Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!

J'avais envie d'écrire sur l'infantilisation.

Je viens d'avoir une rencontre avec une intervenante du centre de crise. Virginie est très calme dans son approche. Ce n'est pas la première fois que je la rencontre. Je peux toutefois dire que c'est la première fois dans un contexte comme celui-ci. Je pense que je gère relativement bien tout ce qu'il se passe. J'essaie de prendre mes moyens pour rester calme, pour essayer de trouver un sens à ce que je vis. Je ne trouve pas ça facile. Je me sens hantée par l'idée que peut-être, je n'aurai pas le choix d'aller à l'hôpital pour désaccumuler... que malgré tous mes efforts qui me prennent vraiment toute mon énergie, ça va peut-être finir par la même conclusion... que j'ai besoin d'exploser et de me sentir contenue pour m'exprimer. Et pour faire descendre la tension interne!!

Dans ma rencontre, de ce matin, j'ai pu parler encore une fois de tout ce qu'il s'était passé. De l'accumulation que je ressens depuis quelques temps. Ce sais que ce n'est pas super banal ce qu'il s'est passé... je sais que je ne suis plus capable de me cacher la réalité... tout me saute au visage!! C'est pour ça que je suis tant déchirée... est-ce que je me laisse dans le rôle de la petite fille... ou je me positionne en tant qu'adulte et que je mets des limites?!

On a beaucoup parlé ici du fait que mes parents ont souvent joué avec moi, comme avec un yoyo... tout dépendant comment ils se sentent... mais ils font pas mal n'importe quoi avec moi... parfois, ils me demandent d'être un adulte... et me voilà dans la parentification... quand ils en ont besoin... de me positionner comme la sauveuse, la personne qu'on peut désirer et assouvir une sexualité indescente, aussi comme celle qui réussit tout ce qu'elle touche...

Mais il en reste que je suis mêlée dans le rôle que je dois prendre... sur mon identité parce que parfois, c'est le contraire qu'il se produit... ils cherchent à ce que je dépende d'eux... ils cherchent à me ramener dans mon rôle de malade, de petite fille... comme si comme ça, ils gardaient leur emprise sur moi!

Je crois que dans tout ça... j'ai construit un pouvoir d'adaptation immense... mais j'étais toujours à l'écoute de leur besoin, ne sachant jamais comment me positionner par rapport à eux... puis je faisais ce qu'ils voulaient... puis je maintenais l'image qu'ils voulaient projeter...

La chose là-dedans... c'est que je suis tannée de les remplir. Et c'est pour ça que je prends mes distances aussi!! Je veux grandir et devenir une vraie adulte... et non l'image que j'ai d'un adulte... j'ai besoin de bons modèles. Je crois que c'est pour ça que je m'attache tant aux intervenants. Mais je ballotte souvent entre l'enfant dans le besoin... et l'adulte aussi dans le besoin...

Puis j'ai le sentiment de me faire plus entendre quand je décompense comme un bébé que lorsque je suis dans mes chaussures d'adulte. Pourtant, j'ai essayé depuis deux semaines de vraiment demander les choses ou m'exprimer comme un adulte. J'aurais besoin qu'on m'écoute, qu'on m'entende, qu'on me félicite... en sachant que la petite fille est quand même en moi et que j'apprends à lui donner moins de place... du moins, je ne sais pas trop!!

Qu'on me dise qu'on voit des changements... comme s'il fallait me donner du renforcement positif pour m'encourager à continuer d'agir comme une adulte.

Alors qu'elle est vraiment la place de la petite fille. A-t-elle le droit d'être et de devenir... mais pour ça, il faut qu'elle existe... quand je me prends en charge, je me sens comme une adulte mais je valide que la petite fille a été blessée et qu'elle a besoin de se reconstruire!!

Parce que je me questionnais sur comment j'aurais eu envie que les intervenants se positionnent pour m'aider, pour me sauver... pour s'interposer entre mon père et moi, entre Valérie et moi... alors que c'est à moi de mettre mes limites... mais j'ai besoin de modèles positifs en même temps alors c'est quelque peu complexe...

