Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Alors bonnes roulettes !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Merci!!

J'ai hâte parce que c'est notre activité à mon amie et à moi de faire du rollerblade dans ma ville natale! Quand j'étais adolescente, je passais mon temps à aller la rejoindre à mi-chemin, en passant toujours au même endroit, pour faire des rides de patin à roulette... on avait notre parcours! On faisait 10 km et notre but l'été c'était de finir par le faire en un temps record. On se chronomètrait tout le temps... une fois on a réussi a le faire en 32 minutes... on allait quand même vite!! En fait, une chance qu'on ne pognait pas de petite roche parce qu'on aurait pogné une méchante débarque!!

Ce soir, je me suis sentie un peu fébrile après avoir répondu à un post de quelqu'un qui ressemblait un peu aux mèmes inquiétudes que j'avais... c'est rare que je réponds à des messages... je sens que je n'ai pas la vérité infuse... en fait, personne ne l'a, ça je sais... mais souvent je me demande ce que je pourrais bien apporter à quelqu'un... là, je sentais que même si je parlais de moi à la base... parce que je ne lui parlais pas en expert mais bien comme quelqu'un qui avait pu vivre le même sentiment de culpabilité, en essayant de me rassurer à travers ce que je pouvais dire... peut-être que j'arriverais à rassurer l'autre... ou du moins, faire en sorte que l'autre se sente peut-être moins seule...

Je ne sais pas trop si c'était adéquat... parce que ça ne veut pas dire que ce que je vis est la même chose pour elle... puis ça ne veut pas dire que si moi je suis prete a entendre ou comprendre quelque chose... que l'autre se situe au même endroit aussi... je me suis posée des questions... j'ai commencé à ressentir un point dans mon dos, comme au niveau du coeur... et j'ai commencé à me sentir anxieuse... à avoir peur de faire une crise cardiaque ou je ne sais pas trop... peut-être qu'en fait, même moi je n'étais pas vraiment prete d'écrire ce que j'ai écrit... en tout cas!!

J'ai décidé d'aller me bercer dehors... mais il y avait une autre résidente qui était déjà a la balançoire... puis elle avait écrit plein de choses sur son bras... des trucs étranges... et en parlant avec elle, j'ai bien vu qu'elle délirait... ses propos étaient incohérents... ne faisait pas de sens... j'ai du mal à rester en relation avec quelqu'un dans ce temps là... parce que je ne veux pas encourager son délire en embarquant dans ses histoires puis ça ne sert à rien de questionner la realité pour elle parce que ça ne fonctionne pas du tout!! Alors je suis juste partie! J'ai dit que j'avais froid et je suis rentrée...

Je suis allée parler avec l'intervenant...
On a parlé de sensation de securité... comment me bâtir une sécurité intérieure... parce que je sais que l'environnement a un impact direct sur mes sensations de sécurité ou non... tout ce qu'il se passe... tout ce que j'analyse... et je sais bien que la majorité du temps, je peux me fier sur ma tête pour bien analyser les choses... mais parfois, j'interprète mal aussi! En tout cas!!

Il a ait une métaphore sur quelqu'un qui est dans le bois et qui a perdu son chemin... il avait l'impression que j'étais un peu cette personne... j'ai rectifié... j'ai dit que je ne pouvais pas être cette personne car pour avoir perdu son chemin, il faut l'avoir connu une première fois... moi j'ai l'impression de partir encore plus de la base que ça... je ne trouve pas le chemin car je ne sais pas où je m'en vais... je n'ai pas choisi de destination... j'ère dans la forêt depuis longtemps... je suis dans le vide et je me cherche des repères... parfois je vois que je suis déjà passé par là... mais sans plus... je suis perdue oui... mais je dois apprendre à mieux me connaitre pour savoir où je veux aller... et faire confiance aux fées... qui seront sur mon chemin pour essayer de me guider... en sachant que c'est moi qui escaladera les montagnes et qui fera mes traces dans ce bois... j'imagine une forêt de connifères... des grands sapins... des troncs gros comme des maisons et des branches qui touchent le ciel avec leurs épines vertes!!

