Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour,
Plus qu'une journée avant le salon funéraire, le service à mon grand-papa.
C'est demain.
Je fais du benévolat le matin.
Ensuite, mes parents viennent me chercher à 15h00 pour s'en aller là-bas. Le salon va être ouvert à partir de 17h30 pour la famille. Juste nous... ma grand-mère, ma marraine, mes cousines, mes parents et ma soeur.

J'ai peur de faire le saut en voyant l'urne.
De m'imaginer que mon grand-père est réduit en cendre... que c'est ce qu'il reste de lui... j'ai peur de pleurer et de ne pas avoir le droit... de le sentir... d'avoir cette pression sociale. Mais j'ai encore plus peur o dirait de ne pas avoir de réaction... de rester de glace en voyant les fleurs, en prenant le signet avec la photo de lui... de savoir que je refoule mes émotions solidement. Je ne suis pas conne, je sais que si je dissocie et que je refoule, ça va exploser plus tard... je n'ai pas envie de ça... je veux vivre.

Ma soeur voulait qu'on aille acheter des bonbons au dépanneur comme on le faisait avec lui. Elle disait qu'on pouvait même "lui donner" un bonbon quand on va l'enterrer... on dirait que moi j'aurais envie de perpétuer la tradition. J'aurais envie d'amener les enfants de ma cousine au dépanneur et leur acheter un 2$ de bonbon... on dirait que ça serait mon moyen de continuer à faire vivre mon grand-père. Le pépé des petits!!

En même temps, je pense à comment ça va se passer. En ce moment, je suis vraiment grippée... j'ai un gros rhume depuis une semaine. Je ne veux pas le donner à tout le monde qui va venir nous voir au salon...

Ça me ramène à un autre souvenir de Noël.
Une année, ma meilleure amie Cath avait passé Noël à l'hôpital parce qu'elle avait pogné un gros streptocoque. Je trouvais ça plate pour elle alors j'avais voulu aller la voir. Ma mère, au lieu de me dire qu'elle n'était pas d'accord avec le fait que j'y aille, m'avait dit que j'allais tuer mon grand-père si j'allais à l'hôpital voir mon amie... genre parce que j'aurais attrapé le virus et que je l'aurais donné à une personne âgée... je m'étais sentie super coupable et je n'y étais pas allée... la culpabilité, c'est l'arme fatale à.ma mère...

Puis moi, je l'ai intégré en moi...
Genre qu'en ce moment, je me dis que je pourrais donner le rhume à ma grand-mère, aux personnes âgées dans ma famille... et s'ils en mouraient?

Ça ne soulagerait presque à quelque part qu'on m'interdise d'aller au salon parce que je suis un incubateur à microbes...

Incubateur... drôle de choix de mot quand même quand je pense à moi, bébé, et comment l'incubateur m'a sauvé, comment je recherche encore ces limites, ces soins... ma psychologue a-t-elle raison quand elle dit que j'attends encore d'être sauvée?!? Que je reproduis tout le temps cet incubateur là...??

En tout cas,
Pas trop besoin de me sentir coupable d'être malade... c'est pas vraiment ma faute... en fait, c'est pas ma faute du tout!! Et je ne suis pas responsable de la mort de personne... c'était juste méchant de me faire croire que je pouvais l'être...

J'ai tellement de souvenirs de Noël qui sont désagréables... je me demande ensuite pourquoi je suis tant anxieuse quand le temps des fêtes arrive... dahh!!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je suis heureuse et j'avais envie de venir écrire.
Aujourd'hui, on était supposé d'aller aux pommes mais l'activité a été annulée parce qu'il pleut. La température n'est pas très belle au Québec ces temps-ci. C'est un peu déprimant. Le soleil se cache derrière les nuages d'automne mais au moins, les feuilles changent de couleur et deviennent rouges, orangé... c'est trop beau!!

À la sortie aux pommes, tous les intervenants sont invités... même ceux qui sont en vacances!! Donc Marc-André devait y être, mais Missy, l'intervenante psychosociale, aussi...

Alors j'étais un peu déçue de ne pas pouvoir les voir. Surtout Missy... je m'ennuie d'elle. Vraiment beaucoup!!

