Psychologue en maternité

[sansavenir]

Bonsoir,

Voici mon histoire... l'an dernier, suite à un épuisement professionnel, j'ai consulté une psy avec qui j'ai énormément progressé. Le courant passait vraiment bien entre nous et je me suis beaucoup attachée à elle. Il y a quelques semaines, j'ai cessé de la voir parce qu'elle est partie en congé parental. Même si nous avons beaucoup travaillé sur cette séparation, elle me manque énormément... J'ai du mal à faire mon deuil. Je me rends également compte que malgré les progrès immenses que j'ai réalisés sur plusieurs fronts (gestion du stress, anxiété, vie professionnelle, estime de moi) avec elle, j'ai presque autant de difficulté à être en relation intime avec mes proches qu'au début de ma thérapie. Je m'étais promis de profiter de son absence pour travailler sur ce point, en me disant que son absence me forcerait à prendre appui sur d'autres relations, équilibrées, réelles et gratuites, elles. La tâche me semble aujourd'hui presque insurmontable; j'aurais aimé en parler à ma psy, je soupire. Je ne sais pas vraiment quel chemin prendre... dois-je encaisser le coup et travailler là-dessus par moi-même en attendant (ou non) le retour au travail de ma psychologue en maternité (dans plus de six mois et avec des changements d'horaire qui risquent de m'empêcher de la consulter)? dois-je consulter ailleurs? Le cas échéant, j'ai peur de m'attacher de nouveau, peur de ne pas faire confiance à cette autre personne qui n'est pas mon ancienne psy, peur d'avoir à choisir entre les deux plus tard. Je reste déchirée et confuse, mais surtout très seule.

[Dubreuil Nicole]

Vous avez du quitter votre psy alors que vous étiez en plein " transfert ". C'est à dire quand votre travail thérapeutique commençait à peine.
Comme ce transfert devait être récent, votre thérapeute n'a pas eu le temps de " travailler " le contre-transfert " avant son départ. Un peu comme si vous aviez été brutalement arrêtée dans un premier envol.
Je vous conseille de trouver sans tarder un autre psy pour continuer le travail commencé.
( Je vous avais écrit longuement pour bien tout vous détailler, et tout s'est effacé quand j'ai voulu que vous le receviez !
Ce qui explique ma soudaine briéveté.
Mais vous pouvez me poser les questions que vous voulez concernant la thérapie.
Bien à vous.
Nicole Dubreuil. Psy

[sansavenir]

Merci pour cette réponse rapide. Pour clarifier, oui, il s'agit bien d'un transfert, mais je ne dirais pas que c'était récent. Ça s'est installé très tôt dans la relation et j'en ai parlé dès le début... ce n'est pas exactement nouveau pour moi, ce genre d'attachement. Je ne suis pas certaine de comprendre l'urgence de trouver un autre psy que vous évoquez dans votre réponse ni ce qui vous fait croire que ma thérapie ne faisait que commencer... je suis triste, oui, j'ai du travail à faire sur moi, oui, mais n'étant plus en réelle détresse depuis un bon moment et ayant réglé plusieurs problèmes de fond (entre autres à travers ce transfert), je me demande un peu si tout cela n'est pas simplement normal, de l'ordre des difficultés quotidiennes auxquelles il faut faire face seul un jour ou l'autre...

[Dubreuil Nicole]

Le transfert me semblait récent parce que non appréhendé dans les identifications. C'est à dire que vous semblez loin encore du détachement au thérapeute qui signe la résolution de la cure. Ce qui est normal en si peu de temps. D'autant plus que vous dites être " coutumière " de l'attachement et redouter la perte.
Tout ceci sont des points que vous aviez sans doute commencé à travailler avec votre psy, c'est pour cela que continuer sur cette bonne lancée, ce bon exemple si je puis dire, avec un autre thérapeute, m'apparaissait profitable pour approfondir votre désarroi et vous aider à ne plus être en difficulté devant le sentiment d'abandon, le problème " des " choix et votre confiance à redonner.
Je me permets de souligner que ces propos émanent de votre premier message où vous dites être " perdue " et demander conseil.

Dans le second vous semblez préférer relativiser votre demande en vous en remettant à votre propre interprétation. Qui de ce fait ne peut donner réponse à vos premiers questionnements..

Bien à vous.

[sansavenir]

En effet, je suis plutôt ambivalente face à ce que cette situation me fait vivre. Une petite voix me dit que ce n'est pas ma psy, ou même un psy ou une thérapie, dont j'ai besoin, mais un ami. D'où la nécessité de m'ouvrir sur le monde et de travailler sur mes relations dans la "vraie vie". Mais je n'y arrive pas (ou une part de moi ne veut pas, c'est selon). D'où la "nécessité" de consulter un psy... qui ne pourra pas être celle qui m'a quittée, à moins d'attendre très longtemps. Je sais bien que je tourne en rond. Et en même temps, je ne suis pas encore donné la chance de faire mon deuil et de travailler vraiment sur mes relations... ce n'est pas bien long, quelques semaines, pour trouver dans la vie ce qui me faisait tant de bien chez la psy. Et il faudra bien que je l'y trouve un jour, que je choisisse de re-consulter ou non. Et il faudra être patiente, d'abord envers moi-même. Je songe à consulter ailleurs, ponctuellement (c'est-à-dire sans m'engager dans une véritable thérapie pour l'instant). Je me dis que je n'ai pas grand chose à perdre (le prix d'une consultation) et que je pourrais parler un peu plus librement qu'ici, où je me surveille pour tenter de garder un minimum d'anonymat. Que pensez-vous de tout ça?

[Dubreuil Nicole]

Que vous pouvez m'écrire en Message Privé et que personne ne vous lira.