Bonne nuit
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

LA PAROLE
( extraits du livre : La pointe aux âmes )

- Passer à l'acte dans ce qui nous occupe ici, c'est par la matérialité de l'écriture, donner sens au désir. Ce désir de dire ce qu'en vous le mal, la souffrance, veulent dire.
- Je ne vois aucun intérêt à l’aventure de ma parole.
- L'homme parle pour s’appartenir.
- Selon vous, je suis, et j'appartiens à ma propre parole ?
- Dans l'écriture la parole n'est pas arrêtée, elle est à se laisser surprendre, à dépasser. En elle, plus qu'à transmettre le mot cherche à ouvrir, à inventer.

- C'est dans l'écriture que nous tenterons d’articuler « juste » cette parole, ce questionnement du « désir », tout en nous gardant d'une croyance arrêtée à une interprétation. Celle-ci n'étant là que pour ouvrir un autre temps, un autre « savoir » dans votre désir.

- Cela faisait un moment que je cherchais à manipuler le retour de ma parole pour rester dans le sonore, faire en sorte qu’à m’entendre je puisse enfin vibrer. Certes, avec les autres on vibre, on se résonne, on devient des caissons à amplification sonore, un chœur commun confondu de cris, de chants, de hurlements, pêle-mêle l’un chante la plainte de l’autre qui met en gestes les expressions du suivant, ensembles et morcelés on essaie une musique à l’unisson, une vraie parole, un vrai partage... mais au final on est seul, encore et toujours seul.

A l’horizon l’infini se dédouble sous l’immolation folle d’une comète désespérée, réveillés des essaims de météores s’ouvrent aux nues comme roses levantes au jardin solaire. Il entend alors le bruit rayonnant que fait une distance séparée de son étoile.
- « J’étouffe d’un autre amour, d’une parole, je meurs d’incertitude ! » crie un ange aux grandes inquiétudes. Mais son double en prière doucement lui souvient :
- « C’est de mourir à petits feux qui nous embrase enfin. » 

- Il n'y a pas d'échelon, d'escalade dans le traumatisme, nul besoin de se dire que l'autre souffre plus ou moins que soi. Sur quels critères quantifier, mesurer la douleur ? La nôtre nous suffit, le plus dur étant souvent, non pas de la soulager, mais de nous l'attribuer.
- C'est ça peut-être, quand j'ai l'impression que ma voix ne porte pas, que mes paroles sont muettes ?

Je voudrai que l’autre me parle, me mette en gestes et inversement, pour être sûr que nous sommes bel et bien reliés, une parole qui serait de cette résonance musicale où quelque chose de moi en lui et de lui en moi, frappe, rentre et reste. Alors je crée, je compose comme si on m’attendait, mais personne n’est derrière la porte, je ne suis pas habité, je n’ai pas de maison en moi, je suis vide, comme disait Lys.

- C'est au patient d'affirmer sa parole envers l'analyste, à transgresser sa culpabilité s'il le faut. Et pour la fin d'une cure, c'est à l'analyste de faire confiance à son patient et de l'aider à partir si tel est son désir.

L’adulte sur qui vous auriez pu vous appuyer, ce père qui vous avait abusé, cet inconséquent se donne la mort sans accorder un quelconque intérêt à votre existence. «Menti » à vous-même, qui pensiez qu'après la mort de votre mère il resterait vivant, qu'il vous protégerait. Ce père dont la parole d'un coup s'est étouffée, délitée : - « Barbe à papa que l'on voudrait mordre », vous a donné une bouche privée de sa possibilité d'assimilation, « frustrée de cette promesse qui ne tient pas sa promesse », frustrée d'une parole qui dans la bouche de l'autre n'a pas été tenue. Une bouche muette, « et si je parlais parfaitement bien dans ma tête aucun son ne sortait de ma bouche », une bouche vide où vous ne pouviez mettre en mots d'amour la perversion d'une parole enracinée dans le mensonge, une parole alimentée « d'un rien qui fond, s'anéantit ». 

- Je prends en charge votre souffrance, je mets en réalité ce que vous ne pouvez nommer, et qui doit être formulé. Pour vous, je reconnais votre douleur et je la parle. Je la parle pour qu'elle sorte de vous, pour que vous l'entendiez hors de vous. Cette parole est trop lourde pour vous, il vous semble qu'elle est si violente dans sa souffrance et sa haine, qu'à travers vous elle détruit l'autre.

Vous parlez, vous avez manier les mots, c'est par la parole que vous prenez connaissance de vous même.
La parole est notre amie.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Woww!!