La seule chose que je sais... c'est que la petite fille existe... le bébé gorille que je parlais...ce bébé qui n'aurait pas survécu dans la nature... et qui a dépendu du système de santé... pour survivre... c'est ancré en moi ce mécanisme de survie intense... mais je dois la confronter à des changements si je veux qu'elle grandisse... et ça ne veut pas dire que c'est tout le temps confortable... au contraire même!!

Est-ce que prendre soin... ça veut dire régresser?
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Est-ce que prendre soin... ça veut dire régresser?
A votre avis ?
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Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je crois que les termes me mélangent.

Non... en fait, je connais bien les termes.

C'est juste que tout à l'heure, Virginie m'a dit qu'il fallait que je laisse la petite être... exister.
Et je pense que je ne sais pas comment faire sans qu'elle prenne toute la place et que je perde ma contenance d'adulte... et ainsi dire, régresser...

Attendre que quelqu'un vienne me sauver.
Ça fait du sens pour la petite que quelqu'un arrive comme ça, de je ne sais trop où, et me prenne en charge... fasse les étapes à ma place... ou me montre comment les faire. Parce que normalement, quand on est petit, dépendant, sans défense... la loi ou l'ordre vient interagir et "sauve" l'enfant du danger imminent...

Je suis une adulte...
Donc personne ne va faire ça pour moi...
Surtout que j'ai toute ma tête.

Alors je crois que c'est ce qui m'a mêlé...
Laisse la petite être... mais ne décompense pas.
J'ai un apprentissage à faire là-dedans je pense.

C'est comme si pour moi, exister... c'était crier, me faire arrêter par les autres... comme si c'était un des seuls contextes où je sentais que ma tête et mon coeur étaient au même niveau.

On m'a dit que j'avais passé par plusieurs étapes difficiles... que j'étais face à différents stresseurs. Et que j'avais le droit d'être épuisée... que j'avais le droit de vivre une crise...

Qui dit crise dit changement...
Alors comment apprendre à prendre soin...
À laisser la petite sortir,
Laisser les émotions me chavirer...
La peine, la colère... l'énorme colère que j'ai contre mes parents... la déception aussi. La peur de ne jamais être capable de faire quelque chose de ma vie... de ne jamais pouvoir mener un projet à terme...

J'ai peur aussi de me dire que ma bataille ne sera pas terminée quand j'aurai mis mes distances avec mes parents... la relation est toxique... mais je sens que j'ai intégré des manières de réagir à l'interieur de moi... j'ai peur que le mal soit fait...

Alors en conclusion...
Il doit bien avoir un moyen de prendre soin sans régresser... sans avoir des attentes que les autres se positionneraient pour aider... et montrer le chemin... mais je suis tannée des essais-erreurs... j'ai envie que ça fonctionne... j'aimerais sauter des étapes je pense...

Ça doit faire parti du cheminement tout ça...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Ce soir, ce fût un peu plus difficile.
On dirait que plus la journée avance, moins j'ai de tolérance. Je me décourage plus facilement parce que j'ai l'impression d'avoir accumulé toute la journée, en plus d'accumuler les soirs où je me couche en ayant l'impression d'avoir rushé ma vie... et en croyant que j'allais continuer à rusher dans les prochains jours... qu'est-ce qui pourrait vraiment me faire changer de mood :?:

Une chance que j'ai de la médication au besoin. C'est ce qui me fait passer à travers de bien des moments où l'anxiété monte trop haut!

Une fois plus calme, j'ai demande de parler avec le thérapeute. J'étais capable de faire du ménage dans mon esprit. Classer mes pensées on dirait. Je lui ai demandé s'il avait un truc concret pour moi pour m'aider à ce que ça n'explose pas... il m'a parlé de méthodes qui ressemblent à la pleine conscience. Ça fait du sens quand j'y pense. Juste laisser les émotions monter. Je sais que je suis défensive par rapport à ça parce que je sais qu'il y a des souvenirs traumatiques qui pourraient remonter... mais peut-être que c'est vrai que plus on y fait face, plus on peut avoir confiance en nous... plus on peut savoir qu'on est capable de tolérer pour vrai... tandis que c'est très flou quand tu ne l'as jamais vécu...