Mais là, la maison a décidé qu'on allait au restaurant pour diner. Ça l'a été décidé hier... puis la directrice a dit qu'elle inviterait Marc-André et Missy. Hier soir, quand elle est partie, elle m'a dit qu'elle avait réussi à rejoindre Marc-André mais pas Missy... alors je m'étais dit qu'on ne la verrait sûrement pas...

Mais peu avant l'heure du lunch, je regarde dans la rue et je vois l'auto à Missy... je me suis mise à sauter sur place, comme une enfant... j'étais énervée!! J'avais envie de descendre dans la salle des intervenants et de courrir la voir... j'allais voir les résidents et je leur disais que Missy était là...

J'étais vraiment heureuse!!

J'ai parlé avec les deux. J'étais contente de les voir!!
Marc-André a eu son petit bébé.
Missy avait l'air bien!

On a joué à des jeux aussi en revenant du resto!
C'était très comique! On a fait un jeu de mimes et de grimaces et de chansons qu'il fallait fredonner. L'esprit était à la fête!

Ça l'a tellement fait du bien!!

Après toutes ces journées de merde...
Je peux aller bien, je peux vivre des joies!
Jpensais pas que j'allais en revivre... on dirait, quand tout est noir, tu oublis que ça peut arriver...!!
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

En plus,
Ma meilleure amie Laurence vient de m'écrire qu'elle est revenue de voyage tantôt!! Elle revient de la Bolivie!
Je viens de lui parler 20 minutes au téléphone.
Je lui ai parlé de ma famille.
Elle m'a dit qu'elle était contente de m'entendre parler de changements... d'avoir un comportement différent pour une réponse différente...

Un petit boust avant les temps plus difficiles.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!
Ça fait quelques jours que je ne suis pas venue écrire.

En fait, je ne savais pas trop quoi dire.
Je n'avais pas envie de faire de l'introspection sur ce que j'avais vécu à la fin de la semaine et pendant le week-end.

Ce que je peux en dire c'est que j'ai survécu...
Et pour vrai, je n'ai pas crashé comme j'aurais pensé que ça aurait pu se passer...

J'étais un peu en mode survie...
Et j'ai survécu. Donc ça s'est bien passé en fait si j'y pense.

Alors voilà.
Jeudi dernier, j'avais du bénévolat le matin avec les enfants. Ça se passe hyper bien. Jeudi prochain, je vais faire de la danse avec eux à l'activité d'expression, j'ai bien hâte! Ensuite, c'était un peu la course... je devais prendre ma douche, faire mes cheveux, bien m'habiller, me maquiller... préparer mon sac... avant que mes parents viennent me chercher. J'avais décidé d'applatir mes cheveux, de me mettre toute belle.

Quand mes parents sont arrivés, on s'est parlé un peu. Ma mère disait qu'elle n'allait pas bien, qu'elle était très fatiguée malgré le fait qu'elle avait pris congé toute la semaine. C'était un peu mélodramatique pour rien ce qu'elle disait mais bon. On m'a annoncé que finalement, il manquait un lit chez la marraine à ma soeur pour aller dormir et qu'un de nous devra se trouver une place ou aller coucher. Ma soeur s'était proposée d'aller dormir chez ma tante mais moi, j'en ai profité pour me défiler un peu, ne pas trop être avec mes parents, et décider d'aller chez ma cousine. Sa soeur prenait la chambre d'amis mais je savais qu'il y avait un lit gonflable dans le salon du troisième. Ma cousine m'a dit que c'était ok, que j'étais toujours la bienvenue alors ça faisait mon affaire d'être avec mes cousines au lieu d'être avec mes parents!!

On est allé chez ma grand-mère pour souper.
C'était un peu froid.

Ensuite à 17h30, on devait aller au salon funéraire.
J'ai pleuré... en rentrant dans la pièce, en voyant l'urne, en voyant le diaporama de photos, j'étais incapable d'arrêter de pleurer... pas comme une madeleine... mais j'avais juste des larmes qui coulaient. Je me suis un peu demandée si j'allais être capable de reprendre sur moi... j'étais la seule qui pleurait...

Finalement, ça s'est bien passé...

Le soir, on a pris un verre chez ma cousine...
J'ai juste pris un verre mais j'étais vraiment fatiguée alors ça m'a rentré solide dedans. Je ne me rappelle plus de la fin de ma soirée!