Il est beau ce texte. Il est vrai!
Ça porte à réfléchir!

Ce matin, c'est la déception qui s'empare de moi.
Il annonçait beau et finalement, il pleut.
Je me suis réveillée au son du texto de mon amie qui me disait qu'on devait annuler le patin à roulettes à cause de la température. J'ai regardé dehors, je me suis sentie triste... quel mauvais réveil!!

J'aurais aimé lui dire que j'étais pour venir la voir quand même mais elle m'a écrit qu'elle devait aller au vétérinaire avec son chien parce qu'elle a une infection à l'oeil. J'avais remarqué hier quand je l'ai vu. Cet après-midi, elle fait garder la petite pour faire une sortie en amoureux à Montréal. Alors je vais la revoir seulement vendredi soir, avant qu'elle reparte dans le nord. Je vais m'ennuyer d'eux!!

À la ressource, on recevait des dons de nourriture ce matin... habituellement j'aide mais là, je me sens pas très bien... j'ai envie de rester dans ma chambre et de ne rien faire. J'ai plusieurs tâches a faire aujoird'hui. Je suis responsable de laver les planchers, faire la vaisselle toute la journée, m'occuper des bacs de récupération... puis il y a une manifestation sur les mesures de contrôle excessives en psychiatrie dans un parc cet après-midi... je ne sais pas encore si je vais y aller... je sais que c'est quelque chose qui existe mais pour ma part, à chaque fois que j'ai été contentionnée, c'est parce qu'il le fallait... je rencontre aussi des hommes qui sont intéressés par ma voiture... 2... ça me stresse parce que je ne sais pas pourquoi mais ce sont seulement des hommes avec des noms arabes qui m'ont contacté... je ne suis pas raciste mais je sais que c'est dans leur culture de toujours vouloir négocier les prix et moi, ça me rend mal à l'aise. J'ai hâte de vendre ma voiture... puis je n'ai pas hâte en même temps... ça va être un stress financier de moins mais une liberté de perdue!

Ce matin, j'ai vécu aussi un peu de découragement...
Il y a une mode d'avoir des poissons ici ces temps-ci... deux résidentes en ont. Celle qui délirait hier soir et celle qui est schizophrène et déficiente intellectuelle... hier soir, dans son délire, la femme me parlait justement de ses poissons bêtas... elle en a acheté 2 puis elle les a mis dans le même plat de plastique malgré le fait qu'on lui a dit à l'animalerie de ne pas faire ça... puis elle parlait qu'elle a acheté un corail magique dans un sous-sol d'église... et que ce corail allait faire en sorte que ses poissons ne se batteraient pas a mort... elle dit que le corail avale l'eau... puis elle dit que depuis deux jours, il manque un de ses deux poissons dans son bol... j'essayais de lui dire que ces poissons là se battent et se mangent entre eux... sont très territoriaux et que sûrement que le disparu s'est fait manger par l'autre... mais elle disait que ça ne se pouvait pas, bien sur à cause de son corail magique... et que ce serait le corail qui aurait fait disparaitre le poisson pour le protéger puis qu'il réapparaitrait... hey boboy!! Rien à faire avec ça... elle se convainc de trucs impossibles... comme elle me disait hier que je serai protégée du soleil (j'ai pris un coup de soleil hier) parce qu'elle avait prié pour moi... donc pas besoin de mettre de crème solaire... puis elle disait que depuis qu'elle prie, la cigarette est bonne pour ses poumons et ça l'a purifie... alors qu'elle est essoufflée après avoir fait 2 pas et qu'elle tousse sa vie... je sais que ça ne m'appartient pas et qu'elle est psychotique... mais bon, je trouve ça quand même un peu difficile de vivre à ces côtés... je ne sais pas quoi lui dire...