Il m'a dit ce qu'il pensait de moi...
Ça m'a fait rire. Ça fait un an qui travaille ici.
Il ne m'a pas connu avant et je n'appelle plus vraiment beaucoup... pas comme avant!!
Il me disait que je ne semblais pas impulsive, pas en régression... que j'avais peut-être un diagnostic de tpl mais qu'il voyait d'énormes forces chez moi. Il me nommait que je semblais sur la bonne voie.

Il m'a dit qu'à son avis, j'étais plus avancée que bien des intervenants qui ont des bibittes intérieures mais qu'ils en n'ont pas fait face. Il m'a dit que j'avais une bonne capacité d'analyse...

Il dit qu'il ne pouvait pas s'imaginer que je décompensais autant avant... ça m'a vraiment fait rire parce que je sais que, par exemple, Line... une autre intervenante qui me connait depuis vraiment longtemps, n'aurait pas du tout le même discours me concernant... elle m'a vu faire les 400 coups aussi... le nombre de fois que je me suis désorganisée dans le bureau et qu'elle me faisait appeler moi-même l'ambulance... hé boboy!!

Il me disait aussi qu'après leur changement de quart, les intervenants avaient parlé de moi positivement. Que j'avais fait beaucoup de chemin. Je trouve que c'est très encourageant!!

En ce moment, je dois surfer sur la vague de positif!
Tantôt, j'avais l'impression que je ne pouvais pas m'en sortir puis là, je suis calme et sereine!! Mes états changent x1000 mais au moins, je sais que ça se peut bien feeler!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je fais la chasse aux fantômes des pervers je crois.
J'ai l'impression de devenir folle.

Demain, je dois retourner à ma maison pour quelques heures. Ensuite, je reviens au centre de crise dormir et je vais quitter le centre mercredi matin.

Je veux parler avec Valérie...
Je veux qu'on trouve une solution ensemble à la situation où elle se dit obsédée par moi et qu'elle ressent encore des sentiments. J'aimerais sentir qu'elle décroche... sentir que j'ai mon espace...

On s'est texté...
Je lui demandais au départ si elle pouvait être là pour une rencontre avec un intervenant pour clarifier les choses... au début, elle était en accord, mais notre discussion a un peu tournée au vinaigre.

Elle se positionnait comme victme de son obsession... elle me disait qu'elle n'était pas méchante... j'essayais de mettre mes limites mais en même temps, je lui posais plein de questions... je manquais de cohérence. J'aurais dû lui répéter que tant qu'on ne se parlerait pas en présence d'un intervenant, on arrêtait de se parler... mais je me suis mise à me questionner sur le pouvoir des mots... peut-être que c'était juste qu'elle utilisait mal les mots... et que pour elle, le mot obsession n'avait pas la même signification pour nous deux... alors je lui ai demandé ce qu'elle voulait dire... mais en voulant ne pas me répondre, elle me répondait quand même... du genre:" c'est privé, c'est gênant, je ne te dirai pas ce qu'il y a dans mes rêves..."

Alors j'ai comme compris qu'elle fantasmait sur moi...
Qu'il y avait quelque chose de sexuel...
Mais elle le sait comment je ne suis pas capable de recevoir ça... que ça me désorganise... alors j'étais là à lui dire qu'elle aimait ça me voir souffrir et de trouver ça super dégueulasse de penser qu'elle faisait des rêves érotiques... ou je ne sais trop quoi, mais que j'occupais ses pensées...

Alors je lui disais que si elle était vraiment en amour avec moi et qu'elle voulait mon bien, il fallait qu'elle décroche, et qu'elle ne me partage rien de tout ça... qu'autrement, c'était elle et son désir qu'elle aimait... et me voir réagir.

J'ai provoqué ses confidences...
Est-ce que c'était parce que je le sentais et que j'avais besoin de valider que je n'étais pas folle...
Après, elle me demande de l'aider quand elle dérape... mais le sujet de dérapage, c'est moi!!