Le lendemain matin, c'est Solène et Florent qui sont venus me réveiller à 6h20. C'est les deux plus vieux à ma cousine. Ce fut un beau réveil même s'ils m'ont un peu sauté dessus hihi!! J'ai trouvé ça cute!! On était content de se voir!!

Après la routine matinale et notre préparation, on est reparti au salon... ensuite ce fût le cortège jusqu'à l'église, la messe, l'enterrement, le petit goûté et tout.

Je fuyais mes parents comme la peste.
Ma soeur m'a fait signe d'aller la voir.
On a vécu tout ça ensemble. On s'est tenu la main.

J'ai lu mon texte à l'église.
J'étais quand même calme... je tremblais un peu par en-dedans parce que je lisais devant tout le monde et que j'avais peur de bafouer, de pleurer, de perdre la voix, de ne pas faire ça comme il le faut... mais tout s'est bien passé. Je pense que j'avais un aplomb... j'ai bien fait ça! Je voyais ça comme un mauvais moment à passer. Ce que j'ai trouvé le plus difficile, c'est de vivre avec ma conscience... aller lire un texte biblique devant le prêtre, ceux qui croient en dieu et en Jésus alors que je ne sais pas en quoi je crois... ce qui me dérange de la religion, c'est tous les abus qu'il y a eu... et l'effet un peu "secte", des prières, des gens qui récitent des paroles... je ne suis pas bien avec ça... je me levais quand je devais me lever, mais je n'ai rien récité... ça ne veut pas dire grand chose pour moi en fait.

Je me suis demandée si le prêtre me jugeait... et que si Dieu existait... est-ce qu'il me jugeait aussi... la réelle question c'est ce que moi j'en pense... quel est mon jugement à moi...?? Et pourquoi je l'ai fait alors que je ne voulais pas le faire..?? Intrinsèquenent...

Je fais beaucoup de chose parce que je le "dois" et non parce que ça me tente. En même temps, puisque j'ai été bonne, j'en ressens quand même une fierté... mais si les gens savaient comment j'étais mal à l'aise de le faire, peut-être qu'ils auraient compris que ce n'était pas mon choix... en tout cas... l'important était juste de passer au travers...

Au petit goûté, je me suis occupée des enfants.
Ce fût un moment agréable quand même!!

Ensuite je suis revenue chez moi.
J'ai écouté un film et je me suis couchée quand même tôt. J'étais claquée. J'avais besoin de ne retrouver seule avec moi-même. J'avais réussi à garder mes distances avec mes parents... à être avec des gens qui me.font réellement du bien... mais il me restait la journée de la fête à ma mère le samedi...!!

Le samedi matin, j'avais choisi d'aller faire du bénévolat. C'était mon moyen de m'assurer que je n'allais pas juste me laisser aller et me ramasser à l'hôpital. C'était une activite chouette qui m'a fait du bien. On donnait des vêtements chauds aux gens dans le besoin. Pour l'hiver.

Après, j'ai pris soin de moi en écoutant une émission de télé et en buvant un thé. Puis je suis allée chez ma.soeur pour l'aider à préparer la bouffe pour la.fête à ma mère.

À ma grande surprise, c'était quand même agréable comme soirée. J'ai bu beaucoup de vin par contre. Je ne sais pas si je voulais que ça soit plus facile mais bon!!

Mis à part qu'ils ont parlé de voyage en Grèce et que je n'avais vraiment rien à dire parce que je n'y suis jamais allée (ma soeur et son chum y sont allés il y a quelques années et mes parents prévoyent d'y aller en juin prochain), on a quand même eu de bonnes discussions et on a eu du plaisir en jouant à des jeux.

J'avoue que je suis un peu mêlée...
Ce n'est pas que négatif d'être avec mes parents...
On peut vivre des bons moments aussi...
Alors je me questionnais à savoir si je devais mettre mes limites ou non...

Quels genres de limite. Est-ce que je suis obligée de dire que je ne veux plus les voir du tout pour me protéger... est-ce obligé d'être tout ou rien?

C'est certain que ma mère avait quand même la culpabilité facile... en disant que c'était sa fête... en disant qu'on devait la laisser gagner aux jeux de société justement parce que c'était sa fête... mais en tout cas... c'était un beau moment en famille quand même... alors que faire...?!?