Ce matin, il y avait l'autre qui me parlait aussi de ses 3 bêtas... elle me disait qu'elle s'en était acheté un 3e... elle les appelle en leur donnant des numéros... elle utilise tout plein de récipients comme aquarium... des trucs pas rapport... elle se bâtit des cages a bêta... en tout cas... j'étais comme tannée de me faire parler de poissons... hier, ce matin... moi j'en ai pas de poisson et j'en aurai pas... mon père était un fanatique de poissons... on avait un aquarium qui aurait pu servir de cercueil de verre tellement il était gros... des poissons de toutes les couleurs... je n'ai jamais vraiment aimé ça... un jour, on etait a disney world en famille... j'avais 18 ans... puis notre voisine nous appelle pour nous dire qu'en allant nourrir les poissons, elle avait remarqué que l'eau etait rendue verte parce que le filteur avait cesser de fonctionner... du coup, plein de poissons étaient morts... j'avais un attachement envers des poissons... les dupont... deux gros poissons laids qu'on a eu près de 20 ans... c'était des jumeaux et ils se promenaient toujours ensemble... j'ai eu peur qu'ils soient morts... j'ai pleuré... je me suis fait chicaner... mes parents se sont mis a dire que je pleurais pour rien... que ce n'était que des poissons... ils m'ont demandé d'aller plus loin, pour me ressaisir... ne pas pleurer en leur présence... j'ai marché dans le camping de disney et j'essayais de me consoler... j'aurais aimé qu'ils soient sensibles à moi... ils ne l'ont jamais été... ils n'ont jamais valider mes émotions et après... je me demande pourquoi je ne suis plus capable de pleurer... pourquoi je ne fais pas confiance aux adultes de mon entourage... finalement, les dupont étaient encore vivants!! Mais Rudolf, un beau poisson rose flash, était mort...

Morale de l'histoire...
On peut s'attacher à des poissons... et quand ils meurent, ça fait de la peine... alors aussi bien être psychotique et penser qu'un corail magique peut les sauver... ou de juste ne pas avoir de poisson... parce que ça peut faire mal...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Aujourd'hui... c'était une journée à oublier je pense...
Il est 22h10, je vais me coucher bientôt... en fait, je suis dans mon lit, dans le noir, mais j'avais envie d'écrire!

J'ai eu les émotions en montagne russe...
Moi et la régulation normale des émotions, ça l'a fait 2!
J'ai essayé de prendre soin de moi... de penser à moi... je me sentais impulsive... je levais le nez sur la nourriture des autres résidents en disant des 'arkk!!" À voix haute... en fait, manger pour moi depuis 2 jours est vraiment difficile. Alors tout m'écoeure... je me nourris au gruau et au yogourt grec!! Je réagissais à tout, à rien... j'ai passé beaucoup de temps dans ma chambre, a essayer de m'endurer et de me tolerer... j'ai pris de la médication au besoin... 2 fois dans la journée... c'est parce que je suis tannée et que je ne me tolère plus. J'ai fait un casse-tête en après-midi mais cette fois-ci, c'est un de minnie mouse de 750 pièces. Je viens de le terminer.

Quand je faisais le puzzle... je me suis mise à avoir des idées obsessionnelles je pense. En fait, c'est comme s'il y a une cassette mentale qui est partie et qui n'était pas arrêtable... ça me disait des gros mots... j'envoyer promener tout... je criais "va chier" dans ma tête... ça se répétait rapidement... puis c'est passé au "ferme ta gueule" en rajoutant des sacres partout... et ça l'a enchainé avec les "je m'en fous" et les "tout le monde se fout de moi"...je continuais à placer les morceaux de casse-tête... j'étais toute seule a la cuisine... toute seule comme résidente à la maison... les intervenantes étaient en bas... l'intervenante psychosociale était partie en accompagnement avec un résident... je pense que j'aurais aimé qu'elle soit là pour moi. Je ne sais juste pas vraiment à qui je disais ces phrases... il n'y avait personne... justement... donc personne à qui crier ce que j'entendais gueuler dans ma tête... ce ne sont pas des hallucinations que j'ai... c'est ma pensée que j'entends...

Je me suis alimentée toute seule...
Je trouve drôle de dire alimentée alors que je ne m'alimente pas bien de nourriture mais je nai aucun trouble a m'alimenter dans une crise... comme jeter de l'huile sur le feu!!