Alors je dois créer une coupure, mais je lui donne de l'attention... et après, je l'imagine comme une perverse...
C'est fort parce que les mots qui ressortaient à mon esprit ensuite c'était que je n'étais pas une pièce de viande qu'on pouvait fourrer... je n'étais pas un objet sexuel... que quand on me regardait, je ne voulais pas qu'on voit mes formes, mon corps de femme... je ne veux pas être aimable, désirable... j'aimerais mieux être une grosse laide...

Mon trouble alimentaire a un lien avec tout ça je crois...
Je suis en train de fondre. Je flotte dans mes vêtements... je crois que j'ai perdu beaucoup de poids... et le fait que je crie que je ne veux pas être sexualisée... ça me parle...

Alors je disais que je voyais des gens qui jouissaient de me voir avoir mal... de provoquer des choses au point de vu des fantasmes... de me mettre au courant de ça... de tester mes limites...

Je n'ai plus envie de retourner a la maison...
Je n'ai pas envie de l'entendre respirer... je n'ai pas envie de m'imaginer qu'elle m'imagine et de penser que c'est possible... je me dis qu'il y a quelque chose là-dedans qui cloche aussi... peut-être que je fais la chasse aux fantômes de mon passé... peut-être que ça ne fait pas de sens... c'est peut-être une phobie... ou une projection... est-ce moi la perverse...?? Est-ce que c'est moi que ça excite tout ça...?? Parce que je ressens vraiment du dégoût... alors sinon, c'est juste le traumatisme qui remonte??
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Je crois surtout que l'ON DEVRAIT VOUS PROTEGER de cette jeune femme. A partir du moment où vous êtes tributaire d'un " centre " où l'on vous reçoit, où l'on vous " contient ( !! ) il me semble que la moindre des choses serait que vous ne soyez plus mise en présence de cette personne QUI VOUS AGRESSE.
Car c'est une agression sexuelle que vous subissez de la part de cette jeune femme, et UNE PERVERSION INSTITUTIONNELLE aussi, si personne ne fait en sorte qu'elle soit éloignée de vous.
Au nom de la liberté d'expression ( peut-être, si j'ai bien compris ) au nom du respect que l'on vous dit devoir accorder à chacun(e) il est s'avère que vous êtes " forcée " de subir le harcèlement moral et sexuel de cette personne.
Et tout comme vous, je trouverai cela INSUPPORTABLE.
Ce ne peut être qu'une entrave à la bataille que vous menez courageusement pour vous éloigner de la perversion parentale.

Si vous relisez les posts sur les pervers, vous verrez que la seule chose à faire EST DE LES FUIR. En effet, vous avez alimenté le sujet en " essayant " de comprendre cette personne, en voulant peut-être essayer de " démonter " chez elle le processus pervers. Mais la perversion n'a de nom que LA FOLIE, elle n'entend rien.
C'est cela qui devrait vous être dit quand vous demandez de l'aide :
- que tant que vous n'êtes pas totalement "autonome " on va faire en sorte " de VOUS PROTEGER, on va vous appuyer, dire que l'on partage votre indignation , que vous AVEZ RAISON en vous montrant que c'est vous qui êtes dans le vrai, et pas toutes tentatives de " séduction " de vos parents, et de cette jeune femme.

*** Une fin de non-recevoir de la part de votre institution devrait leur être donnée : pour que vos "agresseurs" comprennent que vous n'êtes pas toute seule à leur dire que ce qu'ils disent et font est inadmissible.
Car il ne s'agit pas de votre part de sensations projectives, VOUS ETES REELLEMENT HARCELEE, et ceci dans le lieu même où l'on vous assure que vous êtes en sécurité !

La vulnérabilité que vous " affichez " auprès de vos encadrants ( et je vous l'ai déjà écrit) fait que vous êtes infantilisée au nom d'un respect de VOTRE parole, et du devoir que les encadrants ont de vous protéger.

