résistance psy

[atypik]

oui, je pense que c'est un peu ça...

et tu as raison , je pense que je vais arréter l'analyse. merci

[Jeannette]

Je n'ai jamais dit ça
J'ai parlé de changer de psy.

Qu'est-ce qui te ferait tomber ?

J.

[atypik]

ne pas trouver de sens à ma vie. ne plus trouver de choses stimulantes à vivre. tu vois j'ai visité le népal il y a 3 ans, et j'ai rencontré chez ces gens tellement d'humanité, de générosité, que je ne me trouve plus bien dans ma vie. a chaque fois que je repense à ces enfants de la rue, j'ai envie de pleurer. j'ai l'impression d'occuper ma vie, que l'on cherche des distractions pour nourrir le temps, de travailler pour payer des impots. tout ça ne rime à rien. la premiére chose que les gens se demandent c'est: quel métier fais tu? en fonction de la réponse, on le juge de suite, et on lui accorde de l'importance ou pas. je trouve cela décevant. je trouve les gens trop prévisibles. j'ai rencontré tellement de gens dans ma vie(j'ai 29 ans, 10 déménagements, 9 sociétés.. et à chaque fois, c'est les mêmes stéréotypes, les mêmes scénarios. tu vas me trouver prétentieuse mais ce n'est pas du tout le cas, c'est juste que je trouve tout prévisible et que je cherche la surprise, l'humilité, l'originalité. alors , je cherche.... je viens de voir sur thalassa, une dame qui a changé de vie à 30 ans et se dit heureuse d'avoir trouver sa voie. je l'admire pour moi, on change toute sa vie, on apprend toute sa vie .. enfin voilà

ben, je pense arreter l'analyse car je ne pense pas que ça me donnera de réponses. quand je serai fatiguée de chercher , j'arréterai. la fin ne me fait pas peur, de toute façon tout le monde fini comme ça

[Jeannette]

Ca, je comprends, et plus que tu ne crois.

Sauf que les "stéréotypes" dont tu parles ne sont pas si généralisés que tu le penses.

N'as-tu pas pensé à aider des associations caritatives ? Tu verrais déjà les choses d'un autre oeil. Et puis il y a les ONG.

Ils auraient besoin de ton énergie.

Et trouver sa voie ne signifie pas d'arrêter d'apprendre ou d'évoluer ! Parfois même au contraire. Mais peut être simplement d'avoir trouvé un environnement où le faire de façon sereine et durable.

J.

[atypik]

oui, je parraine un enfant au népal. j'aimerai beaucoup vivre là bas et aider ces enfants; mais je ne suis pas médecin et j'ai peur d'idéaliser et de tomber de haut, comme cela m'arrive souvent.

cela me fait du bien de voir que tu partages mes points de vue ...

est ce que tu te sens hypersensible toi aussi? ça m'handicape beaucoup car j'aimerai aider les animaux ou les personnes agées, mais à chaque fois, je ressens tellement leur douleur que je suis très mal, je pleure, et du coup je ne leur apporte pas le sourire qu'il leur faut.

[atypik]

ce qui fait plaisir, c'est que tu me comprends alors que ma psy semble voir des problèmes partout et me dit que je dois tout réapprendre. elle me trouve asociale. ! je pense que je lui renvoie pas de bonnes choses !

[Jeannette]

L'Himalaya, je connais bien, mais pas dans la même zone
Les ONG n'ont pas besoin que de médecins, et elles ne sont pas toutes à visées médicales. Et oui, tu idéalises certainement la vie que les gens ont là-bas. Rien n'est tout blanc ou tout noir. Lorsque l'on se rend dans ces pays pour de relativement courtes périodes, on emporte avec soi une "bulle" de confort et de bonne santé. Mais tout change le jour où la bulle n'est plus là et que l'on est "obligé" de vivre réellement comme eux.
Une rage de dent, une grippe, cela n'a pas la même signification là-bas et ici. Là-bas aussi il y a des impots à payer. Et lorsque, ici, on cherche des distractions pour occuper son temps, là-bas on cherche du temps pour ramasser assez de bois pour se chauffer. Ce n'est qu'une image parmis d'autres. L'un est-il préférable à l'autre ? Et te sentirais-tu mieux dans ta peau dans un cas que dans l'autre ? Peut être. Mais, dans les 2 cas, on se focalise sur l'instant présent, le mal-être présent, et on "oublie" les visions à moyen terme plus ou moins humanistes.
Autre image, ici nous supportons les impots, les népalais supportent une politique gouvernementale qui vise à les détruire. L'un est peut être plus immoral, plus inhumain, que l'autre. Mais est-ce un concours ?