J'ai essayé d'aller voir l'intervenante qui était présente. Il faut cogner dans les escaliers car on ne peut pas descendre dans le sous-sol sans l'autorisation. Elle restait en bas des marches... moi j'étais en haut. Jamais elle n'a monté pour venir me parler. Je disais qu'il y avait plein de choses dans mon cerveau et que ça me rendait folle... je suis saturée de tout, surtout de moi... elle ne s'est pas montrée sensible... elle me posait des questions bien trop poussées... du genre quelles sont mes attentes... je n'étais pas capable moi de lui répondre... je pense que mon lobe frontal était déconnecté... je me suis assise en petit bonhomme et elle me disait que c'est juste moi qui serait capable de m'apaiser... ça m'a fâché... même si je sais qu'elle a raison que cest moi qui va le faire... mais j'aurais aimé juste de sentir que je n'étais pas seule... arriver à le faire par moi-même mais avec un peu d'aide. Je n'étais pas capable de lui dire... et elle ne me le proposait pas... alors j'ai fini par me lever et dire que j'allais m'enfermer dans ma chambre... je me suis vue claquer les portes sur mon passage, taper du pied en montant les escaliers... mais je me suis juste lancée sur mon lit, j'ai pris ma doudou, je me suis apaisée en me berçant un peu puis je me suis endormie...

Alors du coup, je me suis apaisée seule... comme d'habitude... mais je n'ai pas l'impression que ça l'a rempli mes besoins ou que j'aille appris quelque chose de nouveau qui va m'aider â grandir... j'ai juste appris que l'intervenante n'était pas capable de se mettre à ma place ... quelle n'était pas capable de comprendre toute la souffrance que je vivais... comment j'avais besoin d'aide pour comprendre ce quil se passait... en sachant qu'il faut que je me régule pour vraiment savoir ce qu'il s'est passé car oublie ça sinon... incapable d'avoir accès à mon cerveau rationnel quand je suis dans l'affectif et l'émotif... je redeviens une petite fille et cet après-midi... j'ai encore été déçue... :(
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Booonnn!!
Une page tourne dans mon histoire. J'ai trouvé l'acheteur de ma voiture. Il s'en vient la prendre cet après-midi. Je pensais que je n'étais pas attachée au matériel mais pourtant, j'ai de la peine à la laisser partir... ça fait 5 ans qu'elle est dans ma vie. Je l'ai acheté toute seule, comme une grande... sans papa et maman derrière moi... je l'ai dealé comme une grande aussi. Le vendeur m'a finalement appelé la "crazy french girl" parce que je l'avais vraiment bien dealé, avec mon amie qui calculait tout sur son cellulaire. Il pensait faire une vente facile, avec des petites francophones de 20 ans qui avaient vraiment besoin d'une voiture... ahahah!! Il ne l'a pas eu facile le pauvre gars! J'étais fière de moi!!

Cette voiture m'a suivi ensuite un peu partout!! Je me suis promenée avec elle!! Elle m'a accompagné lors de périodes intenses aussi... j'ai eu plusieurs fois envie de faire un crash... foncer dans un viaduc ou quelque chose... j'ai frappé sur mon volant... elle m'a aussi accompagné dans des périodes de retour au calme... j'en ai écouté de la musique douce là-dedans!! Ça m'apaisait de faire de la route, ouvrir les fenêtres pour respirer le grand air!!

En fait, cette voiture était un signe de liberté... pouvoir aller où je veux, quand je veux, sans dépendre de personne... elle venait aussi avec un stress financier par contre... ça va être un soulagement de ne plus avoir a payer les plaques, l'essence, les assurances et les paiements par mois... en fait, c'est pour cette raison que je la vends!! Je ne pouvais plus me permettre de la garder.

Ce sont des choses qui arrivent... je vais me débrouiller avec les transports en commun pour quelques temps... et faire du rollerblade quand il fait beau! Et marcher!! Ça va me tenir en forme!! Au moins, un point positif!

Le gars qui l'achète est un africain de Montréal. Il a mon âge. Hier il me posait beaucoup de questions... ce matin, je lui ai dit que mon père allait être présent pour la transaction... il m'a répondu que c'était dommage car il m'aurait fait découvrir sa recette de gâteau au chocolat... j'ai trouvé ça tellement déplacé... j'ai eu peur un peu... j'ai appelé mon père pour lui demander qu'il soit vraiment là... il va y être... au moins je ne serai pas seule. Je vais me sentir plus en sécurité... j'aurais demandé à une intervenante mais ils sont en rencontre d'équipe cet après-midi. Au moins, mon père a accepté!! Je me demande pourquoi je me retrouve souvent dans des positions de séduction ou d'hommes qui me font des avances... ça me choque tout le temps parce que ce n'est pas ce que je veux, ou ce que je cherche... c'est peut-être moi qui est naïve et qui est trop gentille... qui fait des avances sans m'en rendre compte... en tout cas... c'est mysterieux tout ça!!