Il n'y a que vous qui pourrez faire cesser cet engrenage pervers : vous détacher du " système hospitalier", de la sécurité et de la dépendance affective que vous y recherchez.
CAR VOUS EN PAYEZ LE PRIX FORT
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Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Merci Mme Dubreuil...

C'est difficile de savoir si ce n'est pas soi le problème...
Ça me rend très vulnérable... de me poser plein de questions... une chose est sûre, je n'ai pas envie de retourner chez moi, mais je ne sais pas quoi faire.

Hier, j'ai failli faire une crise dans laquelle je disais qu'il y avait des pervers partout... je sais que je suis un peu prise parce que lorsque je veux continuer à être "prise en charge" par l'hôpital et ainsi continuer à être dépendante du système, les premiers mots qui viennent aux lèvres de tous c'est "régression, et acting out"... je suis habituée d'entendre tout ça... et ils n'ont pas tord normalement. Quand je sors de ma vie pour prendre une pause, j'ai tout le temps peur d'y retourner. Je ne me sens jamais assez prête et j'aimerais sentir qu'on prend soin de moi encore... c'est un fonctionnement que je connais, et que tout le monde dans mon équipe traitante connait de moi.

Mais là, je dois dépasser ça pour faire passer mon message de:"je ne suis pas bien chez moi".

Je dois essayer de ne pas agir ce que je ressens...
Mais c'est ça qu'il va se passer si personne m'écoute.
Je vais trouver le moyen de crier plus fort...

On me dit que le problème, c'est que je ne suis pas capable de mettre mes limites. Pourtant, je sens que j'essaie des mettre le plus adéquatement possible. Que la solution, c'est si simple... mettre des limites pour me sentir moins atteinte par tout ça... comme si c'est moi qui avait le gros bout du bâton, comme si j'étais toute seule à voir ce que je vois.

On me dit d'être brave, d'être courageuse...
D'affronter mon passé, mon présent, mon futur...
Je veux bien... je veux cheminer...
J'aimerais bien ça trouver une solution...
C'est juste que si on ne me back pas... si on ne m'écoute pas, si on ne reconnait pas mes efforts, je vais juste capoter à nouveau... et ils mettront ça sur la faute de mon tpl sévère et mon désir de dépendance à la prise en charge, je m'en fous...

J'essaie d'exprimer comme je peux qu'il se passe des choses qui me dépassent... que je ne suis pas bien... mais les gens ne se positionnent pas... ils me remettent la responsabilité entre les mains... ils me disent que j'ai du pouvoir. J'ai le pouvoir de dire qu'il y a des trucs qui se passent et qui me ramènent à mes traumatismes... mais après?!

J'ai le pouvoir de dire que je n'ai pas envie de retourner là avant que quelqu'un fasse quelque chose pour que ça arrête... mais je sais qu'on va me confronter de retourner là, alors que je ne sens pas que j'ai la force d'accepter de la voir en ce moment.

J'ai besoin que tout se calme...
À l'intérieur de moi, mais aussi à l'extérieur.
Pour être capable de me reconstruire comme il le faut. Pour avoir confiance en moi... savoir que j'ai tout ce que j'ai besoin dans ma vie pour affronter ce que je veux affronter... et me positionner comme je le veux, pour me réparer...finir par grandir... me reconstruire...

Mais je me sens prise...
On va me ramener où j'étais...
On va me ressortir les mêmes termes...
Ça va me piéger...
Alors je dois trouver un moyen d'apporter les choses différemment... mais comment.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je reviens avec un peu plus de recul...
Moins de panique et moins de sensation que je suis une victime dans tout ça...

Ce matin, je sentais que c'était un peu intense.
Ici, au centre de crise, on m'a backé lors de ma rencontre le matin. L'intervenante voyait du quasi harcèlement dans ce qu'il se passait. Elle nommait qu'elle comprenait comment je pouvais me sentir. Ça m'a fait du bien.

