas que c'est le cas... C'est juste que j'ai l'impression de jongler entre mon conscient et mon inconscient parfois... Bref!!
Et puis, je n'ai pas compris ce que vous entendez par " autonomie " ? L'autonomie, ce n'est pas que la possibilité de faire un pas devant l'autre ? Si ?
Vrai aussi. Mais est-ce que de se ramasser dans un milieu moins stimulant, ou d'être avec des gens moins autonome que moi pourrait m'empêcher d'avancer comme je le devrais? C'est ce que je me demande... Je pourrais par exemple être dans un milieu où j'aurais mon appartement à moi et avoir une intervenante qui viendrait une fois par semaine s'assurer que tout est correct chez moi. En même temps, je ne pense pas que d'avoir un suivi comme ça, comme j'ai déjà en fait, me permettrait de stopper la roue qui tourne autour de toutes mes demandes de service partout.

Je vois ma psychologue demain après 3 mois d'arrêt... Je vais avoir des millions de choses à lui dire, dont ça!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je ressens encore le besoin d'écrire mais cette fois-ci, parce que j'ai envie de partager...

J'ai eu mon rendez-vous ce matin avec ma psychologue.
Je ne l'avais pas vu depuis 3 mois. Ça m'a fait du bien de me retrouver devant son calme apaisant et sa neutralité que j'adore.
Ça l'a été révélateur comme rencontre, en même temps, je n'ai pas eu le temps de lui parler de tout... Je n'ai même pas abordé mes questionnements face à la ressource que j'ai visité hier. Je n'ai pas eu le temps.

Nous avons beaucoup parlé de mon problème alimentaire... Que je n'ai pas envie d'appeler trouble alimentaire parce que je ne pense pas que je suis anorexique. Je me suis rendue compte que mes motivations internes étaient beaucoup plus profonde que de simplement maigrir. Elle m'a dit que dans un sens, je voulais sûrement disparaître... On a parlé de ce qui avait fait en sorte que j'avais arrêté de manger à 7 ans, puis à 12 ans... Puis à 18 ans. Je pense qu'elle voyait ça comme si j'avais réagi à de grandes transitions, et que j'avais peur de l'âge adulte.

Je suis venue sur le sujet de mon ancienne psychiatre. De l'appel que j'avais reçu quand j'étais arrivée dans le nord, du fait qu'elle m'avait annoncé qu'elle était enceinte. J'ai parlé du fait que je l'ai trouvé sur Facebook. On a parlé de limite, de mes enjeux par rapport aux limites que je ne connais pas vraiment parce que c'était quelque chose de complètement absent dans mon enfance. On a parlé que je pouvais être intrusive. Mais quand on parlait de la maternité de "Dre chose", un moment donné, c'est sorti tout seul mais j'ai dit qu'à quelque part, j'aurais aimé être le bébé dans le ventre de mon ancienne psychiatre.

Ouff... Quelles paroles puissantes et intenses...
Je me suis presque mise à pleurer...
Elle a fait des liens, entre l'hospitalisation en cas de trouble alimentaire, et le bébé dans le ventre de sa mère.
Que de me faire enfermer dans une unité de soin, qu'on contrôle ce que je mange et mes faits et gestes, qu'on contrôle mes sorties... C'était comme un peu de revenir au stade gestationnel... Que c'était comme si je voulais reproduire le cocon du bébé dans le ventre de sa mère, qui se fait nourrir, qui est dans un endroit clos.

Je lui ai avoué que lorsque j'ai été hospitalisée cette semaine, et que lorsque j'ai eu mon congé de la psychiatrie, j'espérais follement à l'intérieur de moi que le dernier test qui restait à passer, un électrocardiogramme, allait révéler un problème à mon coeur qui aurait fait en sorte qu'on aurait été obligé de me garder... Mais en même temps, je me sens tordue parce que je sais qu'au fond, je ne souhaite pas d'être malade. C'est là que je vois toute l'ampleur que ça l'a dans ma tête... Cette obsession de rester à l'hôpital... Cette obsession dans le fond que ce soit mon médecin qui devienne ma maman symbolique, ma vraie maman, celle qui va vraiment prendre soin de moi.

Elle m'a dit que ça devait générer beaucoup de frustration au fond de moi.
Ce qui est vrai. Elle m'a dit que j'étais dans la passivité... Que je me laissais disparaître en ne mangeant plus, et que la seule chose qui faisait que j'étais dans l'action, c'était quand je décidais de me faire vomir...

En tout cas, je suis ressortie de là un peu fragile...
Plein de questions défilent dans ma tête.
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