Aujourd'hui, ça va déjà mieux qu'hier...
Je suis déjà en meilleure humeur!!
Il fait beau au moins... j'aime être dehors!!
Le soleil me fait du bien :)
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

L'heure est aux bonnes nouvelles!!
Ma voiture est vendue...
La transaction est faite, on est allé à la banque.
Mon père m'a accompagné finalement... il est venu même si je pense qu'il n'a pas trop compris pourquoi il était là... je lui avais dit ce que le gars m'avait dit et que ça m'avait rendu mal à l'aise... il m'a répondu que les gars n'avaient pas l'air dangereux et qu'il n'avait pas eu le temps de finir ses sushis au restaurant... mais au moins, il était là! En parlant à ma mère au téléphone, elle m'a dit qu'il fallait écouter notre instinct en tant que femme et que si je me sentais mal... c'est qu'il y avait sûrement quelque chose. Au moins, je me suis fait valider par un de mes deux parents dans les ressentis que j'avais... chose qui est quand même bien compte tenu que souvent, personne ne me valide... à moi de voir si je vois le verre à moitié vide ou à moitié plein!!

J'ai ensuite appelé au gouvernement parce que pour mon dossier d'aide sociale, je devais mentionner que j'avais vendu ma voiture. La dame m'a avisé qu'en date d'hier, j'avais reçu l'acceptation de ma demande d'aide sociale... en attente que le chomage réponde et que le médecin du gouvernement revoit si j'ai bel et bien des limitations temporaires qui m'empêchent de travailler en ce moment. Je pourrais avoir à faire des contre-expertises... mais j'ai confiance qu'ils prendront seulement le rapport de ma psychiatre... anyway, si je dois voir un autre médecin, je sais que je pourrais être accompagnée de l'intervenante ici... et que ma psychiatre et ma psychologue m'appuieraient. Je ne serais donc pas seule! Alors bon, c'est quand même un soulagement!!

Il faut juste que je fournisse d'autres papiers consernant la vente de ma voiture, l'argent que je devais pour mon prêt... combien le gars m'a payé et combien d'argent je dois à mes parents... puis que je prouve que ma voiture a été acheté!! Mais bon, rendu là, c'est déjà moins stressant parce que je sais que ma demande est acceptée à la base...

Je suis donc allée au dépanneur pour m'acheter ma carte qui me permettra de prendre l'autobus. Il va falloir que je m'arrange avec ça pour me déplacer. Comme demain, j'ai un rv avec ma psychologue. Je vais devoir m'y rendre en transport en commun!! J'ai hâte de la voir. Hier j'ai ressenti un élan de curiosité par rapport à elle... j'ai regardé sur internet si elle était sur le site des psychologues du québec. J'ai trouvé un petit texte descriptif... où elle avait travaillé, avec quelle clientèle et tout. De quel courant elle était. J'ai appris un peu à la connaître de cette manière... on dirait que ca l'a rendu plus humaine... elle a même étudié une année à Viennes!! C'est intéressant!! Bref!! Je ne pense pas que je vais lui dire que j'ai trouvé ça... en fait, je pourrais mais je sais que ça deviendrait le sujet principal de la séance... pourquoi j'ai eu besoin d'aller voir ça et tout!!

Sinon, j'ai répondu à quelqu'un d'autre, pour un autre sujet aujourd'hui... je sais pas... j'au ressenti une urgence de répondre. C'est venu chercher la partie en moi qui met les autres en urgence quand je suis en crise... quand je peux menacer de.me faire du mal... c'est intense... en même temps, sur un foru , les interventions restent limitées...je ne sais pas trop... mais je voyais que la personne etait connecté... qu'elle demandait que quelqu'un lui réponde... j'ai hésité de devenir cette personne... ça l'a dû me toucher a quelque part... en même temps je ne voulais pas me positionner en sauveuse... bref!!

C'est ça qui est ça!!
Misons sur le positif... c'est important!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Aujourd'hui, j'ai un peu compulsé dans les casse-têtes! Restant dans la thématique Disney, j'ai commencé un puzzle de 1000 pièce de Bambi. C'est comme une page de scrapbook. Il est vraiment beau... je l'ai commencé hier après souper et je sais qu'il sera terminé avant que je me couche ce soir.