Je me suis organisée pour appeler l'intervenante psychosociale de ma maison pour voir s'il était possible de faire la dite rencontre à trois... ils m'ont dit qu'on allait faire ça en après-midi. Ça fonctionnait avec mon horaire donc tout était parfait. Je pense que tout le monde voit comment j'ai envie de me mettre en action. Que je me prends en charge. On me félicite. On me renforce positivement. Ça fonctionne quand même. J'ai de l'attention mais positivement alors je trouve que c'est bien. J'essaie de m'encourager positivement aussi, que ça provienne de moi. Tout ce que je peux me dire pour me féliciter c'est que je suis contente de pouvoir prendre conscience que je fais les choses différemment! C'est déjà beaucoup!!

Je suis allée au party de Noël des bénévoles de l'endroit où je m'implique aux haltes garderies. J'avais envie d'y aller. C'était agréable!!

C'est après que j'allais à ma maison et que la rencontre allait avoir lieu!

L'intervenante et la directrice m'ont accueilli en premier. J'ai parlé de comment je vivais les choses. Toute l'intensité que je vivais... le fait que je ne me sentais pas respectée et tout... pourquoi ça me faisait encore plus réagir avec tout le cheminement que je fais par rapport à mes parents. Elles m'ont demandé comment allait se passer la rencontre. Ce que je pensais dire, ou comment je voulais agir.

Ensuite, elles sont allées chercher Valérie.
J'ai pu parler un peu...
Expliquer ce qui a déjà été expliqué par le passé...
Mais redire toutes mes limites.
Demander qu'elle arrête d'en faire tant pour moi... genre elle est trop après moi, elle est comme x1000 présente... comme si ça allait pouvoir changer quelque chose a mes sentiments que j'aurais pour elle...
Je lui ai parlé des soupers au resto, du thé qu'elle me prépare... quand elle me touche alors je lui dis depuis cet été que je n'aime pas être touchée...
Mais surtout, quand elle se permet de me dire comment elle m'aime mal... comment elle se dit obsédée... et tout ce qu'elle m'a dit qui n'a pas passé... ça l'a été trop!! Juste trop...

J'ai essayé de voir qu'est-ce qu'elle avait perçu de moi pour qu'elle se permette de me dire ça... en sachant d'avance les conséquences que ça aurait puisque c'est la.3e fois que ça arrive quand même... elle n'était pas capable de rien me dire... elle m'a juste dit que c'était trop difficile de ne pas être honnête avec moi... comme si c'était une info qu'elle devait me partager. Comme si ça lui brûlait les lèvres...

Elle n'a pas beaucoup de capacités à se remettre en question... à comprendre pourquoi elle fait les choses. Elle me dit qu'elle réagit avec la même intensité qu'elle le faisait avec ses blondes... mais l'affaire c'est que ce n'est pas la nature de la relation...

La directrice nous a encouragé à continuer à se parler mais en changeant nos genres de discussions... elle disait qu'on se partageait peut-être trop de trucs... genre ce qu'on vit au quotidien... et que peut-être que ce n'était pas le.genre de relation à avoir dans un contexte thérapeutique...

J'avoue que là-dessus, j'ai peut-être fait un erreur qui aurait pu alimenter Valérie. J'ai reconnu, même devant Valérie, la directrice et l'intervenante psychosociale que lorsque j'avais fait mes grandes prises de conscience sur la régression... quand Valérie bousillait tout dans sa vie, et que j'avais pris un rôle d'intervenante... j'avais pu entretenir le lien de délendance que Valérie avait envers moi... je ne l'ai pas fait pour ça... du genre qu'elle pense qu'elle n'était rien sans moi... c'était plus une prise de conscience dans ma vie... mais que je savais que j'aurais pu brouiller les cartes un peu... lui faire voir qu'elle pouvait me dire n'importe quoi, comme à une intervenante... Valérie n'a pas réagi du tout à ces mots en me disant que quand j'avais réagi comme ça, c'était avec une intervenante aussi... puis que ça l'avait pas eu d'effet sur elle du tout...!! Je ne sais pas si c'est parce qu'elle n'a pas d'introspection... mais je trouvais que ça faisait du sens... et on dirait que je devais le nommer pour que je ne me mette pas juste dans un rôle de pauvre victime... comme si j'étais responsable, je pouvais mieux contrôler... la directrice m'a dit que j'avais fait une bonne réflexion... mais bon!!