Suis-je hypersensible ? Je ne sais pas. Cela signifierait "plus que la normale". Mais c'est quoi, la "normalité" ? Ca n'existe pas.
Oui, la souffrance et l'injustice me font mal, et je m'autorise à le ressentir et à l'exprimer. Sensibilité ? Peut être. Je ne me pose même pas la question.
Mais j'ai aussi appris qu'au delà de cette souffrance et de cette injustice, il y a d'autres choses. Qui sont bonheur et joie. Et elles me permettent de ne plus me laisser détruire par cette souffrance.

A mon avis, tu fais 3 erreurs.

La première, c'est de confondre "agir" et "aider". La parrainage, c'est super. Mais ta seule action est de faire un chèque... Or ton réel besoin est peut être de participer réellement, de "vivre" cette entraide, cette humanité.

La seconde, c'est d'oublier que ici aussi des gens ont besoin d'aide, ou peuvent être tout simplement généreux, solidaires ou simplement humains. Je te parlais de stéréotypes. Peut être as-tu tendance à imaginer que tous les "occidentaux" sont comme tes collègues de boulot. Mais ce n'est pas vrai. Vas faire un tour aux restaux du coeur, dans des associations de quartier qui s'occupent de soutien scolaire auprès des enfants, dans des foyers d'accueil de femmes battues ou d'enfants maltraités, et tu découvriras un autre monde. Un monde où la souffrance est présente, mais où tu découvriras aussi entraide, générosité, et foi en l'humanité. Comme "là-bas".

La troisième, mais c'est lié, c'est de confondre une "structure", un "système", et les gens qui y vivent. Ce n'est pas le fait de payer des impots qui rend les gens insensibles. Oublie quelques temps ce "système", essaie de faire avec, et regarde réellement les gens qui t'entourent. Essaie de les connaitre eux au lieu de ne voir que ceux de leurs actes qui correspondent à ce "système". Image comme une autre, les missions d'ONG ne durent qu'exceptionnellement plus d'un an. Et ceux qui y participent vivent ici le reste du temps. En se fondant dans la foule, en supportant ce "système". Et pourtant, au fond d'eux mêmes, ils sont les mêmes dans les 2 cas.

Réfléchis à ces 3 points. Essaie, réellement, de participer à cette entraide qui existe ici. Essaie de voir tes voisins comme des humains au même titre que les népalais. Et si cela ne te convient pas, alors prends des contacts dans des ONG, construis un projet, et envisage sérieusement d'aller vivre là-bas. Pourquoi pas ?

J.

[atypik]

merci jeannette

tu as raison, je sens que j'ai besoin de m'investir réellement dans une ONG, et j'ai vraiment très envie de partir là bas. j'attends le déclic qui sera la mort de mon chien. il a 14 ans et j'y suis vraiment très attachée. rien ne me retient ici, à part lui car sans faire dans le mélo j'ai perdu ma soeur et mes parents dans un accident de voiture quand j'avais 18 ans, et je n'ai plus de contact avec mes cousins qui vivent en hollande. donc je n'ai vraiment rien à perdre à partir.

aider les gens ici, ça ne me fait pas pareil que dans ces pays où les gens n'ont aucune aide sociale comme chez nous. je trouve qu'ici les gens n'ont pas conscience de la chance qu'ils ont et qu'ils se font assister trop facilement. et puis je les trouve agressifs . à l'instant , je viens de me faire agresser gratuitement par un mec en scooter . comme je n'accepte plus cet irrespect je l'ai contré, et de suite ça a été les insultes qui te rendent après pas très bien.j'étais vraiment prête à me battre.

bien sur moi aussi j'adore rire et je ne me prends pas au sérieux. d'ailleurs je passe toujours pour la pitre dans les groupes car j'ai horreur du sérieux .et tu as raison, il faut se concentrer sur le présent. je vais essayer. merci beaucoup pour tes paroles qui m'ont apaisé.

[Jeannette]

aider les gens ici, ça ne me fait pas pareil que dans ces pays où les gens n'ont aucune aide sociale comme chez nous. je trouve qu'ici les gens n'ont pas conscience de la chance qu'ils ont et qu'ils se font assister trop facilement. et puis je les trouve agressifs . à l'instant , je viens de me faire agresser gratuitement par un mec en scooter . comme je n'accepte plus cet irrespect je l'ai contré, et de suite ça a été les insultes qui te rendent après pas très bien.j'étais vraiment prête à me battre.

Peut être cette agressivité n'était-elle que l'expression de son propre mal-être. Tu y as pensé ?
Toi même, tu était prête à te battre...

Réfléchis bien, avant de partir. Ce n'est pas du genre voyage d'agrément... Ni pour le corps, ni pour l'esprit.
Mais si c'est ce qui te correspond, alors fonce. C'est une des plus belles expériences que tu puisses faire dans ta vie.

J.