Hier, j'ai dormi...
J'ai vraiment du sommeil à rattraper je pense.
Puis en après-midi, j'ai vu Ann-Sophie, mon amie d'Halifax, de mon programme il y a 5 ans. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu. Au moins 2-3 ans. Ann-So est tellement zen dans la vie... elle a des croyances un peu ésotériques... mais ça fait du bien d'être avec elle!!

Puis aujourd'hui, j'avais ma rencontre avec l'intervenante psychosociale. On a fait mon plan d'intervention. Ça va faire 6 mois que je suis ici. C'est fou comme le temps passe vite!! Je rentre dans une nouvelle étape, celle du developpement (j'étais en phase d'intégration les 6 premiers mois).

Il y a une ancienne intervenante qui va venir avec son bébé chien tantôt puis j'ai de la danse ce soir alors c'est pas mal ça!!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Pourquoi me poser la question si tu connaissais déjà la réponse.

Voilà comment j'aurais explosé dans une réponse à un courriel de ma mère... en fait, ça n'aurait pas été tant explosif sur le coup... c'est juste que de répondre honnêtement aurait sûrement mis le feu au cul de ma maman...

Je ne sais plus rien...
Je ne sais pas si j'over react en ce moment.
Ça m'empêche d'y répondre franchement mais peut-être impulsivement. Je pourrais simplement l'ignorer mais je ne peux pas ignorer les émotions qui en découle chez moi en ce moment.

Je vous explique.

Je reçois un courriel de ma mère...
Un courriel tout bonnement envoyé... ????

Elle a reçu un courriel à son travail, du moins, c'est ce que je pense en comprendre. Elle travaille dans une école et au Québec, les écoles font parties de commissions scolaires qui organisent et gèrent les écoles sur un territoire déterminé... c'est dans les commissions scolaires que les ressources humaines sont. C'est eux qui s'occupent des classes d'emploi, des affichages de postes et tout le tralala... donc ma mère semble recevoir les affichages de poste sur son courriel...? Mais de tout genre de poste car elle m'a transféré ce message.

Elle me dit:

"Je sais que ce n'est pas pour tout de suite mais regarde ce genre de poste, est-ce que ça pourrait t'intéresser?

Est-ce que ça t'énerve quand je t'envois des trucs comme ça car ce n'est pas mon but. Xx"

Quand je vois le message, je vois URGENT!
Fin de l'affichage le 16 octobre, donc demain...

????????????

Je suis perplexe...

Jeudi passé, avant les funérailles, j'ai parlé à ma mère que j'avais fait des démarches avec le centre local d'emploi pour voir si je pouvais me réorienter et s'il existait des programmes que j'aurais pu faire puisque je fais déjà du bénévolat et donc je pourrais peut-être participer à quelque chose et ne plus être sur l'aide sociale. Alors je lui parle de se programme auquel j'aimerais m'inscrire pour faire de l'orientation et ensuite recevoir un montant par semaine pour pouvoir aller aux études à temps plein. Pour ça, il faut que ma psychiatre remplisse un rapport expliquant pourquoi je dois me réorienter... parce que ça ne fonctionne pas... je suis éducatrice spécialisée et bien que j'aille des qualités pour faire ce job, je n'ai pas la sécurité affective... il me manque la base et je ne suis pas capable de travailler sur moi intensément et de vouloir travailler sur les autres...

Ce n'est ni bon pour moi, et ni pour la clientèle...
Alors mes parents savent depuis longtemps, que je ne veux plus travailler dans mon domaine... j'ai du mal à faire face aux stresseurs... je commence à me rétablir un peu... mais je ne suis pas prête maintenant à rentrer sur un poste de 35h/semaine... en psychoéducation...

L'hiver passé, quand j'étais dans le.nord, c'est justement ce qui m'a fait décompenser... j'ai reçu l'offre de devenir psychoéducatrice à l'école secondaire... je me suis emballée parce que j'avais la formation pour... c'est comme si ça l'avait fait du bien à mon image de le faire... mais je me suis comme souvenue que je ne pouvais pas, que je ne devais pas... et j'ai commencé à me sentir mal... comme si je n'étais pas assez bonne... et la pression que je me suis mise mais aussi celle de mes parents, m'a ramené dans une phase anorexique... où je m'opposais plus jeune justement à tout le stress de performance que je vivais... celui de n'être jamais à.la.hauteur mais aussi celui de vouloir disparaître... de ne plus pouvoir supporter...