Malgré le fait que ça m'apaise, parfois, de faire des casse-têtes, je me sentais plutôt anxieuse ce matin. J'ai voulu tolérer mon mal-être un peu avant d'intervenir de quelconque façon... j'étais fixée sur un couleur et je ne voulais pas parler de ce qu'il n'allait pas avant de finir de placer les pièces de la dite couleur.

J'ai vraiment du mal à me nourrir convenablement. Je sens que je rechute un peu vers l'anorexie... on dirait que tout me lève le coeur... sauf le yogourt grec, et les céréales... je mange mou, je bois des smoothies... je suis certaine que ça l'a un rapport avec la minijeune en moi... je mange de la bouffe de bébé quasiment quand je me mets à ne plus vraiment manger... à sauter des repas...

Ce midi, on allait au restaurant avec la ressource. On allait manger dans un nouveau resto mexicain, vraiment proche d'où on habite. Je stressais pour y aller... j'avais peur qu'on m'observe manger, ou pas manger... qu'on passe des commentaires... puis j'ai commandé une soupe qui devait être végé... finalement, il y avait plein de poulet dedans... ça m'a levé le coeur... puis je me sentais mal.de la retourner, surtout que ce n'était pas moi qui payait... on m'a encouragé à en prendre une autre... mais je me.sentais mal, anxieuse... je n'avais plus envie de manger... je ne faisais que shaker de la patte en dessous de la table et regarder partout... ils n'arrêtaient pas de nous faire des cadeaux et nous apporter de la bouffe en surplus pour qu'on goûte à plein de choses... je refusais à chaque fois... bref!!

Là j'attends de voir ma thérapeute!!
Rv dans une minute.
Première fois que je m'y suis rendue en autobus!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonnn,
Ça y est... je suis rendue frustrée contre ma thérapeute! Je lui ai parlé pour la première fois de l'histoire des enfants que je gardais... puis les jeux sexuels et tout... et la seule chose qu'elle m'a répondu c'est que d'avoir demandé aux enfants de ne rien dire, c'était un comportement d'agresseur...

La rencontre s'est terminée là-dessus... le temps était écoulé... puis elle a dit qu'on n'avait plus de temps et que donc, on ne répondrait pas à mes questions... mais ce qui m'est resté, c'est vraiment l'affaire du comportement d'agresseur... puis avant de partir, je lui ai demandé si elle pouvait juste me rassurer par rapport à ça... elle a dit qu'elle n'allait pas me dire ou me dire que je suis une agresseure... qu'on en reparlerait dans 2 semaines... et elle a parlé de mon avidité... le fait que je ne suis jamais remplie, que j'en demande encore et toujours... le temps... il n'y avait plus de temps... le temps c'est le cadre...

J'aurais aimé qu'elle comprenne la souffrance intérieure que ça m'a causé qu'elle me dise que j'avais eu un comportement d'agresseur... et que le degoût que j'avais ressenti au fond de moi à l'image que j'ai eu... du fait que j'aurais été dans la peau de l'abuseur si j'étais passée à l'acte... c'est peut-être ça qui fait en sorte que je ne suis pas capable d'avoir de relation sexuelle... alors là je pensais qu'elle remettait tout en cause... tout ce que je pensais par rapport a mes parents et mes blocages... je me suis vue comme étant la responsable de tout... l'agresseur d'enfant... et non la victime... et que le mal serait en moi, ma faute...

Elle ne semblait pas faire une différence entre un agresseur adulte et un agresseur de 11-12 ans... j'avais eu un comportement d'agresseur a cet âge là...

Je ne sais pas à quoi elle a pensé... me.laisser sortir comme.ça... j'ai juste eu envie de me pitcher devant l'autobus que je devais prendre... je me sentais mal... sale... un déchet humain... j'ai ressenti que je devais être punie... j'ai passé devant le poste de police. J'ai failli y arrêter pour me proclamer délinquante sexuelle...

Je me sentais en crise... j'ai pris 2 doses de médication au besoin... on m'a dit que je n'avais pas le.droit de faire ça... ma psychiatre m'avait dit que je pouvais le faire si je le voulais... j'avais envie de me faire du mal... de faire un acting out suicidaire... juste disparaitre et arrêter de ressentir ce que je ressens...