Alors la directrice a dit que c'était lourd pour tout le monde quand on ne se parlait pas... je comprends sa manière de voir les choses... c'était dur pour moi la première... c'état chiant... mais c'était nécessaire... je sentais qu'elle ne me comprenait pas vraiment...

Valérie disait que finalement, elle n'était peut-être pas obsedée par moi... qu'elle rêvait à moi plutôt cet été que maintenant... mais qu'elle était quand même passé à autres choses... mais quand je la confrontais à ce qu'elle m'avait dit il y a une semaine... je pense qu'elle réalisait qu'elle ne disait pas la vérité... parce qu'elle a fini par dire devant "l'autorité" ce qu'elle m'avait dit... comment elle pensait tout le temps à moi... qu'elle faisait tout en fonction de me voir, qu'elle réagissait quand je partais... qu'elle me donnait beaucoup trop d'attention... et que finalement, elle avait un problème...

Puis je disais que rien ne me donnait confiance qu'elle n'allait pas recommencer... si elle ne se voyait pas tant aller... si elle n'était même pas capable de nommer vraiment ce qu'elle dit, comment elle se sent et tout... sana se mentir à elle-ême... comment est-ce que j'allais avoir une assurance qu'elle allait agir différemment...

J'aurais eu besoin que la directrice mette ses limites.
Moi je leur avais dit que si elle continuait, j'allais faire une plainte pour harcèlement à la police et que ce n'était pas moi qui allait sortir de la maison certain!! La directrice a dit à Valérie que ça faisait 3 fois et qu'on ne se rendrait pas à 4... mais sans rien dire... elle lui a demandé si elle était consciente qu'il pourrait y avoir des conséquences.

J'ai juste fini la rencontre en nommant que pour moi, j'avais besoin de mettre mes limites, voir une distance, me sentir moins étouffée... et que je ne pensais pas être amie avec Valérie mais moins proche... j'ai besoin de ce temps et cet espace pour me permettre de rebondir premièrement... et pour cheminer comme il le faut. Puis j'ai dit que je pensais que Valérie aurait besoin aussi d'une coupure pour faire le deuil de la relation qui n'existerait pas... parce qu'elle disait qu'à son départ l'été prochain, en quittant, elle serait détruite... et que si on faisait comme si de rien était... ça ne l'avantagerait pas dans le détour... parce qu'on reporterait ça au 1 juillet... et là, elle aurait plein de deuil insurmontables à faire en même temps... et que c'était peut-être normal qu'elle braille sa vie au lieu d'essayer de maintenir une image qu'on est en relation et qu'on fait semblant les deux... sans mettre de coupure et de distance entre nous... en se disant qu'on plaide sur la bonne entente entre les résidents pour que ce soit plus facile... peut-être pour les intervenants...

Mais pas pour nous!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonsoir,
Je reviens de mon soccer.
Il est dépassé minuit.
Je pense à beaucoup de choses.
J'ai la tête pleine!!

Grosse journée quand même.
C'est moi qui voulait aller jouer au soccer. Je me disais que ça me ferait sûrement du bien de me dépenser physiquement. Alors puisque j'ai la volonté de me mettre en action, ils m'ont encouragé à y aller au centre de crise.

Finalement, je vais partir d'ici jeudi matin au lieu de demain matin. Je sais que c'est anxiogène pour moi tout ça... je ne mets vraiment de la pression pour ne pas m'auti-saboter. Les gens partout me disent que si je finis par être hospitalisée, ça ne serait pas grave. Que j'ai avancé quand même. J'ai été capable de tenir jusqu'à présent alors qu'est-ce qui ferait en sorte que je flancherais!!??

Une autre accumulation...
De l'auto-sabotage de ma part face à ma crainte de l'inconnu... un désir de prise en charge??!