Et ça, ma mère est au courant aussi... que tout ça, ça l'a un impact sur moi...

Ça me ramène à quand mon parrain est décédé... comment j'avais dû sauver ma famille en allant à l'université... ma famille vivait un deuil, mon père ne me parlait plus parce que j'étudiais en danse... ce n'était pas la joie... et j'avais pris la décision de suivre la voie qu'ils avaient toujours voulu que je suive... même si je n'étais pas heureuse, même si je suis tombée malade... l'important, c'était leur égo de parent... comment ils pouvaient se remonter en disant que j'étais première de classe... et que j'avais une collection de A+...

J'avais une santé mentale de merde... tout ce que je faisais, c'était étudié... parce que je voulais juste recevoir de l'amour de mes parents... pas de l'abandon... comme j'étais habituée de sentir... alors je faisais ce qu'ils voulaient... mais c'est fou quand j'y pense... comment j'ai voulu mourir de devenir quelqu'un que je ne voulais pas être... de devoir autant sacrifier tout...

Puis là, mon grand-père vient de mourir...
Et je reçois ce petit message niaiseux...
Avec un semblant de mea culpa qui vient avec... parce que ma mère nomme déjà que ça va me faire réagir... elle le sait...

Alors j'ai envie de lui répondre de manière honnête mais je sais qu'elle va m'écrire qu'elle n'avait aucune mauvaise intention... qu'elle a vu ça et qu'elle a pensé à moi... tout bonnement... en pensant à mon futur...

Je ne suis pas dans une position en ce moment pour retourner sur le marché du travail... même si j'ai étudié dans le domaine. Je le ferais juste pour répondre à leur besoin... encore...

C'est peut-être inconscient son affaire...
Mais elle n'a pas écrit ce message pour moi...
Elle l'a écrit pour elle... sans prendre en considération comment ça pourrait m'affecter... sans prendre en considération vraiment ce que je veux de ma vie... ce que je veux faire... c'est comme l'urgence que je redevienne quelque chose...

Vendredi, une cousine éloignée à mon père lui a demandé comment j'allais... ils se sont demandés pourquoi elle savait... ça se parle dans la famille... j'ai compris que tout le monde devait savoir mais personne n'a vraiment le courage de me demander comment je vais... je l'ai entendu parler avec mon père... elle me regardait en même temps. Elle semblait avoir de la peine pour moi... je sais pas trop... pour mon père peut-être... je ne savais même pas c'était quoi son nom à elle...

Moi ce que je sens, c'est que je n'ai pas le droit d'exister comme je suis... qu'on va toujours me demander plus...

Je sens toute la violence et pourtant...
On parle d'un petit message sans mauvaises intentions...
Qui va finir par me faire décompenser...
Pour vrai, en ce moment, je m'en veux de ne pas être capable... de sauver ma famille... mais je leur en veux de leur demandes inconscientes... c'est encore la même chose...

Rien n'a changé finalement...
Ou bien c'est moi qui est complètement folle et qui interprête tout...

????????
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!!
Je viens écrire des petites nouvelles.
Ça va assez bien cette semaine. Je suis quand même contente!!

La semaine passe vite. Je me tiens assez occupée à vrai dire. Mardi et aujourd'hui, j'ai eu mon bénévolat avec les enfants. Ça va super bien! Je me sens utile dans mes tâches, je sens que j'ai les capacités et compétences pour le faire, ça augmente ma confiance en moi. C'est chouette de se sentir bonne et dans son élément!!

J'ai eu mon soccer et mes cours de danse.
En danse, je sens qu'il y a des choses qui débloquent. Surtout en ballet. C'est agréable de voir que les efforts servent à quelque chose. Ma prof me l'a fait remarquer aussi. Alors dans cette situation aussi je sens que j'ai confiance en moi!!

Je suis allée faire un peu de magasinage et je me suis trouvée des draps pas très cher mais ils sont super doux... ils ont des oies dessus, ils sont chauds. Alors j'étais bien dans mon lit ce matin!! Il commence à faire froid. On a vu nos premiers flocons de neige tout à l'heure. On se prépare pour l'Halloween aussi!! À l'automne, tout est plus cocooning!! Ça fait du bien.