Dans ma.tête, je traitais ma psychologue de bitch...
C'est juste une bitch de m'avoir laissé sortir dans létat où je suis sortie... je clive ma vie ces temps ci... autant qu'elle peut être la personne la mieux placée et former pour m'aider... autant qu'elle n'a pu répondre a mes besoins aujourd'hui... mais en même temps, elle a préservé le cadre et l'espace thérapeutique intact... je sais que je pourrai y revenir et parler de ce que ca m'a fait vivre justement... elle maintient les limites malgré tout... malgré le fait que j'aurais aimé qu'elle les dépasse mais à quel prix!? J'aurais été super insécure par la suite... et elle aurait fait parti de la gang qui m'a tant fait souffrir... toujours à cause des questions de limites!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!!

Je voulais revenir sur mon post d'hier...
J'ai écrit sous l'effet de la colère! J'ai écrit parce que j'ai eu peur qu'on me dise que j'avais agressé sexuellement les petites filles que j'ai gardé... j'ai écrit parce que dans ma tête, je m'en veux et j'essaie du mieux que je peux d'apaiser la petite fille en moi et de lui pardonner d'avoir été inadéquate... mais là, le questionnement que ma psychologue a installé dans mon cerveau... celui de seulement affirmer que de demander de mentir, de cacher quelque chose... est un comportement d'agresseur... sans dire que je suis une agresseure... mais juste d'affirmer ce que je savais déjà en fait... ça m'a fait peur... ça m'a requestionné... ça m'a remis le doute dans la tête que j'avais été une mauvaise fille... puis ça... et le fait que la séance était terminée... que la coupure soit faite sans que je me sente sécurisé par l'autre, ça m'a vraiment perturbé..
En fait, ça m'a frustre... je me suis un peu sentie abandonnée... encore une fois, on m'a remis la responsabilité de me sécuriser seule... pourquoi est-ce si fâchant pour moi... je suis assez grande maintenant, je suis une adulte, alors boen-sûr que je dois me rassurer seule... ma psychologue, c'est bien la dernière personne que j'imagine devenir ma maman... mais elle est sécurisante quand même, mais d'une autre manière... je l'aime parce qu'elle respecte le cadre thérapeutique, tout le temps... elle ne déroge pas, même si je la teste parfois. C'est ce qui fait que malgré la frustration que j'ai vécu, je ne lui en veux pas... et j'ai hâte à notre prochain rendez-vous. J'ai clivé hier... elle n'est pas une bitch... je l'ai traité de la sorte parce que j'étais en colère qu'on ne m'aille pas rassuré... puis en arrivant a la ressource, j'ai transféré ma colère sur l'intervenante qui m'a donné ma médication... elle n'avait rien fait. Je lui ai parlé bête... je me suis excusée par la suite.

Finalement, avec la médication puis en faisant du casse-tête et en écoutant la tv, je me suis apaisée... je suis allée marcher avec une residente en soirée... on est allé se chercher une glace. J'étais déjà plus calme.

Ce matin aussi j'étais bien. Je me suis levée à la dernière minute par contre... mais je suis allée aider ma meilleure amie à déménager dans son nouveau triplex. Je faisais equipe avec son père. Je suis conme leur fille adoptive. Ils m'ont amené plusieurs fois en escapade a Québec, en famille. Ils nous appelaient les jumelles, mon amie et moi! Cette amie a été très présente pour moi!! Depuis longtemps! J'étais contente de pouvoir l'aider!!

Puis ce soir, je vois mes amis du Nord avant qu'ils repartent à Chisasibi demain pour la plupart!! Ça va faire du bien. Mon défi de la fin de semaine va être de me sécuriser par moi-même parce que c'est une longue fin de semaine de 3 jours à cause de la fête de la reine. Les intervenants que j'aime seront de retour mardi. Donc pas de panique a bord du Titanic!! Ça va bien aller... il faudra que je fasse confiance aux intervenants qui vont être là... en fait, que je fasse confiance en moi... je n'ai pas tant besoin des intervenants si je prends soin de moi!! Alors mon défi sera justement de prendre soin de moi!! Je suis capable d'être positive!!

Alors je le serai!!
Avez-vous une journée fériée aussi en Europe lundi prochain??
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