Juste en me rendant en voiture au soccer avec ma soeur, ça sentait la soupe chaude... je dis ça parce qu'elle s'est mise à poser des questions sur les raisons qui faisaient en sorte que je n'étais pas allée au spectacle de musique hier soir (j'avais un cadeau de Noël d'avance avec ma famille). Elle se demandait si je n'étais pas en train de mettre totalement des limites avec mes parents. Elle s'est mise à pleurer... elle a commencé à me dire que les parents lui avaient parlé... du 1000$, de ma mauvaise réaction que ma mère a dit à ma soeur...!? First, elle en sait quoi, elle n'était pas là... mais deuxièmement... pourquoi mêler ma soeur à tout ça... elle était là à dire que mon père avait fait ça par bienveillance et que je n'avais pas eu l'air reconnaissante de son geste. Elle m'a dit qu'il avait fait ça en voulant sûrement de l'amour en retour parce qu'il se sentait rejetée par moi et mes choix...

L'affaire qui est paradoxale c'est que je mets mes limites depuis le mois de septembre environ... puis je nomme les choses... et étrangement... oups!! Je me mets à moins agir... je parle... je dis les vraies choses... ce que je ne disais jamais! Puis voilà que je me découvre plein de tolérance, de résilience... que je ne fais pas juste tout détruire dans ma vie... là, c'est tough... mais je tiens le coup... et j'en suis surprise moi-même!! En prenant mes distances, je pense que je vais mieux...

Cela dit, ma soeur disait qu'elle n'était pas la messagère de mes parents... qu'elle se posait des questions à savoir si j'allais ne plus jamais vouloir les voir... elle me disait qu'on la plaçait entre les deux clans... je lui ai dit que je ne lui en avais pas parlé de tout ça, justement parce qu'elle avait le droit de ne pas prendre position si elle ne voulait pas... et que ça, pour la respecter, il fallait respecter ça...

Elle me demandais si j'allais être là à Noël.
Comme si ça brisait ses rêves de famille unie...
Je comprends quand même.
C'est juste que j'ai du mal à me gérer en ce moment...
J'ai donc vraiment du mal à être présente pour les autres...

Je ne suis pas tant surprise de la réaction de mes parents face à ma soeur... le plus important là-dedans, c'est qu'elle a fini par me dire que ma mère l'étouffait. En pleurant... alors je me questionne... si je prends mes distances, est-ce que je protège ma petite soeur... est-ce que mes parents vont se mettre à juste transférer ce qu'ils me faisaient subir à elle?? Elle est une adulte... elle peut faire ses choix. Mais je ne veux pas lui faire du mal... c'est difficile de se positionner à travers tout ça!! Peut-être que de lui montrer qu'on peut dire non et ne pas subir... ça sera payant pour elle et qu'elle pourra faire pareille si le coeur lui en dit?? Je ne sais pas...

Tout ça a fait en sorte qu'après la première demie de jeu, je me sentais tellement vidée que je me suis mise à avoir mal au coeur x 1000!! Je pensais que j'allais vomir. J'ai dû arrêter de jouer. Prendre un temps pour respirer. J'en avais besoin. C'était trop... encore trop...

J'ai finalement été capable de reprendre le contrôle et retourner jouer. Ça s'est bien passé...
Je suis juste vraiment épuisée... psychologiquement plus que physiquement. J'ai envie que ça arrête...
Je pense que j'ai le droit là de sortir le drapeau blanc...
De demander un break de tout... ça n'arrivera pas, c'est pas ça la vie... mais j'aimerais ça parfois...
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

J'ai donc vraiment du mal à être présente pour les autres...
NON, vous réagissez NORMALEMENT face aux agressions perverses, ou encore qui vous remettent dans le souvenir, ou l'état.

si je prends mes distances, est-ce que je protège ma petite soeur... est-ce que mes parents vont se mettre à juste transférer ce qu'ils me faisaient subir à elle?? Elle est une adulte... elle peut faire ses choix. Mais je ne veux pas lui faire du mal.

PRENEZ SOIN DE VOUS
Réfléchissez en priorité à vous. Ce n"est pas elle qui souffre et subit ce qui vous arrive depuis si longtemps !

Enfin quoi, bon sang de bonsoir !!!!!!!
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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