Mis à part que j'ai raté une batch de compote de pomme (mais une grosse batch qui a été gaspillé par ma faute... un moment d'inattention a fait en sorte que tout a collé et cramé...) et que mon chaudron 14L est fini... il appartient à la ressource où j'habite... je me sens vraiment mal parce que ça coûte cher tout ça... mais bon, je n'ai pas fait par exprès... donc personne ne m'en veut... et ils m'ont dit que j'avais le.droit de faire des erreurs... mais en tout cas, je me sentais mal quand même!!... Tout s'est bien passé cette semaine.

Ok, oui, lundi je feelais un peu croche avec le courriel de ma mère, mais j'ai été capable de juste l'ignorer et de ne pas me désorganiser parce que j'étais triste et déçue... et en colère... mais je dirais surtout déçue de constater que ce n'est pas parce que j'ai passé un vraiment beau moment avec ma famille samedi soir dernier que ça enlève le fait que je dois quand mettre mes limites avec mes parents pour me protéger...

Aussi, je me sentais forte sur l'écriture cette semaine.
J'avais parlé avec ma psychiatre il y a 3 semaines, par rapport à un projet de retour aux études et de réorientation que je voulais faire avec le centre local d'emploi. J'avais besoin d'un rapport médical expliquant plusieurs points qui concerne ma condition au niveau de la santé mentale. Ma psychiatre m'avait alors demandé de pondre ce rapport... de l'écrire comme si j'étais elle... puis de lui rendre... en fait, elle voulait que je fasse ce travail. Peut-être que d'un côté, elle savait que j'en étais capable... parce que quand je parle avec elle, c'est souvent très clinique... je connais les mots, les termes, je sais bien les employer. Mais je pense aussi qu'elle voulait s'enlever la charge de l'écrire... je lui demandais quand même de faire un travail de surplus à sa tâche habituelle... qui lui aurait demandé du temps... d'autant plus que je pense qu'elle ne se serait pas sentie à l'aise de marquer des choses sans que ça vienne de moi. En fait, on ne sait jamais comment m'évaluer... parce que j'ai des belles forces mais parfois, mes difficultés prennent toute la place. Alors c'est dur à juger... j'ai quand même un tpl sévère mais encore une fois, mon côté intellectuel, c'est une de mes plus grande force.

Alors bon, je lui ai écrit un texte de 2 pages.
Je lui ai envoyé hier. J'ai eu un come back de sa secrétaire me disant qu'elle avait été impressionnée par mon rapport et qu'elle allait le laisser tel quel. C'est cool quand même de me dire que j'écris comme une psychiatre!! C'est valorisant je trouve!

En tout cas, je m'en vais souper chez ma meilleure amie ce soir! J'ai hâte de la voir!!

À bientôt
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!

Encore des nouvelles positives à donner.
Ça va bien!
On dirait que je trouve un équilibre satisfaisant entre mes engagements, mes loisirs et ma vie sociale. C'est plaisant.

Jeudi soir, en marchant vers chez mon amie, on s'est rencontré à mi-chemin. Quand on s'est vu, on a couru l'une vers l'autre et on s'est sauté dans les bras. J'avais l'impression d'être dans une scène de film haha!! Mais c'était cute comme réaction!! Ça faisait plus d'un mois qu'on ne s'était pas vu! Elle revenait d'un voyage de 25 jours aussi!! Bref, on était vraiment contente de se voir!!! On a beaucoup parlé durant la soirée!

Un moment donné, on a abordé le fait que je voulais prendre mes distances par rapport à mes parents, parce qu'ils arrivent encore à me faire du mal. Je disais que j'avais pris une décision... que je savais que je devais mettre mes limites sans savoir à quel niveau les mettre... j'ai beaucoup ce discours ces temps-ci: que je veux me sauver la vie... que je veux vivre une vie différente, que je veux me réparer... poser des actions différentes pour avoir des résultats ou conséquences (positives j'espère) différentes... que j'étais tannée de tourner en rond... qu'il était temps...

J'exprimais ma peur de créer des vagues, qu'on soit en colère contre moi, qu'on ne comprenne pas... que toute ma famille me tourne le dos, que ça crée des clans, ou je ne sais trop quoi. J'ai peur de causer du mal... puis ma meilleure amie qui me dit que c'est un peu de la faute à mon environnement que j'en aille développé des troubles de santé mentale... que je suis détruite par en dedans et que je rush autant... c'était comme de dire qu'il pouvait y avoir un juste équilibre, un retour du balancier... mais que j'avais le droit de me choisir, de prendre des décisions pour moi... on a pleuré ensemble. On s'est prise dans nos bras. Elle m'a dit qu'elle me supportait là-dedans. Elle m'a dit que mes amies seraient là pour me supporter... qu'il était temps... puis qu'elle était émue de voir que je choisissais la vie... ma vie.

C'était très touchant comme moment.

Vendredi, j'ai eu mon rendez-vous avec ma psychologue. J'ai beaucoup parlé encore une fois!! Mais la rencontre s'est terminé sur une note qui me fait réfléchir. Elle m'a dit que ma mère n'avait sûrement pas de mauvaises intentions d'agir comme elle le fait avec moi... que c'était inconscient... que dans le fond, elle ne voudrait pas me faire du mal... elle est juste vraiment précaire au point de vue psychologique. Elle ne veut pas faire de travail sur elle et elle ne fait que demander que la normalité se produise... que le système familial qu'on a, bien qu'il soit défaillant, reprenne son cours normal... elle est trop absorbée par ses propres besoins non résolus depuis sa propre enfance qu'elle ne voit peut-être pas qu'elle me détruit... au final, elle me détruit pareille et c'est négatif pour moi... mais bon, ce n'est pas moi qui est responsable de faire cheminer mes parents. À leur montrer ce qui est adéquat ou inadéquat... puis ils ne veulent tellement pas faire de travail sur eux que je sais qu'ils ne seront pas réceptif à rien de ce que je vais dire.

En quelque part, j'aimerais qu'ils prennent leur responsabilité et qu'ils aillent consulter... et une psychologue neutre... j'aimerais qu'ils m'aiment assez pour apprendreà m'écouter, me connaître, me comprendre et cesser d'être toujours en demande auprès de moi... mais peut-être que c'est impossible pour ma mère de creuser... de faire face à ses blessures...

Encore là, d'après eux, c'est moi le.problème... moi qui interprète mal, pas eux. Alors tant qu'ils ne travailleront pas pour changer et pour se prendre en charge, j'ai quand.même le.droit de vouloir me protéger je pense.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Alors tant qu'ils ne travailleront pas pour changer et pour se prendre en charge, j'ai quand.même le.droit de vouloir me protéger je pense.
*** Ce n'est pas un droit, c'est une simple évidence. Le minimum du minimum vital de l'évidence, la logique pure !!! Non ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Oui...

J'ai quand même du mal à me dire que j'ai le droit.
Je parlais de lavage de cerveau l'autre jour... que j'avais l'impression qu'ils avaient joué tellement fort, sur la base de la vie quand on est bébé ou enfant... sur l'abandon. Sur la non-réponse de mes besoins affectifs... et que la seule manière pour survivre, c'était en faisant ce que j'ai fait... prendre en charge, répondre aux besoins, pondre des réussites et devenir le parent pour qu'ils soient contents pour qu'ils puissent "m'aimer" en retour... pour que je puisse me sentir en sécurité.

Bien j'ai l'impression que j'ai une certaine résistance à l'intérieur de moi. J'ai peur.

Ce n'est pas encore complètement intégré en moi que je puisse prendre soin de moi à présent. Que je suis bienveillante pour moi. Il n'y a pas si longtemps, ce n'était pas ma réalité... j'étais tellement destructrice envers moi... je mettais toute mon énergie pour juste réagir... dire comme je le pouvais que je n'étais pas bien... qu'ils me détruisaient... que j'avais envie de tracer ma voie... mais que j'étais prise avec une pression tellement intense que j'avais l'impression que je n'avais pas le choix de réagir comme ça parce que je n'avais juste pas le choix... je sentais que je n'avais pas le choix et je ne voulais pas sentir... en aucun temps... l'abandon réel qui se produisait... de la personne que j'étais, que je suis!

C'est dur quand même...
Comprendre... et ne pas me revirer vers la destruction massive. C'est comme facile de vouloir tout détruire. Et je voulais tellement pas faire mal aux autres que je me faisais mal à moi... mais j'espérais en même temps qu'ils comprennent... que je n'étais pas bien... et qu'ils étaient en parti responsable... qu'ils devaient arrêter.

Je m'y prenais très mal sûrement...
Mais c'était la seule façon que j'avais "le droit" de réagir...

En tout cas...
Je me rends compte que je me répète et répète encore... mais j'ai besoin d'intégrer tout ça. D'être certaine. De vraiment comprendre pour agir.

Mais est-ce que j'ai besoin d'aller dans le tout ou rien...
Couper le lien totalement avec eux??
Ou je pourrais apprendre à les côtoyer tout en me protégeant... c'est vraiment le gros de mon questionnement ces temps-ci.
Minijeune
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Inscription : 06 janv. 2014, 00:47

Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonsoir,

Je viens écrire en ce moment parce que je me pose des questions... parfois je me dis que je me pose des questions pour rien et que je m'en fais aussi pour rien. Mais là, je n'en suis pas certaine...

Je me questionne si je suis un peu comme mes parents... est-ce que je pense plus à moi au lieu de penser aux autres... suis-je narcissique...

Mon questionnement découle d'une réponse que j'ai donné à un autre internaute... une adolescente qui se questionnait si elle était folle. En lisant ce qu'elle a écrit, j'ai pensé à moi... sa souffrance me faisait penser à mes souffrances... mais la jeune semblait plutôt en situatiin de crise... comme je l'ai déjà été aussi...

J'étais tellement sûre de moi, dans le sens que je me voyais tellement dans ce qu'elle disait que j'étais comme certaine qu'elle avait le même trouble de santé mentale que moi... puis je suis allée appuyée ça des critères diagnostiques du dsm-v... le problème n'est pas que j'aille eu raison ou tord... parce que je pense que mon analyse n'était pas totalement dans le champs...

Mais il n'est pas là le problème...
Je me suis sentie bien quand j'ai écrit ça... je me sentais intelligente à quelque part. Je me demandais même si je ne ferais pas une bonne psychiatre... en fait, les critères diagnostics du trouble de personnalité limite, je les connais par coeur. Je les ai intégré pour être capable de raisonner... pour être capable d'avoir de l'autocritique, pour être capable de classer les choses dans ma tête... parce que pour me rassurer, je classe les choses... autant dans la.vie que dans ma tête... le répétitif me rassure...

Mais je reproche à ma mère de faire les choses pour elle, pas pour moi....de ne pas penser vraiment à moi...

Est-ce que quand j'y pense, j'ai vraiment pensé à la fille en écrivant ou j'ai pensé à ce que j'aurais l'air aux yeux des autres?

Parce que... si je pense à moi... quand j'ai eu mon diagnostic pour la première fois, ce fut de manière assez insensible... l'infirmière clinicienne m'a dit que j'étais juste une tpl décompensée et qu'on n'allait pas m'aider en me gardant à l'hôpital alors que j'étais en crise suicidaire, 2 mois après avoir eu mes flash back d'abus... j'avais vraiment besoin d'aide... on m'a foutu dehors. Sans rien me recommander... juste en me disant que j'étais borderline... sans rien m'expliquer...

Bien entendu que je suis allée voir sur internet...
C'est la première chose que j'ai faite... et j'ai été super découragée par ce que je lisais... j'étais toute seule... encore plus découragée... puis j'ai juste passé à l'acte...

Alors j'ai peur que cette fille qui avait besoin d'aide ne soit pas dans une position de comprendre... que de s'identifier dans un trouble la rende encore plus fébrile... elle est mineure... j'aurais dû penser à ça avant... qu'est-ce qu'elle va faire avec toutes ces informations là? Se sentir mieux parce qu'elle va savoir que ce qu'elle décrit a peut--être un nom? J'aurais effacé mon message mais je crois qu'elle l'a vu. Je lui ai écrit un message en privé pour être certaine qu'elle etait correcte...

Je panique un peu...

Je sais que si ça m'atteint autant que ça, c'est que je suis dans du gros contre transfert... ou de quoi du genre. Je me vois... je sens sa détresse, ma détresse... celle de l'annonce insensible de mon diagnostic!

Je ne suis pas insensible...
J'espère que ça va bien aller pour elle.
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